Livre sterling
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Monnaie
La livre sterling (Modèle:En langue), souvent abrégée en livre (Modèle:Langue), est l'unité monétaire officielle du Royaume-Uni, des dépendances de la Couronne britannique, et des territoires britanniques d'outre-mer. Toutefois, il faut différencier plusieurs livres sterling selon les territoires.
La livre sterling est la plus ancienne monnaie utilisée encore en circulation<ref>Alasdair Rendall, « Economic terms explained », BBC News, 12 novembre 2007.</ref>. Depuis 2001, elle dispute au yen japonais la place de troisième devise en termes de réserves de change.
Elle est symbolisée par le code ISO GBP (Modèle:Langue) et le symbole £, un L orné (pour « libra », mesure de poids en latin)<ref group="note">Unicode : £</ref>, qui est utilisé depuis le Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècleModèle:Sfn et se note, dans les pays anglo-saxons, avant le montant et non après<ref group=note>Au contraire de beaucoup de pays européens comme la France, la Belgique, ou l'Allemagne où le symbole monétaire se place après le montant. Modèle:Ex Modèle:Nobr.</ref> : on écrit donc localement « £7.50 » et non comme en français Modèle:Unité.
Le Modèle:Date, la livre sterling est tombée à son cours historique le plus bas face à l'euro en reculant à Modèle:Euro pour Modèle:Unité (soit Modèle:Nombre pour 1 €).
Le Modèle:Date-, elle s'échange sur la base de Modèle:Euro pour Modèle:Unité (soit Modèle:Unité pour 1 €)<ref>Modèle:Lien web. - Consultation des taux de change</ref>.
Lieux d'émission
Angleterre et pays de Galles
Dans la pratique, la livre sterling anglaise circule librement sur l'ensemble du territoire britannique. Mais, de jure, la livre sterling n'a cours légal qu'en Angleterre et au pays de Galles, car c'est la Banque d'Angleterre (Modèle:Langue) qui émet les billets de banque pour ces deux territoires<ref name="BoE_FAQ">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Langue, Modèle:Langue.</ref>.
Écosse et Irlande du Nord
Des banques de détail ayant reçu l'agrément de la Banque d'Angleterre sont autorisées à émettre des billets de banque. Ces banques sont au nombre de trois pour l'Écosse (la Banque d'Écosse, la Modèle:Langue et la Modèle:Langue) et de quatre pour l'Irlande du Nord (l'Modèle:Langue, la Modèle:Langue, la Modèle:Langue et la Modèle:Langue). Les banques écossaises émettent des livres écossaises et les banques nord-irlandaises émettent des livres irlandaises. Ces monnaies ont la dénomination de sterling pound toutefois, en Écosse et en Irlande du Nord aucune monnaie n'a le statut de cours légal. Ni celles émises par la Banque d'Angleterre, ni celles émises par les banques des territoires correspondants<ref name="BoE_FAQ" />.
Des négociations sont Modèle:Quand en cours au Royaume-Uni pour donner le titre de cours légal à la livre écossaise en Angleterre, au pays de Galles et en Écosse. Si jusqu'à présent l'acceptation de la livre écossaise était restée à l'appréciation des commerçants anglais et gallois, cette modification de la loi obligera ces derniers à accepter la livre écossaise comme moyen de paiement obligatoire<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} New hope in banknote battle, Express.co.uk.</ref>.
Dépendances de la Couronne britannique
- L'île de Man émet la livre mannoise (Modèle:En langue<ref>Livre mannoise.</ref>), abrégée IMP (abréviation non codifiée par l'ISO), qui est la seule monnaie à avoir cours légal sur ce territoire. La livre anglaise est toutefois généralement acceptée.
- L'île de Jersey située dans les îles Anglo-Normandes émet la livre jersiaise<ref>Livre jersiaise ancienne série, Livre jersiaise nouvelle série.</ref>, abrégée JEP (non ISO) qui est la seule monnaie à avoir cours légal sur ce territoire. La livre de Guernesey et la livre anglaise sont aussi parfois acceptées.
- Le bailliage de Guernesey également située dans les îles Anglo-Normandes émet la livre de Guernesey<ref>Livre de Guernesey.</ref>, abrégée GGP (non ISO) qui est la seule monnaie à avoir cours légal sur ce territoire. L'acceptation de la livre jersiaise et de la livre anglaise est laissée à l'appréciation des commerçants.
Les pièces frappées dans les dépendances de la Couronne sont calquées sur les divisions de la livre sterling (même jeu de valeurs faciales), mais les faces sont ornées de motifs spécifiques. Ces monnaies n'ont pas cours légal hors des territoires qui les émettent, ainsi que dans certains territoires britanniques d'outre-mer.
Toutes ces monnaies sont des monnaies légales mais leur cours légal peut varier d'un territoire à un autre. C'est-à-dire que ces monnaies peuvent être acceptées comme moyen de paiement légal pour des transactions courantes. Tout comme les cartes de crédit, débit ou autres chèques, ces moyens de paiement n'ont pas cours légal mais sont acceptés en tant que moyen de paiement légal.
Toute livre émise par des territoires du Royaume-Uni, des dépendances de la Couronne britannique ou des territoires britanniques d'outre-mer étant indexée sur la livre anglaise pourra être échangée pour des livres anglaises sur simple demande dans n'importe quelle banque anglaise. Ces territoires comprennent :
- les îles Malouines : livre des îles Malouines
- Gibraltar : livre de Gibraltar
- Guernesey : livre de Guernesey
- l'île de Man : livre mannoise
- Jersey : livre de Jersey
- Sainte-Hélène et l'île de l'Ascension : livre de Sainte-Hélène.
Origine du mot sterling
Selon l'historien Nicholas Mayhew<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Page de Nicholas Mayhew.</ref>, la dénomination sterling pour désigner la monnaie anglaise date de la fin du {{#switch: - début du
| e | er | = Modèle:S mini{{#ifeq: XII|-| – | XII }}Modèle:S mini siècle
| Modèle:S mini{{#ifeq: - début du|-| – | - début du }}Modèle:S mini siècle
}} (soit juste après l'invasion normande de 1066)Modèle:Sfn. On trouve la première occurrence du terme dans l'autobiographie de Guibert de Nogent en 1115 relatant une opération de corruption de cardinaux romains en vue de confirmer l'élection de l'évêque de LaonModèle:Sfn, mais l'étymologie du terme reste obscure.
- Selon l'Modèle:Langue, le terme serait d'origine normande et viendrait de steorra (les premiers pennies portaient une petite étoile, terme qui donnera star en anglais). À l'appui de cette explication, le fait qu'à l'origine, sterling désignait le penny<ref group=note>À l'origine, le seul type de pièce existant.</ref> et s'utilisait au pluriel : on parlait de Modèle:Citation étrangère<ref>Modèle:Harvsp. Le Shorter Oxford English Dictionary et le Petit Robert reprennent, brièvement, la même explication.</ref>.
- Selon les travaux de Jacques-Paul Migne<ref>Jacques-Paul Migne, Encyclopédie théologique ou Série de dictionnaires sur toutes les parties de la science religieuse - 1832 - Dictionnaire de numismatique, Modèle:P.-480.</ref>, l'estelin ou esterlin est une unité de mesure (poids) en usage au haut Moyen Âge chez les orfèvres, puis dans les monnaies. Une évolution strictement comparable à la livre romaine (poids) devenue livre (monnaie) du temps de la République dans la Rome ancienne. L'esterlin contenait 28 et 3/4 de grains (soit Modèle:Unité en système décimal). Il fallait Modèle:Nombre pour faire une once, et Modèle:Nombre pour faire un marc. Les équivalences étaient donc : Modèle:Nombre égale Modèle:Nombre, Modèle:Nombre égalent une once, et Modèle:Nombre égale Modèle:Nombre. L'usage de l'esterlin en matière de poids était établi depuis le plus haut Moyen Âge, vraisemblablement sous les Carolingiens. Devenu monnaie, l'esterlin circulait à la fois sur le territoire des Plantagenêt (rois d'Angleterre, ducs de Normandie, d'Aquitaine/Guyenne et de Gascogne comtes d'Anjou, Touraine, Poitou, Aunis et Saintonge) et celui des Capétiens. Son cours était fixé par le roi de France. Sa valeur faciale (façonnage et droit de seigneuriage compris) en 1158, sous Louis VI, un marc d'argent valait en France, Modèle:Nombre et Modèle:Nombre. Un siècle plus tard, Saint Louis en fixe le cours par ordonnance prise lors de la session de Toussaint du Parlement en 1262. Un esterlin pour Modèle:Nombre tournois. La livre tournois avait été imposée en France, par Saint Louis, et elle était définie par rapport à l'or. Mais l'esterlin, d'argent, demeurera une monnaie anglaise après son interdiction par le même Saint Louis en France. Pourquoi circulait-il en Angleterre ? Il est fort probable que Guillaume le Conquérant l'ait importé lors de sa conquête à partir de 1066, et imposé lors de sa réforme monétaire des années 1080, avec l'usage du système complet : esterlin, grain, once et marc. Par la suite, les territoires continentaux des Plantagenêts, héritiers de Guillaume, seront plus importants que leurs territoires britanniques (Normandie, Anjou, Perche, Saintonge, Aquitaine et Guyenne), mais ils demeureront vassaux et redevables de l'hommage aux rois de France. Il n'est pas surprenant que la monnaie ait circulé sur tous ces territoires.
L'esterlin a très vraisemblablement été transformé phonétiquement, en sterlin, prononciation : sterlin(e), puis sterling, sous l'effet de l'absence de nasale dans la langue anglaise. On trouve également des mentions de la graphie esterlingus d'apparence latine.
- Dans son Histoire des civilisations, Will Durant avance une autre explication de l'origine du mot sterling : il proviendrait de la réputation d'intégrité des marchands de la Ligue hanséatique, les Easterlings (les hommes de l'est) et décrirait un or ou un argent Modèle:Citation. Mais selon l'OALD, si cette explication était correcte, la première syllabe accentuée n'aurait pas disparu.
- Selon une autre source, le mot sterling viendrait du vieux français esterlin, qui a donné le vieil anglais stière (fort, ferme, inébranlable)<ref group=note>Le terme aurait désigné les deniers écossais du roi [[David Ier d'Écosse|David {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} d'Écosse]] (1123 à 1153), et du nouveau denier anglais du roi [[Henri II Plantagenêt|Henri Modèle:II Plantagenêt]] en 1180.</ref>. Le Petit Robert renverse l'explication : l'esterlin était une monnaie française du Moyen Âge (fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle) et c'est le terme français qui serait d'origine anglaise<ref>Le Shorter Oxford English Dictionary est quant à lui d'avis que le terme 'esterlin' serait antérieur à l'anglais.</ref>.
- Selon Nicholas Mayhew, le mot sterling n'existe pas en vieil anglais. De plus, le terme apparaît d'abord dans sa forme latine sterlingus avant d'apparaître en français au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, puis en italien et en allemand au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. Il fait sienne l'explication par la racine germanique ster qui possède la connotation de force et de stabilité et justifie le rapprochement par le fait que Guillaume le Conquérant avait mis fin au complexe (et encore mal compris) système de poids et mesures utilisé par les Anglo-Saxons et établi un début de « standardisation ». Le terme pourrait lui même venir du grec ancien Modèle:Grec ancien, « solide ».
Ainsi les pièces les plus communes frappées dans les dernières années de son règne ont un poids fixe d'environ Modèle:Unité.
Le terme sterling ferait référence à cette nouvelle stabilité et aurait marqué l'instauration d'un nouveau régime. D'après Mayhew, le sterling aurait fort bien pu faire partie du paquet de réformes administratives qui ont eu lieu en Angleterre dans les années 1080 : outre la création de la nouvelle monnaie, l'époque a connu l'instauration d'une lourde taxe foncière en 1084 et le recensement du Domesday Book en 1086Modèle:Sfn.
Historique
Moyen Âge
Dynastie normande
À la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, la masse monétaire totale est estimée à Modèle:Nombre, soit Modèle:Nombre de pennies (seules pièces existant à l'époque), ce qui représentait une quantité d'argent métal très importante (environ Modèle:Unité). Le Domesday Book laisse entrevoir une société dans laquelle la monnaie joue déjà un rôle essentiel. Éparpillés sur tout le territoire, il n'y a pas moins de Modèle:Nombre de frappe en activité sous le règne de [[Guillaume le Conquérant|Guillaume {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]]<ref>Spink, Coins of England, Modèle:P..</ref>. Cependant, l'approvisionnement en métal constitue un problème récurrent de l'Angleterre et la rareté métallique indigène détermine l'une des caractéristiques fondamentales de son économie : la nécessité de développer le commerce maritime. Ce n'est que dans les années 1180 que la situation s'améliore.
Si Guillaume le Conquérant a mis fin au système monétaire anglo-saxon (au profit d'un système calqué sur la livre carolingienne en vigueur en France), il en a toutefois conservé l'une des caractéristiques, le changement annuel du motif de frappe<ref>Coins of England, Spink, Modèle:P..</ref>. Cette tradition a été conservée par ses successeurs jusqu'à [[Henri Ier (roi d'Angleterre)|Henri {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} d'Angleterre]]. Le procédé avait plusieurs avantages : d'abord il affirmait le rôle du roi dans la validation de la monnaie, ensuite il permettait de lier régulièrement la valeur faciale de la monnaie à sa valeur intrinsèque, enfin il était source de revenu pour le pouvoir royal qui percevait un impôt pour l'émission de la monnaie, le seigneuriage.
Durant tout le Moyen Âge, la pénurie de métal précieux est l'un des éléments déterminants de l'économie, et la richesse d'un État dépendait plus de la découverte fortuite d'un nouveau gisement aurifère ou argentifère que de la politique économique de ses dirigeants. Les moyens de faire face à la pénurie étaient nombreux : diminution du titre, de la masse globale de la pièce, augmentation de la valeur faciale, etc. La qualité économique d'une monnaie dépendait grandement de la qualité métallique de ses pièces. Certains souverains anglais durent d'ailleurs faire face à des mouvements de mécontentement qui se fondaient sur une diminution réelle ou supposée de la qualité monétaire<ref>Selon Mayhew, une diminution du titre d'argent de 900 à 700 millième est parfaitement invisible à l'œil nu.</ref>.
Ainsi, à Noël 1124, [[Henri Ier (roi d'Angleterre)|Henri {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]], que l'on<ref group=note>En particulier, ses mercenaires.</ref> soupçonnait de frapper des pièces de moins bon aloi<ref>Un soupçon qui n'était apparemment pas dénué de tout fondement, selon Mayhew.</ref>, tenta de restaurer la confiance dans sa monnaie et opéra un contrôle de la qualité du travail des moneyers (ouvriers chargés de la fabrication de la monnaie). À la suite de cet audit, 94 des Modèle:Nombre furent castrés et eurent la main droite coupée en punition de leur mauvais travailModèle:Sfn.
La relation entre monnaie et pouvoir royal était particulièrement étroite en Angleterre. Une vérité que démontre a contrario la multiplication des ateliers d'émission pendant la période suivante qui voit le pays se déchirer pendant la guerre civile anglaise (1135-1154).
Plantagenêts
L'accession d'Henri II place son règne sous le signe de la rationalisation : diminution du nombre d'ateliers de frappe (à une trentaine), ce qui permet un meilleur contrôle de la qualité, standardisation du seigneuriage (5 %). Modèle:Nobr est crédité de l'introduction en Angleterre du système français de mesure système d'unités dit de l'once de Troye (Troy ounce ou ozt), ainsi que de la création de la Modèle:Langue, une mesure de masse exclusivement utilisée à des fins monétaire, elle était égale à Modèle:Unité troy, soit un poids équivalent à très exactement 349,9141 14 grammes.
Elle sera remplacée en 1526 par la Troy pound, qui pesait Modèle:Nombre<ref>Modèle:Harvsp.</ref> utilisée par la Monnaie de la tour de Londres comme étalon de la livre sterling monétaire. Le titre de la monnaie, presque pur jusqu'alors, passe à 937 millièmes.
Sur le plan économique<ref>La Saxe en 1168, Cologne et Flandres en 1170, l'Angleterre en 1180.</ref>, le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle voit se poursuivre les découvertes minières : Toscane, Styrie, Carinthie, Tyrol, Sardaigne et finalement la Bohême à la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. Cette abondance d'argent métallique entraîna une augmentation considérable de la frappe de pièces en argent en Occident<ref>Mayhew estime par exemple à Modèle:Nombre la monnaie disponible en Angleterre vers 1300.</ref> et provoque une véritable « révolution commerciale » entre les {{#switch: XIV
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Esterlin
L'esterlin est la monnaie de La Rochelle basée sur le poids du marc de La Rochelle, dit « d'Angleterre ». La dénomination française esterlin Modèle:Incise pourrait être en rapport avec la dénomination anglaise sterling. En particulier la présence de l'esterlin en France était due à la présence des Anglais en France<ref name=leblanc>Modèle:Ouvrage.</ref>. Elle a pu être utilisée dans l'« empire Plantagenêt ».
La masse d'argent Modèle:Incise d'un marc se décompose en 13 sols et 4 deniers esterlins<ref name=leblanc/> (soit deux tiers de livre). En comptant 12 deniers au sol, cela revient à dire qu'un marc de la Rochelle pèse 160 deniers esterlin, à l'époque<ref name=boizard>Modèle:Ouvrage.</ref>, c'est-à-dire deux tiers d'une livre de 240 deniers. Cette division de la masse du marc anglais en 160 deniers esterlin (documentés comme 13 sols et 4 deniers esterlin) reste stable pendant au moins un siècle sous les règnes de Modèle:Noble (1158), Philippe Auguste et Jean Roi d'Angleterre (1200). Le roi Éric II de Norvège, compte encore Modèle:Nombre au marc en 1295<ref name=leblanc/>.
L'esterlin d'Angleterre, au poids, cesse d'avoir cours en France de 1262 à 1289. Date à laquelle Philippe Le Bel lui donne le cour de 4 denier tournois. À noter que l'esterlin est de moindre aloi que les monnaies continentales usuellement d'argent pur<ref name=boizard/>.
Réformes monétaires avant 1971
Au début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, l'Angleterre introduit pour la première fois une monnaie d'or frappée de façon régulière, la noble, valant 6 shillings et 8 pence. À cette époque, il n'existe encore aucune pièce officielle en cuivre. Le silver penny continue d'être frappé, et son poids, sous Henri IV va progressivement passer sous la barre des 0,5 g d'argent, tandis qu'à l'avers, va figurer le portrait du souverain. Avec le Great Debasement, sous Henri VIII, le titrage du penny s'effondre à 333 millièmes d'argent pur avant de repasser sous le règne d'Elisabeth I, à 925 millièmes<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ling-Fan Li, After the Great Debasement, 1544-51: Did Gresham's Law Apply?, Londres, London School of Economics, 2009, Modèle:P..</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Samuel Knafo, The Making of Modern Finance: Liberal Governance and the Gold Standard, Taylor & Francis Ebooks, 2013, Modèle:P..</ref>. Sous Charles II, le penny d'argent pèse 0,5 g au même titre. L'Angleterre entre alors dans une période de disette monétaire pour les pièces subdivisionnaires en cuivre, et de nombreuses frappes privées commencent à circuler, prenant la forme de tokens (jetons de nécessité), situation qui va perdurer jusqu'au début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. En 1694, la création de la Banque d'Angleterre permet la production des premiers billets en livre sterling échangeables contre des espèces métalliques : en dépit de la crise financière de 1720, et les nombreux conflits militaires successifs, le billet finit par s'imposer à l'usage un siècle plus tard. En 1696, une première réforme monétaire voit le jour qui permet de redéfinir le poids des monnaies d'or, d'argent et de cuivre et de les frapper grâce au balancier ; dans la foulée, le parlement anglais édicte une loi, The Coin Act<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « William III, 1696-7: An Act for the better p[reventing the counterfeiting the current Coine of this Kingdome. [Chapter XXVI. Rot. Parl. 8&9 Gul.III.p. 9. nu. 2. »], British History Online.</ref>, qui punit toute tentative de contrefaçon, assimilée à de la haute trahison ; cette loi fut confirmée en 1832 et étendue aux territoires du Royaume-Uni. L'autre grande réforme date de 1816 : elle introduit l'étalon-or, et la livre sterling prend la forme d'une pièce en or, le souverain, dont le poids restera stable (7,98805 g à 917 millièmes), et qui circulera jusqu'en 1914, avant d'être thésaurisée. La livre est ensuite officiellement dévaluée en 1931. Le Royaume-Uni cesse toute frappe courante en argent à partir de 1947 pour son seul territoire.
Subdivisions
À l'origine, la livre représentait la valeur correspondant à la masse d'une livre de troy d'argent métal pur, soit 373,24 g ; le poids du penny d'argent est, dans l'absolu, de 1,555 g. Cependant, aussi bien la définition précise de la livre de troy que le titre de la monnaie a connu de nombreuses modifications ou réformations. Ainsi, la livre sterling a fini par se stabiliser vers 1601 à 111,4 g d'argent, poids qui ne varia plus jusqu'en 1920. Quant à son poids d'or, qui atteignait plus de 20 g avant 1420, il est fixé à partir de 1816, à 7,32238 g.
Parmi les nombreuses transformations que la monnaie britannique a connues durant sa longue histoire, l'une des plus importantes fut la « décimalisation ». Jusqu'en 1971 en effet, le Royaume-Uni avait maintenu un système monétaire dont les subdivisions remontaient à l'époque carolingienne. Ce système était resté la norme en Europe jusqu'à la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, mais avait été abandonné pratiquement partout depuis. Le Royaume-Uni fut ainsi la dernière grande économie à adopter le système décimal.
Avant la décimalisation
Fondée sur le modèle livre / sou / denier hérité de la réforme monétaire carolingienne, la livre sterling était divisée en Modèle:Nombre et un shilling valait Modèle:Nombre (singulier : un penny). Une livre se divisait donc en Modèle:Nombre<ref group=note>240 est un nombre hautement composé comportant pas moins de Modèle:Nombre.</ref>. L’abréviation du shilling était « / »<ref group="note">Les prix s'écrivaient par exemple « 1/ 5 », qui s'énonçait one and five, la demi-couronne « 2/ 6 » se disait two and six.</ref> ou « s » (qui n’est pas la première lettre du mot anglais, mais celle du latin solidus). Le symbole du penny était « d », du latin denarius.
Les pièces de monnaie avant la décimalisation sont :
- Modèle:Langue, 1/4 de penny (1/Modèle:48e de shilling). Frappé en cuivre de 1672 à 1956 ;
- demi-penny (half-penny, 1/Modèle:24e de shilling). Frappé en cuivre de 1672 à 1967 ;
- penny (1/Modèle:12e de shilling). Le penny en cuivre est la continuation d'une monnaie romaine, le denarius d'où son abréviation « d » ; en cuivre depuis 1797 ;
- Modèle:Nombre (1/4 de shilling). Frappé en argent de 1551 à 1944 et en laiton de forme dodécagonale de 1937 à 1967 ;
- Modèle:Nombre ou Modèle:Langue (1/3 de shilling), frappé en argent. Frappe irrégulière : l'une des plus vieilles pièces remonte à 1704 et la plus récente de 1930 ;
- Modèle:Nombre (1/2 shilling), frappé en argent de 1551 à 1946 et en cupronickel de 1947 à 1967 ;
- shilling (1/Modèle:20e de livre), frappé en argent de 1548 à 1946 et en cupronickel de 1947 à 1967 ;
- florin (2 shillings soit 1/Modèle:10e de livre). Frappé en argent de 1848 à 1946, fut nommé entretemps « Modèle:Langue », en cupronickel de 1947 à 1967 ;
- demi-couronne (Modèle:Langue, Modèle:Nombre et demi, 1/Modèle:8e de livre). Frappé en argent de 1551 à 1946, et en cupronickel de 1947 à 1967 ;
- couronne (Modèle:Langue, Modèle:Nombre, 1/4 de livre). Frappé en argent de 1526 à 1947 puis en cupronickel jusqu'en 1965 ;
- guinée, pièce en or frappée de 1663 à 1818 ;
- demi-souverain (Modèle:Langue, Modèle:Nombre, 1/2 livre). Frappé en or, d'un poids réel de Modèle:Unité ;
- souverain (Modèle:Langue). En or de 1818 à nos jours, d'un poids de Modèle:Unité, était à parité avec la livre sterling jusqu'en 1914.
Le système monétaire anglais a connu cependant d'autres pièces :
- le mark (comprise aussi bien comme unité de masse que comme unité monétaire)Modèle:Sfn qui valait 2/3 de livre. 1 mark valait donc Modèle:Nombre, ou Modèle:Nombre et Modèle:Nombre (Modèle:Nobr) ;
- le 1/2 Modèle:Langue de la reine Victoria, en 1844 seulement ;
- le 1/3 de Modèle:Langue de Georges V, en 1913 seulement ;
- le double florin de la reine Victoria, entre 1887 et 1890.
Guinée
La guinée (guinea) est une pièce en or frappée de 1663 à 1813 et valant Modèle:Nombre. Bien que ne correspondant plus à une monnaie existante, la guinée a continué d'être utilisée couramment, notamment dans le commerce des chevaux de courses, mais aussi pour exprimer certains montants, en particulier les honoraires de certaines professions libérales, et les prix dans certains magasins chics. De 1813 à 1971, elle valait une livre et un shilling, soit Modèle:Nombre ou encore Modèle:Nombre. Depuis la décimalisation de 1971, elle vaut théoriquement Modèle:Nombre mais n'est plus utilisée.
Après la décimalisation
Modèle:Double image Modèle:Article détaillé
Le Modèle:Date (Decimal Day), le shilling disparaît et la livre sterling est divisée en 100 pence (au singulier, 1 penny). La lettre « p » est adoptée comme symbole du nouveau penny pour le différencier de l’ancien. Frappées dès 1968, les pièces de 5 et 10 « new pence », respectivement équivalentes aux anciennes pièces de 1 et 2 shillings (qui n'ont pas immédiatement été retirées de la circulation) en conservent la matière, la masse, l'épaisseur et le diamètre.
La valeur du penny change à l’occasion du passage au système décimal. Les premières années qui suivent 1971, le penny d’un nouveau genre, dont le poids en cuivre est divisé quasiment par trois, était officiellement appelé Modèle:Langue (« nouveau penny »). Les pièces de Modèle:Unité, Modèle:Unité, Modèle:Unité, Modèle:Unité, Modèle:Unité et Modèle:Unité portent la mention Modèle:Langue jusqu’en 1982, date à laquelle l’inscription devient Modèle:Langue, Modèle:Langue, Modèle:Langue et ainsi de suite. Le Modèle:Unité est lui retiré de la circulation en 1984.
Billets de banque
Les billets de banque en livre sterling ont la particularité d'être émis par plusieurs banques et gouvernements différents des territoires britanniques.
En dehors de la contrefaçon parfaitement illégale, l'appareil juridique qui entoure le copyright ou droit de reproduction d'un billet émis par la Banque d'Angleterre à des fins d'illustration (information, éducation, tournage de film, etc.) est extrêmement restrictif, ce qui en fait un cas unique au monde : on ne peut en avoir l'autorisation que sur demande écrite. Celle-ci n'est pas accordée pour les supports électroniques pour une durée allant au-delà de Modèle:Nombre. Pour les supports papiers, la mention « Specimen » doit obligatoirement être apposée sur la reproduction dont le format doit être inférieur à la taille initiale du billet. Il peut exister toutefois des exceptions pour des billets visiblement annulés ou très partiellement reproduits.
La raison d'un tel règlement de conservation est double : tout billet émis depuis l'origine de la banque soit 1694, quelle que soit son ancienneté donc et en dehors de sa valeur de collection, reste toujours échangeable au porteur et à vue à la caisse principale du siège de la dite banque contre des coupures actuelles et pour le même montant, exception faite des coupures déclarées annulées ou sans valeur ; par ailleurs, cette banque est de droit privé et ses instruments de paiement sont protégées par deux lois : le Currency & Banknotes Act 1928 et le Forgery and Counterfeiting Act 1981<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Règlement et droits de reproduction de la Bank of England, « Banknote Reproduction Guidelines ».</ref>.
Argot de la livre sterling
Dans le langage familier, l’initiale p (prononcé /pi:/) de penny et son pluriel pence est utilisée : Modèle:Citation étrangère devient Modèle:Citation étrangère. À l'origine, ce terme servait à distinguer le nouveau penny décimal (symbole p) du vieux penny du système duodécimal (symbole d) ; l'usage de ce terme s'est fixé bien après que le vieux penny a été oublié.
Dans le registre familier, Modèle:Langue est remplacé par Modèle:Langue. À l'origine (Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle), le terme quid désignait un souverain ou une guinée, aujourd'hui, une livre<ref name="Oxford_Quid">Oxford Shorter Dictionary of English, article quid.</ref>. Par exemple, Modèle:Citation étrangère devient Modèle:Citation étrangère (sans marque du pluriel). On n'utilise Modèle:Langue que pour les nombres entiers. Modèle:Citation étrangère pour dix livres, mais on dit Modèle:Citation étrangère ou tout simplement Modèle:Citation étrangère pour £7,50 (jamais Modèle:Citation étrangère).
Pour demander une coupure de 5 livres on peut dire Modèle:Citation étrangère (le chiffre, adjectif, devient nom). Pour demander une coupure de 10 livres cela donnerait Modèle:Citation étrangère
Pour exprimer un nombre en milliers de livres on peut utiliser « grand », transformant « five thousand pounds » en « five grand » (sans marque du pluriel).
Dans l'argot australien et néozélandais, Modèle:Citation étrangère signifie Modèle:Citation<ref name="Oxford_Quid" />.
Taux de change avec l'euro
La valeur de la livre sterling fait l'objet de publication par l'eurostat et la BCE.
Modèle:Graph:Chart |
D'après Eurostat Euro/ECU exchange rates - annual data, Modèle:Date- + 24-02-2020 |
Modèle:Graph:Chart |
D'après la Banque centrale européenne<ref>Policy and Exchange rates, BCE.</ref> |
Notes et références
Notes
<references group=note/>
Références
Voir aussi
Bibliographie
- Modèle:Ouvrage.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Coins of England & The United Kingdom, 43eModèle:Éd., Spink, 2007 Modèle:ISBN.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Coins of England & The United Kingdom, 44eModèle:Éd., Spink, 2008 Modèle:ISBN.
Articles connexes
Liens externes
- Le taux de change entre la livre sterling britannique et le dollar américain de 1792 à 2009, sur anaga.ru.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} A History of Sterling, Daily Telegraph, Modèle:Date-.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Évolution du pouvoir d'achat de la livre sterling depuis 1750 (source Banque d'Angleterre).
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Un calculateur rapide du pouvoir d'achat de la livre sterling.
- Descriptions des billets vieux et modernes britanniques (aucune image).
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Livre écossaise, sur scotbanks.org.uk.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Livre d'Irlande du Nord, Bank of Ireland.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Livre d'Irlande du Nord, First Trust Bank.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Livre d'Irlande du Nord, Northern Bank.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Livre d'Irlande du Nord, Ulster Bank.