Élisabeth Ire (reine d'Angleterre)

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Modèle:Titre mis en forme Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Personnalité politique

Modèle:Souverain-, née le Modèle:Date de naissance au palais de Placentia à Londres et morte le Modèle:Date de décès au palais de Richmond dans la même ville, fut reine d'Angleterre et d'Irlande de 1558 à sa mort.

Élisabeth était la fille du roi Modèle:Souverain2, et le cinquième et dernier membre de la dynastie des Tudor sur le trône anglais. L’exécution de sa mère Anne Boleyn, trois ans après sa naissance, lui fit perdre son titre de princesse, reçu à sa naissance et entériné par le Second Acte de Succession. Son demi-frère Modèle:Souverain2 nomma comme successeur, par lettre patente, sa cousine Jeanne Grey, ce qui écarta ses demi-sœurs Marie et Élisabeth de la succession au trône. Cependant, cette lettre patente d'Modèle:Souverain- fut interprétée comme acte de trahison et Jeanne Grey fut exécutée. Marie — fille d'Modèle:Souverain- et de la catholique Catherine d'Aragon — devint reine en Modèle:Date-. Élisabeth lui succéda cinq ans plus tard, après avoir passé près de deux mois en prison en raison de son soutien supposé aux rebelles protestants et plus de quatre ans en résidence surveillée, entre le palais de Woodstock et Hatfield Palace.

Modèle:Souverain- s'entoura d'un groupe de conseillers de confiance mené par William Cecil pour définir sa politique. Comme reine, l'une de ses premières décisions fut de restaurer l'autorité de l'Église protestante anglaise aux dépens de l’Église catholique promue par sa demi-sœur Marie, comme seule religion d'État, et elle devint le gouverneur suprême de l'Église anglicane. Ce règlement élisabéthain évolua par la suite pour devenir l'Église d'Angleterre.

Elle était politiquement plus modérée que l'avaient été son père, Henri VIII, son demi-frère Édouard VI, et sa demi-sœur Marie Ire d'Angleterre ; l'une de ses devises était Modèle:Latin (littéralement « je vois et je me tais »). Modèle:Souverain- était relativement tolérante sur le plan religieux, ce qui ne l'empêcha pas de mener une politique de persécution à l'égard des catholiques après qu'en 1570, le pape l'eut excommuniée, encourageant ses sujets catholiques à ne plus lui obéir. La reine, qui échappa à plusieurs complots, adopta une diplomatie prudente et ménagea les grandes puissances européennes qu'étaient la France et l'Espagne. Elle ne soutint qu'à contrecœur plusieurs campagnes militaires dans les Pays-Bas, en France et en Irlande qui échouèrent en grande partie du fait du manque de ressources. Pendant son règne éclata la guerre anglo-espagnole qui vit l'Armada espagnole (Invincible Armada) tenter d'envahir le royaume d'Angleterre en 1588.

Le règne d'Modèle:Souverain- appelé ère élisabéthaine est associé à l'épanouissement du théâtre anglais représenté par William Shakespeare et Christopher Marlowe, à l’émergence d'un style architectural, à l'installation permanente de colonies anglaises au Nouveau Monde ainsi qu'aux prouesses maritimes d'aventuriers comme Francis Drake et Walter Raleigh. Certains historiens ont cependant nuancé cet âge d'or supposé et qualifié Modèle:Souverain- de souveraine irascible et indécise qui eut plus que sa part de chance. Vers la fin de son règne, une série de problèmes économiques et militaires affectèrent sa popularité. Modèle:Souverain- est néanmoins reconnue pour son charisme et son caractère obstiné, à une époque où les monarques des pays voisins affrontaient des difficultés internes qui mettaient leurs trônes en péril. Ce fut par exemple le cas de sa rivale [[Marie Stuart|Modèle:Souverain- d'Écosse]], qu'elle fit emprisonner en 1568, puis exécuter en 1587. Après les brefs règnes de ses demi-frère et demi-sœur, ses 44 années sur le trône ont apporté une stabilité bienvenue au royaume et aidé à forger une identité nationale.

En vieillissant, elle fut surnommée the Virgin Queen, la « Reine Vierge », et cet aspect fut célébré dans de nombreuses œuvres artistiques. Modèle:Souverain- ne se maria jamais et la lignée Tudor s'éteignit avec elle, sur le trône des royaumes d'Angleterre et d'Irlande, ouvrant la voie à la dynastie des Stuart, à l'orée du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle naissant.

Jeunesse

Famille

Fichier:Henry VIII and Anne Boleyn.png
Élisabeth fut la seule enfant d’Modèle:Souverain2 et d’Anne Boleyn.

Son père était le roi Modèle:Souverain2. Ce dernier était marié en premières noces à Catherine d'Aragon avec qui il avait eu plusieurs enfants, dont seule Marie, née en 1516, parvint à l'âge adulte. En 1522, Anne Boleyn fait son entrée à la cour royale et attire tout de suite l'attention du roi. Désespérant d'avoir un héritier mâle, Henri entama une procédure de divorce en 1533 et se rapprocha d'Anne Boleyn (qui refusa de devenir une maîtresse et résista avec intelligence aux avances du roi). Ils se marièrent secrètement le Modèle:Date- et l'archevêque de Cantorbéry, Thomas Cranmer, prononça le divorce de Henri et Catherine le Modèle:Date- 1533.

Naissance et baptême

Élisabeth Tudor naquit au palais de Greenwich le Modèle:Date de naissance, et fut prénommée d'après ses grands-mères Élisabeth d'York et Élisabeth Howard<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. À sa naissance, Élisabeth devint donc l'héritière présomptive à la place de sa demi-sœur Marie, devenue illégitime et bâtarde<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Elle fut baptisée le Modèle:Date-, et ses parrains et marraines furent Thomas Cranmer, Henri Courtenay, Élisabeth Howard, duchesse de Norfolk, et Marguerite Wotton, marquise de Dorset.

Mariages de son père

Après plusieurs fausses couches, Anne Boleyn fut répudiée par le roi et exécutée le Modèle:Date-, alors qu'Élisabeth avait moins de trois ans<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Après l'exécution de sa mère, Élisabeth est déclarée illégitime et, avec sa demi-sœur aînée Marie, exclue du trône, Henri souhaitant un fils pour lui succéder<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Onze jours après la mort d'Anne, Henri épousa Jeanne Seymour, mais celle-ci mourut peu après avoir donné naissance à un fils, Édouard, en Modèle:Date- ; ce dernier devint donc le prince héritier. Élisabeth apporta en cadeau sa propre robe de baptême lors de la cérémonie de baptême de son demi-frère. Ensuite, Édouard et sa cour rejoignirent Élisabeth et Marie dans leur résidence de Hatfield Palace<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Enfance et éducation

Ce n’est que sous l’influence de la sixième et dernière épouse de Henri, Catherine Parr, que les deux filles aînées d'Henri retrouvèrent leur place dans l'ordre de succession, et ce par une résolution parlementaire de 1544. Les précepteurs d'Élisabeth, Richard Cox, John Cheke, William Grindal et Roger Ascham lui donnèrent une éducation stricte et complète. Même à un jeune âge, elle maîtrisait parfaitement l'italien et le français et était également capable de communiquer en espagnol.

La première gouvernante d'Élisabeth, Margaret Bryan, écrivit qu'elle était Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. À l'automne 1537, Élisabeth fut confiée à Modèle:Lien, Lady Troy, qui resta sa tutrice jusqu'en 1546<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Catherine Champernowne, plus connue sous son nom de mariage d'Ashley, fut nommée gouvernante en 1537, et elle resta l'amie d'Élisabeth jusqu'à sa mort en 1565<ref>Modèle:Harvsp.</ref> ; elle lui apprit le français, le flamand, l'italien et l'espagnol<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. En plus de son propre cursus, elle bénéficia des tuteurs et de l'enseignement dispensé au futur roi, comme les arts libéraux qui comprennent entre autres, la géométrie, la rhétorique ou l'astronomie ; autant de nouvelles matières propres à satisfaire la curiosité d'une élève particulièrement douée. Lorsque Modèle:Lien devint son tuteur en 1544, Élisabeth pouvait écrire en anglais, en latin et en italien et, sous son enseignement, elle progressa en français et en grec<ref>Les connaissances sur l'éducation d'Élisabeth et sa précocité viennent essentiellement des mémoires de Roger Ascham qui fut également le tuteur du prince Édouard. Modèle:Harvsp.</ref>. Après la mort de Grindal en 1548, Élisabeth fut éduquée par Roger Ascham et, à la fin de son apprentissage en 1550, elle était l'une des femmes les plus cultivées de sa génération<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. À la fin de sa vie, elle parlait également le gallois, le cornique, le scots et l'irlandais en plus de l'anglais. L'ambassadeur vénitien avança en 1603 qu'elle Modèle:Citation.

Début du règne d'Modèle:Souverain-

Fichier:El bieta I lat 13.jpg
Élisabeth vers 1546 par un artiste inconnu.

Élisabeth se trouve au manoir d'Enfield avec son demi-frère lorsqu'ils apprennent par Edward Seymour la mort d'Modèle:Souverain-, leur père, le Modèle:Date-. Son fils devient roi à l'âge de neuf ans sous le nom d'Modèle:Souverain2. La veuve du souverain défunt, Catherine Parr, se remaria rapidement à Thomas Seymour, l'oncle d'Modèle:Souverain- et le frère d'Edward Seymour, devenu lord-protecteur. Le couple obtint la garde d'Élisabeth qui s'installa dans leur résidence de Chelsea. Certains historiens considèrent qu'elle y affronta une crise émotionnelle qui l'affecta jusqu'à la fin de sa vie<ref name="loades2">Modèle:Harvsp.</ref>. Seymour, qui approchait de la quarantaine mais conservait son charme<ref name="loades2" />, se lançait dans de nombreuses facéties avec Élisabeth, alors âgée de 14 ans<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. À une occasion, il entra dans sa chambre en robe de chambre pour la chatouiller et la frapper sur les fesses. Parr ne s'opposa pas à ces activités inappropriées et y participa à plusieurs reprises ; elle immobilisa ainsi Élisabeth alors que Seymour déchirait sa robe noire Modèle:Citation. Néanmoins, quand elle les trouva enlacés, elle mit un terme à ces activités<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, et Élisabeth fut renvoyée en Modèle:Date-.

Mort de Thomas Seymour

Thomas Seymour continua toutefois à comploter pour contrôler la famille royale et essayer de se faire nommer gouverneur du souverain<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Lorsque Parr mourut en couches le Modèle:Date-, il recommença à s'intéresser à Élisabeth et avait l'intention de l'épouser<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Les détails de son comportement antérieur avec elle furent révélés<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, et cela fut trop pour son frère et le Conseil de Régence<ref name="neale">Modèle:Harvsp.</ref>. En Modèle:Date-, il fut arrêté et accusé de vouloir épouser Élisabeth et de renverser le roi. Élisabeth, qui se trouvait à Hatfield Palace<ref>Ce palais, dans lequel elle passe une grande partie de son enfance, appartient à la couronne. Offert à John Dudley, comte de Warwick par Modèle:Souverain2, il revient rapidement à Elisabeth, par la grâce de lord Warwick, à qui elle donne d'autres terres en compensation. Elle y sera également en résidence surveillée durant le règne de Marie, après sa libération du palais de Woodstock Modèle:Harv.</ref>, fut interrogée mais ne dit rien, et son interrogateur, Robert Tyrwhitt, rapporta Modèle:Citation. Seymour fut décapité le Modèle:Date-.

Héritière du trône de Modèle:Souverain-

Fichier:Mary I of England.jpg
Modèle:Souverain2 par Antonio Moro vers 1554.

Le roi Modèle:Souverain- mourut le Modèle:Date- à l'âge de 15 ans. La lettre patente qu'il écrivit avant son décès excluait Marie et Élisabeth de la succession et désignait comme successeur au trône Jeanne Grey, petite-fille de la duchesse de Suffolk Marie Tudor, la sœur d'Modèle:Souverain-. Jeanne Grey fut proclamée reine par le Conseil privé majoritairement protestant, mais ses soutiens s'affaiblirent au fur et à mesure que les lords rejoignaient Marie, la reine légitime.

La lettre patente d'Modèle:Souverain- fut reconnue comme trahison en vertu de l'Acte de Trahison de 1547 : celui-ci, adopté peu avant la mort d'Modèle:Souverain-, rendait coupable de haute trahison toute personne interrompant l'ordre de succession tel qu'établi dans le Troisième Acte de Succession. Jeanne Grey fut renversée au bout de neuf jours et sera exécutée l'année suivante. Marie entra triomphalement dans Londres, à cheval, avec sa demi-sœur Élisabeth à ses côtés<ref>Élisabeth avait rassemblé Modèle:Nombre, Modèle:Citation (Modèle:Harvsp).</ref>.

Ce témoignage de solidarité entre les deux sœurs ne dura pas longtemps. Modèle:Souverain-, catholique fervente (de mère espagnole), était déterminée à écraser la foi protestante dans laquelle Élisabeth avait été éduquée et ordonna que tous ses sujets assistent à la messe catholique ; Élisabeth fut obligée de s'y conformer en apparence. La popularité initiale de Modèle:Souverain- s'effrita en 1554 quand elle épousa le prince Philippe d'Espagne, catholique et fils de l'empereur (et roi d'Espagne) Charles Quint<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le mécontentement se propagea rapidement dans tout le pays et beaucoup se tournèrent vers Élisabeth.

En janvier et Modèle:Date-, Thomas Wyatt mena une révolte contre les politiques religieuses de l'intransigeante Modèle:Souverain-, mais elle fut rapidement écrasée<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Élisabeth fut convoquée à la cour pour y être interrogée sur son rôle; elle déclara avec véhémence qu'elle était innocente mais elle fut emprisonnée le Modèle:Date- à la tour de Londres accompagnée de ses dames de compagnie dont Isabella Markham et Ethelreda Malte<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Même s'il est improbable qu'elle ait comploté avec les rebelles, on sait que certains d'entre eux l'avaient approchée. L'ambassadeur de Charles Quint et plus proche conseiller de Modèle:Souverain-, Simon Renard, affirma que son trône ne serait jamais sûr tant qu'Élisabeth serait en vie, et le lord chancelier Étienne Gardiner travailla pour organiser son procès<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Les soutiens d'Élisabeth dans le gouvernement, dont William Paget, convainquirent néanmoins la reine d'épargner sa demi-sœur en l'absence de preuves solides contre elle. Le Modèle:Date-, Élisabeth quitta la prison de la tour de Londres et fut emmenée au palais de Woodstock où elle passa près d'un an en résidence surveillée sous la supervision d'Henry Bedingfeld. Les foules l'acclamèrent sur tout le trajet<ref name="loades29">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Citation (Modèle:Harvsp).</ref>. Sortie en 1555, Élisabeth gagna Hatfield Palace, sa nouvelle résidence surveillée sous la responsabilité de Sir Thomas Pope jusqu'à la fin du règne de Marie.

Le Modèle:Date-, Élisabeth fut rappelée à la cour pour assister aux dernières étapes de l'apparente grossesse de Modèle:Souverain- mais, lorsqu'il devint évident qu'elle n'était pas enceinte, plus personne ne crut qu'elle pourrait avoir un enfant<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le roi Philippe, fils de Charles Quint, qui monta sur le trône d'Espagne en 1556, reconnut la nouvelle réalité politique et se rapprocha de sa belle-sœur. En effet, la reine [[Marie Stuart|Modèle:Souverain- d'Écosse]], cousine d'Élisabeth, pouvait également revendiquer la couronne d'Angleterre. Or elle était fiancée au dauphin de France avec qui l'Espagne était en guerre ; Élisabeth représentait donc une alternative préférable<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Lorsque son épouse tomba malade en 1558, le roi Philippe dépêcha le duc de Feria pour consulter Élisabeth<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. En octobre, Élisabeth préparait déjà son gouvernement, et, le Modèle:Date-, fut reconnue comme son héritière par Modèle:Souverain-<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Cette dernière mourut le Modèle:Date-, et Élisabeth monta sur le trône.

Reine d'Angleterre et d'Irlande

Avènement au trône

Lors de la procession triomphale dans Londres le Modèle:Date-, Élisabeth fut acclamée par la foule, et son attitude ouverte et enjouée enthousiasma les spectateurs<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le lendemain, elle fut couronnée dans l'abbaye de Westminster<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Réforme religieuse

Modèle:Article détaillé

Fichier:Elizabeth I Frontispiece Bishops Bible 1568.jpg
Modèle:Souverain- sur le frontispice de la Bible des Évêques de 1568.

Les convictions religieuses d'Modèle:Souverain- ont fait l'objet de nombreux débats. Elle était protestante mais conservait des symboles catholiques comme le crucifix, et minimisait l'importance des sermons malgré leur importance capitale dans la foi protestante<ref>Modèle:Chapitre. Modèle:Inscription nécessaire.</ref>. Par rapport à son intransigeante demi-sœur catholique Modèle:Souverain-, elle était, dans un premier temps, plutôt tolérante. De manière générale, elle privilégiait le pragmatisme pour les questions religieuses. Modèle:Souverain- et ses conseillers craignaient une possible croisade catholique contre l'Angleterre hérétique. La reine chercha alors une solution protestante qui n'irriterait pas trop les catholiques tout en satisfaisant les désirs des protestants anglais. Elle ne tolérait cependant plus les puritains radicaux qui demandaient des réformes profondes<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Le Parlement commença alors en 1559 à légiférer sur une nouvelle Église basée sur les [[Édouard VI#Réforme protestante|réformes d'Modèle:Souverain-]], avec le monarque à sa tête, mais avec de nombreux éléments catholiques comme les habits sacerdotaux<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

La Chambre des communes était largement en faveur de ces propositions, mais la loi de suprématie rencontra l'opposition des évêques de la Chambre des lords. De nombreux évêchés étaient cependant vacants à ce moment, de même que la fonction d'archevêque de Cantorbéry<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>. Les partisans de la réforme étaient donc plus nombreux que les évêques et les lords conservateurs. Modèle:Souverain- fut néanmoins forcée d'accepter le titre de gouverneur suprême de l'Église d'Angleterre plutôt que le titre de chef suprême que beaucoup ne voulaient pas accorder à une femme. Le nouvel Acte de suprématie fut adopté le Modèle:Date-, et tous les fonctionnaires durent prêter un serment de loyauté au monarque sous peine de perdre leur poste ; les lois d'hérésie furent annulées pour éviter une répétition des persécutions pratiquées par Modèle:Souverain-. Une nouvelle loi d'Uniformité fut adoptée au même moment pour rendre obligatoires la présence à l'église et l'utilisation de la version de 1552 du Livre de la prière commune ; les peines pour les récusants ou le non-respect de la loi n'étaient cependant pas excessives<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

En 1563, la reine Elisabeth intègre au Book of Common Prayer les Trente-neuf articles régissant la foi anglicane. On parle donc d'anglicanisme élisabéthain.

Question du mariage

Fichier:Elizabeth and Leicester miniatures by Hilliard.png
Modèle:Souverain- et son favori Robert Dudley sur deux miniatures de Nicholas Hilliard, vers 1575<ref>Modèle:Article.</ref>.

Dès le début de son règne, il était attendu qu'Modèle:Souverain- se marie, et la question était de savoir avec qui. Malgré les nombreuses demandes, elle ne se maria cependant jamais, pour des raisons qui restent peu claires. Les historiens supposent que Thomas Seymour l'avait découragée à avoir des relations sexuelles, ou encore qu'elle se savait stérile<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Elle considéra plusieurs prétendants jusqu'à l'âge de 50 ans, et le dernier fut le duc François d'Anjou de 22 ans son cadet. Même si, comme sa sœur qui était manipulée par le roi Modèle:Souverain2, elle risquait de perdre son pouvoir, un mariage ouvrait la possibilité d'un héritier<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le choix d'un époux pouvait également provoquer une instabilité politique voire une insurrection<ref>Modèle:Article.</ref>. La reine refuse cependant de devoir céder son pouvoir à qui que ce soit et refuse donc le mariage. Par la suite, elle se présente au peuple comme la reine souhaitant rester vierge. C'est ainsi que naquit son surnom de « Reine Vierge ».

Le fait qu’elle ne se soit jamais mariée, son usage outrancier de cosmétiques<ref>En réalité une variole en 1562 l'avait laissé à moitié chauve et l'obligeait à utiliser une perruque et des cosmétiques.</ref> et sa volonté de ne pas être autopsiée après sa mort ont fait naître la rumeur que la reine était un homme. Selon cette légende, la jeune princesse Élisabeth fut envoyée vers 1543 au château de Berkeley, pour l'éloigner de Londres où sévissait la peste. Elle mourut malgré cette mesure prophylactique, si bien que sa gouvernante, craignant que le roi Modèle:Souverain2 ne la fasse décapiter pour s'être mal occupée de sa fille, prit le risque de lui trouver un sosie, à Bisley, village proche du château ; il s'agissait d'un garçon, le « Modèle:Langue ». Cette thèse substitutionniste a été forgée au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle par un pasteur de Bisley et connaît une certaine popularité depuis qu'elle a été exposée dans le livre Modèle:Lien de Bram Stoker en 1910<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Relation avec Robert Dudley

Au printemps 1559, il devint clair qu'Modèle:Souverain- était amoureuse de son ami d'enfance, Robert Dudley<ref>Modèle:Harvsp ; Modèle:Harvsp.</ref>. Il était dit qu'Amy Robsart, son épouse, souffrait Modèle:Citation et que la reine épouserait Dudley si sa femme venait à mourir<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. À l'automne de la même année, plusieurs prétendants étrangers se pressaient autour de la reine, leurs émissaires impatients se lançaient dans des discours toujours plus scandaleux et rapportaient qu'un mariage avec son favori ne serait pas bien accueilli en Angleterre<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Amy Dudley mourut en septembre 1560 après une chute dans les escaliers et, malgré le rapport du médecin légiste concluant à un accident, de nombreuses personnes suspectèrent Dudley d'avoir provoqué sa mort pour pouvoir épouser la reine<ref>Modèle:Harvsp ; La plupart des historiens modernes considèrent que le meurtre est improbable et jugent qu'un cancer du sein ou qu'un suicide sont les explications les plus plausibles (Modèle:Harvsp). Le rapport du médecin légiste, perdu pendant de nombreuses années puis retrouvé aux Archives nationales à la fin des années 2000, ne permet pas de trancher entre les différentes hypothèses (Modèle:Harvsp.</ref>. Modèle:Souverain- envisagea sérieusement d'épouser Dudley pendant quelque temps. William Cecil, Nicholas Throckmorton et certains pairs firent connaître leur désapprobation au sujet de cette union<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, des rumeurs annonçaient même un soulèvement de la noblesse en cas de mariage<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Robert Dudley n'en resta pas moins un possible candidat pendant près d'une décennie et fut fait comte de Leicester en 1564<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Modèle:Souverain- était extrêmement jalouse, et quand Dudley se remaria finalement en 1578, la reine réagit par de nombreuses démonstrations d'antipathie et de haine envers sa nouvelle épouse, Lettice Knollys, la propre cousine d'Élisabeth<ref>Modèle:Ouvrage ; Modèle:Harvsp.</ref>. Dudley resta néanmoins, dans les mots de l'historienne Susan Doran, toujours Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Il mourut peu après la défaite de l'Armada espagnole. Après la mort d'Modèle:Souverain-, une de ses missives fut retrouvée parmi les objets les plus personnels de la reine avec l'inscription Modèle:Citation écrite de sa main<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Aspects politiques

Fichier:Nicholas Hilliard 002.jpg
François d'Anjou par Nicholas Hilliard. Modèle:Souverain- le surnommait sa « grenouille » et ne le trouvait Modèle:Citation que ce à quoi elle s'attendait<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Fichier:Elizabeth I Steven Van Der Meulen.jpg
Cette peinture de Steven van der Meulen vers 1563 est l'un des premiers portraits en pied de la reine et a été réalisée avant l'émergence des portraits symboliques représentant l'iconographie de la « reine vierge<ref name="Portrait auction">Modèle:Lien web.</ref> ».

Les négociations en vue d'un mariage constituaient un élément clé de la politique étrangère d'Modèle:Souverain-<ref name="haigh2">Modèle:Harvsp.</ref>. Elle refusa la main de Modèle:Souverain2 en 1559 et négocia pendant plusieurs années pour épouser son cousin Modèle:Souverain3. En 1569, les relations avec les Habsbourg s'étaient détériorées, et Modèle:Souverain- envisagea d'épouser un prince français de la maison de Valois, Henri d'Anjou, puis son frère François d'Anjou, de 1572 à 1581<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Cette dernière union était associée à une promesse d'alliance contre l'Espagne, pour l'évincer des Pays-Bas méridionaux<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Modèle:Souverain- sembla prendre cette possibilité au sérieux et elle porta un temps des boucles d'oreille en forme de grenouille que le duc d'Anjou lui avait envoyées<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

En 1563, Modèle:Souverain- dit à un émissaire impérial : Modèle:Citation. Plus tard dans l'année, après que la reine eut souffert de la variole, la question de la succession devint un sujet brûlant au Parlement. Ce dernier la pressa de se marier ou de nommer un héritier, pour éviter une guerre civile à sa mort ; elle refusa les deux propositions. En 1570, les membres du gouvernement étaient devenus plus convaincus que jamais Modèle:Souverain- ne se marierait ou ne nommerait de successeur ; elle fut accusée d'irresponsabilité<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Son silence renforça néanmoins sa propre sécurité, car elle savait que si elle nommait un héritier, son trône serait vulnérable à un coup d'État ; elle se rappelait la manière dont Modèle:Citation, avait été utilisée contre ses prédécesseurs<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Le célibat d'Modèle:Souverain- inspira un culte de la virginité. Dans la poésie et la peinture, elle était représentée comme une vierge ou une déesse et non comme une femme ordinaire<ref>Modèle:Article.</ref>. Initialement, seule Modèle:Souverain- faisait de sa virginité une vertu ; en 1559, elle déclara à la Chambre des communes : Modèle:Citation. Par la suite, les poètes et les écrivains reprirent ce thème et développèrent une iconographie exaltant Modèle:Souverain-. Les hommages publics à la reine vierge, à partir de 1578, témoignaient secrètement de l'opposition aux négociations de mariage avec le duc d'Anjou<ref>Modèle:Article.</ref>. Modèle:Souverain- insista sur le fait qu'elle était mariée à son royaume et à ses sujets sous la protection de Dieu. En 1599, elle parla de Modèle:Citation.

Conflit avec Modèle:Souverain- d'Écosse

Au début de son règne, la politique étrangère d'Modèle:Souverain- envers l'Écosse visait à réduire la présence française dans le pays<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Elle craignait que ces derniers n'envahissent l'Angleterre pour placer [[Marie Stuart|Modèle:Souverain- d'Écosse]], considérée par beaucoup comme l'héritière de la couronne d'Angleterre<ref>Modèle:Souverain- était en effet l'arrière-petite-fille de Modèle:Souverain3 par sa fille Marguerite Tudor. Elle déclara Modèle:Citation. (Modèle:Harvsp).</ref>, sur le trône<ref>Lors de l'accession au trône d'Modèle:Souverain-, les proches de Modèle:Souverain- appartenant à la maison de Guise l'avait proclamé reine d'Angleterre et les armoiries de l'Angleterre furent ajoutées à celles de l'Écosse et de la France sur sa vaisselle et son mobilier. (Modèle:Harvsp).</ref>. Modèle:Souverain- décida d'envoyer des troupes en Écosse pour soutenir les rebelles protestants, et, même si la campagne fut un échec, le traité d'Édimbourg de Modèle:Date- écarta la menace française au nord<ref>Selon les termes du traité, les troupes françaises et anglaises se retirèrent d'Écosse. (Modèle:Harvsp).</ref>. Lorsque Modèle:Souverain- retourna en Écosse en 1561, après plus d'une décennie en France, le pays, qui avait établi une Église protestante, était gouverné par un conseil de nobles protestants soutenus par Modèle:Souverain-<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Elle refusa de ratifier le traité<ref name="loades">Modèle:Harvsp.</ref>.

En 1563, Modèle:Souverain- proposa que Robert Dudley épouse Modèle:Souverain- sans en informer les deux intéressés. Ces derniers ne furent pas convaincus<ref>Modèle:Chapitre. Modèle:Inscription nécessaire.</ref>, et en 1565, Modèle:Souverain- épousa Henry Stuart, lord Darnley, qui pouvait également prétendre à la couronne d'Angleterre. Cette union fut la première d'une série d'erreurs de jugement de Modèle:Souverain-, qui permit la victoire des protestants écossais et d'Modèle:Souverain-. Darnley devint rapidement impopulaire, puis détesté en Écosse pour avoir commandité le meurtre du secrétaire italien de Modèle:Souverain-, David Rizzio ; en Modèle:Date-, il fut assassiné par un groupe probablement mené par James Hepburn. Peu après, le Modèle:Date-, Hepburn épousa Modèle:Souverain-, ce qui accrédita les rumeurs selon lesquelles elle aurait été complice dans le meurtre de son mari. Modèle:Souverain- lui écrivit : Modèle:Citation

Ces événements entraînèrent rapidement le renversement de Modèle:Souverain-, qui fut emprisonnée au château de Loch Leven. Les nobles écossais l'obligèrent à abdiquer en faveur de son fils Jacques, né en Modèle:Date-, et ce dernier fut emmené au château de Stirling pour être élevé dans la foi protestante. Marie s'échappa de Loch Leven en 1568, mais ses partisans furent défaits, et elle dut se réfugier en Angleterre dont on lui avait dit qu'elle pourrait compter sur le soutien de la reine. La première intention d'Modèle:Souverain- était de la restaurer sur le trône d'Écosse, mais son conseil et elle décidèrent d'être plus prudents. Plutôt que de prendre le risque de ramener Marie en Écosse avec une armée anglaise ou de l'envoyer en France auprès des ennemis catholiques de l'Angleterre, ils décidèrent de la garder en prison où elle resta pendant 19 ans<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Portrait d'un homme barbu portant une fraise et une ample veste noire
Francis Walsingham était le « maître-espion » d'Modèle:Souverain- et il déjoua plusieurs complots contre elle.

En 1569, un important soulèvement catholique eut lieu dans le Nord de l'Angleterre avec pour objectif de libérer Marie, de la marier à Thomas Howard et de la placer sur le trône d'Angleterre<ref name="loades73">Modèle:Harvsp.</ref>. Après leur défaite, plus de 750 rebelles furent exécutés sur ordre d'Modèle:Souverain-<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Croyant que le soulèvement avait réussi, le pape Modèle:Souverain2 délivra en 1570 une bulle pontificale appelée Regnans in Excelsis qui excommuniait Modèle:Citation et délivrait tous ses sujets de leur allégeance envers elle<ref name="McGrath69">Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref name="collinson67" />. Les catholiques qui continuaient de lui obéir risquaient également l'excommunication<ref name="McGrath69" />. La bulle entraîna des propositions anti-catholiques au Parlement, lesquelles furent néanmoins assouplies par la reine<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. En 1581, convertir des sujets anglais au catholicisme avec l'intention de les libérer de leur allégeance à Modèle:Souverain- devint un acte de haute trahison passible de la peine de mort<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. À partir des années 1570, des missionnaires catholiques du continent se rendirent secrètement en Angleterre<ref name="collinson67" /> ; beaucoup furent exécutés et cela entraîna un culte des martyrs<ref name="collinson67">Modèle:Harvsp.</ref>.

Regnans in Excelsis donna aux catholiques anglais une forte incitation à considérer Marie Stuart comme la souveraine légitime d'Angleterre. Cette dernière n'était peut-être pas informée de tous les complots catholiques visant à l'installer sur le trône, mais, du complot de Ridolfi de 1571 (à la suite duquel Thomas Howard fut décapité) au complot de Babington de 1586, le maître-espion d'Modèle:Souverain-, Francis Walsingham, et le conseil royal accumulèrent les preuves contre elle<ref name="loades73" />. La reine était initialement opposée à l'exécution de Marie, mais à la fin de l'année 1586, elle fut convaincue de sa culpabilité après la découverte de lettres écrites durant le complot de Babington<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. La proclamation d'Modèle:Souverain- indiquait que Modèle:Citation. Marie fut décapitée le Modèle:Date- au château de Fotheringhay<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Après cette exécution, Modèle:Souverain- affirma qu'elle ne l'avait pas ordonnée, et en effet, la plupart des rapports avancent qu'elle aurait dit à son secrétaire Davidson, qui lui avait apporté la condamnation à signer, de ne pas la transmettre. La sincérité des remords d'Modèle:Souverain- et ses motivations pour avoir demandé à Davidson de ne pas appliquer le mandat d'exécution, furent débattues par ses contemporains et les historiens modernes.

Guerre et commerce outre-mer

En Modèle:Date-, les troupes anglaises occupèrent Le Havre avec l'intention de l'échanger contre Calais qui était tombé aux mains des Français en Modèle:Date-<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le plan échoua, car les alliés huguenots d'Modèle:Souverain- rejoignirent les troupes catholiques pour reprendre la ville, et les Anglais durent se replier en Modèle:Date-. Après cette attaque, Modèle:Souverain- n'entreprit pas d'autres expéditions militaires sur le continent jusqu'en 1585. Elle mena néanmoins une politique agressive par l'intermédiaire de sa flotte et de ses « chiens de mer » comme John Hawkins ou Walter Raleigh qui s'attaquèrent au commerce espagnol dans les Caraïbes et l'Atlantique<ref name="loades61">Modèle:Harvsp.</ref>. Elle adouba ainsi le corsaire Francis Drake après sa circumnavigation du monde entre 1577 et 1580, et ce dernier s'illustra par la suite lors de ses assauts contre les ports et les navires espagnols<ref>Modèle:Chapitre.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref> (spécialement dans le Nouveau Monde, d'où les galions espagnols revenaient chargés d'or et de métal d'argent).

Expédition dans les Pays-Bas

Fichier:Metsys Elizabeth I The Sieve Portrait c1583.jpg
Portrait d'Modèle:Souverain- par Quentin Metsys le Jeune vers 1583. La reine tient un tamis symbole de virginité<ref>Le tamis était utilisé comme attribut de la chasteté en référence à la légende latine racontant comment la vestale Tuccia avait transporté de l'eau du Tibre dans un tamis sans en perdre une goutte, prouvant ainsi sa virginité.</ref>.

En 1585, Modèle:Souverain- déploya une armée anglaise pour soutenir la révolte des Hollandais protestants contre Modèle:Souverain2<ref name="haigh135">Modèle:Harvsp.</ref>. Cela suivait la mort, en 1584, de ses alliés le stathouder Modèle:Souverain3 et le duc François d'Anjou, ainsi que la reddition de plusieurs villes hollandaises au duc Alexandre Farnèse, gouverneur espagnol des Pays-Bas méridionaux. En Modèle:Date-, la signature d'une alliance entre Modèle:Souverain- et la Ligue catholique française par le traité de Joinville menaçait la capacité du frère du duc d'Anjou, le roi de France Modèle:Souverain2, à contrer la domination espagnole dans les Pays-Bas. Cela étendait également l'influence espagnole sur la côte sud de la Manche où la Ligue catholique était puissante et exposait l'Angleterre à une possible invasion<ref name="haigh135" />. La prise d'Anvers par Farnèse à l'été 1585 après un siège d'un an, imposait une réaction anglaise, et en Modèle:Date-, Modèle:Souverain- signa le traité de Sans-Pareil par lequel elle promettait de soutenir militairement les Hollandais<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le traité marqua le début de la guerre anglo-espagnole qui se termina par le traité de Londres en 1604.

Même si elle était menée par son ancien soupirant, Robert Dudley, Modèle:Souverain- ne lui apporta pas un soutien très franc. Sa stratégie qui consistait à simplement soutenir les Hollandais tout en menant des négociations secrètes avec l'Espagne, dès les jours qui suivraient l'arrivée de Dudley en Hollande<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, était à l'opposé de celle de Dudley et des Hollandais qui voulaient mener une campagne offensive. Il blessa profondément la reine en acceptant le poste de gouverneur-général des mains des états généraux des Provinces-Unies. Modèle:Souverain- considéra qu'il s'agissait d'une ruse hollandaise pour l'obliger à accepter sa souveraineté sur les Pays-Bas<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, ce qu'elle avait jusqu'alors toujours refusé. Elle envoya une lettre de désapprobation qui fut lue devant le Conseil d'État en présence de Dudley<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. L'humiliation publique de son « lieutenant-général » associée à ses négociations en vue d'une paix séparée avec l'Espagne<ref>Le roi d'Espagne ne cherchait cependant qu'à gagner du temps afin de préparer l'invasion de l'Angleterre. (Modèle:Harvsp).</ref> sapa profondément ses soutiens dans les Pays-Bas. La campagne militaire fut entravée par les refus répétés d'Élisabeth d'envoyer les fonds promis pour soutenir ses troupes. Sa réticence à s'engager, les mauvaises décisions militaires et politiques de Dudley, ainsi que le chaos politique hollandais, entraînèrent l'échec de la campagne<ref>Modèle:Ouvrage ; Modèle:Harvsp.</ref>. Dudley démissionna de son commandement en Modèle:Date-.

Armada espagnole

Fichier:Elizabeth I (Armada Portrait).jpg
Portrait d'Modèle:Souverain- commémorant la défaite de l'Invincible Armada représentée en arrière-plan. La puissance internationale de la reine est symbolisée par sa main appuyée sur le globe terrestre.

Dans le même temps, Francis Drake avait entrepris une vaste campagne contre les ports et les navires espagnols dans les Caraïbes en 1585, 1586 et 1587. Il réalisa une attaque contre le port de Cadix où il détruisit de nombreux navires de guerre rassemblés pour l'invasion de l'Angleterre<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="haigh138">Modèle:Harvsp.</ref>.

Le Modèle:Date-, l'Armada espagnole mit le cap sur la Manche avec une force d'invasion commandée par Alexandre Farnèse. Une combinaison de mauvaises décisions<ref>Lorsque le commandant de la flotte espagnole, le duc de Medina Sidonia débarqua sur la côte près de Calais, il trouva les troupes espagnoles impréparées et fut obligé d'attendre ce qui permit aux Anglais de lancer leur attaque. (Modèle:Harvsp).</ref>, de malchance, de l'attaque de brûlots anglais près de Gravelines, le Modèle:Date-, dispersa la flotte espagnole qui fut repoussée en mer du Nord<ref>Modèle:Harvsp.</ref> ; seule la moitié de l'Armada parvint à rentrer en Espagne<ref name="neale300">Modèle:Harvsp.</ref>. Ignorant le destin de la flotte espagnole, les miliciens anglais se rassemblèrent pour défendre le pays sous le commandement de Robert Dudley. Celui-ci invita Modèle:Souverain- à inspecter les troupes à Tilbury dans l'Essex le Modèle:Date-. Portant une cuirasse en argent et une robe blanche, elle donna l'un de ses plus célèbres discours :

Modèle:Citation bloc

La menace d'invasion écartée, la nation fêta la victoire. La procession d'Modèle:Souverain- lors d'une cérémonie à l'Old St Paul's Cathedral rivalisa avec le faste de son couronnement<ref name="neale300" />. La défaite de l'Armada espagnole fut un important succès de propagande à la fois pour Modèle:Souverain- et pour l'Angleterre protestante. Les Anglais prirent leur victoire pour une preuve de la faveur de Dieu et de l'inviolabilité de la nation sous la direction d'une reine vierge<ref name="loades61" />. Cette victoire ne fut cependant pas le tournant de la guerre, qui se poursuivit et se déroula souvent à l'avantage de l'Espagne<ref name="xucglh">Modèle:Harvsp.</ref>. Les Espagnols contrôlaient toujours les Pays-Bas, et la menace d'invasion restait présente<ref name="haigh138" />. Walter Raleigh avança après sa mort que la prudence d'Modèle:Souverain- avait entravé la guerre contre l'Espagne :

Modèle:Citation bloc

Même si certains historiens ont critiqué Modèle:Souverain- pour les mêmes raisons<ref>C. H. Wilson blâme ainsi Modèle:Souverain- pour son peu d'enthousiasme dans la guerre contre l'Espagne. (Modèle:Harvsp).</ref>, le jugement de Raleigh a plus souvent été jugé injuste. Modèle:Souverain- avait de bonnes raisons pour ne pas accorder trop de confiance à ses commandants qui, comme elle l'écrivit, Modèle:Citation dans le feu de l'action<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Soutien à Modèle:Henri IV de France

Fichier:Elizabeth I AR Crown 1602 74001334.jpg
Pièce avec l'effigie d'Modèle:Souverain- et les armoiries de l'Angleterre.

Lorsque le protestant Modèle:Souverain2 monta sur le trône de France en 1589, Modèle:Souverain- lui apporta un soutien militaire. Ce fut sa première intervention en France depuis la retraite du Havre en 1563. La succession d'Modèle:Henri IV était contestée par la Ligue catholique et Modèle:Souverain- ; en outre, Modèle:Souverain- craignait que les Espagnols ne prissent le contrôle des ports français de la Manche. Les actions militaires anglaises en France furent cependant désorganisées et peu efficaces<ref name="haigh142">Modèle:Harvsp.</ref>. Peregrine Bertie, ignorant la plupart des ordres de la reine, erra dans le Nord de la France avec une armée de Modèle:Nombre sans remporter de véritable succès militaire. Il se retira dans la confusion en décembre 1589 après avoir perdu la moitié de ses forces. En 1591, la campagne de John Norreys à la tête de Modèle:Nombre en Bretagne ne rencontra pas plus de succès. Comme pour toutes les expéditions de ce type, Modèle:Souverain- regimbait à accorder les renforts et les fonds demandés par ses commandants, et Norreys fut par exemple obligé de se rendre à Londres en personne pour plaider sa cause ; en son absence, une armée catholique anéantit le reste de son armée à Craon, dans le Nord-Ouest de la France en Modèle:Date-. Deux mois plus tard, Modèle:Souverain- déploya une autre force, sous le commandement de Robert Devereux, beau-fils de Robert Dudley, pour soutenir le siège de Rouen par Modèle:Henri IV. Ce soutien fut peu concluant ; Devereux rentra en Angleterre en Modèle:Date-, et Modèle:Henri IV abandonna le siège en avril<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Comme d'habitude, Modèle:Souverain- manquait de contrôle sur ses commandants outre-mer : Modèle:Citation.

Reconquête de l'Irlande

Modèle:Article détaillé

Même si l'Irlande était l'un de ses deux royaumes, une grande partie de l'île était virtuellement autonome<ref>Un observateur écrivit ainsi que l'Ulster était Modèle:Citation. (Modèle:Harvsp).</ref>, et Modèle:Souverain- devait faire face à une population irlandaise catholique qui lui était hostile et prête à comploter avec ses ennemis. Sa politique était d'accorder des terres à ses partisans et d'empêcher les rebelles de fournir à l'Espagne une base avancée pour attaquer l'Angleterre<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Lors d'une série de soulèvements, les forces royales appliquèrent une politique de la terre brûlée et massacrèrent les hommes, les femmes et les enfants. Durant une révolte dans le Munster, menée par Gerald Fitzgerald en 1582, près de Modèle:Nombre moururent de faim. Le poète Edmund Spenser écrivit que les victimes Modèle:Citation. Modèle:Souverain- demanda à ses commandants que les Irlandais, Modèle:Citation, soient bien traités, mais elle ne montra aucun remords quand la force et le massacre furent jugés nécessaires<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Entre 1594 et 1603, Hugh O'Neill mena un large soulèvement en Irlande avec le soutien de l'Espagne, alors que les combats entre cette dernière et l'Angleterre étaient à leur paroxysme<ref name="loades98">Modèle:Harvsp.</ref>. Au printemps 1599, Modèle:Souverain- ordonna à Robert Devereux d'écraser la révolte. À sa grande colère<ref name="loades98" />, la campagne fut un échec et Devereux rentra en Angleterre en violation de ses ordres. Il fut remplacé par Charles Blount qui mit trois ans pour venir à bout des rebelles. O'Neill se rendit finalement en 1603, quelques jours après la mort d'Modèle:Souverain-<ref>Modèle:Harvsp.</ref> et peu de temps après que le traité de Londres eut mis fin à la guerre entre l'Espagne et l'Angleterre.

Plusieurs hommes se trouvent dans une salle richement décorée avec de nombreux objets en or.
Ivan le Terrible montre ses trésors à l'ambassadeur anglais. Peinture d'Aleksandre Litovtchenko, 1875.

Relations avec la Russie

Modèle:Souverain- poursuivit les relations diplomatiques établies par son demi-frère avec le tsarat de Russie. Elle écrivait souvent à son souverain, le tsar [[Ivan le Terrible|Modèle:Souverain-]] (Ivan le Terrible), en des termes amicaux, mais ce dernier était irrité par sa focalisation sur le commerce plutôt que sur la possibilité d'une alliance militaire. Le tsar lui demanda même la garantie qu'il pourrait se réfugier en Angleterre si son pouvoir était menacé. À la mort d'Modèle:Souverain-, son fils Modèle:Souverain2 lui succéda, mais ce dernier ne voyait aucune raison de maintenir des relations commerciales privilégiées avec l'Angleterre, déclara que son royaume était ouvert à tous les étrangers et limogea l'ambassadeur anglais, Modèle:Lien. Modèle:Souverain- dépêcha un nouvel ambassadeur, Modèle:Lien, pour demander au régent Boris Godounov de convaincre le tsar de reconsidérer sa position. Les négociations échouèrent, et Modèle:Souverain- continua de plaider auprès de Fédor avec des lettres à la fois apaisantes et réprobatrices. Elle proposa une alliance, ce qu'elle avait refusé quand cela lui avait été offert par Modèle:Souverain-, mais le tsar refusa<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Portrait d'un homme barbu portant une djellaba et un turban blanc avec une tunique noire
Abd el-Ouahed ben Messaoud, l'ambassadeur marocain à la cour d'Modèle:Souverain- en 1600.

Relation avec les états barbaresques

Modèle:Article détaillé Les relations commerciales et diplomatiques entre l'Angleterre et les États barbaresques se développèrent sous le règne d'Modèle:Souverain-<ref name="vaughan">Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Malgré l'interdiction papale, l'Angleterre échangeait ainsi des armures, des munitions, du bois et du métal contre du sucre marocain<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. En 1600, Abd el-Ouahed ben Messaoud, le principal conseiller du souverain marocain Ahmed al-Mansour de la dynastie des Saadiens, se rendit en Angleterre à la cour d'Modèle:Souverain-<ref name="vaughan" />,<ref>Modèle:Lien web.</ref> pour négocier une alliance contre l'Espagne<ref name="vaughan" />. Malgré les promesses d'attaques et de fourniture d'armes, les négociations s'enlisèrent<ref name="Kupperman39">Modèle:Harvsp.</ref>, et les deux souverains moururent deux ans plus tard<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Des relations diplomatiques furent également établies avec l'Empire ottoman à la suite de la création de la Compagnie du Levant et de l'envoi du premier ambassadeur anglais à la Sublime Porte, William Harborne, en 1578<ref name="Kupperman39" />. Un traité commercial fut signé en 1580<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, et de nombreux émissaires furent envoyés par les deux puissances. Modèle:Souverain- échangeait des lettres avec le sultan Modèle:Souverain2, dans l'une d'elles ce dernier avança que l'islam et le protestantisme avaient Modèle:Citation et il proposa une alliance<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Au grand désarroi de l'Europe catholique, l'Angleterre exportait de l'étain et du plomb nécessaires à la fabrication de canons et de munitions vers l'Empire ottoman qui progressait alors dans les Balkans. Modèle:Souverain- envisagea sérieusement des opérations militaires conjointes avec Modèle:Souverain- durant la guerre avec l'Espagne, et les corsaires anglais et barbaresques coopérèrent fréquemment pour attaquer les navires catholiques<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Dernières années du règne

Fichier:El bieta w pó nym wieku.jpg
Modèle:Souverain- par Marcus Gheeraerts l'Ancien vers 1585.

À la suite de la défaite de l'Armada espagnole en 1588, Modèle:Souverain- affronta de nouvelles difficultés<ref name="xucglh" />. Les combats contre l'Espagne et en Irlande se poursuivaient, et l'économie fut affectée par les mauvaises récoltes et le coût de la guerre. Les prix augmentèrent et le niveau de vie diminua<ref name="haigh">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Au même moment, la répression des catholiques s'intensifia, et Modèle:Souverain- autorisa en 1591 l'interrogatoire et la surveillance des propriétaires catholiques<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Pour maintenir une illusion de paix et de prospérité, elle se reposa de plus en plus sur le renseignement intérieur et sur la propagande<ref name="haigh" />. Vers la fin de son règne, la montée des critiques refléta une baisse d'affection du public pour sa reine<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

L'une des raisons de ce qui est parfois appelé le « second règne » d'Modèle:Souverain-<ref>Modèle:Harvsp ; Modèle:Harvsp ; Modèle:Harvsp.</ref> fut l'évolution du Conseil privé dans les années 1590. À l'exception de William Cecil, les hommes politiques les plus influents étaient morts vers 1590 : Robert Dudley en 1588, Francis Walsingham en 1590 et Modèle:Lien en 1591<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Les luttes de clans au sein du gouvernement, qui étaient restées discrètes avant les années 1590<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, devenaient de plus en plus fatales. Une profonde rivalité opposait Robert Devereux à Robert Cecil, l'un des fils de William Cecil, pour les fonctions les plus importantes du pouvoir<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. L'autorité personnelle de la reine s'affaiblissait<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, et cela fut démontré par l'affaire du docteur Lopez, son médecin personnel ; lorsqu'il fut accusé à tort de trahison par Devereux, elle ne put empêcher son exécution<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Dans les dernières années de son règne, Modèle:Souverain- se reposa de plus en plus sur l'octroi de monopoles plutôt que de solliciter le Parlement pour obtenir plus de fonds en temps de guerre<ref>Un monopole donnait à son possesseur le contrôle sur un secteur commercial ou manufacturier. (Modèle:Harvsp).</ref>. Cette pratique entraîna rapidement la fixation des prix, l'enrichissement des négociants aux dépens du public et un profond mécontentement<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. L'agitation gagna le Parlement en 1601<ref>Modèle:Harvsp.</ref> ; dans son célèbre Modèle:Lien du Modèle:Date-, Modèle:Souverain- déclara son ignorance des abus et gagna les parlementaires par ses promesses et ses appels habituels aux émotions<ref>Elle donna ce discours au palais de Whitehall devant 140 députés qui lui baisèrent tous la main. (Modèle:Harvsp).</ref>.

Portrait d'Élisabeth Ire âgée dont le visage présente de profondes rides.
Portrait d'Modèle:Souverain- attribué à Marcus Gheeraerts le Jeune, vers 1595.

Cette période d'incertitudes économiques et politiques entraîna néanmoins un épanouissement littéraire sans précédent en Angleterre<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Les premiers signes de ce nouveau mouvement littéraire apparurent à la fin des années 1570 avec Euphues de John Lyly et The Shepheardes Calender d'Edmund Spenser. Dans les années 1590, sous l'influence de Christopher Marlowe et de William Shakespeare, la littérature et le théâtre anglais atteignirent leur apogée<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. La notion d'âge d'or artistique de l'ère élisabéthaine tient essentiellement au talent des architectes, des poètes et des musiciens, et assez peu à Modèle:Souverain- qui ne fut jamais une grande mécène des arts<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Alors qu'Modèle:Souverain- vieillissait, son image évolua progressivement. Elle était représentée sous les traits de Diane et d'Astrée puis, après la défaite de l'Armada sous ceux de Gloriana, de la reine des fées éternellement jeune du poème d'Edmund Spenser. Ses portraits devinrent de moins en moins réalistes et présentaient de plus en plus de symboles lui donnant une apparence bien plus jeune. En réalité, sa peau avait été marquée par une éruption de variole, en 1562, qui l'avait laissée à moitié chauve et l'obligeait à utiliser une perruque et des cosmétiques<ref name="loades92">Modèle:Harvsp.</ref>. Walter Raleigh avança qu'elle était Modèle:Citation. Cependant, plus sa beauté s'effaçait, plus ses courtisans en faisaient l'éloge<ref name="loades92" />.

Modèle:Souverain- était heureuse de jouer ce rôle<ref>Modèle:Citation. (Modèle:Harvsp).</ref>, mais il est possible qu'elle ait commencé à croire à ses propres attraits dans la dernière décennie de sa vie. Elle se rapprocha du charmant mais irascible Robert Devereux, qui prenait des libertés vis-à-vis de son pouvoir<ref name="Lds">Modèle:Harvsp.</ref>, et elle continua de le nommer à des hautes fonctions militaires malgré son ineptie. Après la désertion de Devereux en Irlande en 1599, Modèle:Souverain- le plaça en résidence surveillée ; il fut privé de ses monopoles l'année suivante<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. En Modèle:Date-, Devereux essaya d'organiser un soulèvement à Londres. Il chercha à enlever la reine mais rassembla peu de soutiens et fut décapité le Modèle:Date-. Modèle:Souverain- savait que ses propres mauvais jugements étaient en partie responsables de ces événements. Un observateur rapporta en 1602 que Modèle:Citation.

Mort et succession

Élisabeth Ire paraissant jeune avec la peau très blanche porte une robe orange avec un large décolleté.
Le « portrait arc-en-ciel » d'Modèle:Souverain- vers 1600 ; une représentation allégorique de la reine toujours jeune malgré sa vieillesse.

Quand le principal conseiller d'Modèle:Souverain-, William Cecil, mourut le Modèle:Date-, son fils Robert reprit le flambeau et devint rapidement le chef du gouvernement<ref>Après la chute de Devereux, Modèle:Souverain- d'Écosse qualifia Cecil de Modèle:Citation ; Modèle:Ouvrage.</ref>. L'une de ses réussites fut de préparer la voie à une succession paisible. Comme Modèle:Souverain- ne nommerait jamais de successeur, Cecil fut obligé de procéder en secret<ref name="willson154">Modèle:Harvsp.</ref> et il entama une correspondance secrète avec le roi d'Écosse Modèle:Souverain2, qui pouvait prétendre au trône d'Angleterre<ref>Modèle:Souverain- d'Écosse était l'arrière-arrière-petit-fils d'Modèle:Souverain- d'Angleterre et donc le cousin issus d'issus de germains d'Modèle:Souverain-.</ref>. Cecil entraîna l'impatient Modèle:Souverain- à se faire apprécier d'Modèle:Souverain-<ref name="willson154" />. Cela fonctionna, le ton de Modèle:Souverain- enchanta Modèle:Souverain-, et selon l'historien J. E. Neale, si elle ne se prononça pas ouvertement en sa faveur, elle fit connaître son opinion par des Modèle:Citation.

La santé de la reine resta stable jusqu'à l'automne 1602 lorsqu'une série de décès parmi ses amis la plongea dans une profonde dépression. En Modèle:Date-, la mort de Catherine Howard, sa dame de compagnie depuis 45 ans, et celle de la nièce de sa cousine Catherine Carey, furent un choc particulièrement dur. En mars, Modèle:Souverain- tomba malade et resta dans une Modèle:Citation. La reine mourut le Modèle:Date- au palais de Richmond, après 44 ans de règne, entre deux et trois heures du matin, à l'âge de 69 ans. Quelques heures plus tard, Cecil et le conseil mirent leurs plans en application et proclamèrent Modèle:Souverain- d'Écosse roi d'Angleterre<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Quatre chevaux avec une couverture noire tirent un cercueil où se trouve la dépouille de la reine portant une robe dorée. L'attelage est entouré de personnages portant de longs manteaux noirs à capuche qui tiennent des bannières avec les armoiries de l'Angleterre à diverses périodes
Procession funèbre d'Modèle:Souverain- avec les bannières de ses ancêtres.

Le cercueil d'Modèle:Souverain- fut transporté sur la Tamise jusqu'à Whitehall dans une barge illuminée par des torches. Lors de ses funérailles, un corbillard tiré par quatre chevaux portant des couvertures de velours noir amena la dépouille dans l'abbaye de Westminster. Selon le chroniqueur John Stow Modèle:Citation.

Modèle:Souverain- fut inhumée dans l'abbaye de Westminster dans une tombe commune à celle de sa demi-sœur Modèle:Souverain-. L'inscription latine sur la sépulture Regno consortes & urna, hic obdormimus Elizabetha et Maria sorores, in spe resurrectionis signifie Modèle:Citation.

Héritage

Modèle:Souverain- fut pleurée par beaucoup de ses sujets, mais d'autres furent soulagés par sa mort<ref name="Ld">Modèle:Harvsp.</ref>. Le roi Modèle:Jacques Ier était porteur de beaucoup d'espoirs, mais sa popularité diminua, et les années 1620 virent l'apparition d'une nostalgie du règne d'Modèle:Souverain-<ref name="somerset726">Modèle:Harvsp.</ref> présentée comme une héroïne de la cause protestante durant un âge d'or, à l'opposé de son successeur considéré comme un sympathisant catholique à la tête d'une cour corrompue<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. L'image triomphaliste qu'Modèle:Souverain- avait cultivée à la fin de son règne sur fond de luttes factieuses et de difficultés militaires économiques<ref>Modèle:Harvsp.</ref> fut prise pour argent comptant et sa réputation s'accrut. Son règne fut idéalisé comme une période où la Couronne, le Parlement et l'Église travaillaient de concert<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Élisabeth Ire avec une robe brodée semble pensive et accoudée sur sa droite. Un homme barbu dort à gauche et un crane regarde depuis la gauche.
Portrait d'Modèle:Souverain- réalisé après 1620 durant le premier regain d'intérêt pour son règne. Le Temps dort sur sa droite et la Mort regarde par-dessus son épaule gauche ; deux chérubins tiennent une couronne au-dessus de sa tête<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Cette image fabriquée par ses admirateurs protestants au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle a été durable et influente<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Sa mémoire fut rappelée durant les guerres napoléoniennes lorsque la Grande-Bretagne menaçait d'être envahie<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Durant l'époque victorienne, la légende élisabéthaine fut adaptée à l'idéologie impériale de la période<ref name="Ld" />,<ref>L'ère élisabéthaine fut présentée comme une époque chevaleresque symbolisée par les rencontres courtoises entre la reine et ses « chiens de mer » comme Drake et Raleigh. Certains récits victoriens tels Raleigh posant son somptueux manteau sur une flaque d'eau sur laquelle la reine s'apprêtait à marcher afin qu'elle ne se mouille pas les pieds font toujours partie du mythe. (Modèle:Harvsp).</ref>, et dans la première moitié du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Modèle:Souverain- était un symbole romantique de la résistance nationale face à la menace étrangère<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Les historiens de la période, comme John Ernest Neale (1934) et Alfred Leslie Rowse (1950), interprétèrent le règne d'Modèle:Souverain- comme un âge d'or<ref>Modèle:Harvsp.</ref> et idéalisèrent la personnalité de la reine : tous ses actes étaient justes et ses caractéristiques les moins appréciables étaient ignorées ou expliquées par la pression qu'exerçait sur elle le pouvoir<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Les historiens récents ont cependant adopté une approche plus nuancée de la souveraine<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Son règne est célèbre pour la défaite de l'Armada et pour les raids réussis contre les Espagnols comme ceux de Cadix en 1587 et 1596, mais certains historiens rappellent les échecs militaires sur terre et sur mer<ref name="haigh142" />. En Irlande, les forces royales furent finalement victorieuses, mais leurs tactiques salirent la réputation de la reine<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Plutôt que la championne courageuse des nations protestantes contre l'Espagne et les Habsbourg, elle est plus souvent considérée comme prudente dans ses relations diplomatiques. Elle offrit très peu de soutiens aux protestants étrangers et délaissa fréquemment ses commandants outre-mer<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Modèle:Souverain- établit une Église d'Angleterre qui aida à forger une identité nationale et existe encore aujourd'hui<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Ceux qui la présentèrent par la suite comme une héroïne protestante oublièrent son refus d'abandonner toutes les pratiques d'origine catholique au sein de l'Église d'Angleterre<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Les historiens notent qu'en son temps les protestants considéraient le Règlement élisabéthain comme un compromis<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Même si Modèle:Souverain- mena une politique étrangère largement défensive, le statut de l'Angleterre s'affirma durant son règne. Le pape Modèle:Souverain2 écrivit : Modèle:Citation. Modèle:Souverain- fut la première Tudor à reconnaître qu'un monarque gouverne par l'approbation du peuple<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Par conséquent, elle travailla toujours avec le Parlement et des conseillers dont elle savait qu'ils lui diraient la vérité, une forme de gouvernance que ses successeurs Stuart ne parvinrent pas à suivre. Certains historiens ont considéré qu'elle avait eu de la chance<ref name="somerset1" />. Se félicitant de n'être qu'une Modèle:Citation, Modèle:Souverain- croyait que Dieu la protégeait et que le succès de son règne reposait sur l'amour de ses sujets<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Dans l'une de ses prières, elle remercia Dieu que : Modèle:Citation bloc

Représentations dans les arts

Littérature et opéra

Modèle:Souverain- a été représentée dans de nombreuses œuvres de fictions dont :

Fichier:Temple of British Worthies Elizabeth I.jpg
Buste d'Modèle:Souverain- à la Stowe House.

Filmographie

La Reine Vierge a été le sujet d'une immense production cinématographique et télévisuelle dans plusieurs pays et à travers divers styles historiques, d'aventure, de romantisme, de guerres, etc. Le personnage d'Élisabeth Ire été interprété à l'écran par les actrices suivantes :

Documentaire et reportage

  • 2015 : Secrets d'histoire épisode [[Saison 9 de Secrets d'Histoire#Élisabeth Ire, la reine vierge|Modèle:Souverain-, la reine vierge]]<ref>Modèle:Article.</ref>.
  • 2023 : Elisabeth d'Angleterre et Marie d'Ecosse : La guerre des deux reines réalisé par Andrea Oster.

Jeux vidéo

Elle a été représentée dans des productions vidéoludiques dont :

Ascendance

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Notes et références

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Bibliographie

Site

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes

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