Balkans

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Région

Les Balkans sont une des trois péninsules de l'Europe du Sud. Elle est bordée par des mers sur trois côtés : la mer Adriatique et la mer Ionienne à l'ouest, la mer Égée au sud et la mer de Marmara et la mer Noire à l'est. Au nord, on la délimite généralement par les cours du Danube, de la Save et de la Kupa. Cette région couvre une aire totale de plus de Modèle:Unité et regroupe une population de près de Modèle:Unité d’habitants.

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Carte géologique de la péninsule des Balkans.

Origine et utilisation du terme

Dans l’Antiquité, le nom des montagnes aujourd'hui nommées « Balkans » était Αίμος (Haemos en grec et Haemus en latin), mot utilisé en Thrace signifiant, selon Teodor Capidan, « neigeux ». Ce nom désignait la chaîne de montagnes traversant la Bulgarie d’est en ouest (« Grand Balkan »), qui est appelée Стара Планина (Stara Planina, « vieille montagne ») en bulgare, serbe, vieux-slave, tchèque, slovaque, lituanien, letton et estonien.

L’appellation utilisée à l'époque de l'Empire byzantin<ref>La constantinopolarisation des Balkans dans l'Antiquité tardive.</ref> Aimos / Emmon / Emmona se retrouve dans la forme turque Emine-Balkan, l’adjectif balkan pouvant désigner en turc soit des « montagnes boisées », soit des « montagnes glissantes » (c’est l’un des sens des mots turcs bal : « poisseux », « miel », et kan : « gluant », « sang » ; mais, à l’époque romantique, les autres sens de ces deux mots ont donné naissance à une légende très populaire selon laquelle balkan signifierait « de miel et de sang » pour désigner aux yeux des Turcs un pays riche en douceurs, fruits, chaleur, richesses de la terre, mais farouchement défendu par d’indomptables guerriers<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>). En fait les Ottomans désignaient leurs possessions du Sud-Est de l’Europe sous le nom de Roumélie (Rum-eli c'est-à-dire « pays des Romains ») ou, plus récemment, Avrupa-i Osmani (« Europe ottomane »).

Bien que l’appellation Balkan ne soit pas attestée avant le Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, les protochronistes, influents dans les Balkans (leurs thèses sont enseignées dans les écoles) attribuent à ce nom une grande ancienneté et le font remonter au proto-indo-européen bhelg (« arête, crête, faîte ») via bala-khana (« maison élevée » en persan<ref>Petăr Dobrev : Nepoznatata drevna Bălgarija (L'ancienne Bulgarie inconnue), éd. Ivan Vazov, Sofia, 2001, Modèle:ISBN et Maria N. Todorova, Imagining the Balkans (1997) Oxford University Press, New York books.google.fr</ref>) ou via balkô (« chaîne rocheuse » en proto-germanique, à l’origine du vieux frison balka, du norrois balkr et du vieil anglais balca duquel dérive balk « bloc » en anglais moderne).

Quoi qu’il en soit, c’est en 1808 que l’expression « péninsule des Balkans » (Balkanhalbinsel) apparaît chez le géographe allemand August Zeune. En élargissant ainsi le terme de « Balkans » bien au-delà du Grand Balkan, Zeune lui donna la signification antique du nom « Haemos » qui désignait toutes les chaînes de l’Europe du Sud-Est, depuis les Alpes slovènes jusqu’à la mer Noire, avec une importance analogue aux Apennins pour la péninsule italienne. Malgré les critiques formulées par des géographes comme Modèle:Lien dès 1839, cette idée, discutable sur le plan géomorphologique, perdure dans le domaine politique et culturel, et comme concept géographique aux limites d’ailleurs variables selon les auteurs.

Au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, lors des combats pour la libération des divers peuples de la région contre les dominations de l’Empire ottoman (Filikí Etería, guerre d'indépendance grecque, comitadjis, Orim, yougoslavisme) et de l’Autriche-Hongrie (austroslavisme, trialisme), une certaine condescendance a donné, dans l’historiographie occidentale, une connotation péjorative au terme « Balkans ». Ainsi, « balkanisation » désigne un processus de déstructuration politique ; en fait, cette « balkanisation » a surtout été voulue par le congrès de Berlin. Tout cela a conduit à utiliser le terme plus neutre d’« Europe du Sud-Est ». C’est ainsi que le journal en ligne Balkan Times s'est lui-même renommé Southeast European Times en 2003.

Limites

Fichier:Balkan Peninsula.svg
Les Balkans. Leur limite au nord est fixée par les fleuves Danube-Save-Kupa, excluant de facto la Slavonie croate et la Voïvodine serbe des Balkans.

Les Balkans ou Europe du Sud-Est peuvent avoir plusieurs étendues, selon la définition adoptée :

  • la définition d'origine, due aux géographes de l'Empire allemand et de l'Autriche-Hongrie, désigne la région bas-danubienne et balkanique<ref>Hosch, Nehring, Sundhaussen (Hrsg.), Lexikon zur Geschichte Südosteuropas, S. 663, Modèle:ISBN.</ref>, incluant les Balkans au sens strict, les pays de l'ex-Yougoslavie en entier, l'Albanie, la Roumanie et la Moldavie, région parfois élargie jusqu'à la Hongrie ; la première utilisation connue du terme « Europe du Sud-Est » est due à un chercheur autrichien, Johann Georg von Hahn (1811-1869) ;
  • une définition intermédiaire (utilisée par exemple par Paul Garde dans Les Balkans<ref>Paul Garde, Les Balkans, Flammarion, 1999, Modèle:ISBN.</ref>) y inclut les pays ex-yougoslaves en entier, l'Albanie et la Roumanie, mais pas la Moldavie, malgré le passé commun des deux pays<ref group=note>Les géographes roumanophones de Roumanie et de Moldavie, arguant de l'origine et de l'histoire commune jusqu'en 1812, y incluent systématiquement leurs deux pays ; les géographes occidentaux et slaves, en revanche, en excluent la Moldavie et souvent aussi la Roumanie, la première en raison de son appartenance à la sphère d'influence de la Russie de 1812 à 1918, de 1940 à 1941 et depuis 1944, la seconde parce que seuls 10 % de son territoire (la Dobrogée du Nord) se trouvent au sud du Danube.</ref>.

Géographie

Dans la définition la plus communément acceptée, cette région couvre une aire totale de plus de Modèle:Unité. Sa limite au nord est fixée par les fleuves Danube-Save-Kupa. Le relief de la péninsule des Balkans culmine à Modèle:Unité au mont Musala dans le massif de Rila (Bulgarie) ; le mont Olympe (Grèce) est en deuxième position avec Modèle:Unité. La majeure partie de la péninsule est montagneuse, avec des altitudes moyennes de Modèle:Unité, des dénivellations importantes, des cours d'eau d'une longueur moyenne de 250 à Modèle:Unité, des bassins versants étroits et de petite taille (10 000 à Modèle:Unité).

Les plaines, petites et peu nombreuses, se situent le long des cours d'eau et des côtes. Quatre principales chaînes de montagnes, toutes datant de l'orogenèse alpine, rayonnent autour d'une région centrale, située autour du massif du Šar, au sud de la dépression du Kosovo-polje :

Le climat est méditerranéen le long des côtes de la mer Adriatique et de la mer Égée, océanique et subtropical humide le long des côtes de la mer Noire, et continental dans l'intérieur et au nord du Modèle:42e.

Une population de près de Modèle:Nombre d’habitants vit dans la péninsule, soit une densité moyenne de Modèle:Unité.

De son ancien statut de capitale impériale sous plusieurs vastes empires depuis l’an 395, Istanbul a hérité la place de première ville des Balkans, dépassant de loin toutes les autres, comme tout au long de son histoire :

Biogéographie

Selon les données palynologiques<ref>B. Diaconeasa, S. Farcaş, Aspects concernant les refuges glaciaires, à la lumière des analyses palynologiques de séquences datées C14 ; Contribuţii Botanice, 2002</ref> et paléontologiques disponibles, à la fin de la dernière glaciation, celle du Würm, les Balkans ont joué le rôle de « refuge glaciaire » pour la biodiversité végétale<ref>G Lang, Some aspects of European late- and post-glacial flora history; Acta Botanica Fennica, 1992 (résumé)</ref> dont diverses espèces d'arbres<ref>Bennett, K.D., Tzedakis, P.C., Willis, K.J., 1991, Quaternary refugia of north European trees, Journ. of Biogeogr., 18: 103-115.</ref> ainsi que pour les espèces animales<ref>RS Sommer & A. Nadachowski, Glacial refugia of mammals in Europe: evidence from fossil records ; Mammal Review, 2006 - Wiley Online Library ; 36: 251–265. doi: 10.1111/j.1365-2907.2006.00093.x ([Résumé])</ref>. Il y avait aussi d'autres refuges en Europe : les péninsules Ibérique et Italienne, le sud de la France et probablement les Carpates méridionales. Mais les Balkans ont été le refuge le plus important. De nombreuses espèces ont survécu aux glaciations dans les Balkans où le climat était moins rigoureux qu'en Europe centrale, ce qui explique la présence aujourd'hui de nombreuses espèces reliques qui ont subsisté dans la péninsule mais qui n'ont pas encore pu reconquérir le reste de l'Europe, à cause des barrières écologiques (montagnes, plaines et fleuves parallèles aux latitudes, bloquant les migrations nord-sud de nombreuses espèces) ou de la lenteur de leur capacité de recolonisation (le début de l'Holocène étant récent). C'est ce qui explique en partie la biodiversité actuelle plus importante dans les Balkans que dans le reste de l'Europe, outre les différences actuelles de climats.

Pour ce qui est de la grande faune, on trouve aujourd'hui le cerf élaphe, le daim, le chevreuil, le sanglier. Mais l'auroch, le bison d'Europe, le tarpan, l'onagre et le castor ont également été présents dans la péninsule au nord des Rhodopes, comme en témoignent fossiles et les toponymes<ref>Alexandru Filipașcu : Animaux sauvages du temps de nos ancêtres (ro : « Sălbăticiuni din vremea strămoșilor noștri », Ed. Științifică, Bucarest 1969.</ref>. Parmi les prédateurs, le loup gris, l'ours brun et le lynx boréal sont toujours présents de nos jours mais confinés aux régions les plus sauvages. Le lion peuplait aussi autrefois la péninsule, selon les fossiles de l'Holocène et les récits datant de la Grèce antique<ref>R. S. Sommer, N. Benecke, Late Pleistocene and Holocene development of the felid fauna (Felidae) of Europe: a review, 2006, [2]</ref>.

Géologie

Fichier:Mountain Olympus snowy.JPG
Le mont Olympe.
Fichier:Centralbalkan.jpg
La chaîne des Balkans centraux, en Bulgarie.
Fichier:Belgrade Montage.jpg
Belgrade, la ville blanche, la plus grande ville slave des Balkans, en Serbie.
Fichier:Sveti Jovan Kaneo & Lake Ohrid.jpg
Église de style byzantin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle sur les rives du lac d'Ohrid en Macédoine du Nord.
Fichier:Tsarevets.JPG
Forteresse de Tsarevets dans la capitale de la Bulgarie médiévale, Veliko Tarnovo.
Fichier:Dubrovnik1.jpg
Vieille ville de Raguse, à Dubrovnik, en Croatie.
Fichier:Mostarbridge2004.jpg
Pont ottoman du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, rebâti en 2004, à Mostar, en Bosnie-Herzégovine.

Comme la plupart des marges de la mer Méditerranée, la péninsule des Balkans présente une géologie complexe, due au fait qu'il s'agit de la zone de jonction de plusieurs boucliers anciens et qu'elle se situe à la limite, très fragmentée, des plaques tectoniques africaine et eurasiatique. Elle est formée pour partie par un bâti hercynien, voire antérieur, et pour partie par des régions appartenant à la Téthys alpine, à ses talus continentaux et à la bordure de la plateforme carbonatée arabo-africaine.

Durant le Mésozoïque, la péninsule se trouvait dans l'océan Téthys dont la mer Méditerranée est un vestige, et constituait au sein de celui-ci, avec l'Anatolie, un archipel semblable à ce qu'est aujourd'hui l'Insulinde, appelé Balkanatolia. L'ensemble a été violemment resserré entre les plaques africaine, eurasiatique et anatolienne, lors des phases orogéniques himalayo-alpines, qui ont entraîné la fracture de la plaque eurasiatique, créant la micro-plaque égéenne et d'immenses nappes de charriage constituées de calcaires et flyschs plissés entre les massifs cristallins et métamorphiques<ref>Ion Argyriadis, Actes du colloque « Michel Durand-Delga », Société géologique de France, Paris, 3-4 décembre 2013 et Franck Auriac, Olivier Deslondes, Thomas Maloutas, Michel Sivignon, Atlas de la Grèce., CNRS-Libergéo-Documentation française 2003, Modèle:P..</ref>.

Le rapprochement entre les plaques a fait surgir les monts Dinariques, le Pinde, l'Olympe, les Balkans et le Rhodope. Ce mouvement tectonique de Modèle:Unité par an en moyenne a aussi fait surgir des volcans comme le mont Théra (dans l'île du même nom qui s'est effondrée à la suite d'une importante éruption au {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIe{{#if:|  }} }} millénaire avant notre ère et qui est encore actif : un nouveau cône s'élève au centre de la caldeira). Le volcanisme jadis bien plus intense a laissé de nombreuses intrusions de roches magmatiques dans toute la péninsule, où les sources thermales sont nombreuses.

Deux failles restent très actives : la première parcourt l'Égée d'est en ouest (de Rhodes à l'ouest de la Crète) puis remonte le long du Péloponnèse jusqu'à Corfou ; la seconde va des Dardanelles aux Sporades puis rejoint le golfe de Corinthe. Le mouvement alpin et les charriages se sont manifestés durant les trois derniers millions d'années par l'apparition de nombreuses failles et fossés d'effondrement, provoquant des tremblements de terre réguliers : la moitié des secousses annuelles en Europe ont lieu dans les Balkans et surtout en Grèce.

C'est dans ce cadre géomorphologique que s'est mis en place le réseau hydrographique actuel. À la fin de la glaciation de Würm, la remontée des mers d'une centaine de mètres a dessiné les côtes actuelles, ainsi que les plaines littorales et les deltas des fleuves<ref>Atlas de la Grèce., Modèle:P..</ref>.

Concernant les divisions géologiques-géographiques on parle généralement, chez les géologues, de « Dinarides » pour la partie occidentale de la péninsule (boucliers pannonien et adriatique, et leurs marges), et d'« Hellénides » pour la partie orientale (boucliers moesien, hellénide et anatolien et leurs marges). Les marges des boucliers anciens ont été soulevées lors de l'orogenèse alpine, et la péninsule est quadrillée de failles secondaires mais tectoniquement toujours actives.

Pays des Balkans

Selon la carte topographique de l’encadré, les Balkans englobent :

En totalité

En partie

Subdivisions

Les Balkans peuvent être subdivisés selon au moins sept critères différents<ref>Paul Garde : Les Balkans, Dominos Flammarion, 1999, Modèle:ISBN et Georges Prevelakis, Les Balkans, culture et géopolitique, Nathan, 2004, Modèle:ISBN.</ref>.

Géopolitique

À cheval entre la Méditerranée et l'Europe continentale, les Balkans ont depuis le début du siècle été écartés du jeu géopolitique en raison de leur faible taille économique et démographique. Pourtant, loin des grands dossiers brûlants, ils sont le théâtre d'un affrontement informel entre grandes puissances : les États-Unis, l'Union européenne, la Russie, la Turquie et la Chine, cette dernière profitant de l'enlisement du processus d'intégration européenne pour s'y imposer comme un partenaire incontournable<ref>Géopolitique des Balkans.</ref>.

Du point de vue politique, quatre organisations régionales rassemblent diversement les pays des Balkans :

Langues

Les langues dans les Balkans sont :

Fichier:VolkBalk-1908.jpg
Carte linguistique des Balkans au début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle.
Fichier:EurEstAlphabets.jpg
Les alphabets dans les Balkans et en Europe de l'Est.

Définition culturelle

Fichier:Balkan countries.jpg
Les pays balkaniques, selon la définition linguistique et culturelle (voir Aire linguistique balkanique).

Le terme « Balkans » fait avant tout référence à une aire culturelle<ref>Origine Peuples des Balkans - principaux pays - aire culturelle.</ref>, c'est-à-dire un ensemble composé de groupes et de langues différents, mais qui partagent néanmoins un certain nombre de traits culturels communs, hérités d'un passé commun. Le géographe Georges Prévélakis<ref>Georges Prevelakis, Les Balkans, culture et géopolitique, Nathan, 1994, Modèle:ISBN.</ref> et les historiens aroumains Papacostea et Neagu Djuvara expliquent cet héritage commun par l'existence de six ou sept couches d'un millefeuille historique balkanique qui feraient aujourd'hui de cette région, une aire culturelle à part entière, et qui, selon leurs termes, définissent un Homo balcanicus :

  • le substrat thraco-illyre et hellène, qui commence lors des premières migrations indo-européennes, deux mille ans avant notre ère, et agit jusqu'aux premières constructions étatiques de la région (décrites dans l'Iliade neuf siècles avant notre ère, mais probablement antérieures) ;
  • la romanisation, qui a contribué à l'unification balkanique à travers le réseau des routes et des cités, et s'est poursuivie par une synthèse culturelle dans le bassin du bas-Danube. Celle-ci se diffuse par l'intermédiaire des Thraco-Romains et de leurs descendants les « Valaques » (Aroumains et Roumains), populations pastorales qui survivent sur les piémonts, tandis que dans les plaines s'installeront les Slaves ;
 | e | er | = 
   Modèle:S mini-{{#ifeq: au|-| – | au }}Modèle:S mini- siècle
 | 
   Modèle:S mini-{{#ifeq: e|-| – | e }}Modèle:S mini- siècleXV

}} et l'Empire serbe au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle) ;

Les linguistes, en tout cas, affirment<ref group=note>Le premier savant à remarquer les ressemblances entre les langues balkaniques fut le slovène Jernej Kopitar en 1829, mais ce ne fut qu'à partir des années 1920 qu'elles furent théorisées, avec comme contributeurs importants Modèle:Lien et Modèle:Lien (Linguistique balkanique, 1930). Puis le Roumain Constantin Alexandru Rosetti lança le terme d'« Union linguistique balkanique » en 1958. Modèle:Lien alla plus loin en affirmant que leur structure était susceptible d'être réduite à un type balkanique commun. Le modèle accepté par la majorité des linguistes est celui du Polonais Modèle:Lien.</ref> qu'il existe une aire linguistique balkanique qui se manifeste, à travers la diversité des langues d'origines différentes (y compris le turc qui n'est pas indo-européen) par des traits syntaxiques, grammaticaux et phonologiques communs.

Toutefois, cette unité culturelle n'est guère reconnue par les historiographies grecque, bulgare et des pays de l'espace yougoslave, qui minimisent l'apport de la romanisation et l'influence turque, considérant que les particularités et les spécificités de chaque groupe ethnique l'emportent largement sur les traits communs. Depuis l'émergence du nationalisme romantique du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et xénophobe du milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, chaque État balkanique s'est réapproprié son histoire en minimisant les apports des peuples voisins et en magnifiant celui de sa majorité ethnique actuelle, de manière à projeter dans le passé les nations actuelles, comme si elles s'étaient constituées dès l'Antiquité ou le haut Moyen Âge<ref>Ernest Gellner, Nations et nationalisme, Bibliothèque historique Payot, 1999 et Éric Hobsbawn, Nations et nationalisme depuis 1780 : programme, mythe, réalité, Folio histoire 2002.</ref>.

Quoi qu'il en soit, il existe des traditions culturelles spécifiquement balkaniques telles que les Коледа/Colinde, les Màrtis (Μάρτης)/Martenitsa/Mărțișor ou les Broucolaques, considérées comme un héritage thrace et/ou illyrien.

Les peuples et cultures des Balkans peuvent parfois être l'objet de caricatures ou de réactions racistes qui diffusent le même type de clichés que ceux dont les Français peuvent être l'objet aux États-Unis. Ainsi, Édouard Thouvenel, alors ambassadeur de France à Constantinople, écrit en 1852 à Napoléon III que « l'Orient est un ramassis de détritus de races et de nationalités dont aucune n'est digne de notre respect »<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Des productions à succès comme le film « Le père Noël est une ordure », à travers le personnage de Preskovitch et les spécialités immangeables du « dobitchu » et du « kloug aux marrons », ont fait dire à des connaisseurs de la culture balkanique tels Jean-Marie Martin<ref group="note">Jean-Marie Martin est directeur de recherches au CNRS (Centre d'histoire et civilisation de Byzance, UMR Orient et Méditerranée) à Paris : [3]</ref> que « ne pouvant pas, légalement, se moquer des pays voisins de la France et encore moins des africains, des arabes ou des juifs, certains humoristes comme la troupe du Splendid se sont engouffrés dans le vide juridique qui leur permet de véhiculer les pires clichés sur les Balkans, et ces comédiens ne sont pas les seuls, loin de là »<ref>Jean-Marie Martin sur [4].</ref>. Enfin, le racisme envers les Roms des Balkans peut s'appliquer par extension à tous les Balkaniques comme dans le cas du cinéaste Cristian Mungiu représenté en mendiant plaintif dans l'émission Les Guignols de l'info lors du festival de Cannes de 2013<ref group=note>Le terme Ròma est adopté par l'Union romani internationale (IRU, voir Article Rom) mais en France les distinctions ethniques ne sont pas reconnues, car citoyenneté et nationalité se confondent (voir : Un amendement au projet de loi sur l'immigration autorise la statistique ethnique Le Monde), et par conséquent les Roms ayant un passeport bulgare ou roumain sont officiellement dénommés « Bulgares » ou « Roumains », même si certains hommes politiques dérogent à cette règle, comme Nicolas Sarkozy ou Manuel Valls qui en 2011 et 2013, ont tous deux affirmé que « Les Roms n'ont pas vocation à rester en France, mais à rentrer dans leurs pays », contredisant ainsi les porte-parole de ces communautés tel Nicolae Păun du Partida le Romange (parti Rom) qui affirment, eux, que « Les Roms ont depuis toujours vocation à voyager et à s'intégrer là où ils choisissent de vivre ».</ref>.

Génétique

Dans les Balkans, la génétique des populations présente principalement quatre haplogroupes : le I, le E, le J (Y-ADN) et le R1a<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>, résultant de l'histoire des migrations humaines préhistoriques et historiques dans la région<ref>Modèle:Article</ref>. Toutefois, les protochronistes, influents dans les pays des Balkans<ref>Dimitri Kitsikis, La Montée du national-bolchevisme dans les Balkans, ed. Avatar, Paris 2008</ref>, interprètent ces mêmes données de manière à étayer l'idée que chaque peuple actuel est très anciennement autochtone dans la péninsule<ref>Aris Poulianos, {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Sarakatsani - The most ancient people of Europe [5], 1993.</ref>,<ref>Petăr Dobrev : Nepoznatata drevna Bălgarija (« L'Ancienne Bulgarie inconnue »), éd. Ivan Vazov, Sofia 2001, Modèle:ISBN.</ref>.

Chronologie

Modèle:Article détaillé

Fichier:Hamangia Muzeul din Constanta.JPG
Les « penseurs » néolithiques de Hamangia.

Par différence de l’histoire naturelle de la péninsule (géologie, karsts, flore, faune...), l’histoire des Balkans est celle des populations de cette région<ref>Préhistoire de l'Europe du Sud-Est</ref>,<ref>Georges Duby, Atlas historique, Larousse 1987, Modèle:ISBN</ref>,<ref>Atlas zur Weltgeschichte, DTV 1987 traduit chez Perrin, Modèle:ISBN</ref>,<ref>Putzger historischer Weltatlas, Cornelsen 1990, Modèle:ISBN</ref>,<ref>Dans la série des « Atlas des Peuples » d'André et Jean Sellier à La Découverte : Europe centrale, 1992, Modèle:ISBN et Orient, 1993, Modèle:ISBN</ref>,<ref>Történelmi atlasz, Académie hongroise 1991, Modèle:ISBN</ref>,<ref>Atlas istorico-geografic, Académie roumaine 1995, Modèle:ISBN</ref>,<ref>Atlas des religions, hors-série du Monde, 2007, 194 pp.</ref>.

Cette riche histoire humaine, qui a produit de fortes convergences génétiques, culturelles (architecture, cuisine, musique, traditions…) et linguistiques, est pourtant l’objet d’une multitude de revendications et de controverses nationalistes dues à la « balkanisation » voulue et inaugurée en 1878 par le Congrès de Berlin pour diviser la péninsule en petites puissances rivales, processus qui a fait dire à Winston Churchill : « la région des Balkans a tendance à produire plus d’histoire qu'elle ne peut en consommer »<ref>Georges Castellan, Histoire des Balkans, Fayard 1999</ref>,<ref>Georges Castellan, Histoire de l’Albanie et des Albanais, Armeline, 2001</ref>,<ref>Georges Castellan, Un pays inconnu : la Macédoine, Armeline, 2003</ref>,<ref>Georges Castellan, Serbes d’autrefois : aux origines de la Serbie moderne, Armeline, 2005</ref>,<ref>L. Genet, Histoire contemporaine, Hatier, 1970, Modèle:P. à 411</ref>,<ref>Hans-Erich Stier (dir.), Grosser Atlas zur Weltgeschichte, Westermann, Braunschweig, 1985, Modèle:ISBN.</ref>.

Notes et références

Fichier:BalkanicFlagSinceFilik.png
Projet de drapeau des Balkans par-delà les nationalismes<ref>D'après le Mouvement pour la paix dans les Balkans sur [1] et Patrick Simon, Itinéraire d'un pacifiste dans les Balkans, éd. Fleur de Lys, Laval, Québec, 2005, 318 pages, Modèle:ISBN, l'étoile au milieu symbolise la fraternité, les cinq étoiles autour symbolisent les Albanais, les Slaves, les Est-Romans, les Grecs et les Turcs ; ce projet est visiblement inspiré du logo de la Société des Nations et du drapeau de la Voïvodine.</ref>.

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références nombreuses

Annexes

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Infographie

Bibliographie

Articles connexes

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Liens externes

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