Côte des Barbaresques

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Modèle:Voir homonymes

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Un pirate barbaresque.

La côte des Barbaresques est une dénomination ancienne, vers 1500, utilisée pour désigner les côtes septentrionales du continent africain. Elle est située à l'ouest de l’Égypte, entre le Maroc et la Tripolitaine. On dirait aujourd'hui le littoral maghrébin ou l'Afrique du Nord-Ouest. Elles comprennent une partie méditerranéenne et une partie atlantique.

La côte des Barbaresques était connue dans le passé pour ses pirates musulmans connus sous le nom de pirates et corsaires barbaresques, qui pratiquaient l'esclavage et des razzias<ref>Modèle:Article</ref> qui rendaient peu sûres la mer Méditerranée et une partie de l'océan Atlantique de l'Irlande aux Açores. Cette côte était le théâtre de marchés aux esclaves où étaient vendus esclaves européens prisonniers de guerre ou capturés lors de razzias, et des esclaves africains amenés captifs dans des caravanes transsahariennes.

Toponymie

C'est dans les années 1500 qu'en Italie le terme est apparu. Il vient du mot barbare et désigne sans référence particulière l'Afrique du Nord. Utilisé peu de temps, il est revenu, sous la plume de nombreux auteurs et dans les dictionnaires, puis dans le langage courant, pour dénommer exclusivement les habitants de la « Barbarie », ce qui est les côtes d'Afrique du Nord<ref name="JH7">Jacques Heers (20081) p. 7</ref>. Sans rapport avec celui de « Barbarie », le terme « Berbérie » est lui apparu vers 1860<ref>Guy Turbet-Delof, (1973) p.8</ref>.

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Carte de Barbarie (Gerardus Mercator, 1630).

Du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle jusqu'au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, la Barbarie est le nom utilisé dans les langues européennes pour désigner le Maghreb<ref name="JH7"/>, à savoir le Maroc, l'Algérie, la Tunisie et l'actuelle Libye.

Histoire

Contexte

De 1232 à 1245, les expéditions, au départ des Baléares portent la guerre vers le Sud. C'était l'esprit de croisade<ref>Jacques Heers (20081) Modèle:P.</ref>. Les conflits entre les tribus arabes, berbères et les rois maures conduisirent à l'effondrement dans les années 1230 de l'Empire almohade fondé au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle laissant place à trois royaumes hostiles : les Hafsides s'étaient proclamés califes à Tunis, le Royaume zianide était à Tlemcen et les Mérinides s'emparèrent de Fez<ref name="JH11">Jaques Heers (20081) Modèle:P.</ref>. Ils portèrent le combat à Tlemcen où ils dressèrent une muraille de pisé avec palais et mosquée, la Mansourah (« La Victorieuse »)<ref name="JH11"/>.

Les Portugais ont conquis, en Afrique, des villes fortes. Le roi [[Jean Ier (roi de Portugal)|Jean {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]] et ses fils prirent Ceuta, en 1415, battu un temps en 1437 à Tanger, où l'infant Ferdinand fut fait prisonnier et mourut à Fez en 1445, ils prirent la ville en 1471, ils enlèvent Casablanca et imposèrent aux chefs de Safi et d'Azemmour de payer un tribut<ref name="JH12">Jacques Heers (20081) Modèle:P.</ref>.

Les Castillans firent de Séville (prise en 1246) un grand port et un arsenal<ref name="JH12"/>. Avec l'aide des Portugais, des Catalans, des Génois et de chevaliers français et allemands, ils s'emparèrent d'Algésiras, cette victoire fut fêtée dans la chrétienté autant que la chute de Jérusalem<ref name="JH12"/>. Les musulmans perdaient le contrôle du détroit<ref name="JH12"/>.

Pendant la guerre pour Grenade menée par les rois de Castille, les souverains d'Afrique ravitaillaient par mer les musulmans — l'armement, des chevaux, des munitions, des grains — et accueillaient les fugitifs<ref name="JH13">Jacques Heers (20081) Modèle:P.</ref>. Du roi de Grenade, ils recevaient de la soie, des fruits, des céramiques et des esclaves<ref name="JH13"/>.

À la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, c'est la disparition des villes érigées en États, comme Constantinople (1453), Barcelone (1472) ou Grenade (1492), du fait des coûts énormes de la guerre maritime, seuls les espaces territoriaux ayant un arrière-pays riche en ressources et en hommes peuvent subvenir à l'entretien d'une flotte<ref name="RC10">Roland Courtinat (2003) p. 10</ref>. Une ville réussit à se maintenir, à partir du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et jusqu'au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, c'est la ville d'Alger qui prendra le statut de régence d'Alger sous la protection de l'Empire ottoman<ref name="RC10"/>.

Trois puissances s'affrontent en Méditerranée

En Méditerranée occidentale, trois puissances s'affrontent sur fond de piraterie barbaresques : [[François Ier (roi de France)|François {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]] devient roi de France en 1515 ; Charles Quint, petit-fils des Rois catholiques, devient, conjointement avec sa mère Jeanne de Castille, roi des Espagnes en 1516 et empereur du Saint-Empire en 1519<ref name="JH82">Jacques Heers (20081) Modèle:P.</ref> ; enfin Soliman le Magnifique devient le Modèle:10e sultan de l'Empire ottoman en 1520<ref>Jacques Heers (20081) Modèle:P.</ref>.

Le roi de France cherche d'abord la neutralité, dans les Modèle:Page h', d'Henri VIII d'Angleterre et de Charles de Habsbourg — futur Charles Quint — sans pouvoir l'obtenir. François Ier est vainqueur à la bataille de Marignan<ref name="JH82" />, et défait et fait prisonnier par Charles Quint à la bataille de Pavie en 1525<ref>Jacques Heers (20081) Modèle:P.</ref>. Il est en compétition avec Charles Quint pour la couronne du Saint-Empire<ref name="JH82" />. La France et le Saint-Empire romain germanique s'opposent pour la possession, pour l'une, du duché de Milan, pour l'autre, du duché de Bourgogne. Finalement la France se fera l'allié des Ottomans en obtenant en 1536 des privilèges commerciaux, les « Capitulations »<ref>Jacques Heers (20081) Modèle:P.</ref>.

Charles Quint et Soliman s'affrontent sur deux fronts : territorialement en Europe centrale, en 1526, les Ottomans défont les Hongrois à la bataille de Mohács<ref name="JH86">Jacques Heers (20081) p.86</ref> et s'emparent de Budapest<ref name="JH86" /> mais échouent devant Vienne en 1529<ref name="JH87">Jacques Heers (20081) Modèle:P.</ref> ; et aussi pour le contrôle de la Méditerranée occidentale, les Espagnols veulent préserver le commerce maritime face aux actes de piraterie des Barbaresques qui inscrivent leurs actions dans le cadre de l'expansion de l'Empire ottoman dès les premières années du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

En 1531, le génois Andrea Doria, qui a quitté [[François Ier (roi de France)|François {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]] pour Charles Quint, attaque Cherchell et les Espagnols se rendent maître de Honein, pendant que Barberousse agissait en Italie pour y fixer les troupes de Charles Quint<ref name="JH87"/>.

Les Maures

Modèle:Article connexe La Reconquista prend fin en 1492 avec la prise de Grenade. La péninsule Ibérique ne comprend plus un seul État berbère, mais des Maures, dont beaucoup partiront s'établir au Maghreb<ref name="RC12">Roland Courtinat (2003) Modèle:P.</ref>. L'émotion morisque et berbère explique l'exaltation de l'islam et de la piraterie car faute d'une armée pour reprendre al-Andalus, les navires morisques vont semer la terreur sur les côtes de la péninsule<ref name="RC12"/>. Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle les ports de l'Ifriqiya, du Maroc à l'Algérie et la Tunisie, armeront, chacun pour leur compte, des galères qui se livrent à la piraterie. C'est sous le couvert de l'Empire ottoman que la piraterie deviendra la guerre de course<ref>Roland Courtinat (2003) Modèle:P.</ref>.

Les royaumes d'Afrique du Nord, avec les pirates barbaresques, dès les années 1500, « s'inscrivaient exactement dans l'histoire de l'Empire ottoman, de son expansion au-delà des mers, de ses entreprise contre Rome et contre l'Occident chrétien<ref name="JH8">Jacques Heers (20081) Modèle:P.</ref> ».

Les Barbaresques

Modèle:Article connexe Au début de 1505, les pirates de Mers el-Kébir lancent des raids sur l'Espagne : Malaga, Elche et Alicante<ref name="JH13"/>. De septembre à fin Modèle:Date-, Modèle:Lien met le siège à Mers el-Kébir et l'emporte. Pedro Navarro prend le Peñon de Velez en 1508 et un an après, les Espagnols prennent Oran<ref name="Kaddache">Mahfoud Kaddache (1992) Modèle:P.</ref>. Dès 1509, plusieurs villes portuaires furent forcés de payer un tribut au roi d'Espagne : Dellys, Cherchell, Mostaganem et Alger acceptent de livrer à Pedro Navarro le peñon d'Alger qui contrôle l'accès au port<ref name="JH14">Jacques Heers (20081) Modèle:P.</ref>. L'armée espagnole prit Bougie en 1510.

Les populations algéroises font appel aux Modèle:Page h', qui reprirent aux Espagnols, Alger, Oran, le peñon d'Alger, ainsi que tout l’arrière-pays et l’Ouest algérien : la Mitidja, le Chelif, le Titteri, le Dahra, l’Ouarsenis et par la suite le royaume de Tlemcen dont les habitants appelèrent aux secours Arudj BarberousseModèle:Refins. En 1529, les habitants d'Alger, aidés par Barberousse, reprendront aux Espagnols le peñon d'Alger.

Les Ottomans ne pouvaient laisser les chrétiens dominer la mer et ils opposèrent, sous le commandement des chefs pirates, puis des émirs corsaires et enfin des amiraux du sultan, des flottes de plus en plus nombreuses<ref name="JH21">Jacques Heers (20081) Modèle:P.</ref>. Le Modèle:Date-Modèle:Refinc a lieu la bataille de Préveza au cours de laquelle les puissances occidentales se battaient pour le contrôle de la Méditerranée contre les Ottomans : leur victoire leur assure la suprématie de la mer Méditerranée jusqu'à la bataille de Lépante en 1571Modèle:Refinc.

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L'esclavage

Modèle:Article connexe Les historiens Jacques Heers, Marcel Dorigny, Bernard Gainot et Ralph Austen évaluent à plus d’un million le nombre de chrétiens capturés en Méditerranée et sur ses côtes entre 1500 et 1800, période marquant l’apogée d’une pratique commencée dès l’arrivée de l’islam en Afrique du Nord et en Espagne au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et qui ne prit fin que vers le milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>Jacques Heers (20082) Modèle:P..</ref>,<ref>Marcel Dorigny, Bernard Gainot, Fabrice Le Goff [2007) Modèle:P..</ref>. L’analyse des statistiques douanières des {{#switch: e

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}} montre qu’entre 1450 et 1700, l’importation supplémentaire d’esclaves de la mer Noire par Istanbul s’élèverait à environ 2,5 millionsModèle:Refins. Modèle:Refnec, même si ce chiffre est à relativiser dans la mesure où la traite atlantique ne commence véritablement à prendre son essor que vers le milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, avec le développement des plantations de canne et de coton aux Antilles, au Brésil et en Amérique du Nord.

Dans son ouvrage Christian slaves, muslim masters : white slavery in the Mediterranean, the Barbary Coast, and Italy, 1500-1800, Robert C. DavisModèle:Note estime que, depuis le début du {{#switch: au milieu du

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}}, les seuls marchands d’esclaves de Tunis, d’Alger et de Tripoli ont réduit d'un million à Modèle:Unité européens en esclavage en BarbarieModèle:Refins (ces chiffres ne prennent pas en compte les Européens asservis par le Maroc et par les autres pillards et les esclavagistes de la côte méditerranéenne). Entre 1609 et 1616, l’Angleterre à elle seule perdit Modèle:Unité marchands au profit des pirates barbaresques<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Robert Davies, lire en ligne, BBC, Modèle:1er juillet 2003.</ref>. Ce phénomène donna naissance, au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, aux récits de captivité<ref>Modèle:Article</ref>,Modèle:Refinc, largement publiés et lus, en tant que forme littéraire<ref>Linda Colley (2002) Modèle:P..</ref>. Modèle:Refnec. Modèle:Refnec.

Travaillant dans les carrières, les mines ou comme rameurs pour les pirates barbaresques, la vie des esclaves européens en Barbarie n’était pas meilleure que les pires conditions des esclaves africains en Amérique<ref name="Davis">Robert Davis (2004)</ref>.

La menace d’asservissement était très réelle pour quiconque vivant ou voyageant en Méditerranée. Robert Davis écrit que « Nous avons perdu le sens de l’ampleur de la menace que l’esclavage pouvait représenter pour ceux qui vivaient autour de la Méditerranée et du péril sous lequel ils étaient… noirs ou blancs, qu’ils souffrent en Amérique ou en Afrique du Nord, les esclaves étaient toujours esclaves »<ref name="Davis"/>.

Dans La piraterie barbaresque en Méditerranée : {{#switch: -

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}}, Roland Courtinat (2003) affirme que les femmes captives représentent un faible pourcentage dans l'esclavage européen<ref>Roland Courtinat [2003) p. 49</ref> Modèle:Refnec.

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Annexes

Bibliographie

  • Modèle:Ouvrage.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Linda Colley, Captives : Britain, Empire and the World, 1600-1850, Londres, Jonathan Cape, 2002.
  • Roland Courtinat, La piraterie barbaresque en Méditerranée : {{#switch: e
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 | 
   Modèle:S mini-{{#ifeq: e|-| – | e }}Modèle:S mini- siècleXIX

}}, édition Jacques Gandini, 2003.

  • Modèle:Ouvrage.
  • Modèle:Article.
  • Marcel Dorigny, Bernard Gainot et Fabrice Le Goff, Atlas des esclavages : traites, sociétés coloniales, abolitions de l’Antiquité à nos jours, Paris, Autrement, DL, 2007 Modèle:ISBN.
  • A. Galotta, s.v. « K̲h̲ayr al-Dīn (k̲h̲i̊ḍi̊r) Pas̲h̲a » dans Encyclopædia of Islam, vol. IV, 1538, 1997, p. 1 157.
  • Jacques Heers, Les Barbaresques, collection tempus, Paris, Perrin, 20081.
  • Jacques Heers, Les Négriers en terre d’islam : la première traite des noirs, {{#switch: -
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}}, Paris, Perrin, 20082, 307 p. Modèle:ISBN.

Articles connexes

Liens externes

Modèle:Liens

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