Jeanne la Folle

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Voir homonymes Modèle:Autre Modèle:À sourcer Modèle:Infobox Personnalité politique

Jeanne Ire{{#if:|  }} de Castille, dite Jeanne la Folle (en espagnol : Juana la Loca), née le Modèle:Date de naissance à Tolède et morte le Modèle:Date de décès à Tordesillas, est une princesse espagnole de la dynastie de Trastamare, fille de Ferdinand II d'Aragon (1452-1516) et d'Isabelle de Castille (1451-1504), les « rois catholiques ».

Veuve dès 1506 de l'archiduc d'Autriche Philippe le Beau, souverain des Pays-Bas bourguignons<ref>En tant que fils de Marie de Bourgogne et que petit-fils de Charles le Téméraire.</ref>, elle est, après la mort de son père, à la fois reine de Castille (1504-1555) et d'Aragon (1516-1555), mais en raison de troubles mentaux dont elle est affligée de longue date, c'est son fils Charles qui devient le souverain effectif des deux royaumes, avant de devenir empereur en 1520 sous le nom de Charles Quint.

Biographie

Jeunesse et éducation

Fichier:Los Reyes Católicos y la infanta doña Juana.jpg
Jeanne avec ses parents dans le Rimado de la conquista de Granada, par Pedro Marcuello, vers 1482.

Jeanne naît le Modèle:Date à Tolède, une des capitales du royaume de Castille avec Valladolid.

Fille de Ferdinand II d'Aragon et d’Isabelle Ire de Castille, elle reçoit le nom de baptême de sa grand-mère paternelle, Jeanne Enríquez.

Elle bénéficie d'une éducation intellectuelle et religieuse soignée : on lui enseigne le latin et le français, la danse, la couture et la chasse<ref name="Gelardi">Modèle:Ouvrage</ref>. Elle est élevée dans la religion catholique, à une époque où est sur le point de s'achever la Reconquista, l'élimination de l'islam de la péninsule ibérique, avec la destruction du royaume de Grenade en 1492 par les armées de ses parents, les « Rois Catholiques ».

Son éducation est assurée par sa mère, assistée par son amie Beatriz Galindo et un dominicain, Andrés de Miranda.

Mariage

Le 20 octobre 1496, âgée de 16 ans, elle épouse à Lierre Philippe de Habsbourg, fils de l'archiduc Maximilien d'Autriche, futur empereur, et de la duchesse Marie de Bourgogne, fille de Charles le Téméraire<ref name="Aram37">Bethany Aram, Juana the Mad: Sovereignty and Dynasty in Renaissance Europe (Baltimore, Johns Hopkins UP, 2005), p. 37.</ref>. Jeanne et Philippe partagent au moins cinq ancêtres communs : [[Ferdinand Ier d'Aragon|Ferdinand {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} d'Aragon]] (1380-1416), Éléonore d'Albuquerque (1374-1435), Philippa de Lancastre (1360-1415), [[Jean Ier de Portugal|Jean {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} de Portugal]] (1357-1433) et Jean de Gand (1340-1399), duc de Lancastre.

Ce mariage fait partie d'un réseau d'alliances des deux royaumes espagnols avec la maison de Habsbourg, qui contrôle à la fois les principautés d'Autriche, les Pays-Bas et la comté de Bourgogne, et le Portugal, dans le but de renforcer leur position vis-à-vis du royaume de France<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Fichier:Children of Joanna and Philip.JPG
Les six enfants du couple.

Jeanne et Philippe ont eu six enfants, dont quatre sont nés aux Pays-Bas et deux en Castille ; les quatre filles seront épouses de roi, les deux fils empereurs<ref>Modèle:Chapitre.</ref> :

Ce mariage de convenance s'est transformé en mariage d'amour pour Jeanne, victime de la mort prématurée de Philippe en 1506, qui fait d'elle « Jeanne la Folle » : pendant longtemps, elle refuse d'autoriser l'inhumation de son époux, voire de se séparer de sa dépouille<ref>Modèle:Article</ref>.

Reine de Castille et d'Aragon

Fichier:Volets du triptyque de Zierikzee.JPG
Philippe et Jeanne par le Maître d'Affligem, vers 1495-1506.

Au moment de son mariage, Jeanne est la troisième héritière présomptive de Castille et d'Aragon, après son frère Jean, qui meurt en 1497 et sa sœur Isabelle, qui meurt en août 1498, ayant donné naissance à un fils, Michel, nouvel héritier présomptif, qui meurt en juillet 1500. Cette suite de trois décès fait de Jeanne et de son époux les successeurs des Rois catholiques.

Aussi, du Modèle:Date au Modèle:Date, Jeanne et Philippe voyagent<ref>La relation de ce voyage (Joseph Chmel, « Codex Ms. Nro. 3410, Reise des Erzherzogs Philipp nach Spanien 1501 », Die Handschriften der k. k. Hofbibliothek in Wien, Vienne, 1841) décrit en détail les villes et villages traversés, l’accueil par la population et les autorités locales.</ref> de Bruxelles à Tolède pour recevoir, en tant que futurs héritiers, l'hommage des Cortes du royaume de Castille et du royaume d'Aragon.

La mort d'Isabelle la Catholique le Modèle:Date place Jeanne Ire{{#if:|  }} et Philippe de Habsbourg sur le trône de Castille, tandis que Ferdinand II continue à régner sur l'Aragon. Mais Philippe meurt en 1506, Jeanne en est gravement affectée et le gouvernement de la Castille est repris en main par Ferdinand, au nom de Jeanne et de son fils Charles.

À la mort de Ferdinand d'Aragon, le Modèle:Date, Jeanne devient reine d'Aragon, mais la régence (« le gouvernement et l'administration générale du royaume ») est attribuée à Charles, devenu majeur. Quelques mois après les obsèques de Ferdinand, Charles décide de signer ses actes avec le titre de « roi », une décision ratifiée par les Cortes. Dans les actes officiels apparaît alors la titulature suivante :

« Doña Juana et Don Carlos, son fils, Reine et Roi de Castille, de Léon, d'Aragon […] ».

En 1519, à la mort de Maximilien d'Autriche, Charles devient chef de la maison de Habsbourg (et de ses États héréditaires) ; puis en 1520, il est élu empereur sous le nom de Charles V (Charles Quint). Le fils cadet de Jeanne, Ferdinand, est chargé d'une forme de régence pour les États des Habsbourg.

Lorsque Charles abdique ses fonctions en 1555-1556 (peu après la mort de Jeanne), il attribue ces États à Ferdinand, qui est ensuite élu empereur en février 1558, tandis que le fils aîné de Charles, Philippe, reçoit l'Espagne et les Pays-Bas<ref>Les Pays-Bas des Habsbourg, ainsi que le comté de Bourgogne, sont issus de l'héritage des ducs de Bourgogne (Pays-Bas bourguignons), mais sous le règne de Charles Quint, ils ont été agrandis étendus à dix-sept provinces.</ref>, ce qui divise la maison de Habsbourg entre une branche autrichienne (originelle) et une branche hispano-néerlandaise.

Fichier:Péninsule ibérique en 1516.png
L'union vers la Couronne d'Espagne 1479-1516.

Mort

Jeanne meurt à Tordesillas le Modèle:Date. Elle repose dans la chapelle royale de Grenade (Andalousie), où se trouvent les mausolées des Rois Catholiques (ses parents), ainsi que celui de son époux (Philippe le Beau).

Ascendance

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Sa folie

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Jeanne de Castille (vers 1500), huile sur panneau de bois, Valladolid, Musée national de la sculpture.

La folie<ref>Modèle:Ref-Perez-Rois-catholiques.</ref> de Jeanne a suscité la curiosité des historiens, puis des romanciers et des cinéastes.

Une jeunesse sans problèmes

Modèle:... Durant sa jeunesse, elle apparaît comme une personne intelligente, éduquée et de grande sensibilitéModèle:Ref nec.

Les difficultés de l'épouse de Philippe de Habsbourg (1496-1504)

Ce n'est qu'à partir de son mariage (in presentia, le 20 octobre 1496 à Malines) avec Philippe le Beau qu'Modèle:Refnec à un déséquilibre mental.

Ses troubles débutent lors de la visite que lui rend le Modèle:Qui, à la demande d'Isabelle de Castille, qui veut un compte rendu sur l'environnement moral et religieux de sa fille. Le prieur rend un rapport sévère pour Jeanne, Modèle:Refnec

La jeune femme est subjuguée par la beauté de son époux, amoureuse au point d'oublier ses propres responsabilités. Elle ne montre aucun goût pour les affaires d'État, ce qui est Modèle:Refnec. En 1501, Isabelle rédige d'ailleurs un testament qui demande aux Cortes de donner la régence de Castille à Ferdinand au cas où Jeanne ne pourrait pas assumer le trône.

En 1502, Jeanne de Castille et Philippe de Habsbourg viennent en Espagne pour y recevoir le serment des Cortès en tant que future reine et futur roi consort. Philippe le Beau repart ensuite aux Pays-Bas, laissant Jeanne, enceinte de Ferdinand, à Burgos avec sa mère. C'est durant ce séjour que des médecins établissent dans un rapport adressé à Ferdinand en 1503 un diagnostic Modèle:Refnec de la situation mentale de l'infante d'Espagne, la décrivant comme étant Modèle:Refnec. La jeune femme se montre tellement éprise de son mari qu'elle vit leur séparation (du fait de sa grossesse) comme un deuil. Cette passion, jugée indécente à cette époque, empêche selon eux tout exercice du pouvoir dans des conditions normales.

Modèle:Refnec, elle se montre d'une jalousie extrême. En effet, Modèle:Refnec. Contrainte par la grossesse et les relevailles de rester à Burgos jusqu'en Modèle:Date- (Ferdinand étant né le 10 mars), elle souhaite repartir, mais est retenue par sa mère et ne peut embarquer qu'en juin, Modèle:Refnec. Elle Modèle:Refnec.

Les problèmes de la succession de Castille (1504-1506)

À la mort d'Isabelle en novembre 1504, Ferdinand II d'Aragon se déclare régent de Castille au nom de sa fille absente, et Modèle:Refnec.

Aux Pays-Bas, Modèle:Quand de signer un « aveu de faiblesse passagère », acceptant de s'en remettre à son époux pour gérer ses États (le royaume de Castille, en l'occurrence).

La mort d'Isabelle déclenche donc un conflit entre Ferdinand et Philippe, qui veulent tous deux gouverner le royaume de Castille, le premier au nom de sa fille, le second au nom de son fils Charles (futur Charles Quint<ref>Charles de Habsbourg, né en 1500 à Gand, devient en 1515 souverain des Pays-Bas bourguignons (Charles VII de Brabant, Charles III de Flandre, etc.), en 1516 Charles Ier de Castille et d'Aragon et en 1520, Charles V du Saint-Empire (en latin Carolus Quintus, d'où la dénomination française usuelle de « Charles Quint », qui est son nom d'empereur.</ref>). Ils ont donc tous deux intérêt à déclarer Jeanne folle<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Fichier:La Demencia de Doña Juana.JPG
La démence de Jeanne la folle (1867), huile sur toile de Lorenzo Valles, Madrid, musée du Prado.

Le couple quitte les Pays-Bas en 1506 pour être reconnus comme rois de Castille. Les Cortès refusent de proclamer l'incapacité de Jeanne et la reconnaissent comme la reine Jeanne Ire{{#if:|  }} de Castille et son époux comme roi Philippe {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} de Castille (juin 1506). Mais Philippe meurt de façon inattendue en Modèle:Date- à Burgos. Modèle:Pas clair Ferdinand reprend la régence du royaume.

Les problèmes de la veuve de Philippe le Beau

Un deuil anormal ?

Modèle:... Les historiens évoquent des faits montrant la folie de Jeanne à l'occasion de l'inhumation de Philippe, mais l'historien Michael Prawdin analyse ces faits en fonction du contexte et en présente une explication rationnelle.

La demande en mariage d'Henri VII d'Angleterre

Le roi d'Angleterre Henri VII la demande en mariage dès l'annonce de la mort de Philippe afin de confirmer une alliance entre lui et Ferdinand. En effet, Catherine d'Aragon, sœur de Jeanne, a été mariée à son fils Arthur Tudor, mort prématurément en 1502. Henri VII la retient depuis en Angleterre, attenant une dispense du pape lui permettant de se remarier avec le frère d'Arthur, Henri (futur Henri VIII). Modèle:Pas clair<ref>Il aurait pourtant intérêt à ce que Jeanne parte en Angleterre.</ref> après avoir obtenu le consentement des Cortes. Il fait traîner la demande d'Henri VII sans la rejeter formellement, arguant de l'état médical de sa fille.

Henri VII mourant en Modèle:Date-, c'est Catherine d'Aragon qui épouse en Modèle:Date- le prince Henri, devenu Henri VIII.

Modèle:Pas clair Ferdinand profite de la mort de son gendre et de la minorité de ses petits-fils pour reprendre le pouvoir en Castille.

L'enfermement (1509-1555)

En 1509, Ferdinand fait enfermer sa fille à Tordesillas.

Ses enfants nés aux Pays-Bas ne sont pas venus en Castille en 1506, restant à Malines sous la garde de Marguerite d'Autriche, sœur de Philippe (gouvernante des Pays-Bas à partir de 1507). Ils y restent après la mort de Philippe. Ferdinand, né en Castille, lui est retiré. Seule l'infante Catherine, née après la mort de son père, est élevée par sa mère à Tordesillas.

Modèle:Pas clair Modèle:Pas clair

À la mort de Ferdinand en 1516, Jeanne est reconnue comme reine par les Cortes d'Aragon, mais de fait, la régence de Castille et d'Aragon passe au cardinal Cisneros, puis à l'arrivée de l'infant Charles depuis les Pays-Bas, c'est lui qui devient régent. Assez vite, il se proclame roi, mais sans effacer sa mère des actes officiels, toujours rédigés au nom « de Jeanne et de son fils Charles, reine et roi de Castille, d'Aragon, de Navarre, etc. », situation particulière finalement reconnue par les Cortes.

Durant leur très long règne (1516-1555), Charles lui rend peu de visites, Modèle:Refnec

La mort de Jeanne en avril 1555 précède de quelques mois seulement les abdications successives de Charles : aux Pays-Bas (octobre), en Espagne (janvier 1556) et, de fait, dans le Saint-Empire (1556).

Conclusions sur la folie de Jeanne de Castille

Fichier:Juana la Loca de Pradilla.jpg
Doña Juana la Loca (1877), huile sur toile de Francisco Pradilla y Ortiz, Madrid, musée du Prado.

Tenue à l'écart tant à Burgos qu'à Bruges des affaires politiques, étant considérée seulement comme une future mère, elle devient héritière présomptive de Castille et d'Aragon (en 1500) à la suite d'une série improbable de trois décès, sans avoir été préparée à la fonction ni au statut de reine. Aux Pays-Bas où elle n'a aucun allié, sa fonction se limite à assurer une descendance à son époux, le duc de Bourgogne Philippe de Habsbourg. Lorsqu'elle se rend à Burgos pour y être couronnée, Modèle:Pas clair, car elle n'a pas reçu l'éducation politique appropriée, ce qui explique son attitude face à son père et à son mari qui la dominent.

Ni elle, ni ses sœurs, bien que filles d'Isabelle de Castille, n'ont brillé sur le plan politique.

Quant aux filles de Jeanne, elles ont connu un Modèle:Pas clair, à l'exception de Marie de Hongrie, nommée régente et gouvernante des Pays-Bas (par son frère Charles Quint, à la suite de la mort de leur tante Marguerite d'Autriche) en 1530, pourtant Modèle:Refnec.

Modèle:Pas clair et que cela fait sans aucun doute le jeu tant Modèle:Pas clair que de Ferdinand II, son propre père.

Modèle:Pas clair cependant sa maladie qui est réelle et empire du fait de son internement. La passion amoureuse désespérée, puis les persécutions en vue de la faire interner tant à Bruges qu'à Burgos Modèle:Pas clair à aggraver sa maladie. Ne pouvant se fier à personne, dans un état de solitude morale totale, ses enfants ne lui sont d'aucun secours. Elle ne bénéficie d'aucun allié, son fils Charles lui-même devient son concurrent pour la couronne de Castille et d’Aragon. Dans ces conditions, avec le handicap d'une certaine faiblesse morale, elle n'a pas la moindre chance de pouvoir conserver son trône.

Jeanne de Castille dans la culture

Fichier:La Reine Juana, drame d'Alexandre Parodi.jpg
La Reine Juana, drame d'Alexandre Parodi créé à la Comédie-Française (1893).

Cinéma

Littérature

  • Un amour fou, de Catherine Hermary-Vieille, 1992, livre dans lequel elle relate la vie de Jeanne de Castille, à la fois en tant qu'historienne et que romancière.

Théâtre

Musique (opéras)

Poésie

  • Jeanne la folle, d'Evane Luna dans le recueil Folles sanguines (éditions Granit, 2017).
  • Elegía a doña Juana la Loca, de Federico García Lorca (Libro de Poemas, Grenade, 1918).

Télévision

Notes et références

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Voir aussi

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Sources et bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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