Federico García Lorca

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Écrivain

Federico García Lorca est un poète et dramaturge espagnol, également prosateur, peintre, pianiste et compositeur, né le Modèle:Date de naissance- à Fuente Vaqueros près de Grenade et exécuté sommairement le Modèle:Date de décès- entre Viznar et Alfacar par des milices franquistes. Il est l'un des poètes européens les plus importants du début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

Biographie

Jeunesse

Fichier:Federico garcia lorca con su hermana isabel en granada en 1914.jpg
Federico avec sa jeune sœur Isabel à Grenade en 1914.

Federico García Lorca, de son nom complet : Federico del Sagrado Corazón de Jesús García Lorca (« Frédéric du Sacré Cœur de Jésus García Lorca »), est l'aîné d'une fratrie de cinq enfants nés de Federico García Rodríguez (1859-1945), propriétaire terrien aisé, et de Vicenta Lorca Romero (1870-1959), maîtresse d'école, qu'il avait épousée en secondes noces (de son premier mariage avec Matilde Palacios Ríos, il n'avait eu aucun enfant<ref>Federico n'avait donc pas de demi-frère ou de demi-sœur. Voir notamment à ce sujet le testament de Matilde Palacios reproduit dans cet ouvrage consultable sur le site de Google books : Modèle:Ouvrage</ref>). En 1900 naît son premier frère Luis, qui mourra de pneumonie à deux ans<ref name="Cronología"/>. Viendront ensuite : son frère Francisco<ref>Les hispanophones pourront consulter avec profit l'article qui lui est consacré sur le Wikipédia en espagnol</ref> (1902-1976, poète, historien de la littérature, professeur et diplomate, membre comme son aîné du mouvement littéraire de la Génération de 27), et ses sœurs María de la Concepción (Concha ou Conchita, 1903-1962<ref name="Cronología"/>,<ref>Federico a dédié à sa sœur «Concha» son poème Romance de la Luna, Luna, du recueil Romancero gitano. Elle avait été l'épouse de Manuel Fernández Montesinos, médecin et maire socialiste de Grenade, qui a été fusillé le jour où l'on arrêta Federico : Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Concha est décédée dans un accident de voiture à 58 ans, près de Valderrubio (Grenade), décrit dans cet article : Modèle:Article</ref>), puis Isabel<ref>Les hispanophones pourront consulter avec profit l'article qui lui est consacré sur le Wikipédia en espagnol.</ref> (1909-2002, elle aussi professeure et écrivaine)<ref name="Cronología">Modèle:Lien web.</ref>. La mère de Federico possédait une sensibilité affirmée à la poésie et à la musique, et contribuera à former le goût de ses enfants<ref name="Aubé-Bourligueux">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="La madrevulnerada">Modèle:Lien web.</ref>.

Federico passe son enfance à la campagne, près de Grenade où son père possède une grande propriété, la Huerta de San Vicente. Revenant sur cette période de sa prime enfance, il déclarera en 1934 à Buenos Aires dans une interview : « Enfant j’ai vécu de plain-pied avec la nature. Comme tous les enfants, j’attribuais (conférais) à chaque chose, meuble, objet, arbre, pierre, sa personnalité. Je conversais avec eux, et je les aimais<ref>Modèle:Lien web. Texte original de la citation (notre traduction) : “Siendo niño, viví en pleno ambiente con la naturaleza. Como todos los niños, adjudicaba a cada cosa, mueble, objeto, árbol, piedra, su personalidad. Conversaba con ellos y los amaba”.</ref> ». Cette sorte d'animisme infantile est fréquent<ref>Voir notamment Jean Piaget : "De quelques formes primitives de causalité chez l'enfant", Année psychologique, 1925 ; et La représentation du monde chez l'enfant, Alcan 1926, PUF 1947 ; La causalité physique chez l'enfant, Alcan, 1927.</ref>, mais chez Lorca, il resurgira par bouffées créatives dans sa poésie et son théâtre. D'ailleurs, beaucoup plus tard, même après avoir beaucoup voyagé et avoir vécu de longues périodes en ville, notamment à Madrid, Federico se souviendra à quel point la vie et l'ambiance rurales de la Vega de Granada l'avait imprégné et avait influencé son œuvre :

Fichier:Casa huerta de San Vicente-DSC01721.jpg
Huerta de San Vicente maison de campagne (résidence d'été) des García Lorca située dans la rue Arabial, parc Federico-García-Lorca (Grenade), aujourd'hui musée : Casa-Museo de Federico García Lorca.

Modèle:Citation bloc C'est pourtant sans complaisance aucune envers lui-même et le petit garçon qu'il était qu'il interprète sa position sociale de premier-né d'une famille aisée, adulé par sa famille et tout son entourage : en 1928, dans une interview publiée dans La Gaceta Literaria (« La Gazette Littéraire ») d’Ernesto Giménez Caballero, il a en effet résumé ainsi ses premières années à Fuente Vaqueros : « Mon enfance est traversée par l’obsession d’être de ceux qui sont couverts d’argent, ainsi que celle de quelques portraits de cette autre femme qui aurait pu être ma mère, Matilde Palacios [[[:Modèle:Ndt]] : la première épouse de son père, morte sans enfant]. Mon enfance c’est surtout apprendre les lettres et la musique avec ma mère, être un gosse de riches parmi le peuple, un petit monsieur impérieux<ref name="Universo Lorca">Modèle:Lien web. Texte original de la première citation ici référencée (notre traduction) : « Mi infancia es la obsesión de unos cubiertos de plata y de unos retratos de aquella otra que pudo ser mi madre, Matilde Palacios. Mi infancia es aprender letras y música con mi madre, ser un niño rico en el pueblo, un mandón ».</ref>. » C’est d’ailleurs à Fuente Vaqueros que Lorca éprouve pour la première fois le sentiment de l’injustice sociale : dans Mi amiguita rubia (« Ma petite amie blonde »), chapitre de Mi pueblo (à la fois « Mon village » et « Mon peuple », écrit en 1915-1916<ref name="Cronología"/>), Federico se remémore l’histoire d’une famille pauvre de Fuente Vaqueros, et en particulier, de la mère qu’il qualifie de « martyr de la vie et du travail<ref name="Universo Lorca"/> ». Federico commence l’école à quatre ans avec son maître des premières classes, Antonio Rodríguez Espinosa, à qui l’unira dès lors une amitié qui durera toute sa vie<ref name="Universo Lorca"/>.

Vers l’âge de huit ans, l’enfant qu’il est alors déménage avec sa famille, laquelle s’installe à Asquerosa, petit village depuis rebaptisé Valderrubio. Comme le dit Jocelyne Aubé-Bourligueux : « de santé fragile, mais habitué à vivre librement en pleine campagne, il est depuis sa naissance très entouré de soins par les femmes de son entourage (sa grand-mère Isabel Rodríguez, ses tantes dont la "tía Isabel", ses nourrices, comme la fameuse Dolores) qui veillent sur lui avec tendresse (...) l’initiant, les unes au solfège, à la guitare, ou aux poèmes de Victor Hugo, les autres à la culture orale des berceuses ou des vers de romances. Il pourra bientôt en faire de petits spectacles, par lui créés à travers son premier vrai jouet : un théâtre de marionnettes miniature<ref name="Aubé-Bourligueux"/> ». Les vieux tissus et vêtements conservés dans les malles du grenier serviront à vêtir la troupe des personnages de carton et de chiffon, cousus avec sollicitude sur ses instructions par ses tantes, cousines et nourrices qui l'adoraient, pour les saynètes qu'il imagine et fait jouer, ou encore les messes avec sermons qu'il invente en un rituel larmoyant<ref name="La madrevulnerada"/>! Cet amour du théâtre de marionnettes ne le quittera jamais et nourrira son imagination de futur dramaturge. De même que son amour précoce pour la musique, comme l'évoque sa mère Vicenta Lorca qui avait pris conscience très tôt des talents de son fils aîné : « avant même de parler, il fredonnait déjà les chansons populaires et s'enthousiasmait pour la guitare<ref name="La madrevulnerada"/> ».

Puis il est d’abord envoyé par sa famille à Almería, pour y commencer des études secondaires, logé chez son instituteur Antonio Rodríguez Espinosa : bref séjour interrompu par une grave maladie de gorge qui le met à l’article de la mort et l’oblige à rentrer d’urgence chez ses parents. En 1909, sa famille s’installe définitivement à Grenade, où il reprend ses études secondaires et deviendra bachelier en 1914<ref name="Aubé-Bourligueux"/>.

Il suit ensuite des études de lettres, de philosophie et de droit à l'université de Grenade, surtout « pour faire plaisir à son père<ref>Il obtiendra néanmoins sa licence en droit, mais n'exercera jamais en tant qu'avocat, ayant alors déjà bien entamé sa carrière littéraire. Il suit notamment les cours de Martín Domínguez Berrueta, titulaire de la chaire de Théorie de la Littérature et des Arts, et de Fernando de los Ríos, professeur de Droit politique comparé et futur ministre de la Deuxième République espagnole dont la fille Laura de los Ríos Giner épousera en 1942, dans leur exil new-yorkais, Francisco le frère cadet de Federico. Voir ici : Modèle:Lien web.</ref>, mais c’est vers la musique que va d’abord sa passion, accompagnée du rare talent qui est le sien<ref name="Aubé-Bourligueux"/> ». Dès l’âge de dix ans, il avait travaillé le piano et l’harmonie avec son vieux maître don Antonio Segura, disciple de Verdi. Plus tard il « composera brillamment pour sa part, se faisant entendre de ses amis du Rinconcillo<ref>Rinconcillo : « le petit recoin », une tertulia ou groupe d'habitués pour des veillées artistiques situées au Café Alameda, un des cafés littéraires de Grenade aujourd’hui transformé en restaurant : le Chikito. Voir ici : Modèle:Lien web</ref>, qu’il enchante de ses improvisations à longueur de nuits<ref name="Aubé-Bourligueux"/> ». C'est à l'université de Grenade qu'il devient l'ami de Manuel de Falla qui exerce une forte influence sur lui<ref name=":0">Modèle:Lien web.</ref>. En 1922, les 13 et 14 juin, il organise en lien avec lui le premier Modèle:Lien (Concours de Cante Jondo de Grenade).

Vie à Madrid

Fichier:Salvador Dalí, Federico García Lorca, Barcelona, 1925.jpg
Salvador Dalí et Lorca, 1925.
Fichier:Garcia-lorca-retrato-de-salvador-dali-1927.jpg
Portrait de Salvador Dalí par García Lorca en 1927 (à l'époque de son poème Oda a Salvador Dalí).

Après plusieurs années passées à Grenade, il décide d'aller vivre à Madrid pour rencontrer le succès<ref name=":0" />. Il y devient l'ami de Luis Buñuel, Salvador Dalí, Rafael Alberti, José Bergamín, Guillermo de Torre et Sánchez Mejías, parmi ceux qui deviendront des artistes influents en Espagne<ref name=":0" />. Il avait fait aussi la rencontre, décisive pour lui, de ses grands devanciers de la Generación del 98 (Génération de 98), les poètes Antonio Machado et Miguel de Unamuno, rencontre qu'il raconte dans son premier livre publié en 1918: Modèle:Langue (« Impressions et paysages »), dont son ami Ismael de la Serna illustre la couverture<ref>Modèle:Lien web</ref> et lui fait rencontrer Emilia Llanos<ref>Modèle:Lien web</ref>, l'une des "muses" du café Alameda. C'est aussi entre 1919 et 1921 qu'il fait la rencontre d'un autre de ses grands prédécesseurs dont il a reconnu sans partage l'influence sur sa pensée et sur son écriture : Juan Ramón Jiménez<ref name="Cronología"/>,<ref name="Aubé-Bourligueux"/>, de la génération de 14 et futur Prix Nobel de Littérature 1956. Lui et son épouse, Zenobia Camprubí, feront partie du cercle d'amis qui fréquente la Huerta de San Vicente<ref>Modèle:Lien web</ref>. Il se liera d'amitié aussi avec des poètes plus jeunes que lui : Gabriel Celaya et Pablo Neruda<ref>Voir notamment l'extrait du journal intime de Celaya, sous le nom de Rafael Múgica, où celui-ci rapporte des propos de Lorca sur le premier livre de Celaya : Marea del Silencio (« Marée du Silence »), sur sa préoccupation pour la forme poétique classique (Lorca dit qu'il écrivait alors un livre de sonnets), et sur ses débats avec Alberti et Neruda à ce sujet. Cette note est datée du 8 mars 1936 et reproduite par Marie Laffranque ici : Modèle:Lien web.</ref>. D'ailleurs, Lorca sera l'un des représentants les plus éminents de Generación del 27 (Génération de 27), à laquelle appartenaient nombre de ses amis poètes, comme une relève de celle de 98. Il participe également, avec Dalí, Maruja Mallo et Margarita Manso, ses camarades à l'Académie des Beaux-Arts de San Fernando, à l'épisode d'ôter son chapeau en public à la Puerta del Sol, geste alors réservé aux hommes, qui inspirera le mouvement artistique des Las Sinsombrero<ref>Modèle:Lien web</ref>.

À Madrid, il rencontre aussi Gregorio Martínez Sierra, le directeur du Modèle:Lien, à l'invitation duquel il écrit et met en scène sa première pièce en vers, El maleficio de la mariposa (Le Maléfice du papillon), en 1919-1920. Elle met en scène l'amour impossible entre un cafard et un papillon, avec de nombreux insectes en support. Elle est malheureusement l'objet de moquerie du public, et s'arrête après quatre représentations. Cela refroidit la passion de Lorca pour le théâtre pour le reste de sa carrière, il se justifie plus tard en 1927 au motif que Mariana Pineda, drame patriotique, était sa première pièce véritable. C'est aussi son premier grand succès au théâtre, peu après son accession à la célébrité avec la publication à Malaga, en 1927, de ses Chansons<ref name=":0" />.

Pendant les quelques années qui suivent il s'implique de plus en plus dans son art et dans l'avant-garde espagnole. Il publie trois autres recueils de poèmes, dont Modèle:Langue (1928), son recueil de poèmes le plus connu<ref name=":0" />.

Cependant, vers la fin des années 1920, Lorca est victime d'une dépression, exacerbée par une angoisse due à la difficulté grandissante de cacher son homosexualité à ses amis et sa famille. Cette disparité entre son succès comme auteur et la souffrance de sa vie privée atteint son paroxysme lors de la collaboration des deux surréalistes, Dalí et Buñuel, pour le film Un chien andalou (1929) que Lorca interprète, comme une allusion, voire une attaque à son encontre<ref>Modèle:Lien web</ref>. En même temps, sa relation intense, passionnée, mais non réciproque, avec Salvador Dalí s'effondre quand ce dernier rencontre sa future épouse<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Consciente de ces problèmes (mais peut-être pas de leurs causes), la famille de Lorca s'arrange pour lui faire faire un long voyage aux États-Unis d'Amérique en 1929-1930<ref name=":0" />, pour accompagner le diplomate Fernando de los Ríos, le grand ami de la famille<ref>Modèle:Lien web</ref>. Ce séjour américain, qui l'amène notamment à New York dans le quartier d'Harlem<ref>Modèle:Lien web</ref>, permet au poète de prendre du recul après sa séparation récente d'avec le sculpteur Emilio Aladrén<ref>Modèle:Lien web</ref> et d'écrire le chef-d'œuvre Poeta en Nueva York<ref>Modèle:Ouvrage, p. 317-319.</ref>.

République, guerre civile et mort

Son retour en Espagne en 1930 coïncide avec la chute de la dictature de Miguel Primo de Rivera et la proclamation de la République. En 1931, Lorca est nommé directeur de la société de théâtre étudiante subventionnée, La Barraca, dont la mission est de faire des tournées dans les provinces essentiellement rurales pour présenter et diffuser le grand répertoire classique espagnol<ref name=":0" /> au plus grand nombre, et notamment auprès des couches sociales les plus déshéritées qui n'y ont habituellement pas accès<ref>Modèle:Lien web.</ref>. C'est ainsi que La Barraca monte, sous la direction de Lorca, des pièces de Lope de Vega, Calderón de la Barca, Tirso de Molina et Cervantes<ref name=":0" />. Comme l'écrit Claude Couffon, l'un de ses traducteurs en français, dans sa préface à «Impressions et Paysages» , La Barraca était « un théâtre du peuple, ambulant et gratuit<ref name="Impressions et paysages (L'Imaginaire)"/> ». Il écrit alors la trilogie rurale de Modèle:Langue (« Noces de sang »), Yerma et Modèle:Langue (La Maison de Bernarda Alba)<ref name=":0" />. En 1933-1934, son théâtre rencontre un grand succès, notamment lors d'une tournée triomphale de « Noces de sang » en Amérique latine<ref name=":0" /> d'octobre 1933 à mars 1934<ref>Modèle:Lien web.</ref>. C'est à La Barraca qu'il rencontre le footballeur Rafael Rodríguez Rapún, qui évolue à l'Atlético de Madrid, club dont Federico est supporter<ref>Modèle:Lien web</ref>, qui devient son compagnon<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Fichier:Lorca Olive Tree.jpg
Près du village d'Alfacar, l'olivier où Lorca pourrait avoir été fusillé le Modèle:Date de décès (photo prise en 1999).

Selon Claude Couffon, « depuis longtemps violemment antifasciste (il a signé dès 1933 un manifeste contre l'Allemagne d'Hitler), García Lorca salue la victoire du Front populaire en 1936 [en France] »<ref name="Impressions et paysages (L'Imaginaire)" />. Quand la Guerre civile espagnole éclate en juillet 1936, il quitte Madrid pour Grenade, malgré les risques qu'il court dans une ville réputée pour avoir l'oligarchie la plus conservatrice d'Andalousie. Un soulèvement franquiste éclate justement à Grenade où il vient d'arriver. Ses idées et son personnage étaient connus de tous, et « bien que n'ayant jamais participé à la moindre action politique [au sens strict du terme], il est arrêté chez le poète Luis Rosales, où il a cherché un refuge clandestin » (Robert Maillard<ref name=":0" />). Rosales était phalangiste, mais cette protection est insuffisante : Ramón Ruiz Alonso, député de la CEDA, vient arrêter Lorca près d'un mois après le soulèvement<ref>Modèle:Article</ref>. « Arrêté le 16 août, il est fusillé le 19 tout près de la Fuente Grande [lieu-dit "la Grande Fontaine"], que les Maures appelaient [joliment et en prémonition...] la "Source aux Larmes" » (Claude Couffon<ref name="Impressions et paysages (L'Imaginaire)" />).

La date et le lieu exacts de sa mort ont fait l'objet d'une longue polémique, mais il semble définitivement établi que Federico García Lorca a été fusillé à 4h45 du matin le 19 août, sur le chemin qui va de Víznar à Alfacar par des rebelles anti-républicains<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}, Manuel Titos Martínez, Verano del 36 en Granada. Un testimonio inédito sobre el comienzo de la guerra civil y la muerte de García Lorca. Grenade 2005, Atrio. Modèle:ISBN.</ref>. Son corps serait toujours enterré dans une fosse commune anonyme, quelque part dans la zone, aux côtés du cadavre du maître d'école Dióscoro Galindo, et ceux des anarchistes de la CNT, les toreros Francisco Galadí et Joaquín Arcollas Cabezas, exécutés en même temps que lui<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Le régime de Franco décide l'interdiction totale de ses œuvres jusqu'en 1953, quand Modèle:Langue est publié dans une version très censurée.

Hommages

Fichier:Madrid - Plaza de Santa Ana, monumento a García Lorca.jpg
Statue de Lorca sur la place Santa Ana à Madrid.

L'un des premiers hommages à García Lorca est l'œuvre pour orchestre de chambre de Silvestre Revueltas, compositeur mexicain, intitulée Homenaje a Federico García Lorca (« Hommage à Federico García Lorca », 1936). L'œuvre fut jouée au Palais des beaux-arts de Mexico.

En 1956, on érige le premier monument à García Lorca. C'est bien sûr loin de l'Espagne de Franco, dans la ville de Salto, en Uruguay, grâce à l'initiative de son ami américain, l'écrivain Enrique Amorim. Sur la rive du fleuve Uruguay, un mur porte le poème d'Antonio Machado qui regrette la mort de García Lorca à Grenade.

Ce n'est qu'avec la mort de Franco en 1975 que la vie et la mort de Lorca peuvent être évoqués librement en Espagne. De nos jours, une statue de Lorca est en évidence sur la place Sainte-Anne à Madrid, un parc porte son nom à Séville, le parc Federico García Lorca. L'aéroport Federico-García-Lorca dessert les villes de Grenade et de Jaén<ref>Modèle:Lien web</ref>.

En France, le jardin Federico-García-Lorca, sur les quais de la Seine (bas du quai de l'Hôtel-de-Ville) à Paris, dans le quartier du Marais, ou la médiathèque Federico García Lorca à Montpellier<ref>Modèle:Lien web</ref> ainsi qu'aux États-Unis une plaque sur le Castro Rainbow Honor Walk<ref>Modèle:Lien web</ref>, à San Francisco, dans le quartier du Castro lui rendent aussi hommage.

De même, la chanson Take this waltz<ref>Modèle:Lien web.</ref> extraite de l'album I'm Your Man de Leonard Cohen en 1988, adaptée par Cohen à partir d'un texte de García Lorca, est considérée comme un hommage du poète et chanteur canadien au grand poète martyr andalou ; d'ailleurs, une des filles de Leonard Cohen porte le prénom inhabituel de « Lorca » (voir la section Ses compagnes de l'article consacré au chanteur) : Lorca Cohen, née en 1974<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

L'écrivaine néerlandaise Annemarie Prins écrit la pièce Modèle:Lang en 1965, pièce qui traite de la mort du poète<ref>Modèle:Chapitre</ref>.

Jean Picart Le Doux a créé en sa mémoire la tapisserie titrée Hommage à Garcia Lorca présentant un front de taureau et trois étoiles sur fond rouge avec les mots « Modèle:Lang » (« à cinq heures de l'après-midi/du soir »), répétés trois fois. L'œuvre, tissée Modèle:Incise par le licier René Baudonnet, non datée mais référencée au dos 44/6/6, a figuré dans la vente mobilière aux enchères publiques par l'étude Tajan à Paris le 19/05/1999 (numéro 184 du cat. - reprod. coul.).

Léo Ferré, au sujet de Franco dans sa chanson Franco la muerte, écrite en 1964, chantera : Modèle:Citation.

Jean Ferrat lui rend hommage en décembre 1960 dans sa chanson "Federico García Lorca", pour laquelle Claude-Henri Vic compose la musique, et c'est inhabituel, tandis que Ferrat signe le texte (ce qui en indique l'importance pour lui). De même, Ferrat met en musique en 1967 le poème d'Aragon Un jour, un jour dont les deux premiers quatrains se présentent aussi comme un hommage à Lorca (extrait du recueil Le Fou d'Elsa) :

Modèle:Citation bloc

En 1977, Louis Le Brocquy réalisa son portrait (Paris, galerie Jeanne Bucher en 1979)<ref>Modèle:Lien web</ref>.

L'écrivain chilien Pablo Neruda lui rend également hommage dans son poème J'explique certaines choses, publié dans le recueil España en el corazón.

À Grenade, la Huerta de San Vicente, dans le parc Federico García Lorca, est devenue une maison-musée, grâce au legs d'Isabel García Lorca<ref>Modèle:Lien web</ref>. Le domaine est géré par sa nièce Laura García Lorca<ref>Modèle:Lien web</ref>.

De nombreux hommages sont dédiés à la figure et à l'œuvre de Federico García Lorca. Pour le 87e anniversaire de sa mort, le journal numérique La gaRceta de la Ribera a invité tous ceux qui le souhaitaient à participer à l'hommage en récitant ou en chantant l'un de ses poèmes, et le résultat est LorcaS.

L'astéroïde {{#switch: 212991 | s = | S = [[S/Garcíalorca ({{{3}}}{{#if: |{{{4}}}) {{{5}}}|) {{{4}}}}}|S/Garcíalorca ({{{3}}}{{#if: |{{{4}}}) {{{5}}}|) {{{4}}}}}]] | {{#expr: 212991*1 }} = Modèle:Nobr | #default = [[212991{{#if: Garcíalorca |Garcíalorca|}}|212991{{#if: Garcíalorca |Garcíalorca|}}]] }} est nommé en son honneur.

Recherche de sa dépouille

La recherche de la dépouille du poète a été l'une des obsessions d'Agustín Penón, l'un des spécialistes de son assassinat<ref>Modèle:Lien web</ref>.

La fosse dans laquelle reposerait le poète est située non loin de Fuente Grande, localité de la commune d'Alfacar<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Abrirán fosa de poeta Federico García Lorca, tras 73 años de su asesinato », RPP Noticias, 24 octobre 2009</ref>. En 2008, la justice espagnole accepte qu'elle soit ouverte dans l’intimité, en présence de la seule famille. Toutefois, de nombreuses controverses existent sur la présence de la dépouille du poète dans cette fosse commune<ref>Modèle:Article</ref>. En effet, des recherches, effectuées pendant plusieurs semaines, en vue d'une exhumation, sont abandonnées le 18 décembre 2009. Une autre équipe délimite en 2015 une zone de Modèle:Unité sur 28 qui pourrait contenir la dépouille de Lorca et de trois autres hommes fusillés avec lui, mais attend le visa des autorités andalouses pour procéder à l'exhumation<ref>Modèle:Article</ref>. On ignore si le poète a effectivement été assassiné dans le champ d'Alfacar ou s'il a été transféré dans un lieu inconnu.

Flamenco lyrique

Modèle:Article connexe

Fichier:Federico García Lorca al piano. Granada. 1919. Colección Fundación Federico García Lorca.jpg
Federico García Lorca au piano, en 1919, à Grenade. (Collection Fundación Federico García Lorca).

Le poète, pianiste et compositeur puisa une grande partie de son inspiration dans la tradition folklorique andalouse.

García Lorca rencontra très jeune Manuel de Falla à Grenade et développa une amitié profonde avec le compositeur du ballet Le Tricorne. Ils firent tous deux partie de Génération de 27, un mouvement littéraire qui revendiquait l'usage des traditions espagnoles savantes et populaires projetées dans un horizon moderniste flirtant avec l'avant-garde. À Madrid, García Lorca fit la connaissance de Luis Buñuel et Salvador Dalí, dont il devint très proche, et qui lui jouèrent un mauvais tour en s'inspirant de son intimité pour leur premier film , Un chien andalou dont le titre le visait ironiquement selon lui<ref>Federico García Lorca, ami des deux auteurs du film, crut se reconnaître dans le titre, ce dont il se trouva mal ; selon lui Le chien andalou avait été le surnom moqueur que lui auraient donné Buñuel et Dalí.</ref>,<ref>Tomas Perez Torrent, Jose de la Colina, Conversations avec Luis Buñuel, éd. Cahiers du cinéma, 1993. Modèle:ISBN.</ref>,<ref>Luis Buñuel Mon dernier soupir (autobiographie) coécrit avec Jean-Claude Carrière 1982 Modèle:ISBN</ref>.

À côté de ces personnalités, il tenta de trouver sa voie par la poésie, avec son retentissant Romancero gitano, mais aussi par la musique. Dès l'âge de dix ans, « l'Andalou professionnel », comme le surnommait perfidement Jorge Luis Borges, composa des petits airs, mais ses parents s'opposèrent à ce qu'il poursuive des études musicales. Ainsi bifurqua-t-il vers les lettres.

Or, il continuera à écrire toute sa vie des mélodies, de nombreuses chansons, souvent dans un registre flamenco. « Nana de Sevilla » chantée par Victoria de los Ángeles<ref>Victoria de los Angeles Nana de Sevilla : écouter [1].</ref>, « Las Morillas de Jaen » par Ginesa Ortega<ref>LORCA: Las morillas de Jaén : écouter [2].</ref>, « Los Pelegrinitos » par Teresa Berganza<ref>Teresa Berganza Los pelegrinitos de F.G. Lorca : écouter [3].</ref>, trois mélodies éblouissantes de García Lorca parmi d'autres, qui associent l'expressivité populaire du flamenco avec un lyrisme intense propre à son univers.

Tradition folklorique du flamenco

C'est bien dans la tradition folklorique du flamenco que le poète, pianiste et compositeur puise l'essentiel de sa matière. Il avait organisé avec Manuel de Falla en 1922 El Concurso del Cante Jondo (Concours du chant profond)<ref>Le combat de Federico Garcia Lorca pour le chant profond [4].</ref> pour célébrer ce chant flamenco primitif dont l'interprétation archétypale suscite le trouble : est-ce une véritable douleur qu'éprouve le chanteur ? Arrangeur doué de cette tradition andalouse, García Lorca sera emporté par la guerre d'Espagne. Fervent républicain, il fut exécuté par les troupes franquistes près de Grenade, sur sa terre natale si chérie, dans la nuit du Modèle:Date.

La souffrance tragique du cante jondo était bien réelle cette fois-ci<ref name="Escritos de Falla">Manuel de Falla. « El cante jondo », dans Escritos sobre Música y Músicos. éd. Espasa Calpe. Collection Austral Modèle:N° 53. Madrid. 1950. Modèle:ASIN</ref>.

Œuvres

Poésie

Fichier:Primer romancero gitano 1924-1927 Lorca.jpg
Romancero gitano, 1928.

Poème « Vuelta de paseo »

Fichier:Autorretrato Poeta NY.jpg
Autoportrait de García Lorca à New-York, au moment de l'écriture de son recueil Poeta en Nueva York.

Vuelta de Paseo (« Retour de promenade ») est composé en 1929 puis publié en 1930<ref>dans le recueil Poeta en Nueva York, « Le Poète à New-York ». On trouvera ce poème sur Wikisource en espagnol : Modèle:Lien web.</ref>.

Ce court poème, paru dans le recueil Poeta en Nueva York, en tête du Chapitre "Poemas de la soledad en la Universidad Columbia" (« Poèmes de la solitude à l'Université Columbia ») témoigne d'une facette particulière de la personnalité de Lorca. Ses promenades nocturnes dans une ville en pleine métamorphose lui ont fait ressentir un dégoût profond pour l'oppression, l'angoisse venue du ciel (avec l'édification des gratte-ciels dans la New York florissante des années 1930 aux États-Unis).

Les couleurs de son Andalousie natale, qui constituaient un motif récurrent dans le style versifié des poèmes du "Romancero Gitano" et du "Cante Jondo", disparaissent ici pour laisser place au gris de la mégalopole, coloris unique qui semble envahir les rues et les esprits. En guise de contre-attaque, Lorca opte pour des vers rythmés, presque chantants, qui se défont des contraintes classiques inhérentes à la pratique des alexandrins dans toutes ses œuvres de jeunesse. Pour finir, même la Nature ("los animalitos de cabeza rota") est détruite et devient inerte comme les matériaux de construction de la cité.

Le poète n'envie en rien les pauvres habitants de la mégalopole, qui semble avoir été recouverte du voile permanent de l'hiver ("el árbol de muñones", "el cristal" -images métaphoriques renvoyant à cette déshumanisation du milieu urbain, à cet affront permanent du citadin face à sa mère, la nature-) Son complexe lié à la grandeur de la ville sera assimilé par certains critiques à une forme coextensive d'agoraphobie. L'oxymore "Assassiné par le ciel", en vers 1, puis répétée au vers final avec une ponctuation exclamative, détermine aussi ce sentiment violent de l'artiste face à tout ce qui s'oppose à la poésie.

Enfin, ce poème symbolise sa ferme opposition au modernisme, à cette quasi-sécularisation qui semble s'emparer d'un monde que le jeune homme (F.G. Lorca n'a alors que 31 ans) trouve industriel, nuisible à l'Homme, en bref trop creux. Le vers "Asesinado por el cielo", répété en début et en fin de strophe, rappelle aussi une fresque socio-politique récurrente dans ce recueil de voyage : les immeubles, la ville, tuent la poésie que peut fournir la Nature.

"Dejare crecer mis cabellos" : ce vers montre que le fléau de la folie et de la vieillesse menace les êtres mortels qui évoluent dans cet environnement disproportionné. Le lectorat pourra par la suite faire de ce vers la métaphore de l'incompréhension et du rejet qui conduisent à la pauvreté, avec un délaissement total des préoccupations corporelles. Car, comme l'écrira l'auteur dans la préface du recueil, "C'est dans son imperfection surréaliste, atypique, que la Nature puise sa poésie. L'exactitude, la rigueur démesurée de la ville font disparaître le sens." (Préface, Poeta en Nueva York, 1930)

Ce poème est donc largement caractéristique de tout le recueil, car il reflète des thématiques variées, comme le vertige du poète aux prises avec la ville, l'homosexualité, ou encore le vieillissement inexorable de l'Homme. Il ouvre d'ailleurs le premier chapitre du recueil, et il est possible de faire de cette œuvre complexe le manifeste d'un surréalisme engagé qui signale son dégoût face au déclin de la vie citadine, et à l'écrasement du paysage par l'industrie...

Prose

  • Modèle:Langue (« Mon village », écrit en 1915-1916), « écrits de jeunesse autobiographiques révélant la sensibilité du poète à dix-huit ans, ils éclairent ses œuvres postérieures et peignent sa vie de famille, celle des paysans de son village natal de Fuente Vaqueros (près de Grenade), leurs mœurs, leur misère. Suit un conte au ton sarcastique et plein d'humour ; et enfin le texte de sa conférence sur les berceuses espagnoles [voir ci-dessous la section : Conférences-essais, "écrits théoriques"] » (quatrième de couverture de l'édition bilingue<ref>Modèle:Ouvrage</ref>).
  • Fichier:Impresiones y Paisajes.jpg
    « Impressions et paysages », un livre de voyages en prose, est le premier livre publié par García Lorca, en 1918, avec une illustration de son ami Ismael de la Serna.
    Modèle:Langue (« Impressions et paysages »), 1918<ref>On pourra consulter sur Wikimedia commons une version en fac-simile de cette œuvre ici : Modèle:Lien web, ou à partir de Wikisource en espagnol : Modèle:Lien web.</ref>. Écrit à dix-neuf ans, quand le poète était étudiant à l'université de Grenade, ce livre fut publié à ses frais et longtemps oublié. Il est la relation d'un voyage que fit le jeune homme avec quelques compagnons d'études à travers les terres de la vieille Castille et de León. « Œuvre juvénile, Impressions et paysages révèle déjà, en sa forme encore hésitante, les prodigieuses ressources d'un tempérament exceptionnel » [quatrième de couverture de l'édition française en 1958<ref>On pourra en voir la quatrième de couverture ici : Modèle:Ouvrage.</ref>, traduction d'André Belamich et de Claude Couffon, rééditée en 2009<ref name="Du monde entier">Modèle:Ouvrage</ref>]. Mêlées à des réflexions sur l'art, la religion, la musique (et ses premiers succès en tant que pianiste et compositeur), le chant grégorien, les jardins, les ruines, le crépuscule (etc.), on y partage ses rencontres décisives (Machado, Unamuno), on y découvre surtout des variations sur deux grands thèmes qui resteront toujours chers à Lorca : l'obsession de la mort au sein du vivant même et le mystère de la vie dans la mort, ainsi que l'amour de la ville natale, Grenade. Il semble que ce texte ait été repris, en collection de poche « Poésie/Gallimard », dans un recueil de ses écrits de jeunesse, à la suite de "Livre de poèmes" et de "Mon village"<ref>Modèle:Ouvrage : recension de Jean Cassou.</ref>, puis plus tard dans la collection « L'Imaginaire Gallimard<ref name="Impressions et paysages (L'Imaginaire)">Modèle:Ouvrage.</ref> ».
  • « Proses surréalistes », contemporaines des derniers poèmes du Romancero gitan (1927-1928), ces textes oscillent entre le burlesque et l'horreur, et expriment une métaphorisation du réel proche du délire obsessionnel volontairement et poétiquement cultivé. Elles ont été publiées en français à la suite des précédentes, dans le même ouvrage<ref name="Du monde entier"/>.
  • « Cinq textes sur Grenade » (conférences et articles) où, loin des clichés touristiques et patrimoniaux, le poète tente d'exprimer l'âme de sa ville natale : « dédaignant le pittoresque et l'anecdote, le poète va droit à l'essentiel, à ce fond de quiétude jalousement défendue qui caractérise sa ville natale. Or il se confond tellement avec elle que c'est en lui-même qu'il en découvrira le secret (quatrième de couverture) ». Ils ont été publiés en français à la suite des précédentes, dans le même ouvrage<ref name="Du monde entier"/>.

Théâtre

Fichier:Zapatera prodigiosa.JPG
La zapatera prodigiosa, 1931.
Fichier:Fotografía anónima MNCARS 5.jpg
Federico García Lorca lisant un de ses textes avant la représentation, par sa compagnie de théâtre La Barraca, de « La guarda cuidadosa » de Miguel de Cervantes à Almazán (Province de Soria), en juillet 1932. Il porte le costume ou « bleu de travail » des membres de La Barraca, avec en insigne le logo de sa Compagnie, dessiné par le peintre Benjamín Palencia. Collection du Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía, à Madrid.
Fichier:La Barraca Homenaje Wikiproyecto Teatro 2014.jpg
"Nature morte" (reconstitution : Wikiproyecto Teatro 2014) en hommage à la compagnie itinérante de théâtre universitaire de García Lorca : La Barraca (« La Baraque » ou « Le Stand », active entre 1931 et 1934) avec son affiche et son logo.

Musique

Courtes pièces de théâtre

Conférences-essais, « écrits théoriques »

Fichier:Granada, Casa-Museo de Manuel de Falla, interior (11).jpg
Portrait de Manuel de Falla, ami de Lorca et comme lui passionné par le Flamenco, dans sa maison-musée de Grenade, (Paseo de los Mártires, 11, 18009 Granada).
  • 1922 (19 février) : conférence prononcée à Grenade en prélude au premier concours de chant flamenco (ou Cante Jondo), organisé par Manuel de Falla et García Lorca les 13 et 14 juin 1922 à Grenade. Elle était intitulée : Importancia histórica y artística del primitivo canto andaluz, llamado "Cante Jondo" [Importance historique et artistique du chant andalou primitif, appelé Cante Jondo / Chant Profond]<ref>Cette conférence de Lorca est évoquée et commentée dans l'ouvrage collectif suivant : Modèle:Ouvrage, ainsi que dans la biographie de Miles Davis par John Szwed dont on pourra consulter des extraits référencés ici : Modèle:Ouvrage.</ref>. Pour la même occasion, et conjointement à cette conférence qualifiée par le collectif du Centre Roland-Barthes de « magistrale » dans son évocation de Georges Bataille spectateur du Cante Jondo<ref name="Vivre le sens">Modèle:Ouvrage</ref>, Manuel de Falla écrivit et publia un texte programmatique et musicologique<ref name="Vivre le sens"/> sur la musique flamenca et le Cante Jondo<ref name="Escritos de Falla"/> qui fut, on le sait, une influence majeure de son œuvre comme de celle de Lorca son ami.
  • 1926 (conférence prononcée à Grenade en 1927) : La imagen poética de don Luis de Góngora [« L'image poétique de don Luis de Góngora »] , traduit par Jean Viet : « L'art poétique chez Don Luis Gongora<ref name="Jean Viet">Modèle:Ouvrage</ref>. On pourra voir ce livre en ligne ici : Modèle:Lien web ». On trouvera le texte original de cette conférence sur Wikisource en espagnol<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
  • 1930 (à La Havane), 1933 (à Buenos Aires), 1934 (à Montevideo), conférence prononcée à plusieurs reprises en Amérique Latine, et intitulée : Juego y teoría del duende [« Jeu et théorie du duende », que Jean Viet traduit : « Théorie et jeu du démon<ref name="Jean Viet"/> »]. On peut en trouver en ligne différentes versions du texte intégral ici<ref>Version complète en espagnol : Modèle:Lien web, autre version : Modèle:Lien web, autre version encore, avec une introduction de Marisa Martínez Pérsico : Modèle:Lien web, et enfin sur Wikisource en espagnol, avec une inversion du titre comme dans la traduction de Jean Viet en 1947 : Modèle:Lien web.</ref>, tant en version originale (avec des variantes, car elle a été prononcée plusieurs fois), que traduite en français par Claude Boisnard, avec notes explicatives des allusions culturelles de García Lorca ici<ref>Modèle:Lien web</ref>. On trouve aussi cette conférence en livre, d'abord en français traduite par Jean Viet (opus cité, difficile à se procurer), mais aussi en version bilingue espagnol/français, traduction de Line Amselem, aux Éditions Allia, Paris, mai 2008, dont on peut lire en ligne des extraits<ref name="Allia,Lorca,Amselem">Modèle:Ouvrage, 63 pages.</ref>. On en trouve une autre traduction en français : « Jeu et théorie du Duende de Federico Garcia Lorca », précédée par un essai : « Le Duende. Jouer sa vie, de l'impossible du sujet au sujet de l'impossible », les deux par le psychanalyste et anthropologue Ignacio Gárate Martínez, préface de Xavier Audouard et Nadine Ly, et publiée aux éditions La Versanne, Les Belles Lettres, série Encre Marine, 2005, Modèle:ISBN, 64 pages. Enfin, on trouvera de nombreuses citations extraites de cette conférence et commentées dans l'article consacré au Duende.
  • Février 1934 : à Buenos Aires, conférence Granada y sus canciones [« Grenade et ses chansons »], sans doute le même texte que Como canta una ciudad de noviembre a noviembre [« Comment chante une ville de novembre à novembre »]<ref>compte-rendu dans le quotidien El Diario, 10 février 1934, attesté ici : Modèle:Lien web et p. 530 (texte original complet).</ref>.
  • 15 mars 1934 : à Buenos Aires, allocution sur Lope de Vega et sur l'interprétation qu'en a proposée la Compagnie Eva Franco dans La Dama boba [« La Dame niaise », pièce de Lope de Vega]<ref>annoncée dans le quotidien La Nación, 14 mars 1934, p.11. Le texte de cette allocution s'est semble-t-il perdu, attesté ici : Modèle:Lien web.</ref>.
  • 1935 : Charla sobre teatro [« Bavardage (ou conversation ou causerie) sur le théâtre »]<ref>On pourra lire en ligne une étude des conférences de Lorca, où celle-ci est citée, datée et commentée, ici : Modèle:Lien web.</ref>. On trouvera une traduction en français de cette conférence sous le titre « Speech sur le théâtre », avec une autre conférence et trois pièces de théâtre de Lorca, dans un livre publié par L'Arche (éditeur) en 2007, traduction et postface de Luis del Águila<ref name="L'Arche 1">Modèle:Ouvrage.</ref>. On en trouvera le texte original sur Wikisource en espagnol<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
  • 1936 : Conversaciones literarias - Al habla con Federico García Lorca [« Causeries littéraires - En conversation avec F. G. Lorca »]<ref>Publié originellement dans les colonnes du journal La Voz (la Voix), Madrid, 7 avril 1936, p. 2, recueilli par Felipe Morales, et repris par Marie Laffranque dans le Bulletin hispanique en 1958, consultable en ligne ici : Modèle:Lien web.</ref>.
  • Las Nanas infantiles [« Berceuses enfantines »], conférence dont on pourra lire une traduction en français sous le titre « Les Berceuses<ref>en édition de poche : Modèle:Ouvrage</ref> », et une autre par Jean Viet sous le titre « Berceuses espagnoles » dans l'ouvrage déjà cité<ref name="Jean Viet"/>. On trouvera aussi le texte original sur Wikisource en espagnol<ref>Modèle:Lien web.</ref>. On se souvient que Lorca a lui-même composé des berceuses sous le même titre : Nanas infantiles, et des Canciones para guitarra, dont certaines ont été enregistrées par Paco de Lucía et Ricardo Modrego en 1965 (cf. ci-dessus).
  • On pourra lire l'ensemble de ces conférences, en version originale (espagnol), regroupées et publiées sous le titre Conferencias, d'abord par Alianza Editorial Sa, puis rééditées par Comares en 2001<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
  • On consultera avec profit les analyses sur les écrits théoriques de Lorca, notamment celles de Marie Laffranque et de Dominique Breton dans la revue Bulletin Hispanique, et qui sont accessibles en ligne (voir la rubrique "études" de la Bibliographie ci-dessous).

Scripts de films

Citations

Fichier:Federico Garcia Lorca - De profundis - Langebrug, Leiden.JPG
Le poème de Federico García Lorca De profundis, sur le mur oriental de l'Institut de recherche universitaire Kamerlingh Onnes Gebouw, au coin des rues Langebrug et Zonneveldstraat à Leyde, Pays-Bas. (Photo en 2008).
  • Modèle:Citation - Extrait de Les berceuses<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
  • Modèle:Citation - Extrait d’Yerma, 1934.
  • Modèle:Citation - Extrait d’Yerma.
  • Modèle:Citation - Extrait d’Yerma.
  • Modèle:Citation - Extrait de La maison de Bernarda Alba, 1936.
  • Modèle:Citation - Extrait de Doña Rosita, 1935.
  • Modèle:Citation - Extrait de Darmangeat.
  • Modèle:Citation étrangère (Le plus important, c'est de vivre).
  • Modèle:Citation étrangère (Mes premières émotions sont liées à la terre et aux travaux des champs... Sans cela, sans mon amour de la terre, je n'aurais pu écrire "Yerma" ou "Noces de sang").
  • Modèle:Citation étrangère (La poésie, c'est quelque chose qui marche par les rues. Qui se meut, qui passe à côté de nous. Toutes les choses ont leur mystère, et la poésie, c'est le mystère de toutes les choses [tout a son mystère, et la poésie regroupe tous les mystères]. On passe près d'un homme, on regarde une femme, on remarque l'allure oblique d'un chien, et c'est en chacun de ces objets humains que réside la poésie). - Extrait de Al habla con Federico García Lorca (en conversation avec F. G. Lorca)<ref>Modèle:Lien web. Notre traduction.</ref>, 1936.
  • Modèle:Citation étrangère (Le théâtre est la poésie qui sort du Livre et se fait humaine). - Extrait de Causerie sur le théâtre, 1935. Repris dans Al habla con Federico García Lorca (en conversation avec F. G. Lorca)<ref>Modèle:Lien web. Notre traduction.</ref>, 1936.
  • Modèle:Citation. - Extrait de La prière des roses.
  • Modèle:Citation . - Extrait de El poeta en Nueva York : Poema doble del lago Edem (Le poète à New York : Poème double du lac Éden).
  • Modèle:Citation . - Extrait de Mar (1936), Versos finales (Mer, Derniers vers).
  • « El más terrible de todos los sentimientos es el sentimiento de tener la esperanza muerta » (Le plus terrible de tous les sentiments, c'est celui de la mort de l'espérance).
  • « Esperando, el nudo se deshace y la fruta madura » (En attendant / en espérant, le nœud se défait et le fruit mûrit).
  • « Desechad tristezas y melancolías. La vida es amable, tiene pocos días y tan sólo ahora la hemos de gozar » (Rejetez tristesses et mélancolies. La vie est aimable, elle compte peu de jours et nous devons seulement la goûter).
  • « Como no me he preocupado de nacer, no me preocupo de morir » (Comme je ne me suis pas préoccupé de naître, je ne me préoccupe pas de mourir).

Adaptations musicales

Annexes

Modèle:Autres projets

Bibliographie

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Études

Roman

  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Serge Mestre, Ainadamar : la fontaine aux larmes, Paris, éd. Sabine Wespieser, 2016, 978-2-84805-202-1 (évocation des derniers jours de Garcia Lorca et de l'Espagne de 1936).
  • (fr) Yves Rouvière : Le fils prodige - ed. Cap Bear, 2018 (le poète vu par son père, sa mère et sa petite sœur; la parenté avec Verlaine, Apollinaire, Aragon; chronologie de 80 ans d'omertà)

Traductions

  • Œuvres complètes, édition établie par André Belamich, Paris, Gallimard, « La Pléiade », t. I (poésie, correspondance), 1981; t. II (théâtre, interviews), 1990.

Poésie

  • Poésies, traduites par André Belamich, Claude Couffon, Pierre Darmangeat, Jean Prévost, Bernard Sesé et Jules Supervielle, avec "photo-graphismes originaux de Henry Cohen, dessins de Lorca et documents inédits"(Paris, Gallimard, coll. "Poésie", 4 tomes publiés de 1955 à 1984). Modèle:Plume
  • Complaintes gitanes (Romancero gitano), traduction de Line Amselem, Paris, Allia, 2003, édition bilingue.
  • Si mes mains pouvaient effeuiller..., Illustrations de Gabriel Lefebvre, Préface de Michel Del Castillo, Bruxelles, Complexe, 2006.
  • La désillusion du monde, traduit de l'espagnol et préfacé par Yves Véquaud, Paris, La Différence, coll. « Orphée », 2012.
  • Polisseur d'étoiles, œuvre poétique complète, traduction de Danièle Faugeras, Toulouse, ÉRÈS, coll. PO&PSY in extenso, 2016 Modèle:ISBN.
  • Jeanne Marie, Los caminos del alma / Les Chemins de l’âme - memoria viva de los poetas del 27’ mémoire vive des poètes de la Génération de 1927, éditions Paradigme Orléans, 2017 Modèle:ISBN.
  • Les Poésies d'amour, éditions Circé, 2021. Traduction de Claude Murcia et Henri Abril (Onze sonnets de l'amour obscur, bilingue) Modèle:ISBN

Théâtre

  • La Maison de Bernarda Alba suivi de Noces de sang, traduction de Marcelle Auclair, André Belamich et Jean Prévost, Paris, Gallimard, coll. "Folio", 1973, rééd. 2006 avec les deux pièces dans l’ordre inverse.
  • Marianna Pineda, La Savetière prodigieuse, Les Amours de don Perlimplin avec Bélise en son jardin, traduction d’André Belamich, Paris, Gallimard, coll. "Folio", 1984.
  • Noces de Sang, Yerma, traduction de Marcelle Auclair, Paris, Gallimard, coll. "Du monde entier", 1947.
  • Que passent encore cinq ans, traduction de Luis del Águila, Paris, L'Arche, 2006.
  • Doña Rosita la célibataire, Le Petit Tréteau de don Cristóbal et doña Rosita, traduction de Luis del Águila, Paris, L'Arche, 2004.
  • Le Public, Le Songe de la Vie, Dragon, pièces publiées avec le texte de deux conférences de Lorca, traduction en français de Luis del Águila, Paris, L'Arche, 2007<ref name="L'Arche 1"/>.

Conférences, essais

  • 3 Conférences de Federico Garcia Lorca traduites de l'espagnol par Jean Viet, chez Pierre Seghers, Paris, 1947<ref name="Jean Viet"/>. Il s'agit d'une traduction des trois conférences suivantes : "L'art poétique chez Don Luis Gongora", "Théorie et jeu du démon" et "Berceuses espagnoles".
  • Jeu et théorie du duende, traduction de Line Amselem, Paris, Éditions Allia, 2008, édition bilingue<ref name="Allia,Lorca,Amselem"/>.
  • Les Berceuses, éditions Marguerite Waknine, 2013, édition bilingue<ref>Il existe une édition de poche du même livre : Modèle:Ouvrage</ref>. Rééd. Allia, 2018, 80 p.Modèle:ISBN
  • Modèle:Ouvrage

Bande dessinée

Articles connexes

Liens externes

Modèle:Légende plume Modèle:Liens

Notes et références

Modèle:Références nombreuses

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