Miguel de Cervantes

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:En-tête label Modèle:Voir homonymes Modèle:Redirect Modèle:Infobox Biographie2 Miguel de Cervantes, francisé en Miguel de Cervantès (de son nom complet Miguel de Cervantes Saavedra Modèle:MSAPIModèle:Note), né le Modèle:Date de naissance<ref group=alpha>Seule la date de baptême est connue (9 octobre). La date de naissance repose sur une hypothèse et les habitudes sociales d'alors.</ref> à Alcalá de Henares et enterré le Modèle:Date de décès à Madrid<ref group=alpha name=naissance>Le 23 avril, souvent cité comme la date de sa mort, est en réalité celle de son enterrement. Cette date a souvent été rapprochée de la date de mort de l'écrivain Shakespeare le Modèle:Date. Cependant, outre que ce rapprochement nécessite de confondre la date d'enterrement de Cervantes et celle de sa mort, la coïncidence ne fonctionne que si une date est exprimée dans le calendrier julien et l'autre dans le calendrier grégorien, ce qui n'est pas le cas : en effet selon le calendrier grégorien, Shakespeare est mort le 3 mai.</ref>, est un romancier, poète et dramaturge espagnol. Il est célèbre pour son roman L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche, publié en 1605 et reconnu comme le premier roman moderne.

Cervantes mène d'abord une vie aventureuse de soldat et participe à la bataille de Lépante en 1571, où il perd l'usage de la main gauche. Cette main paralysée lui vaut le surnom de « Manchot de Lépante ». Il a alors 24 ans. Le Modèle:Date, à son retour vers l'Espagne, il est capturé par le barbaresque Mami Arnaute avec son frère, Rodrigo, et, malgré quatre tentatives d'évasion, il reste captif à Alger. En 1580, il est racheté par les Trinitaires en même temps que d'autres prisonniers espagnols et regagne son pays.

Marié et séparé de son épouse et occupant diverses fonctions, il se lance alors dans l'écriture par le roman pastoral La Galatea en 1585. En 1605, il publie la première partie de ce qui reste comme son chef-d'œuvre : L'ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche dont la deuxième partie ne paraît qu'en 1615. Sa parodie grandiose des romans de chevalerie et la création des personnages mythiques de Don Quichotte, Sancho Panza et Dulcinée, ont fait de Cervantes la plus grande figure de la littérature espagnole et l'un des romanciers les plus éminents du monde. Son roman Don Quichotte a été traduit dans plus de Modèle:Unité et dialectes et fait partie des livres les plus traduits au monde<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>https://www.cervantes.es/bibliotecas_documentacion_espanol/traducciones_quijote.htm</ref>.

Ses premières œuvres théâtrales, peu appréciées de son vivant, ont pourtant donné lieu à de nombreuses imitations. En particulier, la tragédie en vers Le Siège de Numance, écrite de 1581 à 1583, a connu entre 1600 et 1813 cinq imitations sous des titres divers et a inspiré à Lope de Vega La Sainte Ligue.

Biographie

Les informations sur la vie de Cervantès sont souvent contradictoires et difficiles à rassembler. Parce que, selon Émile Chasles : Modèle:Citation On ignorait encore son lieu de naissance cent ans après sa mort, avant que Lord Carteret découvre que la vie de Cervantès était à écrire<ref name=Chasles6/>. Mais beaucoup de biographes qui s'y sont essayés ont émis des hypothèses fausses, les traducteurs ont usé de supercheries, et des naïfs ont pris au pied de la lettre les récits autobiographiques de l'auteur<ref name="Chasles6" />.

Enfance

Naissance

Fichier:Capilla del Oidor, Alcalá de Henares.jpg
Église où il fut baptisé, Alcala de Henares

Le lieu de naissance de Miguel de Cervantès reste inconnu, même s'il naquit le plus probablement à Alcalá de Henares, en Espagne<ref name=fernandez>Modèle:Ouvrage</ref>. Selon son acte de baptême, c'est en effet dans cette ville qu'il fut baptisé<ref name=fernandez/>, et c'est également ce lieu de naissance qu'il revendiqua dans son Modèle:Langue (Information d'Alger), ouvrage publié en 1580<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Le jour exact de sa naissance est également incertain<ref name=fernandez/>, mais étant donné la tradition espagnole de nommer son enfant d'après le nom du Saint du jour, il est probable que ce fut un Modèle:Date-, jour de célébration de l'archange saint Michel<ref name=fernandez/>. Miguel de Cervantes fut donc baptisé à Alcalá de Henares le Modèle:Date dans la paroisse de Modèle:Langue<ref group="alpha">Cet édifice construit en 1553 fut détruit quatre siècles plus tard, pendant la guerre d'Espagne.</ref>. Dans l'acte de baptême on lit :

Modèle:Citation bloc

Famille et parenté

Fichier:Miguel de Cervantes2.jpg
Miguel de Cervantes Saavedra

Ses grands-parents paternels étaient Juan de Cervantes, juriste, et madame Leonor de Torreblanca, fille de Juan Luis de Torreblanca, un médecin cordouan<ref name=bvInfancia/>. Son père Rodrigo de Cervantes (1509-1585) naquit à Alcalá de Henares et était apothicaire-chirurgien<ref name=bvInfancia/>. D'après Jean Babelon : Modèle:Citation, ce qui expliquerait que Miguel reçut une éducation assez peu méthodique<ref name="Babelon Laffont-Bompiani 555">Modèle:Harvsp</ref>.

L'origine et la religion de ses ancêtres sont controversées. Cervantès avait des ancêtres convertis au christianisme dans les deux branches de sa famille, selon Américo Castro et Daniel Eisenberg<ref name=bvInfancia/>. Jean Canavaggio s'oppose à cette analyse. Il insiste sur le fait que cette ascendance juive Modèle:Citation et compare Cervantès à Mateo Alemán pour qui les origines sont documentées. Cependant, en Espagne, la controverse dépasse le cadre historique et prend un tour éminemment politique : la naissance de Cervantès, écrivain le plus emblématique de l'Espagne, intervient peu après le décret d'expulsion des Juifs d'Espagne. Il ne faut cependant pas en exagérer l'influence sur l'interprétation de l'œuvre de Cervantès<ref name=bvInfancia/> : Modèle:Citation bloc

Peu de choses sont connues sur la mère de Miguel de Cervantes. Elle s'appelait Leonora de Cortinas Sánchez<ref name=Roscoe>Modèle:Ouvrage</ref> et il est possible qu'elle eût parmi ses ascendants des convertis au christianisme<ref name=bvInfancia/>. Miguel était le troisième d'une fratrie de cinq<ref name=bvInfancia/> : Andrés (1543), Andrea (1544), Luisa (1546), qui devint prieure dans un couvent de carmélites, Rodrigo (1550), soldat qui accompagna Miguel dans sa captivité à Alger<ref name=Roscoe/>. Magdalena (1554) et Juan ne furent connus que parce que leur père les mentionna dans son testament, ils moururent en bas âge<ref name=bvInfancia/>.

Alors que le nom complet de Cervantès est « Miguel de Cervantes Saavedra », le nom « Saavedra » n'apparut sur aucun document de la jeunesse de Cervantès<ref name=bvc7/>, et ne fut pas utilisé par ses frères et sœurs. Selon la tradition espagnole, le nom de naissance aurait dû être « Miguel de Cervantes Cortinas ». Miguel ne commença à utiliser le nom « Saavedra » qu'après son retour de captivité d'Alger<ref name=bvc7/>, peut-être pour se différencier d'un certain Miguel de Cervantes Cortinas expulsé de la cour.

Vers 1551, Rodrigo de Cervantes déménagea avec sa famille à Valladolid. Il fut emprisonné pour dettes pendant quelques mois et ses biens furent confisqués. En 1556 la famille est à Madrid<ref name=bvInfancia/>, le père se rendit à Cordoue pour recevoir l'héritage de Juan de Cervantes, grand-père de l'écrivain, et pour fuir ses créanciers.

Études

Il n'existe pas de données précises sur les études de Miguel de Cervantes<ref name=bvInfancia/>. Il est probable que celui-ci n'atteignit jamais un niveau universitaire<ref name=Chasles6/>. Valladolid, Cordoue et Séville se trouvent parmi les hypothèses de lieux possibles pour ses études. La Compagnie de Jésus constitue une autre piste<ref name=encylAm>Modèle:Ouvrage</ref> puisque dans son roman Le Colloque des chiens, il décrit un collège de jésuites et fait allusion à une vie d'étudiant<ref name=encylAm/>. Jean Babelon pense qu'il a certainement fréquenté l'université d'Alcalá et celle de Salamanque si l'on se fie à ses écrits sur la vie pittoresque des étudiants<ref name="Babelon Laffont-Bompiani 555"/>. Les informations qu'il fournit dans ses ouvrages ne permettent cependant pas de conclure formellement qu'il suivit un enseignement universitaire, comme le rappelle Jean Canavaggio<ref name=bvInfancia>Modèle:Lien web</ref>.

En 1566, il s'installa à Madrid. Il assista à l’Modèle:Langue<ref name=bvInfancia/>. L'institution était gérée par le professeur de grammaire Juan López de Hoyos<ref name=bvInfancia/>, qui publia en 1569 un livre sur la maladie et la mort de la reine Élisabeth de Valois<ref name="Larousse 1985 294">Modèle:Harvsp</ref>, la troisième épouse du roi Philippe II. López de Hoyos inclut dans ce livre trois poésies de Cervantès, Modèle:Citation, qui sont ses premières manifestations littéraires : le jeune homme avait écrit ces vers en hommage à la défunte reine<ref name="Babelon Laffont-Bompiani 555"/>.

Ce fut à cette époque que Cervantès prit goût au théâtre en assistant aux représentations de Lope de Rueda et de Bartolomé Torres Naharro dont les pièces étaient jouées dans les villes et les villages par des comédiens ambulants<ref name="Babelon Laffont-Bompiani 555"/>. Il adorait le monde du théâtre et fit déclarer à son célèbre Hidalgo, dans la seconde partie de son chef-d'œuvre Don Quichotte de la Manche : Modèle:Citation.

Voyage en Italie et bataille de Lépante

Fichier:Battle of Lepanto 1571.jpg
La bataille de Lépante

Une ordonnance de Philippe II de 1569 a été conservée. Le roi y ordonnait d'arrêter Miguel de Cervantès, accusé d'avoir blessé dans un duel un certain Antonio Sigura, maître d'œuvre. Si cette ordonnance concerna réellement Cervantès et non un homonyme, elle pourrait expliquer sa fuite en Italie<ref name=bvc>Modèle:Lien web</ref>.

Miguel de Cervantès arriva à Rome en Modèle:Date-. Il lut alors les poèmes de chevalerie de Ludovico Ariosto et les Dialogues d'amour du juif séfarade León Hebreo (Juda Abravanel), d'inspiration néoplatonicienne et qui influencèrent sa vision de l'amour. Cervantès s'instruisit du style et des arts italiens dont il garda par la suite un très agréable souvenir.

Mais malgré son goût pour la littérature, Cervantès cherchait d'abord à faire carrière dans les armes. Il s'engagea dans une compagnie de soldats de 1570 à 1574<ref name=bvc/>,<ref group=alpha>Les données restent imprécises. La bibliothèque Cervantès avance l'été 1571 comme date de son enrôlement.</ref> avant d'entrer comme camérier au service de Giulio Acquaviva, qui devint cardinal en 1570 et qu'il suivit en Italie. Il avait probablement rencontré ce cardinal à Madrid, mais ce dernier ne le garda pas longtemps comme secrétaire, et Cervantès dut prendre rang dans les régiments des Modèle:Langue d'Italie, à la solde des Colonna<ref name="Larousse 1985 294"/>. Les hasards de la vie militaire l'entraînèrent sur les routes de toute l'Italie : Naples, Messine, Loreto, Venise, Ancône, Plaisance, Parme, Asti et Ferrare. Il consigna par la suite le souvenir de ces différents séjours dans l'une de ses Nouvelles exemplaires : Le Licencié Vidriera<ref name="Babelon Laffont-Bompiani 555"/>. Il lui arrivait de méditer sur la guerre, et de vitupérer la Modèle:Citation<ref name="Babelon Laffont-Bompiani 555"/>. Mais tout en combattant, il complétait son éducation littéraire par la lecture des classiques anciens et des auteurs italiens de son époque<ref name="Larousse 1985 294"/>.

En 1570, le sultan Selim II attaqua Nicosie (Chypre). Cervantès décrit l’événement dans la nouvelle L'Amant généreux qui fait partie des Nouvelles exemplaires. Il fut alors enrôlé dans la compagnie du capitaine Diego de Urbina dans le Modèle:Langue de Manuel de Moncada. La flotte, commandée par Don Juan d'Autriche, fils naturel du puissant Charles Quint et demi-frère du roi, réunit sous son pavillon les vaisseaux du Pape, ceux de Venise, et ceux de l'Espagne<ref name="Babelon Laffont-Bompiani 556">Modèle:Harvsp</ref>, et engagea la bataille de Lépante le Modèle:Date. Cervantès prit part à la victoire sur les Turcs dans le golfe de Patras à bord du bateau la Modèle:Langue (la Marquise). Dans une information légale<ref name=Fernandez314>Information de service près le maire de Madrid. Modèle:Ouvrage.</ref> élaborée huit ans plus tard on lisait :

Modèle:Citation bloc

Ce fut après cette bataille qu'il gagna le surnom de « manchot de Lépante » (Modèle:Langue)<ref name="Babelon Laffont-Bompiani 556"/>. Cervantès fut blessé lors de la bataille : sa main gauche ne fut pas coupée, mais elle perdit son autonomie de mouvement à cause du plomb qui lui avait sectionné un nerf. Après six mois d'hôpital à Messine, Cervantès renoua avec sa vie militaire en 1572. Il prit part aux expéditions navales de Navarin (1572), Corfou, Bizerte, et en 1573, il figurait dans le Modèle:Langue de Figueroa lors de la bataille de Tunis. Toutes ces missions furent exécutées sous les ordres du capitaine Manuel Ponce de León et dans le régiment du très fameux Lope de Figueroa dont il est fait mention dans Le maire de Zalamea de Pedro Calderón de la Barca.

Cervantès décrivit tous les combats navals auxquels il avait pris part et pour lesquels il gardait une juste rancœur. À tous ceux qui se moquaient de lui il répondait :

Modèle:Citation bloc

Plus tard, il parcourut les villes principales de Sicile et Sardaigne, de Gênes et de la Lombardie. Il resta finalement deux ans à Naples, jusqu'en 1575. Cervantès était très fier d'avoir participé à la bataille de Lépante.

Captivité à Alger

Fichier:Vieil alger18.jpg
Plan d'Alger au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

Le Modèle:Date, Cervantès bénéficia d'un congé et il s'embarqua de Naples pour l'Espagne. Mais au large des côtes catalanes<ref name="Larousse 1985 294"/>,<ref group=alpha>Il y existe autant de lieux que de sources : Modèle:Citation (pour l'Encyclopædia Britannica, édition de 1911), Modèle:Citation (Modèle:Ouvrage), de Barcelone, de Palamós, Modèle:Citation Modèle:Lien web sont également cités.</ref>, et alors qu'il naviguait à bord de la galère espagnole Modèle:Langue<ref name="Larousse 1985 294"/>, le bateau fut attaqué par trois navires turcs commandés par le renégat albanais Arnaute Mamí<ref name="Babelon Laffont-Bompiani 556"/>, le Modèle:Date<ref name=bvc/>. Miguel et son frère Rodrigo furent emmenés à Alger. Cervantès fut attribué comme esclave au renégat Dali Mamí, marin aux ordres d'Arnaute. Il fit le récit de sa mésaventure dans L'Espagnole-Anglaise, qui fait partie des Nouvelles exemplaires.

Miguel, porteur de lettres de recommandations de la part de don Juan d'Autriche et du Duc de Sessa fut considéré par ses geôliers comme quelqu'un de très important et de qui ils pourraient obtenir une forte rançon. C'était, selon l'expression de l'époque un « esclave de rachat » pour lequel on demanda cinq cents écus d'or de rançon<ref name="Babelon Laffont-Bompiani 556"/>.

Les sources permettant de retracer la captivité de Cervantès sont des écrits autobiographiques<ref name="bv4">Modèle:Lien web</ref> : ses comédies Modèle:Langue, Modèle:LangueLes bagnes d'Alger»)<ref name="bv4"/> et Le Récit du Captif inclus dans la première partie de Don Quichotte, aux chapitres 39 à 41<ref name="Babelon Laffont-Bompiani 556"/>. Le livre du frère Diego de Haedo, Topographie et histoire générale d'Alger (1612), qui offre des informations importantes sur la captivité de Cervantès, a été donné pour une source « indépendante ». Cependant, l'attribution de cette œuvre à Diego de Haedo est erronée, chose que lui-même reconnut en son temps<ref name="bv4"/>. Selon Emilio Sola, Antonio de Sosa<ref name="bv4"/>, bénédictin et compagnon de captivité de Cervantès, a coécrit cet ouvrage avec son ami<ref name="bv4"/>. En conséquence, le livre de Diego de Haedo n'est pas une confirmation indépendante de la vie de Cervantès à Alger, mais un écrit de plus de la part de Cervantès et qui porte aux nues son héroïsme<ref name="bv4"/>.

Le récit de la captivité de Cervantès est épique. Pendant ses cinq ans d'emprisonnement, Cervantès, d'esprit fort et motivé, essaya de s'échapper à quatre occasions. Pour éviter des représailles sur ses compagnons de captivité, il assuma la totale responsabilité de ces tentatives devant ses ennemis et préféra la torture à la délation<ref name="bv4"/>. Il n'a cependant pas été exécuté, peut-être pour des raisons politiques<ref name="bv4"/>.

Première tentative

La première tentative de fuite fut un échec, car le complice maure qui devait conduire Cervantès et ses compagnons à Oran les abandonna dès le premier jour. Les prisonniers durent retourner à Alger, où ils furent enfermés et mieux gardés. Modèle:Refnec

L'écrivain relate en partie ce dernier épisode dans L'Amant libéral inclus dans le tome I de Nouvelles espagnoles<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Cependant, la mère de Cervantès avait réussi à réunir une certaine quantité de ducats, avec l'espoir de pouvoir sauver ses deux fils. En 1577, après avoir traité avec les geôliers, la quantité de ducats se révéla insuffisante pour libérer les deux frères. Miguel préféra que ce soit son frère qui fût libéré. Rodrigo rentra alors en Espagne en possession d'un plan élaboré par Miguel pour se libérer, lui et ses quatorze ou quinze autres compagnons<ref name="Babelon Laffont-Bompiani 556"/>.

Deuxième tentative

Fichier:Grotte de Cervantes.jpg
Grotte de Cervantes, dans les hauteurs de l'actuel commune de Belouizdad à Alger.

Cervantès s'associa au renégat Modèle:Langue (le Doreur) pour une deuxième évasion. Le plan prévoyait que Cervantès se cachât avec les autres prisonniers dans une grotte, en attendant une galère espagnole qui viendrait les récupérer. La galère, effectivement, vint et tenta de s'approcher deux fois de la plage ; mais finalement elle fut capturée à son tour. Le traître Modèle:Langue dénonça les chrétiens cachés dans la grotte. Cervantès se déclara alors seul responsable de l'organisation, de l'évasion et d'avoir convaincu ses compagnons de le suivre. Le vice-roi d'Alger, Hassan Vénéziano, le racheta à son maître pour une somme de cinq cents écus d'or<ref name="Babelon Laffont-Bompiani 556"/>.

Dans le quartier algérois de Belouizdad, la « grotte de Cervantes<ref>Modèle:Lien web</ref> » est réputée avoir été la cache de Cervantès et ses compagnons.

Troisième tentative

La troisième tentative fut conçue par Cervantès dans le but de joindre par la terre Oran, alors sous domination espagnole. Il envoya là-bas un Maure avec des lettres pour Martín de Córdoba y Velasco<ref group=alpha>Ne pas confondre avec la lettre à Mateo Vasquez, qui est un faux de l'érudit du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle Adolfo de Castro.</ref>, général de cette place, en lui expliquant la situation et lui demandant des guides.

Le messager fut pris. Les lettres découvertes dénonçaient Miguel de Cervantès et montraient qu'il avait tout monté. Il fut condamné à recevoir deux mille coups de bâtons, mais la condamnation ne fut pas appliquée car de nombreuses personnes intercédèrent en sa faveur.

Quatrième tentative

La dernière tentative de fuite se produisit en 1579<ref name="Babelon Laffont-Bompiani 556"/> avec la complicité du renégat Giron et à l'aide d'une importante somme d'argent que lui donna un marchand valencien de passage à Alger, Onofre Exarque<ref name="Babelon Laffont-Bompiani 556"/>. Cervantès acheta une frégate capable de transporter soixante captifs chrétiens<ref name=Brit1911>Modèle:Ouvrage</ref>.

Alors que l'évasion était sur le point de réussir, l'un des prisonniers, l'ancien dominicain le docteur Juan Blanco de Paz, révéla tout le plan à Azán Bajá<ref name=Brit1911 />,<ref group=alpha>Modèle:Ouvrage. Le nom donné par Don Quichotte est Azan Aga qui suggère Hassan Agha. Il y a cependant incompatibilité dans les dates. Le maître de Cervantès est Hassan Vénéziano comme le confirme Modèle:Ouvrage</ref>. Comme récompense, le traître reçut un écu et une jarre de graisse. Cervantès fut repris et condamné à cinq mois de réclusion dans le bagne du vice-roi. Azán Bajá transféra alors Cervantès dans une prison plus sûre, au sein de son palais<ref name=Brit1911 />. Il décida par la suite de l'emmener à Constantinople, d'où la fuite deviendrait une entreprise quasi impossible à réaliser. Une fois encore, Cervantès assuma toute la responsabilité<ref name=Brit1911 />.

Libération

En mai 1580, deux frères Trinitaires, Antonio de la Bella et Juan Gil, arrivèrent à Alger. Leur Ordre tentait de libérer des captifs, y compris en se proposant eux-mêmes comme monnaie d'échange. Cinq cents captifs furent libérés par leur entremise. Les sources divergent sur les modalités d'obtention des fonds. Certaines biographies avancent que la famille fortunée de Cervantès paya sa rançon<ref>Biographie de Cervantès, Eugène Baret, 1863</ref>. Pour une autre source<ref name="Babelon Laffont-Bompiani 556"/>, Fray Jorge de Olivarès de l'ordre de la Merci resta en otage contre sept mille autres prisonniers. Enfin, pour d'autres biographes<ref name=Brit1911 />, les frères Antonio de la Bella et Juan Gil ne disposaient que de trois cents écus pour faire libérer Cervantès, dont on exigeait cinq cents pour la rançon. Frère Juan Gil collecta la somme qui manquait parmi les marchands chrétiens. Finalement, au moment où Cervantès était monté dans le vaisseau d'Azán Bajá qui retournait à Constantinople avec tous ses esclaves, l'écrivain fut libéré le Modèle:Date par un acte de rachat passé devant le notaire Pedro de Ribera, et il s'embarqua le Modèle:Date en route pour Denia, d'où il gagna Valence en cherchant à gagner sa vie<ref name="Babelon Laffont-Bompiani 556"/>.

Retour en Espagne

Fichier:Cervantes Valladolid lou.jpg
Statue de Cervantes sur la Place de l'Université de Valladolid

Le 24 octobre, il revint enfin en Espagne avec d'autres captifs sauvés également. Il arriva à Dénia, d'où il partit pour Valence. Vers novembre ou décembre, il retrouva sa famille à Madrid. C'est à ce moment-là qu'il commença à écrire Le Siège de Numance, de 1581 à 1583<ref name="Laffont-Bompiani IV-817">Modèle:Harvsp</ref>.

Il est probable que Modèle:Langue fut écrite entre 1581 et 1583 ; c'est sa première œuvre littéraire remarquable. Elle fut publiée à Alcalá de Henares en 1585. Jusqu'alors il n'avait publié que quelques articles dans des œuvres d'autrui ou des recueils, qui réunissaient les productions de divers poètes.

Modèle:Langue est divisée en six livres, mais seule la « première partie » fut écrite. Cervantes promit de donner une suite à l'œuvre ; elle ne fut pourtant jamais imprimée. Non sans autodérision, Cervantes place dans la bouche de l'un des personnages de Don Quichotte ce commentaire sur La Galatée :

Modèle:Citation bloc

Dans le prologue de la Galatée, l'œuvre est qualifiée d'« églogue » et l'auteur insiste sur l'affection qu'il a toujours eue pour la poésie. C'est un roman pastoral, genre littéraire déjà publié en Espagne dans la Diana de Jorge de Montemayor. On peut encore y deviner les lectures qu'il a pu avoir quand il était soldat en Italie.

De retour à Madrid, il eut une aventure avec la femme d'un aubergiste qui lui donna une fille naturelle, Isabelle, en Modèle:Date-<ref name=bvc5>Modèle:Lien web</ref>. Deux mois plus tard, le Modèle:Date, Miguel de Cervantes se maria avec Catalina de Salazar y Palacios dans le village d'Esquivias près de Tolède où le couple déménagea<ref name=bvc5/>. Catalina était une jeune fille qui n'avait pas vingt ans et qui lui apporta une dot modeste. Après deux ans de mariage, Cervantes entreprit de grands voyages à travers l'Andalousie. En 1587<ref name=bvc6/>, il était à Séville, séparé de sa femme<ref name=bvc6>Modèle:Lien web</ref>, sans que les raisons de leur séparation ne fussent claires<ref name=bvc6/>. Cervantes ne parla jamais de son épouse dans ses textes autobiographiques<ref name=bvc6/>, bien qu'il fût le premier à avoir abordé le thème du divorce dans son intermède Le juge des divorces et alors que cette procédure était impossible dans un pays catholique. Il conclut ce texte par : <poem> Modèle:Citation bloc</poem>

Dernières années

Fichier:Miguel de Cervantes (1605) El ingenioso hidalgo Don Quixote de la Mancha.png
Première édition du Don Quichotte (1605)

Nommé commissaire aux vivres par le roi Philippe II lors de la préparation de l'attaque espagnole de l'Invincible Armada contre l'Angleterre<ref name=bvc6/>, Cervantès séjourna à Séville entre 1585 et 1589<ref name=bvc6/>. Il parcourut à nouveau le chemin entre Madrid et l'Andalousie, qui traverse la Castille et la Manche<ref name=bvc6/>. Ce voyage est raconté dans Rinconete et Cortadillo<ref name=bvc6/>. Mais, en 1589, il fut accusé d'exactions, arrêté et excommunié<ref name="Larousse 1985 294"/>. L'affaire le mettait aux prises avec le doyen et le chapitre de Séville. Au cours de ses réquisitions à Écija, Cervantès aurait détourné des biens de l'Église. Un peu plus tard, en 1592, le commissaire aux vivres fut arrêté de nouveau à Castro del Río, dans la province de Cordoue pour vente illicite de blé<ref name="Babelon Laffont-Bompiani 557">Modèle:Harvsp</ref>. Il fut de nouveau emprisonné pour une courte période et accepta un emploi à Madrid : il fut affecté au recensement des impôts dans la région de Grenade<ref name="Babelon Laffont-Bompiani 557"/>.

C'est vers cette époque qu'il commença à rédiger Don Quichotte. Il eut l'idée du personnage probablement dans la prison de Séville, peut-être dans celle de Castro del Río<ref name=bvc7/>. En tout cas, selon ses dires, Modèle:Citation

La malchance poursuivit l'écrivain qui avait déposé ses avoirs chez le banquier portugais Simon Freyre, lequel fit faillite. Cervantès se retrouva de nouveau en prison à Séville de septembre à décembre 1597 où il retourna encore en 1602 et 1603<ref name="Babelon Laffont-Bompiani 557"/>.

En 1601, le roi Philippe III s'établit avec sa cour à Valladolid qui devint pour un temps la capitale de l'Espagne. Cervantès s'y installa en 1604<ref name=bvc8/> dans une maison près de l'hôpital de la résurrection qui lui inspira le décor du Colloque des chiens, et de Scipion et Berganza.

À la fin de 1604<ref name=bvc8/>, il publia la première partie de ce qui fut son chef-d'œuvre : L'Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche. Le livre fut un succès immédiat<ref name=bvc8>Modèle:Lien web</ref>. Il y raillait le goût des aventures romanesques et chevaleresques qui dominait en son temps. Cette œuvre marqua la fin du réalisme en tant qu'esthétique littéraire, créa le genre du roman moderne qui eut une très grande influence et constitue sans doute le plus bel exemple de roman picaresque. Cependant en juin de 1605<ref name=bvc8/>, Don Santiago Gaspar de Espeleta fut assassiné devant la maison de l'écrivain. On accusa Cervantès sur la base d'insinuations<ref name=bvc8/> des voisins, et sa famille fut mise à l'index. Il fut pourtant reconnu innocent<ref name="Larousse 1985 294"/>.

De retour à Madrid avec la cour, Cervantès bénéficia de la protection des ducs de Lerma, de Bejar, et de Lemos ainsi que de celle du cardinal Bernardo de Sandoval, archevêque de Tolède.

Fichier:Casacervantes valladolid lou.JPG
Maison occupée par l'écrivain à Valladolid entre 1604 et 1606 et qui pourrait coïncider avec la publication de la première édition de don Quichotte, en 1605. C'est maintenant un musée.

En 1613 parurent les Nouvelles exemplaires, un ensemble de douze récits brefs, écrits plusieurs années auparavant. Selon Jean Cassou, ce recueil de nouvelles représente le monument le plus achevé de l'œuvre narrative de Cervantès : Modèle:Citation

La critique littéraire est une constante dans l'œuvre de Cervantès. Elle apparut dans la Modèle:Langue et se poursuivit dans Don Quichotte. Il lui consacra le long poème en tercets enchaînés le Voyage au Parnasse en 1614<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

De même, dans Huit comédies et huit intermèdes, recueil de pièces de théâtre publié à Madrid en 1615, que Cervantès qualifie de « nouvelles » (œuvres nouvelles) pour les distinguer de ses œuvres du début<ref name="Laffont-Bompiani III-623">Modèle:Harvsp</ref>, le prologue présente une synthèse du théâtre espagnol depuis les origines jusqu'aux productions de Lope de Rueda et Lope de Vega. Ce recueil réunit toute la production des dernières années de l'auteur<ref name="Laffont-Bompiani III-623"/>.

La seconde partie du Don Quichotte ne parut qu'en janvier 1615 : L'Ingénieux chevalier don Quichotte de la Manche. Cette partie sortit deux ans après la parution d'une suite apocryphe signée d'un mystérieux Alonso Fernández de Avellaneda publiée cours de l'été 1614 à Tarragone, et qui s'intitulait : L'Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche, par le licencié Alonso Fernández de Avellaneda natif de Tordesillas<ref name="Babelon Laffont-Bompiani 557"/>. On n'a jamais pu identifier l'auteur de cette contrefaçon déloyale. On sait qu'Alonso Fernández de Avellaneda est le pseudonyme d'un écrivain espagnol. Les historiens ont émis plusieurs hypothèses quant au personnage qui se cachait derrière ce nom. Il pourrait s'agir de Lope de Vega, de Juan Ruiz de Alarcón y Mendoza, ou de Tirso de Molina. Un groupe d'amis de Lope est également évoqué<ref>Alain-René Lesage dansModèle:Harvsp</ref>.

Les deux parties de Don Quichotte forment une œuvre qui donne à Cervantès un statut dans l'histoire de la littérature universelle, aux côtés de Dante, Shakespeare, Rabelais et Goethe comme un auteur incontournable de la littérature occidentale. Balzac lui rendit hommage dans l'avant-propos de La Comédie humaine, où il le cita comme un de ses inspirateurs aux côtés de Goethe et Dante et dans Illusions perdues il qualifie Don Quichotte de sublime :

Modèle:Citation bloc

L'étrange inventeur, comme lui-même se nomme dans Le Voyage au Parnasse<ref name=bvc12/>, mourut à Madrid le Modèle:Date, en présentant les symptômes du diabète<ref name=bvc12>Modèle:Ouvrage</ref>. Il était alors tertiaire de l'Ordre de saint François. Il fut probablement enterré dans le couvent de cet ordre, entre les rues madrilènes Cantarranas et Lope de Vega. C'est là qu'il repose avec son épouse, sa fille et celle de Lope de Vega<ref name="Babelon Laffont-Bompiani 558">Modèle:Harvsp</ref> bien que certaines sources affirment que, Cervantès étant mort pauvre, sa dépouille fut mise en fosse commune, et est aujourd'hui perdue<ref name=reflejo>Modèle:Ouvrage</ref>.

Le roman Les Travaux de Persille et Sigismonde parut un an après la mort de l'écrivain ; sa dédicace au comte de Lemos fut signée seulement deux jours avant le décès. Ce roman grec, qui prétend concurrencer le modèle classique grec d'Héliodore, connut quelques éditions supplémentaires à son époque mais il fut oublié et effacé par le triomphe indiscutable du Don Quichotte.

Œuvres

Romans

Galatée (1584)

Fichier:Fresco Polyphemus Galatea MAN Naples 27687.jpg
Galatée et Polyphème, fresque romaine de la Maison de la Vieille Chasse à Pompéi, Musée archéologique national de Naples

Modèle:Article détaillé La Galatée fut écrite en 1584 et publiée l'année suivante à Alcalá de Henares par Blas de Robles<ref name=bvc5/> sous le titre de Modèle:LanguePremière partie de Galatée, divisée en six livres»)<ref name=bvc5/>. Le livre aurait été commencé durant la détention à Alger et seule la première des six parties annoncées fut rédigée<ref name=spanic/>.

Le livre met en scène deux pasteurs amoureux de Galatée alors que celle-ci préfère son indépendance. C'est un roman pastoral<ref name=cosmovision>Édouard Cat, s.v. Cervantes in La Grande encyclopédie, inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts vol. 10, 1886 (lire l'extrait correspondant sur cosmovisions)</ref>, genre alors classique. Le livre permet une lecture à plusieurs niveaux et plusieurs trames s’enchevêtrent<ref name=spanic/>. Cette œuvre représente une étape importante pour ce genre<ref name=bvc5/> initié au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle par Diane de Jorge de Montemayor<ref name=bvc5/> et par Diane amoureuse de Gil Polo et dont Cervantès se serait inspiré<ref name=spanic>Modèle:Lien web</ref>,<ref name=cosmovision/>. Sous la forme d’un roman pastoral, cette œuvre narrative est un prétexte à une étude de la psychologie amoureuse<ref name=spanic/>.

Plusieurs années plus tard, dans le Colloque des chiens, Cervantès, anticipant la désuétude de ce genre<ref name=cosmovision/>, moqua le roman pastoral<ref name=bvc5/> : l'ambiance bucolique, le printemps éternel et les reproches d'un amant à une femme indifférente<ref name=bvc5/>. Jean Canavaggio affirme cependant qu'il ne s'agit pas seulement d'une œuvre de jeunesse, mais qu'elle Modèle:Citation.

Cervantès affirma à deux reprises vouloir donner une seconde partie à Galatée, dans Don Quichotte, lors de l'épisode de la bibliothèque de Don Quichotte, et dans Persilès et Sigismonde : Modèle:Citation bloc

L'ingénieux hidalgo Don Quichotte de la Manche (16051615)

Modèle:Article détaillé

Fichier:Don Quichotte Honoré Daumier.jpg
Don Quichotte et Rossinante, Honoré Daumier (vers 1868)

Modèle:Langue (L'ingénieux hidalgo Don Quichotte de la Manche) est la plus célèbre des œuvres de Cervantes. La première partie fut publiée à Madrid par Juan de la Cuesta en 1605. Le même éditeur imprima la seconde partie, L'ingénieux chevalier Don Quichotte de la Manche, en 1615.

Cervantes y raconte les aventures du pauvre hidalgo Alonso Quichano, vivant dans la Manche et obsédé par les livres de chevalerie. Alors que l'époque des chevaliers est déjà révolue, il prend la décision de devenir le chevalier errant Don Quichotte, et de parcourir l’Espagne pour combattre le mal et protéger les opprimés. Il rencontre de nombreux êtres restés célèbres, Sancho Panza, paysan naïf devenu écuyer ; Rossinante son cheval famélique ; Dulcinée du Toboso, l'élue de son cœur à qui Don Quichotte jure amour et fidélité. Les auberges deviennent des châteaux, les paysannes des princesses, et les moulins à vent des géants. Aussi bien le héros que son serviteur subissent des changements complexes et des évolutions pendant le déroulement du récit.

En parodiant un genre en déclin, comme les romans de chevalerie, Cervantès créa un autre genre extrêmement vivace, le roman polyphonique. Dans ce genre, en jouant avec la fiction, se superposent les points de vue jusqu'à se confondre de manière complexe avec la réalité elle-même. À l'époque, la poésie épique pouvait aussi s'écrire en prose. Après le précédent de Lope de Vega au théâtre, peu respectueux des modèles classiques, Cervantès inscrivit son œuvre dans un réalisme<ref>Modèle:Ouvrage</ref> annoncé par une longue tradition littéraire espagnole qui avait été commencée avec Modèle:Langue, pour aller vers ce que certains qualifient déjà de « réalisme magique »<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Dès cette époque, le roman investit le réel, et fait reposer l'effort d'imagination sur les lecteurs et l'auteur<ref>Modèle:Lien web</ref> : Modèle:Citation bloc

Avec un génie créatif indubitable, il ouvrit de nouveaux chemins à partir de terrains connus qui paraissaient alors des impasses. Il dépassa la nouvelle italienne, court récit, pour créer le premier roman moderne dont l'influence et la renommée éclipsèrent le reste de l’œuvre de l'écrivain<ref name=obranarrativa>Modèle:Ouvrage</ref>. Borges considère Don Quichotte comme Modèle:Citation<ref name=influence>Modèle:Ouvrage</ref>.

Cervantès popularisa ce style en Europe où il eut plus de disciples qu'en Espagne. Le roman réaliste tout entier fut marqué par ce chef-d'œuvre qui servit de modèle à la littérature Européenne postérieure<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. L'influence de Cervantès - et en particulier du Don Quichotte - dans la littérature universelle est telle que l'espagnol est souvent nommé la « langue de Cervantès ».

Nouvelles exemplaires (1613)

Modèle:Article détaillé

Fichier:Monumento a Miguel de Cervantes - La Gitanilla.jpg
La Petite Gitane
(F. Coullaut-Valera, 1960). Détail du monument à Cervantès de la Modèle:Langue de Madrid

Modèle:Langue (Les Nouvelles exemplaires) sont un ensemble de douze nouvelles inspirées du modèle italien caractérisé par son idéalisme<ref name=obranarrativa/>. Elles sont écrites de 1590 à 1612 et publiées en 1613<ref name=obranarrativa/>. Cervantès les nomme « exemplaires » parce que c'est le premier exemple en castillan de nouvelles de ce type au caractère didactique et moral inscrit dans la narration<ref name=obranarrativa/>. C'est ce qu'il explique dans le prologue du livre :

Modèle:Citation bloc

C'est un ensemble de douze récits brefs<ref name=obranarrativa/>. Son inspiration est originale, et il tente diverses formules narratives comme la satire lucianesque (Le Colloque des chiens), le roman picaresque (Rinconete et Cortadillo), la miscelánea et le mélange de sentences et de mots d'esprits (Le Licencié Vidriera), le roman grec (L'Espagnole anglaise, L'Amant libéral), le roman policier (La Force du sang), la narration constituée sur une anagnorèse (La Petite Gitane), Le Jaloux d'Estrémadure, dont le personnage principal Cañizares est considéré comme une « figure vraiment grande » à l'instar de Don Quichotte et du Licencié de Vidriera<ref name="Laffont-Bompiani III-770">Modèle:Harvsp</ref>. Selon Jean Cassou, ce recueil de nouvelles représente le monument le plus achevé de l'œuvre narrative de Cervantès.

Les nouvelles suivantes complètent le recueil : La Tante supposée (Modèle:Langue), L'Illustre laveuse de vaisselle (Modèle:Langue), Les Deux Jeunes Filles (Modèle:Langue), Madame Cornelie (Modèle:Langue), Le Mariage trompeur (Modèle:Langue)<ref name=obranarrativa/>.

Persilès et Sigismonde, histoire septentrionale (1617)

Modèle:Article détaillé Les Travaux de Persille et Sigismonde (Modèle:Langue) est la dernière œuvre de Cervantes qui employa les deux dernières années de sa vie à l'écrire<ref name=bvc12/> sur le patron du roman grec. Il promettait de terminer ce livre au fil de ses œuvres antérieures, dans le prologue des Nouvelles exemplaires, dans le Voyage au Parnasse et dans la dédicace de la seconde partie du Don Quichotte<ref name=bvc12/>. Cervantes considérait Persilès et Sigismonde comme son chef-œuvre<ref name=jose>Modèle:Lien web</ref>. Le livre fut terminé le Modèle:Date<ref name=bvc12/>, deux jours avant sa mort et fut publié en 1617<ref name=bvc12/>.

Au lieu de n'utiliser que deux personnages centraux, Cervantès fait appel à un groupe comme fil conducteur de l'œuvre<ref name=becker/>. Sigismonde, princesse de Frise, prend pour surnom Auristelle et Persille, prince de Thulé, devient Pérandre<ref name=jose/>. Ils partent chercher auprès du Pape la légitimation de leur amour dans des aventures opposant Europe nordique et méditerranéenne<ref name=jose/>. L'histoire a pour décors les brumes nordiques où s'ajoutent des éléments fantastiques et merveilleux<ref name=jose/> qui anticipent le réalisme magique. Danièle Becker voit dans ce roman Modèle:Citation<ref name=becker>Modèle:Ouvrage</ref>. D'une certaine manière, Cervantes christianise le modèle original en utilisant le cliché de l’homo viator<ref name=bocsoa>Modèle:Ouvrage</ref> et en atteignant le point culminant à la fin de l'œuvre avec l'anagnorisis des deux amoureux, à Rome :

Modèle:Citation bloc

La structure et l'intention de ce roman sont très complexes mais supportent toutefois une interprétation satisfaisante. La dédicace au comte de Lemos date du Modèle:Date<ref name=bvc12/> soit quatre jours avant sa mort. Il cite dans sa préface quelques vers d'une ancienne romance : Modèle:Citation

Poésie

Modèle:Article détaillé

Fichier:Parnassus.jpg
Le mont Parnasse, Delphes

L'essentiel des vers de Cervantès est intégré dans des ouvrages en prose : des nouvelles et des pièces de théâtre<ref name=auteur/>. Ce sont des pièces séparées utilisées pour illustrer une circonstance particulière de la pièce de théâtre ou de la romance à laquelle ils appartiennent (enterrement, chant, commémorationModèle:Etc.)<ref name=auteur/>. Cervantès s'inspire de la poésie italienne<ref name=auteur/>. En dehors de ces textes, il existe deux œuvres narratives en vers, le Chant de Caliope, inclus dans Galatée, et le Voyage au Parnasse écrit en 1614 Modèle:Citation<ref name=bvc11>Modèle:Ouvrage</ref>. C'est un débat et une réflexion artistique où les écrivains de l'ancienne et de la nouvelle époque font un voyage littéraire au mont Parnasse pour s'y affronter.

La quasi-totalité de ces vers ont été perdus ou n'ont pas été identifiés<ref name=auteur/>. Une croyance erronée lui attribue l'invention des vers brisés. Cervantès déclare avoir composé un grand nombre de romances et disait aimer particulièrement l'une d'elles sur la jalousie. Il a participé dans les années 1580 à l'imitation des romances antiques avec d'autres grands poètes contemporains (Lope de Vega, Góngora et Quevedo). Ce mouvement est à l'origine de la « Nouvelle Romance », nommé par opposition à l'« ancienne » romance anonyme du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref name=auteur/>.

Il commence son œuvre poétique par quatre compositions dédiées aux obsèques de la Reine Isabelle de Valois<ref name=bvInfancia/>. Il écrit par la suite les poèmes Modèle:Langue, Modèle:Langue (À la mort de Fernando de Herrera) et Modèle:Langue (À L'Austriade de Juan Rufo). Son trait le plus marquant comme poète est son ton comique et satirique. Ses principales œuvres sont Un fanfaron en spatule et culotte et un sonnet Modèle:Langue dont les derniers vers restent célèbres<ref name=bc7>Modèle:Ouvrage</ref> :

Espagnol Français

<poem> Y luego, encontinente, Caló el chapeo, requirió la espada, miró al soslayo, fuese, y no hubo nada<ref name=bc7/>,<ref name="Escritor/Excretor">E. C. Graf, Escritor/Excretor: Cervantes's «Humanism» on Philip II's Tomb.</ref>. </poem>

<poem> Et après, incontinent, Il enfonça son chapeau, toucha son épée, Regarda de travers, partit, et il ne se passa rien. </poem>

Si l'intérêt littéraire premier de Cervantès va vers la poésie et le théâtre, genre qu'il n'abandonne jamais, il se sent frustré par son incapacité à n'être reconnu ni comme poète ni comme dramaturge<ref name=auteur/>. Il s'est efforcé d'être un poète, bien qu'il ait douté de ses capacités<ref name=auteur>Modèle:Ouvrage</ref>. Sa confession dans le Voyage au Parnasse<ref name=auteur/>,<ref name=esinfrontera>Modèle:Lien web</ref>, peu avant de mourir, est à l'origine de nombreuses polémiques dont il ressort que son œuvre en vers n'est pas à la hauteur de son œuvre narrative<ref name=esinfrontera/> :

Espagnol Français

<poem> Yo que siempre trabajo y me desvelo por parecer que tengo de poeta la gracia que no quiso darme el cielo<ref>Modèle:Ouvrage. Vers 24 à 27.</ref> </poem>

<poem> Moi, qui toujours travaille et suis angoissé pour paraître avoir d'un poète la grâce que le ciel ne m'a pas voulu donner </poem>

La Lettre à Mateo Vázquez ainsi que les livrets en prose Modèle:Langue, Une revendication de Don Quichotte sont des faux<ref name=sanchez>Modèle:Ouvrage</ref> écrits par l'érudit du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle Adolfo de Castro<ref name=sanchez/>.

Théâtre

Fichier:El cerco de Numancia (manuscrito).jpg
Manuscrit du Siège de Numance

Avec Luis Quiñones de Benavente et Francisco de Quevedo, Cervantès est l'un des principaux dramaturges espagnols, il a apporté une plus grande profondeur des personnages, un humour renouvelé, un meilleur projet et une transcendance du thème. Différentes interconnexions entre le monde théâtral et les narrations de Cervantès existent. Par exemple, le thème initial du « vieux jaloux » apparaît également dans Le Jaloux d'Estrémadure des Nouvelles exemplaires. Le personnage de Sancho Panza est repris dans l’Élection des maires de Daganzo, où le protagoniste est un fin dégustateur de vin, comme l'est l'écuyer de Don Quichotte. Le thème baroque de l'apparence et de la réalité est présent dans Le Retable des merveilles où Cervantès adapte le conte médiéval Le roi est nu de Don Juan Manuel en lui donnant un contenu social.

Le Juge des divorces, comme nombre de ses pièces, est autobiographique par certains de ses aspects. Cervantès arrive à la conclusion que Modèle:Citation. Pour écrire ses intermèdes, Cervantes utilise aussi bien la prose que les vers. Les pièces importantes du théâtre de Cervantès ont été injustement mal appréciées et peu représentées<ref name=bvc10>Modèle:Ouvrage</ref>.

Modèle:Citation bloc

Les réticences de Cervantès aux comédies du style de Lope de Vega alors en vogue ne sont probablement pas étrangères à cet état de fait<ref name=bvc10/>. Les professionnels du spectacle refusent de mettre à leurs affiches les pièces de Cervantès, qu'ils jugent être Modèle:Citation<ref name=bvc10/>. Cervantès le confesse dans ses Huit comédies et huit intermèdes : Modèle:Citation bloc

Il opte par la suite pour se passer de comédiens et publie ses pièces sans les représenter<ref name=bvc10/>, comme il l'indique le Modèle:Date dans son supplément au Parnasse<ref name=bvc10/>.

Le Siège de Numance est la plus aboutie des imitations de tragédies classiques en espagnol<ref name=obrateatro>Modèle:Lien web</ref> et a cependant reçu un bon accueil. La mise en scène du patriotisme, du sacrifice collectif face au général Scipion l'Africain, de la faim comme souffrance existentielle et les prophéties d'un avenir glorieux à l'Espagne ont sans doute joué un rôle dans cette reconnaissance bien que d'autres pièces oubliées mettent également en valeur ce patriotisme, comme La Conquête de Jérusalem récemment redécouverte<ref name=arata/>.

De ses autres pièces, beaucoup font référence à sa captivité à Alger. Cervantès a réuni ses œuvres non représentées dans Huit comédies et huit intermèdes jamais représentés. Ce recueil de pièces de théâtre est publié à Madrid en 1615 à titre posthume<ref name="Laffont-Bompiani III-625">Modèle:Harvsp</ref>. Il réunit toute la production des dernières années de l'auteur. Des œuvres manuscrites sont également conservées : La Vie à Alger, Le Gaillard espagnol, La Grande Sultane, Les Bagnes d'Alger<ref name="Laffont-Bompiani III-625"/>.

La majorité des pièces sont aujourd'hui perdues. Seules restent Le Siège de Numance et La Vie à Alger. On attribue également à Cervantès : Les Deux bavards, La Prison de Séville, L'Hôpital des pourris, L'Intermède de romances<ref name="Laffont-Bompiani III-625"/>. Son théâtre a été traduit pour la première fois en 1862 par Alphonse Royer. Le Voyage au Parnasse a été traduit par Joseph-Michel Guardia en 1864.

Œuvres perdues et attribuées

Fichier:Cervantes of Nafpaktos.JPG
Statue à Cervantes à Naupacte, Grèce, où s'est déroulée la bataille de Lepante

Cervantès mentionne diverses œuvres en cours de rédaction ou qu'il pensait écrire. Parmi eux, se trouvent la deuxième partie de Galatée, Le Fameux Bernardo (probablement un livre de chevalerie autour de Bernardo del Carpio) et Les Semaines du jardin<ref name=bvc12/>. Il est également possible qu'il ait pensé écrire une suite à Belianis de Grèce.

Cervantès cite des pièces de théâtre qui ont été représentées mais qui sont aujourd'hui perdues. C'est le cas de La Grande Turque, La Bataille navale, Jérusalem, Amaranta ou celle de mai, Le Bois amoureux, L'Unique, La Bizarre Arsinda et La Confuse. Cette dernière figure au répertoire de Juan Acacio jusqu'en 1627. Cervantès cite également une comédie : Le Traité de Constantinople et la mort de Sélim.

Plusieurs œuvres nous sont parvenues et sont attribuées à Cervantès, sans avoir de preuve définitive. Parmi les plus connues, se trouve La Tante supposée<ref name=bvcAttri>Modèle:Ouvrage</ref> dont la narration et le style la rapprochent des Nouvelles exemplaires. Le Dialogue entre Cilène et Sélane sur la vie paysanne est également attribué à Cervantès et on suppose qu'il s'agit d'un fragment d'une pièce perdue : Les Semaines du jardin'<ref name=bvcAttri/>.

La Topographie et histoire générale d'Alger constitue un cas particulier. Cette œuvre est éditée en 1612 à Valladolid, et on sait que le signataire, frère Diego de Haedo abbé de Fromista, n'en est pas l'auteur. Le livre a été écrit par un ami de Cervantès, le religieux portugais Antonio de Sosa alors qu'ils étaient ensemble en détention à Alger, entre 1577 et 1581<ref name="bv4"/>. Ainsi, Sosa a été le premier biographe de Cervantes ; son récit de l’épisode de la grotte où il décrit la seconde tentative d'évasion de l'écrivain figure dans le Dialogue des martyrs d'Alger.

En 1992, l'hispaniste italien Stefano Arata publie le texte d'un manuscrit d'une pièce de théâtre : La Conquête de Jérusalem par Godofre de Bullon. Dans l'article qu'Arata publie en même temps que la pièce, il affirme avoir retrouvé la pièce Jérusalem de Cervantès<ref name=arata>Modèle:Ouvrage</ref>. D'autres études sont publiées en 1997 puis en 2010 et concluent dans le même sens<ref>Modèle:Article</ref>. Depuis, la pièce est effectivement attribuée à l'écrivain espagnol. Les éditions Modèle:Langue en font une première publication critique en 2009 avec la mention Œuvre attribuée à Cervantès.

Postérité

Hommages et institutions

Signe de la place emblématique que Cervantès occupe dans la culture espagnole et hispanophone, l'espagnol est couramment désigné par la périphrase Modèle:Citation, au même titre que, par exemple, l’allemand est Modèle:Citation, l’anglais Modèle:Citation, le français Modèle:Citation et l’italien Modèle:Citation.

De nombreux prix, sculptures, bâtiments et institutions gardent la mémoire de Cervantès. Cinq « maisons de Cervantès » peuvent se visiter à Valladolid<ref>visite virtuelle de la casa de Cervantès à Valladolid</ref>, à Madrid, à Vélez-Málaga et à Cartagène. À Alger, la grotte de Cervantes où il a trouvé refuge lors d'une de ses tentatives d'évasion fait aujourd'hui partie d'un jardin public.

Le plus important des prix de littérature en castillan est le prix Miguel de Cervantes. Le trophée Cervantès<ref>Modèle:Lien web</ref> est, en football, un tournoi amical qui se déroule dans sa ville de naissance, Alcalá de Henares.

L'Institut Cervantes assure la promotion et l'enseignement de la langue espagnole de par le monde. Il existe au moins quatorze théâtres à son nom dans cinq pays différents. Onze sont en Espagne (Almería, Malaga, Alcalá de Henares, Modèle:Lien, Béjar, Salamanque, Jaén, Murcia, Petrel, Ségovie, Valladolid), les autres sont au Mexique (México, Guanajuato), au Maroc (Tanger), au Chili (Putaendo) et en Argentine (Buenos Aires).

Fichier:Calle de Cervantes (Madrid).jpg
Rue Cervantès, à Madrid.

De nombreux monuments en hommage à Cervantès ont été érigés dans toute l'Espagne. Son village, Alcalá de Henares, accueille une statue sur la place Cervantès. Madrid lui dédie divers monuments : un ensemble monumental sur la place d'Espagne<ref>Modèle:Lien web</ref>, une sculpture sur la Modèle:Langue et une autre à la Bibliothèque nationale d'Espagne et enfin une dernière sur la place où a eu lieu son enterrement. Valladolid accueille une autre statue de l'écrivain.

De nombreux instituts, dans divers domaines, ont pris le nom de l'écrivain. On compte parmi eux des collèges et lycées<ref group=alpha>Notamment en France, à Rouen et Vernon</ref> dans de nombreux pays, des facultés de lettres<ref group=alpha>Par exemple, l'Modèle:Lien web</ref>, des bibliothèques, des cinémas Art et Essai, une revue littéraire (qui édite de 1916 à 1920) et un centre médical dans sa ville de naissance. De très nombreuses villes de par le monde ont nommé des rues, places ou avenues d'après l'auteur du Don Quichotte. La « Semaine Cervantès<ref>Modèle:Lien web</ref> » est une fête célébrée dans diverses villes espagnoles alors que le « festival Cervantès<ref>Modèle:Lien web</ref> » est organisé chaque année par l'état mexicain de Guanajuato.

Trois navires ont été baptisés de son nom : un destroyer argentin<ref>Modèle:Lien web</ref> (1925-1961), un croiseur espagnol<ref>Modèle:Lien web</ref> (1929-1964) et une brigantine construite en 1885 et utilisée aujourd'hui comme navire-école<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Depuis 1999, les pièces en euro de l'Espagne de 10, 20 et 50 centimes sont dédiés à Cervantès dont le portrait est affiché sur l'avers.

Œuvres inspirées par le personnage

La Jeunesse de Cervantès, œuvre musicale pour orchestre réduit, composée par Paul Ladmirault.

Son visage, d'après le portrait présumé de Juan de Jaúregui, figure sur les pièces de 10, 20 et Modèle:Unité d'euro espagnoles.

Plus récemment, un roman ayant pour sujet l'épisode de la vie de Cervantès chez les barbaresques a été publié par Olivier Weber<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Œuvres inspirées de son théâtre

Le Siège de Numance (Modèle:Langue), tragédie en quatre actes et en vers écrite à Madrid entre 1581 et 1583, imprimée seulement en 1784<ref name="Laffont-Bompiani IV-817"/>. Elle a donné lieu à de nombreuses imitations. Lope de Vega en a tiré La Sainte Ligue en 1600, Francisco Mosquera de Barnuevo en a fait un poème La Numancia ou La Numantina en 1612<ref>Modèle:Lien web</ref> dans lequel pas une fois il ne fait référence à son illustre prédécesseur<ref name="Laffont-Bompiani IV-818">Modèle:Harvsp</ref>. Rolas Zorrilla l'a reproduite dans deux comédies : Numancia cercada et Numancia destruida. Une nouvelle imitation de Lopez de Sedano a vu le jour en 1771 : Cerco y ruina de Numancia. En 1775, Ignacio López de Ayala qui a présenté une Numancia destruida. En 1813, Antonio Sabiñón a repris la pièce sous le titre Numancia, tragedia española

Œuvres inspirées par Don Quichotte

Modèle:Article détaillé

Don Quichotte est le modèle de nombreuses œuvres signées par d'autres auteurs que Cervantès. Du vivant de Cervantès, une première suite une suite apocryphe des aventures de don Quichotte est publiée et est attribuée à Avellaneda. Le célèbre hidalgo est cité également dans de nombreuses œuvres littéraires, musicales, peintures et sculptures.

En 2008, l'artiste québécoise d'origine new-yorkaise Dulcinée Langfelder crée une œuvre inspirée de Don Quichotte : La Complainte de Dulcinée<ref>Modèle:Article</ref>.

Sa sépulture

Quatre siècles après la mort de l'écrivain, la mairie de Madrid a décidé de financer, en 2014, des recherches à l'aide du géoradar et de la thermographie infrarouge pour retrouver sa dépouille dans le quartier des Lettres (Barrio de las Letras) dans le centre de Madrid, car sa sépulture s'est perdue au fil des ans et des travaux d'agrandissement de l'église des Trinitaires et du couvent attenant<ref>Convento de las trinitarias, sur le site monument-tracker.com, consulté le 11 mars 2014.</ref>,<ref>A la recherche des restes de Cervantès dans un couvent de Madrid, sur le site fr.reuters.com, consulté le 16 mars 2014.</ref>. L'équipe de scientifiques espagnols a commencé ses recherches fin avril<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Operación ‘encontrar a Cervantes’, sur le site cultura.elpais.com, consulté le 28 avril 2014.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Si encontramos los restos de Cervantes, serán analizados en la UPV, Deia, consulté le Modèle:Date-.</ref>.

Début Modèle:Date-, Modèle:Nobr contenant des ossements ont été explorées, ainsi qu'une crypte contenant Modèle:Nobr. L'équipe de Modèle:Nobr légistes continue les études des ossements trouvés<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Halladas cuatro zonas con restos óseos en el convento donde se busca a Cervantes, sur le site cultura.elpais.com, consulté le Modèle:Date-.</ref>.

Début 2015, l'équipe scientifique constituée de Modèle:Nobr (architecte, géomètre, médecin-légiste, anthropologue légiste, expert en identification d'ADN) continue les analyses. Sont particulièrement examinés les restes trouvés dans la crypte et qui pourraient les relier à Cervantès : les os d'un sexagénaire, presque édenté, avec atrophie de la main gauche, à la suite des blessures subies lors de la bataille de Lépante, ainsi que des blessures à la poitrine, à la suite d'impacts d'arquebuse<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}El Mundo - La búsqueda de los restos de Cervantes, sur le site elmundo.es, consulté le 16 janvier 2015.</ref>. Le Modèle:Date, ont été découverts les restes d'un cercueil, marqué des initiales « MC », qui laisse beaucoup d'espoirs à l'équipe scientifique. Cependant, les chercheurs ont rencontré des difficultés supplémentaires, car ils ont découvert dans les niches beaucoup plus de sépultures que prévu<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Lanacion.com - Siguen los estudios para confirmar si los restos son de Cervantes, sur le site lanacion.com.ar, consulté le 30 janvier 2015.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}La búsqueda de Cervantes, El País, consulté le 30 janvier 2015.</ref>.

Le Modèle:Date-, les restes de Miguel de Cervantès auraient été identifiés<ref>Modèle:Lien web.</ref>

Notes et références

Traductions et notes

Modèle:Traduction/Référence Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Voir aussi

Modèle:Autres projets Modèle:Catégorie principale

Bibliographie

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Dictionnaires consultés

Bibliographie en espagnol

Bibliographie en français

Romans sur la vie de Cervantès

Cinéma

Articles connexes

Liens externes

Bases de données et dictionnaires

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