Maxime Weygand

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2

Maxime Weygand, né à Bruxelles le Modèle:Date de naissance et mort à Paris le Modèle:Date de décès, est un général français, grand-croix de la Légion d'honneur, médaillé militaire et membre de l'Académie française. Il joue un rôle important lors des deux guerres mondiales.

Bras droit du maréchal Foch à la fin de la Première Guerre mondiale, il est notamment chargé, le Modèle:Date, de lire les conditions de l'Armistice dans la clairière de Rethondes à la délégation allemande.

Nommé le Modèle:Date, par le président du Conseil Paul Reynaud, commandant en chef de l'armée française en remplacement du général Gamelin, il ne peut pas empêcher la défaite lors de la bataille de France. Il est alors le premier à se déclarer partisan d'un armistice (comme lors de la Première Guerre mondiale) avec l'Allemagne alors que le président du Conseil et d'autres membres du gouvernement sont partisans d'abandonner le territoire métropolitain et de poursuivre la lutte depuis l'Afrique du Nord avec les Britanniques.

Le Modèle:Date-, il devient ministre de la Guerre du gouvernement Pétain, prépare l'armistice, signé le Modèle:Date-, puis participe durant deux mois au gouvernement de Vichy, avant d'être nommé, le Modèle:Date, délégué général pour l'Afrique du Nord. Il réorganise l'armée d'Afrique en vue de la reprise des combats. Rappelé et relevé par Pétain de son commandement en Modèle:Date sous la pression allemande, il est assigné à résidence dans une villa en Provence.

Arrêté par la Gestapo la veille de l'invasion de la zone libre par les Allemands le Modèle:Date, il est incarcéré en Allemagne et interné jusqu'à la fin de la guerre. Arrêté à son retour d'Allemagne, accusé de haute trahison et emprisonné par le Gouvernement provisoire de la République française dirigé par le général de Gaulle, il bénéficie d'un non-lieu en 1948. Il se fait le défenseur de la mémoire du maréchal Pétain et soutient les partisans de l'Algérie française pendant la guerre d'Algérie.

Mystère de sa naissance

Fichier:Maxime Weygand enfant - Le général en médaillon.jpg
Maxime Weygand enfant (adulte en médaillon).
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Maxime Weygand enfant.

Weygand est né le Modèle:Date- à Bruxelles, de parents inconnus. C'est le médecin accoucheur, le docteur Laussedat, qui, deux jours plus tard, déclara à l'état civil la naissance de l'enfant, répondant au prénom de Maxime.

Selon certaines sources et rumeurs diverses, nées après la Grande Guerre<ref>Albert Duchesne, ouvrage cité ci-dessous, p. 438, Comment et quand est née la légende Weygand ? : aucune allusion à une naissance princière ou royale n'existe avant la fin de la Grande Guerre. La légende proviendrait simplement des circonstances curieuses de sa naissance, et de la quasi paronymie entre les noms Vaughan (qui était le nom de Blanche Delacroix, dite la baronne de Vaughan, maîtresse de Léopold II que ce dernier épousa religieusement sur son lit de mort) et Weygand, d'autant que celui-ci se prononce Végand en France.</ref>, il serait le fils illégitime de l'impératrice Charlotte du Mexique, fille du roi des Belges Modèle:Souverain2, et du colonel (et futur général) Alfred van der Smissen (1823-1895), commandant du corps d'armée belge qui avait accompagné les troupes françaises du maréchal Bazaine lors de l'expédition au Mexique sous le Second Empire. Cette thèse est étudiée parmi d'autres par Dominique Paoli<ref>Dominique Paoli, Maxime ou le secret Weygand, Éditions Racine, Bruxelles, 2003 Modèle:ISBN.</ref>. Pour conforter cette hypothétique filiation, d'aucuns font remarquer la ressemblance frappante entre Van der Smissen et Weygand adulte, comme cela apparaît lorsque l'on confronte leurs deux photographies, ainsi qu'elles furent présentées dans une émission de télévision d'Alain Decaux. C'est aussi l'opinion du journaliste spécialisé en histoire André Castelot à qui le roi des Belges Modèle:Souverain2 a déclaré Modèle:Citation<ref>Maximiliano y Carlotta, Mexico 1987.</ref>. Notons cependant que l'impératrice Charlotte n'est revenue en Belgique qu'en juillet 1867, soit bien après la déclaration de naissance de Maxime en janvier 1867<ref>Albert Duchesne, De qui le général Weygand était-il le fils ? (note critique), dans Revue belge de Philologie et d'Histoire, 1970, 48-2, page 420, à lire en ligne sur Persée [1].</ref>, ce qui rend cette hypothèse d'une maternité de l'impératrice Charlotte quasi impossible.

Le général de Gaulle, quant à lui, ne se privait pas de relier la naissance de Weygand à l'expédition du Mexique. Ainsi, lors d'un conseil des ministres où était préparée la visite officielle au Mexique du général de Gaulle, le ministre des Armées Pierre Messmer annonça que la France allait restituer à ce pays les fanions de l'armée mexicaine pris au moment de l'expédition du Mexique sous Modèle:Souverain2, en déclarant à ce sujet que cette guerre n'avait rien rapporté à la France. Le général l'interrompit et lui dit : Modèle:Citation<ref>Raymond Tournoux, Pétain et de Gaulle, Paris, éd. Plon 1960 Modèle:P.275 (voir aussi du même auteur Pétain et la France, La Seconde Guerre mondiale, 1980).</ref>. Mais ce n'est là que la preuve que le général de Gaulle avait entendu parler des rumeurs sur la naissance de Weygand, non qu'il disposait de preuves à ce sujet.

Selon une autre thèse, celle de Charles Fouvez, qui a publié en 1967 Le Mystère Weygand aux éditions de La Table Ronde, il serait le fils illégitime du roi des Belges Modèle:Souverain2. Bien qu'aucune preuve formelle ne soit apportée, il existerait un faisceau d'indices formant, d'après cet auteur, des quasi-preuves. Dans le périodique Histoire pour tous Modèle:N° d'Modèle:Date-, l'auteur confirme sa conviction sur la base du courrier reçu par lui<ref>Pour Albert Duchesne, op. cit., p. 422, il n'y a dans ce courrier que des "on-dit" car il s’agit d’une lettre, datée de Nîmes, du 19 mars 1968, appartenant à M. Ch. Fouvez à qui la lettre a été adressée par M. J. Gaultier. D’après cette lettre, l’oncle défunt d’un certain M. Jean Gaultier, qui était apparenté à la famille de Joachim Murat, aurait rencontré Weygand vers 1906 chez la comtesse de Flandre, et celle-ci lui aurait confirmé la maternité de sa belle-sœur, tout en taisant le nom du père !. Aucune crédibilité ne peut donc être attachée à une telle lettre.</ref> après la publication de son livre. De plus, d'après Fouvez, la mère de Weygand serait la comtesse Kosakowska, épouse d'un aristocrate russe d'origine lituanienne.

Selon Bernard Destremau, auteur d'une biographie de Weygand à la fin des années 1980, trois hypothèses seraient principalement à retenir :

  • La plus probante pour l'auteur s'appuie sur la confidence, déjà faite à André Castelot, par le roi des Belges Modèle:Souverain2, suivant laquelle Maxime Weygand serait bien le fils du colonel van der Smissen et de l'impératrice Charlotte du Mexique. Cette possibilité est rendue plausible par la très grande ressemblance entre Weygand et van der Smissen<ref>Page présentant, parmi d'autres, le colonel van der Smissen photographié par Ghémar frères, page présentant un livre sur Weygand avec ce dernier en couverture.</ref> et a été soutenue par Dominique Paoli dans son livre Maxime ou le secret Weygand (Bruxelles, 2003). Depuis lors, Dominique Paoli a reconnu que cette thèse était erronée<ref>Voyez l'article de Christian Laporte, dans le journal La Libre Belgique du 16 décembre 2008 sous le lien [2].</ref>. Pour mieux approcher le problème, il faut savoir que le colonel van der Smissen commandait le corps militaire belge au Mexique. Cette unité avait été jointe aux forces françaises envoyées par l'empereur des Français Modèle:Napoléon III. Celui-ci voulait profiter de l'installation d'un nouveau régime au Mexique pour y étendre l'influence française en soutenant le nouvel empereur du Mexique, l'Autrichien Maximilien. L'épouse de celui-ci étant la fille du roi des Belges Modèle:Souverain-, ce dernier joignit des forces belges à l'expédition française, peut-être dans le cadre d'ambitions coloniales qu'il avait déjà tenté d'orienter vers la Colombie. C'est après avoir exercé un commandement dans plusieurs batailles, dont la victoire de Loma, que van der Smissen devint l'aide de camp de l'impératrice Charlotte. Cette thèse ne pourrait cependant pas être soutenue si l'on sait que l'enfant est né à Bruxelles plus de six mois avant le retour de l'impératrice Charlotte en Belgique ;
  • une autre hypothèse, évoquée par Dominique Paoli, maintient la paternité de van der Smissen, mais pense que la mère serait peut-être Mélanie Zichy-Metternich (1832-1919), fille du prince de Metternich<ref>Article « Qui furent les parents de Maxime Weygand ? » basé sur le livre de Dominique Paoli, Modèle:Date-, sur dhnet.be.</ref> ;
  • une autre rumeur impliquerait toujours l'impératrice Charlotte, mais cette fois-ci avec un médecin mexicain d'origine indienne, ce qui pourrait être illustré par un certain type physique aux yeux légèrement bridés qui s'accentua avec l'âge chez Weygand. Mais van der Smissen présentait également cette caractéristique.

L'amiral Philippe de Gaulle reprend l'hypothèse de son père Charles de Gaulle qui présume que Weygand est le fils de l'empereur du Mexique Maximilien et d'une Mexicaine, recueilli au premier âge par Léopold II de Belgique puis confié au docteur Weygand<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Thèse erronée puisqu'il n'existe pas de docteur Weygand.

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David de Léon Cohen en 1879.

Enfin, la thèse de l'historien<ref>Albert Duchesne, historien, fut conservateur au Musée royal de l'Armée et de l'Histoire militaire de Bruxelles de 1945 à 1977 et écrivit plusieurs études en relation avec l'histoire militaire du Royaume de Belgique.</ref> Albert Duchesne<ref>Gilbert Bloch, Jacques Denimal, Les curieux débuts (1885 - 1888) de la carrière du futur général Weygand, dans Revue belge d'histoire militaire, XXXI - 1/2, mars - juin 1995, pages 1 à 42.</ref> fort bien étayée en fait et en droit - et la moins romanesque puisqu'elle n'implique aucune ascendance royale ou princière - fait de Maxime Weygand le fils de David de Léon Cohen, important négociant juif résidant à Marseille, et de sa maîtresse Thérèse Denimal<ref>Albert Duchesne, Le mystère Weygand enfin résolu, dans Historama, octobre 1984, pages 33 à 39, ainsi que Albert Duchesne, De qui le général Weygand était-il le fils ? (note critique), dans Revue belge de Philologie et d'Histoire, 1970, 48-2, pages 416 à 455, à lire en ligne sur Persée [3].</ref>. Le père de Maxime était déjà marié lors de la conception de Maxime et avait eu une fille de sa première épouse. Maxime n'aurait donc pas pu être reconnu ou légitimé par ses parents lors de leur mariage<ref>Le divorce était interdit en France jusqu'à la loi Naquet de 1884 et David de Léon Cohen n'aurait pas pu divorcer de sa première épouse avant cette loi et épouser plus rapidement sa seconde épouse.</ref> en 1885 car la législation française de l'époque ne permettait la révélation légale d'une filiation adultérine que dans des cas extrêmement limités. La législation belge, car Maxime avait alors la nationalité belge, était encore plus stricte sur ce point. Notons aussi que la loi française du 15 décembre 1904, loi bien postérieure au mariage de ses parents, supprima le concept d'interdiction de mariage entre les personnes ayant pratiqué l'adultère. La révélation de la naissance de l'enfant adultérin qu'était Maxime, même bien après le mariage de David de Léon Cohen<ref>Mentionnons aussi que David de Léon Cohen, notable israélite, membre du consistoire de Marseille, ne désirait peut-être pas non plus, pour des raisons de convenance religieuse, afficher un mariage exogame. Ainsi, comme l’écrit Lucienne Germain, en 1990, dans « Le couple interdit » [4], il faut rappeler brièvement la position religieuse traditionnelle sur la question. Dénoncé dès l’Antiquité comme le symbole des « abominations de Canaan », le mariage exogame est sévèrement condamné par les textes canoniques juifs. Les règles matrimoniales codifiées par le Deutéronome excluent toute possibilité d’union exogamique pour les membres de la maison d’Israël : « Ne t’allie avec aucun d’eux : ta fille, ne la donne pas à son fils et sa fille n’en fait pas l’épouse du tien. Car elle détacherait ton fils de Moi et ils adoreraient des divinités étrangères ».</ref> et de Thérèse Denimal, aurait pu avoir pour effet d'invalider juridiquement leur union. Des considérations d'ordre juridique empêchaient ainsi Maxime de bénéficier d'une reconnaissance légale par ses parents biologiques. Par ailleurs, un certain antisémitisme latent à l'époque aurait pu aussi entraver la carrière du brillant jeune militaire qu'était Maxime s'il apparaissait que son père était Juif. L'affaire Dreyfus illustra tristement quelques années plus tard cet état d'esprit qui pouvait avoir de lourdes conséquences pour le jeune officier. Enfin, pour ne pas gêner son avancement dans sa carrière militaire, et afin qu'il puisse prendre son avancement dans un régiment français dès sa sortie de Saumur, la naturalisation du jeune Maxime ne suffisait pas. C'est pourquoi lorsque François Joseph Weygand, comptable, employé de la firme Cohen à Marseille, reconnut le 18 octobre 1888 Maxime pour son fils naturel, ce dernier fut alors considéré comme Français de naissance.

Maxime est confié peu après sa naissance à une nourrice, Modèle:Mme<ref>Gilbert Bloch, Jacques Denimal, Les curieux débuts...  : Virginie Saget, de 1868 à 1873, est logée à Marseille.</ref>, qui l'élève jusqu'à l'âge de six ans à Marseille, 45 rue Cherchell, dans une maison qui appartient à David de Léon Cohen et qui jouxte l'immeuble où il a son domicile et ses bureaux. Maxime devient le pupille de David de Léon Cohen qui payera sa pension et les frais de l'école de Saint-Cyr (et non la légation belge à Paris ou le roi Léopold II par un quelconque intermédiaire). Cependant, les Mémoires de Maxime Weygand restent totalement silencieux sur ses tuteurs, alors qu'il rend longuement hommage à sa gouvernante et à l’aumônier de son lycée, qui lui ont insufflé sa foi catholique.

Une certaine Hortense Denimal, épouse de Félix Vandievoet<ref group ="Note">Hortense Joséphine Denimal, blanchisseuse de linge, née à Cambrai le Modèle:Date-, fille de Constant Joseph Denimal, jardinier et de Marie Barbe Joséphine Dumont domiciliée à Courbevoie avait épousé à Bruxelles en premières noces le Modèle:Date- et alors qu'il était déjà gravement malade, Emmanuel Félix Vandievoet (son prénom usuel était Félix), carrossier, né à Bruxelles le 1er mars 1823, fils de Joseph Van Dievoet, carrossier, et de Marie Thérèse Joseph Schalier, et issu d'une modeste famille ouvrière bruxelloise qui de charrons étaient devenus carrossiers rue de Schaerbeek, décédé à Bruxelles le Modèle:Date- à Modèle:Nobr et enterré dans le caveau de cette famille de carrossiers à Bruxelles. Lors de leur mariage, ils reconnurent Henriette Louise Constance Van Dievoet, née à Paris le 11 janvier 1846. Hortense Denimal, devenue veuve quelques jours après son mariage, et alors blanchisseuse de linge, se remariera, près de dix ans plus tard, à Saint-Josse-ten-Noode le 2 avril 1857, à Jean Joseph Leroy ou Le Roy, employé, sabotier en 1884, domicilié à Saint-Josse-ten-Noode, né à Bruxelles le Modèle:Date-, fils de Jean Joseph Leroy, sellier, et de Jeanne Catherine Heynen, blanchisseuse de linge.</ref>, est citée à plusieurs reprises dans le livre de Dominique Paoli, Maxime ou le secret Weygand (Bruxelles, 2003). Cette Hortense Denimal était la fille de Constant Joseph Denimal, qui fut durant plusieurs années jardinier et horticulteur à Bruxelles, Saint-Josse-ten-Noode et à Schaerbeek, au moins de 1816 à 1843, et de Marie Barbe Joséphine Dumont. Or Hortense Denimal avait, à un certain moment, recueilli chez elle un enfant du nom de Maxime dit de Nimal, qui n'était autre que le futur général Weygand. Elle était en effet la sœur de Thérèse Denimal, ayant vécu à Bruxelles, et née à Saint-Josse-ten-Noode en 1837, qui était la compagne puis l'épouse de David de Léon Cohen, tuteur légal de Maxime de Nimal futur général Weygand. Que le petit Maxime ait été confié quelque temps à Hortense Denimal, qui vivait plus que modestement dans des logements successifs très médiocres de la région de Bruxelles, affaiblit certes l'idée d'une naissance de haute extraction de l'enfant.

Débuts militaires

[[Fichier:Maxime Weygand jeune officier.jpg|vignette|gauche|Le jeune officier Maxime Weygand, en uniforme du [[30e régiment de dragons|Modèle:30e de dragons]], entre 1891 et 1893.]] Après des études effectuées au collège des Frères de Marie en 1874 - 1875<ref>Albert Duchesne, op. cit. page 433, note 5.</ref>, au lycée Michelet à Vanves, au lycée Thiers à Marseille, au lycée Louis-le-Grand puis au lycée Henri-IV à Paris, c'est sous le nom de Maxime de Nimal<ref group ="Note">de Nimal, pseudonyme qui n'est autre qu'une légère modification de Denimal, nom de jeune fille de sa tutrice, l'épouse de M. Cohen.</ref> qu'il est reçu en 1885 à l’École militaire de Saint-Cyr comme élève à titre étranger (Belge). Il fait partie de la promotion de l'Annam (1885-1887). il est classé vingtième de sa promotion lorsque sa formation s'achève en 1887. Il choisit la cavalerie et intègre, toujours à titre étranger, l'École de cavalerie de Saumur. Il la quitte le Modèle:Date-, Modèle:N° sur Modèle:Nobr. Il est affecté avec le grade de sous-lieutenant au [[4e régiment de dragons|Modèle:4e de dragons]], à Chambéry, en Savoie, sous les ordres du capitaine Alain Pierre Touzet du Vigier<ref group="Note">Alain Pierre Touzet du Vigier est le père de Jean Touzet du Vigier (1888-1980) qui était sous les ordres du capitaine de Gaulle en Pologne en 1920 au sein de la mission militaire française, et futur général lors de la Seconde Guerre mondiale. Il s'avère qu'en 1920, Weygand, alors général, était également en Pologne, mais dans le cadre de la mission diplomatique interalliée (présente quant à elle sur une très courte durée).</ref>.

Peu de temps après, le Modèle:Date-, Maxime de Nimal est reconnu comme son fils naturel par François-Joseph Weygand (1846-1915), issu d'une vieille famille alsacienne de Rhinau, employé comptable chez David de Léon Cohen. Cet acte de reconnaissance dote le jeune homme du nom de Weygand et lui permet, selon son vœu, d'acquérir presque aussitôt la nationalité française (le décret de naturalisation intervient en effet le Modèle:Date- qui suit). Maxime n'aura cependant jamais, par la suite, de relations personnelles avec ce père purement formel.

Sa carrière militaire va se poursuivre dès lors à Chambéry, Saint-Étienne, Lunéville, Saumur, Niort et Nancy.

Lieutenant en 1891, il est nommé capitaine en Modèle:Date-. Il choisit à cette époque de ne pas préparer l’École de guerre, en invoquant sa volonté de rester au contact de ses hommes.

Au moment de l’affaire Dreyfus, il se signale comme antidreyfusard en participant, en 1898, à la souscription nationale ouverte par le journal antisémite, La Libre Parole, d'Édouard Drumont, au profit de la veuve de l'auteur du faux document, le colonel Henry<ref>Pierre Quillard, Le monument Henry – Liste des souscripteurs classés méthodiquement et selon l'ordre alphabétique, éd. Pierre-Victor Stock, Paris, 1899, Modèle:Chap.« L'Armée », page 3 (vue 17 sur 718) : « Weygand, capitaine au Modèle:9e » ; Modèle:Pdf Modèle:Lire en ligne ; 18 listes publiées par La Libre Parole, entre le Modèle:Date- et le Modèle:Date-.</ref>, qui s'était suicidé lorsque fut révélée sa falsification du bordereau accusant Dreyfus. Cette entreprise vaut d'ailleurs à Weygand l'unique sanction qu'il ait jamais subie : quatre jours d'arrêt simple, infligés sur l'ordre du ministre de la Guerre, Charles de Freycinet, Modèle:Citation.

Deux années plus tard, le Modèle:Date-, alors qu'il est capitaine au [[9e régiment de dragons (France)|Modèle:9e de dragons]] à Vitry-le-François, il épouse à Noyon, dans l'Oise, Marie-Renée-Joséphine de Forsanz (1876-1961), qui n'est autre que la fille du colonel commandant ce régiment, Raoul de Forsanz (1845-1914). Le couple aura deux fils : Édouard Weygand (1901-1987), qui deviendra plus tard industriel, père de six enfants, puis Jacques (1905-1970), qui, suivant l'exemple de son père, se destinera tout d'abord à la carrière des armes<ref group ="Note">Saint-Cyrien, Jacques Weygand atteindra le grade de chef d'escadron mais quittera l'armée après la Libération.</ref>.

De 1902 à 1907 et de 1910 à 1912, périodes pendant lesquelles il est promu chef d'escadron (Modèle:Date-) puis lieutenant-colonel (Modèle:Date-), Maxime Weygand est instructeur à l'École de cavalerie de Saumur. En 1913, il est fait chevalier de la Légion d'honneur et entre au Centre des hautes études militaires, où le général Joffre le remarque.

Première Guerre mondiale

Fichier:Le Pays de France n° 209 - 17 octobre 1918 - Maxime Weygand.jpg
Le général Weygand
(Le Pays de France, Modèle:Date).

Au début de la Première Guerre mondiale, Weygand est lieutenant-colonel et commandant en second du [[5e régiment de hussards|Modèle:5e de hussards]], à Nancy, avec lequel il participe à la défaite de Morhange. Cependant, à la suite de la rapide réorganisation du commandement français voulue par le général Joffre pour éviter une probable débâcle, il est promu colonel le Modèle:Date et nommé aussitôt chef d'état-major à la [[9e armée (France)|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IXe{{#if:|  }} }} armée]]. Promu général de brigade le Modèle:Date, il remplit les mêmes fonctions au groupe des armées du Nord puis au groupement du général Foch et est enfin adjoint au major général de l'armée. Weygand doit malgré tout se résoudre à suivre Foch dans sa disgrâce provisoire pendant les premiers mois de 1917 : il l'accompagne notamment lors d'une mission confidentielle à Berne traitant de l'éventualité d'une violation du territoire helvétique par l'armée allemande.

Durant la guerre, il a l'occasion de se rendre en Belgique comme membre d'une délégation militaire française pour y rencontrer le roi des Belges Modèle:Souverain2 et sa famille, à La Panne où siège l'état-major belge durant toute la guerre. À cette occasion, on cite une phrase du roi Albert apprenant qu'il allait rencontrer Weygand dans un repas organisé par la reine : Modèle:Citation. Mais, quant à l'origine de Weygand, rien n'a résulté de cette rencontre ni d'autres entrevues avec la famille royale belge. Du moins, Weygand n'a pas retiré d'information de ces rencontres qui furent, semble-t-il, exclusivement militaires si l'on s'en remet à ses mémoires.

Fichier:Waffenstillstand gr.jpg
Tableau représentant la signature de l’armistice de 1918 dans le wagon-salon du Maréchal Foch. Weygand est assis derrière la table à droite.
Debout, à sa droite se tient le maréchal Foch puis les amiraux britanniques Wemyss et Hope et debout le capitaine de la Royal Navy Modèle:Lien. Devant, le ministre d'État allemand Matthias Erzberger, à sa gauche, avec le casque, le général major von Winterfeldt de l’armée impériale, le comte Alfred von Oberndorff des Affaires étrangères et le capitaine de vaisseau Ernst Vanselow de la Marine impériale
Fichier:The Hundred Days Offensive, August-november 1918 Q9245.jpg
Arrivée du maréchal Ferdinand Foch et du général Maxime Weygand au QG de la IVe armée britannique à Flixecourt pour rencontrer George V, 12 août 1918.

En Modèle:Date, après l'échec du général Nivelle, Pétain, nouveau commandant en chef, rappelle Foch en tant que chef d'État-Major général. Weygand devient l'un des sous-chefs d'État-Major et est promu général de division (à titre temporaire). Avec Foch, il prend part à la Modèle:Lien, le Modèle:Nobr, tenue pour soutenir le front italien après la défaite de Caporetto, au cours de laquelle les Alliés décident de créer un Conseil supérieur de guerre interallié.
À la suite de la réunion tenue à Doullens le Modèle:Date, lorsque le commandement en chef des armées alliées, avec le titre de généralissime, est confié à Foch, son collaborateur direct est nommé au poste essentiel de major général des armées alliées. Les Modèle:Nobr, Weygand seconde Foch aux négociations d'armistice et donne lecture aux Allemands des conditions de celui-ci, dans la clairière de Rethondes, dans ce qui deviendra le wagon de l'Armistice.

Weygand est ainsi un rare exemple dans l'histoire de l'armée française de l'ascension aux plus hauts degrés de la hiérarchie d'un officier n'ayant pas commandé en chef au front, ce qui sera souligné par le général de Gaulle dans ses Mémoires de guerre<ref name="cdgl'appel">Charles de Gaulle, Mémoires de guerre – L'Appel : 1940-1942 (Modèle:Nobr rom), éd. Plon, Paris, 1954 ; rééd. Pocket, 1999 (nouvelle édition 2007) Modèle:Nobr (texte intégral) Modèle:ISBN, Modèle:P.53-56.</ref>.

Entre les deux guerres

Pologne

Fichier:Józef Piłsudski et Maxime Weygand.jpg
Maxime Weygand en compagnie de Józef Piłsudski, chef de l'État polonais, durant la guerre soviéto-polonaise, 1920.
Fichier:Józef Haller et Maxime Weygand.jpg
Le général polonais Józef Haller décore le général Weygand, 1920.
Fichier:Misja aliancka w Polsce (1920).jpg
Membres de la mission interalliée en Pologne (1920) Premier rang à partir de la gauche : Edgar Vincent D'Abernon, Jean Jules Jusserand, Maxime Weygand, Maurice Hankey

En 1920, le général Weygand est nommé Modèle:Citation suivant les termes du maréchal Piłsudski, le chef d'État polonais, une mission envoyée en Pologne par les Alliés lorsque Varsovie se trouva menacée en Modèle:Date à la suite de la contre-offensive des Soviétiques. Selon Foch, Weygand Modèle:Citation de cette mission auprès du Haut-Commandement polonais pour venir en aide aux Polonais en déroute. En effet, ceux-ci, engagés depuis 1919 dans une guerre contre la Russie bolchevique, étaient sur le point d’être battus par les forces soviétiques de Toukhatchevski. Lors d'une conférence le Modèle:Date- en présence d'Ignacy Daszyński, vice-président du Conseil polonais et représentant de Piłsudski, du prince Eustachy Sapieha, ministre des Affaires étrangères, et des membres de la Commission interalliée, les Britanniques proposent même que Weygand prenne la tête de l'armée polonaise, mais les Polonais refusent<ref name=colloque/>. La raison est que le gouvernement polonais n'a pas accepté la posture de Weygand, qui a pris fait et cause en faveur de l'Allemagne à propos des territoires contestés du fait de « mineurs polonais trop agités »<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Il ne faut pas confondre la mission interalliée, qui n'a été présente en Pologne que quelques semaines en juillet-Modèle:Date-, dont faisait partie le général Weygand ainsi que le diplomate français Jusserand, le diplomate britannique Lord D'Abernon et le général anglais Radcliffe, avec la mission militaire française. Celle-ci, présente antérieurement et depuis Modèle:Date- et jusqu'en 1932, était commandée alors par le général Paul Henrys, sous les ordres de qui se trouvaient, parmi les quelque Modèle:Nombre que compte la mission, le capitaine Charles de Gaulle et son adjoint, le capitaine Jean Touzet du Vigier.

Fichier:Gare de l'Est - arrivée du général Weygand au retour de Pologne.jpg
Le général Weygand de retour de Pologne, 1920.

Le rôle du général Weygand et de la mission interalliée est discuté. Certains officiers polonais affirmèrent que la bataille de Varsovie, également connue sous le nom de « Miracle de la Vistule », avait été remportée par eux seuls, avant que la mission française n'ait pu rédiger et envoyer son rapport, point de vue partagé par exemple par l'historien britannique Norman Davies<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Norman Davies, White Eagle, Red Star, rééd. Pimlico, Londres, 2003.</ref>. Néanmoins, Modèle:Lesquels lui coattribuent, avec le général Tadeusz Rozwadowski et, dans une moindre mesure, Piłsudski, la paternité du plan de bataille. Modèle:Refnec Weygand a ainsi pu imposer ses vues ou, tout du moins, Piłsudski les a-t-il pour partie intégrées dans son plan, rejetant toutefois l'idée d'une attaque dans le secteur de Siedlce. Le plan final serait donc de la main de Piłsudski, approuvé par Rozwadowski et Weygand. Dès lors, Weygand est chargé de la conception de la défense de Varsovie, domaine dans lequel il excelle ; afin de mettre en œuvre ses vues et d'aider les Polonais, il exige du général Henrys d'une part l'envoi des conseillers français non seulement au niveau divisionnaire, mais de le pousser au niveau régimentaire, et d'autre part des appuis spécifiques pour l'établissement de fortifications et l'amélioration des positions d'artillerie. Il suggère également de placer le nord du front sous le commandement du général Józef Haller, alors en disgrâce, et de confier le commandement du sud du front à Władysław Sikorski ; Piłsudski retient ces suggestions<ref name="colloque">Modèle:Ouvrage. Actes du colloque de l'Institut d'études slaves de Paris du Modèle:Date. Discussion après l'intervention portant sur « le rôle du général Weygand pendant la bataille de Varsovie » menée par le colonel Pierre Le Goyet ; échange avec le général polonais Modèle:Lien, Modèle:P..</ref>. Le rôle de Weygand est néanmoins considéré au mieux minime dans cette bataille par les historiens modernes<ref name="Cienciala">Modèle:Lien web</ref>,<ref name="Nobel">Modèle:Ouvrage</ref>.

Clemenceau donne de Weygand, dans Modèle:M. peint par lui-même de Jean Martet, cette description pour comprendre la figure du général : Modèle:Citation bloc

Levant

Fichier:Weygand à son bureau.jpg
Le général Weygand à son bureau.
Fichier:Maxime Weygand - portrait en pied.jpg
Portrait en pied du général Weygand.

En 1920, Weygand est fait général de corps d'armée et général d'armée en 1923. Il succède en Syrie et au Liban au général Gouraud, au titre de haut-commissaire de France au Levant. Cette même année 1924, Weygand est relevé de son commandement au Liban, car il communiquait des articles du quotidien parisien royaliste et nationaliste L'Action française, au Journal local L'OrientModèle:Référence souhaitée : le président du Conseil du cartel des gauches Édouard Herriot le relève immédiatement et le remplace par un général marqué à gauche, le général Sarrail. Herriot justifiant ce remplaçant brusque devant l'assemblée nationale en concluant : Modèle:Citation. La rue Weygand à Beyrouth lui rend hommage.

En France

Fichier:Metz, inauguration de la statue du général Mangin - vue générale, discours du général Weygand.jpg
Discours du général Weygand à Metz lors de l'inauguration de la statue du général Mangin en 1929.

Weygand entre alors en 1924 au Conseil supérieur de la guerre. En 1925, il dirige le Centre des hautes études militaires.

Il est promu chef d'État-Major général de l'armée en 1930 par André Tardieu<ref>Michel Junot, André Tardieu, Modèle:P..</ref>. Il est vice-président du Conseil supérieur de la guerre, et à ce titre, dénonce le danger hitlérien et condamne le désarmement, mais s'oppose à la théorie du colonel de Gaulle de constitution de divisions blindées. En 1932, la gauche revenue au pouvoir mène une politique de désarmement qui provoque l’indignation de Weygand qui dans ses rapports secrets écrit que Modèle:Citation. Il doit se retirer du Conseil supérieur de la guerre le Modèle:Date, atteint par la limite d'âge Modèle:Incise laissant sa place au général Gamelin, mais est maintenu en activité sans limite d'âge. En 1938, il exprime un optimisme de façade sur la capacité de l'armée française à vaincre en cas de conflitModèle:Refnec.

Fichier:Réception du général Weygand à l'Académie française.jpg
Réception du général Weygand à l'Académie française.
Fichier:Maxime Weygand académicien, 1932.jpg
Maxime Weygand en tant que membre de l'Académie française en 1932.

Le Modèle:Date, en même temps que le romancier Pierre Benoit, il est élu à l’Académie française à l'unanimité des votants pour succéder au maréchal Joffre au [[Liste des membres de l'Académie française par fauteuil#Fauteuil 35|Modèle:35e fauteuil]].

Fichier:Time Maxime Weygand 10 30 33.jpg
Maxime Weygand en couverture du magazine TIME, en date du 30 octobre 1933.

Dans les années 1930, Maxime Weygand, qui votera pour Charles Maurras à l’Académie française, est un proche de l’Action française mais son légalisme l’empêche de manifester publiquement son accord avec Maurras<ref>Stéphane Giocanti, Maurras – Le chaos et l'ordre, éd. Flammarion, 2006, Modèle:P.</ref>.

Il précise sa pensée devant Pertinax le Modèle:Date- : Modèle:Citation. Il aurait envisagé de créer une ligue anti-maçonnique selon un témoignage ultérieur de Pertinax<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Il entre au comité directeur du « Rassemblement national pour la reconstruction de la France » après la victoire du Front populaire en 1936, aux côtés de Bernard Faÿ, le médecin-général Jules Emily ou l'Académicien Abel Bonnard. Ce cercle de pensée a été fondé en Modèle:Date- par René Gillouin, Gaston Le Provost de Launay et Lucien Souchon, son secrétaire général. Il publie des documents contre le Front populaire et le communisme, et tient quelques rares conférences auxquelles Weygand assiste en 1937-1938. Interrogeant Weygand pour la commission d’instruction de la Haute Cour de justice en 1946, un commissaire de la police judiciaire résumera ainsi son témoignage : Modèle:Citation.

Modèle:Citation corrigea Weygand. Selon le général, les travaux de l’association Modèle:Citation, en premier lieu, et sur des questions sociales et économiques<ref>Le Temps, 30-5-1936 ; Le Journal des débats, 19-2-1937, Gérard Chauvy, Le drame de l’armée française, Pygmalion, 2010 (il cite le témoignage de Weygand du Modèle:Date-), Jacques Nobécourt, Le Colonel de La Rocque, Fayard, 1996</ref>. Parmi les patrons ayant financé ce groupement, on trouve Georges Brabant, l'industriel vosgien du textile Georges Laederich, qui distribue un temps les Cahiers du Rassemblement à une partie de son personnel, le Marseillais Bernard du Perron de Revel, des raffineries de sucre Saint-Louis, et Marcel Doligez, patron d'une entreprise du textile de Tarare dans le Rhône, les Ets Champier. Ils ont rencontré Weygand à son domicile en Modèle:Date- et de cette réunion est sortie l'idée de financer l'association<ref>Jean-François Colas, Georges Laederich (1898-1969) : le combat d'un industriel vosgien contre le Front populaire et le communisme, 1934-1939, dans les Annales de la Société d'émulation du département des Vosges, 2018, Modèle:P.</ref>. Elle aurait été mise en sommeil en 1938 à la suite d'une rupture entre Weygand et Bonnard<ref>Selon Jacques Weygand, Weygand, mon père, op. cit., Modèle:P.). Mais selon lui, le Rassemblement national était un groupement fondé à Paris en 1937, une association vouée à la promotion sociale et à la formation professionnelle.</ref>.

En 1937, en pleine guerre d'Espagne, il est l'un des signataires du Manifeste aux intellectuels espagnols, un manifeste d'adhésion d'intellectuels français à Franco<ref>Modèle:Article.</ref>. Il préside plusieurs dîners « nationaux » : ceux du Comité Dupleix-Bonvalot ou des « Affinités françaises »<ref>Cf. la page consacrée au fondateur des dîners parisiens des « Affinités françaises », qui rassemblent les « nationaux » : Louis de Fraguier. Ceux du comité Dupleix-Bonvalot ont été fondés par l'explorateur Gabriel Bonvalot.</ref>. En Modèle:Date-, à un de ces dîners, Weygand prend la parole pour Modèle:Citation. Ses conférences, ses livres de 1937, Comment éduquer nos fils ? et La France est-elle défendue ?, ses articles donnés à la Revue des deux Mondes et à La Revue hebdomadaire, tiennent compte de ce qui se passe de l’autre côté du Rhin pour s’en inquiéter, prêchent la nécessité d’une Modèle:Citation et de l’union.

Il affirme par exemple : Modèle:Citation. Il souligne par ailleurs que des Modèle:Citation ont été Modèle:Citation, ce qui reconnaît l’effort de guerre du gouvernement du Front populaire, contrairement à ce qui sera affirmé au procès de Riom d'Modèle:Date-.

En 1938, après la crise de Munich, Weygand évoque dans les locaux de l’Union corporative des instituteurs de Serge Jeanneret le Modèle:20e de l’Armistice ; il incrimine

Modèle:Citation à Modèle:Citation. Mais Modèle:Citation. À une réunion consacrée à l’empire colonial et aux prétentions allemandes, il déclare : Modèle:Citation<ref>Le Temps, Modèle:Date-, La Revue des deux Mondes, Weygand, « L’armée d’aujourd’hui », Modèle:Date- ; Le Journal des débats, 22-10-1938, 20-11-1938</ref>,<ref>Audition de Weygand en 1946 dans Gérard Chauvy, Le drame de l’armée française, op. cit.</ref>.

D'autres déclarations annoncent des thèmes de la « révolution nationale » du régime de Vichy : il déclare ainsi en 1937 à un dîner du comité Dupleix-Bonvalot : Modèle:Citation.

Le général se passionne dans les années 1930 pour les questions d'éducation. Membre actif du Cercle Fustel de Coulanges, il signe des articles dans ses cahiers et il fait publier en 1937 un livre intitulé Comment élever nos fils ?. Il s'en prend notamment aux instituteurs qui Modèle:Citation<ref>Allocutions de Weygand à un dîner de la Belle France et à un dîner du comité Dupleix-Bonvalot. Cf. aussi: Revue des questions coloniales et maritimes, Modèle:Date- : dîner du comité Dupleix-Bonvalot sur « la grande pitié de l'école en France ».</ref>.

Il soutient le Centre d’action et de propagande nationale à l’école, dirigé par le général René Madelin, directeur de la revue mensuelle La Belle France, qui accueille alors des articles de Weygand, Bonnard, Faÿ (Weygand fait partie de son comité de patronage avec le maréchal Pétain, les généraux Gamelin et Brécard, des Académiciens), et qui publie aussi un périodique, L’Instituteur national<ref>Cf. Jean-Michel Barreau, Vichy contre l’école de la République, Flammarion, 2001.</ref>. Weygand a discuté d'éducation avec Georges Laederich, qui lui demande conseil en 1938 alors que le général a rompu avec le Centre de Madelin et que Laederich, abonné de ce Centre, cherche un autre groupement plus actif pour les instituteurs vosgiens de droite<ref name="Jean-François Colas 1969">Jean-François Colas, Georges Laederich (1898-1969) : le combat d'un industriel vosgien contre le Front populaire et le communisme, 1934-1939, op. cit., Modèle:P.</ref>. Weygand figure ensuite en 1938 au comité directeur de l’Association des Amis de l’école française, liée au journal L’École française et au Rassemblement national, et financée par Georges Brabant. Il y siège aux côtés notamment de Gillouin. L'association est rebaptisée en 1939 Les Amis de l’Éducation française<ref>Jean-Michel Barreau, op. cit.</ref>,<ref name="Jean-François Colas 1969"/>..

Il appuie les diverses initiatives qui veulent développer le culte de Jeanne d'Arc à Domrémy, dans les Vosges.

En 1934, est exposé à Paris au Salon d'automne son buste réalisé par Philippe Besnard.

Administrateur de Suez, 1935-1939

Après son retrait du Conseil supérieur de la guerre en Modèle:Date-, il devient en Modèle:Date- membre du conseil d'administration de la Compagnie universelle du canal maritime de Suez, privilège jamais accordé jusque là à un militaire et fonction très bien rémunérée. Il y remplace Louis Barthou<ref>La Journée industrielle, Modèle:Date-, L'Information financière, économique et politique, Modèle:Date-</ref>. Il y rejoint l'ancien président de la République Gaston Doumergue<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Son entrée au conseil d'administration suscite interrogations et suspicions. Sa connaissance du Proche-Orient et de la diplomatie aurait intéressé les autres membres du conseil<ref>Jean-Paul Cointet, Les hommes de Vichy, L'illusion du pouvoir, Perrin, 2017</ref>. Son entrée est dénoncée par des journaux de gauche<ref>L’Humanité, Modèle:Date-, La Flèche de Paris, Modèle:Date-</ref> et par Roger Mennevée, s'interrogeant sur l'incapacité financière pour Weygand de posséder les cent actions de la firme requises pour être administrateur<ref>"Le cas Weygand", Les Documents politiques, diplomatiques et financiers, Modèle:Date-</ref>. Elle est aussi mal perçue par d'autres anciens officiers<ref>Colonel de La Rocque, Pourquoi je suis républicain, Seuil, 2014, Modèle:P.</ref>. Ces cent actions requises lui ont été prêtées. Il les rend lorsqu'il démissionne en Modèle:Date-. Il était alors depuis Modèle:Date- vice-président de la Compagnie de Suez. Il n'a pas touché de dividendes de ces actions mais a bénéficié des tantièmes et d'un luxueux appartement avenue de Friedland appartenant à la Compagnie<ref>Max Schiavon, Weygand l'intransigeant, Tallandier, 2018</ref>,<ref>Jean-Paul Cointet, Les hommes de Vichy, op. cit.</ref>.

Seconde Guerre mondiale

La drôle de guerre

Modèle:Article général Sur sa demande, Weygand est rappelé au service actif par le président Édouard Daladier en Modèle:Date pour diriger les forces françaises au Moyen-Orient. Il est nommé chef du Théâtre d'opérations de la Méditerranée orientale et doit, depuis son quartier général situé à Beyrouth, coordonner la présence militaire française au Levant et dans les Balkans. En octobre 1939, il se rend en Turquie afin de signer le traité d'assistance mutuelle liant ce pays à la France et au Royaume-Uni. Dans les mois qui suivent, il tente de mettre en place plusieurs plans d'action militaire visant à la constitution d'un front d'Orient qui pourrait prendre à revers l'Allemagne et ses alliés. Il prépare notamment des projets de débarquement français à Thessalonique et en Roumanie, ainsi qu'une offensive contre l'URSS, alors liée à l'Allemagne par le Pacte germano-soviétique, dirigées principalement contre les champs de pétrole de Bakou<ref>Voir, par exemple : Paul-Marie de la Gorce, 39-45, Une guerre inconnue, Modèle:P.94, paragraphe « Faire la guerre à la Russie ? ».</ref>. Les effectifs limités dont il disposait (trois divisions à peine) ont fait que ces plans ambitieux, jugés chimériques par certains historiens, sont restés à l'état de projet.

Nommé généralissime en pleine défaite (Modèle:Date-)

Modèle:Article général

Une situation militaire compromise

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Portrait du général Maxime Weygand, tiré du magazine L'illustration n° 5067 du 13 avril 1940.
Fichier:Weygand-mai 1940-A.jpg
Maxime Weygand sort de l’Élysée où il vient d'être nommé généralissime par Albert Lebrun (en mai 1940).

En mai 1940, la situation militaire en France est si compromise que le commandant suprême, le général Maurice Gamelin, jugé trop passif, est écarté. Weygand, alors en Syrie, est appelé le Modèle:Date- par le chef du gouvernement Paul Reynaud<ref name="SchiavonCh9">Modèle:Harvsp.</ref> pour le remplacer. À cette date, le maréchal Pétain entre au Gouvernement, en tant que vice-président du Conseil, refusant le ministère de la Guerre. Les divisions blindées allemandes, ayant percé depuis le front à Sedan dès le Modèle:Date-, poursuivent leur course à l'ouest et ont coupé l'armée française en deux, enfermant une partie de celle-ci en Belgique avec les armées belge et britannique.

Weygand arrive en France le Modèle:Date- et déclare ce même jour au gouvernement « Je connais le secret de Foch ! ». La passation de commandement avec le général Gamelin, à Vincennes, dure quelques heures<ref name="SchiavonCh9"/>, au cours desquelles celui-ci lui rend compte de l'ampleur de la percée allemande à Sedan et lui fait part de l'absence de réserves.

Le plan pour couper les arrières des panzers allemands

Fichier:Reynaud-Pétain-Weygand-mai1940.jpg
Maxime Weygand, Paul Baudouin, Paul Reynaud & Philippe Pétain à la sortie du Conseil des ministres du 21 mai 1940.

Le Modèle:Date-, après que son avion a été attaqué et dérouté à l'aéroport de Norrent-Fontes, il assiste à la conférence d'Ypres, où il rencontre le roi des Belges Modèle:Souverain2 et le chef des armées françaises en Belgique, le général Billotte. Weygand se décide alors à reprendre l'idée d'une contre-offensive pour couper les colonnes blindées allemandes les plus avancées et souvent privées de soutien par l'infanterie qui ne parvient pas toujours à les suivre. Toutefois, Weygand décide de partir sans avoir rencontré Lord Gort, commandant le corps expéditionnaire britannique en Belgique. Ce dernier, qui a été prévenu tardivement de l’heure et du lieu de la conférence, arrive moins d'une heure après le départ du généralissime. Ce départ précipité sera reproché à Weygand après la guerre par l'historien Alistair Horne. Cette absence de rencontre entre Weygand et Gort est d'autant plus préjudiciable à la cause alliée que le général Billotte, chargé de la mise en œuvre de cette contre-offensive se tue dans un accident de voiture le soir même de la conférence<ref name=":0">Modèle:Ouvrage</ref>. Le général Blanchard, qui lui succède, n'a pas assisté à la conférence. À ce stade, le cabinet de guerre de Churchill avait déjà donné l’ordre à Gort, le Modèle:Date- au soir, de foncer au sud pour couper les lignes allemandes mais celui-ci était réticent<ref name=":0" />,Modèle:Sfn.

Weygand revient à Paris à bord du torpilleur Le Flore puis un train. Le 22 mai au fort de Vincennes, il expose son plan de campagne aux gouvernements français et britannique pour enfermer les Allemands entre Amiens et Saint-Quentin. Churchill acquiesce à ce plan tout en précisant que le corps expéditionnaire britannique devra sauvegarder son accès à la côte<ref name=":0" />.

Mais durant ces trois jours de tergiversations, les Allemands ont pris la direction des opérations. Il se crée ainsi un vide dans le front allié. La Modèle:4e cuirassée de De Gaulle attaque vers Abbeville le Modèle:Date- au soir avec quelques succès<ref name=":1">Modèle:Ouvrage</ref>. À Rethel, la division du général de Lattre de Tassigny établit un solide glacis défensif qui résiste du Modèle:Date- au Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Une petite bataille désespérée fut livrée autour d’Arras par une partie du corps britannique avec 76 chars, face à Rommel<ref name=":0" />,<ref name=":2" /> entre le 21 et le 23.

Pour le reste, le plan n’est pas réellement mis à exécution, faute pour le commandement lui-même d’avoir « encore l’espérance et la volonté de vaincre »<ref name=":1" />. Après sa rencontre avec Churchill, Weygand lança un « Ordre d'opération Modèle:N° ». Les armées du nord devaient empêcher les Allemands d'atteindre la côte - en fait ils y étaient déjà. Le Modèle:Date-, il annonça qu'une septième Armée française nouvellement formée avançait vers le nord et avait déjà repris Péronne, Albert et Amiens, ce qui n’était qu’illusion<ref name=":2">Modèle:Lien web</ref>.

Modèle:Article détaillé

Selon l’historien Olivier Wieworka, la défaite éclair ne provient pas d’une insuffisance de moyens ou de combativité côté alliés mais, d’une part, d’une méconnaissance des possibilités offertes par l’aviation et les chars, et d’autre part d’une conduite désastreuse des opérations par l’état-major<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Face à la remontée allemande le long de la côte et aux assauts contre l’armée belge, les troupes britanniques amorcent le 25 un mouvement de retraite vers Arras, puis Dunkerque. Afin d’éviter un encerclement de la BEF à brève échéance, Gort se voit obligé de renforcer le front tenu par les Belges avec les deux divisions qui devaient participer à l’attaque vers le sud. Il en profite aussi pour ordonner un décrochage général de Modèle:Unité vers le nord. Si cette mesure peut paraître judicieuse, il n’en informe ni le général Blanchard ni son gouvernement. Désormais, Gort n’a plus qu’une idée fixe : sauver ses hommes envers et contre tout, même contre son gouvernement qui, estime t-il, lui donne des ordres inappropriés<ref>Modèle:Article</ref>.

La désagrégation de l'alliance

À partir du Modèle:Date-, les Belges vont se battre sur la Lys, enrayant l'avance allemande pendant quatre jours, le roi ayant renoncé à une ultime retraite sur l'Yser, comme en 1914, car l'armée belge avait perdu une bonne partie de ses moyens de transport et, de plus, les munitions et le carburant commençaient à lui manquer. Le roi des Belges, jugeant ses forces trop isolées, finit par décider, contre l'avis de son gouvernement, de capituler le 28. Weygand condamna la décision du roi, bien que n'ayant pas le moyen d'aider l'armée belge, comme il le reconnut dans ses mémoires<ref>Modèle:T. « Rappelé au service »</ref>.

Achevant la campagne de France et de Belgique, la bataille de Dunkerque permit le rembarquement du maximum de soldats britanniques. Modèle:Nombre sont évacués du Modèle:Date- au Modèle:Date-, ainsi que Modèle:Nombre, les Français devenant même majoritaires dans les effectifs rembarqués à partir du Modèle:Date-<ref name="jll">Jean-Luc Leleu, Françoise Passera et Jean Quellien, La France pendant la Seconde Guerre mondiale. Atlas historique, Fayard-ministère de la Défense, 2010, Modèle:P.41Modèle:Sq.</ref>.

À partir du 5 juin 1940, les Britanniques refusent désormais d'engager le gros de la Royal Air Force en France, afin de préserver leur aviation en vue de la future bataille d'Angleterre. Weygand n'a de cesse, dès lors, de condamner le trop faible engagement britannique en France et son ressentiment réveille dans ses propos une anglophobie déjà sensible pendant la Grande Guerre<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Bataille de la Somme (début Modèle:Date-)

Fichier:Maxime Weygand - New French Commander-in-Chief.jpg
Maxime Weygand, alors nouveau commandant en chef français en 1940

Au sud, ce qui reste des armées françaises tente de former un front, ce que l'on appelle la « ligne Weygand », sur la Somme, le canal Crozat, l'Ailette et l'Aisne.

Le Modèle:Date-, un conseil de guerre se déroule à l’Élysée, réunissant le président de la République Albert Lebrun, le président du Conseil Paul Reynaud, le vice-président du Conseil, Philippe Pétain, le ministre de la Marine César Campinchi et Weygand. C'est à cette réunion que l'hypothèse d'un armistice est évoquée pour la première fois, par le président Lebrun. Paul Reynaud rejette cette idée et se montre partisan d'une poursuite de la guerre aux côtés des Britanniques. À cette réunion, Weygand ne se pose pas encore ouvertement en partisan de l'armistice, bien qu'il le juge inéluctable : comme le maréchal Pétain, il estime qu'il faut attendre l'issue de la future bataille de la Somme et de l'Aisne pour demander l'armistice, et ne l'exiger qu'une fois l'honneur de l'armée sauf<ref name="cb">Modèle:Harvsp.</ref>.

Selon le portrait brossé par l'historien Jean-Louis Crémieux-Brilhac, s'appuyant sur les propos de Weygand au ministre Paul Baudouin, qui lui sert d'intermédiaire avec Pétain et qui est comme eux partisan de l'arrêt des combats :

Modèle:Citation bloc

Le Modèle:Date-, les Allemands attaquent sur la Somme et l'Aisne. La tactique dite du « hérisson », adoptée par Weygand, renonce à une défense linéaire et lui substitue une défense en profondeur fondée sur des points d’appuis espacés croisant leurs feux<ref name="jll"/>. Cette tactique est efficace : les pertes allemandes augmentent nettement entre le 5 et le Modèle:Date-, et de brefs coups d'arrêt locaux sont même donnés çà et là à l'avancée de la Wehrmacht<ref>Raymond Cartier, La Seconde Guerre mondiale, Larousse-Paris Match, 1964, Modèle:T., Modèle:P.130-131.</ref>. Mais Weygand ne dispose plus que de 64 divisions françaises et 2 britanniques à opposer aux 104 divisions allemandes<ref name="jll"/>. Dès le Modèle:Date-, le front est enfoncé partout, et le gouvernement quitte Paris le lendemain matin pour Tours (du 10 au Modèle:Date-), puis Bordeaux à partir du 14.

Dans la première décade de juin, Paul Reynaud envisage la création d'un réduit breton, option jugée irréaliste par Weygand. Avec le général de Gaulle, nommé sous-secrétaire d'État à la Guerre le Modèle:Date-<ref>« Chronologie militaire de Charles de Gaulle », sur le site charles-de-gaulle.org, consulté le Modèle:Date-.</ref>, Reynaud envisage aussi de transporter les troupes en Afrique du Nord pour continuer la guerre aux côtés des Britanniques avec l'aide matérielle des Américains : Weygand ne croit pas davantage ce repli possible, et juge qu'il est beaucoup trop tard pour l'organiser. De Gaulle demande à Weygand de poursuivre la lutte dans l’Empire le Modèle:Date-, selon ses Mémoires de guerre<ref>Mémoires de guerre, Modèle:P.. Éric Roussel, Charles de Gaulle, Modèle:P.104, considère que Weygand n'a pas désobéi aux ordres de Reynaud d'étudier la possibilité d'un repli sur l'Afrique du Nord, au contraire de ce qu'affirmera de Gaulle après la guerre.</ref>, mais le généralissime éclate de rire. Il est, de toute façon, partisan depuis la fin du mois de mai d'un retrait de la guerre grâce à un armistice signé par le Gouvernement. Cela dispenserait l'armée d'avoir à capituler, mais empêcherait toute poursuite de la lutte par le gouvernement depuis les colonies.

Reynaud et de Gaulle envisagent alors le remplacement de Weygand, partisan de l'armistice et jugé défaitiste, et ils pensent notamment au général Huntziger comme successeur possible<ref>Mémoires de guerre, Modèle:Nobr rom, Modèle:P..</ref>.

La conférence de Briare : le divorce accentué avec les Britanniques (Modèle:Date-)

Modèle:Article détaillé

Refus britannique de donner toute la RAF dans la bataille

Le Modèle:Date-, se déroule à Breteau, dans le château du Muguet, non loin de Briare dans le Loiret, un conseil suprême interallié auquel participent Churchill et Eden. Au cours de ce conseil apparaissent des tensions entre Français et Britanniques, mais également des fractures entre les militaires et les dirigeants politiques français. Weygand demande l’intervention de toute la RAF, seule susceptible selon lui de changer le cours de la bataille<ref name=":02">Modèle:Ouvrage</ref>. Devant le refus de Churchill, qui a besoin de ses vingt-cinq escadrilles de chasse pour la défense ultérieure du Royaume-Uni, l’alliance franco-britannique se brise. Churchill obtient néanmoins de Paul Reynaud l'assurance qu'aucune décision définitive du Gouvernement français ne sera prise sans en référer aux Britanniques, et lui promet que le Royaume-Uni vainqueur restaurera la France Modèle:Citation. Il note dans ses mémoires que Pétain et Weygand auraient dû avoir honte de réclamer des escadrilles supplémentaires de la RAF alors que le premier a déjà rédigé une note suggérant de demander un armistice (sans l’avoir encore donnée à Reynaud)<ref name=":02" />.

Paul Reynaud est partisan de la poursuite de la guerre. L'idée du réduit breton étant abandonnée, il envisage la poursuite du combat dans l'Empire colonial, alors que le maréchal Pétain et le général Weygand sont partisans d’un armistice rapide pour éviter l’anéantissement et l'occupation totale du pays. Paul Reynaud rappelle à Weygand que la décision d'un armistice est d'ordre politique et ne relève pas du généralissime. Reynaud propose à Weygand de capituler, ce que ce dernier refuse car cela aurait pour effet d'exempter le politique de ses responsabilités<ref>voir Destremau, Weygand - Rappelé au service et Raissac, Un général dans la tourmente</ref>, mais permettrait au gouvernement et aux Français voulant se battre de continuer la lutte, situation déjà existante à cette date pour les Pays-Bas ou la Belgique, les gouvernements de ces deux pays s'étant exilés en Angleterre à la suite de la capitulation de leurs forces.

Divergences de conceptions

Aussi bien Winston Churchill que le général de Gaulle décriront dans leurs mémoires un Weygand défaitiste<ref name="cdgl'appel"/>,<ref>Charles de Gaulle, Mémoires de guerre – L'Appel, Modèle:Opcit, Modèle:P.59-60.</ref> ,<ref name=":03">Modèle:Ouvrage</ref>, anglophobe et antirépublicain. Churchill remarque que le seul membre du Gouvernement français à ne pas sombrer dans le pessimisme total est Charles de Gaulle, dont Weygand a signé fin mai la promotion au grade de général (à titre temporaire). Comme Churchill, de Gaulle raisonne en termes planétaires et ne limite pas ce conflit, qu'il conçoit mondial, à un simple enjeu franco-allemand. Weygand croit, au contraire, n'assister qu'à un nouvel épisode d'un cycle historique commencé en 1870, et, comme le maréchal Pétain, il s'en tient à une vision purement hexagonale, étrangère par ailleurs à la nature du nazisme et au danger de voir la France asservie durablement dans le cadre d'une Europe hitlérienne<ref name="cb"/>.

En 2009, l'historien Éric Roussel estime à ce sujet que Pétain et Weygand (âgés respectivement de 84 et 73 ans) sont, en mai-Modèle:Date-, « sclérosés intellectuellement<ref>Éric Roussel, Le Naufrage, Gallimard, 2009.</ref>. »

Partisan pionnier de l'armistice et ministre du gouvernement Pétain

Le débat : cessez-le-feu, armistice, capitulation

Lors des conseils des ministres qui se déroulent du 12 au Modèle:Date-, Weygand est le premier à exiger un armistice avec l'Allemagne (alors qu'il n'est que généralissime et que cette décision appartient au seul gouvernement). Il s'acharne avec virulence sur cette nécessité, pour des raisons militaires mais également selon lui civiles. Avec la déroute des armées françaises, accompagnée de l'exode des populations belge et française, Weygand craint que le désordre ne se répande dans la totalité du pays. Pour lui, la classe politique est responsable d'une défaite<ref name="cb586"/>, ne tenant pas compte des hautes responsabilités militaires qu'il a eues depuis la fin de la Grande Guerre. Crémieux-Brilhac précise qu'Modèle:Citation. En souhaitant un armistice, Weygand veut que les politiques prennent leur responsabilités et que la France continue d'exister légalement. Une fois l'armistice signé, Weygand se battra toujours pour rester dans le cadre de celui-ci et c'est ce qui lui permettra de mettre sur pied l'armée d'Afrique qui assurera la présence de la France aux côtés des Alliés à partir de 1942.

Le Modèle:Date- au soir, au château de Cangé près de Tours, où la présidence de la République s'est réfugiée, il défend l'idée d'armistice, se prévalant de l'accord de tous les généraux d'armée. Il se montre Modèle:Citation<ref name="cb590">Modèle:Harvsp.</ref> et les hommes politiques le lui rendent bien.

Désormais en conflit ouvert avec Weygand, Reynaud lui objecte que Modèle:Citation Pour Reynaud la capitulation militaire est moins déshonorante ; Weygand s'oppose à cette option car contraire à l'honneur militaire et passible de la cour martiale.

Au Conseil des ministres qui se tient au même endroit le lendemain soir, Weygand revient à la charge et

Modèle:Citation S'appuyant sur une fausse information qu'il n'a pas vérifiée, il invoque ce soir-là l'installation à l'Élysée du chef communiste Maurice Thorez, qui serait revenu d'URSS dans les fourgons de la Wehrmacht. C'est ce qu'indique Crémieux-Brilhac dans le Modèle:Nobr rom Des Français de l'An 40.

En fait, selon Destremau, Weygand reçoit, lors du conseil des ministres, l'information qu'un coup d'État communiste a lieu à Paris. Pendant la pause du conseil, il téléphone au général Dentz, gouverneur militaire de Paris, qui dément ; de son côté le ministre de l'Intérieur Mandel téléphone au préfet de Paris qui lui dit que la situation est calme. Lorsque le Conseil des ministres reprend, Weygand fait part au président Lebrun et aux autres ministres que la situation est calme dans la capitale, ce qui est confirmé par Mandel. Plusieurs ministres ont confirmé la manière dont cet événement s'était déroulé lors de la Commission d'enquête parlementaire en 1947. Le président du Conseil Paul Reynaud, qui préfère un cessez-le-feu ou une capitulation, lui oppose des arguments politiques :

  • le danger du nazisme,
  • les accords qu'il a conclus en personne le Modèle:Date- avec le Royaume-Uni sans en aviser le Conseil, qui interdisent toute paix séparée,
  • ou encore l'espoir que les États-Unis répondent positivement aux demandes répétées de soutien militaire.

Pour la première fois, le maréchal Pétain soutient ouvertement Weygand, invoquant l'ignorance des civils quant aux questions d'ordre militaire, et annonçant que Modèle:Citation Le Gouvernement se divise mais s'accorde sur une motion modérée de Camille Chautemps .

Un armistice pour éviter la capitulation

Le Modèle:Date-, à Bordeaux, où se trouve désormais le gouvernement, Paul Reynaud, appuyé par Georges Mandel évoque une possibilité de poursuivre la lutte au côté du Royaume-Uni : l'armée capitulerait en métropole pendant que Gouvernement et Parlement gagneraient l'Afrique du Nord. Weygand refuse violemment cette solution qu'il juge contraire à l'honneur militaire.

Il fait observer aussi qu'une capitulation entraînerait l'occupation de tout le territoire, la reddition de toutes les troupes et la saisie de toutes les armes, y compris de la flotte. Comme Pétain, il juge inconcevable que le Gouvernement quitte la métropole. Il déclare à Reynaud que Modèle:Citation Selon l'analyse de l'historien Jean-Pierre Azéma, il s'agit là d'une prise de position politique sans précédent depuis le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle de la part d'un chef militaire : Modèle:Citation Après-guerre le président Lebrun dira de lui :

Modèle:Citation.

Le Modèle:Date-, à un collaborateur du député républicain Louis Marin qui évoque une possible résistance depuis les colonies françaises, Weygand répond crûment : Modèle:Citation.

Au dernier Conseil des ministres du gouvernement Reynaud, Weygand contribue à faire échouer le projet d'union franco-britannique proposé depuis Londres par Winston Churchill et Jean Monnet, et fait pression pour qu'une décision soit prise rapidement au sujet de l'armistice<ref>Éric Roussel, Le Naufrage, Gallimard, 2009, Modèle:P.41-42.</ref>. De plus en plus isolé, Paul Reynaud démissionne auprès du président Lebrun au soir de ce Modèle:Date- et lui recommande Philippe Pétain pour former le nouveau gouvernement. Pétain annonce le Modèle:Date- que la France s'informe par l'intermédiaire de l'Espagne des conditions d'armistice émises par l'Allemagne et déclare à la radio qu'Modèle:Citation (alors que des troupes démoralisées se battent toujours). Le même jour, Weygand est nommé ministre de la Défense nationale. Charles de Gaulle, sous-secrétaire d'État sous Reynaud, perd son portefeuille ; il accompagne Spears en Angleterre alors que celui-ci cherche à recruter des hommes politiques français de premier plan pour continuer la lutte auprès de l'Angleterre.

Modèle:Référence non conforme, Modèle:Référence non conforme ; en effet il ne cessera de répéter tout au long de la guerre que l'armistice est Modèle:Citation.

En tant que nouveau ministre de la Défense<ref>gouvernement Philippe Pétain et gouvernement Pierre Laval (5).</ref>, Weygand donne à la délégation française dirigée par le général Huntziger, avant son départ pour Rethondes<ref name=jackel>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Eberhard Jäckel, Frankreich in Hitlers Europa – Die deutsche Frankreichpolitik im Zweiten Weltkrieg, Deutsche Verlag-Anstalg GmbH, Stuttgart, 1966 ; traduction : La France dans l'Europe de Hitler (préface de Alfred Grosser, traduction de Denise Meunier), éd. Fayard, coll. Modèle:Citation, 1968, Modèle:Nobr, Modèle:P.63-65.</ref>, des instructions concernant la Flotte et son maintien sous contrôle français<ref name=jackel/>. Ayant pris connaissance des conditions d'armistice édictées par les Allemands, Huntziger en rend compte à Weygand, le Modèle:Date à Modèle:Heure, au cours d'un long entretien téléphonique où il dicte le texte intégral de la convention, aussitôt transmise au Conseil des ministres réuni à Bordeaux<ref name=jackel/>. Lors des pourparlers qui se déroulent toute la journée du 22, entrecoupés de nouvelles communications téléphoniques entre Huntziger et Weygand, la délégation française ne peut obtenir que deux modifications : l'article 5 sur la livraison des avions militaires et l'article 17 sur les transferts de valeurs et de stocks, sont amendés<ref name=jackel/>. Les Allemands refusent toute autre concession, en dépit des protestations françaises, en particulier sur l'article 19 concernant le droit d'asile et sur l'Italie (la France n'ayant pas été vaincue dans les Alpes)<ref name=jackel/>. À la suite de l'ultimatum reçu à Modèle:Heure du chef de la délégation allemande, le général Keitel, Weygand transmet à Huntziger, à Modèle:Heure, l'ordre de signer l'armisticeModèle:Sfn.

Le Modèle:Date-, Weygand ordonne au général de Gaulle de revenir de Londres, ignorant l'invitation à poursuivre le combat que ce dernier lui adresse<ref>Charles de Gaulle, Mémoires de guerre – L'Appel, Modèle:Op. cit., Modèle:P.331 : « Lettre [de réponse] au général Weygand », du Modèle:Date-.</ref>,<ref name="pointd'histoire">« Point d'histoire : à propos de Weygand par le général de Boissieu », article publié dans Point d'histoire, Modèle:N°, Modèle:Date-, sur charles-de-gaulle.org.</ref>,<ref>Minute de la lettre adressée par le général de Gaulle au général Weygand du Modèle:Date-.</ref>.

Peu après, Weygand rétrograde de Gaulle du rang de général à titre temporaire à celui de colonel, puis convoque un tribunal militaire qui le condamne à quatre ans de prison. Sur appel a minima du ministre, un second tribunal condamnera à mort le chef de la France Libre le Modèle:Date<ref>Charles de Gaulle, Mémoires de guerre – L'Appel, Modèle:Op. cit., Modèle:P.90.</ref>.

Gouvernement de Vichy

Fichier:Second cabinet of Philippe Pétain, 1940.jpg
Le « chef de l'État français » et le premier gouvernement du régime de Vichy, photo probablement prise en juillet 1940 sur la terrasse du pavillon Sévigné à Vichy. De gauche à droite : Pierre Caziot, François Darlan, Paul Baudouin, Raphaël Alibert, Pierre Laval, Adrien Marquet, Yves Bouthillier, Philippe Pétain, Émile Mireaux, Maxime Weygand, Jean Ybarnégaray, Henry Lémery, François Piétri, Louis Colson.

À l'origine de la « révolution nationale »

Weygand occupe le poste de ministre de la Défense nationale dans le Gouvernement de Vichy, pendant trois mois (Modèle:Date à Modèle:Date).

Le Modèle:Date-, il rédige un programme approuvé par Pétain, à consonance fortement corporatiste, cléricale et xénophobe. Il explique la nécessité de libérer la France Modèle:Citation, blâme Modèle:Citation. Il prône Modèle:Citation Il déplore qu'en raison de la baisse de la natalité, la défense nationale ait été assumée par Modèle:Citation, et dénonce Modèle:Citation.

Il affirme enfin qu'il faut réformer l'éducation de la jeunesse, mettre fin à Modèle:Citation, Modèle:Citation Il conclut en demandant une épuration de l'administration et du personnel dirigeant : Modèle:Citation. Henri Amouroux, dans Pour en finir avec Vichy<ref>Modèle:Nobr rom, Robert Laffont, 1997, Modèle:P..</ref>, souligne, contrairement à un biographe de Weygand, Bernard Destremau, l’allusion antisémite contenue dans les mots « capitalistes et internationales » ; il rappelle également que Weygand avait participé à une souscription en faveur du commandant Henry, en 1898, dans le contexte de l’affaire Dreyfus.

Refus d'une alliance avec l'Allemagne

À la suite de la bataille de Mers el-Kébir (3 au 6 juillet 1940) où une partie de la flotte française est détruite par les Britanniques, il s'oppose à ceux qui souhaitent venger cette agression par un renversement d'alliance en faveur de l'Allemagne. Le 16 juillet, il s'oppose également aux Allemands qui exigent des bases aériennes au Maroc, l'utilisation des ports d'Afrique du Nord avec l'usage de la voie ferrée de Rabat à Tunis ainsi que l'emploi de navires de commerce français.

Début juillet 1940, par échange de notes avec l'ambassadeur du Royaume-Uni, il demande à Jean Monnet de résilier les achats d'armements contractés par la France auprès des États-Unis, et de transférer aux Britanniques les armes déjà fabriquées et payées<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Strict respect des conventions d'armistice

Le Modèle:Date-, il est nommé Délégué général en Afrique française. Dans le strict respect des conventions de l'armistice, il doit s'opposer à toute intrusion, qu'elle soit amie ou ennemie, qu'elle vienne des Britanniques ou des Allemands. Le même jour, alors qu'il doit effectuer une visite d'inspection de la base aérienne, il sort légèrement blessé lors de l'accident de son avion (Amiot 143) à l'atterrissage, près de l'aérodrome de Limoges-Feytiat, à Panazol<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Immobilisé un mois, il ne rejoint l'Afrique que le Modèle:Date-, après la bataille de Dakar<ref>Modèle:Article</ref>. Il s'emploie dès lors à éviter l'extension de la dissidence de De Gaulle, auquel se sont déjà ralliés le Cameroun, le Tchad, le Congo ou l'Oubangui Chari (Afrique française libre).

Appui à la révolution nationale

Hostile aux pratiques politiques de la Troisième République, il partage le projet de révolution nationale de Pétain et son projet social, et applique la politique de Vichy dans toute sa rigueur en Afrique du Nord.

En particulier, il fait appliquer les lois raciales décidées par le gouvernement de Vichy, notamment celles qui excluent les Juifs de la fonction publique, de presque toutes les activités privées et de l'université, et qui placent leurs biens sous séquestre.

Mais il va plus loin que le régime de Vichy, en excluant, sans aucune loi, les enfants juifs des écoles et lycées, avec l'appui du recteur Georges Hardy. Il instaure en effet, par une simple note de service no 343QJ du Modèle:Date-, un Modèle:Langue scolaire excluant la quasi-totalité des enfants juifs des établissements publics d'enseignement, y compris des écoles primaires, Modèle:Citation, alors que des mesures semblables n'avaient pas été prises en métropole.

Il interdit la franc-maçonnerie, et enferme, avec l'appui de l’amiral Abrial, dans des camps de prisonniers du Sud de l'Algérie et du Maroc, les volontaires étrangers de la Légion étrangère, les opposants au régime, réels ou présumés, et des réfugiés étrangers sans contrat de travail (bien que régulièrement entrés en France).

Opposition à une collaboration avec l'Allemagne

Le Royaume-Uni ayant résisté victorieusement, contrairement à ses prévisions initiales, il persiste à penser, avec le maréchal Pétain, que, même si le Royaume-Uni n'allait pas être battu, il était incapable de gagner la guerre. Weygand partage le point de vue de Pétain qui avait prédit au diplomate américain Robert Murphy qu'il n'y avait Modèle:Citation au conflit qu'une paix Modèle:Citation. Au cours de l'été 1941, Weygand s'adresse au même diplomate américain pour presser les États-Unis d'user de leur influence au niveau mondial pour permettre une sortie pacifique de cette impasse<ref>Robert Paxton, L'armée de Vichy, 1966, traduction française, 2004, Tallandier, Modèle:P.240.</ref>.

Au sein du gouvernement de Vichy, Weygand reste hostile aux Allemands, et conçoit la révolution nationale comme un moyen pour la France de se redresser moralement et matériellement et de prendre un jour sa revanche contre l'Allemagne. Cette vision n'est cependant celle ni de Darlan, ni de Laval, ni de Pétain lui-même, qui ne jouent jamais que la carte allemande, et qui savent que le régime de Vichy ne peut exister que dans le cadre d'une France défaite et d'une Europe dominée par le Reich<ref>Robert Frank, « Pétain, Laval, Darlan », dans La France des années noires, Seuil, 1993, rééd. 2000, Modèle:T., Modèle:P.518-523.</ref>.

Weygand, par ses protestations auprès du gouvernement de Vichy, s'oppose aux protocoles de Paris du Modèle:Date signés par Darlan, et notamment la clause qui attribue aux Allemands les bases de Bizerte et de Dakar. Il s'oppose à l'engagement d'une collaboration militaire éventuelle avec l'Axe. Le gouvernement d'Hitler cherche à détacher la France de Vichy de sa passivité vis-à-vis de l'Angleterre en engageant Pétain à allier ce qui reste des forces françaises avec les armées allemandes et italiennes pour une guerre commune contre toute attaque alliée sur un territoire français, que ce soit en métropole ou ailleurs dans l'Empire. Cette opposition de Weygand à une politique de collaboration active pousse les Allemands à réclamer son limogeage, et même à envisager son élimination physique<ref>Modèle:Article</ref>.

En Afrique du Nord, préparation de la reprise des hostilités par la France

Fichier:BA144 Sétif (Ain-Arnat) Inspection weygand salut aux couleurs découpe.jpg
Inspection du général Maxime Weygand à la BA144 de Sétif Aïn Arnat en 1940 avec le général Noguès et l'amiral Abrial : salut aux couleurs.
Fichier:BA144 Ain-Arnat-Sétif Prise d-armes viste Weugand 1940.jpg
BA144 Sétif Aïn Arnat : prise d'armes lors de la visite de Weygand en 1940. Avions Potez 63-11.

Weygand fait dissimuler certains effectifs et armements aux Commissions d'armistice allemande et italienne. Il s'efforce aussi, après les attaques de Mers-El-Kébir et de Dakar, de renforcer l'Armée française d'armistice en Afrique, et donne son accord à René Carmille pour l'équipement mécanographique des bureaux de recrutement. Il fait aussi passer certaines unités coloniales pour de simples forces de police, et tente de remobiliser les esprits, avec notamment la création des « Chantiers de la jeunesse française » (créés par le général de La Porte du Theil), qui, dans un strict maréchalisme, tentent d'habituer la jeunesse à un nouvel ordre moral. Pierre-Étienne de Perier devient son chef d'état-major<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Simultanément, Weygand soutient Robert Murphy, envoyé spécial du président Roosevelt en Afrique du Nord, permettant l'implantation de douze vice-consuls qui seront les agents efficaces du débarquement<ref name="a">Dominique Venner, De Gaulle, la grandeur et le néant, Monaco, éd. du Rocher, 2004, Modèle:P.143.</ref>. Il négocie avec les Américains des conditions de ravitaillement, conduisant à un accord signé avec Murphy le Modèle:Date-. Le Modèle:Date-, le président Roosevelt écrivait au général Weygand une lettre lui disant toute sa confiance et sa reconnaissance. Elle a été reproduite par Georges Hirtz<ref>Georges Hirtz, Weygand, Modèle:P.112.</ref>.

Maréchaliste

Cependant, le respect de l'autorité du maréchal par Weygand est total ; lorsqu'il apprend, à la suite d'une dénonciation, que quelques officiers de son entourage (le commandant Faye, le commandant Dartois et le capitaine Beaufre, du réseau Alliance) préparent à son intention un plan de rentrée en guerre avec une aide militaire américaine, il les fait arrêter et livrer aux tribunaux, en disant : Modèle:Citation

En octobre 1941, peu après la campagne de Syrie à la suite de laquelle un cinquième des effectifs a rallié la France libre, il exige des soldats de l'Armée d'Afrique de prêter serment au maréchal Pétain.

Les pressions de Hitler sur le gouvernement de Vichy afin d'obtenir le renvoi de Weygand aboutissent finalement à son rappel en métropole en novembre 1941.

Détention par les Allemands

Le Modèle:Date, après le débarquement américain en Afrique du Nord et l'invasion de la zone libre par la Wehrmacht qui en a suivi, Weygand est fait prisonnier par les Allemands et placé en résidence surveillée dans le Tyrol autrichien, au château d'Itter (dépendant administrativement du camp de concentration de Dachau mais sans comparaison des conditions de détention). Sa détention va durer trente mois. La dernière année, il partage sa captivité avec Paul Reynaud, Édouard Daladier et Maurice Gamelin, avec qui les rapports sont tendus, ainsi qu'avec Albert Lebrun, le colonel François de La Rocque et Jean Borotra.

En mai 1945, les prisonniers sont libérés par les Américains et Weygand est reçu avec tous les honneurs dus à son rang au QG de la [[7e armée (États-Unis)|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIe{{#if:|  }} }} armée américaine]] à Augsbourg où il est l'hôte du général Patch. Ayant reçu un télégramme de Paris lui enjoignant de s'assurer de la personne de Weygand et de le garder sous surveillance américaine jusqu'à nouvel ordre, Patch, indigné, fait conduire avec égard le général au QG de la Ire{{#if:|  }} armée française à Lindau. À leur arrivée, le général de Lattre reçoit l'ordre de de Gaulle d'arrêter les personnalités ayant eu des fonctions au sein des gouvernements du régime de Vichy, ordre qui concerne Weygand et Jean Borotra. De Lattre exécute avec répugnance cet ordre et arrête son Modèle:Citation, non sans lui avoir fait rendre les honneurs militaires et mis sa voiture personnelle à disposition<ref name="a" />.

Non-lieu à la Libération

Renvoyé en France, Weygand est d’abord interné comme prévenu de collaboration au Val-de-Grâce, puis finalement libéré en Modèle:Date, dégagé de toute responsabilité et relevé de l'indignité nationale, en bénéficiant en Modèle:Date d'un non-lieu sur tous les chefs d'accusation décidé par la commission d'instruction de la Haute Cour de Justice<ref>Paris-presse, L'Intransigeant, Modèle:Date-</ref>.

Après la Seconde Guerre mondiale

Proposition du maréchalat sous la {{#ifeq:République | s | Modèle:Siècle | IVe{{#if:République| République }} }}

En 1951, il refuse d'être inscrit dans la proposition de loi concernant la promotion de généraux au maréchalat, son nom ayant été proposé par le député Guy Jarrosson, auteur du projet de loi, au côté des généraux Jean de Lattre de Tassigny et Alphonse Juin. À ce sujet, il déclara : Modèle:Citation bloc

En 1955, à la suite de la publication par le général de Gaulle du premier tome de ses Mémoires de guerre, Weygand répond point par point dans un ouvrage concis, maintenant son hostilité envers le général de Gaulle, En lisant les Mémoires de guerre du général de Gaulle que Flammarion tire à Modèle:Nombre<ref>Dominique Venner, De Gaulle, la grandeur et le néant, Monaco, Le Rocher, 2004, Modèle:P.,Paris-presse, L'Intransigeant, Modèle:Date-, "Weygand répond à de Gaulle"</ref>.

Engagement politique dans la mouvance « nationale »

Le général Weygand s'est opposé au projet de Communauté européenne de défense dès 1952 : Modèle:Citation<ref>Article de la Revue des deux Mondes d'Modèle:Date-, cité par Le Monde, Modèle:Date-.</ref>. En 1954, à la demande de Michel Debré, il cosigne une déclaration de 14 personnalités contre la CED<ref>Michel Debré, Trois Républiques pour une France. Mémoires. Modèle:Nobr rom - Agir 1946-1958, Albin Michel, 1988, Modèle:P., Le Monde, Modèle:Date-, Nouvelliste valaisan, Modèle:Date-, Modèle:P..</ref>. Cette même année, il cosigne un appel international demandant un renforcement de l'OTAN et une communauté atlantique plus resserrée<ref>Le Monde, Modèle:Date-, Modèle:Date-, Declaration of Atlantic unity d'Modèle:Date- avec ses signataires.</ref> et adhère au comité français du Mouvement pour l'Union atlantique, présidé par Firmin Roz puis par le général Pierre Billotte. Il cosigne en 1962 un nouvel appel international à une union atlantique<ref>Declaration of Atlantic unity de 1962, avec ses signataires.</ref>. Lors d'une réunion parisienne du Mouvement pour une union atlantique en 1956, il conteste les conclusions de Raymond Aron qui affirme qu'il Modèle:Citation et écrit au Monde pour s'indigner d'un compte-rendu qui ne signalait pas assez les contestations apportées aux conclusions d'Aron<ref>Le Monde, Modèle:Date-, Modèle:Date-, « Une lettre du général Weygand ».</ref>. Il est en effet alors convaincu que c'est en Afrique du Nord que se Modèle:Citation<ref>Le Monde, Modèle:Date-.</ref>.

Il prend position pour l'Algérie française<ref>Le Monde, Modèle:Date-, « Et maintenant ? »</ref>. Il s'en prend implicitement au général de Gaulle en Modèle:Date- dans une déclaration à la presse : Modèle:Citation<ref>Le Monde, Modèle:Date-.</ref>. Ce militaire légaliste s'oppose à la Semaine des barricades de Modèle:Date- : Modèle:Citation, déclare-t-il lors d'une conférence donnée à l'Institut catholique sur l'armée<ref>Le Monde, Modèle:Date-.</ref>. En Modèle:Date-, il sort du silence auquel il s'était astreint pour prendre position en faveur des Harkis : Modèle:Citation<ref>Le Monde, Modèle:Date-.</ref>. Il figure ensuite au comité de patronage de l'Union française pour l'amnistie<ref>Le Monde, Modèle:Date-.</ref>. Et à celui du pèlerinage de Chartres initié par le colonel Rémy en 1963, bien qu'il ait failli refuser d'y figurer car il ne voulait pas s'associer à un événement qui aurait pu être favorable au général de Gaulle : Modèle:Citation bloc

Ses prises de position sont publiées aussi bien dans la vénérable Revue des deux Mondes, fief de la droite académique à laquelle il appartient, que dans Le Monde, par exemple en 1956 sur le refus Modèle:Citation car il s'agit d'Modèle:Citation<ref>Le Monde, Modèle:Date-, Weygand, « L'Euratom ». Cf. aussi Le Monde, Modèle:Date-, « Réflexions personnelles par le général Weygand », Modèle:Date-, « Et maintenant ? »</ref>, la revue Fédération<ref>Fédération, Modèle:Date-, « Pour ou contre l'armée européenne », avis de Weygand.</ref> ou l'hebdomadaire néo-royaliste La Nation française<ref>Le Monde, Modèle:Date-.</ref>.

Il préside durant quelques années, à partir de 1950, le Centre des hautes études américaines d'Achille Dauphin-Meunier ; il lance dans son bulletin un appel à Modèle:Citation<ref>Le Monde, Modèle:Date-, Modèle:Date-.</ref>. Il est ensuite président émérite. Ce Centre célèbre ses anniversaires : en 1956, alors qu'il est présidé par Pierre-Étienne Flandin, il organise un déjeuner pour les Modèle:Nobr du général Weygand. Parmi les présents : le maréchal Juin, que Weygand a parrainé pour son entrée à l'Académie française, d'autres académiciens et membres de l’Institut, l'ambassadeur des États-Unis Douglas Dillon et de Modèle:Citation. Weygand demande au gouvernement de faire preuve de fermeté dans ses négociations avec le Maroc et la Tunisie ; il souhaite seulement l'autonomie interne pour le Maroc<ref>La Revue des deux Mondes, Modèle:Date-, Paris-presse, L'Intransigeant, Modèle:Date-.</ref>. Ce Centre célèbre aussi son Modèle:95e, en Modèle:Date- : l'ancien ministre Georges Bonnet, son président, ainsi qu'Alphonse Juin et Henri Massis louent ses hauts faits et le présentent comme un Modèle:Citation et un Modèle:Citation<ref>Guy Raïssac, op. cit., Modèle:P., Les Études américaines, 1962, Modèle:N°85.</ref>.

Jusqu'à son décès, Weygand milite pour la réhabilitation du maréchal Pétain et de sa mémoire, comme président d'honneur de l'Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain (ADMP), de sa fondation à son décès en 1965<ref>Le Monde, Modèle:Date-, Modèle:Date-, Feuille d'avis de Neuchâtel, Modèle:Date-, déclaration de Weygand.</ref>. Il est notamment actif à l'occasion du centenaire de la naissance du maréchal en 1956 : il préside son comité et participe aux cérémonies organisées par l'ADMP. Ces cérémonies, selon Weygand, célèbrent l’action de Pétain à Verdun mais aussi durant l’Occupation — celle d’un homme à qui la France a donné un pouvoir Modèle:Citation, qui a mené la Modèle:Citation qui lui a été confiée, jusqu’au Modèle:Citation. Avec aussi des préoccupations plus actuelles puisque Weygand appelle à se tourner Modèle:Citation<ref>Le Monde, Modèle:Date-, Modèle:Date-, Modèle:Date-, Paris-presse, L'Intransigeant, Modèle:Date-, Centenaire du maréchal Pétain, 1856-1956, brochure de l’ADMP, 1956, L’Est républicain, 27-4-1956 : cérémonies de Verdun (en ligne sur le site consacré au général Héring). Sur l’ADMP et ses prises de position, cf. Henry Rousso, « À contre-courant, l’Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain », dans Alfred Wahl (dir.), Mémoire de la Seconde Guerre mondiale, Metz, centre de recherche histoire et civilisation de l’Université de Metz, 1984, Modèle:P..</ref>.

Il patronne l’une des manifestations de la très anticommuniste Union pour la défense des peuples opprimés (UDPO) de François de Romainville en 1953, et collabore à son périodique, Exil et liberté dans les années 1950<ref>Alain Guérin, Le général gris, 1968, Modèle:P., collection d’Exil et liberté.</ref>. Il renoue aussi avec le Cercle Fustel de Coulanges reconstitué ; il préside son premier banquet de l'après-guerre en 1954<ref>Cahiers du Cercle, Modèle:Date-.</ref>.

Il est également président d'honneur d'autres associations :

Un héraut de la droite catholique traditionnelle

Membre du comité d'honneur du Comité pour la sauvegarde des lieux saints<ref>La Revue des deux Mondes, Modèle:Date-, Weygand, mon père, op. cit., Modèle:P..</ref>, c'est un habitué des séances de rentrée de l'Institut catholique de Paris, aux côtés de [[Maurice Feltin|Modèle:Mgr Feltin]]<ref>Le Monde, Modèle:Date-, Modèle:Date-, Modèle:Date-, Nouvelles de l'Institut catholique, Modèle:Date-.</ref>.

Il cosigne en 1956 un manifeste invitant tous les Français à se grouper Modèle:Citation pour combattre jusqu'au bout Modèle:Citation, aux côtés de personnalités de la droite catholique comme Gustave Thibon, Léon Bérard ou Henry Bordeaux<ref>Le Monde, Modèle:Date-.</ref>. Il préside en mai de la même année des « journées d'études civiques » consacrées à Jeanne d'Arc à l'occasion des cérémonies en l'honneur de la sainte, célèbre l'alliance traditionnelle entre catholicisme et patriotisme, dans le contexte de Modèle:Citation et du Modèle:Citation : Modèle:Citation<ref>Le Monde, Modèle:Date-, Association universelle des Amis de Jeanne d'Arc, Patrie française et principes chrétiens, NEL, 1956 : contient son discours prononcé aux Arènes de Lutèce le Modèle:Date-, et ceux de Léon Bérard, Marcel Clément, Raoul Follereau, Georges Hardy, André Frossard, Xavier de Bourbon, etc. Cf. le site de cette association : amis-jeanne-darc.org.</ref>. Il fonde en 1957 et préside une éphémère Alliance Jeanne d'Arc, plus politique, avec Gustave Thibon, André Frossard, Léon Bérard, Marc Rivière, Jean de Bronac : elle entend faire de Jeanne d'Arc Modèle:Citation, selon les mots de Michel Winock, elle veut se consacrer Modèle:Citation<ref>Partis, journaux et hommes politiques d'hier à aujourd'hui, Lectures françaises, Modèle:Date-, Modèle:P., Le Monde, Modèle:Date-, Cf. une lettre-circulaire de Weygand sur le site amis-jeanne-darc.org, L'Histoire, Michel Winock, « Jeanne d'Arc », Modèle:Date-, Michel Winock, Le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle idéologique et politique, Perrin, « Tempus », 2009.</ref>. Dans ses réunions, Weygand fustige Modèle:Citation. Selon lui, le Modèle:Citation en Algérie est communiste : Modèle:Citation. Il appelle à Modèle:Citation et trouve légitime que l'armée française pourchasse les « rebelles » dans leurs repaires, fussent-ils à l'étranger (allusion à la Tunisie et au Maroc)<ref>Le Monde, Modèle:Date-.</ref>. Il adresse un message aux chrétiens d'Algérie dans lequel il dénonce Modèle:Citation. Il note aussi : Modèle:Citation. Des mots qui tranchent avec les déclarations de l'épiscopat français, ce que Weygand assume<ref>Le Monde, 8/4/1957, 11/4/1957 : « Une lettre du général Weygand ».</ref>.

Il soutient en 1959 l'action de Georges Sauge, qui a fondé avec Jean Damblans le Centre d’études supérieures de psychologie sociale (CESPS), une officine anticommuniste de la mouvance Modèle:Citation<ref>L’Ordre français, « échec au communisme », session nationale d'étude des 28 et Modèle:Date- (1959) : message de Weygand, Partis, journaux et hommes politiques d'hier à aujourd'hui, Lectures françaises, Modèle:Date-, Le Monde, Modèle:Date-. Selon Pierre Milza (L'Europe en chemise noire, Fayard, 2002), Ariane Chebel d’Appollonia (L'Extrême droite en France, Complexe, 1998, Modèle:P.) et Anne-Marie Duranton-Crabol (Le temps de l'OAS, Complexe, 1995, Modèle:P.), Weygand préside le CESPS, ce qui semble être en fait une erreur.</ref>. Il appuie ensuite la « Cité catholique » du militant catholique contre-révolutionnaire Jean Ousset : il préside son congrès de 1960<ref>Le Monde, Modèle:Date-, « M. Henri Massis et le général Weygand président le congrès de "la Cité catholique" ». Cf. Raphaëlle de Neuville, Jean Ousset et la Cité catholique, Dominique Martin Morin, 1998.</ref> et, avec le colonel Rémy, Henri Massis, Gustave Thibon, Michel de Saint-Pierre, Gilbert Tournier, le maréchal Alphonse Juin et le député Édouard Frédéric-Dupont, co-signe une déclaration collective en faveur de la Cité catholique en 1962<ref>Verbo, Modèle:N°9-19, 1962, Modèle:P..</ref>. Weygand est Modèle:Citation<ref>Jacques Weygand, op. cit., Modèle:P..</ref>. Il aurait d’ailleurs déclaré à l’amiral Gabriel Auphan, après avoir lu une nouvelle attaque contre la religion catholique traditionnelle : Modèle:Citation.

Mort et obsèques

À sa mort en 1965, à Modèle:Unité, il est le doyen d'âge et d'élection de l'Académie française. Désavouant son ministre Pierre Messmer, le général de Gaulle refuse qu'une cérémonie solennelle<ref name="pointd'histoire"/> se tienne aux Invalides.

Une foule nombreuse (entre huit et dix mille personnes)<ref>"Une foule nombreuse a assisté aux obsèques du général Weygand", Le Monde, Modèle:Date-</ref> afflue à ses obsèques en l'église Saint-Philippe-du-Roule ([[8e arrondissement de Paris|Modèle:8e arrondissement de Paris]]), le Modèle:Date-, conduite par l'épouse du maréchal Juin et les veuves des maréchaux de Lattre de Tassigny et Leclerc, en présence d'une quarantaine de généraux, dont le gouverneur militaire de Paris<ref group = "Note">Parmi la quarantaine de généraux présents à ses obsèques, on peut citer les généraux Beaufre, Béthouart, Boyer de la Tour, Carpentier, Demetz, Ely, Kœnig, Lorillot, Guillaume de Montsabert, Noiret, Vanuxem. Le général Dodelier, gouverneur militaire de Paris, et le général de Menditte, inspecteur de la cavalerie, étaient présents à titre personnel, et du fait de leurs fonctions, avec l'accord du ministre et de leurs supérieurs, mais sans les représenter.</ref> — mais aucun des quatre chefs d'état-major généraux — d'une vingtaine d'académiciens<ref group = "Note">Parmi les académiciens présents à ses obsèques, Maurice Genevoix, Daniel-Rops, Wladimir d'Ormesson, Maurice Garçon, Marcel Pagnol, Henri Troyat, Carcopino, Jacques Rueff, Jean Guéhenno, Henri Massis, André François-Poncet, Jean Guitton, André Maurois, le pasteur Boegner, Jean Rostand, Jean Paulhan</ref>, du président du conseil municipal de Paris, de Pierre Lyautey, de l'avocat de Pétain et animateur de l'ADMP Jacques Isorni, de personnalités politiques comme Édouard Bonnefous, Pierre-Christian Taittinger, Édouard Frédéric-Dupont ou Jean-Louis Tixier-Vignancour — le candidat « Algérie française » à la présidence de la République et ancien ministre de Vichy entre 1940 et 1941 —, accompagné de Jean Dides et du colonel Jean-Robert Thomazo<ref group="Note">Quelques jours plus tard, lors d'un rassemblement politique de Tixier-Vignancour à la Mutualité pour protester contre l'attitude du Gouvernement lors des obsèques de Weygand, des jeunes gens manifestent aux cris de « de Gaulle assassin » et « Tixier au pouvoir » : Feuille d'avis de Neuchâtel, Modèle:Date-.</ref>. Parmi la foule, beaucoup de « Pieds-noirs », des jeunes et des quinquagénaires arborant la Francisque. Le général Jean Touzet du Vigier (vice-président du CEPEC) rendit l'hommage funèbre sur le parvis de l'église : Modèle:Citation, dit-il. Modèle:Citation selon le journaliste de L'Aurore<ref>Les Dossiers du CEPEC, Modèle:N°, Modèle:P., Feuille d'avis de Neuchâtel, Modèle:Date-, vidéo des obsèques de Weygand sur le site British Paté. Ont signé le registre à l'église : le général Pierre Kœnig, Louis Jacquinot, ministre d'État, Maurice Papon, préfet de police, Modèle:Mgr Pierre Veuillot, le général Gouraud, Maurice Chevalier, Serge Lifar, Modèle:Mmes Challe et ZellerModèle:Etc.</ref>. Le discours d'hommage de Jean Paulhan, en tant que directeur de l'Académie française, est en revanche hué par une partie de l'assistance qui jugea inconvenant qu'il rappelle que Weygand « était né à Bruxelles de père et mère inconnus »<ref>Paris-presse, L'Intransigeant, Modèle:Date-</ref>.

Dans un billet du Monde, Hubert Beuve-Méry résuma le sentiment d'une partie de l'opinion : Modèle:Citation. Ont protesté dans la presse contre le « refus des Invalides » Gilbert Cesbron (Le Figaro du Modèle:Date-) ou le général Paul VanuxemModèle:Citation (dans Aux Écoutes du Modèle:Date-) tandis que d'autres ont brossé un portrait flatteur de Weygand dans La France catholique (Jean Guitton, Jean de Fabrègues, le maréchal Juin, Henri Massis, le général Chambe), Aspects de la France (Xavier Vallat et Gustave Thibon), Les Nouvelles littéraires (le duc de Lévis-Mirepoix), La Revue des deux Mondes (Claude-Joseph Gignoux)Modèle:Etc.<ref>Les Dossiers du CEPEC, Modèle:N°20.</ref>.

Fichier:2022 Warszawa Pałac Czapskich, tablica Maxime Weygand, 1.jpg
Plaque commémorative en hommage à Maxime Weygand sur la façade de l'annexe du palais Czapski à Varsovie en Pologne.

Maxime Weygand est inhumé au cimetière Saint-Charles de Morlaix, où il possédait un manoir<ref group ="Note">Maxime Weygand avait acheté à Morlaix en 1920, le manoir de Coat Amour, sur les conseils de Foch qui possédait également un manoir non loin. La propriété resta dans la famille Weygand jusqu'en 1987.</ref>, le Modèle:Date. Deux mille personnes assistèrent à ses obsèques, dont les autorités locales (le préfet du Finistère, le sous-préfet de Morlaix, le préfet maritime, le maire de Morlaix, Jean Le DucModèle:Etc.), l'évêque du diocèse [[André Fauvel|Modèle:Mgr Fauvel]], des généraux (Lenormand, vice-président de la Saint-Cyrienne, Touzet du Vigier, qui prononce une allocution au nom de la Saint-Cyrienne et de l'Union nationale de la cavalerie, Declerck), les présidents de l'UNC du Finistère et des Côtes-du-Nord, Jean Lemaire, avocat de Pétain, Pierre Henry, secrétaire général de l'ADMPModèle:Etc.<ref>Les Dossiers du CEPEC, Modèle:N°20, Modèle:P..</ref>.

L’année suivante, cependant, ce refus des Invalides fut réparé. Le ministre des Armées, Pierre Messmer, autorisa l’accès à l’église Saint-Louis des Invalides pour une messe de requiem, célébrée le Modèle:Date, et présidée par Modèle:Mgr Brot, évêque auxiliaire de Paris. 23 associations d’anciens combattants ou groupements que Weygand protégeait, encourageait ou présidait l’organisèrent, insistant Modèle:Citation la cérémonie et priant les assistants Modèle:Citation à la troubler. Une carte strictement personnelle d’invitation fut exigée à l’entrée. Y assistèrent le président du CEPEC et des personnalités comme Wladimir d’Ormesson, Pierre Lyautey ou Jean Borotra<ref>La Revue des deux Mondes, Modèle:Date-, Carton d’invitation : liste des associations invitantes : anciens du {{#ifeq:corps | s | Modèle:Siècle | XXe{{#if:corps| corps }} }}, médaillés militaires, Union nationale de la cavalerie, de l’arme blindée et de chars, UNOR, CEDN, ORA, SNSOR, UNC et UNC-AFN, Parents des tués, Fils des tués, Écrivains combattants, AGMG, FARAC, Ceux de Verdun, Fédération de l’artillerie, Poilus d’Orient, DRAC, Fédération des anciens chasseurs, Rhin et Danube, CEF d’Italie, SSDN, Flandre-Dunkerque, Anciens combattants polonais.</ref>.

Décorations

Décorations françaises

Décorations étrangères

Publications

  • Le Maréchal Foch, Firmin-Didot, 1929 (brochure de Modèle:Nb p.).
  • Turenne (Henri de la Tour d'Auvergne, vicomte de), Paris, Flammarion, coll. Les grands cœurs, 1929, 288 p. (Consulter des extraits en ligne.
  • Le Modèle:Date-, Paris, Flammarion, coll. Les belles fêtes, 1932.
  • Histoire militaire de Mohammed Aly et de ses fils, Modèle:Nb vol., Imprimerie Nationale, 1936.
  • Comment élever nos fils ?, Paris, Flammarion, 1937, 46 p. (Consulter des extraits en ligne).
  • La France est-elle défendue ?, Paris, Flammarion, 1937, 48 p. (Lire en ligne).
  • Histoire de l'armée française, Flammarion, 1938 ; rééditée en 1953 et 1961.
  • Foch, Flammarion, 1947.
  • Le général Frère - Un chef, un héros, un martyr, Paris, Flammarion, 1949, 270 p. (Consulter des extraits en ligne).
  • Mémoires, Flammarion, parus de 1950 à 1957 en 3 volumes :
  • Forces de la France, Boivin (collection Vocation de la France), 1951.
  • ...Et que vive la France !, La Colombe, 1953.
  • En lisant les mémoires du Général de Gaulle, Flammarion, 1955.
  • L'Arc de Triomphe de l’Étoile, Flammarion, 1960.
  • L'Armée à l'Académie, Wesmael-Charlier (collection Les Quarante par les Quarante), 1962.
  • L'Oncle chinois, inachevé, 1962.
  • Lettres inédites relatives aux testaments de Leurs Majestés le roi Modèle:Souverain- et la reine Marie-Antoinette, 1965.


Bibliographie

Modèle:Légende plume

Biographies

  • Bernard Destremau (préface de Jean Guitton), Weygand, Paris, Perrin, 1989 et plusieurs éditions ultérieures.
  • Modèle:Article.
  • Dominique Paoli, Maxime ou le secret de Weygand, Bruxelles, Racine, 2003.
  • Guy Raïssac, Un général dans la tourmente, Paris, Albin Michel, 1963.
  • Modèle:Ouvrage.
  • Jacques Weygand, Weygand, mon père, Paris, Flammarion, 1970.
  • Modèle:Ouvrage.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Anthony Clayton, General Maxime Weygand, 1867-1965 : Fortune and Misfortune, Indiana University Press, 2015 Modèle:ISBN.
  • Weygand au Liban (1924). France Syrie et Liban 1918-1946, de Nadine Méouchy, chapitre 3 Le Mandat à l’épreuve des passions françaises: l'affaire Sarrail (1925) Presses de l’Ifpo, Institut français d'études arabes de Damas, année 2002, 436 pages. EAN (Édition imprimée) 9782901315773

Weygand en Pologne

  • Edgar Vincent d'Abernon, La dix-huitième bataille décisive du monde : Varsovie, 1920, Pression de Hyperion, 1977 Modèle:ISBN.
  • Piotr Wandycz, Le Général Weygand et la bataille de Varsovie, Journal d'Affaires de l'Europe centrale, 1960.
  • Norman Davies, White Eagle, Red Star: The Polish-Soviet War, 1919-20 (Aigle Blanc, Étoile Rouge : la guerre polono-soviétique, 1919-20), Pimlico, 2003 Modèle:ISBN.

Weygand pendant la Seconde Guerre mondiale

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références nombreuses

Liens externes

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