Maximilien Ier (empereur du Mexique)

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Titre mis en forme Modèle:En-tête label Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Personnalité politique

Ferdinand Maximilien de Habsbourg-Lorraine, né le Modèle:Date de naissance à Vienne et mort fusillé le Modèle:Date de décès au Cerro de las Campanas à Santiago de Querétaro (Mexique), est un archiduc d'Autriche, prince royal de Hongrie et de Bohême, devenu empereur du Mexique sous le nom de Maximilien {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} en 1864. Frère cadet de l'empereur d'Autriche [[François-Joseph Ier (empereur d'Autriche)|François-Joseph {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]], il épouse en 1857 la princesse Charlotte de Belgique.

En 1857, Maximilien est nommé vice-roi du royaume de Lombardie-Vénétie que l'Autriche a acquis au congrès de Vienne et qui se montre rebelle au pouvoir de la maison de Habsbourg. Sa politique, trop libérale aux yeux du pouvoir autrichien, son indulgence envers les rebelles italiens et sa prodigalité le contraignent à la démission le Modèle:Date.

Lors de l'expédition du Mexique qui débute au cours de l'hiver 1861-1862, la France, alliée à l'Espagne et au Royaume-Uni, envahit la République mexicaine. Les Espagnols et les Britanniques se retirent en Modèle:Date, tandis que l'armée française demeure sur place, cherchant à conquérir le pays. Désireux de légitimer cette domination, Napoléon III soutient un groupe de monarchistes du parti conservateur hostiles à la république, qui établissent la deuxième Régence du Mexique. Le Modèle:Date-, une députation de conservateurs mexicains propose à Maximilien d'Autriche la couronne impériale du Mexique. Maximilien conditionne son acceptation du trône à la tenue d'un référendum populaire assorti de garanties financières et militaires solides. Après plusieurs mois de tergiversations, Maximilien finit par accepter et devient empereur du Mexique le Modèle:Date-.

Le Second Empire mexicain réussit à se faire reconnaître par plusieurs puissances européennes, dont la France, le Royaume-Uni, l'Espagne, la Belgique, l'Autriche et la Prusse. En vertu de la doctrine de Monroe, les États-Unis continuent toutefois à soutenir les insurgés républicains de Benito Juárez, que l'empereur Maximilien échoue à vaincre durablement. À la faveur de la fin de la guerre de Sécession en 1865, le soutien plus appuyé des États-Unis aux forces républicaines fragilise davantage la situation de Maximilien {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}, laquelle s'aggrave encore lors de l'amorce du retrait de l'armée française du Mexique en 1866. Son épouse, l'impératrice Charlotte, revient en Europe pour tenter d'obtenir au profit de son mari un ultime soutien de Napoléon III, en vain. Vaincu à Querétaro, Maximilien est capturé, jugé et exécuté le Modèle:Date- par les insurgés, qui restaurent la République mexicaine.

Biographie

Premières années

âgé de six ans l'archiduc pose debout tenant une badine
Portrait du jeune archiduc Maximilien par Joseph Karl Stieler (1838).

Maximilien naît au château de Schönbrunn, près de Vienne en Autriche le Modèle:Date-Modèle:Sfn. Second fils de l'archiduc François-Charles d'Autriche et de l'archiduchesse née Sophie de Bavière, il est lors de sa naissance le petit-fils de l'empereur régnant [[François Ier (empereur d'Autriche)|François {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} d'Autriche]]. Ses prénoms (Ferdinand Maximilien Joseph) rendent hommage à son parrain et oncle paternel, qui devient en 1835 l'empereur [[Ferdinand Ier (empereur d'Autriche)|Ferdinand {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} d'Autriche]], et à son grand-père maternel, le roi [[Maximilien Ier (roi de Bavière)|Maximilien {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} de Bavière]]Modèle:Sfn. Frère cadet du futur empereur [[François-Joseph Ier (empereur d'Autriche)|François-Joseph {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]], il a deux frères puînés : Charles-Louis (1833–1896) et Louis-Victor (1842–1919), ainsi qu'une sœur, Marie-Anne (1835–1840).

Une rumeur récurrente voit en Maximilien le fils du duc de Reichstadt (Napoléon II), élevé à la cour d'Autriche parmi les HabsbourgModèle:Sfn. L'archiduchesse Sophie était devenue très proche du duc de Reichstadt après la naissance de François-Joseph en Modèle:Date-. Lorsque le duc de Reichstatdt meurt le Modèle:Date-, Sophie en est tellement bouleversée qu'elle devient incapable d'allaiter Maximilien qui n'a que deux semainesModèle:Note. Comme le veut la tradition, Maximilien est d'abord élevé par une gouvernante, la baronne Louise Sturmfeder von Oppenweiler, avant d'être, à Modèle:Unité, éduqué par des précepteurs à la tête desquels est placé le comte Heinrich de Bombelles, diplomate d'origine française au service de l'AutricheModèle:Sfn. Maximilien est de santé fragile et s'enrhume constamment dans les chambres mal chauffées de la Hofburg. Il apprécie particulièrement le jardin privé de l'empereur où une volière l'attire beaucoup. Il dispose d'un espace personnel constitué d'un bosquet de palmiers et de plantes tropicales où niche un couple de perroquets ; il y puise son goût pour l'aménagement des jardins qu'il développera dans ses résidences ultérieuresModèle:Sfn.

De ses enfants, sa mère affirme qu'il est le plus aimant. Tandis que son frère François-Joseph se montre précocement économe, Maximilien révèle une nature plus rêveuse et dépensière. Toutefois, les quatre frères sont élevés de la même manière spartiate et doivent se plier dès leur plus jeune âge aux rigueurs de l'étiquette de la cour de Vienne. Enfants, Maximilien et François-Joseph sont très complices. Ils partagent un programme scolaire dense : jusqu'à Modèle:Unité d'études hebdomadaires lorsqu'il a Modèle:UnitéModèle:Sfn. Outre l'allemand, l'anglais et le français, les archiducs apprennent les langues usitées dans le vaste empire des Habsbourg : italien, hongrois, polonais, roumain et quelques rudiments de tchèqueModèle:Sfn. Maximilien étudie aussi le piano, le modelage et l'équitationModèle:Sfn. Lorsque Maximilien atteint ses Modèle:Unité, son frère et lui effectuent un tour des provinces italiennes appartenant à l'Autriche en compagnie du maréchal Radetzky. Depuis 1835, c'est leur oncle Ferdinand qui règne en Autriche. Les deux adolescents se plaisent à se gausser de ce souverain considéré comme intellectuellement déficientModèle:Sfn.

Dans l'ombre de François-Joseph

âgé de Modèle:Unité, l'archiduc pose en buste en uniforme de la marine autrichienne
L'archiduc Maximilien par Carl Haase en 1853.
la princesse représentée en buste porte une robe en satin bleu pâle et une fleur dans ses cheveux noirs séparés en bandeaux
Marie-Amélie du Brésil par Friedrich Dürck (vers 1849).

En Modèle:Date, la révolution des patriotes italiens gagne rapidement tout l'empire. Le renvoi de Metternich signe la fin d'une ère. L'empereur [[Ferdinand Ier (empereur d'Autriche)|Ferdinand {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]] est reconnu inapte à gouverner. Son frère et successeur légitime, l'archiduc François-Charles, incité par son épouse l'archiduchesse Sophie, renonce à ses droits au trône au profit de son fils aîné François-Joseph, qui commence son règne le Modèle:Date-Modèle:Sfn.

Dès le début, François-Joseph prend sérieusement et efficacement le pouvoir en mains. Les Hongrois résistant jusqu'à l'été 1849, François-Joseph emmène Maximilien sur le théâtre des opérations militaires. Tandis que François-Joseph demeure impassible, Maximilien rapporte que Modèle:CitationModèle:Sfn. Après la victoire sur les Hongrois, une répression implacable est exercée à l'encontre des opposants dont certains sont pendus et fusillés en présence des archiducs. Contrairement à son frère, Maximilien est heurté par la brutalité des exécutionsModèle:Sfn. Maximilien admire le naturel avec lequel François-Joseph reçoit les hommages des ministres et des généraux. Désormais, lui aussi doit demander audience avant de rencontrer son frèreModèle:Sfn.

Les analyses de sa personnalité sont contrastées : O. Defrance le présente comme moins doué et de caractère plus complexe que son frère aînéModèle:Sfn, tandis que L. Sondhaus indique au contraire qu'il avait souvent éclipsé son frère dès l'enfance et que ce dernier paraissait plus terne et moins talentueux en comparaisonModèle:Sfn. Maximilien à Modèle:Unité est décrit comme séduisant, rêveur, romantique et dilettanteModèle:Sfn. Émotif et nerveux, il est plutôt faible de caractère tout en manifestant des élans d'énergie. Souvent indécis, il passe aisément de la colère à l'entêtement et à la dépression. Moralement moins stable que François-Joseph, il s'entoure d'amis libertinsModèle:Sfn. Toutefois, il est pleinement conscient de son rang et du sens de la grandeur de sa maison. Alors qu'il voudrait seconder son frère, ce dernier lui répond par une fin de non recevoirModèle:Sfn.

En 1850, Maximilien est amoureux de la comtesse Paula von LindenModèle:Note, la fille de l'ambassadeur de Wurtemberg à Vienne. Leurs sentiments sont réciproques, mais en raison du rang inférieur de la comtesse, François-Joseph met fin à cette idylle en expédiant Maximilien à Trieste afin de le familiariser avec la marine autrichienne, dans laquelle il est appelé à faire carrièreModèle:Sfn.

Maximilien s'embarque sur la corvette Vulcain pour une courte croisière en Grèce. En Modèle:Date-, il est nommé lieutenant de vaisseau avant d'effectuer, en été 1851, un voyage à bord de la Novara. Ce premier long voyage l'enchante : Modèle:Citation Ce voyage le mène notamment à Lisbonne. Il y fait la connaissance de la princesse Marie-Amélie du Brésil, âgée de Modèle:Unité, fille unique du défunt empereur du Brésil [[Pierre Ier (empereur du Brésil)|Pierre {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]]. Décrite comme ravissante, pieuse et vive d'esprit, elle a reçu une éducation raffinéeModèle:Sfn. Elle joue du piano et se montre douée pour le dessin et la peintureModèle:Sfn. Tous deux sont amoureux. François-Joseph et sa mère autorisent leur mariage. En Modèle:Date-, Marie-Amélie contracte la scarlatine. Les mois passant, son état de santé empire avant que ne se déclare la tuberculose. Ses médecins lui conseillent de quitter Lisbonne pour Madère, où elle arrive en Modèle:Date-. À la fin novembre, tout espoir qu'elle recouvre la santé est perduModèle:Sfn. La jeune fille meurt le Modèle:Date-. Le chagrin de Maximilien est immenseModèle:Sfn.

Maximilien se perfectionne dans l'art de commander les équipages et reçoit une solide formation technique navale. Le Modèle:Date-, il est nommé commandant en chef de la marine autrichienne et promu contre-amiral. Il a enfin trouvé sa voie et prend plaisir à voyager vers des destinations telles que Beyrouth, la Palestine ou l'Égypte. À l'automne 1855, alors qu'il navigue sur une mer houleuse dans les eaux de l'Adriatique, il trouve refuge dans le golfe de Trieste. Aussitôt, il songe à y bâtir un jour une résidence de plaisance. Les travaux de construction du château de Miramare débutent en Modèle:Date-. Après la guerre de Crimée, le traité de Paris signé le Modèle:Date- offre à Maximilien l'opportunité de se rendre en France auprès de Napoléon III et de l'impératrice Eugénie, deux personnages qui influencent bientôt son destinModèle:Sfn.

Union avec Charlotte de Belgique

photographie représentant Charlotte en robe à crinoline au bras de Maximilien en habit civil
La princesse Charlotte et son fiancé l'archiduc Maximilien par Louis-Joseph Ghémar (1857).

En Modèle:Date, François-Joseph demande à Maximilien qu'à son retour de Paris, et avant de regagner Vienne, il s'arrête à Bruxelles afin de rendre visite au roi des Belges [[Léopold Ier (roi des Belges)|Léopold {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]]. Le Modèle:Date-, Maximilien arrive en Belgique où l'accueille Philippe, comte de Flandre, fils cadet du roi Léopold. Accompagné par les princes de Belgique, Maximilien visite les villes de Tournai, Courtrai, Bruges, Gand, Anvers et CharleroiModèle:Sfn. À Bruxelles, Maximilien fait la connaissance de la fille du roi âgée de Modèle:Unité, la princesse Charlotte, laquelle tombe immédiatement sous son charmeModèle:Sfn.

Le père de Charlotte, ayant remarqué les sentiments de sa fille à son égard, suggère à Maximilien de demander la main de cette dernière. Maximilien accepte donc de se déclarer. Il reçoit un accueil cordial à la cour de Belgique, mais ne peut s'empêcher de juger la sobriété du château de Laeken Modèle:Incise tellement éloignée du luxe des résidences impériales viennoisesModèle:Sfn. À son futur gendre, le roi Léopold écrit : Modèle:CitationModèle:Sfn.

En réalité, si Maximilien accepte le mariage belge, il ne manifeste pas d'enthousiasme et n'est pas amoureuxModèle:Sfn. Opportuniste, il négocie âprement la dot de sa promiseModèle:Sfn. Éconduit par Charlotte, le prince Georges de Saxe met en garde le roi Léopold contre Modèle:CitationModèle:Sfn. Quant au duc de Brabant, le futur Léopold II, il écrit à la reine Victoria : Modèle:Citation

Tandis que les âpres transactions financières entre Vienne et Bruxelles en vue du mariage se poursuivent, le roi Léopold demande que soit dressé un acte de séparation de biens afin de protéger les intérêts de sa filleModèle:Sfn. Peu soucieuse du règlement de ces considérations purement matérielles, Charlotte déclare : Modèle:Citation. Les fiançailles sont conclues le Modèle:Date-. Quelques semaines plus tard, le Modèle:Date-, Maximilien est officiellement nommé vice-roi du royaume de Lombardie-Vénétie que l'Autriche avait acquis au congrès de Vienne et qui se montrait rebelle au pouvoir de la maison de HabsbourgModèle:Note,Modèle:Sfn.

Maximilien épouse le Modèle:Date- au palais royal de Bruxelles la princesse Charlotte de Belgique, fille unique de [[Léopold Ier (roi des Belges)|Léopold {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]], roi des Belges et de la défunte reine Louise d'Orléans. Charlotte est également la cousine de la reine Victoria, dont le mari, le prince consort Albert, a effectué le déplacement pour se rendre aux noces à Bruxelles. Cette alliance augmente le prestige de la récente dynastie belge, laquelle s'allie, une nouvelle foisModèle:Note, à la séculaire maison de HabsbourgModèle:Sfn.

Vice-roi de Lombardie-Vénétie

Modèle:Article détaillé

Un archiduc libéral

cour intérieure du palais néoclassique de Milan
Le palais royal de Milan au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

Maximilien et Charlotte effectuent leur Joyeuse Entrée à Milan le Modèle:Date-. Ils résident officiellement à Milan, siège du gouvernement de la Lombardie-VénétieModèle:Sfn. Ils séjournent tantôt au palais royal, tantôt à la villa de MonzaModèle:Sfn. En qualité de gouverneur, Maximilien vit comme un souverain, entouré d'une cour imposante comprenant chambellans et majordomesModèle:Sfn. Commandant en chef de la marine autrichienne, Maximilien développe la flotte impériale et encourage l'expédition de la frégate Novara qui effectue le premier tour du monde maritime commandé par l'empire d'Autriche, une expédition scientifique de plus de deux ans (1857-1859) à laquelle prennent part des savants viennois<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Durant son gouvernement de la Lombardie, Maximilien poursuit la construction du château de Miramare. L'édification du château se termine à la fin de l'année 1860 selon les plans de Maximilien et notamment grâce à la dot de Charlotte. Son frère, le futur Léopold II, ne manque pas de noter dans son journal : Modèle:CitationModèle:Sfn.

Sur le plan politique, l'archiduc Maximilien est très influencé par les idées progressistes en vogue à l'époque. Sa nomination à la vice-royauté, en remplacement du vieux maréchal Joseph Radetzky, répond au mécontentement croissant de la population italienne par la venue d'une figure plus jeune et plus libérale. Le choix porté sur un archiduc, frère de l'empereur d'Autriche, tend à encourager une certaine loyauté personnelle envers la maison de Habsbourg. En dépit des efforts mis en œuvre, Maximilien et Charlotte ne rencontrent toutefois pas à Milan le succès escompté. Charlotte tente de conquérir ses nouveaux sujets en s'exprimant en italien, et se donne beaucoup de mal pour plaire à « son » peuple : elle visite les institutions de bienfaisance, inaugure des écoles et va jusqu'à s'habiller en paysanne lombarde pour s'attirer les bonnes grâces des ItaliensModèle:Sfn. À Pâques 1858, revêtus d'habits d'apparat, Maximilien et elle remontent le Grand Canal de Venise, grisés par leur importanceModèle:Sfn. Toutefois, les sentiments anti-autrichiens grandissent au sein de la population italienne malgré toutes les tentatives de séduction vis-à-vis des administrésModèle:Sfn.

L'œuvre de Maximilien dans les provinces qu'il gouverne est féconde et rapide : révision du cadastre, répartition plus équitable de l'impôt, établissement de médecins cantonaux, approfondissement des passes de Venise, élargissement du port de Côme, assèchement des marais afin d'enrayer la malaria et de fertiliser les sols, irrigation des plaines du Frioul, assainissement des lagunes… On lui doit aussi nombre d'embellissements urbanistiques : la Riva est prolongée jusqu'aux jardins royaux de Venise, tandis qu'à Milan, les promenades gagnent en importance, la place du Duomo est élargie, une nouvelle place est tracée entre la Scala et le palais Marino, et la bibliothèque Ambrosienne est restauréeModèle:Sfn. Le ministre des Affaires étrangères de Grande-Bretagne écrit en Modèle:Date- : Modèle:CitationModèle:Sfn.

Disgrâce et révocation

[[Fichier:Franz Joseph 1865.jpg|vignette|redresse|alt=photographie en buste de l'empereur porte la Toison d'or sur un uniforme clair|[[François-Joseph Ier (empereur d'Autriche)|François-Joseph {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]] photographié par Joseph Albert (1865).]]

La Lombardie-Vénétie en vert pâle et ses villes gouvernées par Maximilien
Carte géographique représentant la Lombardie-Vénétie dans le contexte de l'unification italienne (1905).

Si Maximilien est officiellement vice-roi de Lombardie-Vénétie, son autorité reste limitée par le pouvoir exercé par les militaires de l'Empire autrichien opposés à toute espèce de réforme libérale. Maximilien se rend à Vienne en Modèle:Date- afin de demander à son frère de concentrer personnellement les pouvoirs administratif et militaire, tout en menant une politique de concessions. François-Joseph refuse sa requête et l'objurgue de mener une politique davantage répressiveModèle:Sfn. Maximilien est réduit à jouer le rôle d'une sorte de préfet de police, tandis que les tensions avec le Piémont s'accroissent. Le Modèle:Date-, Maximilien, par mesure de sécurité et craignant qu'elle ne soit sifflée en public, renvoie Charlotte à Miramare et fait expédier ses objets les plus précieux hors des territoires qu'il gouverne. Seul au palais de Milan, il fait part de ses griefs à sa mère : Modèle:Citation

En Modèle:Date-, de nombreuses arrestations ont lieu à Milan et à Venise. La plupart des prisonniers appartiennent aux classes aisées de la population et sont envoyés à Mantoue et dans les places fortes de la monarchie. La ville de Brescia est occupée par la milice, tandis que de nombreux bataillons campent à Plaisance et le long des rives du . L'archiduc Maximilien tente de tempérer les sévères dispositions du général Ferencz Gyulai. Maximilien vient d'obtenir de son frère l'empereur de rouvrir les écoles privées de droit de Pavie, ainsi que l'université de Padoue. En Modèle:Date-, des incidents entre les forces de l'ordre et des Milanais éclatent, tout comme à VéroneModèle:Note. À Pavie, dans l'un des États que gouverne Maximilien, l'Autriche crée un véritable équipage de siège militaire. La situation de l'Italie devient critique : l'ordre ne peut plus y être maintenu que par des troupes étrangèresModèle:Note.

L'œuvre conciliatrice de Maximilien s'effondre, ses projets pour tenter d'améliorer le bien-être de ses administrés soumis à l'occupation étrangère avortent. Ses efforts pour régénérer la Lombardie-Vénétie se heurtent à l'opposition de l'Autriche, laquelle combat tout élément dérangeant son programme unitaire. Le Modèle:Date-, Maximilien, que le gouvernement de Vienne juge trop libéral dans les réformes qu'il souhaite entreprendre, trop indulgent à l'égard des rebelles italiens et trop dépensierModèle:Sfn, est contraint par son frère de démissionner de sa fonction de vice-roi de Lombardie-VénétieModèle:Sfn,Modèle:Note.

La démission de Maximilien est accueillie avec satisfaction par un acteur majeur de l'unité italienne, Cavour, qui déclare : Modèle:Citation

Un exil doré

Photographie en couleurs représentant le château de Miramare de couleur claire et de style éclectique dominant la mer
Le château de Miramare au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.
Maximilien en tenue d'explorateur, écrivant dans un carnet de notes
L'archiduc Maximilien vers la fin des années 1850.

Peu de temps après la révocation de Maximilien, l'Autriche perd le contrôle de la plupart de ses possessions italiennes. La politique magnanime de Maximilien commençait à porter ses fruits, mais elle ne peut empêcher le Modèle:Date- la déclaration de guerre de l'Autriche au roi de Sardaigne Victor-Emmanuel II. Celui-ci, soutenu par la France de Napoléon III, en sort vainqueur et, après l'armistice de Villafranca confirmée par la paix de Zurich en Modèle:Date-, il annexe la Lombardie (excepté les forteresses de Mantoue et de Peschiera) au royaume de Sardaigne. La riche ville de Milan quitte donc le giron autrichien à la grande colère des Viennois qui vilipendent l'empereur [[François-Joseph Ier (empereur d'Autriche)|François-Joseph {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]], l'exhortant à abdiquer en faveur du populaire Maximilien. Quant à Venise, lors de leur rencontre à Villafranca en Modèle:Date-, Napoléon III propose à François-Joseph de créer un royaume vénitien indépendant à la tête duquel seraient placés Maximilien et Charlotte. François-Joseph refuse catégoriquement cette éventualitéModèle:Sfn.

À Modèle:Unité, l'archiduc, maintenant sans activité officielle et sans réelle perspective, quitte Milan pour se retirer sur la côte dalmate où Charlotte vient d'acquérir l'île de Lokrum et son couvent en ruines. Elle a fait rapidement procéder à la transformation de l'ancienne abbaye bénédictine en résidence secondaireModèle:Sfn avant de pouvoir s'installer dans leur château de Miramare à la Noël 1860 où les travaux sont en voie d'achèvement. Les ouvriers étant encore à l'œuvre, le couple archiducal occupe d'abord les appartements du rez-de-chaussée avant de pouvoir investir l'ensemble du châteauModèle:Sfn.

Entre-temps, Maximilien et Charlotte entreprennent un voyage à bord du yacht Fantasia qui les mène jusqu'à Madère en Modèle:Date- sur les lieux où la princesse Marie-Amélie du Brésil, jadis fiancée à Maximilien, est morte six ans auparavantModèle:Sfn. Là, Maximilien est en proie aux regrets mélancoliques. Il écrit : Modèle:Citation

On aperçoit Charlotte et Maximilien, en uniforme d’amiral, à la sortie de l’église, où les attend le maréchal O’Donnell, chef de l’armée espagnole, et son état-major.
Visite de Maximilien et Charlotte à Tétouan — gravure de Gustave Janet, Modèle:Date-.

Souffrante, Charlotte reste seule à Funchal durant trois mois, tandis que Maximilien poursuit seul son pèlerinage sur les traces de sa défunte fiancée jusqu'au Brésil où il visite trois États : d'abord Bahia, puis Rio de Janeiro et enfin Espírito SantoModèle:Sfn. Ce voyage comprend un séjour à la cour de l'empereur Pierre II, et présente aussi des aspects scientifiques et ethnographiques. Maximilien part à l'aventure dans la jungle et visite diverses plantations. Il s'est adjoint le concours de son médecin personnel August von Jilek, lequel est féru d'océanographie et spécialisé dans l'étude des pathologies infectieuses telles que le paludisme. Maximilien ne se contente pas d'apprécier lyriquement la beauté de ces régions ; il recueille beaucoup d'informations sur des sujets tels que la botanique, les écosystèmes ou les méthodes agraires. Il juge l'emploi des esclaves dans le système latifundiaire cruel et empreint de péché. Quant aux prêtres, il les estime immodestes et trop puissants dans l'empireModèle:Sfn. Durant son voyage, il acquiert deux diamants de grande qualité, l'un de Modèle:Unité, connu sous le nom d'« Empereur Maximilien », qu'il garde pour lui et conservera jusqu'à sa mort, et l'autre de Modèle:Unité, qu'il offre à son épouse<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Au retour de son périple brésilien, Maximilien revient par Funchal où Charlotte et lui s'apprêtent à rentrer en Europe, non sans avoir fait une escale à Tétouan où ils accostent le Modèle:Date-Modèle:Sfn. Maintenant en Europe, tandis que son épouse se morfond à Lokrum, Maximilien s'échappe vers Vienne où il lui est infidèleModèle:Sfn, mais la vie viennoise le lasse vite. Lors de cet exil doré mais forcé, Charlotte dépeint à l'adresse de sa famille un portrait idyllique de leur retraite, mais elle tait l'éloignement des époux de plus en plus marqué et leur vie conjugale réduite à néantModèle:Sfn. Mary Margaret McAllen évoque les nombreuses rumeurs prétendant que Maximilien serait impuissant, stérile ou homosexuelModèle:Note,Modèle:Note.

Empereur du Mexique

Modèle:Article détaillé

Formation du Second Empire mexicain

de nombreux officiers français à cheval entrent dans la ville de Mexico
Entrée du corps expéditionnaire français à Mexico en Modèle:Date- par Jean-Adolphe Beaucé (1868).
huile sur toile, portrait d'apparat en pied de l'empereur Napoléon III
Napoléon III par Franz Xaver Winterhalter (1855).
une délégation de dix hommes en costume noir s'adresse à Maximilien revêtu d'un uniforme
La commission mexicaine qui invite Maximilien de Habsbourg à occuper le trône du Mexique à Miramare le Modèle:Date- par Cesare Dell'Acqua (1867).

Les ambitions impérialistes de Napoléon III l'amènent à intervenir dans la politique mexicaine. Profitant de la guerre de Sécession qui paralyse les États-Unis et saisissant le prétexte d'obtenir le remboursement des dettes du gouvernement de Benito Juárez, la France ratifie le Modèle:Date- la Convention de Londres. Ce traité, qui contrevient à la doctrine Monroe (laquelle condamne toute intervention européenne dans les affaires des « Amériques »), constitue le prélude à l'expédition du Mexique où la France combat aux côtés des Espagnols et des Anglais. Après le départ de ses alliés en Modèle:Date-, la France décide de demeurer sur place et nourrit l'ambitieux projet d'occuper le pays pour qu'il devienne une nation industrialisée qui rivaliserait avec les États-UnisModèle:Sfn.

Après la prise de Puebla en Modèle:Date- qui ouvre la route de Mexico, les troupes françaises, commandées par les généraux Forey et Bazaine entrent en juin dans Mexico et occupent la ville. L'objectif de Napoléon III est que le Mexique soit un protectorat français. Si le Mexique devient théoriquement indépendant et bientôt doté d'un souverain qui porte le titre d'empereur, tout ce qui regarde la politique étrangère, l'armée, et la défense doit être géré par les Français. De plus, la France devient le premier partenaire commercial du pays : elle est favorisée pour les investissements, les achats de matières premières, et autres produits d'importations. La France accentue l'envoi de colons (notamment les « Barcelonnettes », originaires de la ville de Barcelonnette et de la Vallée de l'Ubaye, dans les Alpes-de-Haute-Provence) pour renforcer sa présence sur le sol mexicain<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Napoléon III envisage d'offrir la couronne impériale mexicaine à MaximilienModèle:Note, qu'il connaît personnellement et dont il apprécie les qualitésModèle:Sfn. Cette estime est réciproque, Maximilien n'hésitant pas à écrire lors de leur première rencontre : Modèle:Citation, avant de déclarer : Modèle:Citation. En Modèle:Date-, Napoléon III cite directement le nom de l'archiduc Maximilien comme candidat de la FranceModèle:Sfn. Pour sa part, Maximilien a visité le Brésil, seule monarchie du continent américain, qui l'a fasciné lors de son voyage de 1860Modèle:Sfn.

Le Modèle:Date-, José María Gutiérrez Estrada, politicien mexicain conservateur, à la tête d'une députation officielle venue du Mexique, se rend à Miramare pour offrir la couronne impériale mexicaine à Maximilien. Il affirme être le porte-parole de l'assemblée des notables qui s'est réunie à Mexico le Modèle:Date- précédent. Maximilien répond officiellement : Modèle:Citation. Maximilien temporise donc avant d'accepter la proposition. Conseillé par son beau-père, le roi des Belges [[Léopold Ier (roi des Belges)|Léopold {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]], Maximilien exige la tenue d'un référendum populaire assorti de garanties au sujet de l'appui financier et militaire de la FranceModèle:Sfn.

En Modèle:Date-, Maximilien et Charlotte se rendent à Paris, où l'empereur Napoléon III et l'impératrice Eugénie leur réservent un accueil des plus chaleureux en vue de les inciter à accepter le trône du Mexique. L'empereur s'engage à maintenir Modèle:Unité militaires français au Mexique jusqu'en 1867. Maximilien contracte vis-à-vis de Napoléon III une obligation de Modèle:Unité millions de pesos mexicains, équivalant à l'époque à deux milliards et demi de francs-or, destinée à subventionner ses projets lorsqu'il régnera au Mexique. Quant au roi Léopold, il promet d'envoyer au Mexique un corps expéditionnaire belge afin de les soutenirModèle:Sfn.

En Modèle:Date-, Maximilien se rend à Vienne chez son frère l'empereur François-Joseph, lequel lui demande de signer un pacte de famille l'obligeant à renoncer pour lui et sa descendance à ses droits sur la couronne autrichienne, à un éventuel héritage, ainsi qu'à son patrimoine mobilier et immobilier en Autriche, faute de quoi il ne pourra régner au Mexique. Maximilien tente de faire ajouter une clause secrète qui lui permettrait, au cas où il échouerait au Mexique, d'être rétabli dans ses droits familiaux s'il devait revenir en Autriche. François-Joseph refuse l'ajout de cette clause, promettant toutefois des subsides et des soldats volontaires (Modèle:Unité et Modèle:Unité), ainsi qu'une rente annuelleModèle:Sfn. Les parents des deux hommes tentent en vain d'infléchir la décision de François-Joseph. Découragé par ces exigences drastiques, Maximilien envisage de renoncer à se rendre au Mexique. Cependant, accompagné par ses frères Charles-Louis et Louis-Victor, ainsi que par cinq autres archiducs et des dignitaires de l'empire d'Autriche, François-Joseph débarque à Miramare car Maximilien s'est finalement résolu à accepter les sévères conditions imposées par son frère. Après une longue discussion très violente entre les deux frères, François-Joseph et Maximilien signent donc le pacte de famille voulu par l'empereur le Modèle:Date-. Toutefois, au moment où ils se quittent sur le quai de la gare, ils s'étreignent avec beaucoup d'émotionModèle:Sfn. Le lendemain, à Miramare, Maximilien déclare aux délégués mexicains qu'il accepte la couronne impériale du MexiqueModèle:Sfn.

En route vers le Mexique

un navire à trois mâts entouré d'autres embarcations navigue sur les eaux de Venise
La frégate SMS Novara par Josef Püttner (Venise après 1862).

Le Modèle:Date-, dans la salle du trône de Miramare, Maximilien devient officiellement empereur du Mexique. Il affirme que les vœux du peuple mexicain lui permettent de se considérer comme l'élu légitime du peuple. En réalité, Maximilien a été trompé par quelques conservateurs mexicains, parmi lesquels le général Juan Nepomuceno Almonte, qui l'assurent d'un hypothétique appui populaire massif. Pour tout document justificatif, la députation mexicaine produit les actes d'adhésion sur lesquels on s'est contenté d'écrire en marge le chiffre de la population de la localité dans laquelle chacun des délégués réside, comme si tous les habitants s'étaient rendus aux urnesModèle:Sfn.

Ce même Modèle:Date-, un dîner officiel est prévu à Miramare dans le grand salon aux Mouettes. Au bord de la dépression nerveuse, Maximilien se retire dans ses appartements, où il est examiné par le docteur Jilek. Le médecin le trouve prostré et si accablé qu'il lui propose de se reposer au pavillon du Gartenhaus pour se rasséréner. Charlotte préside donc seule le banquet. Le départ pour le Mexique est fixé au Modèle:Date-. À bord de la frégate autrichienne SMS Novara, escortée par la frégate française Thémis, Maximilien se montre plus serein. Charlotte et lui font escale à Rome afin d'y recevoir la bénédiction du pape Pie IX. Le Modèle:Date-, lors de l'audience pontificale, chacun évite d'évoquer directement la spoliation des biens du clergé par les républicains mexicains, mais le pape ne peut s'empêcher de souligner que Maximilien devra respecter les droits de ses peuples et ceux de l'ÉgliseModèle:Sfn.

Durant la longue traversée, Maximilien et Charlotte évoquent peu les difficultés diplomatiques et politiques auxquelles ils vont bientôt être confrontés, mais ils conçoivent dans ses moindres détails l'étiquette de leur future cour. Ils commencent à rédiger un manuscrit de Modèle:Unité relatif au cérémonial, étudié dans ses aspects les plus minutieux. La Novara fait escale à Madère et en Jamaïque. Les voyageurs essuient de lourds orages avant une dernière escale en MartiniqueModèle:Sfn.

Installation au Mexique

portrait en pied (huile sur toile) de Maximilien revêtu d'un manteau de cour de couleurs blanche et rouge
  }} }} par Albert Graefle (1864).
Photographie en couleurs représentant une imposante bâtisse grise surplombant une colline arborée
Le château de Chapultepec au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

Maximilien arrive au Mexique le Modèle:Date- par le port de Veracruz. La fièvre jaune sévissant à Veracruz, le nouveau couple impérial traverse la ville sans s'y arrêter. Cette épidémie et l'heure matinale de leur débarquement leur valent un mauvais accueil de la population veracruzaine. Charlotte en est particulièrement impressionnée. La traversée des terres chaudes, les mauvaises conditions climatiques et un accident de voiture contribuent à jeter une ombre défavorable sur leurs premiers pas au Mexique. À Córdoba cependant, Maximilien et Charlotte sont acclamés par les Indiens qui voient en eux des libérateursModèle:Sfn. Les ovations se succèdent le long de la route vers Mexico. Le Modèle:Date-, le couple impérial effectue son entrée officielle dans leur capitale. Ils s'arrêtent à la basilique Notre-Dame-de-Guadalupe, où une part importante de la société de Mexico les attend. Des députations issues des provinces de l'intérieur témoignent, elles aussi, de leur enthousiasmeModèle:Sfn.

Le palais national de Mexico ne correspond pas à l'idée que se font Maximilien et Charlotte d'une demeure impériale. Livrée aux punaises, la bâtisse est une sorte de caserne austère et vétuste qui requiert d'importants travaux. Une semaine après leur arrivée, Maximilien et Charlotte préfèrent donc s'installer au château de Chapultepec sur une colline de Mexico. Ce château, que Maximilien rebaptise du nom de « Miravalle », se situe sur un emplacement autrefois occupé par les Aztèques<ref>Christian Duverger, L'origine des Aztèques, Éditions du Seuil, Collection Points, 2003, Modèle:P..</ref>. Peu après son arrivée, Maximilien demande que l'on trace une avenue depuis le château de Chapultepec jusqu'au centre de la capitale. L'avenue, initialement nommée en l'honneur de Charlotte Modèle:Langue, devient plus tard le Paseo de la ReformaModèle:Sfn. Le couple impérial jouit aussi en été du palais des Cortés à Cuernavaca. Maximilien entreprend également d'onéreux aménagements dans ses diverses propriétés, alors que la situation du Trésor est catastrophiqueModèle:Sfn.

Benito Juárez pose assis en costume de couleur sombre
Benito Juárez par Pelegrí Clavé (1861-1862).

Fin Modèle:Date-, six semaines après sa Joyeuse Entrée dans Mexico, Maximilien se plaint de l'inefficacité de l'escadre française qui ne quitte pas Veracruz, laissant aux mains des dissidents les ports de Manzanillo, Mazatlán et de Guaymas, où ils recueillent le produit des douanes au détriment de l'empire. Partout, les troupes de Juárez reculent, mais la guerre se métamorphose en escarmouches menées par des guérilleros. Pour Bazaine, maréchal depuis le Modèle:Date-, et ses troupes, cette forme de combat est particulièrement déroutanteModèle:Sfn.

Du Modèle:Date- au Modèle:Date-, Maximilien parcourt à cheval l'intérieur des terres de son empire escorté par deux pelotons de cavalerie. Il visite l'État du Querétaro, puis les villes de Celaya, Irapuato, Dolores Hidalgo et León de los Aldamas dans le Guanajuato, Morelia dans le Michoacán de Ocampo et enfin Toluca dans l'État de Mexico, où Charlotte le rejoint pour effectuer en sa compagnie une excursion de trois jours avant de regagner Mexico. À Toluca, en présence de Bazaine, ils peuvent observer à moins de deux kilomètres les bandes de Juárez galopant à travers la campagneModèle:Sfn.

Lorsque l'année 1864 s'achève, l'armée française a réussi à faire reconnaître l'autorité impériale sur la plus grande partie du territoire du Mexique. L'existence de l'empire demeure toutefois fragile. Les succès militaires français constituent les seules fondations sur lesquelles repose l'édifice impérial. De nouveaux défis doivent être relevés : la pacification du Michoacán, l'occupation des ports de l'océan Pacifique, l'expulsion de Juárez du Chihuahua, et la soumission de la province de l'OaxacaModèle:Sfn.

Politique de Maximilien

Modèle:Article détaillé

carte géographique en couleurs montrant le Mexique (en vert) entouré des pays frontaliers
Second Empire mexicain (1864-1867).

À la consternation de ses alliés conservateurs qui l'ont porté au pouvoir, Maximilien défend plusieurs idées politiques libérales proposées par l'administration républicaine de Benito Juárez, telles que les réformes agraires, la liberté de religion et l'extension du droit de vote au-delà des classes foncières. Avant même d'accepter la couronne mexicaine, Maximilien avait offert une amnistie à Juárez et à ses hommes s'ils juraient allégeance à la couronne, lui proposant même le poste de Premier ministre. Juárez refuse cependant catégoriquement de rencontrer MaximilienModèle:Sfn.

Maximilien, dont le tempérament libéral s'était déjà exprimé en Lombardie, s'efforce de défendre les intérêts français, oscillant entre les libéraux et les conservateurs, mais sans parvenir à exercer une vraie domination sur le Mexique. Les mesures prises par son gouvernement ne s'appliquent qu'aux parties du territoire contrôlées par les garnisons françaises. Maximilien s'aliène les conservateurs et le clergé en approuvant la sécularisation des biens ecclésiastiques au profit du domaine national, mais il rallie à sa cause des libéraux modérésModèle:Sfn. Lorsqu'il s'absente de Mexico, parfois durant plusieurs mois, Maximilien laisse Charlotte gouverner : elle préside le conseil des ministres et donne, au nom de son mari, une audience publique les dimanchesModèle:Sfn.

Dès 1864, afin de peupler le Mexique et de l'européaniser<ref>Jasper Ridley, Maximilian and Juárez , Ticknor & Fields, 1992, Modèle:ISBN (reprint, Phoenix Press, 2001).</ref>, Maximilien invite des Européens à s’établir dans la « colonie de Carlota » où s'installent environ Modèle:Unité de fermiers et d'artisans majoritairement prussiens<ref>Alma Durán-Merk, 2007, Modèle:P. : Los colonos alemanes en Yucatán durante el Segundo Imperio Mexicano in : OPUS Augsburg 2008a, lire en ligne.</ref>. Un autre plan prévoyant la création d'une douzaine d'autres colonies de peuplement par les ex-confédérés des États-Unis est conçu par l'océanographe Matthew Fontaine Maury, lui-même ex-confédéré. Toutefois cet ambitieux projet d'immigration connaît un succès médiocre<ref>Andrew Rolle, The Lost Cause : The Confederate Exodus to Mexico, University of Oklahoma Press, 1965, Modèle:ISBN (reprint, 1992).</ref>. En Modèle:Date-, seuls Modèle:Unité, davantage soldats que cultivateurs, venus essentiellement de Louisiane, s'installent au Mexique et restent cantonnés dans l'État de Veracruz, attendant que le gouvernement impérial les dirige sur les terres qu'ils sont censés cultiver. Ce plan déplaît naturellement au gouvernement de Washington, lequel voit d'un mauvais œil ses citoyens dépeupler les États-Unis pour servir un « empereur étranger »<ref>Andrew Rolle, The Lost Cause : The Confederate Exodus to Mexico, University of Oklahoma Press, 1965, Modèle:P. Modèle:ISBN (reprint, 1992).</ref>. Maximilien tente aussi sans succès d'attirer dans le Yucatán la colonie anglaise du Honduras britannique (Belize) avant de renoncer à ce projet. Dans les faits, s'il existe de vastes territoires au Mexique, peu appartiennent au domaine public. Toute terre possède un maître aux droits de propriété plus ou moins réguliers. Les grands hacenderos (propriétaires terriens) ne retirent donc que peu d'avantages dans l'établissement de colons. Les nouvelles colonies agricoles quittent donc rapidement le Mexique au profit du BrésilModèle:Sfn.

L'empereur Maximilien s'est également intéressé au péonage et aux conditions de vie des Indiens dans les haciendas. Si la plupart des Indiens des villes jouissent de la liberté, ceux des haciendas sont soumis à un maître qui peut les punir des fers, de la prison ou du fouet. Le Modèle:Date-, Maximilien institue une junte (assemblée politique) « Protectrice des classes nécessiteuses » dont la mission est de réformer les abus commis envers les sept millions d'Indiens présents sur le sol mexicain. Le Modèle:Date-, l'empereur publie un décret abolissant les châtiments corporels, réduisant les heures de travail et garantissant un salaire. Ce décret n'a cependant pas la portée voulue car les hacenderos refusent d'employer les péones, qui sont souvent de nouveau réduits à leur servitude initialeModèle:Sfn.

le fils adoptif de Maximilien à trois ans
Agustín de Iturbide y Green photographié par Julio Valleto (1866).

Sans enfant issu de son mariage, Maximilien, à la désapprobation de CharlotteModèle:Sfn, décide en Modèle:Date- d'adopter les deux petits-fils du précédent empereur [[Agustín de Iturbide|Augustin {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} du Mexique]]Modèle:Note Modèle:Incise, fondant ainsi la maison de Habsbourg-Iturbide. Agustin n'a que Modèle:Unité lors de son adoption et doit être, selon la volonté de Maximilien, séparé de sa mère. Cette situation heurte unanimement l'opinion publiqueModèle:Sfn. Quant aux États-Unis, la Chambre des représentants vote une résolution demandant au président de soumettre Modèle:Citation

Au point de vue personnel, une hypothèse affirmant l'appartenance de Maximilien à la franc-maçonnerie, sans appeler de réelle controverse, laisse toutefois place au doute car il n'est cité par aucun auteur ni ouvrage de référenceModèle:Note. Selon Alvarez de Arcila, Maximilien est franc-maçon. Au Mexique, il appartiendrait à une loge pratiquant le Rite écossais ancien et accepté. Arcila précise que le Modèle:Date- s'est formé le Suprême Conseil du Grand Orient du Mexique, qui offre à Maximilien le titre de Souverain Grand Commandeur, mais que celui-ci le refuse<ref>UEHS Unidad de Estudios Históricos y Sociales, ext. Chihuahua - Universidad Autónoma de Ciudad Juárez - Alvarez de Arcila - Col. San Felipe C.P. 31240 Chihuahua, Chih. México.</ref>. Par contre, l'histoire maçonnique du Mexique le fait apparaître comme ayant bien reçu une offre du Grand Orient du Mexique nouvellement constitué et qui crée un Suprême conseil en 1865, proposant à Maximilien la qualité de grand maître et grand commandeur. Il refuse cette offre pour des raisons politiques et suggère à la place pour le représenter son chambellan Rudolfo Gunner et son médecin Federico Semeler, qui sont intégrés au sein des ordres en Modèle:Date-. Maximilien se place toutefois en protecteur de la franc-maçonnerie<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Bibliographie .</ref>.

Une pacification impossible

Portrait huile sur toile représentant le général Porfirio Díaz en buste en uniforme militaire portant des décorations
Porfirio Díaz, par José María Obregón (1883).
Portrait huile sur toile représentant le maréchal Bazaine en pied en tenue militaire : pantalon écarlate et redingote bleu marine avec à l'arrière-plan un paysage mexicain et deux cavaliers
François Achille Bazaine en campagne au Mexique par Jean-Adolphe Beaucé (1867).

Les libéraux et les républicains, menés par Benito Juárez, s'opposent régulièrement et ouvertement à Maximilien. L'année 1865 débute par des opérations militaires dans les provinces du sud de Puebla qui ne reconnaissent toujours pas l'autorité impériale. Porfirio Díaz, Modèle:Refsou généraux républicains, s'est établi dans la ville d'Oaxaca, fort d'un corps d'armée considérable financé par les ressources locales. Díaz se tient près de la grand-route de Veracruz, obligeant Bazaine à maintenir des postes militaires sur cette ligne de communication importante. Les progrès de la pacification parmi les populations, généralement bien disposées vis-à-vis de l'empire, sont entravés dans ce territoire stratégiqueModèle:Sfn.

Des opérations militaires sont donc menées par le corps expéditionnaire français contre les dissidents tenant l'État d'Oaxaca afin de permettre la construction d'une route carrossable pour les convois. Le Modèle:Date-, après de rudes combats, Bazaine parvient à s'emparer d'Oaxaca, mais les chefs des guérillas se réfugient dans les montagnes, d'où il est presque impossible de les expulser. Le caractère incomplet de la prise de la province d'Oaxaca se reproduira presque partout au Mexique : dans les États de Michoacán, de Sinaloa et dans la HuastecaModèle:Sfn.

En Modèle:Date, après la fin de la guerre civile américaine, le président Andrew Johnson, invoquant la doctrine Monroe, reconnaît le gouvernement insurrectionnel de Juárez en tant que gouvernement légitime du Mexique. Les États-Unis exercent des pressions diplomatiques croissantes pour persuader Napoléon III de mettre fin au soutien de la France à Maximilien et, dès lors, de retirer ses troupes du Mexique. Le gouvernement américain commence à approvisionner les partisans de Juárez en leur accordant des dépôts d'armes au Texas à El Paso del Norte, à la frontière mexicaineModèle:Sfn. La perspective d'une invasion américaine pour réintégrer Juárez dans ses fonctions dirigeantes au Mexique conduit un grand nombre d'adhérents fidèles de l'empire à abandonner la cause de Maximilien et à quitter la capitale<ref>Modèle:Article.</ref>.

Face à une situation aussi complexe qu'inextricable, Maximilien se résout, sous la pression de Bazaine et de l'armée françaiseModèle:Sfn, à mener une répression implacable à l'encontre des rebelles. Il publie le « décret noir » du Modèle:Date- qui, tout en promettant une amnistie aux dissidents qui se rendront, déclare en son premier article : Modèle:Citation En vertu de ce décret, plusieurs centainesModèle:Sfn d'opposants sont sommairement exécutésModèle:Sfn.

Le décret de Maximilien ne tempère cependant pas les actions des rebelles. En Modèle:Date-, à Paso del Macho dans le Veracruz, Modèle:Unité font dérailler un train, dépouillent les voyageurs et massacrent, après les avoir mutilés, Modèle:Unité français. Désormais, chaque train doit être accompagné d'une garde de Modèle:Unité. La sécurité des routes est, elle aussi, toujours compromise. Ainsi, de Veracruz à Mexico, les Modèle:Unité de voirie sont jalonnés de Modèle:Unité de turcos chargés d'exécuter sommairement la justice contre tout passant armé<ref>Modèle:Article.</ref>.

En Modèle:Date, contrevenant à ses promesses, Napoléon III décide du retrait progressif des troupes françaises du Mexique à partir de l'automne 1866Modèle:Sfn. Le souverain est poussé par une opinion publique française devenue hostile à la cause mexicaine. D'autre part, Napoléon III est inquiet du développement de l'armée prussienne requérant le renforcement de l'armée présente sur le sol français. De plus, il est astreint par l'opposition officielle des États-Unis qui lui adressent un ultimatum ordonnant le retrait des troupes françaises du MexiqueModèle:Note. À New York, lors d'une cérémonie d'hommage au défunt président Lincoln, le diplomate et historien George Bancroft prononce un discours dans lequel il qualifie l'empereur mexicain d'« aventurier autrichien ». Le pouvoir et le prestige de Maximilien sont considérablement affaiblisModèle:Sfn.

Désormais, face à la résistance mexicaine, Maximilien ne bénéficie plus autour de lui que de l'appui de quelques soldats mexicains, belges et autrichiens. Dans l'État d'Hidalgo, le Modèle:Date-, la Légion belge commandée par le lieutenant-colonel Alfred van der Smissen perd son ultime bataille d'importance lors du combat d'Ixmiquilpan. À la tête de Modèle:Unité à pied et de deux compagnies montées de Modèle:Unité, van der Smissen attaque le village d'Ixmiquilpan en pénétrant jusqu'à la place principale, mais il est forcé de battre en retraite, et rencontre d'immenses difficultés (les populations soulevées rompent les ponts et élèvent des barricades) à ramener ses troupes avant de parvenir à Tula, laissant Modèle:Unité et Modèle:Unité tués ou blessésModèle:Sfn.

Retour de Charlotte en Europe

Fichier:Charlotte of Belgium.jpg
Charlotte de Belgique.

Au printemps 1866, l'impératrice Charlotte prend l'initiative de tenter directement une ultime démarche auprès de Napoléon III afin qu'il revienne sur sa décision d'abandonner la cause mexicaine. Animée par ce dessein, Charlotte quitte le Mexique le Modèle:Date-Modèle:Sfn pour se rendre en Europe. À Paris, ses requêtes auprès de Napoléon III échouent. Elle subit un effondrement émotionnel profond. Sa famille ne peut la soutenir dans la cause mexicaine : son frère Léopold II, autrefois ardent partisan des ambitions de sa sœur, ne peut plus ignorer l'hostilité des Belges envers un pays qui leur apporte souvent de mauvaises nouvelles ; quant à son beau-frère, l'empereur [[François-Joseph Ier (empereur d'Autriche)|François-Joseph {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} d'Autriche]], vaincu par la Prusse à Sadowa, il a perdu son influence sur les États allemands. Isolée, Charlotte ne peut compter sur le soutien d'aucun monarque en Europe et envoie à Maximilien un télégramme : Modèle:CitationModèle:Sfn.

En dernier recours, Charlotte se dirige vers l'Italie pour demander la protection du pape Pie IX. C'est là que se déclarent ouvertement les premiers symptômes des troubles mentaux qui vont la tourmenter jusqu'à sa mort. Elle est d'abord reconduite au pavillon du Gartenhaus à Miramare où elle est confinée durant neuf mois. À Maximilien, sa famille envoie le Modèle:Date- un télégramme l'informant que l'impératrice souffre d'une méningite ; mais lorsqu'il apprend que c'est le célèbre médecin aliéniste viennois Riedel qui soigne sa femme, Maximilien, abasourdi, comprend la vraie nature de la pathologie de CharlotteModèle:Sfn.

En Modèle:Date, alerté sur le sort de sa sœur, le roi des Belges dépêche à Miramare son épouse la reine Marie-Henriette, née archiduchesse d'Autriche, qui réussit à ramener l'impératrice en Belgique après deux semaines de négociations délicates avec le pouvoir autrichienModèle:Sfn. Charlotte, à laquelle on cache durant six mois la mort de son mari, est maintenant confiée aux soins de son frère, le roi Léopold II de Belgique, qui la loge dans le vaste pavillon du parc de Tervueren jusqu'à l'incendie de la bâtisse en 1879. Charlotte réside ensuite au château de Bouchout, dans le Brabant flamand, acquis par le roi Léopold II de Belgique et où elle demeure jusqu'à sa mort qui survient le Modèle:Date-Modèle:Sfn.

Fin du règne de Maximilien

La tentation de l'abdication

la corvette autrichienne Dandolo à trois mâts vogue sur la mer
La corvette Dandolo (1872).

Le voyage de Charlotte en Europe s'est donc soldé par un échec complet. Maximilien songe à tout abandonner. Il est tiraillé entre les conseils divergents de ses confidents : l'Autrichien Stephan Herzfeld, fidèle ami qu'il a connu lors de son service militaire sur la Novara, prédit la fin proche de l'empire et conseille à Maximilien de regagner l'Europe le plus tôt possible, tandis que le père Augustin Fischer, au passé d'aventurierModèle:Note, conjure Maximilien de demeurer au MexiqueModèle:Sfn. Dans un premier temps, Herzfeld réussit à entretenir l'idée de l'abdication. Le Modèle:Date-, la corvette autrichienne Dandolo reçoit l'ordre de se tenir prête pour embarquer l'empereur et une suite de 15 à Modèle:Unité pour les ramener en Europe. On y charge les objets de valeur des résidences impériales et les documents secrets. Maximilien confie sa résolution d'abdiquer à Bazaine. La décision s'ébruite et les conservateurs fulminent. Malade et démoralisé, Maximilien part pour Orizaba, où le climat est plus clément et où il se rapproche de la Dandolo qui mouille à Veracruz. En route, Maximilien et sa suite effectuent de nombreuses haltes. En chemin, Fischer tente inlassablement de dissuader Maximilien de partir, évoquant l'honneur perdu, la fuite et la vie future avec Charlotte désormais aliénée. Maximilien est de nouveau en proie à l'indécision et demande Modèle:Incise au gouvernement conservateur s'il doit rester au Mexique. Il reste donc et poursuit la lutte contre Juárez. Maximilien doit financer les dépenses militaires et prélève de nouveaux impôts. Au début de l'année 1867, Maximilien Modèle:Incise reçoit une lettre de sa mère qui applaudit sa décision de rester au Mexique en échappant au déshonneur d'une abdication imposée : Modèle:Citation. L'archiduc Charles-Louis adresse un message analogue à son frère : Modèle:Citation

Retranchement à Santiago de Querétaro

édifice mêlant les styles néoclassique et baroque de couleur claire devant un ciel azur
Couvent de la Cruz à Santiago de Querétaro.
portrait de trois-quarts (huile sur toile) du général Miramón en tenue d'officier mexicain
Le général Miguel Miramón par Jesús Corral (1859).
photographie en noir et blanc du général Mejia en tenue d'officier mexicain
Le général Tomás Mejía (vers 1860).

Au Mexique, les libéraux forment maintenant une armée homogène, ne laissant aux troupes impériales que la capitale Mexico, ainsi que Veracruz, Puebla et Querétaro. Le Modèle:Date- Maximilien quitte Mexico, accompagné du docteur Samuel Basch, son médecin personnel, de Jose Luis Blasio, son secrétaire et de deux serviteurs européens (son valet italien Antonio Grill et son cuisinier hongrois Joseph Tüdös<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>). Entouré de soldats qu'il a voulus presque exclusivement mexicains afin de maintenir sa popularité en ménageant les susceptibilités locales (Modèle:Unité de l'impératrice, le régiment Rodriguez et des hussards autrichiens qui ont absolument voulu rejoindre la petite colonne), Maximilien se dirige vers Santiago de Querétaro, ville favorable à l'empire, où il arrive le Modèle:Date-Modèle:Sfn.

En dépit des conseils tactiques qui lui sont dispensés, Maximilien est décidé à demeurer dans cette ville dont la configuration est pourtant mal compatible avec la tenue d'un siège car difficilement accessible à d'éventuels renforts. La ville est entourée de collines au point qu'elle peut être comparée à une sorte de cuvette. Depuis les hauteurs, chaque maison peut être atteinte à coups de fusil. La seule option consiste à disposer de troupes suffisamment nombreuses pour protéger Querétaro. Lorsqu'il arrive en ville, Maximilien est acclamé par des ovations chaleureuses. Maximilien y est rejoint par une brigade de plusieurs milliers d'hommes aux ordres du général Ramón Méndez, auxquels s'ajoute le renfort des gardes-frontières du général Julián Quiroga, soit un total d'environ Modèle:Unité soutenant l'empireModèle:Sfn.

L'empereur prend le commandement supérieur de ses hommes dirigés par les généraux Leonardo Márquez Araujo (état-major), Miguel Miramón (infanterie), Tomás Mejía (cavalerie) et Ramón Méndez (réserve) chargés de la défense de la ville. Les soldats sont exercés aux manœuvres dans la plaine de CarretasModèle:Sfn.

Le Modèle:Date-, les forces commandées par le général libéral Mariano Escobedo assiègent la ville. Le Modèle:Date-, Maximilien établit son quartier-général au Cerro de las Campanas ou Colline des Cloches. Il y couche sous la tente, à même le sol. Il semble relativement bien supporter cette existence de campeur. Il y tient un conseil des ministres le Modèle:Date-. Les finances font défaut et empêchent toute action significative. Pour élever des fortifications, le concours des habitants est requis. Le Modèle:Date-, Bazaine, dont les relations avec Maximilien étaient devenues délétères, quitte définitivement le Mexique. Le Modèle:Date-, Maximilien délaisse le Cerro de las Campanas pour s'installer avec son état-major au couvent de la Cruz où il loge de manière spartiate. Maximilien assiste aux manœuvres et garde son rythme de vie habituel. Levé à cinq heures, il se fait lire le courrier du matin avant de parcourir la ville à pied, le cigare à la bouche. Quand il sort à cheval, c'est revêtu du costume national mexicain (veste et large sombrero) ou d'un uniforme bleu. Il déjeune au couvent de la Cruz avant de se rendre au Palacio Municipal où il préside le conseil de guerre. Le soir, il reçoit des officiers à sa tableModèle:Sfn.

Le Modèle:Date-, Maximilien décide une contre-attaque contre les rebelles, mais l'opération échoue à la suite d'un désaccord entre les généraux Miramón et Márquez. Dans la nuit du 22 au Modèle:Date-, Márquez, auquel Maximilien a donné pleins pouvoirs, quitte Querétaro avec Modèle:Unité et prend la route de Mexico où il doit recruter des renforts. Le Modèle:Date-, un parlementaire républicain vient proposer de laisser sortir l'empereur avec les honneurs de la guerre, mais Maximilien refuseModèle:Sfn. Cinq jours plus tard, le contingent qu'il a réuni sous les ordres du général Miguel Miramón obtient un succès militaire. Le Modèle:Date-, au Cerro del Cimatario, Miramón décide de mener une attaque en vue de renforcer le moral des troupes en proie à l'ennui et tentées par la désertion. Les impérialistes veulent enlever l'hacienda de Callejas située près du cimetière et depuis laquelle des batteries pilonnent la ville ; ils culbutent l'ennemi et lui enlèvent vingt canons, un troupeau de bœufs, ainsi qu'un coffre de pesos. Le lendemain, Miramón renforce son corps de lanciers de quelques éléments issus de la cavalerie de Mejía afin d'occuper le cimetière, mais les impérialistes se heurtent cette fois à une batterie d'une dizaine de canons installés durant la nuit qui les déciment. Les juáristes reprennent la Callejas. La retraite des impérialistes prend l'allure d'une véritable déroute. Il s'en faut de peu que les juáristes ne pénètrent dans la villeModèle:Sfn.

Le Modèle:Date-, Maximilien tient son ultime conseil de guerre. Il déclare : Modèle:Citation. L'attaque qui doit permettre la fuite est fixée au Modèle:Date- à trois heures du matin. Cependant, dans la nuit du 14 au Modèle:Date-, le colonel Miguel Lopez, commandant le régiment de l'impératrice, aurait livré à l'ennemiModèle:Note une porte de la ville permettant d'accéder au couvent de la Cruz où réside MaximilienModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Captivité

Fichier:AHPFMB-AF 010.jpg
Entrée des milices du Modèle:Ordinal bataillon de la garde-nationale de Tetela de Ocampo sur la place de Querétaro le Modèle:Date-.

Le Modèle:Date-, Santiago de Querétaro est prise. Averti de la présence de l'ennemi, l'empereur Maximilien refuse de se cacher. Il quitte volontairement et ostensiblement le couvent de la Cruz où il loge car il préfère être appréhendé à l'extérieur. Il est accompagné par son aide de camp le prince Félix de Salm-Salm. Les reconnaissant, le colonel juáriste José Rincón Gallardo, aide de camp du général Escobedo, les laisse pourtant passer, assurant que Maximilien et sa suite sont des bourgeoisModèle:Sfn. Maximilien se dirige à pied vers le Cerro de las Campanas avec les généraux Miguel Miramón et Tomás Mejía. Ce dernier, blessé au visage et à un doigt de la main gauche, propose à Maximilien de s'enfuir par les montagnes, solution qui reste possible ; mais après le refus de l'empereur, Mejía reste volontairement à ses côtésModèle:Sfn. Lorsqu'il parvient au Cerro de las Campanas, Maximilien est arrêté.

Captif, Maximilien est ramené au couvent de la Cruz dans son ancienne chambre, qui a été presque entièrement démeublée. Souffrant, il se couche sur le lit de camp dont le matelas a été découpé dans l'espoir d'y trouver de l'argent. Là, il reçoit les soins du docteur Basch. Le Modèle:Date-, Maximilien est transféré au couvent de las Teresas Modèle:Incise où les cellules sont propres et où il est plus facile de le surveiller. Maximilien obtient de rencontrer le général Escobedo qui le reçoit et auquel il propose, en échange de sa liberté et de son retour en Autriche, de rendre les deux villes encore aux mains des impériaux : Mexico et Veracruz. Escobedo refuse cette proposition car ces deux cités sont prêtes à tomber entre les mains des républicains. Profondément découragé, Maximilien retourne au couvent de las Teresas. Le lendemain de cette entrevue, le Modèle:Date-, Maximilien est conduit au couvent de Capuchinas qui devient sa dernière prisonModèle:Sfn.

Procès

bâtiments conventuels de style espagnol et de couleur rosâtre
L'église de San José de Gracia et l'ancien couvent de Capuchinas à Santiago de Querétaro (2013).
bâtiment de style néo-classique de couleurs blanche, gris clair et rosâtre où eut lieu devant une cour martiale le procès de l'empereur Maximilien
Théâtre de la République (autrefois Théâtre de Iturbide) à Santiago de Querétaro (2008).

Le Modèle:Date-, Maximilien et les généraux Miramón et Mejía doivent comparaître devant une cour martiale spéciale qui se tient dans le théâtre de la ville. Ce conseil de guerre se réunit à Modèle:Nombre du matin. Il est composé de sept officiers ; le lieutenant-colonel Rafael Platón Sánchez Modèle:Incise le présideModèle:Note. Souffrant de la dysenterie, Maximilien obtient de ne pas se présenter devant ce tribunal de guerre, mais il y est représenté par deux avocats de Mexico : Mariano Riva Palacio et Rafael Martínez de la TorreModèle:Sfn. Son acte d'accusation comprend treize pointsModèle:Note. Le lendemain, après le réquisitoire prononcé par le procureur Manuel Azpíroz qui déclare que les faits sont patents, d'autant plus que les trois accusés ont été pris les armes à la main, sept voix en faveur de la culpabilité de Maximilien et de ses deux généraux sont émises : trois pour la mort, trois pour le bannissement perpétuel. Au président du jury, le lieutenant-colonel Rafael Platón SánchezModèle:Note, revient le rôle de faire pencher la balance : c'est la mortModèle:Sfn.

Pour tenter de protéger son frère, [[François-Joseph Ier (empereur d'Autriche)|François-Joseph {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]] le réintègre pleinement dans ses droits d'archiduc de la maison de Habsbourg. Ce dernier geste reste vain, tout comme les télégrammes et lettres envoyés par des souverains européens (la reine Victoria, le roi Léopold II et la reine Isabelle II d'EspagneModèle:Sfn) et des personnalités comme Victor Hugo<ref>Victor Hugo, Actes et paroles Pendant l'exil, tome II (1862-1870), Hetzel, Paris, Modèle:P..</ref> ou Giuseppe Garibaldi demandant à Juárez d'épargner la vie de Maximilien<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Lorsque le verdict est connu, les supplications des avocats de la défense, jointes à celles des membres du corps diplomatique, et particulièrement du baron Anton von Magnus, ministre de Prusse, et des dames de San Luis Potosí en deuil allant littéralement se jeter aux pieds de Juárez sont impuissantes à obtenir la grâce des condamnés. Inflexible, Juárez leur répond : Modèle:Citation. Présente au Mexique où elle accompagnait son mari, la princesse de Salm-Salm tente de soudoyer une partie de la garnison de Querétaro pour faciliter l'évasion de Maximilien et des autres prisonniers. La manœuvre est découverte par Escobedo, lequel la chasse du territoire, ainsi que les ministres des puissances étrangères accusés de l'avoir aidéeModèle:Sfn.

Les conditions des derniers jours de la captivité de Maximilien sont draconiennes : gardé à vue dans une cellule du couvent de Capuchinas de neuf pieds de long sur six de large et souffrant de la dysenterie, on ne lui témoigne aucun égard. Une garde de douze soldats mexicains occupent les pièces adjacentes à sa cellule. Ils discutent à haute voix de la manière probable dont serait exécuté l'empereur et formulent des plaisanteries douteuses au sujet de l'impératrice Charlotte. D'abord tenu au secret, Maximilien reçoit ensuite la permission de recevoir ses généraux et d'autres visites, surtout celles de son aide de camp le prince de Salm-Salm et de son médecin. Il n'est même pas nourri par ses gardiens et reçoit des repas fournis grâce au bon vouloir de quelques familles de la ville. Il écrit une dernière fois à Juárez pour lui demander la grâce des deux généraux Miramón et Mejía, en vainModèle:Sfn.

Exécution

Peinture représentant le colonel Palacios et les sept hommes du peloton d’exécution qui viennent chercher Maximilien qui a revêtu sur un costume noir sa Toison d’or. Il fait ses adieux à son confesseur l’abbé Soria et s'apprête à quitter le couvent pour se rendre au lieu de l’exécution.
Jean-Paul Laurens, Derniers moments de l’empereur Maximilien (1882), Saint-Pétersbourg, musée de l'Ermitage.
Maximilien et ses deux généraux sont mis en joue par un peloton d'xécution
Photographie de l'exécution de Maximilien (à droite) et des généraux Miramón et Mejía au Cerro de las Campanas le Modèle:Date-.

Le Modèle:Date-, avec ses deux généraux, Miramón et Mejía, Maximilien est fusillé sur les lieux mêmes où il s'était rendu. Le mercredi 19, à trois heures du matin, Maximilien revêt un costume noir orné de la Toison d'or. Maximilien accueille son confesseur, l'abbé Manuel Soria, bouleversé au point de se trouver mal. Maximilien lui tend alors des flacons de sels. Reprenant ses esprits, le père Soria dit la messe à l'intention des trois condamnés. On leur sert du pain et du poulet auxquels ils ne touchent pas, mais boivent un peu de vin. L'aube commence à poindre. À six heures et demie, le colonel Miguel Palacios, les hommes du peloton d'exécution sur les talons, pénètre dans le couvent. Maximilien paraît sur le seuil de sa cellule. Trois fiacres de louage vétustes attendent les condamnés. Maximilien et Soria montent à bord du premier. Lentement, le cortège suit les rues de las Capuchinas et de la Laguna. Entourées de cavaliers et de soldats, les voitures marchent au pas vers la Colline des Cloches. Maximilien descend de son fiacre et dit à son cuisinier hongrois Tüdös qui lui est resté fidèle : Modèle:CitationModèle:Sfn.

Tout en marchant vers le lieu de son exécution, Maximilien nourrit à cet instant quelques doutes sur la mort de Charlotte. À l'abbé Soria, il tend sa montre qui renferme le portrait de l'impératrice et lui dit : Modèle:CitationModèle:Sfn. À Tüdös, Maximilien lance son feutre en lui disant en hongrois : Modèle:CitationModèle:Sfn. Devant un petit muret de briques séchées au soleil, les trois condamnés se tiennent debout. Maximilien se place à droite, Miramón au centre et Mejía à gauche. Le peloton d'exécution comprend Modèle:Unité par condamné, plus Modèle:Unité, soit Modèle:Unité commandés par un capitaine à peine sorti de l'enfance : Simon Montemayor<ref>Modèle:Article.</ref>. Maximilien remet une pièce d'or à chacun des soldats du peloton leur demandant de bien viser et de ne pas tirer sur sa tête. Puis, d'une voix claire, il s'exclame : Modèle:Citation. On entend ensuite Maximilien murmurer : Modèle:CitationModèle:Sfn

D'un geste qui lui est familier, Maximilien a écarté les deux branches de sa barbe. Montemayor, sans prononcer une parole, donne le signal du feu en abaissant son épée. Les détonations claquent. Le corps de Maximilien glisse tandis que son bras gauche s'écorche à un rocher. Sa main se crispe sur un bouton de l'habit, l'arrachant. Le jeune officier indique de son épée l'emplacement du cœur à un sous-officier, le sergent de la Rosa, qui appuie son arme (un fusil à percussion de marque américaine) et fait feu à bout portant. L'habit de l'empereur s'enflamme, tandis que le cuisinier Tüdös s'élance pour éteindre le feu. Comme Maximilien le lui avait demandé, Tüdös retire le bandeau qui couvre les yeux de l'empereur afin de le rapporter à Charlotte. Un médecin autrichien, établi à Mexico, a été mandé trois jours plus tôt afin d'apporter les produits requis pour pratiquer les embaumements. Il place un drap sur le corps de Maximilien, puis on met le corps dans l'un des cercueils entreposés près d'un massif de cactus. Le cercueil de Maximilien est ramené en ville, mais des militaires interviennent et s'en emparent. Le baron von Magnus demande le corps de l'empereur à Escobedo. Ce dernier refuse la restitution, mais autorise le docteur Basch à se rendre au couvent de Capuchinas où quatre médecins s'apprêtent à pratiquer l'embaumement. Dédaigneusement, Palacios qui commandait le peloton d'exécution déclare : Modèle:CitationModèle:Sfn.

Rapatriement du corps de Maximilien en Autriche

Photographie d'un sarcophage sur un socle en pierre, avec un médaillon le nom de l'empereur
  }} }} dans la crypte des Capucins, à Vienne.

La nouvelle de la mort de Maximilien parvient officiellement aux États-Unis, puis en Europe le Modèle:Date- par deux dépêches successives et concordantesModèle:Note. Son frère, l'empereur François-Joseph réclame aux autorités mexicaines le corps de Maximilien afin qu'il soit inhumé en Autriche. Plusieurs proches de Maximilien (dont le baron Anton von Magnus, ambassadeur de Prusse et le docteur Samuel Basch, médecin personnel et confident de Maximilien) avaient demandé au président Juárez de leur remettre le corps. Juárez ayant refusé, le cercueil est abandonné dans la demeure du préfet de Querétaro. C'est la venue du vice-amiral Wilhelm von Tegetthoff au Mexique, envoyé par François-Joseph, qui incite Juárez à revenir sur sa décision. Sebastián Lerdo de Tejada, alors secrétaire des Affaires étrangères au Mexique, accepte donc officiellement la requête autrichienne le Modèle:Date-<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

L'embaumement ayant été procédé avec trop de hâte, il était nécessaire de rendre le cadavre présentable. On le transporte donc à la chapelle San Andrès de Mexico afin de le plonger dans un bain d'arsenic. On le revêt ensuite d'un habit noir aux reflets brillants. Le visage, une fois maquillé, est orné d'une barbe postiche car ses véritables poils de barbe et des mèches de ses cheveux ont été vendus pour Modèle:Unité l'unité par les médecins ayant procédé à l'embaumement. Ces derniers ont également cédé l'habit du défunt au plus offrant des amateurs. Enfin, on lui ferme les yeux qu'on a remplacés par ceux de la vierge noire de la cathédrale de Querétaro. Le corps de Maximilien peut maintenant être rapatrié à bord de la frégate SMS Novara qui quitte Veracruz le Modèle:Date-. Le Modèle:Date-, sur le quai de Trieste, les archiducs Charles-Louis et Louis-Victor accueillent la dépouille de leur frère qu'ils escortent jusqu'à Vienne. François-Joseph avait exigé que le cercueil soit scellé à Trieste afin que sa mère ne pût même songer à vouloir contempler les restes de son fils. C'est donc depuis une fenêtre de son palais qu'elle a vu arriver le cercueil richement orné offert par la république mexicaine<ref>Modèle:Article.</ref>. Lors de la cérémonie funéraire, tous les pays en relation avec l'Autriche sont représentés à Vienne, à l'exception notable des États-UnisModèle:Note. Depuis le Modèle:Date-, Maximilien repose dans la nécropole de sa famille, dans la crypte des Capucins, à VienneModèle:Sfn.

Lors de son exécution, Maximilien portait encore au cou, dans une pochette de cuir, le diamant qu'il avait acheté en 1860 au Brésil. La pierre, rapatriée en Europe avec sa dépouille, est restituée à sa veuve<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Phaléristique

Maximilien est<ref>Modèle:Lien web</ref> Grand maître et réformateur le Modèle:Date- de :

Grand maître et fondateur le Modèle:Date- de :

Décoré de : Modèle:Début de colonnes

Modèle:Fin de colonnes

Titulature

Maximilien {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} dans la culture

Peinture

Modèle:Article détaillé Édouard Manet, scandalisé par la mort de Maximilien, travaille durant plus d'un an à la réalisation de plusieurs versions de son tableau L'Exécution de Maximilien qui constitue un puissant réquisitoire pictural contre la politique menée au Mexique par Napoléon III<ref>Françoise Cachin, Manet : « J'ai fait ce que j'ai vu », Gallimard, coll. « Découvertes Gallimard / Arts » I, 203.</ref>.

Trois versions sont réalisées entre 1867 et 1869. La première est conservée au musée des Beaux-Arts de Boston ; des fragments de la deuxième sont rassemblés à la National Gallery de Londres ; l'esquisse définitive est à la Ny Carlsberg Glyptotek de Copenhague ; tandis que la composition finale est conservée à la Kunsthalle de Mannheim<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Inspirée du Tres de mayo de Goya, et cependant traitée d’une manière radicalement différente, la version finale de L'Exécution de Maximilien satisfait Manet qui l'aurait sans doute proposée au Salon si on ne lui avait pas fait savoir à l'avance que son tableau serait refusé. Maximilien y apparaît entouré de ses deux généraux et porte un sombrero qui trace une auréole autour de sa figure. Manet ne revêt pas les soldats du peloton d'exécution de l'uniforme mexicain, il les représente portant celui des soldats de l'armée impériale française. Quant au sergent au képi rouge qui recharge son fusil, il évoque Napoléon III<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Modèle:Saut

En 1882, Jean-Paul Laurens peint Les derniers moments de Maximilien, empereur du Mexique. En 1985, Pierre Desproges détourne ce tableau pour y associer une série de gags dans son Dictionnaire superflu à l'usage de l'élite et des bien nantis<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Monuments

Fichier:ColumnarostrataGiardini2.JPG
Colonne rostrale dédiée à Maximilien à Venise (1876).

Chapelle commémorative à Santiago de Querétaro

Modèle:Article détaillé La chapelle commémorative de l'empereur Maximilien est située sur le Cerro de las Campanas (« colline des cloches ») dans la ville de Querétaro au Mexique. Édifiée en 1901, elle est située à l'endroit où l'empereur Maximilien {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} a été exécuté le Modèle:Date- et dédiée à sa mémoire. Elle se situe dans le parc national Cerro de las Campanas créé en 1937<ref>Modèle:Article</ref>.

Domaine muséal

  • Au musée d'histoire militaire de Vienne, la quatrième salle est en partie dédiée à Maximilien {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} et présente notamment son masque mortuaire, plusieurs portraits, ainsi que des objets personnels et une réplique de la frégate Novara<ref>Johann Christoph Allmayer-Beck : Das Heeresgeschichtliche Museum Wien. Das Museum und seine Repräsentationsräume. Kiesel Verlag, Salzburg 1981, Modèle:ISBN.</ref>.
  • Au musée royal de l'armée et de l'Histoire militaire de Bruxelles, le souvenir de Maximilien est indirectement mis en valeur par des documents photographiques, gravures, plans et cartes concernant la légion belge des volontaires au MexiqueModèle:Sfn.
  • Le château de Miramare propose aux visiteurs de nombreux documents iconographiques, du mobilier et des souvenirs divers du couple impérial mexicain qui a résidé dans les lieuxModèle:Sfn.
  • Au château de Chapultepec sont conservés du mobilier et des voitures ayant appartenu à Maximilien et Charlotte, ainsi que de nombreux souvenirs et reliques de leur règne, de même que des documents photographiques et iconographiquesModèle:Sfn.
  • Au musée régional de Querétaro, dans l'ancien couvent San Francisco, de nombreux souvenirs, reliques et documents concernant le siège, la captivité, le procès et l'exécution de Maximilien sont conservésModèle:Sfn,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Musique

Franz Liszt compose une marche funèbre en mémoire de Maximilien {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} cataloguée S163.6 par Humphrey Searle, incluse dans les Années de Pèlerinage (troisième Année)<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Darius Milhaud compose Maximilien, [[Liste des œuvres de Darius Milhaud|Modèle:Op.]] en 1930, d'après la pièce Modèle:Langue de Franz Werfel, datée de 1925 et traduite en français par Armand Lunel<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. En Modèle:Citation, l'opéra Modèle:Citation.

Littérature

Karl May publie de 1882 à 1884 Waldröschen, une série de romans d'aventures narrant notamment l'affrontement au Mexique entre l'empereur Maximilien {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} et Benito Juárez. Le romancier allemand s'y montre favorable à Juárez<ref>Eckehard Koch, Gerd Hardacker: „Winnetou liebt Juarez...“ Indianer und Deutsche in Karl Mays Romanen um Benito Juárez und Kaiser Maximilian von Mexiko, in: Jb-KMG 2017, S. 99–140.</ref>.

Théâtre

Fichier:Théâtre du Château-d'Eau Juarez Drame (...) Fill (graveur) btv1b53167886s 1.jpg
Juárez, drame de Gassier (1886) — source : BnF.

En 1880, Alfred Gassier écrit et fait paraître dans le journal satirique français La Lanterne un drame en cinq actes et neuf tableaux : Juárez ou la guerre du Mexique. Le drame est interdit par la censure. Le fils du général Miguel Miramón estime que son père y tient un rôle offensant pour sa mémoire. Un duel s'ensuit au cours duquel le fils du général mexicain est blessé à la main<ref>Modèle:Article.</ref>.

Gassier doit attendre 1886 afin d'être autorisé à donner des représentations au Théâtre du Château-d'Eau à Paris car jusqu'ici la censure ministérielle française, par égard pour l'armée, refusait que ce drame soit joué. Le personnage du maréchal Bazaine y apparaît en effet dans le septième tableau intitulé Judas. La première représentation est pour le moins houleuse : le personnage de Juárez est applaudi par les galeries, celui de Maximilien par les loges ; quant à celui de Bazaine, il est hué par toute la salle et reçoit des volées de pommes, de marrons et de pelures d'oranges<ref name="censure">Modèle:Article.</ref>.

La presse catholique belge s'indigne que pareil drame ait pu être joué car, selon elle, cette œuvre flatte les basses passions républicaines en fabriquant un drame à la plus grande gloire de Juárez et au déshonneur de l'empire, de Bazaine, de Maximilien et de Charlotte<ref>Modèle:Article.</ref>.

Cinéma

Plusieurs films relatent ou évoquent la vie de Maximilien :

  • le réalisateur mexicain Miguel Contreras Torres consacre quatre films au couple impérial mexicain : Juárez y Maximiliano (1934), La Paloma (1937), The Mad Empress (1939) et Caballería del imperio (1942). Dans le premier des quatre films, l'empereur est incarné par l'acteur Enrique Herrera<ref>

Modèle:Lien web</ref>.

Modèle:Lien web.</ref>.

  • en 1954, Robert Aldrich réalise Vera Cruz. Dans ce dernier, l'empereur est interprété par George Macready<ref>In December 1953, after Apache finished filming, Lancaster announced Aldrich would direct Vera Cruz.ALDRICH TO DIRECT 2D LANCASTER FILM: He Will Work on 'Vera Cruz'.</ref>.

Télévision

Numismatique

À partir de 1866, l'effigie de l'empereur Maximilien est reproduite sur plusieurs pièces de monnaie au Mexique<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Philatélie

En 1866, l'effigie de l'empereur Maximilien est reproduite sur plusieurs timbres-poste mexicains aux couleurs et valeurs faciales différentes<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Bande dessinée

En 2018 paraît chez Dargaud le premier volume d'une série de bande dessinée biographique, Charlotte impératrice où apparaît Maximilien, par Matthieu Bonhomme (dessin) et Fabien Nury (scénario)<ref>Modèle:Article.</ref>.

Galerie

Historiographie

Fichier:Mort de Maximilien empereur du Mexique.jpg
Mort de Maximilien, empereur du Mexique — lithographie de Pinot et Sagaire, Épinal, 1867 - source : BnF

Lorsque la nouvelle de la mort de Maximilien est connue aux premiers jours de Modèle:Date-, la presse européenne s'indigne unanimement : Modèle:Citation Le Débat de Vienne publie : Modèle:Citation Cependant, les jours suivants voient paraître à Paris, puis à Bruxelles, des articles qui mettent en lien l'exécution de l'empereur et son « décret noir » du Modèle:Date- : Modèle:Citation The Times fait remarquer que ce décret rendu par Maximilien a été lancé en pleine guerre civile et n'a jamais été mis à exécution que partiellement<ref>Modèle:Article.</ref>. Un correspondant français assure Modèle:Citation

L'Imagerie d'Épinal s'empare elle aussi du sujet à des fins de propagande en faveur du Second Empire. Avant même la fin de l'année 1867, elle publie ce texte conforme à la doxa officielle sous une image aseptisée donnant à voir Maximilien soutenu par un prêtre : Modèle:Citation

Dans les mois et années qui suivent l'exécution de Maximilien, paraissent des témoignages de proches ayant assisté à la chute de l'empire mexicain. On peut citer les mémoires du docteur Samuel Basch, médecin personnel de l'empereur, qui constitue une source de première main car il a accompagné l'empereur jusqu'à sa mort<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> ; les écrits de son secrétaire Jose Luis Blasio<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> ou encore les souvenirs de l'officier Albert Hans qui a combattu lors du siège de Querétaro<ref name="Albert Hans">Modèle:Ouvrage.</ref>. Ces témoignages de familiers favorables à l'empereur le présentent comme un martyr de la cause mexicaine, trahi par la France de Napoléon III. En 1874, le général Gustave Niox corrobore leurs dires en écrivant : Modèle:Citation Niox estime que la décision de Maximilien de ne pas abdiquer, malgré sa situation délétère après le départ des soldats français, est à porter à son crédit : Modèle:Citation

En France, le sujet de l'expédition mexicaine, et dès lors de l'exécution de Maximilien, reste sensible et exacerbe les passions jusqu'à la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. Sous le Second Empire, la censure empêche Manet d'exposer une de ses toiles représentant l'exécution de Maximilien<ref name=cachin276>Modèle:Ouvrage.</ref> et sous la Troisième République, un drame de Gassier narrant le règne de Maximilien au Mexique doit attendre six ans l'autorisation d'être représenté sur scène<ref name=censure/>.

Au sujet de l'hypothèse de la trahison de Maximilien par un fidèle, le colonel Lopez, certains auteurs, comme le général Gustave NioxModèle:Sfn ou l'officier Albert Hans<ref name="Albert Hans"/> l'estiment exacte. Cette vision, reprise par Mary Margaret McAllen en 2014Modèle:Sfn, donne de Maximilien une image presque christique, renforcée par la scène finale de son exécution, où il meurt entouré par deux autres condamnés. Cette hypothèse est cependant formellement réfutée par Émile Ollivier dès 1906 et par André Castelot en 1977, qui voient en Lopez un agent à la solde de Maximilien et mandé par ce dernier pour l'aider à s'échapper in extremisModèle:Sfn.

La biographie de Castelot, très dense, et s'appuyant sur les sources disponibles en 1977, brosse un portrait complet et objectif de Maximilien. S'il porte parfois un jugement sans concessions sur l'archiduc qui, à ses yeux, Modèle:CitationModèle:Sfn et s'il souligne son indécision récurrente, Castelot reconnaît qu'en Italie Modèle:Citation Il montre de l'empathie vis-à-vis de Maximilien lorsque ce dernier se rend au Brésil, sans son épouse, en 1860 : Modèle:Citation Castelot, visitant le château de Chapultepec, dénigre le goût disgracieux et le luxe tapageur du couple impérialModèle:Sfn. Lorsqu'il est question d'abdication, Castelot s'interroge sur la « poltronnerie » supposée de Maximilien vis-à-vis de BazaineModèle:Sfn. En revanche, s'il rend compte des tergiversations de l'empereur au sujet de son éventuel départ du Mexique et s'étonne de son choix « occulte » de se rendre à Querétaro, le propos devient plus laudateur à la fin du récit en donnant à voir un homme courageux et stoïque face à la mortModèle:Sfn.

En France et en Belgique, la figure de Maximilien n'a plus fait l'objet d'étude nouvelle spécifique depuis celle de Castelot de 1977, rééditée en 2002. C'est surtout la personnalité de Charlotte qui a inspiré l'objet de biographies et d'essais récents : Dominique Paoli en 2008<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, Olivier Defrance en 2012<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, Coralie Vankerkhoven en 2012 également<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> et André Bénit en 2017<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Aux États-Unis, paraît en 2014 Maximilian and Carlota. Europe's Last Empire in Mexico sous la plume de Mary Margaret McAllen qui offre un panorama complet de la politique menée au Mexique et brosse un portrait intime de Maximilien et de Charlotte<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Ascendance

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Héraldique

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Notes et références

Notes

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Références

  • Sylvia Lacerda Martins de Almeida, Uma filha de D. Pedro I: Dona Maria Amélia, 1973.

Modèle:Références

  • André Castelot, Maximilien et Charlotte : la tragédie de l'ambition, 2002.

Modèle:Références

Modèle:Références

  • Olivier Defrance, Ramener Charlotte. La mission du baron Adrien Goffinet à Vienne et Miramar – Modèle:Date-, 2012.

Modèle:Références

  • Mia Kerckvoorde, Charlotte : la passion et la fatalité, 1981.

Modèle:Références

  • Mary Margaret McAllen, Maximilian and Carlota. Europe's Last Empire in Mexico, 2014.

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  • Gustave Léon Niox, Expédition du Mexique, 1861-1867; récit politique & militaire, 1874.

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  • Autres références

Modèle:Références

Bibliographie

Le symbole Modèle:Plume renvoie aux ouvrages utilisés pour la rédaction de cet article.

Annexes

Modèle:Autres projets

Articles connexes

Liens externes

Récits de voyages écrits par Maximilien (1851-1860)

Autres liens externes

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