Wagon de l'Armistice

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Le wagon de l'Armistice est la voiture de chemin de fer<ref group=alpha>Les appellations de wagon et de voiture peuvent être conflictuelles : il s'agit bien ici d'une voiture de chemin de fer, mais nommée « wagon-restaurant » du fait de sa fonction. Le présent texte est écrit dans ce sens : le terme de voiture désigne le matériel roulant, celui de wagon ou wagon-restaurant la fonction.</ref> dans laquelle ont été signés l'[[Armistice de 1918|armistice du Modèle:Date-]] entre l'Allemagne, la France et ses alliés, puis [[Armistice du 22 juin 1940|celui du Modèle:Date-]] entre l'Allemagne et la France, tous deux à la clairière de l'Armistice dans la forêt de Compiègne, à une soixantaine de kilomètres au nord de Paris dans le département de l'Oise. Cet endroit est également nommé « clairière de Rethondes », bien que la clairière soit sur le territoire de la commune de CompiègneModèle:Note.

Cette voiture numérotée Modèle:Nobr avait été mise en service en 1914 par la Compagnie des wagons-lits, affectée au train du maréchal Foch en 1918, exposée aux Invalides puis dans la clairière de Rethondes pendant l'entre-deux-guerres. Emmenée en Allemagne après la signature de l'[[armistice du 22 juin 1940|armistice de Modèle:Date-]] et exposée à Berlin, elle a été détruite en avril 1945 lors d'un incendie accidentel à Crawinkel , un mois avant la capitulation allemande.

Une voiture similaire, 2439 D, issue de la même série de 1913<ref name="Chemin de mémoire">Le wagon de l'Armistice.</ref>, est exposée depuis 1950 dans un mémorial sur le site de la même clairière de Rethondes.

Construction

Modèle:Ancre

Photo prise juste après la signature de l'Armistice avec au premier plan de gauche à droite l'amiral britannique George Hope, le général de division Maxime Weygand, l'amiral britannique Rosslyn Wemyss, le maréchal Foch et le capitaine de la Royal Navy Jack Marriott
Le Modèle:Date- vers Modèle:Heure du matin<ref>Modèle:Lien web Modèle:Commentaire biblio SRL</ref>, juste après la signature du traité, à la sortie du wagon de l'Armistice : de gauche à droite au premier plan, l'amiral britannique Modèle:Lien, le général Weygand, l’amiral britannique Wemyss, le maréchal Foch (avec une canne et un képi ), le capitaine de la Royal Navy Modèle:Lien.

En 1913, deux séries de wagons-restaurants, soit trente-sept voitures, sont commandées par la Compagnie internationale des wagons-lits<ref name = "Mémorial">Document de 1991 du général C. Gamache, président des amis de l'Armistice, présentant l'histoire de la voiture. Ce document figure en légende explicative sur la voiture du mémorial de l'Armistice à Compiègne.</ref> et livrées à partir de 1914. Comme les wagons et voitures de l'époque, la caisse est en bois, montée sur un châssis en acier. Le Modèle:Date- de cette année, la voiture-restaurant Modèle:Nobr reçoit l'autorisation de circuler et est affectée sur la section de Paris-Montparnasse où elle dessert les lignes de Saint-Brieuc (1914), Le Mans (1915-1916) puis sur Paris-Saint-Lazare pour desservir Deauville-Trouville (1918)<ref name = "Mémorial"/>. En septembre 1918, dans le cadre des réquisitions de temps de guerre, elle revient aux ateliers de Saint-Denis pour être transformée en voiture-salon-bureau. Elle est alors prise en charge par le général Weygand qui l'incorpore le Modèle:Nobr au train du Grand Quartier général à Senlis mis à disposition du maréchal Foch, commandant allié du front de l'Ouest<ref name="Mémorial" />. Elle est effectivement mise à disposition de l'État-Major le Modèle:Date-.

Armistice de 1918

La voiture est incluse dans le train qui, le Modèle:Nobr, est acheminé dans une futaie de la forêt de Compiègne<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Ce lieu isolé mais peu éloigné du front et du Quartier Général allié est choisi par la direction des transports militaires aux armées (DTMA) et approuvé par Foch, pour les négociations de l'armistice entre les Alliés et les Allemands. Ce site, qui devient plus tard la clairière de Rethondes, est équipé de deux épis ferroviaires<ref group=alpha>Les voies ferrées historiques ayant accueilli les trains des négociateurs de l'armistice de 1918 sont les épis de Rethondes, désignés à l'époque, dans les documents militaires, « épis de Francport ». Les épis de Francport sont occupés par l'artillerie lourde sur voie ferrée (ALVF) du fait de l'avance allemande du Modèle:Nobr. Les épis de Francport ne sont pas ignorés du commandement en 1918 mais ils ne figurent pas sur les cartes des réseaux ferrés pour des raisons de sécurité, ils apparaissent seulement sur les cartes d'état-major. Le train des plénipotentiaires allemands et celui du maréchal Foch stationnent sur les deux rameaux ouest des épis de Francport, les deux rameaux est n'étant pas utilisés.</ref>, distants d'une centaine de mètres et reliés à la ligne de Compiègne. Ils servent alors à l’acheminement des pièces d’artillerie lourde sur rail pour le tir de très longue portée sur les lignes allemandes<ref name = "Mémorial"/>. Un second train est aménagé pour abriter la délégation allemande.

Composition du train français
Composition du train allemand

Les négociations sont menées dans la voiture-salon et le Modèle:Date- entre Modèle:Heure et Modèle:Heure du matin, après une ultime séance débutée à Modèle:Heure, l'armistice y est signé avec une mise en application sur le front fixée à Modèle:Heure du matin le jour-même<ref name = "Mémorial"/>. Entre les 8 et Modèle:Date-, peu de photographies des deux trains ont été prises, le maréchal Foch les ayant interdites. Seul un cheminot a réussi à prendre quelques photos « volées »<ref>Compiègne : La clairière et le musée de l’Armistice du 11 novembre 1918.</ref>.

Autour de la table sont assis en se faisant face<ref name = "Mémorial"/> :

Aux extrémités de la table se trouvent l'officier interprète français Paul Laperche (1880-1946)<ref>Modèle:Article</ref>,<ref group="alpha">L'officier interprète Paul Laperche est visible sur la photo jointe Modèle:Supra, tout en haut à droite, avec un képi sombre et un peu dans la pénombre.</ref> et le capitaine allemand von Helldorff.

Assistent également, mais en retrait, le capitaine britannique Jack Marriott et le capitaine allemand Geyer.

Dans le petit bureau-salon adjacent, au centre de la voiture et servant aux transmissions, se tiennent deux officiers français : le commandant Riedinger et le capitaine de Mierry. Dans les anciennes cuisines du wagon ont été aménagés le bureau des secrétaires, Henri Deledicq et Émile Grandchamp, ainsi que celui des cartographes.

Le wagon de l'Armistice après 1918
Le wagon de l'Armistice Modèle:Nobr.

Entre-deux-guerres

La réquisition de la voiture est levée en Modèle:Date-. Elle est restituée à la Compagnie internationale des wagons-lits (la CIWLT) qui la transforme à nouveau en wagon-restaurant<ref name = "Mémorial"/>. Elle est réaffectée brièvement à la gare de Paris-Saint-Lazare sur la ligne d'Évreux<ref name = "Mémorial"/> mais le gouvernement dirigé par Georges Clemenceau ayant demandé à la CIWLT de lui céder cette voiture pour l'exposer au musée de l'Armée aux Invalides à Paris, la CIWLT décide d'en faire don à l'État et une convention est signée entre elle et le gouvernement le Modèle:Date-.

La voiture est alors affectée au train du président de la République, Alexandre Millerand, et effectue un seul voyage à Verdun, le Modèle:Date-<ref name = "Mémorial"/>. Elle est ensuite placée dans la cour d'honneur des Invalides le Modèle:Date-. Elle y reste six ans jusqu'au Modèle:Date-.

À la suite d'une demande récurrente du député-maire de Compiègne, Robert Fournier-Sarlovèze, et au mécénat d'un Américain de Pasadena, Arthur-Henry Fleming, le wagon est restauré et convoyé jusqu'à la clairière de Rethondes où un bâtiment<ref>Modèle:Lien brisé.</ref> pour l'abriter a été spécialement construit. L'ensemble est inauguré le Modèle:Date- en présence du maréchal Foch et de tous les officiers alliés présents lors de la signature de l'armistice<ref name = "Mémorial"/>.

Armistice de 1940

Hitler (la main au côté) et des officiers allemands regardant la statue du maréchal Foch avant d'entrer dans le wagon de l'Armistice
Le Modèle:Date-, Hitler (la main au côté), accompagné de hauts dignitaires nazis et d'officiers généraux, regardant la statue du maréchal Foch avant d’entrer dans le wagon (garé à droite) pour le début des négociations de l'armistice, signé le lendemain en son absence.

[[Fichier:Bundesarchiv Bild 146-1982-089-18, Waffenstillstand von Compiègne, Unterhändler.jpg|vignette|Signature de l'[[Armistice du 22 juin 1940|armistice le Modèle:Date-]]. Sur le côté gauche de la table, le général Keitel ; sur le côté droit de la table, la délégation française avec le général Huntziger (en uniforme clair, saisissant un document) entouré du général d'aviation Bergeret (au fond) et du vice-amiral Le Luc (de profil au premier plan).]] L'[[armistice du 22 juin 1940|armistice du Modèle:Date-]], cette fois-ci demandé par la France à l'Allemagne après la bataille de France, est signé par la volonté de Hitler dans cette même voiture historique que l'on place exactement au même endroit qu'en 1918, montrant ainsi l’esprit de revanche de Hitler envers la France : selon lui, elle avait humilié l'Allemagne à la fin de la Première Guerre mondiale. Hitler se venge ainsi du diktat de Versailles.

Pour ce faire, le Modèle:Date-, l'organisation Todt casse une partie du bâtiment qui abritait le wagon pour pouvoir déplacer la voiture et la replacer sur la clairière à une centaine de mètres de là, débarrassée de ses drapeaux alliés. Le monument où figure l'aigle allemand foudroyé est recouvert du drapeau nazi. Le Modèle:Date-, Hitler, plusieurs hauts dignitaires allemandsModèle:Note et l'interprète Schmidt montent dans la voiture pour le premier jour des négociations d'armistice, Hitler n'assistant qu'à la lecture du préambule. L'armistice est signé le lendemain Modèle:Date- à Modèle:Heure par le général Keitel pour l'Allemagne et le général Huntziger, chef de la délégation française<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Sur ordre de Hitler, le site de la clairière de Rethondes est arasé, les monuments démontés et la zone labourée et cultivée.

En Allemagne

Le Modèle:Date-, la voiture est convoyée par la route à Berlin où elle est exposée une semaine devant la porte de Brandebourg, puis au Lustgarten<ref name = "Mémorial"/>,<ref name="Université Paris I">Modèle:Lien brisé.</ref> où la population peut la visiter et cotiser pour le Secours allemand.

Évacuée de Berlin en 1944, elle est mise à l'abri en Thuringe, près de Ruhla puis à Ohrdruf. Elle est détruite à la suite d'un incendie accidentel non loin de là, à Crawinkel en Modèle:Date<ref name = "Chemin de mémoire"/>.

Après-guerre

Un wagon-restaurant appartenant à la même série (il ne s'agit donc pas d'une réplique) et aménagé à l'identique, le Modèle:N°, remplace la voiture originale de l'Armistice dans la clairière de Rethondes, dans un bâtiment reconstitué. Cette voiture est réalisée en teck<ref>Modèle:Lien web.</ref>, bois tropical imputrescible. Différents souvenirs du maréchal Foch qui avaient été préservés y sont rassemblés et l'intérieur du wagon est reconstitué à l'identique de celui de l'armistice en novembre 1918. L'ensemble est inauguré le Modèle:Date<ref name = "Mémorial"/>.

Après la chute du mur de Berlin et la réunification allemande (Ohrdruf se trouvait dans l'ancienne RDA), on découvre que certains vestiges de la voiture qui n'avaient pas brûlé<ref name = "Mémorial"/> (blason de la compagnie ferroviaire, lettres de la voiture et main-montoire dans la voiture) avaient été récupérés par des habitants. Ils sont donnés en 1992 au mémorial de la forêt de Compiègne<ref name = "Mémorial"/>.

Le livre d'or du wagon de l'Armistice, signé par le maréchal Foch, est depuis signé par les autorités officielles françaises lors de cérémonies officielles, notamment par chaque Premier ministre français le premier Modèle:Nobr qui suit sa nomination<ref>Cérémonies du 11 Novembre.</ref>.

Notes et références

Notes

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Références

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Annexes

Bibliographie

  • Jean-Yves Bonnard, Rethondes, le jour où l'Histoire s'est arrêtée (Modèle:Date- - Modèle:Date-), Éd. du Trotteur ailé, 2008.
  • Jean-Paul Caracalla, Le Goût du voyage, Flammarion, 2001. Histoire de l'Orient-Express, chapitre La voiture no 2 419, pp. 80 à 91Modèle:Isbn.
  • Roger Commault, Histoire de la voiture-restaurant Modèle:N° : le wagon de l'Armistice, Uzès, Éditions de La Capitelle, 1969.

Articles connexes

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Liens externes


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