Bataille du Chemin des Dames

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Conflit militaire La bataille du Chemin des Dames, aussi appelée seconde bataille de l'Aisne ou « offensive Nivelle » a lieu pendant la Première Guerre mondiale. Elle commence le Modèle:Nobr à Modèle:Heure du matin par la tentative française de rupture du front allemand entre Soissons et Reims vers Laon, sous les ordres du général Nivelle : Modèle:Cita. La bataille se prolonge jusqu'au Modèle:Nobr avec des résultats stratégiques discutés et de très lourdes pertes humaines dans les deux camps.

La situation militaire en avril 1917

L'armée française est sortie victorieuse de la bataille de Verdun en [[Décembre 1916 (guerre mondiale)|Modèle:Date-]] et la bataille de la Somme s'achève en [[Novembre 1916 (guerre mondiale)|Modèle:Date-]]. Se pose la question de la suite à donner aux opérations.

La décision d'une offensive de grande ampleur a été prise par le général Joffre alors qu'il était encore à la tête de l'armée française. Les grandes lignes de l'offensive sont alors décidées : ce sera une attaque conjointe avec les troupes anglaises sur le front entre Vimy et Reims. Celui-ci a la forme d'un angle droit : entre Vimy et Soissons, le front est d'orientation nord-sud, et ouest-est entre Soissons et Reims. Tandis que les Anglais attaqueront sur la ligne entre Vimy et Soissons, les Français le feront entre Soissons et Reims afin d'affronter les Allemands selon deux directions différentes.

En décembre 1916, tandis qu'Hubert Lyautey devient ministre de la Guerre, mais démissionne en Modèle:Date- refusant d'appliquer le plan Nivelle, Nivelle remplace Joffre à la tête des armées, et reprend le projet de Joffre : son idée est de concentrer un maximum de forces sur cette partie du front afin de l'enfoncer. Sûrement pour prévenir une telle offensive, dont l'ampleur ne permet pas de garder le secret absolu, les Allemands se replient du Modèle:Date- au Modèle:Date- sur la ligne Hindenburg. Leur front est réduit de Modèle:Nobr, permettant d'économiser de nombreuses divisions. L'angle droit de la ligne de front est gommé : la ligne de défense s'étend désormais dans une direction nord-ouest/sud-est de Vimy à Reims en passant par le Chemin des Dames. Les Alliés mettent une semaine à se rendre compte de l'ampleur de ce retrait. Le plan initial de l'offensive est désormais caduc. Nivelle et ses généraux adaptent leur projet à cette situation nouvelle et dissocient l'attaque anglaise sur Vimy de l'attaque française qui se centrera sur le Chemin des Dames.

Atermoiements et interventions politiques

Alors que Joffre montait ses offensives comme il l'entendait, Nivelle est loin de bénéficier de la liberté d'action de son prédécesseur et doit rendre des comptes. Il ne trouve une adhésion totale ni parmi les politiques ni parmi les militaires<ref name="Otholan">Henri Ortholan, « 1917. La tragédie du Chemin des Dames », La Nouvelle Revue d'histoire, no 92, septembre-octobre 2017, Modèle:P.29-32.</ref>. L'ancien ministre de la Guerre Lyautey avait affirmé ne pas croire au plan Nivelle<ref>qu'il qualifie de plan de la Grande-duchesse de Gérolstein.</ref>. Le nouveau ministre Paul Painlevé, nommé après le 19 mars, lui est hostile. Il sonde plusieurs généraux qui avouent leur scepticisme vis-à-vis du projet de Nivelle. Celui-ci se sent discuté et offre sa démission début avril. Mais, Painlevé, Poincaré et Alexandre Ribot, en dépit du peu de soutien des généraux commandants de groupe d'armées, inquiets d'un possible effondrement du front russe, refusent sa démission et décident de maintenir la date de l'offensive<ref name="Otholan"/>.

Le terrain

Le Chemin des Dames est un plateau calcaire, orienté est-ouest, situé entre la vallée de l'Aisne, au sud, et la vallée de l'Ailette, au nord. Ce plateau est un bel observatoire, tant vers le nord et la plaine située à l'est entre Reims et Laon, que vers celle située au sud depuis Soissons<ref>Ce site a déjà été un lieu de combats qui vit une victoire de [[Napoléon Ier|Napoléon {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]] contre les armées russes et prussiennes du général Blücher, lors de la bataille de Craonne du Modèle:Date-.</ref>.

Les Allemands sont présents sur le plateau depuis septembre 1914. Ils ont eu le temps de transformer cet observatoire en forteresse en aménageant les carrières souterraines (caverne du Dragon), en creusant des souterrains permettant de relier l'arrière aux premières lignes, en édifiant et camouflant de nombreux nids de mitrailleuses.

Depuis cette date, c'est un secteur relativement tranquille qui n'a pas fait l'objet, depuis la Modèle:Nobr, de grosses offensives. Les Allemands tiennent la ligne de crête et les Français sont établis sur les pentes.

Modèle:Image panoramique

Les forces en présence

Du côté français

Modèle:Article détaillé

Le commandement

Nivelle est à la tête des opérations. Sur le terrain, le Groupe d'Armée de Réserve, sous le commandement du général Micheler, se compose de la [[5e armée (France)|Modèle:5e Armée]] sous les ordres du général Mazel, de la [[6e armée (France)|Modèle:6e Armée]] sous les ordres du général Mangin et de la [[10e armée (France)|Modèle:10e Armée]] sous les ordres du général Duchêne.

Les troupes

Cette force d'environ Modèle:Unité dispose de Modèle:Unité d’artillerie de 75 et Modèle:Unité lourds, dont Modèle:Nobr modernes.

Du côté allemand

Modèle:…

Le commandement

Fichier:German trenches on the aisne.jpg
Tranchée allemande sur l'Aisne.

Le commandement de l'armée allemande est assuré par Hindenburg et par Erich Ludendorff sous l'autorité du Kronprinz, fils de Modèle:Nobr : la Ire{{#if:|  }} et la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIe{{#if:|  }} }}. Fritz von Below est à la tête de la Ire{{#if:|  }} Armée. La {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIe{{#if:|  }} }} Armée quant à elle est commandée par Max von Boehn. Il y a également une troisième armée qui s'étend du nord de Reims jusqu'au nord de Verdun, c'est la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:|  }} }} Armée de Karl von Einem (connu également sous le nom de von Rothmaler) qui la commande depuis le Modèle:Date-.

Les troupes

La {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIe{{#if:|  }} }} Armée que commande général Boehn depuis le Modèle:Date- compte alors Modèle:Nobr, elle est déployée de Vauxaillon à Berry-au-Bac. Du nord de Berry-au-Bac au nord de Reims, c'est le général von Below qui prend le relais avec la Ire{{#if:|  }} Armée. Les Allemands occupent une zone puissamment fortifiée, avec des mitrailleuses sous abri et un excellent réseau souterrain communiquant avec la ligne de crête. De plus, les Allemands ont l'avantage aérien, disposant de Modèle:Nobr de chasse<ref>« 1917 Le Chemin des Dames », hors-série du magazine l'Aisne 1917-2007, page 13.</ref>.

Le plan français

Le plan prévoit une concentration maximale de forces sur Modèle:Unité de front. Le terrain doit être préparé par un bombardement d'artillerie massif chargé de détruire les premières lignes allemandes. Ensuite, les troupes d'infanterie doivent s'élancer protégées par un barrage roulant d'artillerie.

Ce plan ne tient pas assez compte du terrain qui est très défavorable, les troupes françaises se situant en contrebas et devant se lancer à l'assaut de pentes fortifiées. D'autre part, le bombardement sur Modèle:Unité de front ne peut être aussi dense que lorsqu'il s'agit de prendre un fort.

Les objectifs

L'idée de base du plan proposé par Nivelle est de percer sur la ligne du Chemin des Dames, entre Reims et Hurtebise, en passant par les Cavaliers de Courcy, en utilisant la méthode qui lui a réussi à Modèle:Nobr quand il a regagné le terrain perdu à Verdun.

Une fois le front des premières et deuxièmes lignes allemandes enfoncées, une armée de réserve sera lancée pour exploiter la trouée et obtenir l'effondrement des armées allemandes. À cet effet, on rattachera à cette armée deux corps de cavalerie, cette cavalerie qui retrouverait alors ses chevaux et son rôle classique au lieu de la boue des tranchées dans laquelle elle combat depuis la stabilisation du front.

Pour s'assurer de la réussite, la progression des troupes doit donc être très rapide dès le début de l'offensive. Le général Mangin estime que les soldats devront progresser à la vitesse de Modèle:Unité toutes les trois minutes, un peu plus vite qu'à Verdun où il a repris le fort de Douaumont quelques mois plus tôt en appliquant cette méthode.

Ainsi, il est prévu au soir du premier jour que la Modèle:6e armée aura franchi l'Ailette. À J+1, la cavalerie doit couvrir la plaine située au nord de Laon ; à J+4, on doit atteindre la Somme.

Les moyens

Nivelle prévoit un Groupe d'Armées de Réserve (G.A.R.) aux ordres du général Micheler, qui viendra s'intercaler entre le Groupe d'Armées du Nord et le Groupe d'Armées du Centre. Ce G.A.R. comprend quatre armées, la Modèle:5e, Modèle:6e, Modèle:10e et la Modèle:4e Armée. Les Modèle:5e et Modèle:6e armées étant chargées de la percée, la Modèle:10e Armée de Duchêne et la [[4e armée (France)|Modèle:4e Armée]] du général François Anthoine sont tenues en réserve, et seront utilisées pour exploiter la réussite.

Cela donne un total de Modèle:Nobr regroupant Modèle:Nobr. Parmi ces divisions, quatre d'infanterie coloniale et cinq de cavalerie.

Nivelle, artilleur de formation, compte beaucoup sur l'artillerie pour écraser les défenses allemandes. Cela compensera l'avantage que donne aux défenseurs la géographie des lieux prévus pour l'attaque. L'idée est de profiter de la puissance d'une artillerie lourde plus nombreuse qui, pouvant tirer plus loin que dans les offensives précédentes, devrait permettre non seulement d'anéantir les positions de premières lignes mais aussi d'interdire l'arrivée de renforts et de faire taire les canons allemands.

Le plan s'est particulièrement attaché à réduire les contraintes d'approvisionnement. L'Aisne coule au sud, parallèlement au Chemin des Dames, en vue directe des observatoires allemands. Pour éviter que l'arrivée des renforts, munitionsModèle:Etc ne soit tributaire des points de passage obligés sur cette rivière (et de même pour les flux descendants, comme les blessés), d'innombrables ponts et passerelles supplémentaires ont été construits en secret, ainsi qu'un vaste réseau de routes et de voies ferrées supplémentaires.

Rôle des chars

Pour la première fois, une artillerie spéciale est massivement engagée. Les chars sont prévus pour évoluer où cela leur sera possible, c'est-à-dire à l'est et à l'ouest du Chemin des Dames dont les pentes leur sont praticables. À l'est, du côté de Berry-au-Bac, et rattaché au Modèle:32e de la Modèle:6e Armée, il y a le groupement Bossut<ref>L'artillerie spéciale (AS) utilise des noms particuliers pour ses unités. À la base, on a une batterie, de 4 chars. Plusieurs batteries vont donner un groupe. Plusieurs groupes donnent un groupement.</ref> avec ses Modèle:Nobr. Le groupement Chaubès, équipé de Modèle:Nobr, est rattaché au Modèle:5e d'armée. À l'ouest, du côté de Laffaux, il n'y a pas de chars pour accompagner l'assaut du Modèle:Date-. En mai, il y aura le « groupement Lefèbvre », rattaché au Modèle:37e de la Modèle:6e Armée.

Le premier assaut de chars de l'histoire militaire française a lieu le Modèle:Date-. Des Modèle:Nobr engagés, 57 sont détruits, entraînant la mort ou la disparition de Modèle:Nobr d'équipage et Modèle:Nobr. Difficilement manœuvrables, sans tourelle, mal blindés avec des réservoirs de carburant mal protégés, les Modèle:Nobr du char Saint-Chamond en font une cible facile pour les Allemands<ref name="Lewino">Modèle:Lien web.</ref>.

Les tactiques

L'artillerie

Le rôle de l'artillerie est primordial : un bombardement massif et incessant doit permettre à l'infanterie de progresser rapidement. Les Français disposent ainsi de Modèle:Unité qui tirent Modèle:Nobr d'obus de 75 et Modèle:Nobr de munitions de gros calibre.

La préparation de l'offensive par l'artillerie doit permettre, selon Nivelle de détruire jusqu'aux septièmes voire huitièmes lignes ennemies. Pendant cette préparation, du 12 au Modèle:Date-, Modèle:Nobr sont tirés en moyenne par minute<ref>« 1917, Le Chemin des Dames », numéro spécial du magazine du Conseil général de l'Aisne, avril 2007.</ref>. Mais le temps est très couvert durant cette première quinzaine d'avril, d'où des réglages d'artillerie approximatifs.

Une fois l'offensive lancée, pour se conformer à la vitesse de progression voulue par Nivelle, le barrage d'artillerie doit avancer, de Modèle:Nobr toutes les trois minutes<ref>Cela donne une pénétration de Modèle:Unité.</ref>. Il faut comparer cette décision avec les dernières offensives de la bataille de Verdun où le barrage devait avancer de Modèle:Unité toutes les quatre minutes et se souvenir que les poilus vont devoir escalader les pentes du Chemin des Dames, réduire les résistances ennemies tout en collant au barrage d'artillerie pour éviter que la défense allemande n'ait le temps de s'organiser entre la fin du bombardement et l'arrivée des fantassins.

L'infanterie

L'infanterie est chargée de s'engouffrer dans les brèches faites par l'artillerie, de nettoyer les premières lignes et prendre les lignes plus en arrière. L'objectif est d'atteindre le sud de Laon avant le soir. Modèle:Unité sont massés au pied des premières lignes allemandes, prêts à s'élancer. Les troupes de seconde ligne doivent dépasser rapidement ces hommes pour bousculer les défenses ennemies et emporter la victoire. En fait, elles se contenteront de les seconder.

Les fantassins doivent attaquer en tenue d'assaut. Le règlement d'infanterie de Modèle:Date-, précise qu'il s'agit de porter, en sautoir, la couverture roulée dans la toile de tente ; un outil individuel, la musette de vivres, la musette à grenades (en théorie, cinq grenades dont deux VB, mais on ira jusqu'à distribuer Modèle:Nobr par homme), un bidon d'eau de deux litres et un bidon supplémentaire d'un litre, le masque à gaz (deux si possible), des sacs à terre, un panneau de signalisation ou des feux de Bengale, le paquet de pansements, les vivres du jour, les munitions (Modèle:Nobr)<ref>Nobécourt, Modèle:P..</ref>. En revanche, le sac est laissé sur place.

Mais certaines unités attaqueront avec tout leur barda sur le dos. Ce sera le cas, par exemple, des troupes du Modèle:20e. En plus, ils ont des vivres pour six jours<ref>Labayle, Modèle:P.. Ce ne sont pas des rations, comme celles popularisées durant la Seconde Guerre mondiale, mais, comme le dit Paul Clerfeuille : « …des boîtes de bœuf, porc, sardines, chocolat, pain, biscuit, pâté, sucre, haricots, farine, pomme de terre en fécule. Également de l'alcool à brûler solidifié qui ressemble à de la crème, pour faire chauffer nos aliments. Également du pinard, le café, la goutte mêlée d'éther… » (cité dans Nicolas Offenstadt et repris par Labayle).</ref>.

Les chars

Modèle:Refsou. C'est contraire aux directives du général Estienne mais correspond au rôle qu'on veut leur faire tenir : accompagner l'infanterie. Pour monter en ligne, les « batteries » se déplacent en colonne. Pour combattre, elles se mettent en ligne. Le char de commandement a alors deux de ses tanks à sa gauche et le dernier à sa droite.

Pour communiquer, le commandant d'unité dispose de fanions, qu'il agite pour indiquer ses ordres. Il dispose aussi de pigeons voyageurs dont les cages sont emportées dans l'habitacle.

Au combat, chaque AS (c'est le sigle sous lequel on désigne les batteries, AS et un numéro) est accompagnée d'une compagnie d'infanterie ; pour le « groupement Bossut », ce sont donc cinq compagnies de fantassins qui viennent du [[154e régiment d'infanterie|Modèle:154e d'infanterie de ligne]] et, pour le « groupement Chaubès », ce sont trois compagnies du [[76e régiment d'infanterie|Modèle:76e d'infanterie de ligne]]. Dans la pratique, l'infanterie se révélera incapable, sous le feu allemand, de suivre les chars.

La bataille

Le paysage du champ de bataille

Les conditions météorologiques sont terriblement mauvaises quand commence l'offensive. En ce Modèle:Nobr, il fait très froid et il neige même le Modèle:Date-. Les Sénégalais qui se sont entraînés sur la Côte d'Azur, ne sont pas préparés à de telles températures. Nombre d'entre eux souffrent du gel. Le Modèle:Date-, la pluie tombe d'une manière quasiment continue et rend le terrain très boueux. C'est surtout le mauvais temps qui gêne les préparations d'artillerie dont les objectifs visés ne seront pas toujours atteints. Les soldats qui s'élancent le Modèle:Date- trouvent des positions allemandes très peu touchées par le bombardement.

Les tirs d'artillerie ont mis la terre à nu et ont sculpté un paysage lunaire (trous d'obus, absence de végétation). Cette terre boueuse est continuellement retournée par les obus : elle n'est donc pas stable, elle se dérobe sous les pieds si bien que le soldat ne cesse de tomber, pour se relever et tomber à nouveau.

L'offensive du 16 avril

Fichier:Assaut-chemin-des-dames.jpg
Assaut français au Chemin des Dames.
Fichier:Tir de barrage à Craonne en 1917.jpg
Tir de barrage sur Craonne.
  • Modèle:Heure : les hommes de première ligne se réveillent, se préparent et avancent jusqu'aux lignes ennemies.
  • Modèle:Heure : l'offensive française est lancée, les hommes sautent les parapets et gagnent les premières lignes.
  • Modèle:Heure : selon le député Jean Ybarnégaray : Modèle:Citation. Un peu partout sur le front, les hommes se rendent compte que l'avancée n'est pas aussi rapide que prévu. En effet, ceux qui se sont lancés à l'assaut échouent contre des deuxièmes lignes très peu entamées par les bombardements. Ils sont de plus pris en enfilade par des nids de mitrailleuses cachés et sont même parfois pris à revers par des soldats allemands qui sortent des souterrains comme à Hurtebise. En effet le terrain est très favorable aux défenseurs : situation en surplomb, réseau de souterrains desservant des carrières souterraines (les creutes) et des abris bétonnés, alors que les assaillants ne peuvent pas se protéger, doivent grimper une pente souvent raide et progressent sur un sol très instable. Les pertes sont considérables parmi les troupes qui faisaient partie de la première vague d'assaut. Le soldat Paul Clerfeuille note ainsi dans son journal : Modèle:Citation La [[10e division d'infanterie coloniale|Modèle:10e d'infanterie coloniale]] qui s'élance sur Hurtebise est aussi décimée : les pertes s'élèvent à Modèle:Nobr et Modèle:Unité dont la moitié sont des tirailleurs sénégalais.
  • Modèle:Heure : à l'est du Chemin des Dames, les chars d'assaut sont engagés dans le secteur de Berry-au-Bac, mais cette première intervention des chars dans l'Armée française est un échec cuisant : sur Modèle:Nobr, 57 sont détruits, 64 sont tombés en panne ou sont enlisés<ref>A. Loez, « Le baptême du feu des chars d'assaut français » dans N. Offenstadt, op. cit.</ref>. En effet, ces chars sont lourds, lents (Modèle:Unité) et restent souvent prisonniers d'un terrain marécageux. Ce sont donc des cibles faciles pour l’artillerie, d'autant plus que le réservoir d'essence placé sur le côté n'est pas protégé. Les pertes là aussi sont lourdes : Modèle:Nobr et Modèle:Nobr du rang.
  • Modèle:Heure : premier communiqué officiel : Modèle:Citation. Il n'est pas encore question de l'offensive mobilisant plus d'un million d'hommes et qui a été lancée à six heures du matin. C'est que sur le terrain, la situation ne s'améliore pas. Il s'est mis à neiger et les soldats s'aperçoivent qu'ils ne progressent guère, que l'offensive est un échec. Le soldat Paul Clerfeuille écrit ainsi dans son journal : Modèle:Citation
  • En fin de journée, les gains de terrain sont minimes : les seules avancées véritables sont en fait réalisées en contrebas du plateau entre Soupir et Chivy ou plus à l'est dans le secteur de La Ville-aux-Bois et celui de Loivre au nord de Reims. Ailleurs, c'est-à-dire sur le plateau du Chemin des Dames entre Cerny-en-Laonnois et Craonne, les forces françaises ont été repoussées. Les pertes en revanche sont considérables. Selon J.F. Jagielski<ref name="crid1418.org">Page 4 de Un bilan des combats de 1917 au Chemin des Dames (source : J.F. Jagielski).</ref>, les pertes s'élèvent à Modèle:Unité dont Modèle:Unité pour la semaine du 16 au Modèle:Date-.

Bien que le général Nivelle ait promis que l'offensive durerait Modèle:Nobr, Modèle:Nobr maximum, elle se poursuit durant des semaines.

La poursuite de l'offensive du Modèle:Date- au Modèle:Date-

Fichier:Attaque sur le plateau de Craonne en 1917.jpg
Trois vues d'une attaque française à Craonne en mai 1917, dans le secteur du village de Corbeny.

Du 17 avril au 21 avril

Le Modèle:Date- : à l'offensive sur le Chemin des Dames, s'ajoute une nouvelle attaque à l'est de Reims dans le secteur de Moronvilliers. Sur le Chemin des Dames, le fort de Condé et le village de Braye-en-Laonnois sont pris par les Français. Entre le Modèle:Date- et le Modèle:Date- : c'est maintenant au tour de la Modèle:10e armée, celle de réserve, de passer à l'attaque. Elle va engager le Modèle:9e et le Modèle:18e, sur la partie est du Chemin des Dames, entre Craonne et Hurtebise. Le 20 avril : suspension provisoire de l'offensive.

Du 22 avril à la bataille des Observatoires

Le Modèle:Date- : il est décidé d'arrêter toute offensive massive au profit d'offensives partielles.

Le Modèle:Date- : remaniement dans l'état-major. Le général Mangin est relevé de son commandement.

Le Modèle:Date- : l'offensive reprend sur les monts de Champagne.

Le Modèle:Date- : le Modèle:18e d'infanterie se lance à l'attaque du village de Craonne à Modèle:Heure. Cette attaque surprend les Allemands, le rebord du plateau de Californie est pris.

Le Modèle:Date- : le Modèle:18e d'infanterie attaque avec le Modèle:34e d'infanterie pour consolider les positions sur le plateau. Les Français réussissent à prendre pied sur le plateau mais ne peuvent déboucher sur l'Ailette. Les pertes s'élèvent autour de Modèle:Nobr pour le Modèle:18e d'infanterie entre le 4 et le Modèle:Date- et plus de Modèle:Nombre pour le Modèle:34e d'infanterie. La Modèle:10e armée attaque les plateaux de Vauclair et des Casemates. Le même jour, une offensive est lancée sur Laffaux par le [[1er corps d'armée colonial (France)|Modèle:1er Corps d'armée coloniale]] : les ruines du moulin sont prises.

Le Modèle:Date- : nouvelle suspension de l'offensive.

Le Modèle:Date- : Le général Pétain remplace Nivelle. Le gouvernement est au courant des premiers actes de désobéissance.

Du Modèle:Date- à fin juin : le front est secoué par les mutineries qui affectent plus de Modèle:Nobr. Ces refus d'obéissance concernent des troupes au repos que l'on veut renvoyer à l'assaut.

Le Modèle:Date- : à la demande du général Maistre, commandant de la [[6e armée (France)|Modèle:6e armée]], les offensives prévues en juin sont ajournées à cause des mutineries<ref>D'après l'ancien ministre de la Guerre P. Painlevé, Comment j'ai nommé Foch et Pétain, Alcan, Paris, 1924.</ref>.

Seconde quinzaine de juin : une grande contre-offensive allemande est lancée à la suite des informations sur les mutineries.

Le Modèle:Date- : la [[164e division d'infanterie (France)|Modèle:164e d'infanterie]] s'empare de la caverne du Dragon. C'est le début de la bataille des observatoires qui dure tout l'été. Il s'agit d'un ensemble d'opérations pour contrôler des points hauts du Chemin des Dames.

La victoire de La Malmaison (23-25 octobre)

Modèle:Loupe Le Modèle:Date- : une offensive, préparée par le général Pétain remplaçant du général Nivelle depuis le Modèle:Date-, est lancée sur le fort de la Malmaison qui contrôle l'accès sur la crête du Chemin des Dames. La préparation d'artillerie a été massive et parfaitement coordonnée. Quand les troupes des Modèle:11e, Modèle:14e et Modèle:21e d'armée s'élancent, protégées par le barrage roulant de l'artillerie, les défenses allemandes sont déjà bien atteintes. Les chars sont de nouveau utilisés mais, cette fois, ils sont plus légers, plus rapides et attaquent frontalement en protégeant les fantassins. La victoire française est nette : les Allemands comptent Modèle:Unité, Modèle:Unité et Modèle:Unité<ref>D'après Hervé Chabaud dans « 1917, Chemin des Dames ».</ref>. Cette victoire ne peut faire oublier le dramatique échec de la bataille du Chemin des Dames, mais elle consacre une nouvelle stratégie offensive reposant sur l'utilisation massive de matériel moderne (artillerie, chars), concentré sur un point précis du front avec des objectifs limités dans l'espace et le temps, économisant ainsi les moyens humains. L'armée française attaque des positions stratégiques, infligeant de lourdes pertes à l'ennemi qui, trop sûr de sa force, s'y accroche et entame une partie de ses réserves. Mais ces attaques font l'objet de critiques, car elles ne font pas significativement bouger la ligne du front français, à un moment où les Allemands obtiennent de grands succès contre les Russes et les Italiens.

Fichier:Soupir (Aisne) nach den April-Angriffen 1917.jpg
Le village de Soupir, en 1917.

Les conséquences

Sur le plan militaire

Selon les points de vue, l'offensive Nivelle a été décrite comme une grave défaite stratégique des Français, ou une coûteuse demi-victoire. Les Français ont bel et bien conquis quelques positions stratégiques et détruit des forces allemandes considérables, mais sont loin d'atteindre les objectifs de l'offensive. Les Allemands ont épuisé leurs réserves, mais tiennent encore. En fait, le bilan de l'offensive est bien meilleur que celui de toutes les attaques menées par Joffre en 1915. Mais, après tant d'échecs et le bain de sang de Verdun, des pertes qui auraient été jugées acceptables en 1915 ne le sont plus. D'autre part, le gouvernement civil a repris de l'influence. Face à Nivelle soutenu par Briand, un autre groupe politique, associant Painlevé et Pétain, demande l'arrêt de l'offensive et un changement de stratégie. Le Premier ministre britannique Lloyd George déclare le Modèle:Date-, à la conférence interalliée de Paris : Modèle:Citation bloc

Une commission d'enquête est instituée et dirigée par le général de division Brugère, Nivelle est absous et plus tard muté à Alger. Brugère ajoute au rapport que Modèle:Citation. La commission souligne que la Modèle:6e armée, commandée par Mangin, a enlevé les premières positions allemandes et progressé de plusieurs kilomètres, pris Modèle:Nobr, Modèle:Nobr, Modèle:Unité et perdu au total Modèle:Unité (tués, blessés et disparus) du 16 au Modèle:Date-, soit 8 % de son effectif<ref>Cité dans Louis-Étienne Mangin, Le général Mangin. 1866-1925, F. Sorlot-F. Lanore éd., 1986, Modèle:P..</ref>.

À la suite de cet échec, les généraux Mazel (Modèle:5e armée) et Mangin (Modèle:6e armée) sont remplacés par les généraux Micheler et Maistre.

Pétain prend la place de Nivelle à la tête du grand quartier général français (GQG), le Modèle:Date-, au moment où éclatent les premières mutineries, signe de désespoir et de découragement dans une partie des troupes françaises.

Les pertes

Cette bataille est vécue comme un échec pour l'armée française. Alors qu'elle devait être décisive, elle se solde par de lourdes pertes pour des gains sensibles mais insuffisants. Plus grave encore, son arrêt autorise les Allemands à rétablir leur situation très ébranlée. L'arrêt des opérations leur permet de se retourner vers l'est, d'assener des coups décisifs aux Russes, puis de ramener presque toutes leurs armées en France pour une offensive majeure en Modèle:Date-. On peut dire que l'échec ou l'abandon de l'offensive Nivelle a entraîné le prolongement de la guerre d'une année, et favorisé la révolution bolchevique.

L'estimation des pertes a fait l'objet de polémiques en fonction de la période et du terrain retenus. Les chiffres ont été interprétés, dès le début de l'offensive, par les hommes politiques qui voulaient, soit arrêter l'offensive, soit la continuer. Le député Favre les estime à près de Modèle:Unité côté français au bout de deux mois d'offensives<ref>H. Castex, L'Affaire du Chemin des Dames, les comités secrets, Imago, 1998.</ref>. C'est un bilan probable et assez peu éloigné du décompte incomplet réalisé par J.-F. Jagielski<ref name="crid1418.org"/>.

Chaque division a perdu en moyenne Modèle:Unité sur le Chemin des Dames. Les tirailleurs sénégalais, notamment, perdent plus de Modèle:Unité sur les Modèle:Unité (40-45 %) dans les premières journées, soit le quart de leurs pertes totales au cours de la guerre<ref>Jean-Yves Le Naour, Dictionnaire de la Grande Guerre, Larousse, 2008, Modèle:P.-170.</ref>,<ref>Marc Michel, Les Africains et la grande guerre : l'appel à l'Afrique, 1914-1918, Karthala, 2003, Modèle:Lire en ligne, Modèle:P..</ref>.

Quant au bilan côté allemand, il est encore moins aisé à réaliser. L'état-major français estimait en Modèle:Date- les pertes allemandes autour de Modèle:Unité, ce qui est certainement exagéré. Le général en chef allemand Ludendorff a écrit : Modèle:Citation

Les mutineries

Modèle:Article détaillé

Les tribunaux militaires prononcèrent Modèle:Unité dont 554 à mort ; à sept reprises Pétain refusa de transmettre les dossiers de recours en grâce et Modèle:Nobr furent exécutés<ref>Guy Pedroncini, Les Mutineries de 1917, Paris, 1967, Modèle:P..</ref>.

Souvenir et commémoration

Le nom de Craonne, situé au cœur de la bataille du Chemin des Dames, a été popularisé par La Chanson de Craonne qui reste associée aux mutins de 1917 de la Première Guerre mondiale et fut interdite par le commandement militaire en raison de ses paroles antimilitaristes.

Dans la culture

La bataille est l'inspiration du spectacle chorégraphique de 2016 « Noir de boue et d’obus » de Chantal Loïal, qui a été joué notamment en France et au Sénégal<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Célébrations du centenaire

Dans le cadre de la Mission du centenaire qui a eu lieu en Modèle:Date-, plusieurs commémorations ont été organisées en France, en particulier la venue pour la première fois d'un président de la République à Craonne, le Modèle:Date-.

François Hollande se rend d'abord sur le plateau de Californie, un lieu emblématique de la bataille, proche de Craonne. Dans un discours de quinze minutes prononcé devant une nécropole de soldats français, il explique que Modèle:Citation. Saluant l'engagement des troupes coloniales, il explique que Modèle:Citation. Il rappelle également l'action des femmes, restées seules à l'arrière pour investir notamment les usines. Puis, aux côtés de l'ambassadeur d'Allemagne, il se dirige vers la caverne du Dragon à Oulches-la-Vallée-Foulon où il inaugure une sculpture en bronze de Haïm Kern et conclut son itinéraire en se recueillant au cimetière militaire allemand de Cerny-en-Laonnois qui abrite les restes de plus de Modèle:Unité<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Notes et références

Modèle:Références

Sources

Voir aussi

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Craonne aujourd'hui : emplacement de l'église St Martin.

Films

Il n'existe pas de films directement basés sur les combats du Chemin des Dames. Mais on pourra se reporter à ceux-ci :

Bibliographie

Témoignages
  • Albert Bessières, Le Chemin des Dames, carnets d'un territorial, Bloud & Gay, 1918.
  • Charles Delvert, L'Erreur du 16 avril 1917, Fournier, 1920.
  • Georges Gaudy, Souvenirs d'un poilu du Modèle:57e RI, le Chemin des Dames en feu, Plon, 1921.
Ouvrages historiques


Articles
  • A. Guignard, « Les Troupes noires pendant la guerre », Revue des deux Mondes, juin 1919.
  • A. Bernède, « 16 avril 1917, les Français à l'Assaut du Chemin des Dames », revue 14-18, Modèle:N°, 2001.
  • A. Bernède, « Berry-au-Bac, les Chars, le 16 avril 1917. Arme nouvelle ou Bouche-Trou ? », revue 14-18, Modèle:N°, 2001.
  • A. Bernède, « De l'Enfer au Drame du Chemin des Dames (avril-mai 1917) », revue 14-18, Modèle:N°, 2002.
  • J. Compagnon, « La Chevauchée héroïque de Berry-au-Bac : le Chef d'Escadron Bossut (16 avril 1917) », Revue historique des armées, Modèle:N°, 1984.
  • G. Pedroncini, « Les Refus collectifs d'obéissance en 1917 », Revue historique des armées, 1967.

Articles connexes

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Liens externes


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