Paul von Hindenburg
Modèle:En-tête label Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Personnalité politique
Modèle:Infobox Personnalité militaire
Paul von Hindenburg est un militaire et homme d'État allemand, né le Modèle:Date de naissance- à PosenModèle:Note et mort le Modèle:Date de décès- au manoir de NeudeckModèle:Note. Du fait de son prestige et de sa longévité, il joua un rôle important dans l'histoire de l'Allemagne.
Après une longue carrière militaire au cours de laquelle il participe, notamment, à la bataille de Sadowa pendant la Guerre austro-prussienne de 1866 puis à la Bataille de Saint-Privat pendant la guerre franco-prussienne de 1870, Hindenburg occupe la scène militaire et politique allemande de 1914 à sa disparition. Lorsque commence la Première Guerre mondiale, il est sollicité par l'empereur [[Guillaume II (empereur allemand)|Guillaume Modèle:II]]. Vainqueur de la bataille de Tannenberg, Hindenburg est nommé chef du Grand État-Major de l'Armée impériale allemande deux ans plus tard, en 1916. Il assumera la position de Generalfeldmarschall jusqu'à la fin du conflit, dirigeant l'Allemagne avec le général Ludendorff, sous la forme d'une dictature militaire.
Auréolé de son prestige militaire que la défaite de l'Empire allemand n'a pas affecté, le maréchal von Hindenburg est élu président du Reich à l'issue du scrutin présidentiel d'avril 1925 ; il succède au social-démocrate Friedrich Ebert, décédé dans l'exercice de ses fonctions. Aisément réélu pour un second septennat, le président Hindenburg n'empêche cependant pas l'ascension politique d'Adolf Hitler, qu'il nomme chancelier du Reich. À sa mort en 1934, Hitler occupera la fonction de président du Reich et s'octroiera ainsi tous les pouvoirs de facto par plébiscite le 19 août 1934, sans pour autant supprimer le poste de jure, puisqu'il sera occupé par Karl Dönitz lors de la dernière semaine du Troisième Reich.
La jeunesse dans l'armée prussienne
Une famille noble prussienne
Paul von Hindenburg naît dans l'après-midi du Modèle:Date- à Posen en province de Posnanie, au 7 Bergstrasse. Son père, Modèle:Lien (1816-1902), est militaire depuis 1832 et exerce à l'époque les fonctions de lieutenant du Modèle:Lien à Posen. Il est le descendant d'une famille noble qui possède des terres en Prusse depuis plusieurs générations. Ses grands-parents paternels sont Modèle:Lien (1778-1855) et Eleonore von Brederlow qui font de lui le descendant illégitime du comte Modèle:Lien. Sa mère, Luise Wilhelmine Schwickart (1807-1893), est fille de Karl Ludwig Schwickart, médecin-colonel de l'armée prussienne. Elle pratique la peinture avec talent.
Robert et Luise se marient en 1845. Quatre enfants naissent de cette union : Paul (1847-1934), Otto (1849-1908), Ida (née en 1851) et Bernhard (né en 1859). La famille déménage souvent au gré des mutations du père : Posen, Graudenz<ref group=alpha>Aujourd'hui Grudziądz.</ref>, puis Cologne. Le meilleur souvenir de Paul reste le passage à Pinne, près de Posen<ref>Werner Maser, Hindenburg. Eine politische Biographie, Rastatt, 1989, Modèle:P..</ref>. En 1850, Robert von Hindenburg y est promu capitaine et dirige une compagnie d'hommes pendant quatre années, jusqu'en 1854. Le jeune Hindenburg se souviendra longtemps de son instituteur, Herr Kobelt<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. En 1855, la famille déménage en province de Silésie à Glogau<ref group=alpha>Aujourd'hui Głogów.</ref>.
La formation à Wahlstatt
Après des études élémentaires, le jeune Paul incorpore le collège, puis le lycée de Posen. À partir de 1859, il rejoint l'école militaire de Wahlstatt (Modèle:Langue)<ref group=alpha>Aujourd'hui Legnickie.</ref>. Hindenburg décrit la scène dans ses Mémoires : Modèle:Citation
Il dresse également le tableau d'une éducation sévère, à l'image de celle que connaissent les soldats en caserne menant une vie de « Spartiate ». Les permissions sont rares et, dans la plupart des cas exceptionnelles, brèves. Modèle:Citation, affirme Hindenburg dans ses Mémoires.
Au début de l'année 1861, son frère Otto le rejoint à Wahlstatt et c'est Paul qui est chargé de son éducation. Durant le printemps 1863, une nouvelle mutation du père semble emmener les deux frères du côté de la Lichterfelde à Berlin. Située sur la Friedrichstrasse à proximité de l'Alexanderplatz, c'est un nouveau monde pour les Hindenburg. Paul raconte que les parades militaires sur l'Opernplatz ainsi que celles d'automne sur le Tempelhofer n'ont rien à voir avec l'école rurale. Il peut aussi apercevoir ici le nouveau roi de Prusse : [[Guillaume Ier (empereur allemand)|Guillaume {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]]. En 1864, les plus anciens élèves de l'école sont envoyés au front au cours de la guerre des Duchés contre le Danemark. Hindenburg témoigne : Modèle:Citation
En 1865, Hindenburg a le privilège d'être nommé officiellement page<ref group=alpha>C'est un employé aux appartements royaux.</ref> de la reine Élisabeth de Bavière, veuve de Frédéric-Guillaume IV, le roi de Prusse défunt. Puis, il sort sous-lieutenant de l'école militaire de Berlin âgé de Modèle:Nombre, le Modèle:Date.
La guerre austro-prussienne
Au cours du printemps 1866, le sous-lieutenant Hindenburg incorpore le [[3e régiment à pied de la Garde|Modèle:3e régiment à pied de la Garde]] à Dantzig. Depuis la guerre des Duchés (1864), le royaume de Prusse et l'empire d'Autriche se disputent l'administration de la province du Holstein. Hindenburg, comme beaucoup de militaires, sent la guerre proche : Modèle:Citation
C'est ainsi que le Modèle:Date-, la Prusse déclare la guerre à l'Autriche. Le régiment de Hindenburg est incorporé à la Seconde Armée prussienne dirigée par le Kronprinz Frédéric. Le régiment participe entre autres aux combats de Rosberitz et de Königgrätz. Le sous-lieutenant Hindenburg se souvient que Modèle:Citation
À la bataille de Sadowa le Modèle:Date- suivant, Hindenburg s'empare de plusieurs pièces d'artillerieModèle:Note. Se distinguant par son courage, il semble qu'il ait perdu la moitié de ses hommes pendant cette journée.
Le conflit représente, avec la guerre de Crimée, une des premières guerres modernes où il y a manœuvre d'armées massives, généralisation des armes à feu et de la logistique (train et télégraphe). Le Modèle:Date-, son régiment dépasse l'Elbe et l'armistice est signé le 22 suivant. Sur le chemin du retour, il rencontre son père à Prague qui est alors officier hospitalier chez les chevaliers protestants de Saint-Jean au sein d'un hôpital militaire. Le Modèle:Date-, le régiment de Hindenburg, salué par la foule, entre à Berlin. Son commandant de bataillon, von Seel, lui remet sur la Floraplatz, le Roten Adlerorden (l'ordre de l'Aigle rouge) de Modèle:4e. Von Seel écrit : Modèle:Citation
Une longue carrière d'officier supérieur
La participation à la guerre franco-prussienne
Jusqu'en 1870, Hindenburg est envoyé en garnison à Hanovre où il est chargé de l'enseignement des recrues. Au même moment, il connaît son premier amour. C'est une certaine Irmengarde von Rappard avec qui il se fiance quelques mois plus tard, mais qui meurt de la tuberculose en Modèle:Date- durant son service en France.
Au cours du printemps 1870, les relations s'enveniment entre la France et la Prusse. La guerre finit par éclater le Modèle:Date-. Le lieutenant Hindenburg est appelé aux armes ; il est âgé de Modèle:Nombre. Il incorpore le Modèle:1er bataillon sous le commandement de von Seegensberg. Le Modèle:Date-, son bataillon s'établit en Lorraine, à Pont-à-Mousson puis il continue sa marche vers l'ouest vers Hattonville (Meuse) : Modèle:CitationModèle:Sfn.
Le régiment prend une direction nord-nord-est en direction de Saint-Privat. Hindenburg et ses hommes arrivent à proximité de l'ennemi. Le lieutenant témoigne : Modèle:CitationModèle:Sfn.
La situation devient de plus en plus critique et la guerre se montre de plus en plus meurtrière. De nombreux soldats ainsi que des officiers y perdent la vie. Le régiment de Hindenburg arrive à Saint-Privat : Modèle:CitationModèle:Sfn.
Le Modèle:Date-, la bataille de Beaumont éprouve encore durement son régiment. Le corps de la garde forme la partie la plus septentrionale et la plus exposée face à l'armée du maréchal de Mac Mahon. Pourtant, l'armée française est rapidement dépassée et totalement défaite. Napoléon III est capturé à Sedan. Selon les historiens français, Hindenburg aurait donné son avis sur la défaite française : Modèle:CitationModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, son régiment quitte le champ de bataille pour Paris. Le lieutenant Hindenburg a l'ordre de rester sur place jusqu'à la mi-Modèle:Date-. Le soir du Modèle:Date-, il participe à la proclamation de l'Empire allemand au château de Versailles. Prussien convaincu, il en garde un sentiment amer. Il est décoré de la croix de fer Modèle:2e classe (Eiserner Kreuzes) pour sa participation au conflit.
La formation d'officier
Après le conflit franco-prussien, le lieutenant von Hindenburg est de retour dans sa garnison de Hanovre. C'est un officier polyvalent qui poursuit l'enseignement aux recrues. Le Modèle:Date-, il obtient une première promotion de grade. À l'époque déjà, le but d'un officier allemand est d'incorporer l'Académie de guerre (Kriegsacademie) qui permet l'accession au Grand État-Major général. Hindenburg réussit l'examen d'entrée à l'École de guerre de Berlin en 1875. Durant la première année, l'officier de Modèle:Nombre est déçu par un enseignement qui ne porte que sur les tactiques traditionnelles des armées. En revanche, son intérêt grandit lorsque les années suivantes, les professeurs introduisent les armes et les tactiques modernes. Durant sa formation, Hindenburg fait partie de la promotion du prince Alexandre de Prusse et il a l'occasion de croiser de nombreux officiers supérieurs.
Au printemps 1877, il retourne à Hanovre où il est incorporé au Grand État-Major. Le Modèle:Date-, il est muté à l'état-major du Modèle:Lien de Stettin<ref group=alpha>Aujourd'hui Szczecin en Pologne.</ref>, où il est nommé capitaine. C'est à Königsberg qu'il fait la connaissance de Gertrud Wilhelmine von Sperling (1860-1921), fille du général Modèle:Lien qui était le chef d'état-major du Modèle:Lien en 1866 puis de la Ire{{#if:| }} armée en 1870. Ils se marient le Modèle:Date-, quatre enfants naissent de cette union : Irmengarde (1880)<ref group=alpha>Le prénom Irmengarde a été donné en hommage au premier amour de Paul von Hindenburg avant la guerre 1870, Irmengarde von Rappard.</ref>, un fils mort en bas âge (entre 1881 et 1882), Oskar Wilhelm (1883-1960) et Annemarie (1891).
L'entrée au Grand État-Major
Il est muté en tant qu'officier d'état-major à la Modèle:1re de Königsberg, le Modèle:Date-. Durant trois années, le capitaine von Hindenburg acquiert une connaissance pointue et stratégique de la Prusse-Orientale et de la région frontalière avec la Russie. De retour dans sa province natale, il souligne que le contact avec la troupe est plus étroit qu'ailleurs. Certains soldats placés sous ses ordres affirment qu'il s'agit d'un officier sévère mais juste à la tête de sa compagnie. Du printemps 1884 à l'été 1885, il est appelé comme commandant de compagnie dans le {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:| }} }} Régiment d'infanterie de Posen.
Il est muté au sein du Grand État-Major de l'Armée à Berlin, le Modèle:Date-. La consécration pour Hindenburg est arrivée. Il est nommé commandant et se retrouve directement sous les ordres du vieux maréchal von Moltke. Ce dernier, vainqueur de la guerre des Duchés, de la bataille de Sadowa et de la guerre franco-prussienne, a demandé sa mise à la retraite depuis longtemps, mais l'empereur Guillaume {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} la lui a toujours refusée. Hindenburg se fait remarquer par von Moltke qui ne manque pas d'en toucher quelques mots à un officier suédois en déplacement à Berlin : Modèle:Citation<ref>Modèle:Citation dans : Martin Lüders, Der Soldat und das Reich : Paul von Hindenburg, Generalfeldmarschall und Reichspräsident, 1961, Modèle:P..</ref>.
Le Modèle:Date-, comme le veut la tradition militaire allemande, son supérieur direct, le chef de département du Grand État-Major, le colonel von Schlieffen rédige un rapport sur Hindenburg : Modèle:Citation<ref>Modèle:Citation dans : Martin Lüders, Der Soldat und das Reich : Paul von Hindenburg, Generalfeldmarschall und Reichspräsident, 1961, Modèle:P..</ref>.
Le maréchal von Waldersee, qui succède à von Moltke à la tête du Grand État-Major, ne tarde pas à ajouter son avis : Modèle:Citation<ref>Modèle:Citation dans : Martin Lüders, Der Soldat und das Reich : Paul von Hindenburg, Generalfeldmarschall und Reichspräsident, 1961, Modèle:P..</ref>. Au cours de l'automne 1888, le commandant Paul von Hindenburg est muté au {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:| }} }} corps d'armée du Grand État-Major. En parallèle, il donne des conférences et des cours de tactique militaire à l'Académie de guerre. Au mois de novembre suivant, il est nommé secrétaire au ministère de la Guerre avant d'en devenir chef du service Kriegsdepartments deux ans plus tard. Le Modèle:Date-, il est promu lieutenant-colonel.
Hindenburg est nommé à la tête d'un régiment d'infanterie à Oldenbourg pendant l'été 1893. Cette responsabilité le marque profondément : Modèle:CitationModèle:Sfn.
Vers la Première Guerre mondiale
Le Modèle:Langue von Hindenburg
Il est nommé colonel en mars 1894 et continue de diriger le régiment jusqu'en 1896. À cette date il fait ses adieux à son régiment plus à la manière d'un père que d'un commandant de régiment : Modèle:Citation<ref>Modèle:Citation dans : Martin Lüders, Der Soldat und das Reich : Paul von Hindenburg, Generalfeldmarschall und Reichspräsident, 1961, Modèle:P..</ref>.
Le Modèle:Date-, le colonel von Hindenburg est muté à la direction du Grand État-Major comme général de brigade. Il incorpore la direction du {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIIe{{#if:| }} }} corps d'armée à Coblence. Au printemps 1897, il est promu général de division. Son supérieur direct est le duc Guillaume de Bade (1829-1897) avec qui les relations sont si amicales qu'il finit par être nommé au cours du mois de Modèle:Date- commandant de la Modèle:28e de Karlsruhe avec le grade de général de corps d'armée. Robert von Hindenburg, le père de Paul, qui se repose dans la propriété familiale de Neudeck, est fier de l'ascension professionnelle de son fils aîné<ref group=alpha>Officier militaire, il bénéficait d'une retraite de capitaine depuis la fin des années 1860.</ref>. Il meurt en 1902, neuf ans après sa femme.
Le Modèle:Date-, le jour du Modèle:44e du Kaiser, Hindenburg reçoit sa nomination comme commandant général du {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IVe{{#if:| }} }} corps d'armée de Magdebourg (Kommandierende General), l'un des postes les plus importants de l'armée prussienne. Il est désormais un personnage-clé de l'armée, en particulier pour le choix et l'enseignement des officiers. Quand il termine la revue d'un des régiments du {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IVe{{#if:| }} }} Corps d'armée, il a l'habitude de dire au commandant : Modèle:Citation Après huit ans de services à Magdebourg, il prend sa retraite le Modèle:Date-, âgé de Modèle:Nombre.
Les raisons réelles de la mise en retraite du général sont inconnues. En 1909, on lui avait proposé la fonction de ministre de la Guerre, ce qu'il a refusé presque Modèle:Citation : Modèle:Citation<ref>Modèle:Citation dans Martin Lüders, Der Soldat und das Reich : Paul von Hindenburg, Generalfeldmarschall und Reichspräsident, 1961, Modèle:P..</ref>. Malgré la position prestigieuse qu'il a acquise, Hindenburg reste un homme plutôt simple : lorsqu'il passe la nuit dans un hôtel, il a l'habitude de signer uniquement Modèle:Citation. Paul Lindenberg, son biographe officiel, écrit en 1920 : Modèle:Citation<ref>Martin Lüders, Der Soldat und das Reich : Paul von Hindenburg, Generalfeldmarschall und Reichspräsident, 1961, Modèle:P..</ref>. Hindenburg lui-même rajoute : Modèle:CitationModèle:Sfn.
L'entrée victorieuse dans la Première Guerre mondiale
Le couple Hindenburg ainsi que leur fille cadette Annemarie ont choisi de loger dans une villa de Hanovre dans la Windekinstrasse. Une fois par an, entre 1911 et 1914, ils voyagent à travers l'Europe : les Alpes, Rome… Le reste du temps, Hindenburg se consacre à des études historiques et poursuit l'étude de la stratégie et de la tactique militaire. Depuis le printemps 1914, le général est disponible mais il n'a reçu pour le moment aucun ordre de commandement. Le Modèle:Date, il envoie un salut amer à son ancien régiment : Modèle:Citation<ref>Modèle:Citation dans : Martin Lüders, Der Soldat und das Reich : Paul von Hindenburg, Generalfeldmarschall und Reichspräsident, 1961, Modèle:P..</ref>
Un après-midi, il reçoit un télégramme officiel qui lui demande s'il est disponible pour servir l'Allemagne. Quelques instants plus tard, le chef de l'état-major (Chef des Stabes), le général Erich Ludendorff, lui annonce que la Nation a besoin de lui à la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIIe{{#if:| }} }} armée stationnée en Prusse-Orientale. La tâche est difficile, mais Hindenburg accepte.
L'objectif de l'État-Major russe est de prendre la citadelle de Königsberg sur la Baltique. Les Ire{{#if:| }} et {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIe{{#if:| }} }} armées russes, commandées respectivement par les généraux von Rennenkampf et Samsonov, défont la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIIe{{#if:| }} }} armée allemande, alors dirigée par le général von Prittwitz à Gumbinnen le Modèle:Date-. Le commandant allemand ordonne le retrait de ses troupes, laissant la Prusse-Orientale aux mains des Russes. Le chef du Grand État-Major, von Moltke limoge von Prittwitz et le remplace par Hindenburg.
La bataille de Tannenberg
Modèle:Article détaillé Hindenburg sait qu'il est impossible pour lui et ses Modèle:Nombre de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIIe{{#if:| }} }} armée d'affronter les deux armées russes. Il met alors en pratique une manœuvre similaire à celle du plan Schlieffen. Il désengage un maximum de troupes en face de Rennenkampf et les dirige, aidées en renfort de deux corps d'armée venant de l'ouest, vers les hommes de Samsonov. Les relations entre les deux généraux russes étant très tendues voire inexistantes, les deux armées ne se complètent pas. La {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIIe{{#if:| }} }} armée de Hindenburg écrase sans difficulté les troupes de Samsonov à la bataille de Tannenberg le Modèle:Date-. Cette mission étant remplie avec succès<ref group=alpha>Le nombre de prisonniers russes s'élevait probablement à plus de 92 000. Le véritable stratège de la victoire allemande n'est pas Hindenburg mais Max Hoffmann, le chef du service d'opération de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIIe{{#if:| }} }} armée allemande.</ref>, il planifie une attaque en tenaille vers le nord. Le Modèle:Date, il écrit au Kaiser :
Les batailles des lacs de Mazurie (I) et de Lemberg
Pour sa victoire, le général von Hindenburg est décoré de la Eisernen Kreuzes (« Croix de fer ») le Modèle:Date. Le Modèle:Date- suivant, Hindenburg est une nouvelle fois vainqueur en écrasant la Ire{{#if:| }} armée russe aux lacs Mazures. La Prusse-Orientale est désormais libérée des Russes mais dans le même temps ces derniers ont lourdement défait l'armée autrichienne du général von Hötzendorff à Lemberg, en Galicie, le Modèle:Date-<ref group=alpha>Les pertes autrichiennes s'élèveraient à Modèle:Unité et Modèle:Unité.</ref> Hindenburg est nommé commandant des armées du front oriental le Modèle:Date.
La bataille de Łódź
Hindenburg et Ludendorff dévient alors la route de leurs troupes pour prêter main-forte aux Autrichiens. L'objectif des généraux allemands est d'écraser les armées russes qui tentent une percée en Silésie en les attaquant sur leur flanc occidental. Hindenburg sait que ses armées sont en infériorité numérique par rapport à l'ennemi, mais il doit attaquer rapidement. Il appelle aussitôt l'aide de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IXe{{#if:| }} }} armée commandée par le général von Mackensen. Ce dernier est vainqueur sur la Ire{{#if:| }} armée de Rennenkampf puis sur la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIe{{#if:| }} }} armée de Scheidemann qui bat en retraite vers Łódź. Pourtant les renforts russes ({{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ve{{#if:| }} }} armée de von Plehve) le Modèle:Date- commencent à encercler les hommes de Mackensen qui s'échappent de justesse. Les Russes, commandés par le grand-duc Nicolas, se retranchent à Łódź : le résultat est indécis. Le Modèle:Date-, Hindenburg reçoit la distinction de Generalfeldmarschall.
Les batailles de Bolimov et des lacs de Mazurie (II)
À cause de ce demi-échec, Hindenburg veut en finir avec le front russe fixé à Varsovie. Il ordonne une nouvelle fois à la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IXe{{#if:| }} }} armée de Mackensen d'entamer une attaque de diversion à Bolimov. Son offensive générale débute le Modèle:Date- : la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIIe{{#if:| }} }} et la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Xe{{#if:| }} }} armées sont prêtes à attaquer en Mazurie. Le Modèle:Date-, l'offensive est victorieuse, la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Xe{{#if:| }} }} armée russe bat en retraite et échappe de peu au désastre total (plus de Modèle:Nombre et plus de 90 000 prisonniers russes). L'objectif est atteint, mais la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XIIe{{#if:| }} }} armée russe vient à la rescousse et met fin à l'avancée allemande sur le front de l'Est. Le Modèle:Date-, le maréchal von Hindenburg est décoré de la Eisernen Kreuzes I. Klasse mit Eichenlaub (croix de fer ornée de feuilles de chêne de Ire{{#if:| }} classe).
L'entrée en scène des Dioscures
La bataille de Verdun
À la fin de l'année 1915, le Grand État-Major, commandé par le général Erich von Falkenhayn, veut en finir rapidement avec les Français qu'il souhaite Modèle:Citation. Le Modèle:Date-, il lance une grande offensive (l'opération Gericht) qui provoque la bataille de Verdun. Dès le début de l'offensive, les troupes allemandes font face à une résistance française acharnée, les soldats français sont rapidement rejoints par la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIe{{#if:| }} }} armée française sous le commandement du général Pétain puis du général Nivelle. Malgré de nombreuses offensives et des moyens énormes, Falkenhayn essuie un échec, avec Modèle:Nombre et Modèle:Nombre du côté allemand. Modèle:Article détaillé
Le Modèle:Date-, le Kaiser nomme Hindenburg nouveau chef du Grand État-Major général et Ludendorff comme premier quartier-maître général. Malgré leur duo, les deux hommes, surnommés « les Dioscures », se disputent les rênes du pouvoir. Modèle:Article détaillé
La bataille du Chemin des Dames
Lorsque Hindenburg et son adjoint reprennent le commandement suprême de l'armée allemande, ils savent que l'Allemagne ne peut pas gagner le conflit par une guerre d'usure. Ils prévoient alors une nouvelle politique : celle de la « terre brûlée », un réarmement massif (Rüstungprogramm ou programme Hindenburg) et la construction d'un vaste réseau de tranchées fortifié de Modèle:Unité de long : la ligne Hindenburg. Le Modèle:Date-, le commandant des armées françaises, le général Nivelle, ordonne une offensive de Modèle:Nombre qui amène les troupes ennemies à se replier derrière leur fortification. Mais les soldats allemands de la deuxième ligne sont embusqués dans les versants du plateau. Malgré deux assauts importants, l'armée française perd plus de Modèle:Nombre. C'est une victoire pour Ludendorff. Modèle:Article détaillé
Dernières offensives allemandes
Depuis Modèle:Date-, Hindenburg achève de neutraliser les Russes et les Roumains sur le front oriental de Galicie. À partir de l'automne 1917, des négociations germano-soviétiques prévoient un traité de paix entre les deux pays. Le Modèle:Date-, le traité de Brest-Litovsk permet au Grand État-Major allemand de puiser dans ces troupes pour les amener sur le front occidental. Hindenburg ordonne une succession d'opérations offensives victorieuses (comme Michaël, Georgette, Blücher-Yorck, Gneisenau ou Marne-Reims) commandées par un des vainqueurs des lacs de Mazurie en 1915, le général von der Marwitz. Le maréchal est décoré de la Grosskreuz des Eisernen Kreuzes (grand-croix de la croix de fer) (Modèle:Date-).
Cependant, l'offensive allemande est stoppée dans un premier temps en Picardie à partir du Modèle:Date- par les troupes australiennes puis par les armées franco-britanniques du maréchal Haig et du général Debeney. Dans un second temps, une seconde offensive allemande est stoppée au Chemin des Dames (Modèle:Date-) puis enfin une troisième autour de Reims (Modèle:Date-). L'ensemble des contre-offensives est dirigé par le général Foch. Les forces alliées, renforcées par un corps expéditionnaire américain à la fin du mois de septembre, font fortement reculer les troupes allemandes. Le Modèle:Date-, Ludendorff doit demander au chancelier Hertling de prévoir un armistice. Le Modèle:Date-, la ligne Hindenburg est saisie par les Alliés.
Une « dictature militaire »
Si Hindenburg est présent sur le terrain militaire, il est manifeste qu'il joue aussi un grand rôle sur la scène politique allemande pendant la Première Guerre mondiale. Ce rôle trouve ses racines dans le militarisme qui, depuis Frédéric II, s'est peu à peu développé puis imposé pendant les Gründerjahren (littéralement, « années fondatrices ») avec la figure de Bismarck. Le chef du Grand État-Major dispose de grands pouvoirs, von Moltke en avait fait les preuves<ref>Ludwig von Mises, Le Gouvernement omnipotent : de l'État totalitaire à la guerre totale, Paris, 1947, Modèle:P..</ref>. La victoire de Hindenburg à Tannenberg a renforcé la confiance en la victoire au sein du peuple allemand. Peu à peu, il acquiert une aura phénoménale, il devient un mythe. En 1915, une gigantesque statue de bois le représentant est inaugurée<ref>« ‘Iron Hindenburg’ unveiled in Berlin », New York Times, 5 septembre 1915.</ref> à Berlin en présence d'une foule immense. La statue mesure douze mètres de haut et pèse vingt-six tonnes. Hindenburg est fêté à l'égal d'un empereur. Guillaume II perd peu à peu de son influence. Cet état de fait devient clair lorsque Ludendorff estime que la mobilisation de la nation allemande pour l'effort de guerre est insuffisante et qu'il propose l'institution d'un travail forcé : le Vaterländische Hilfsdienst<ref>Raymond Poitevin, L'Allemagne de Guillaume II à Hindenburg 1900-1933, Paris, 1972, Modèle:P..</ref>. Le chancelier, Bethmann-Hollweg, s'oppose à cette mesure. Hindenburg et Ludendorff usent alors de leurs pouvoirs pour faire renvoyer le chancelier lorsque ce dernier s'oppose à la guerre sous-marine à outrance. Le Modèle:Date-, Bethmann-Hollweg est contraint de démissionner. Hindenburg et Ludendorff iront même jusqu'à proposer un nouveau chancelier : Alfred von Tirpitz. La proposition sera écartée au profit de Georg Michaelis. L'État-Major incarné par Hindenburg et Ludendorff s'octroie les prérogatives du chancelier, ils reçoivent même les partis politiques le Modèle:Date-<ref>Raymond Poitevin, L'Allemagne de Guillaume II à Hindenburg 1900-1933, Paris, 1972, Modèle:P..</ref>. L'État allemand glisse peu à peu d'une monarchie à une dictature militaire.
Lorsque le cours de la guerre change en défaveur de l'Allemagne, la perspective d'un armistice devient plus que possible, elle devient nécessaire. Ludendorff écrira dans ses mémoires de guerre : Modèle:Citation Hindenburg incite le gouvernement à négocier l'armistice, Guillaume II abdique et s'exile aux Pays-Bas. Il est signé le Modèle:Date-. Le maréchal Foch représente la France et Matthias Erzberger l'Allemagne. Le fait que ce soit un civil qui signe le traité d'armistice pour l'Allemagne n'est pas anodin. La propagande allemande a longtemps représenté l'armée comme une force invincible.
Le retour du « vainqueur de Tannenberg »
L'immédiat après-guerre
Rien ne va plus entre les Dioscures : le Modèle:Nobr, Guillaume II convoque Ludendorff et le congédie. Hindenburg ne fait rien pour retenir son adjoint à ses côtés : la guerre entre les deux généraux est ouverte. Hindenburg organise comme il le peut la retraite des armées allemandes durant le mois de [[Novembre 1918 (guerre mondiale)|Modèle:Date-]]. Modèle:Citation, avoue-t-il. La cellule militaire (OHL, Modèle:Langue) qui gouverne l'Allemagne depuis 1916 demande la formation d'un gouvernement civil. Friedrich Ebert est nommé chancelier avant de devenir le premier président de la république de Weimar le Modèle:Date-. Le Modèle:Date-, Hindenburg quitte la direction de l'État-Major allemand et le Modèle:Date- suivant il est définitivement démobilisé.
Malgré la fin de la guerre, le peuple allemand continue à s'accrocher à l'armée et à Hindenburg et Ludendorff. Il est impensable que l'Allemagne soit défaite et que le prestige des deux généraux soit entaché. Il faut trouver un bouc émissaire à la situation : la république de Weimar, fraîchement proclamée. C'est la naissance de la Modèle:Langue (légende du coup de poignard dans le dos). Pourtant, l'armée a sa responsabilité dans la défaite : si l'État-Major s'est acharné à vouloir gagner la guerre militairement, il a également aggravé la situation. Le renvoi du chancelier Bethmann-Hollweg a ouvert la voie à la guerre sous-marine, laquelle a provoqué l'entrée en guerre des États-Unis, signant la future défaite de l'Allemagne.
Le Modèle:Date-, un comité d'enquête de l'Assemblée nationale du Reich se tient au Reichstag à Berlin pour éclaircir la responsabilité des hauts dignitaires allemands dans la défaite. Hindenburg et Ludendorff sont invités à témoigner. Le vieux maréchal entre le premier, suivi par Ludendorff. Le prestige des deux hommes est tel que la salle qui accueille les interrogatoires est pleine. La presse nationale et internationale, tout comme la société berlinoise et des environs, sont présentes<ref name="Heinemann163" />. Même si Hindenburg est démobilisé, les gens l'entourent d'honneurs et son siège est décoré d'un bouquet de chrysanthèmes blancs dans lequel est noué un ruban noir, blanc et rouge<ref name="Heinemann163">Ulrich Heinemann, Die verdrängte Niederlage, Göttingen, 1983, Modèle:P..</ref>.
Hindenburg déclare : Modèle:Citation<ref>Modèle:Citation dans : Werner Maser, Friedrich Ebert, der erste Deutsche Reichspräsident. Eine politische Biographie, 1987, Modèle:P..</ref>. Il reprend la Modèle:Langue lancée à la fin de l'année 1918 pour laver l'État-Major allemand de toute responsabilité dans la défaite.
Au cours de l'interrogatoire, Hindenburg lit une déclaration dans laquelle il minimise le poids militaire des Alliés même après l'entrée en guerre des États-Unis, attribuant la cause de la défaite à une « décomposition organisée » de la flotte impériale et de l'armée par des forces révolutionnaires<ref name="Heinemann163"/>. Cette trahison serait due selon lui aux ouvriers et aux socialistes. Aucun des deux hommes n'évoque qu'eux-mêmes avaient en catastrophe demandé le cessez-le-feu, le Modèle:Date- après l'échec de l'offensive d'été. Après les débats, Hindenburg et Ludendorff sont lavés de tout soupçon et leur action militaire à l'ouest est qualifiée de performance dans l'histoire mondiale<ref>Modèle:Citation, Ulrich Heinemann, Die verdrängte Niederlage, Göttingen, 1983, Modèle:P..</ref>.
Au début des années 1920, Hindenburg prend sa retraite définitive avec sa femme dans sa villa de Hanovre. Son épouse meurt le Modèle:Date- d'une maladie mal soignée. Entre-temps, son fils Oskar est nommé général. Entre 1921 et 1925, Hindenburg fréquente la station de cure de Bad Bevensen. Il chasse dans les forêts bavaroises et il est devenu un grand-père accompli.
Le maréchal-président
Le premier tour de l'élection présidentielle (1925)
Le premier président de la république de Weimar fut élu par la Chambre, mais en 1925 la Constitution fut modifiée, de sorte que le peuple allemand puisse lui-même élire le président de la république au suffrage universel direct. Ludendorff, que Hindenburg connaît bien, se présente à l'élection présidentielle sous l'étiquette du NSDAP. Furieux de cette candidature soutenue par un parti nationaliste et raciste, Hindenburg rédige une longue lettre à son ancien homologue militaire, dans laquelle il lui demande de renoncer à cette candidature : Modèle:Citation
À l'issue du premier tour, qui a lieu le 29 mars, Karl Jarres<ref group=alpha>Ancien ministre de l'Intérieur et vice-chancelier du cabinet Marx, maire de Duisbourg.</ref> est en tête avec le DVP à 38,8 % des suffrages. Suivent, Otto Braun<ref group=alpha>Premier ministre de Prusse.</ref> (SPD) à 29,1 %, Wilhelm Marx<ref group=alpha>Chancelier du Reich 1923-1925, il est catholique ce qui est nuisible pour l'élection.</ref> (Zentrum) à 14,5 % puis Ernst Thälmann (KPD) à 7 %. Les candidats suivants ont obtenu des résultats insignifiants à l'instar de Ludendorff avec 1,1 % des suffrages<ref group="alpha">Hitler ne peut pas encore se présenter à la présidence pour deux raisons : il n'est pas de nationalité allemande, mais autrichienne (il l'obtiendra au début de l'année 1932) et de plus il vient d'avoir des démêlés avec la justice (1923-1924).</ref>.
Candidats | Votes (%) | Parti du candidat | Soutiens |
---|---|---|---|
Karl Jarres | 10 410 000 (38,8) | Parti populaire allemand (DVP) | Parti populaire national allemand (DNVP) |
Otto Braun | 7 800 000 (29,1) | Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) | n/a |
Wilhelm Marx | 3 890 000 (14,5) | Zentrum | n/a |
Ernst Thälmann | 1 870 000 (7,0) | Parti communiste d'Allemagne (KPD) | n/a |
Willy Hellpach | 1 570 000 (5,8) | Parti démocrate allemand (DDP) | n/a |
Heinrich Held | 1 010 000 (3,7) | Parti populaire bavarois (BVP) | n/a |
Erich Ludendorff | 280 000 (1,1) | Parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP) | n/a |
Total | 26 830 000 (100,0) |
Le second tour de l'élection présidentielle
Aucun candidat ne remportant l'élection à la majorité absolue, un second tour se déroule le Modèle:Date- suivant. Marx devient le favori de l'élection. La droite conservatrice met de côté Karl Jarres et fait appel à Hindenburg. Une délégation est allée le consulter à Hanovre afin de remplacer la candidature de Jarres. Dans un premier temps, âgé de Modèle:Nombre, il refuse. Après plusieurs tentatives, le grand amiral von Tirpitz, officier militaire de la Première Guerre mondiale comme lui, lui fait une dernière proposition. Le Modèle:Date-, Hindenburg accepte, il est soutenu par le Reichsblock : c'est l'ensemble de la droite conservatrice ou nationaliste (le NSDAP, le DVP, le DNVP et le BVP). En face, la « coalition de Weimar » (SPD, DDP et Zentrum) s'entend sur la candidature de l'ex-chancelier Wilhelm Marx et sur celle du socialiste Otto Braun pour le poste de ministre-président de Prusse. Enfin Ernst Thälmann (KPD) reste une faible menace.
Tout le monde à l'étranger s'attend donc à l'élection du chancelier Marx, mais un phénomène nouveau intervient dans la campagne : la violente réapparition du facteur confessionnel<ref>Ce phénomène est étudié en détail par Alfred Wahl, professeur d'histoire contemporaine à l'Université de Metz, dans Confession religieuse et comportement dans les campagnes d'Alsace et de Bade, 1871-1939, Éditions Coprur, 1980.</ref>. Modèle:Citation. Voyant la menace, Marx croit se défendre en s'engageant à faire preuve de tolérance, mais c'est pour entendre la réponse : Modèle:Citation Une analyse du vote rural montre que les électeurs protestants d'Otto Braun au premier tour se reportèrent en quasi-totalité sur Hindenburg au second : Modèle:Citation Le résultat est tel que le Modèle:Date- au matin, le vieux maréchal qui, sur le papier, n'avait pratiquement pas de réserves de voix se retrouve élu second président de la république de Weimar avec 48,3 % des voix. Joseph Goebbels témoigne : Modèle:Citation l'historien Ian Kershaw conclut : Modèle:Citation
Candidats | Votes (%) | Parti du candidat | Soutiens |
---|---|---|---|
Paul von Hindenburg | 14 655 641 (48,3) | Aucun | DVP, DNVP, BVP, NSDAP |
Wilhelm Marx | 13 751 605 (45,3) | Zentrum | SPD, DDP |
Ernst Thälmann | 1 931 000 (6,4) | KPD | n/a |
Total | 30 338 246 (100,0) |
Hindenburg quitte Hanovre pour Berlin le Modèle:Date-. Sur la Wilhelmstrasse, des milliers de Berlinois acclament le « vainqueur de Tannenberg ». Lors du repas présidentiel, il conclut par : Modèle:Citation<ref>Modèle:Citation dans : Martin Lüders, op. cit., Modèle:P..</ref>. Quelques instants plus tard, il fait une allocution au peuple : Modèle:Citation<ref>Modèle:Citation dans : Martin Lüders, op. cit., Modèle:P..</ref>.
Au même moment, l'Allemagne traverse une crise économique sans précédent depuis 1919 ayant eu son paroxysme en 1923. Pas moins de quatre chanceliers et cinq gouvernements alternant entre le Zentrum et le SPD se succèdent durant le septennat de Hindenburg, souvent incapables de redresser la situation du pays.
- Hans Luther (aucun) : Modèle:Date--Modèle:Date-
- Wilhelm Marx III (Zentrum) : Modèle:Date--Modèle:Date-
- Wilhelm Marx IV (Zentrum) : Modèle:Date--Modèle:Date-
- Hermann Müller II (SPD) : Modèle:Date--Modèle:Date-
- Heinrich Brüning (Zentrum) : Modèle:Date--Modèle:Date-
Au moment où le gouvernement de coalition dirigé par le socialiste Hermann Müller se trouve en difficulté sur la question de l'assurance chômage, Modèle:Citation, confirmant de ce fait sa volonté d'écarter les sociaux-démocrates du gouvernement affirmée dès Modèle:Date-<ref name="K465" />. Le chancelier Müller est remplacé par Heinrich Brüning en mars<ref group=alpha>Heinrich Brüning est choisi par Hindenburg pour son passé d'officier durant la Première Guerre mondiale et pour ses compétences dans les difficultés économiques et sociales.</ref>. À son tour en difficulté à la suite de la grande dépression économique de 1929-1930, Brüning gouverne par décrets d'urgence, puis demande à Hindenburg, en Modèle:Date-, de dissoudre la Chambre des députés pour lutter contre les socialistes et les nationaux-socialistes. Lors de diverses élections pour les parlements régionaux, en 1931, les nazis progressent de manière notable, suscitant l'inquiétude de Hindenburg qui considère qu'ils sont Modèle:Citation
Entre 1928 et 1931, le parti national-socialiste connaît une ascension fulgurante passant de 2,6 à 18,3 %. Désormais chef du deuxième parti d'Allemagne, Hitler n'a plus vraiment besoin du soutien de Hindenburg : Modèle:Citation
Le second mandat
En Modèle:Date-, le président Hindenburg rencontre pour la première fois le Führer du NSDAP, Adolf Hitler, au cours d'un entretien au palais présidentiel. L'entrevue tourne au désastre : les deux hommes ne s'entendent absolument pas. Hindenburg le surnomme Modèle:Citation<ref>Alfred Kube, Pour Le Mérite und Hakenkreuz, Munich, 1986, Modèle:P..</ref> ou Modèle:Citation et Hitler dit de lui que c'est un Modèle:Citation.
Malgré les efforts de Brüning, la situation de l'Allemagne à l'époque de Hindenburg est encore très délicate, le chômage et la pauvreté sont en croissance nette depuis trois ans et l'insécurité règne partout dans le pays. Au début de 1932, le chancelier allemand n'a désormais plus le soutien des sociaux-démocrates. Des réformes très impopulaires (baisse du pouvoir d'achat, hausse des prix et des impôts) l'isolent sur la scène politique. En mars-Modèle:Date-, après sept ans d'activité présidentielle, le Volksblock, qui regroupe entre autres le Zentrum et le SPD, fait appel aux électeurs pour réélire Paul von Hindenburg, Modèle:Nombre, le président sortant.
Dans un premier temps, Franz von Papen tente d'obtenir un renouvellement du mandat présidentiel de Hindenburg par le Reichstag, sans devoir passer par de nouvelles élections ; cette procédure, qui nécessitait une modification de la Constitution à la majorité des deux tiers, est rendue impossible par le refus des nazis, motivés par leur volonté de faire tomber le gouvernement dirigé par Brüning ; Hitler n'accepte de soutenir cette proposition qu'au prix du renvoi de Brüning et de l'organisation de nouvelles élections législatives qu'il est persuadé d'emporter haut la main ; cette solution est refusée par Hindenburg<ref>I. Kershaw, op. cit., Modèle:P..</ref>.
La plupart des patrons sont effrayés pendant la campagne présidentielle par le flou qui entoure les positions d'Adolf Hitler à propos de l'économie et ils se rangent donc clairement derrière Hindenburg et von Papen, Modèle:Citation Au premier tour du scrutin, il y a cinq candidats. Hindenburg (Volksblock), Hitler (NSDAP), qui hésite pendant plus d'un mois avant de se présenter contre le maréchal<ref name="Kershaw251">I. Kershaw, op. cit., Modèle:P..</ref>, Ernst Thälmann (KPD), Theodor Duesterberg et Gustav A. Winter. La position de Hindenburg est singulière : Modèle:Citation
Résultats de l'élection présidentielle
- Premier tour
Candidats | Votes (%) | Parti du candidat |
---|---|---|
Paul von Hindenburg | 16 651 000 (49,6) | Volksblock |
Adolf Hitler | 11 339 000 (30,1) | NSDAP |
Ernst Thälmann | 4 983 000 (13,2) | KPD |
Theodor Duesterberg | 2 557 000 (6,8) | SBF |
Gustav A. Winter | 111 400 (0,3) | |
Total | 35 640 000 (100,0) |
- Second tour
Candidats | Votes (%) | Parti du candidat | |
---|---|---|---|
Paul von Hindenburg | 19 359 000 (53,1) | Volksblock | |
Adolf Hitler | 13 418 000 (36,8) | NSDAP | |
Ernst Thälmann | 3 706 759 (10,1) | KPD | |
Total | 36 483 000 (100,0) |
De Brüning à von Papen
Le maréchal est réélu mais le parti national-socialiste réalise une énorme percée : de 1,1 % en 1925 à 30,1 % en 1932 (aux premiers tours) : il s'agit désormais d'un partenaire incontournable. Hindenburg prévoit la démission de certains de ses ministres (Wirth et Guérard). Le Modèle:Date-, malgré l'aide précieuse de Brüning dans sa réélection à la présidence, Hindenburg le somme de démissionner notamment à cause de son projet de décret visant directement les intérêts des grands propriétaires fonciers et à cause de sa politique déflationniste : Modèle:Citation Il appelle au pouvoir Franz von Papen, qui démissionne du Zentrum pour empêcher son exclusion. Après avoir formé le Modèle:Citation (Kabinett der Barone), le nouveau chancelier gouverne de manière autoritaire le pays.
Flatteur, charmeur, monarchiste et ancien officier de la Première Guerre mondiale, Papen devient rapidement le chancelier préféré de Hindenburg aux dépens de Schleicher. L'ambassadeur français à Berlin, André François-Poncet, témoigne : Modèle:Citation
Le chancelier Papen lève l'interdiction qui pesait depuis Brüning sur les SA et les SS de Hitler<ref group=alpha>Franz von Papen se rapproche des nazis dans l'espoir d'avoir leur soutien.</ref>. Face à l'extrême agitation qui règne dans le pays, Hindenburg et le chancelier décrètent la loi martiale ; le Modèle:Date-, Hindenburg nomme son chancelier Commissaire général de Prusse (Reichskommissar) pour y remettre de l'ordre. Cependant, Papen, incapable de réunir une nouvelle coalition, décide une nouvelle dissolution du Reichstag, le Modèle:Date- : les nazis obtiennent 37,2 % des voix (premier parti d'Allemagne et Modèle:Nombre au Reichstag). Papen et Schleicher espèrent leur soutien au gouvernement.
De von Papen à von Schleicher
Si le NSDAP fait figure de premier parti d'Allemagne, il ne détient pas la majorité au Modèle:Langue. Cela n'empêche pas Hitler, lors de négociations secrètes, menées début août avec Schleicher, d'exiger le fait d'être nommé chancelier et de voir attribués les ministères de l'Intérieur à Wilhelm Frick, de l'Air à Hermann Göring, du Travail à Otto Strasser et de l'Éducation du peuple à Joseph Goebbels<ref name="K533">I. Kershaw, op. cit., Modèle:P.533-534.</ref>. Une exigence catégoriquement rejetée par le président Hindenburg le Modèle:Date-, qui se permet d'ironiser quant à la situation : Modèle:Citation
Lors d'une nouvelle rencontre avec Hindenburg, le Modèle:Date-, Hitler se voit proposer d'entrer dans le gouvernement von Papen. Il rejette cette offre : Modèle:Citation À sa demande de disposer de Modèle:Citation, Hitler se voit opposer un refus catégorique par Hindenburg ; pour celui-ci, Modèle:Citation
Le Parlement, présidé par Göring, est dissous lors de sa deuxième séance, le Modèle:Date-, sur la base d'une décision prise par Hindenburg le Modèle:Date-, après des débats houleux qui tournent à la déconfiture du gouvernement. De nouvelles élections sont prévues pour le Modèle:Date-<ref>I. Kershaw, op. cit., Modèle:P..</ref>. Lors des élections, les nazis perdent un peu de terrain mais ils restent un partenaire incontournable avec 33,1 % des voix (Modèle:Nombre). Le Modèle:Date-, Hindenburg reçoit Adolf Hitler dans le cadre de sa consultation des chefs des formations politiques et lui renouvelle son offre d'entrer dans un gouvernement de coalition, mais sans détenir la chancellerie<ref name="K560">I. Kershaw, op. cit., Modèle:P..</ref>. Modèle:Citation Le Modèle:Date-, une vingtaine de personnalités du grand patronat lui demandent de nommer Hitler au poste de chancelier<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Papen démissionne en Modèle:Date- à cause d'une discorde avec Schleicher. Ce dernier est nommé chancelier. Quelques jours plus tard, Hindenburg annonce : Modèle:Citation
La nomination de Hitler à la Chancellerie
Après d'intenses négociations menées entre les dirigeants nazis et l'entourage de Hindenburg, négociations auxquelles est associé le fils du maréchal et où von Papen joue un rôle clé, Hindenburg accepte de limoger Schleicher et de nommer Hitler au poste de chancelier. Il ne s'agit pas d'un accident de parcours pour Ian Kershaw : Modèle:Citation ; il écrit plus loin que Modèle:Citation Le lundi Modèle:Date, peu après midi, les membres du futur cabinet Hitler entrent chez le président, fort irrités qu'on les ait fait attendre près d'une heure ; l'entretien est bref et la seule réponse du président au discours du nouveau chancelier consiste en quelques mots : Modèle:Citation Seuls Hitler, Göring et Wilhelm Frick font partie du gouvernement au départ. Quant à Papen, toujours favori du président, il est nommé vice-chancelier. Dès le Modèle:Nobr, Modèle:Citation, qui débouche, aux [[Élections législatives allemandes de mars 1933|élections du Modèle:Date-]], sur une progression substantielle du parti national-socialiste qui récolte 43,9 % des voix, soit Modèle:Nobr sur 647<ref>I Kershaw, op. cit., Modèle:P..</ref>. La présidence de Hindenburg est alors encore perçue, notamment par des dirigeants syndicaux, comme la Modèle:Citation Le Modèle:Nobr, Hindenburg signe l'ordonnance pour la protection du peuple qui permet aux nazis d'épurer et de noyauter l'administration et la police<ref>G. Badia, op. cit., Modèle:P..</ref>. Hindenburg signe donc le 28, avant les élections, et comme conséquence de l'incendie du Reichstag du Modèle:Nobr, la Reichstagsbrandverordnung qui suspend quasiment toutes les libertés publiques. Selon Gilbert Badia, Modèle:Citation
Après l'accession au pouvoir de Hitler, certains juifs gardent confiance en voyant que le président, vieux et respecté, reste à la tête de l'État ; après avoir reçu une lettre de plainte de Frieda Friedmann, une juive dont le fiancé et les deux frères avaient péri lors de la Première Guerre mondiale, Hindenburg lui fait savoir qu'il est résolument opposé aux excès à l'encontre des juifs et transmet la lettre à Hitler<ref>Saul Friedländer, L'Allemagne nazie et les juifs, 1939-1945, Les années de persécution, Paris, Seuil, 2008, Modèle:P..</ref>. En mars, Hindenburg tente d'intervenir afin de contrer le projet de Hitler d'organiser le boycott des commerces juifs dans toute l'Allemagne<ref>S. Friedländer, op. cit., Modèle:P..</ref>. Lors de l'adoption de la loi du Modèle:Nobr pour le rétablissement de la fonction publique professionnelle qui écarte les juifs et les opposants au nazisme de l'administration, Hindenburg obtient que les juifs ayant combattu pendant la Première Guerre mondiale en soient exemptés<ref>I. Kershaw, op. cit., Modèle:P..</ref>, ainsi que les fonctionnaires juifs dont les pères ou les fils étaient tombés sur le front<ref>S. Friedländer, op. cit., Modèle:P..</ref> (Modèle:Lang ou privilège du combattant de première ligne). De plus Hindenburg demande à Hitler de rétablir l'ordre, après avoir été couvert de protestations contre les exactions de la SA dans les premiers mois de 1933. Il est aussi sensible à la mobilisation de l'Église protestante à ce sujet<ref>I. Kershaw, op. cit., Modèle:P..</ref>.
La fin
Le président Hindenburg tombe gravement malade en Modèle:Date- et Hitler en est informé : au début du mois de Modèle:Date-, le président se retire dans sa propriété de Neudeck, en Prusse-Orientale : Modèle:Citation Malgré son état de santé, il reçoit Hitler dans sa résidence le Modèle:Nobr, à un moment où la tension entre la SA et les milieux conservateurs menés par Franz von Papen est à son comble, notamment après le discours de Marbourg prononcé par celui-ci le Modèle:Nobr ; le président du Reich demande à Hitler pendant cette entrevue de Modèle:Citation et le menace, par l'entremise de Blomberg, de proclamer la loi martiale et de confier le pouvoir à l'armée si le gouvernement se révèle incapable de ramener le calme<ref>I. Kershaw, op. cit., Modèle:P..</ref>. Les Modèle:Citation de la SA sont éliminés lors de la nuit des Longs Couteaux. Après celle-ci, le président adresse au Führer un télégramme de félicitations : Modèle:Citation Il n'est toutefois pas certain qu'il ait rédigé lui-même ce message, voire qu'il l'ait lu<ref>I. Kershaw, op. cit., Modèle:P..</ref>. Selon Badia, en revanche, Modèle:Citation
Hindenburg meurt le Modèle:Date d'un cancer du poumon dans sa maison de Neudeck en Prusse-Orientale à l'âge de Modèle:Nobr. Dès la veille de sa mort, Hitler avait opportunément promulgué une loi qui prévoyait la réunion des fonctions de président et de chancelier, à valoir le jour de la mort du président, Hitler devenant alors désigné par le nouveau vocable « Führer et chancelier du Reich ». Le jour de la mort du maréchal, Hitler demande au ministre de l'Intérieur, Wilhelm Frick, d'organiser une consultation électorale pour que le peuple allemand s'exprime sur ladite loi. Le [[Plébiscite du 19 août 1934|scrutin se tient le Modèle:Date-]]. Le testament politique du maréchal, sûrement trafiqué, remercie vivement le chancelier Hitler pour le travail accompli. Le Modèle:Date-, Hindenburg est inhumé contre sa volonté au mémorial de Tannenberg lors de funérailles grandioses (durant lesquelles la croix gammée est absente) auxquelles Ludendorff refuse de figurer aux côtés de Hitler, qu'il surnomme Modèle:Citation.
Au mois de Modèle:Date, la Prusse orientale est directement attaquée par l'Armée rouge, les cercueils de Hindenburg et son épouse sont donc évacués du mémorial de Tannenberg, puis placés dans la crypte de l'église Sainte-Élisabeth de Marbourg, près de Francfort, où ils se trouvent toujours au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
L'interprétation historique du rôle de Hindenburg reste mitigée. D'un côté, il est le héros charismatique de la Première Guerre mondiale ; de l'autre, il est l'initiateur de la Modèle:Langue et celui qui a ouvert les portes du pouvoir à Hitler en le nommant chancelier<ref>Modèle:Lien web</ref>.
L'image de Hindenburg
Alors que les médias de masse commencent à s'épanouir en Allemagne, le nom et la figure de Hindenburg ont été très utilisés de 1914 à 1934 ; au profit de divers groupes politiques ainsi que de l'industrie et du commerce allemand.
Sa stature imposante, son large visage à la moustache bien reconnaissable, son calme en public, sa réputation de studieux père de famille, son passé militaire de soldat patriote et sa figure de patriarche en uniforme médaillé ont fait de Hindenburg le symbole d'une puissance et d'une stabilité invitant les Allemands à la confiance, malgré les crises économiques, sociales et politiques qui agitaient le pays<ref name=Menge2008/>. Cette image a été utilisée et entretenue, avec des objectifs politiques par le Kaiser d'abord, puis par Hitler et les nazis, mais aussi par l'industrie et le commerce avec des motifs plus mercantiles, soutenus par l'activité naissante de la publicité de masse (de nombreux bibelots et produits portaient la photo, un dessin ou le nom de Hindenburg<ref name=Menge2008/>). Après sa mort, des rues, des bâtiments et lieux publics, des bateaux (SMS Hindenburg) et un prestigieux dirigeable (le LZ 129 Hindenburg, le plus grand jamais construit) ont continué à être baptisés de son nom. Ceci a contribué à modeler un « mythe Hindenburg » qui semble avoir pénétré la société sous toutes ses formes et dans toutes ses classes et qui a persisté après sa mort chez une partie des Allemands<ref name=Menge2008/>.
Selon Anna Menge ce « mythe » a joué un rôle historique très important dans l'entre-deux-guerres et pour la montée du fascisme en Allemagne. Hindenburg a en effet bénéficié d'un large lectorat via les livres qui parlaient de lui ou le citaient, via la presse et les médias illustrée et l'ensemble des médias de masse (radio, informations filmées diffusées dans les cinémas…).
Ses fréquents appels à la confiance dans le gouvernement et ses discours à la radio étaient attentivement suivis par de nombreux auditeurs<ref name=Menge2008/>. Le mythe le plaçait au-delà des fractures politiques de Weimar. Hindenburg s'est aussi mis en scène devant les caméras et il a selon A. Menge fortement cherché à contrôler l'image que le public avait de lui et intervenait directement dans la promotion, la gestion et la censure de son propre mythe<ref name="Menge2008">Anna Menge, « The Iron Hindenburg - A popular icon of Weimar Germany », German History, vol. 26, Modèle:N°, 2008, Modèle:P..</ref>. Hitler s'est gardé d'apparaître comme un ennemi de Hindenburg et a su avec Goebbels l'utiliser dans sa propagande avec l'aide d'une partie des publicitaires qui, après avoir utilisé et mis en scène la confiance qu'inspirait sa figure et pour influer sur les choix des consommateurs, ont contribué au décorum et aux grandes mises en scène théâtrales des manifestations du fascisme.
Dans les arts et la culture
Filmographie
Cinéma
- Jay Smith dans Modèle:Lien (1918).
- Modèle:Lien dans Modèle:Lien (1918).
- George Ridell dans My Four Years in Germany (1918).
- James Hathaway dans The Prussian Cur (1918).
- Bert Roach dans Yankee Doodle in Berlin (1919).
- Karl Körner dans Modèle:Lien (1932).
- Sig Ruman dans Hitler et sa clique (1944).
- Modèle:Lien dans Héros en blanc (1954).
- Modèle:Lien dans Stresemann (1957).
- Modèle:Lien dans Baron Rouge (2008).
- Rainer Bock dans Wonder Woman (2017).
Télévision
Téléfilm
Série
- Pyotr Zhuravlyov dans Modèle:Lien (2017).
- Marius Goring dans La Chute des aigles (1974).
Littérature
- Theodor Plievier, L'Empereur partit, les généraux restèrent, Plein Chant, Bassac 2021, Modèle:ISBN.
Œuvres
- Modèle:Ouvrage.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Paul von Hindenburg, Hindenburg. Briefe, Reden, Ebenhausen, 1938.
Notes et références
Notes
Références
Annexes
Bibliographie
Sur la période
- Modèle:Ouvrage.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ulrich Heinemann: Die verdrängte Niederlage, Göttingen, 1983.
- Modèle:Ouvrage.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} John Keegan: Der Erste Weltkrieg. Eine europäische Tragödie, Reinbek bei Hamburg, Rowohlt, 2001. Modèle:ISBN
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
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- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Markus Pöhlmann: Tod in Masuren : Tannenberg, 23. bis 31. August 1914, in Stig Förster, Markus Pöhlmann et Dierk Walter (dir), Schlachten der Weltgeschichte. Von Salamis bis Sinai, C.H. Beck, Munich, 2002, Modèle:P.. Modèle:ISBN
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Raymond Poitevin: L'Allemagne de Guillaume II à Hindenburg 1900-1933, Paris, 1972.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Alfred Wahl: Confession religieuse et comportement dans les campagnes d'Alsace et de Bade, 1871-1939, Éditions Coprur, 1980.
Sur Hindenburg
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
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- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Bernhard von Hindenburg: Paul von Hindenburg. Ein Lebensbild. Berlin 1915. (spätere Auflagen unter dem Titel Feldmarschall von Hindenburg)
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- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Werner Maser: Hindenburg. Eine politische Biographie. Moewig, Rastatt 1989, Modèle:ISBN
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Walter Rauscher, Hindenburg. Feldmarschall und Reichspräsident. Ueberreuter, Vienne, 1997, Modèle:ISBN
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- Modèle:NDB
- Modèle:Lien, Paul von Hindenburg und die deutsche Außenpolitik 1925–1934. Böhlau (zugleich Dissertation, Cologne 1998) Cologne/Weimar/Vienne, 1999, Modèle:ISBN.
- Modèle:Lien, Generalfeldmarschall Paul von Hindenburg. Dans: Lukas Grawe (dir.): Die militärische Elite des Kaiserreichs. 24. Lebensläufe. wbg Theiss, Darmstadt, 2020, Modèle:ISBN, p. 111–126.
Liens externes
Modèle:Autres projets Modèle:Liens
- Biographie de Hindenburg (ce site propose également des biographies d'Erich Ludendorff, de Hermann von François, d'August von Mackensen, de Paul von Rennenkampf et d'Alexandre Samsonov.).
- Biographie sur le site du DHM.
- Vidéo montrant Hindenburg examinant les cartes avec Ludendorff.