Frédéric III (empereur allemand)

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Titre mis en forme Modèle:En-tête label Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Personnalité politique

Modèle:Souverain- (en allemand : Modèle:Langue.), de son nom complet Frédéric Guillaume Nicolas Charles de Hohenzollern, est né le Modèle:Date à Potsdam en Prusse et mort le Modèle:Date en cette même ville. Régnant du Modèle:Date au Modèle:Date, il est le huitième roi de Prusse et le deuxième empereur allemand (Deutscher Kaiser).

Issu de la très conservatrice et militariste maison de Hohenzollern, le prince Frédéric acquiert en grandissant des idées libérales qui lui viennent en partie de sa mère Augusta de Saxe-Weimar-Eisenach. Après des études mêlant à la fois formation militaire et arts libéraux, le jeune homme épouse, en 1858, la princesse royale Victoria du Royaume-Uni, qui le conforte dans ses idées progressistes. Peu à peu, le prince s’éloigne de son père, le roi Modèle:Souverain2, et surtout du chef de son gouvernement, le ministre-président de Prusse Otto von Bismarck, qui se méfie de lui. Bien qu’héritier du trône, le prince est alors écarté des affaires politiques et cantonné à un rôle essentiellement représentatif.

Choqué par la politique bismarckienne « du sang et du fer », le Kronprinz Frédéric n’en est pas moins désireux d’unifier l’Allemagne et d’en faire une grande nation en Europe. Bien qu'opposé à la guerre, il s’illustre tout de même dans les conflits déclenchés par son pays dans les années 1860-1870 : guerre des Duchés (1864), guerre austro-prussienne (1866) et guerre franco-allemande (1870) pendant laquelle il se fait remarquer par son humanité. Mais, malgré ses gloires militaires, le Kronprinz continue à être éloigné du pouvoir par son père, roi soumis à son ministre. D’ailleurs, la proclamation de l’Empire allemand en 1871 ne s’accompagne pour lui d’aucune promotion politique.

Resté vingt-sept ans héritier du trône, Frédéric succède finalement à son père comme roi de Prusse et empereur allemand le Modèle:Date. Mais il est alors atteint d’un cancer du larynx avancé et il meurt [[Liste des règnes les plus courts|après seulement Modèle:Unité de règne]], ce qui l’empêche de mener à bien les réformes dont il avait rêvé.

Aujourd’hui encore, l’empereur Modèle:Souverain- est une personnalité controversée chez les historiens : tandis que certains considèrent qu’il aurait pu empêcher le déclenchement de la Première Guerre mondiale en faisant de l’Allemagne une démocratie libérale, d’autres pensent qu’il n’aurait pu réformer en profondeur son pays et doutent même qu’il en eût eu la volonté.

Famille

Frédéric<ref group=N>Avant son avénement, il est plutôt connu sous le prénom Frédéric-Guillaume, qu'il tient de son oncle le roi Modèle:Souverain3, à qui il était censé succéder.</ref> est le fils de l'empereur allemand Modèle:Souverain2 (1797-1888), alors prince de Prusse et héritier putatif de son frère, et de son épouse la princesse Augusta de Saxe-Weimar-Eisenach (1811-1890).

Par son père, Frédéric est le petit-fils du roi Modèle:Souverain2 (1770-1840) et de son épouse Louise de Mecklembourg-Strelitz (1776-1810), tandis que, par sa mère, il descend du grand-duc Frédéric-Charles de Saxe-Weimar-Eisenach (1783-1853) et de Maria Pavlovna de Russie (1786-1859).

Le prince a une sœur, la princesse Louise de Prusse, de sept ans sa cadette, qui porte le prénom de sa grand-mère. Elle épouse le grand-duc Modèle:Souverain2 en 1856 et donne naissance au grand-duc Modèle:Souverain2, à la reine Victoria de Suède et au prince Louis de Bade (1865-1888).

Le Modèle:Date-, Frédéric-Guillaume épouse à Londres la princesse royale Victoria du Royaume-Uni (1840-1901), fille de la reine Victoria (1819-1901) et d'Albert de Saxe-Cobourg-Gotha (1819-1861).

Du mariage de Frédéric et de Victoria naissent huit enfants, parmi lesquels deux meurent avant l'adolescence :

Biographie

Prince de Prusse

Enfance et formation

Modèle:Article connexe

Fichier:Empress Augusta.jpg
La duchesse Augusta de Saxe-Weimar-Eisenach, mère de Frédéric-Guillaume.
Fichier:Friedrich Wilhelm Nikolaus Karl von Preußen, ca 1841.jpg
Modèle:Souverain- enfant, vers 1841.

Le prince Frédéric-Guillaume naît au Nouveau Palais de Potsdam, en Prusse, le Modèle:Date. Son prénom est un hommage à son grand-père le roi Modèle:Souverain2 alors régnant et à son oncle, le Kronprinz Frédéric-Guillaume. Marié en 1823 à la duchesse Élisabeth de Bavière, le Kronprinz n'a pas d'enfant et le nourrisson est dans doute appelé à lui succéder. La grand-mère du petit prince prussien, née Louise de Mecklembourg-Strelitz et décédée dans la fleur de l'âge, fut une des égéries de la résistance à l'occupation française. Ses enfants et ses sujets la considèrent comme une héroïne.

Son père, le prince Guillaume de Prusse, est le deuxième fils du roi Modèle:Souverain2 et le frère cadet du roi Modèle:Souverain2. Ayant été élevé dans la stricte tradition militaire des Hohenzollern, il a participé à la libération de l'Allemagne et combattu dans son adolescence les armées de Modèle:Souverain2.

Au contraire, la mère de Frédéric-Guillaume, née princesse Augusta de Saxe-Weimar-Eisenach, a reçu une éducation beaucoup plus libérale et artistique que son époux. Femme intelligente, elle est d'ailleurs bien connue, en Europe, pour ses idées progressistes. Le couple ne s'entend donc guèreModèle:Sfn ,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn et Frédéric-Guillaume et sa sœur, Louise, connaissent des enfances solitaires et difficilesModèle:Sfn,Modèle:Sfn .

Malgré l'importance accordée par les Hohenzollern à la formation militaire, la princesse Augusta insiste pour que son fils reçoive également une éducation plus traditionnelleModèle:Sfn . Élève brillant, le jeune garçon est particulièrement doué pour les langues étrangères et il parvient à maîtriser parfaitement l'anglais, le français et le latin. Frédéric-Guillaume, qui excelle également en gymnastique, étudie par ailleurs l'histoire, la géographie, la physique, la musique et la religion. En bon prince prussien, il devient finalement un cavalier accompliModèle:Sfn.

Initié très jeune aux choses militaires, Frédéric-Guillaume a dix ans lorsqu'il est nommé sous-lieutenant dans le [[1er régiment à pied de la Garde|Modèle:1er régiment à pied de la Garde]] et décoré de l'ordre de l'Aigle noir. Une fois devenu adulte, sa famille espère qu'il s'implique davantage dans les affaires militairesModèle:Sfn mais, à l'âge de dix-huit ans, il brise la tradition familiale en entrant à l'Université de Bonn. Ses années d'études universitaires et l'influence des personnalités les moins conservatrices de sa famille expliquent largement l'acquisition, par le prince Frédéric-Guillaume, d'idées très libérales<ref name="Nichols-7">J. Nichols, The Year of the Three Kaisers: Bismarck and the German Succession, 1887-88, University of Illinois Press, Chicago, 1987, Modèle:P..</ref>.

En 1840, le roi Modèle:Souverain- meurt et son fils aîné devient roi sous le nom de Modèle:Souverain-. Le prince Guillaume devient l'héritier du trône.

L'impact des idées libérales sur l'Allemagne

Modèle:Article connexe

Fichier:Maerz1848 berlin.jpg
Les barricades à Berlin (1848).
Fichier:Image Germania (painting).jpg
Germania, représentation de la patrie allemande unifiée par Philipp Veit.

Frédéric-Guillaume grandit à une époque tumultueuse durant laquelle les idées libérales connaissent un fort engouement dans le monde germanique<ref name="Palmowski-43">Jan Palmowski, Urban Liberalism in Imperial Germany, Oxford University Press, Oxford, 1999, Modèle:P..</ref>. Le désir d'unifier l'Allemagne et d'y instaurer une monarchie constitutionnelle garantissant l'égalité de tous les citoyens devant la loi, la protection de la propriété privée et la reconnaissance des droits civiques se développeModèle:Sfn . De fait, les libéraux souhaitent imposer à la Confédération germanique un gouvernement soumis à la volonté et à la représentation populairesModèle:Sfn.

En 1848, le jeune Frédéric a seize ans et le développement du sentiment national et des idées libérales en Allemagne aboutissent à l'éclatement d'une série de révolutions qui renversent différents monarques germaniques et européens. Dans les États allemands, le but des libéraux est de faire reconnaître les libertés fondamentales comme la liberté de réunion et la liberté de la presse ainsi que de créer un parlement et une constitution allemands<ref name="Palmowski-43" />,Modèle:Sfn .Mais, après quelques mois, les « révolutions de mars » sont balayées par les forces conservatrices. Pourtant, même s'ils échouent à maintenir en place leurs réformes, les libéraux restent très présents dans la vie politique allemande tout au long de la vie du souverainModèle:Sfn .

Farouche partisan de la réaction, le prince Guillaume voit son palais incendié par les révolutionnaires. Afin de lui éviter la vindicte des Berlinois, son frère le nomme gouverneur de la Rhénanie. Le prince réside à Coblence, au confluent de la Moselle et du Rhin, dans l'ancien palais de l'archevêque de Trèves.

Au sein de la Confédération germanique, la Prusse se pose en rivale face à l'empire d'Autriche du jeune empereur Modèle:Souverain2. En 1849, les princes de Hohenzollern-Sigmaringen et de Hohenzollern-Hechingen, souverains catholiques appartenant à la branche aînée de la Maison de Hohenzollern, abdiquent en faveur de leur lointain cousin protestant, le roi de Prusse. Le royaume de Prusse prend pied dans le sud de l'Allemagne et tente de partager la présidence de la confédération avec l'empereur d'Autriche. En 1850, elle doit renoncer à ses prétentions (reculade d'Olmütz). Cherchant à neutraliser cette puissance rivale, l'empereur d'Autriche demande en 1853 la main de la princesse Anne de Prusse (1836-1918). Le roi Modèle:Souverain-, oncle de la princesse mais aussi oncle par alliance du jeune empereur, décline l'offre impériale. Désirant étendre l'influence de la Prusse en Allemagne, il marie en 1856 la princesse Louise de Prusse, sœur du prince Frédéric-Guillaume, au grand-duc Modèle:Souverain2 dont les États sont frontaliers de la France.

En 1858, le roi Modèle:Souverain2, victime d'une congestion cérébrale, est déclaré incapable de régner. Son frère et héritier, le prince Guillaume, est proclamé régent.

Un mariage arrangé mais heureux

Modèle:Article connexe

Fichier:Queen Victoria, Prince Albert, and children by Franz Xaver Winterhalter.jpg
La famille royale britannique par Franz Xaver Winterhalter (1846).

Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, les mariages princiers européens sont arrangés par les cours pour créer et renforcer les liens entre les États du continent. Dès 1851, la reine Victoria et son époux, le prince Albert, font des projets pour marier leur fille aînée, la princesse royale Victoria qui vient d'avoir onze ans, à l'héritier du trône prussien, Frédéric-Guillaume. À l'époque, la famille royale de Grande-Bretagne est presque entièrement d'origine germanique : il y a très peu de sang anglais dans les veines de la reine Victoria et pas du tout dans celles de son épouxModèle:Sfn .

Fichier:Victoria, Princess Royal.jpg
La princesse royale Victoria du Royaume-Uni, épouse du prince Frédéric, par F. X. Winterhalter (1867).

Les souverains désirent donc maintenir leurs liens familiaux avec l'Allemagne. Le prince consort pense par ailleurs que l'entrée d'une princesse britannique dans la famille Hohenzollern pourrait permettre la libéralisation et la modernisation du royaume de Prusse. Le roi des Belges Modèle:Souverain2, oncle de Victoria et d'Albert, intervient également pour favoriser le mariage de Frédéric-Guillaume avec la princesse royale. Pendant plusieurs années, il soutient ainsi l'idée du baron von Stockmar d'organiser une alliance entre la Grande-Bretagne et la PrusseModèle:Sfn . À Berlin, la princesse Augusta est, elle aussi, très favorable à un mariage anglais pour son fils<Modèle:Sfn. Cependant, son mari ne partage pas son avis et souhaiterait plutôt unir Frédéric-Guillaume à une grande-duchesse de RussieModèle:Sfn .

Fichier:The Family of Crown Prince and Crown Princess Frederick William of Prussia.jpg
La famille du Kronprinz (Winterhalter, 1861). La Kronprinzessin voulait modeler sa famille en prenant exemple sur ses parents.

Les fiançailles de Frédéric-Guillaume et de Victoria sont annoncées en avril 1856Modèle:Sfn . C'est pendant les fiançailles de sa fille aînée que la reine Victoria met au monde son neuvième et dernier enfant, la princesse Béatrice du Royaume-Uni (1857-1944). Contrairement aux vœux de la cour prussienne qui souhaite que les cérémonies du mariage de l'héritier putatif du trône se déroulent à Berlin, l'union est célébrée à Londres à la Chapelle royale du Palais de Saint-James le 25 janvier 1858.

Bien qu'elle ait été arrangée, l'union des deux jeunes gens se révèle dès les premiers moments très heureuse. En effet, ayant reçu une éducation libérale, Victoria partage totalement les idées politiques de son épouxModèle:Sfn,Modèle:Sfn .

Relations avec son fils Guillaume

Modèle:Article connexe

Fichier:1874 als Schüler.jpg
Le jeune Guillaume de Prusse en 1874.

Très uni, le couple ne tarde pas à donner le jour à une nombreuse famille et son premier enfant, le prince Guillaume, voit le jour un an après son mariage, le Modèle:Date. Mais l'accouchement se passe mal et le bébé naît avec un bras handicapé, probablement du fait d'une dangereuse présentation du siège ou bien alors d'une infirmité motrice cérébraleModèle:Sfn ,Modèle:Sfn. Quelque peu imbue de sa naissance et de ses idées progressistes, la princesse envisage de prénommer son fils Albert en hommage à son père. Le nourrisson sera prénommé Friedrich Wilhelm Albrecht Viktor (Frédéric Guillaume Albert Victor) en hommage à son grand-oncle le roi et appelé couramment Wilhelm, prénom répandu dans la Maison de Hohenzollern (toute comme Wilhelmine pour les filles) comme son grand-père prussien qui le surnommera affectueusement Willykind, tandis que sa famille anglaise l'appellera William. En revanche ses troisième et quatrième prénoms sont un hommage à ses grands-parents anglais.

En grandissant, le prince Guillaume n'acquiert aucune des idées libérales de ses parents. Son père et sa mère le considèrent même comme un « complet Prussien »Modèle:Sfn . Leurs différences idéologiques creusent un profond fossé entre le prince et ses parents et leurs relations restent tendues tout au long de leurs viesModèle:Sfn ,Modèle:Sfn , d'autant que Bismarck fait tout son possible pour aggraver la situation<ref group=N>Ironiquement, le plan mis en place par Bismarck pour miner l'influence du couple héritier auprès de leur fils a conduit à la propre chute de l'homme politique prussien. En effet, lorsque le chancelier a compris que Modèle:Guillaume II était sur le point de le démettre de ses fonctions, en 1890, il s'est rendu auprès de l'impératrice douairière pour qu'elle use, en sa faveur, de son influence sur son fils. Cependant, la souveraine lui a répondu qu'il avait lui-même détruit l'influence qu'elle avait pu avoir sur son fils et qu'elle ne pouvait donc pas l'utiliser pour le sauver. Michael Balfour, The Kaiser and his Times, Houghton Mifflin, 1964, Modèle:P..</ref>,<ref name="Feuchtwanger-243">Edgar Feuchtwanger, Bismarck, Routledge, Londres, 2002, Modèle:P..</ref>.

Dédaignant les idées progressistes de ses parents et désirant les humilier publiquement, Modèle:Guillaume II ne fait aucune référence à son père lorsqu'il lui succède sur le trône en 1888. Il déclare au contraire qu'il souhaite suivre la voie ouverte par son grand-père, Modèle:Souverain2Modèle:Sfn. Par la suite, le nouvel empereur conduit une politique très conservatrice qui mène le pays à la Première Guerre mondialeModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Kronprinz de Prusse

Héritier du trône de Prusse

Lorsque Modèle:Souverain2 monte sur le trône de Prusse le Modèle:Date, Frédéric-Guillaume devient Kronprinz, autrement dit prince héritier. Déjà âgé de vingt-neuf ans, le jeune homme conserve ce titre pendant vingt-sept années. Au début de son règne, Modèle:Guillaume Ier est considéré comme un souverain politiquement neutre. Frédéric-Guillaume et les libéraux allemands espèrent donc qu'avec lui s'ouvre une nouvelle ère politique. Cet espoir semble partagé par la population puisque, aux élections, les libéraux parviennent à augmenter le nombre de leurs sièges à la diète prussienne. Cependant, le roi Guillaume montre bientôt sa sensibilité conservatrice et s'oppose aux réformateursModèle:Sfn .

Fichier:Kronprinz Friedrich Wilhelm auf dem Hofball 1878.jpg
Le Kronprinz en conversation avec des dignitaires allemands. Tableau d'Adolph von Menzel (1885).

Soldat dogmatique déjà âgé de soixante-quatre ansModèle:Sfn , Modèle:Guillaume Ier entre donc rapidement en conflit avec le parlement prussien. Ainsi, dès septembre 1862, un affrontement entre le souverain et les députés à propos d'une réforme de l'armée manque de conduire au remplacement de Guillaume par Frédéric-Guillaume. De fait, le roi menace d'abdiquer si la diète refuse de lui accorder les crédits nécessaires à son plan de réorganisation de l'armée. Frédéric-Guillaume est horrifié par cette idée, et déclare à son père qu'une abdication « constituerait une menace pour la dynastie, le pays et la couronne »Modèle:Sfn .

Guillaume change alors d'avis et nomme Otto von Bismarck ministre-président de Prusse. Le choix de Bismarck, homme politique autoritaire et peu respectueux du parlement, comme chef du gouvernement conduit cependant à l'opposition du Kronprinz et du roi. Désireux d'unifier l'Allemagne par des moyens pacifiques et libéraux, Frédéric-Guillaume est rapidement isolé face à la politique du « sang et du fer ». Bientôt, le prince héritier est totalement exclu des affaires politiques par son père et cette situation perdure tout au long du règne de Modèle:Guillaume Ier<ref name="Nichols-7" />. Soutenu par sa femme, le Kronprinz n'hésite pourtant pas à protester publiquement contre le gouvernement de son père. En 1863, il critique ainsi durement la restriction de la liberté de la presse décidée par Bismarck lors d'une réception officielle à DantzigModèle:Sfn.

Bientôt dépourvus de toute réelle fonction officielle en Prusse, Frédéric-Guillaume et Victoria passent donc de longues périodes au Royaume-Uni. Contrairement à Modèle:Guillaume Ier, la reine Victoria n'hésite pas à demander à son gendre de la représenter durant des cérémonies publiquesModèle:Sfn .

De la guerre des Duchés à la guerre austro-prussienne

Modèle:Article connexe

Fichier:Wrangel, Friedrich Heinrich Ernst von.jpg
Le comte Frédéric von Wrangel.

En 1863, éclate la deuxième guerre des Duchés qui oppose le Danemark à la Prusse et à l'Autriche à propos de la possession du Schleswig-Holstein. Nommé pour superviser le commandant suprême des armées de la Confédération germanique, le comte Frédéric von Wrangel et son équipe, le Kronprinz dénoue avec tact les tensions qui divisent les officiers. Les Prussiens et leurs alliés autrichiens défont les Danois et envahissent le sud du pays jusqu'au Jutland. Mais, après la guerre, ils passent deux ans à se disputer le leadership des États allemands<ref name="Lord-125"/>.

L'opposition entre les deux anciens alliés aboutit à la guerre austro-prussienne. Opposé à un conflit avec Vienne, Frédéric-Guillaume accepte malgré tout le commandement d'une des trois armées prussiennes et prend le comte Leonhard von Blumenthal comme chef de son état-major. L'arrivée, au bon moment, des troupes du Kronprinz lors de la bataille de Sadowa, est décisive pour assurer la victoire aux Prussiens<ref name="Lord-125">John Lord, Beacon Lights of History, Modèle:Nobr romains, Kessinger Publishing, Montana, 2004, Modèle:P..</ref>.

Après la bataille, Modèle:Guillaume Ier décore son fils de l'ordre Pour le Mérite en récompense de son comportement sur le champ de batailleModèle:Sfn. Quelques jours avant Sadowa, le Kronprinz avait écrit à son épouse qu'il espérait que cette guerre soit la dernière qu'il aurait à mener. Pourtant, au troisième jour de la confrontation, il demande par écrit à Victoria : Modèle:Citation Modèle:Sfn

La guerre franco-prussienne

Modèle:Article connexe

Fichier:Crown Prince Frederick William of Prussia - Illustrated London News August 20, 1870.PNG
The Illustrated London News du 20 août 1870 célèbre les victoires du Kronprinz durant la guerre franco-prussienne.

Quatre ans après la fin de la guerre austro-prussienne, éclate la guerre franco-prussienne de 1870 durant laquelle le Kronprinz commande la [[3e armée (guerre franco-prussienne)|Modèle:3e allemande]], composée de troupes originaires des États d'Allemagne du Sud<ref name="Howard-60">Michael Howard, The Franco-Prussian War: The German Invasion of France, 1870-1871, Routledge, Londres, 2001, Modèle:P..</ref>,Modèle:Sfn. Durant ce nouveau conflit, Frédéric-Guillaume est loué pour son action contre les Français durant les batailles de Wœrth et de WissembourgModèle:Sfn mais c'est à Sedan et à Paris qu'il rencontre le plus de succès. Le respect avec lequel Frédéric-Guillaume traite alors les ennemis de son pays lui gagne d'ailleurs la reconnaissance des observateurs des pays neutresModèle:Sfn.

Évidemment, ses victoires militaires attirent également au prince l'amour de ses hommes. Après la bataille de Wœrth, un journaliste londonien est ainsi le témoin des nombreuses visites du Kronprinz aux soldats prussiens blessés et décrit l'affection et le respect avec lequel les militaires le traitent<ref name="LondonNews">« The Crown Prince Frederick William of Prussia » dans The Illustrated London News du 20 août 1870, Modèle:P..</ref>.

Pourtant, l'héritier du trône n'est pas un homme de guerre. Lors d'un entretien avec deux journalistes parisiens venus l'interroger, il déclare : « Je n'aime pas la guerre, messieurs. Si je dois régner, j'espère ne jamais avoir à la faire ». Ne s'y trompant pas, un autre journaliste français écrit à propos du prince : « Le Kronprinz a laissé quantité de preuves de sa bonté et de son humanité dans le pays contre lequel il a fait la guerre »Modèle:Sfn. Pour ses actes et son comportement, le London Times publie lui aussi une louange à Frédéric-Guillaume en juillet 1871. Il écrit ainsi que « le Prince s'est gagné autant d'honneurs par sa noblesse de cœur que par ses prouesses durant cette guerre »Modèle:Sfn.

Kronprinz d'Allemagne

Fichier:Wernerprokla.jpg
La Proclamation de l'Empire allemand dans la Galerie des Glaces de Versailles par Anton von Werner (1885). Bismarck se trouve au centre, en blanc. Le grand-duc de Bade, gendre de l'empereur, est aux côtés de Modèle:Guillaume Ier et conduit les acclamations. Le Kronprinz Frédéric-Guillaume se tient derrière son père.
Fichier:Elsass-Lothringen 1871.jpg
La "Terre d'Empire" d'Alsace-Lorraine (la frontière linguistique est marquée en rouge).

La proclamation du {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIe{{#if:|  }} }} Reich

Modèle:Article connexe Le Modèle:Date, jour anniversaire de l'accession des Hohenzollern à la dignité royale en 1701, les princes de la Confédération de l'Allemagne du Nord ainsi que ceux d'Allemagne du Sud (Bavière, Bade, Wurtemberg et Hesse-Darmstadt) proclament Modèle:Souverain2 empereur dans la Galerie des Glaces du château de Versailles. Ils unissent alors symboliquement leurs États au sein d'un nouvel Empire allemand. Frédéric-Guillaume devient Kronprinz d'Allemagne et Otto von Bismarck chancelier impérial<ref>« Die Reichsgründung 1871 » sur le musée virtuel LeMo (Musée historique allemand).</ref>. Par la suite, les États catholiques d'Allemagne du Sud, qui n'étaient liés à la Prusse que par une union douanière, sont officiellement incorporés à l'Allemagne unifiée par les traités de Versailles (26 février 1871) et de Francfort (10 mai 1871)<ref>Michael Howard, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref> qui donne à la nouvelle Allemagne l'Alsace, la Lorraine plattophone ainsi que la plus importante place forte d'Europe : Metz et sa région. S'y rajoute sur la demande du nouveau Kaiser, les villages où se déroula la bataille de Saint-Privat qu'il nomme "le tombeau de ma garde".

Un rôle officiel toujours limité

Modèle:Article connexe

Fichier:Friedrich III as Kronprinz - in GdK uniform by Heinrich von Angeli 1874.jpg
Portrait de Frédéric par Heinrich von Angeli (1874).
Fichier:Bundesarchiv Bild 183-R29818, Otto von Bismarck.jpg
Le chancelier Otto von Bismarck, adversaire du Kronprinz et de son épouse (1875).

Toujours en conflit avec la politique et les actions de son père et de Bismarck, Frédéric-Guillaume se place ostensiblement aux côtés des libéraux allemandsModèle:Sfn et soutient notamment ceux-ci dans leur opposition à l'augmentation des crédits de l'arméeModèle:Sfn. Cependant, l'héritier du trône impérial n'est pas plus écouté que lorsqu'il était seulement Kronprinz de Prusse. Ses seules fonctions officielles sont celles de représentant de l'Allemagne et de son souverain lors des cérémonies, des mariages et des célébrations officielles comme le Jubilé de diamant de la reine Victoria de 1887Modèle:Sfn .

Le prince Frédéric-Guillaume s'investit par ailleurs dans de nombreux travaux d'intérêt public, comme la fondation d'écoles ou d'églises dans la région de Bornstädt, près de PotsdamModèle:Sfn,Modèle:Sfn . Désireux d'aider son père à faire de Berlin un important centre culturel en Europe, l'héritier est nommé Protecteur des Musées publics. C'est d'ailleurs largement grâce à lui que la capitale allemande acquiert de nouvelles collections d'objets d'art et qu'est fondé le musée de Bode (connu sous le nom de « Musée du Kaiser Friedrich » jusqu'en 1956)Modèle:Sfn .

Empereur allemand

Un empereur attendu mais gravement malade

Les forces progressistes allemandes attendent donc avec impatience l'arrivée de Frédéric-Guillaume sur le trôneModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Cependant, le très conservateur Modèle:Souverain2 vit jusqu'à l'âge de quatre-vingt-dix ans et meurt seulement le Modèle:Date. À cette époque, Frédéric-Guillaume a déjà cinquante-six ans et il est atteint d'un cancer du larynx. Enfin devenu Kaiser, il regarde sa maladie avec consternation et se lamente de ne pas pouvoir servir davantage son pays<ref group=N>Il déclare ainsi : « Penser que j'aurais eu une aussi horrible et dégoûtante maladie… J'avais tellement espéré pouvoir être utile à mon pays ». Cité par Modèle:Harvsp .</ref>,Modèle:Sfn . Il choisit de régner non sous le nom de Modèle:Souverain- mais de Modèle:Souverain-.

Malade, Modèle:Souverain- reçoit des conseils contradictoires de la part de ses médecinsModèle:Sfn . Ainsi, en Allemagne, le docteur Ernst von Bergmann désire lui enlever complètement le larynx tandis que son collègue, le docteur Rudolf Virchow, y est totalement opposéModèle:Sfn car une telle opération n'a jamais été organisée sans aboutir au décès du patientModèle:Sfn ,<ref group=N>Des années plus tard, Bergmann a essayé de prouver à ses étudiants qu'une telle opération était possible et qu'il aurait pu sauver la vie de Modèle:Souverain- s'il lui avait enlevé le larynx. Il a donc tenté l'opération sur un autre patient mais celui-ci est mort durant l'opération. Egon Corti, Modèle:Op. cit., Modèle:P.. Modèle:Harvsp. Modèle:Harvsp .</ref>. Le célèbre laryngologue britannique Morell Mackenzie, qui n'a pas reconnu le cancer de l'empereur, conseille quant à lui une simple cure en Italie, ce que Modèle:Souverain- et son épouse finissent par accepter<ref>Catherine Clay, Le roi, l'empereur et le tsar : Les trois cousins quit ont entraîné le monde dans la guerre, Librairie Académique Perrin, tr. fr., 2008, Modèle:P..</ref>.

Le Modèle:Date, un mois avant la mort de Modèle:Guillaume Ier, le docteur Bergmann enlève une canule au Kronprinz pour lui permettre de respirerModèle:Sfn mais l'intervention chirurgicale lui fait perdre l'usage de la parole. Désormais incapable de s'exprimer verbalement, Frédéric doit se résoudre à utiliser l'écriture pour communiquerModèle:Sfn. Malgré tout, le prince a eu de la chance pendant l'opération : le docteur Bergmann a en effet manqué de tuer l'héritier du trône en ratant l'incision de la trachée et en dirigeant la canule vers le mauvais endroit de la gorge. Frédéric a alors commencé à tousser et à saigner et Bergmann a donc dû placer son index dans la blessure pour l'élargir. Le saignement a fini par se calmer au bout de deux heures mais l'action du médecin a eu pour conséquence de créer un abcès dans le cou de son patient. Rapidement, du pus a fini par s'y emmagasiner, gênant considérablement l'empereur durant les derniers mois de sa vieModèle:Sfn . Après l'opération qu'il a subie, le prince se plaint à son entourage d'avoir été maltraité par le médecin et cherche à savoir « pourquoi Bergmann a mis son doigt dans [sa] gorge »Modèle:Sfn . Quelques semaines plus tard, le docteur Evans pratique avec davantage de succès une nouvelle trachéotomie en fabriquant une canule à partir d'une fine médaille en argent<ref>Nécrologie du docteur Evans dans le New York Times du 16 novembre 1897.</ref>.

« L'empereur des 99 jours »

Malgré sa maladie, l'empereur Modèle:Souverain- fait de son mieux pour remplir ses obligations officielles<ref group=N>Dans une lettre à Lord Francis Napier, l'impératrice Victoria écrit, à propos de son époux : « L'Empereur est capable d'accomplir son travail et réalise beaucoup de choses, mais le fait de ne pas pouvoir parler le handicape évidemment énormément ». Cité par Modèle:Harvsp .</ref> et il n'oublie pas de récompenser ceux qui l'ont toujours soutenu. Immédiatement après l'annonce de son accession au trône, il décore ainsi son épouse, l'impératrice Victoria, de l'ordre de l'Aigle noir, afin de l'honorer en tant qu'impératriceModèle:Sfn .

Fichier:Frederick III Mausoleum, Potsdam, Berlin, Germany-LCCN2002713635.jpg
Au Kaiser-Friedrich-Mausoleum de Potsdam, le tombeau de l'empereur est surmonté d'un gisant le représentant.

Pendant son court règne, le souverain reçoit en visite officielle sa belle-mère, la reine Victoria, et le roi Modèle:Souverain2. Il assiste également au mariage de son fils, le prince Henri de Prusse, avec sa nièce, la princesse Irène de Hesse-Darmstadt. Mais Modèle:Souverain- ne reste sur le trône que quatre-vingt-dix-neuf jours<ref name="Kitchen-214">Martin Kitchen, The Cambridge Illustrated History of Germany, Cambridge University Press, Cambridge, 1996, Modèle:P..</ref> et, malade, se révèle incapable de mener à bien les réformes qui lui tiennent tant à cœur depuis longtemps<ref name="Cecil-110">Lamar Cecil, Modèle:Souverain-: Prince and Emperor 1859-1900, University of North Carolina Press, Chapel Hill, 1989, Modèle:P..</ref>. Ainsi, un édit qu'il a écrit bien avant d'être élevé à la dignité impériale et qui limite les pouvoirs du chancelier et du souverain n'est jamais appliquéModèle:Sfn. Le 8 juin 1888, Modèle:Souverain- force Robert von Puttkamer à démissionner de son poste de ministre de l'Intérieur du royaume de Prusse, parce que des preuves avaient révélé que celui-ci était intervenu dans les élections au ReichstagModèle:Sfn .

Conscient que sa mort approche, Modèle:Souverain- se préoccupe surtout du sort de son pays. En mai 1888, il déclare ainsi : « Je ne peux pas mourir… Qu'arriverait-il à l'Allemagne ? »Modèle:Sfn Il meurt pourtant le 15 juin suivant et son fils aîné, le jeune Modèle:Souverain2, lui succède sur le trône. Modèle:Souverain- est alors enterré dans un mausolée accolé à la Friedenskirche de Potsdam<ref name="Wanckel">Régine Wanckel, « Evangelische Friedenskirchgemeinde Potsdam », 2008.</ref>. Après le décès de l'empereur, le Premier ministre britannique William Gladstone le qualifie de « Barberousse du libéralisme allemand »Modèle:Sfn.

Franc-maçonnerie

Fichier:Friedrich III.jpg
Modèle:Souverain- en décors maçonniques.

Il est initié à la franc-maçonnerie par son père à l'âge de 22 ans en 1853, dans la Modèle:Lien. Il est aussi membre d'honneur des deux Grandes Loges prussiennes, la Modèle:Lien et la Modèle:Lien. Le 18 juin 1860 il devient Grand maître de la Große Landesloge der Freimaurer von Deutschland et, à partir de 1861, il succède à son père en tant que protecteur des trois Grandes Loges de Berlin. Il s'engage dans une réforme des rituels et du symbolisme de la franc-maçonnerie allemande et essaie de mettre de l'ordre dans la structure des Hauts grades. Il essaie aussi d'unifier les diverses Grandes Loges mais se heurte aux tendances conservatrices de beaucoup de francs-maçons allemands. Le 7 mars 1874, il se démet de la charge de Grand-maître mais reste toutefois le protecteur des Grandes Loges prussiennes<ref>Lennhoff-Posner, Modèle:P.Modèle:Référence non conforme</ref>.

Controverse historiographique

Fichier:Friedrich III - The end of a brave life.jpg
« La fin d'une vie courageuse » : le magazine américain Puck en deuil de l'empereur libéral Modèle:Souverain-.

Durant toute sa vie, Frédéric est convaincu qu'un gouvernement ne devrait pas agir contre la volonté de son peupleModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Très libéral, il admire son beau-père, le prince Albert de Saxe-Cobourg-Gotha, et le régime parlementaire britannique. Avant d'accéder au trône, il a par ailleurs eu l'occasion de discuter longuement de ses idées concernant le gouvernement avec sa belle-mère, la reine Victoria et d'autres personnes Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. En accord avec son épouse, il a prévu de réformer l'Empire allemand en nommant à sa tête des ministres plus libérauxModèle:Sfn .

Une fois arrivés sur le trône, Modèle:Souverain- et Victoria cherchent à limiter durablement le rôle du chancelier impérialModèle:Sfn et à réorganiser le système politique allemand afin d'y ajouter plusieurs éléments du modèle libéral britannique. Beaucoup d'historiens, comme William Harbutt Dawson ou Erich Eyck, considèrent donc que la mort inopinée de Modèle:Souverain- a brisé le développement du mouvement libéral à l'intérieur de l'EmpireModèle:Sfn. Ils pensent en effet que s'il avait régné plus longtemps et eu une meilleure santé, Frédéric aurait fait de l'Allemagne une démocratie libérale et empêché sa militarisation à outrance<ref name="Kitchen-214" />,Modèle:Sfn . D'autres auteurs, comme Michael Balfour ou Michael Freund, vont plus loin en postulant qu'en régnant plus longtemps, Frédéric aurait empêché le déclenchement de la Première Guerre mondiale et, par ricochet, l'avènement du nazisme et la Seconde Guerre mondiale<ref name="Balfour-v">Michael Balfour, The Kaiser and his Times, Houghton Mifflin, Boston, 1964, Modèle:P..</ref>,<ref name="Freund-9">Michael Freund, Das Drama der 99 Tage, Kiepenheuer und Witsch, Cologne, 1966, Modèle:P..</ref>. Plus prudent, l'historien Frank Tipton se contente de demander : « Que serait-il advenu si son père était mort plus tôt ou si lui-même avait vécu plus longtemps ? »<ref name="Tipton-176">Frank Tipton, A History of Modern Germany Since 1815, Continuum International Publishing Group, Londres, 2003, Modèle:P..</ref>.

Fichier:Standbild-Friedrich3 Bremen 01.jpg
Statue équestre de Modèle:Souverain- par Louis Tuaillon à Brême.

En revanche, d'autres chercheurs, tels que Wilhelm Mommsen ou Arthur Rosenberg, s'opposent à l'idée que l'empereur aurait pu libéraliser l'AllemagneModèle:Sfn. Ils estiment en effet que Frédéric n'aurait jamais osé s'opposer à la fois à son père et à Bismarck pour changer l'histoire de son pays. Excellent soldat élevé dans la tradition militaire de sa familleModèle:Sfn, Frédéric s'est plié à la plupart des décisions politiques de son père et du chancelier. Pour Andreas Dorpalen, il est donc peu probable que l'empereur aurait changé de comportement s'il était resté plus longtemps sur le trôneModèle:Sfn,Modèle:Sfn, d'autant qu'il avait un caractère trop faible pour pouvoir amener de réels changements en AllemagneModèle:Sfn. Arthur Rosenberg va plus loin, considérant que, malgré ses tendances libérales, Frédéric croyait fermement en Bismarck et dans son système<ref name="Rosenberg-34">Arthur Rosenberg, The Birth of the German Republic 1871-1918, Oxford University Press, Oxford, 1931, Modèle:P..</ref>. Quant à James J. Sheehan, il suppose que le climat politique et le système des partis allemands étaient trop conservateurs à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle pour que Frédéric ait pu les libéraliser en profondeurModèle:Sfn. Finalement, Modèle:Lien ajoute que le libéralisme de Frédéric a été exagéré après sa mort pour laisser une image forte au mouvement libéral germaniqueModèle:Sfn. Il considère par ailleurs que les erreurs commises par Modèle:Guillaume II ont contribué à peindre son père sous une lumière plus favorableModèle:Sfn.

Postérité

Géographie

Fichier:MtFredWill2.JPG
Le mont Frédéric-Guillaume au Canada.

Le Modèle:Lien (Mount Frederick William) dans la baie Jervis en Colombie-Britannique au Canada a été nommé ainsi en l'honneur du Kronprinz Frédéric en 1860<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Charles W. Hitz, Through the Rapids - The History of Princess Louisa Inlet, Sikta 2 Publishing, Kirkland, 2003, Modèle:P.. Modèle:ISBN.</ref>.

Monuments

Numismatique

Une pièce de 20 marks d'or à l'effigie de Modèle:Souverain- a été frappée en 1888<ref>Voir l'image sur ce site consacré à l'empereur</ref>.

Télévision

Le rôle de Frédéric est interprété par l'acteur Modèle:Lien dans la mini-série britannique La Chute des aigles (Fall of Eagles) produite par la BBC en 1974<ref>Informations sur l'Internet Movie Database </ref>.

Journal de Modèle:Souverain-

  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Emperor Modèle:Souverain-, The War Diary of the Emperor Modèle:Souverain-, (1870-1871), traduit et édité par Alfred Richard Allinson, Frederick A. Stokes Company, New-York, 1927<ref group=N>Il s'agit là de la publication des journaux de guerre écrits par le Kronprinz durant le conflit franco-allemand de 1870.</ref>.

Annexes

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Le symbole Modèle:Plume renvoie aux ouvrages utilisés pour la rédaction de cet article et de sa version originale (en anglais).

Sur Modèle:Souverain-

Sur Modèle:Souverain- et sa famille

Ouvrages généraux

  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ned Chalat, « Sir Morell Mackenzie Revisited » dans The Laryngoscope, volume 94, octobre 1984.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Harold James Dyos et Michael Wolff, The Victorian City, volume 1, Routledge, Londres, 1999 Modèle:ISBN.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Edgar Feuchtwanger, Bismarck, Routledge, Londres, 2002 Modèle:ISBN. Modèle:Plume
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Michael Howard, The Franco-Prussian War: The German Invasion of France, 1870-1871, Routledge, Londres, 2001 Modèle:ISBN. Modèle:Plume
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Martin Kitchen, The Cambridge Illustrated History of Germany, Cambridge University Press, Cambridge, 1996 Modèle:ISBN. Modèle:Plume
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} John Lord, Beacon Lights of History, Modèle:Nobr romains, Kessinger Publishing, Montana, 2004 Modèle:ISBN.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Jan Palmowski, Urban Liberalism in Imperial Germany, Oxford University Press, Oxford, 1999 Modèle:ISBN. Modèle:Plume
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Bernard Poloni et alii, L'Empire allemand de l'unité du Reich au départ de Bismarck, 1871-1890, Du Temps, 2002 Modèle:ISBN.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Arthur Rosenberg, The Birth of the German Republic 1871-1918, Oxford University Press, Oxford, 1931. Modèle:Plume
  • Modèle:Ouvrage. Modèle:Plume
  • Modèle:Ouvrage.Modèle:Plume
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Frank Tipton, A History of Modern Germany Since 1815, Continuum International Publishing Group, Londres, 2003 Modèle:ISBN. Modèle:Plume
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Heinz Ohff: Preußens Könige. Piper, München 2016, Modèle:ISBN, S. 307–332.

Articles connexes

Liens externes

Bases de données et dictionnaires

Modèle:Liens

Autres liens externes

Notes et références

Modèle:Traduction/Référence

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Modèle:Palette Modèle:Portail

Modèle:Bon article