Tirailleurs sénégalais

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Modèle:Infobox Unité militaire

Fichier:Morocco, Fes.jpg
Un tirailleur sénégalais (Fez, 1913), cliché du fonds photographique Albert Kahn.
Fichier:I Was There with the Yanks on the Western Front, 113h.jpg
Tirailleurs sénégalais pendant le conflit de 1914-1918.
Fichier:TirailleurSénégalais.jpg
Yora Comba, 38 ans, lieutenant aux tirailleurs sénégalais, originaire de Saint-Louis (exposition universelle de 1889).

Les tirailleurs sénégalais étaient un corps de militaires appartenant aux troupes coloniales constitué au sein de l'Empire colonial français en 1857, principal élément de la « Force noire »<ref>Éric Deroo et Antoine Champeaux, La Force noire. Gloire et infortunes d'une légende coloniale, Paris, Éditions Tallandier, 2006, Modèle:Nb p.. Modèle:ISBN</ref> ou de l'« Armée Noire » et dissous au début des années 1960. Bien que le recrutement de tirailleurs ne se soit pas limité au Sénégal (c'est dans ce pays que s'est formé en 1857 le premier régiment de tirailleurs africains), ces unités d'infanterie vont rapidement désigner l'ensemble des soldats africains de couleur noire qui se battent sous le drapeau français et qui se différencient ainsi des unités d'Afrique du Nord, tels les tirailleurs algériens.

En 1895, ils participent à la conquête de Madagascar, et de 1895 à 1905, ils sont employés à la « pacification » de ce pays.

En Afrique française du Nord (AFN) et surtout au Maroc, des unités de l'armée coloniale, européennes ou africaines (Modèle:Nobr), servaient dans le cadre de la « pacification ».

Lors de la Première Guerre mondiale, ce sont environ Modèle:Unité de l'Afrique-Occidentale française (AOF) qui se battent sous le drapeau français, dont plus de 135 000 en Europe. Environ 15 % d'entre eux, soit Modèle:Nombre, y ont trouvé la mort et beaucoup sont revenus blessés ou invalides<ref>Marc Michel, Les Africains et la Grande Guerre. L'appel à l'Afrique (1914-1918), Karthala, 2003.</ref>. Jean-Yves Le Naour compte quant à lui Modèle:Unité sénégalais, Modèle:Citation et Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

L'armée coloniale envoya en Métropole, dès le Modèle:Date-, des unités de marche mixtes (Européens et Africains) à raison, pour chaque régiment mixte, d'un bataillon africain pour deux bataillons européens. Ces unités (régiments mixtes d'infanterie coloniale du Maroc - RMICM) renforcèrent en premier lieu la division marocaine et furent engagées au combat dès le 21 septembre à Noyon avec des résultats mitigés. Durant toute la guerre, les troupes levées en Afrique noire transitèrent en AFN où, tout en participant activement à la « pacification », elles s'acclimataient et s'aguerrissaient avant de rejoindre les champs de bataille d'Europe ou d'Asie mineure (Dardanelles). Le général Charles Mangin<ref>Marc Michel, Modèle:Opcit</ref>,<ref>Modèle:Article sur Gallica.</ref>, auteur de La Force noire, ouvrage qui fit sensation en 1910, retrouva ces troupes africaines sous ses ordres lors de la reprise du fort de Douaumont en 1916.

Entre 1939 et 1944, ils sont près de Modèle:Unité engagés par la France. Près de 24 000 sont faits prisonniers ou sont tués au combat. Les tirailleurs sénégalais participent entre autres à la bataille de France, à la conquête de l'île d'Elbe en juin 1944 et à la prise de Toulon, à la suite du débarquement de Provence, en août 1944.

Les tirailleurs sénégalais se sont également battus pour l'Empire colonial français, et ont été engagés dans des conflits qui ont opposé la France à ses colonies : en Indochine, en Algérie, à Madagascar. Léopold Sédar Senghor les a surnommés les « Dogues noirs de l’Empire »<ref>Léopold Sédar Senghor, Prières de Paix, Œuvres poétiques, Paris, Seuil, 1990, Modèle:P., cité par Julien Fargettas, La révolte des tirailleurs sénégalais de Tiaroye (voir : Massacre de Thiaroye), Vingtième Siècle. Revue d'histoire, 4/2006 (Modèle:N°), Modèle:P..</ref>.

Les origines des tirailleurs

Fichier:TirailleurBambara.jpg
Tirailleur d'origine bambara (Mali) (gravure de 1890).

En 1857, Louis Faidherbe, en manque d'effectifs venus de la France métropolitaine dans les nouveaux territoires d'Afrique, pour faire face aux besoins de maintien de l'ordre de la phase de colonisation, crée le corps des tirailleurs sénégalais. Un décret est signé le Modèle:Date- à Plombières-les-Bains par Napoléon III. Jusqu'en 1905, ce corps intègre des esclaves rachetés à leurs maîtres locaux<ref>Bernand C (2006) D'esclaves à soldats : Miliciens et soldats d'origine servile-{{#switch: -

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}}, Éditions L'Harmattan.</ref> (et lors d'opérations militaires des tirailleurs s'approprient comme « prise de guerre » des femmes elles-mêmes esclaves<ref name=Femmes/>), puis des prisonniers de guerre ainsi que des volontaires ayant une grande diversité d'origines. Les sous-officiers sont, dans un premier temps, recrutés au sein des chefferies locales. Les officiers sont moins nombreux, proportionnellement que dans le reste de l'armée française (un officier pour Modèle:Nobr chez les tirailleurs, dans les zouaves et dans les « régiments étrangers », contre un pour vingt dans le reste de l'armée<ref>Vinoy, J (1873) 110-1. L'Armée Française en 1873, voir Modèle:P.</ref>).

Les tirailleurs sénégalais ne sont pas nécessairement Sénégalais, ils sont recrutés dans toute l'Afrique subsaharienne aussi bien en Afrique de l'Est qu'en Afrique centrale et de l'Ouest. Le terme « sénégalais » leur est donné du fait que le premier régiment de tirailleurs a été créé au Sénégal.

Certains Sénégalais, nés Français de Modèle:Citation dans les Quatre communes du Sénégal, ne sont pas considérés comme tirailleurs. À cause de l'existence du droit musulman incompatible avec la pleine citoyenneté française, dont la pratique de la polygamie, l'administration limita, dans un premier temps, les droits de ces citoyens particuliers. C'est durant la Première Guerre mondiale, sous l'impulsion du député Blaise Diagne que les ressortissants des Quatre communes (Dakar, Gorée, Rufisque et Saint-Louis) sont considérés comme citoyens à part entière<ref>Récit d'un franco-sénégalais qui a participé à la libération de la France</ref> et dès lors intégrés dans les régiments métropolitains plutôt que dans ceux de tirailleurs sénégalais<ref>Isabelle Surun (dir), Les sociétés coloniales à l'âge des Empires (1850-1960), Atlande, 2012, Modèle:P..</ref>.

Jusqu'en juillet 1900, quand fut créé le ministère des Colonies, les troupes africaines dépendaient des troupes de marine (artillerie, infanterie, corps des télégraphistes et des travailleurs) et du ministère de la Marine. À cette date, les troupes de marine devinrent les troupes coloniales, dépendant de l'Armée de terre, dont certains éléments étaient détachés au ministère des Colonies (bureau des Services Militaires) pour servir aux colonies et pour encadrer les troupes indigènes. À cette époque il existait au sein du ministère de la Guerre deux ensembles distincts :

  • les troupes métropolitaines comprenant l'armée d'Afrique et ses corps indigènes spécifiques (tirailleurs algériens, tunisiens, marocains, goums, spahis, etc.)
  • les troupes coloniales servant principalement dans les colonies et autres possessions ou dépendances ultramarines mais dont des unités étaient également stationnées en Métropole et en Afrique française du nord<ref>Anthony Clayton, Histoire de l'Armée française en Afrique 1830-1962, Albin Michel, 1994, Modèle:P.</ref>.

Dans la terminologie militaire, les fantassins des troupes de marine, reçoivent le sobriquet de «marsouins»; les artilleurs, celui de «bigors» (leurs canons s'accrochent aux rochers, tels des bigorneaux…).

Entre 1908 et 1914, les tirailleurs sénégalais sont engagés dans la campagne du Maroc et au Maghreb, conformément au projet de Charles Mangin qui est, selon la «manœuvre du perroquet»<ref>Les troupes sur place sont rejointes par une nouvelle unité qui restent en appui, les premières repartant en avant (manœuvre opposée à celle du tiroir).</ref>, de soulager le [[19e corps d'armée (France)|Modèle:19e d'armée]] qui peut dès lors être envoyé au front de l'Ouest<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Première Guerre mondiale

Fichier:Félix Vallotton-Soldats sénégalais au camp de Mailly-1917.jpg
Soldats sénégalais au camp de Mailly, Félix Vallotton, 1917.

[[Fichier:Amiens St Acheul Carré musulman de la nécropole nationale.jpg|vignette|Carré musulman de la nécropole nationale d'Amiens (Saint-Acheul).
Au premier plan, tombe d'un soldat du [[45e régiment de tirailleurs sénégalais|Modèle:45e]] tombé pendant la Bataille de la Somme.]] De nombreux Africains sont également morts sur les champs de bataille français de la Première Guerre mondiale. Jacques Chirac, en tant que président de la République, dans son discours pour le Modèle:90e de la bataille de Verdun, a évoqué Modèle:Nombre de l’ex-Empire français morts entre 1914 et 1918, « fantassins marocains, tirailleurs, d'Indochine (Cochinchine, tirailleurs annamites), marsouins d’infanterie de marine »

En 1910, le colonel Charles Mangin dans son livre La Force noire décrit sa conception de l’armée coloniale, alors même que Jean Jaurès publie de son côté « L’armée nouvelle » où s’exprime le besoin de chercher ailleurs des soldats que les Français ne pouvaient fournir en suffisance en raison d’une baisse de la natalité.

Mort le Modèle:Date- à Modèle:Unité, Abdoulaye N'Diaye fut le dernier tirailleur sénégalais de la Première Guerre mondiale<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Difficultés de recrutement

Le recrutement est fondé sur le décret du Modèle:Date- qui institue le recrutement par voie de réquisition (l'état-civil étant inexistant, il est impossible de procéder par voie de conscription). Il est prévu dans les textes que les Modèle:Citation et précise que Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Si l'administration coloniale a rapidement proposé plusieurs milliers d’hommes volontaires ou recrutés avec des méthodes proches de celles des siècles précédents hérités de la culture arabo-musulmane (certains auteurs marginaux, car tous ne s'accordent pas sur cet état de fait, comparent ces méthodes à des «rapts» comme au temps des traites négrières)<ref>Jean Lebrun, « Les soldats africains pendant la Grande Guerre », émission La Marche de l'Histoire, 14 février 2013</ref>, des stratégies d'évitement (envoi de malades, d'estropiés, certaines commissions de recrutement ayant jusqu'à 80% d'inaptes) puis des révoltes contre l’enrôlement ont éclaté loin des grandes villes d’Afrique, dont la première chez les Bambaras du Mali, près de Bamako, qui a duré environ six mois, du printemps à novembre 1915, annonçant d’autres révoltes plus importantes. Certaines sont très durement réprimées en juin 1916 par la France, qui fait tirer à l'artillerie sur une dizaine de villages « récalcitrants », tuant plusieurs milliers de civils<ref>Mission française d’inspection envoyée après la répression, étudiée et citée par l’historien Marc Michel.</ref>. Les administrateurs coloniaux fixent des quotas aux chefs de cantons qui répercutent auprès des chefs de villages ; comme du temps, en France métropolitaine, des milices communales (celles de la bataille de Bouvines) ou, quelques siècles plus tard, des milices provinciales (celles de la bataille de Denain). Une forme d'arbitraire préside aux désignations et, très souvent, la tendance naturelle dans les chefferies locales est de désigner les hommes pour des motifs variés. Le recrutement vient d'une petite partie du Sénégal, la majorité des troupes étant réquisitionnée dans la colonie du Haut-Sénégal et Niger et de la Haute-Volta, rejoignant par train la gare de Dakar, capitale fédérale de l'AOF. La Direction des transports maritimes les fait embarquer en bateau pour la France<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Comme de nombreuses mutineries plus tardives, ces révoltes ont été cachées pour ne pas apporter d'arguments supplémentaires à la propagande allemande, qui dénonçait sans cesse le comportement de la France en Afrique. La propagande allemande de l'époque décrivait les tirailleurs comme étant des « barbares » et « mercenaires » d’Afrique venus pour combattre sur les fronts européens, signe selon Hitler de la « pollution et de la négrification du pur sang français »<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Ce thème est repris en France par les « négrophobes » contre les « indigénophiles » mais ces « braves tirailleurs » sacrifient leur vie contre l'ennemi héréditaire, le boche, si bien que Blaise Diagne, Haut Commissaire du gouvernement pour le recrutement des troupes noires, essaye de convaincre les habitants de l'Afrique-Occidentale française (AOF) et de l'Afrique-Équatoriale française (AEF) de venir se battre en France tout en leur promettant la reconnaissance de l'égalité civique et l'abolition des discriminations institutionnelles, en échange de l'« impôt du sang »<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Le quotidien des tirailleurs sénégalais en France est décrit, notamment grâce à Lucie Cousturier. Peintre néo-impressionniste, elle est voisine à Fréjus d'un camp de tirailleurs. Elle les reçoit et leur enseigne le français. Elle se lie d'amitié avec plusieurs d'entre eux. Elle rend compte de leurs rencontres, de leurs conversations et de leur correspondance dans Des Inconnus chez moi, publié en 1920. Cette œuvre est adaptée à la scène par la Compagnie la Poursuite en 2014 à l'occasion du centenaire de la Première Guerre mondiale.

Certains administrateurs français (tel Joost Van Vollenhoven qui découvrent les ravages faits par ces recrutements<ref>Christian Roche, « L'opposition du gouverneur Van Vollenhoven au nouveau recrutement », Histoire de la Casamance. Conquête et résistance : 1850-1920, Karthala, Paris, Modèle:P..</ref>), ainsi que des colons, agents du commerce colonial, ont également freiné l’appel sous les drapeaux de jeunes Africains, estimant qu’on les privait ainsi d’une main d’œuvre jeune qui n’était pas à l’époque abondante en Afrique.

Blaise Diagne devient en 1917 commissaire général aux troupes noires avec rang de sous-secrétaire d'État aux colonies. Il mène avec succès des missions en AOF pour organiser le recrutement militaire en cette période de guerre. Entre février et août 1918, il sillonne l'Afrique de Dakar à Bamako et essaye de convaincre ses « compatriotes » qui étaient encore soumis au Code de l'Indigénat de venir se battre en France, tout en leur promettant des médailles militaires, une bonne solde, de la nourriture, un habillement neuf et surtout la citoyenneté française une fois la guerre finie. Les primes de recrutement sont fortement augmentées. Il réussit de la sorte à mobiliser Modèle:Nombre en AOF et 14 000 en AEF<ref>Les soldats des colonies dans la Première Guerre mondiale de Chantal Antier Renaud Éditions France Ouest en février 2008 Modèle:P. Modèle:ISBN</ref>. Il retrouvera d'ailleurs cette fonction de 1931 à 1932, dans le premier gouvernement de Pierre Laval.

Épouses et familles de tirailleurs

Modèle:Article détaillé C'est un thème peu traité par les historiens. Il a été abordé dans la « force noire », et des éléments se trouvent dans les archives coloniales, ainsi que dans la littérature ou par certains témoignages d'époque<ref name=Femmes>"Les femmes des Tirailleurs sénégalais, histoire et histoires", de Janos Riezz, in Régis Antoine (1993) ; Carrefour de cultures : mélanges offerts à Jacqueline Leiner Ed : Gunter Narr Verlag, Modèle:Nobr (voir Modèle:P. et suivantes)</ref>.

Plusieurs officiers ont suggéré dès le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle que les femmes de soldats indigènes puissent être admises à accompagner leurs maris. Le décret de 1857 fut modifié (en 1873) pour autoriser les femmes de tirailleurs à accompagner leurs maris dans les lieux de garnisons, ainsi que lors des campagnes militaires, médicales ou d'exploration, en dépit des difficultés organisationnelles que cela représentait. Modèle:Citation, écrivait G. Pasquier en 1912 cité dans Les femmes des Tirailleurs sénégalais, histoire et histoires, de Janos Riezz (1993)<ref name=Femmes/>.

Certains tirailleurs utilisaient leurs premiers salaires et la prime d'engagement pour faciliter leur intégration (Modèle:Unité pour un engagement de Modèle:Unité, et Modèle:Unité pour Modèle:Unité) pour «acheter» une femme (éventuellement autre que leur « épouse légale », c'est-à-dire sans paiement d'une dot, par exemple acquise (avec leurs enfants) comme « conquête de guerre » selon certains témoignages de voyageurs ou militaires) ou payer une dot variant à cette époque Modèle:Citation<ref name=Femmes/>.

Les tirailleurs au combat

Fichier:Fréjusembarquementmilitaires1915.jpg
Embarquement de tirailleurs sénégalais à Fréjus pour le front en 1915.
Fichier:Le fanion du 43e bataillon de tirailleurs sénégalais décoré de ka fourragère.jpg
Fanion du Modèle:43e de tirailleurs sénégalais portant l'inscription Douaumont 1916.
Fichier:ND - MATOT 74 - Campagne de 1914 - Les troupes sénégalaises à Reims défilant sous la Porte de Paris.JPG
Les Tirailleurs sénégalais défilant à Reims en 1914.
Fichier:Bundesarchiv Bild 146-2005-0169, Im Westen, farbige Kriegsgefangene aus Guinea (Afrika) Recolored.jpg
Tirailleurs en 1917 .
Fichier:Journée de l'Armée d'Afrique et des troupes coloniales.jpg
Journée de l'Armée d'Afrique et des troupes coloniales

Au cours de la guerre, les tirailleurs sénégalais se couvrent de gloire à la bataille d'Ypres, à Dixmude fin 1914, lors de la prise du Fort de Douaumont en octobre 1916. Ils participent à la bataille du Chemin des Dames en avril 1917 au cours de laquelle ils perdent plus de Modèle:Unité sur Modèle:Unité, soit le quart de leurs pertes totales au cours de la guerre<ref>Jean-Yves Le Naour, Dictionnaire de la Grande Guerre, Larousse, 2008, Modèle:P., 170</ref>, ainsi qu'à la bataille de Reims en 1918<ref>Marc Michel, Les Africains et la grande guerre : l'appel à l'Afrique, 1914-1918, Karthala, 2003,Modèle:P.</ref>. Les tirailleurs sont aussi engagés en mer Noire, en 1919, lors de l'intervention française dans la guerre civile russe contre les Bolcheviques.

Principe d'emploi des unités africaines

Modèle:Section à sourcer Contrairement à l'idée répétée de tirailleurs utilisés comme Modèle:Citation, engagés délibérément dans les assauts trop risqués pour l'infanterie européenne, les cas de régiments de tirailleurs sénégalais employés de la sorte au combat sont rarissimes.

Les taux de mortalité de la Grande Guerre sont à peu près les mêmes, que ce soit pour les Français originaires de métropole (17%), pour les Français originaires de l'Empire (16%), pour les autres enrôlés originaires d'Algérie, du Maroc ou de Tunisie (16%) comme pour l'ensemble des enrôlés originaires d'Afrique Noire (entre 15 et 18%)<ref>Faivre, M., 2006, "A la Mémoire des Combattants musulmans morts pour la France", La Voix du Combattant, Modèle:P.</ref>Modèle:Référence à confirmer.

Car la règle était la mixité des troupes. Dans un régiment d'infanterie coloniale (RIC), un bataillon d'Européens était remplacé par un bataillon d'Africains. Ainsi transformés, les RIC devenaient les RMIC (Régiments Mixtes d'Infanterie Coloniale)<ref>Ne pas confondre les RMIC (régiments "mixtes" d'infanterie coloniale) de la Grande Guerre avec les RMIC (régiments de marche d'infanterie coloniale) qui furent créés ultérieurement. Lors de la Seconde Guerre mondiale, la mixité s'effectua au niveau des divisions d'infanterie coloniale (DIC) [1] où la proportion fut inversée pour en raison des classes creuses de la Grande Guerre. Une DIC était constituée d'un régiment européen (RIC) pour deux régiments africains (RTS)</ref>, mêlant soldats européens et africains. Avec les reliquats des bataillons, d'autres RMIC furent mis sur pieds.

L'entre-deux-guerres

"La fin de la Première Guerre mondiale est marquée par une profonde réorganisation des Troupes Coloniales. La pénurie de main d'œuvre due aux pertes effroyables françaises subies pendant le premier conflit mondial (Modèle:Nombre et Modèle:Nombre), explique en partie cette situation. Le ralentissement marqué du recrutement des jeunes engagés est constaté. De plus les rigueurs budgétaires imposées par l'effort de reconstruction, et l'absence de menace de la part de l'Allemagne vaincue, ont raison d'une grande partie de l'infanterie française. Les Troupes Coloniales voient près de 80 % des régiments qui la composent dissous. Seuls subsistent en tant que régiments blancs, les 3e, 21e, [[23e régiment d'infanterie coloniale|Modèle:23e RIC]] en métropole, les 9e et [[11e régiment d'infanterie coloniale|Modèle:11e RIC]] en Indochine, et le [[16e régiment d'infanterie coloniale|Modèle:16e RIC]] en Chine. C'est ainsi que disparaît le Modèle:1er mai 1923 le Modèle:24e d'infanterie coloniale qui tenait garnison depuis sa création à Perpignan et qui s'était brillamment illustré pendant tout le conflit perdant plus de Modèle:Nombre et décrochant la croix de la Légion d'honneur.

Pour pallier cette carence il est alors décidé d'incorporer des soldats locaux (Sénégalais, Malgaches et Indochinois). En 1926, sous l'appellation générique de Tirailleurs Sénégalais, sont créés les 4e, 8e (Toulon), 12e (La Rochelle) et (Saintes), 14e (Mont-de-Marsan), 16e (Montauban, Cahors et Castelsarrasin), et [[24e régiment de tirailleurs sénégalais|Modèle:Nobr de tirailleurs sénégalais]] (RTS) (Perpignan et Sète). Le 42e à Pamiers et Modèle:52e à Carcassonne, ces deux derniers régiments deviennent les 42e et Modèle:52e de Mitrailleurs Malgaches et Indochinois et seront implantés dans des garnisons du sud de la France. Tout comme les unités Nord-Africaines, (Tirailleurs Algériens, Tunisiens, Marocains), les RTS s'avèrent plus économiques et plus dociles, que les unités blanches. C'est ainsi que Perpignan récupère un régiment colonial, le [[24e régiment de tirailleurs sénégalais|Modèle:24e de tirailleurs sénégalais]], régiment qui malgré sa nouvelle appellation et sa composition, hérite des traditions et du drapeau aux huit inscriptions de son prédécesseur. la plus grande partie de l'effectif hommes de troupe est désormais constituée par des soldats Africains, communément appelés «Tirailleurs sénégalais» ou soldats indigènes, tous originaires des diverses colonies de l'Afrique Occidentale Française (AOF). Les soldats «européens», en petit nombre, tiennent les emplois de spécialistes (transmissions, servant d'engins, secrétaires) et sont destinés, en principe, aux pelotons d'élèves-gradés, caporaux et sergents." Cf Soldats de la République. Editions l'Harmattan. 2010 Jean-François Mouragues

Seconde Guerre mondiale

La bataille de France (mai-juin 1940)

Fichier:Bundesarchiv Bild 183-L05109, Kriegsgefangene französische Kolonialsoldaten.jpg
Tirailleurs du Modèle:5e capturés par les Allemands en mai 1940.

Comme lors du précédent conflit, les troupes coloniales participent aux combats en France, en Libye et en Tunisie puis en Italie à nouveau en France et enfin en Allemagne d'abord dans l'Armée française proprement dite, puis dans les Forces françaises libres<ref>« Les Forces Françaises Libres étaient constituées pour moitié de troupes coloniales réunies dans des bataillons de tirailleurs sénégalais, en réalité constitués de tabors marocains, tirailleurs algériens et soldats africains. ». Brahim Senouci, Préface de Stéphane Hessel, Algérie, une mémoire à vif: Ou le caméléon albinos, L'Harmattan, 2008, page 84 books.google.fr</ref> puis dans l'Armée française de la Libération, fin 1942.

En 1940, sur 5 millions de mobilisés, l'armée française compte Modèle:Unité volontaires Africains, Malgaches et Maghrébins (Modèle:Unité et Malgaches, Modèle:Unité)<ref>http://www.histoire-immigration.fr/des-dossiers-thematiques-sur-l-histoire-de-l-immigration/1940-des-coloniaux-dans-l-armee-reguliere-et-dans-la-resistance</ref>. Sur le front de France, le Grand Quartier Général dispose ainsi à la veille de l’offensive allemande de huit divisions d’infanterie coloniale (DIC). Les Sénégalais y sont incorporés avec les fantassins des régiments d’infanterie coloniale (RIC) et avec les artilleurs des régiments d’artillerie coloniale (RAC). Les Modèle:4e, Modèle:8e, Modèle:12e, Modèle:14e, Modèle:16e, Modèle:24e, Modèle:25e et Modèle:26e RTS sont engagés sur le front. Des éléments d’autres corps sont répartis au sein de régiments composés de bataillons et compagnies mixtes, les Modèle:5e, Modèle:6e, Modèle:27e, Modèle:28e, Modèle:33e, Modèle:44e, Modèle:53e et Modèle:57e d’infanterie coloniale mixte sénégalais (RICMS). La plupart de ces régiments participent aux opérations au sein des divisions coloniales puis, après leur anéantissement au cours des combats de mai-juin 1940, les rescapés sont rattachés à d’autres unités.

Durant la bataille de France (10 mai au Modèle:Date-), les troupes coloniales furent, comme durant la grande guerre, peu nombreuses à participer directement aux combats, sauf dans les Ardennes<ref>13 mai 1940, trois jours après les premiers bombardements allemands, le commandement français réalise que l'offensive perce à Sedan, là où l'on s'y attendait le moins. En effet, dans l'après-midi de cette terrible journée, couvert par une intense préparation aérienne, l'infanterie allemande franchit la Meuse dans le secteur de Sedan, sur le front de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIe{{#if:|  }} }} armée du général Huntziger. Les jours suivants, aux alentours de Dinant-Givet Revin-Monthermé, d'autres franchissements ont lieu pendant que des éléments blindés prenaient position sur la rive gauche. Pressé de toutes parts, le commandement tente d'établir un barrage qu'il confie à une troupe considérée comme sûre : l'infanterie coloniale. Sur un front de Modèle:Unité, la Modèle:1re et la Modèle:6e face à toute la puissance mécanique allemande. Modèle:Nombre dont Modèle:Nombre de l'AOF : des soldats noirs. Nancy Lawler, Soldats d'infortune - Les tirailleurs ivoiriens de la Deuxième guerre mondiale, L'Harmattan, 1996, page 9 books.google.fr</ref>, sur la Somme, au nord de Lyon et près de Chartres. L'effondrement des armées françaises a été si rapide que l'état-major général n'a pas eu le temps de rappeler massivement sur le front métropolitain, les troupes de l'Armée d'Afrique.

Cependant, quand elles furent mises en premières lignes, les troupes coloniales durent livrer immédiatement combat : le Modèle:26e, de la Modèle:8e (le dernier formé au camp de Souges) en constitue une dramatique illustration. Appelé dans la région de Rambouillet pour couvrir l'armée de Paris en route vers la Loire, il livra de furieux combats les 16 et Modèle:Nobr entre Chartres et Maintenon (Feucherolles, hameau de Néron, Bouglainval, Chartainvilliers). Tirailleurs et officiers furent décimés en particulier par le Modèle:1er de cavalerie du général Kurt Feldt (selon archives de l'Armée de terre du fort de Vincennes : Modèle:Nobr sur 84 et 2046 sur 3017 tirailleurs sont portés disparus fin juin 1940). Jean Moulin, préfet de Chartres défend leur mémoire face aux propos racistes des autorités allemandes sur « La honte Noire »<ref>Après la Première Guerre mondiale, les Allemands organisent une campagne de propagande internationale contre la présence de troupes coloniales françaises dans leur pays : c'est la "honte noire". Elle repose sur des accusations de viols systématiques des femmes blanches par les soldats africains en Rhénanie occupée. Ces attaques visent à convaincre l'opinion publique internationale - notamment nord-américaine sensible à la question noire - et les gouvernements étrangers que la France est une ennemie de la Modèle:Lang et de la civilisation européenne. Haineux et militaristes, les Français mépriseraient les Allemands au point de les faire "garder" par des Noirs, et désireraient abâtardir leur race par le mélange des sangs et la contamination syphilitique ! Cette propagande a une postérité : pour expliciter sa conception de la pureté raciale, Hitler utilise la " honte noire " dans Modèle:Lang. En France, Jean Moulin, préfet d'Eure-et-Loir, accomplit en 1940 son premier acte de résistance en protégeant de la haine nazie les soldats coloniaux prisonniers, assassinés par milliers par les vainqueurs. Mais à l'automne 1944, l'armée française procède à son tour à un vaste " blanchiment " de ses effectifs en écartant les soldats coloniaux au profit de jeunes métropolitains : il faut occuper l'Allemagne avec une armée blanche. Jean-Yves Le Naour, La honte noire. L'Allemagne et les troupes coloniales françaises, 1914-1945, Essai Hachette, 2004 books.google.fr</ref>. Les survivants du Modèle:26e RTS poursuivent les combats, sous les ordres du colonel Perretier, sur la Loire jusqu'à fin juin 1940, c'est-à-dire bien après l'armistice.

En 1940, les Allemands détruisent Le Monument aux Héros de l'Armée Noire<ref>« Ce monument, ainsi que celui élevé en 1932 à la mémoire du général Mangin à Paris, sont détruits par les Allemands en 1940, en même temps que le monument Aux Héros de l'Armée Noire érigé à Reims en 1924 », Charles Lieutenant-Colonel Mangin, La force noire, L'Harmattan, 2011 books.google.fr</ref>, que la ville de Reims avait construit en 1924 pour rendre hommage aux soldats noirs de la Première Guerre mondiale. Un nouveau monument fut inauguré le Modèle:Date-. Une plaque indique simplement : Modèle:Citation et démontent la statue du général Mangin à Paris.

Les tirailleurs sénégalais se voient décerner plusieurs décorations et citations tant individuelles que collectives, tels le Modèle:1er du Modèle:24e RTS, la Modèle:3e du Modèle:25e RTS, le Modèle:1er du Modèle:6e RICMS, les Modèle:33e, Modèle:53e et Modèle:57e RICMS qui sont cités à l’ordre de l’armée. Le drapeau du Modèle:53e RICMS reçoit en outre l’inscription « Airaines 1940 » ; ce fait est suffisamment exceptionnel pour être mentionné, les inscriptions attribuées au titre de la campagne de 1940 étant peu nombreuses.

Pertes

Selon le ministère de la Défense, le nombre total des tirailleurs sénégalais mobilisés au Modèle:1er avril 1940 est estimé à 179 000, dont Modèle:Nombre dans les combats en métropole. Près de 17 000 sont tués, disparus ou blessés au combat en 1940<ref>Collection « Mémoire et Citoyenneté » Modèle:N° LES TIRAILLEURS SÉNÉGALAIS DANS LA CAMPAGNE DE FRANCE 10 mai - 25 juin 1940, Ministère de la défense</ref>.

Massacres par l'armée allemande

Selon l'historien américain Raffael Scheck, qui a enquêté dans les archives militaires françaises<ref>Diop PM (2011)Guide des archives du Sénégal colonial, Éditions L'Harmattan.</ref> et allemandes, près de Modèle:Unité sénégalais (terme désignant plus largement l'ensemble des soldats indigènes venus d'Afrique subsaharienne) auraient été exécutés par la Wehrmacht en mai-juin 1940, crime de guerre perpétré non pas par des SS, mais par l'armée régulière allemande<ref>« mai-juin 1940 : s'engouffrant dans la percée réalisée par ses divisions blindées, l'armée allemande déferle sur la France. Ce Blitzkrieg fulgurant a fait l'objet de nombreux ouvrages d'histoire militaire, qui ont souligné dans l'ensemble le comportement correct des troupes allemandes à l'égard des populations civiles et des prisonniers de guerre. C'est oublier pourtant le sort des dizaines de milliers de soldats venus d'Afrique noire pour défendre la métropole contre les armées du Reich. Ils furent des milliers - 1 500 au moins, 3 000 sans doute - à être victimes de massacres, qu'ils aient été fusillés en groupe ou abattus isolément. Et cela sans compter le traitement discriminatoire et souvent brutal qui leur fut infligé dès leur capture. » Raffael Scheck, Une saison noire. Les massacres de tirailleurs sénégalais (mai-juin 1940), Paris, Tallandier, 2007 books.google.fr</ref>.

Pour l'historien Julien Fargettas, les massacres des troupes africaines par les troupes allemandes commencent en mai 1940 dans la Somme. Ces massacres n'ont pas été programmés par un ordre précis mais ont été le résultat de décisions individuelles « que la hiérarchie militaire allemande n'a en même temps pas cherché à juguler. » Cette haine des Allemands envers les Noirs remonte à la Première Guerre mondiale et à l'occupation de la Ruhr où une propagande raciste accusant les soldats africains de viols et d'enlèvements, la honte noire. Celle-ci est utilisée par les nazis. Il y a aussi le fait que « ce sont souvent des troupes qui résistent et qui combattent bien. Les Allemands subissent des pertes et une colère s'ajoute à tous les ressentiments emmagasinés ». Les tirailleurs sont victimes d'exactions à Monthermé, Airaines, Dromesnil, Erquinvillers, Cressonsacq, Sillé-le-Guillaume, bois d'Eraine et culminent à Chasselay où une quarantaine d'hommes sont massacrés par des panzers après avoir été séparés des prisonniers blancs. Parfois des soldats français ont été exécutés ou blessés pour avoir tenté de s'interposer. À Chasselay, pour avoir protesté, le capitaine Gouzy reçoit une balle dans la jambe<ref>Seconde Guerre mondiale : quand l'armée allemande massacrait des tirailleurs sénégalais, France24, 19/6/2020</ref>.

Le tata sénégalais de Chasselay<ref>Tata Sénégalais de Chasselay, par Jean Poncet, directeur du service départemental de l'office des Anciens Combattants et Victimes de guerre du Rhône, Plaquette réalisée par le Conseil Général du Rhône, A. Dore-Audibert, Une décolonisation pacifique, chroniques pour l'histoire books.google.fr</ref> dans le Rhône, où ont été regroupés les corps de Modèle:Nobr, rappelle ce massacre<ref>M. Fargettas constate qu'à part la réalisation du Tata sénégalais de Chasselay, hommage rendu aux Tirailleurs par le village, il ne reste pas grand-chose pour la Mémoire des Tirailleurs africains (…), Moulaye Aidara, L'histoire oubliée des Tirailleurs sénégalais de la Seconde Guerre mondiale, IEP Aix-Marseille et UMR 5609 ESID CNRS (Montpellier III), DEA histoire militaire, sécurité et défense 2000 books.google.fr</ref>. Évelyne Berruezo et Patrice Robin ont fait le premier documentaire scientifique sur le tata en 1992. Il est intitulé Le Tata<ref>http://www.cnc-rca.fr/Pages/Page.aspx?view=ConsOeuvreCar</ref>.

Modèle:Nombre de guerre

Fichier:Frankreich Gefangene Tirailleurs 1940 01 (RaBoe).jpg
Prisonniers en 1940.

Fin 1940, environ Modèle:Nombre « indigènes » sont détenus dans 22 Frontstalags implatés en zone zone occupée. Ils proviennent pour la plupart des divisions nord-africaines engagées dans la bataille de mai-juin 1940, mais on estime dans cet ensemble de Modèle:Unité le nombre de prisonniers africains. D’abord détenus avec tous les prisonniers capturés après la débâcle, ils ne tardèrent pas à en être séparés, les Allemands ayant décidé de transférer outre-Rhin les prisonniers français de souche européenne. Leur nombre ne cessa de décroître pour n’être au moment de la Libération que quelque 40 000. Une partie fut libérée par les Allemands après accord avec le gouvernement de Vichy. Il y eut aussi de nombreuses évasions vers les maquis de Dordogne ou du Vercors. Les conditions précaires de détention, la malnutrition, l'hygiène, les séquelles des blessures feront que la mortalité dans les camps ne sera pas négligeable, les cas de tuberculose intéresseront les médecins allemands. Ceci étant, la plupart des malades seront restitués aux autorités de Vichy, et jusqu'en 1942 évacués sur l'Afrique du Nord.

Le débarquement en Provence et la libération de la France

En 1944, près de Modèle:Nombre, tirailleurs, spahis et Européens d'Afrique, originaires de Modèle:Nobr du Maghreb et d'Afrique noire intégrés alors à l'Empire français, Modèle:Ref nec et aux combats de la Campagne d'Italie, notamment à la bataille de Monte Cassino et à la prise de l'île d'Elbe, ont débarqué sur les côtes de Provence et ont été engagés dans la libération de la France. Ils étaient placés sous le commandement du général de Lattre de Tassigny, chef de l'Armée d'Afrique, devenue l'armée B, puis la Modèle:1re française. La contribution des tirailleurs sénégalais pour ce qui concerne la campagne d'Italie s'élève à cinq bataillons (BM4, BM5, BM11, BM21, BM24 et Modèle:1er RAC soit moins de Modèle:Nombre). En revanche pour ce qui concerne le débarquement de Provence, bien que les troupes d'Afrique du Nord représentent 60% des effectifs débarqués, les troupes africaines qui contribuent à la Libération du territoire lors du débarquement de Provence voient leurs effectifs portés à Modèle:Nombre (BM4, BM5, BM11, BM21, BM24, Modèle:4e RTS, Modèle:6e RTS, Modèle:13e RTS, trois régiments d'artillerie, et un groupe de DCA).

Après le débarquement de Provence, les soldats noirs ont été volontairement retirés des troupes françaises à la suite d'une demande du chef d'état major américain, Walter B. Smith, qui voulait une séparation identique à celle pratiquée dans les régiments de G.I., où les Noirs ne combattaient pas aux côtés des Blancs, jusqu'aux derniers moments de la guerre<ref>Mike Thomson, Paris liberation made 'whites only', Document, BBC Radio 4, lire en ligne.</ref>. Cantonnés à Toulon, puis renvoyés dans leurs familles, les soldats noirs ont été remplacés par des recrues blanches issues de la Résistance. Il n'était pas question de les voir marcher vers Berlin, et de réitérer les erreurs des années 1920 où la présence de troupes noires en Allemagne avait exacerbé et développé un sentiment de racisme si puissant qu'il trouva un écho lors des massacres de juin 1940.

Durant l'automne 1944, sur ordre du général de Gaulle, les quelque Modèle:Unité sénégalais des [[9e division d'infanterie coloniale|Modèle:9e DIC]] et [[1re division française libre|Modèle:1re DMI]] sont remplacés par des FFI au sein de la [[1re armée (France, 1944-1945)|Modèle:1re française]] lors d'une opération dite de «blanchiment»<ref>Modèle:Citation, Gilles Aubagnac, Le retrait des troupes noires de la Modèle:1re Armée, dans la Revue historique des armées, Modèle:N°, 1993, Modèle:P.</ref>.Là encore ce sont des considérations et des pressions politiques qui l'emportent. Les Britanniques mais surtout les Américains refusent de continuer à financer la division coloniale en France et celle en cours d'instruction en Afrique du Nord. De même la Brigade d'Extrême Orient, initialement prévue pour combattre en Birmanie, formée et instruite au combat de jungle à Madagascar depuis 1943 (trois bataillons d'infanterie renforcé du Modèle:41e RAC) ne pourra rejoindre l'Extrême Orient, les Américains refusant de voir la France reprendre pied dans cette partie de leur "empire colonial". Les tirailleurs seront licenciés et renvoyés chez eux. La Brigade d'Extrême Orient partira avec son effectif européen en décembre 1945.

Le massacre de Thiaroye

Fichier:Thiaroye Mural DSCN1029.jpg
Fresque murale à Dakar commémorant le massacre de Thiaroye en 1944

Modèle:Article détaillé En novembre 1944, Modèle:Nombre sénégalais originaires de différents pays de l'Afrique-Occidentale française sont regroupés dans un camp de transit à une quinzaine de kilomètres du centre de Dakar. Ils se sont battus lors de l'offensive allemande de mai-juin 1940 et la plupart sont restés prisonniers des Allemands en France, employés comme travailleurs forcés dans des fermes ou des usines d'armement. Faisant partie des premiers prisonniers libérés, ils sont rapidement démobilisés mais sans que cela règle le problème de leurs indemnités et pensions. Dans le camp, une manifestation est organisée et le général Dagnan est chahuté. Celui-ci, en accord avec son supérieur le général Yves de Boisboissel<ref>Armelle Mabon, Les prisonniers de guerre "indigènes" Visages oubliés de la France occupée, La Découverte, 2010 lire en ligne</ref>, décide de faire une démonstration de force<ref>Considérant le détachement en état de rébellion, le général Dagnan, avec l’accord du général de Boisboissel, a alors décidé de faire une démonstration de force le Modèle:1er décembre 1944, Armelle Mabon, historienne, maître de conférences à l'université de Bretagne-Sud, Sénégal : le camp de Thiaroye, part d’ombre de notre histoire, Libération, 25 décembre 2012 lire en ligne</ref> et envoie des gendarmes, renforcés de détachements de soldats indigènes issus des 1er et [[7e régiment de tirailleurs sénégalais|Modèle:7e de tirailleurs sénégalais]] et du [[6e régiment d'artillerie de marine|Modèle:6e d’artillerie coloniale]] et de quelques blindés. Après deux heures et demie de discussion, l’ordre d’ouvrir le feu est donné, ce qui fait soixante-dix tués et autant de blessés graves, plus des centaines de blessés légers. Immédiatement, trois cents ex-tirailleurs sont extraits du camp pour être envoyés à Bamako. Trente-quatre survivants, considérés comme meneurs, sont condamnés à des peines de un an à dix ans de prison. Ils ont une amende de 100 francs de l'époque et perdent leurs droits à l'indemnité de démobilisation. Ils sont graciés en juin 1947, lors de la venue à Dakar de Vincent Auriol, président de la République, mais sans recouvrer leurs droits à leur retraite militaire<ref>Julien Fargettas, Les tirailleurs sénégalais - Les soldats noirs entre légendes et réalités, 1939-1945, Taillandier, coll. Histoires d'aujourd'hui, 2012.</ref>.

En août 2004, à l'occasion du soixantième anniversaire du débarquement de Provence, la journée du 23 août est déclarée Journée du tirailleur sénégalais par le président du Sénégal Abdoulaye Wade (lui-même fils de tirailleur), qui invite les autres États d’Afrique d’où étaient originaires les tirailleurs et un représentant de l'État français, Pierre-André Wiltzer. Le massacre de Thiaroye y est commémoré. En septembre 2004, le gouvernement sénégalais institue par décret cette journée en journée commémorative annuelle<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

La révolte de Cayenne

Le 24 et le 25 février 1946, un événement surnommé « la révolte des tirailleurs sénégalais » se produit à Cayenne, lorsqu'une troupe de tirailleurs sénégalais, astreinte à des tâches ingrates, devient rapidement l'objet de moqueries de la part des Créoles guyanais. À la suite d'une altercation, certains tirailleurs se révoltent et sèment la terreur dans la capitale guyanaise. Le bilan est de sept morts<ref>Rodolphe Alexandre Une révolte à Cayenne.</ref>. À l'origine, ce détachement était positionné en Guyane depuis septembre 1928 pour renforcer les effectifs de la gendarmerie locale.

Après la Seconde Guerre mondiale

Guerres de la décolonisation

Modèle:Article détaillé Des tirailleurs interviennent comme force de l'Empire colonial français lors des guerres d'indépendance<ref>Modèle:Lien web.</ref>, particulièrement en Indochine (1945-1954), à Madagascar (1947) et en Algérie (1954-1962)<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En Indochine, ils furent Modèle:Nombre africains à avoir combattu au sein du CEFEO (Corps Expéditionnaire Français d'Extrême-Orient) dans des conditions parfois éprouvantes du fait de l'humidité et du froid. L'effectif des tirailleurs sénégalais représenteront 15% des forces françaises engagées de 1947 à 1956. En 1946, l’état-major doutait de la loyauté de ces soldats dans une guerre coloniale. Craintes qui s'avèreront infondées, le taux de désertion sera l'un des plus faibles parmi les forces engagées. Les premiers tirailleurs sénégalais débarqueront en Indochine en 1947, ils viendront "noircir" les unités débarquées depuis fin 1945 très éprouvées par les combats de guérilla (BM/2 RIC, Modèle:6e RIC et Modèle:22e RIC). Le seul régiment de tirailleurs sénégalais formé en France métropolitaine sera le Modèle:24e RTS en 1947. Formé pour l'Indochine, il débarquera en décembre 1949. Suivront les Modèle:26e, Modèle:27e, Modèle:28e, Modèle:29e, Modèle:30e Modèle:31e et Modèle:31e BMTS en 1950, les BM13 RTS, BM1/AOF, BM2 ACF, BM3/ AOF GAC/AOF.

Ces bataillons seront employés à la garde des postes de la ligne de Lattre dans le delta du Fleuve Rouge. Guerre d'usure sans engagements majeurs. La Legion, les parachutistes les commandos sont les unités d'élite.Toutefois lorsqu'ils sont engagés, les tirailleurs sénégalais se comportent avec bravoure à Vinh Yen en 1950, Mao Khe 1951, Sontay 1951, Yen Vi 1953, Dien Bien Phu 1953/1954, Centre Annam 1954.

Les accords de Genève signés en 1954,marquent la fin de la guerre d'Indochine, bien que l'état de guerre soit maintenu jusqu'en mai 1955. Le 8 mai 1955 les derniers soldats africains, légionnaires et algériens quittent le Tonkin. sur le Pasteur. Il reste quelques Modèle:Nombre dans la région de Saigon. Les dernières unités africaines embarquent en 1956 pour terminer leur temps de service en Algérie où des troubles ont éclatés. Modèle:Nombre y servent le plus souvent dans des unités mixtes européens-africains y compris dans les parachutistes. Ils représenteront 5% des forces françaises engagées dans ce que l'on appellera plus tard la guerre d'Algerie<ref>Modèle:Article.</ref>. Les soldats africains faisaient l'objet d'une campagne de propagande de l'armée algérienne qui visait à semer le doute chez eux<ref name="ginio">Modèle:Ouvrage.</ref>. À travers des pamphlets et des messages radiophoniques, l’ALN mettait en avant leur statut de sujets colonisés et leurs souffrances, leur sort incertain une fois démobilisés, dans un système colonial qui les dominait.

Suppression des régiments

Les régiments de tirailleurs sénégalais sont transformés en régiments d’infanterie de marine en 1958 avant d’être définitivement supprimés entre 1960 et 1962<ref>Histoire du Sénégal : Les tirailleurs sénégalais</ref>1965 pour les derniers soldats sous contrat. EN 1966 une manifestation de soldats guinéens en uniforme devant le palais de l'Élysée eut lieu, ces soldats voulaient rester français. Dernière manifestement de leur attachement à la France.

Gel des pensions versées aux anciens tirailleurs

Modèle:Article détaillé

En plusieurs phases, la France a adopté après les indépendances de ses colonies un dispositif dit de «cristallisation», c’est-à-dire du gel de la dette contractée par l'Empire français et qui échoit à la seule métropole, par blocage de la valeur des points de pension à la valeur atteinte lors de l'accession à l'indépendance des pays, dont les anciens tirailleurs étaient ressortissants<ref>Voir le site du Sénat français</ref>. Il concerne les Vietnamiens et Cambodgiens dès 1958 (article 170 de l’ordonnance du 30 décembre 1958 portant loi de finances pour 1959) puis les Tunisiens et Marocains en 1959 (article 71 de la loi de finances pour 1960 du Modèle:Date)<ref name="Pleindroit">Modèle:Lien web</ref>.

Les ressortissants du Sénégal, du Gabon, du Tchad et de Centrafrique sont concernés par la loi du Modèle:Date- sur la base d’une jurisprudence du Conseil d’État qui estimait que la loi de cristallisation de 1959 n’était applicable qu’aux nationaux des États « ayant appartenu » (et non appartenant) à l’Union ou à la Communauté française, qualité qu’ils ont conservée avec la Constitution de 1958 (CE Sect., 15 février 1974, Dame Veuve Tamba Samoura, Rec. Modèle:P.)<ref name="Pleindroit"/>. Après l’adoption de l’article 63 de la loi de 1974, le Conseil d’État a « neutralisé » la cristallisation à leur égard en l’absence de publication au Journal officiel des décrets de revalorisation (v. CE 7 juillet 1981, ministre du Budget c/Cissé, n° 39835), ce qui conduire à l’adoption d’une seconde loi (article 22 de la loi de finances rectificative du 31 décembre 1981), fixant rétroactivement au Modèle:Date l’entrée en vigueur de l’article 14 de la loi du 21 décembre 1979, pour leur appliquer la cristallisation (CE, 31 mai 1985, Modèle:Mme Tine Khady née Dieng)<ref name="Pleindroit"/>.

Après presque cinquante ans de contentieux, notamment l’arrêt Diop du Conseil d'État du Modèle:Date, et après la sortie du film Indigènes évoquant le rôle des troupes nord-africaines en Europe en 1943-1945, le Parlement français a finalement voté le Modèle:Date la revalorisation des pensions des soldats des ex-colonies dans le cadre du budget 2007 des anciens combattants. « Modèle:Unité combattants coloniaux de 23 nationalités devraient en bénéficier », s’ils se manifestent.

En janvier 2023, la France accepte de payer les pensions de minimum vieillesse aux derniers tirailleurs, environ une quarantaine tous âgés de plus de 90 ans, décidant de vivre à temps complet dans leur pays d'origine<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

2023 : Aide exceptionnelle attribuée pour le retour au Sénégal d'une dizaine de tirailleurs

Début mars 2023, le secrétariat aux anciens combattants annonce le déblocage d'une aide exceptionnelle pour favoriser le retour au Sénégal d'une dizaine de tirailleurs âgés de 85 à 95 ans<ref>Modèle:Lien web</ref>. Cette aide financera, à partir d'avril 2023, le voyage retour, le déménagement et la réinstallation des tirailleurs désireux de terminer leurs jours auprès de leurs proches au Sénégal<ref>Modèle:Article</ref>.

Le tirailleur dans l'imaginaire métropolitain

Fichier:Banania.jpg
Banania : version 1936.

Dans la terminologie militaire, le nom de tirailleur possède une acception précise ; il n'a rien de péjoratif ni de méprisant : il désigne un « combattant qui progresse en ordre dispersé en tirant à plusieurs reprises, avec persistance. » Des formations prestigieuses de Gardes Impériales, française, allemande et russe comprenaient des unités de Tirailleurs<ref>« Nos anciens avaient trop le sens de l'honneur et le respect de la personne humaine pour donner un nom méprisant à nos soldats africains », Maurice Rives et Robert Dietrich, Héros méconnus, 1914-1918 1939-1945, Frères d'armes, 1993, Modèle:P..</ref>. Le tirailleur sénégalais porte des stéréotypes racistes, caricature du Noir de l'époque (sourire niais, ami des enfants, donc grand enfant et incapable de s'exprimer correctement dans une langue française qu'il se doit pourtant de manier) et symbole du colonialisme (dans ce sens, certainsModèle:Qui mettent en avant l'exemple de « L'ami Y'a bon ».

Le tirailleur sénégalais a parfois symbolisé la diversité culturelle et l'étendue de l'Empire colonial français. C'est ainsi que la marque Banania, dont le personnage emblématique avait d'abord été une belle Antillaise entourée de bananes, modifie son image en 1915, dans le contexte de la Première Guerre mondiale et porte son choix sur le tirailleur sénégalais<ref>Jean Watin-Augouard, Petites histoires de marques, Éditions d'Organisation- TM Ride, 2003, Modèle:P.</ref> dont plusieurs versions ont suivi, plus ou moins stylisées. En fait, l'expression « y'a bon » est caractéristique du « français-tiraillou »<ref>Le français et les langues historiques de la France, par Hervé Abalain.</ref>, langue pratiquée par la plupart des tirailleurs africains, qui non francophones à l'origine, associent les quelques mots de français qu'ils ont appris pour les nécessités du service et du combat avec la syntaxe et les tournures idiomatiques des langues vernaculaires pratiquées en Afrique de l'Ouest.

Décorations

Drapeaux

  • Drapeaux décorés de la Légion d'honneur<ref>La Légion d'Honneur, site france-phaleristique.com</ref>.
    • [[1er régiment de tirailleurs sénégalais|Modèle:1er de tirailleurs sénégalais]] (27/02/1913)<ref>La Légion d'Honneur a été décernée le 14 juillet 1913 au Drapeau du Modèle:1er Régiment de Tirailleurs Sénégalais pour reconnaître et récompenser les services rendus par les Sénégalais pendant la période d'expansion coloniale succédant à la guerre de 1870-1871</ref>

Première Guerre mondiale

Fichier:I Was There with the Yanks on the Western Front, 056h.jpg
Tirailleurs Sénégalais en 1917, aquarelle du peintre américain Cyrus Leroy Baldridge, qui était à l'époque sur le front.
  • 36 citations collectives à l'ordre de l'armée sont décernées aux bataillons de tirailleurs sénégalais. Sur un total de Modèle:Nobr combattants constitués, outre le Modèle:43e<ref>Décision n° 150F du 21 mars 1919. À la dissolution du Modèle:43e BTS, le ministre de la Guerre confère la croix de guerre et la fourragère gagnées par cette unité au [[1er régiment de tirailleurs sénégalais|Modèle:1er de tirailleurs sénégalais]], ancêtre de tous les bataillons de Sénégalais</ref>, qui obtient la fourragère aux couleurs de la médaille militaire pour ses 4 citations à l’ordre de l’armée, 8 bataillons ont obtenu la fourragère aux couleurs de la croix de guerre 1914-1918 (2-3 citations)<ref>Les troupes coloniales dans la Grande Guerre, Antoine Champeaux</ref>. La fourragère récompense les unités citées aux moins deux fois à l'ordre de l'armée.
  • Fourragère aux couleurs du ruban de la Médaille militaire (4-5 citations à l'ordre de l'Armée)
    • [[43e bataillon de tirailleurs sénégalais|Modèle:43e de tirailleurs sénégalais]] (après sa dissolution ses 4 citations sont conférées au [[1er régiment de tirailleurs sénégalais|Modèle:1er de tirailleurs sénégalais]])<ref>Ordre Général Modèle:Numéro avec majuscule du Général Commandant Supérieur des Troupes du Groupe de l'A. O. F., du 10 juin 1919. Le Modèle:43e Bataillon de tirailleurs sénégalais, titulaire de quatre citations à l’ordre de l’armée, se voit attribuer la fourragère aux couleurs du ruban de la Médaille militaire. Formation constituée pour le conflit, le bataillon est dissous le mois suivant. Sa Croix de Guerre 1914-1918 avec quatre palmes et sa fourragère sont alors transmises au Modèle:1er Régiment de tirailleurs sénégalais.</ref>
  • Fourragère aux couleurs du ruban de la Croix de guerre (2-3 citations à l'ordre de l'Armée)
    • [[27e bataillon de tirailleurs sénégalais|Modèle:27e de tirailleurs sénégalais]]
    • [[36e bataillon de tirailleurs sénégalais|Modèle:36e de tirailleurs sénégalais]]
    • [[53e bataillon de tirailleurs sénégalais|Modèle:53e de tirailleurs sénégalais]]
    • [[61e bataillon de tirailleurs sénégalais|Modèle:61e de tirailleurs sénégalais]]
    • [[62e bataillon de tirailleurs sénégalais|Modèle:62e de tirailleurs sénégalais]]
    • [[64e bataillon de tirailleurs sénégalais|Modèle:64e de tirailleurs sénégalais]]
    • [[68e bataillon de tirailleurs sénégalais|Modèle:68e de tirailleurs sénégalais]]
    • [[69e bataillon de tirailleurs sénégalais|Modèle:69e de tirailleurs sénégalais]]

Citations militaires

Modèle:Début citation Les Troupes Sénégalaises ont participé d'une façon particulièrement brillante aux opérations de la Grande Guerre. En plus des Sénégalais qui servaient sous nos Drapeaux au 2 août 1914, il n'a pas été recruté, de 1914 à 1918, moins de cent quatre-vingt mille militaires indigènes dans l'Ouest Africain, sur lesquels environ cent trente-cinq mille ont été transportés dans la Métropole. Nombreux sont les Bataillons Sénégalais qui ont été l'objet de citations collectives. Certains de ces Bataillons ont été supprimés. Il importe que le souvenir des hauts faits d'armes accomplis par nos Sujets Africains soit perpétué de façon concrète. […] le Drapeau du Modèle:1er Régiment de Tirailleurs Sénégalais pourrait porter la Croix de Guerre avec quatre palmes et la Fourragère aux couleurs du ruban de la Médaille Militaire, distinctions conférées au Modèle:43e Bataillon de Tirailleurs Sénégalais, unité indigène à laquelle ont été attribuées les plus hautes récompenses. La Légion d'Honneur a été décernée le 14 juillet 1913 au Drapeau du Modèle:1er Régiment de Tirailleurs Sénégalais pour reconnaître et récompenser les services rendus par les Sénégalais pendant la période d'expansion coloniale succédant à la guerre de 1870-1871. La Croix de Guerre et la Fourragère viendront reconnaître et récompenser les Troupes Sénégalaises pendant la guerre actuelle. Elles symboliseront le loyalisme et le courage de nos Sujets Africains.Modèle:Fin citation

Modèle:Début citation Le 24 octobre 1916, renforcé du Modèle:43e bataillon sénégalais et de deux compagnies de Somalis, le [RICM] enlevé d’un admirable élan les premières tranchées allemandes ; a progressé ensuite sous l’énergique commandement du colonel Régnier, brisant successivement la résistance de l’ennemi sur une profondeur de deux kilomètres. A inscrit une page glorieuse à son histoire en s’emparant d’un élan irrésistible du fort de Douaumont, et conservant sa conquête malgré les contre-attaques répétées de l’ennemi.Modèle:Fin citation

Seconde Guerre mondiale

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, un régiment et deux bataillons ont obtenu la fourragère aux couleurs de la croix de guerre 1939-1945 (2-Modèle:Nobr). Le Bataillon de marche n° 2 fut la première unité de l'Armée de terre française à recevoir la croix de l'ordre de la Libération le Modèle:Date-.

Citations à l'ordre de l'armée des unités composées de tirailleurs sénégalais

Modèle:Boîte déroulante/début

Citation des divisions

Modèle:Début citationGrande unité d'élite qui, sous le commandement du général Roucaud, engagée dès le Modèle:Date-, a été sans cesse à la bataille jusqu'au 23 juin. Faisant initialement partie d'un groupement chargé d'arrêter les forces blindées allemandes qui avaient passé la Meuse à Sedan, a non seulement contribué à stabiliser une situation très dangereuse, mais a contre-attaqué, détruisant des chars allemands et progressant de plusieurs kilomètres. Menant ensuite une bataille défensive, a maintenu toutes ses positions malgré les assauts répétés d'un ennemi fortement pourvu d'aviation et d'engins blindés et, en particulier les 9 et 10 juin, a, dans une contre-attaque, rejeté son adversaire en faisant 300 prisonniers au moment même où elle recevait l'ordre de repli. Transportée à l'aile gauche du Corps d'armée colonial, a, après de durs combats à l'ouest de Bar-le-Duc, participé à la manœuvre en retraite de ce Corps d'armée luttant pendant plusieurs jours dans les conditions les plus difficiles contre un adversaire très supérieur en nombre, notamment sur la Meuse au sud de Neufchâteau, et a conservé jusqu'au bout l'esprit combatif et de sacrifice qui fait l'orgueil et l'honneur des Troupes colonialesModèle:Fin citation

Modèle:Début citationMagnifique division dont la brillante conduite et l'esprit combatif n'ont cessé de s'affirmer durant toute la campagne. Après s'être fait remarquer dès septembre 1939 dans la forêt de Warndt, puis en décembre 1939 et en janvier 1940 dans le secteur de Rohrbach, s'est ensuite particulièrement distinguée au cours des durs et coûteux combats de mai et juin 1940. Du 14 au 25 mai, sous les ordres du général Carles, chargée de la défense de la forêt de Sommauthe dont le flanc ouest a été découvert à partir du 23 mai, a maintenu ses positions malgré d'impressionnants bombardements aériens, malgré de très violents tirs d'artillerie et malgré de continuelles attaques d'infanterie massives et brutales de jour et procédant par infiltration pendant la nuit. A constamment repris par des contre-attaques le terrain occupé par l'ennemi lui infligeant de sérieuses pertes, tandis qu'elle supportait elle-même sans faiblir celles de 78 officiers, Modèle:Unité et Modèle:Unité. Du 9 au 23 juin, sous les ordres du général Gilbert, a d'abord brisé plusieurs attaques puissantes de l'ennemi, notamment du 13 au 16 juin en Argonne, se sacrifiant au profit des autres grandes unités et permettant ainsi leur repli, puis a accompli dans les conditions les plus difficiles la retraite qui lui était ordonné, conservant toujours intacte son ardeur inlassableModèle:Fin citation

Citation des régiments et bataillons

Modèle:Début citationRégiment qui, sous les ordres de son chef, le Lieutenant- Colonel Crapon, a manifesté les plus beaux sentiments de sacrifice, soutenus par un haut esprit de corps. A maintenu l'intégrité de son front sous les feux les plus violents, malgré ses lourdes pertes et dans les situations les plus critiques, tant à Amiens, pendant la période du 24 au 31 mai 1940, qu'à Noyon le 8 juin où il sut se rétablir par d'énergiques contre-attaques. Le 9 juin à Rully s'est fait un passage en livrant des combats poussés jusqu'au corps à corps. Les 11 et 12 juin à Baron, attaqué sans arrêt, a conservé ou repris ses positions en avant de la ligne de résistanceModèle:Fin citation

Modèle:Début citationAu cours de la journée du 5 juin, sous les ordres du Lieutenant-Colonel Polidori, a supporté tout le poids de l'attaque ennemie menée par des chars d'assaut et de l'infanterie appuyée par l'aviation et l'artillerie. Malgré l'écrasante supériorité des moyens de l'adversaire, a disputé pied à pied le terrain qu'il était chargé de défendre et a ainsi réussi à contenir la ruée adverse jusqu'à seize heures. A finalement succombé, submergé par les chars et l’infanterie ennemie après un combat opiniâtre de plus de douze heures. A perdu les 7/8e de ses officiers et les 9/10e de son effectif troupe composé d'Européens et d'IndigènesModèle:Fin citation

Modèle:Début citationUnité d'élite qui, sous les ordres du Chef de Bataillon Gélomini, a fait preuve au cours de la période du 24 mai 1940 au 10 juin 1940, des plus belles qualités militaires. Le 24 mai, s'est emparé du village d'Aubigny, y a résisté au prix de lourds sacrifices aux contre-attaques d'un ennemi très supérieur, puis a réussi, conformément aux ordres reçus, à s'ouvrir, par un engagement de nuit, un passage à travers les éléments ennemis qui le cernaient et à rejoindre le gros de la Division. Chargé le 7 juin sur l'Avre de protéger le repli d'autres unités, a fait preuve d'une ténacité remarquable, résistant jusqu'à l'encerclement complet se dégageant une fois sa mission terminée. Enfin, le 8 juin, malgré les pertes et la fatigue, a mené, avec l'appui d'une Compagnie de chars, une contre-attaque qui a permis de dégager un autre bataillon et de protéger le repli du régimentModèle:Fin citation

Modèle:Début citationUnité qui s'est toujours signalée par ses qualités manœuvrières et son sentiment élevé de devoir. Le 13 juin 1940 sous le commandement du chef de bataillon Cordien placé près d'un carrefour important en vue de protéger l'écoulement de sa division, s'est sacrifié pour accomplir sa missionModèle:Fin citation

Modèle:Début citationBelle unité indigène constituée en Oubangui-Chari par le chef de bataillon de Roux dès le ralliement au combat des troupes de l'A.E.F. Sous le commandement de cet officier supérieur, puis du chef de bataillon Amiel […], a pris une part glorieuse à toutes les actions militaires des Forces françaises libres dans le Moyen-Orient de mai 1941 à juin 1942. A Bir Hakeim, du 26 mai au 11 juin 1942, a défendu avec acharnement un des secteurs les plus violemment attaqués, a maintenu ses positions malgré des pertes très lourdes et a réussi finalement à percer les lignes ennemies et à ramener 60 % de ses effectifs, lorsque l'ordre de repli a été donné. Blancs et Noirs de l'Oubangui, étroitement unis, ont donné dans la campagne 1941-1942 un bel exemple de patriotisme et de valeur militaire.Modèle:Fin citation

Modèle:Début citationMagnifique unité, formée en 1940, qui a pris part aux campagnes d'El-Alamein et de Tunisie. Engagée sur le front d'Italie en mai et juin 1944, s'est distinguée aux combats du Monte Morone et plus particulièrement de Bagno-Reggio ou, contre-attaquée sans répit par un adversaire déterminé, a réussi, malgré de lourdes pertes, non seulement à maintenir toutes ses positions, mais à faire tomber la résistance ennemie qui couvrait Orvieto.Modèle:Fin citation

Modèle:Début citationUnité ardente et magnifique, qui s'est couverte de gloire le Modèle:Date-, au cours des opérations de débarquement dans l'île d'Elbe. Sous le commandement du chef de bataillon Gilles […] a enlevé de vive force les positions fortifiées de la plage de Marina di Campo, couverte par un profond champs de mines et d'épais réseaux. Attaquant à la grenade et au lance-flammes, a réduit successivement les blockhaus et s'est emparé des positions d'artillerie. Bien qu'ayant constaté l'échec du débarquement des vagues suivantes qu'un feu intense empêchait d'accoster, n'a pas désespéré et s'est lancé à l'assaut de la deuxième position arrachée de haute lutte. A continué la progression sans désemparer et après un combat farouche, a anéanti les défenseurs de la troisième position, coupant l'île en deux parties, bouleversant le système des feux de la défense et jetant le désarroi chez l'ennemi. A assuré ainsi, par son habileté manœuvrière, le succès de l'opération. A laissé le terrain jonché de cadavres, fait plusieurs centaines de prisonniers et capturé onze pièces d'artillerie, 15 mortiers et 55 armes automatiques.Modèle:Fin citation

Modèle:Début citationUnité d'élite, galvanisée par son Chef, le Lieutenant Colonel Gufflet, Officier Supérieur de très grande classe et d'une indomptable énergie. S'est déjà distinguée dans la conquête de l’île d'Elbe. Vient à nouveau de donner la preuve de sa haute valeur combative et manœuvrière, le Modèle:Date-, pénétrant dans Toulon par le nord, après de durs combats menés avec rapidité et la plus grande maîtrise, a enlevé le fort de la Tour-Blanche, sur le Faron, le stade Jaureguiberry et forcé l'entrée de l'Arsenal, faisant au total 400 prisonniers. Le 25 août, a conquis de haute lutte le Goulet de l'Arsenal et grâce à l'action énergique de la Modèle:1re Compagnie s'est emparé, sans coup férir, des bastions avancés du fort de Malbousquet. A, du même élan, attaqué le fort lui-même, contraignant à la capitulation la garnison comprenant Modèle:Nombre et 400 civils allemands. A eu le cinquième de ses effectifs mis hors de combat.Modèle:Fin citation

Modèle:Début citationUnité ardente et manœuvrière qui, sous les ordres du colonel Salan, chef d'une haute intelligence tactique, d'un sang froid et d'un courage remarquables, a, dès son débarquement en France, du 20 au 21 août 1944, en six jours de combat ininterrompus et d'une violence sans cesse accrue, vaincu la défense nord-est de Toulon, rejetant l'ennemi de Solliès-Ville, Solliès-Pont, La Farlède, La Valette, le poursuivant jusque dans la place et lui imposant au sixième jour la reddition du fort d'Artigues, dont la chute marqua un moment décisif dans l'enlèvement de la place forte.Modèle:Fin citationModèle:Boîte déroulante/fin

Autre hommage

Modèle:Début citationL'infanterie de la Modèle:8e n'a jamais été battue. Tous ses mouvements de repli, imposés par la situation générale ont été exécutés sur ordre. Malgré les fatigues, les privations, le manque de sommeil, l'étendue des fronts, l'adversaire a toujours trouvé devant lui une barrière s'opposant à sa progression. Quand il a voulu la forcer, il a dû renoncer à sa tentative et a subi des pertes élevées. Le RIC du Maroc et le Modèle:26e ont rempli leur devoir, tout leur devoir. Leur honneur militaire sort grandi de l'épreuve. Maintenant que les combats ont cessé, ils restent dans la tradition des troupes coloniales, en donnant l'exemple d'une force digne, cohérente, disciplinée, attirant le respect dû à ceux qui ont bien servi la patrie.Modèle:Fin citation

Hommages et monuments

En France

Plusieurs monuments en France rendent hommage aux soldats de l'Afrique noire.

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Monument aux héros de l'Armée noire (2013), Reims.

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Par ailleurs, le Mémorial de la France combattante inauguré en 1960 au Mont Valérien compte deux tirailleurs sénégalais parmi les 17 personnes inhumées<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Au Sénégal

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Monument Demba et Dupont à Dakar

Au Mali

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Place de la liberté - Bamako

Bibliographie

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 | 
   Modèle:S mini-{{#ifeq:  - |-| – |  -  }}Modèle:S mini- siècles

}}", Revue Historique des Armées, 2022/3 (Modèle:Numéro avec majuscule), 144 p. {https://www.cairn.info/revue-historique-des-armees-2022-3.htm}.

Roman

Témoignages et essais historiques

Monographies

Historiques des bataillons de Tirailleurs sénégalais pendant la Grande Guerre

Filmographie

Documentaires

  • Document audiovisuel sur l'exposition La France d'outre-mer dans la guerre au Grand Palais en 1945, Les Actualités Françaises, 26 octobre 1945, 2 min 36 s Institut national de l'audiovisuel
  • Éric Deroo, L'histoire oubliée : soldats noirs, Les Films du Village, ADAV, Paris, 1985-2003, 52 min (DVD)
  • Patrice Robin, Fahim Feddal et Evelyne Berruezo, Le Tata, 1992, 60 min tirailleurs-senegalais
  • Christian Richard, Pour mémoire, production Handicap International, 1992, 52 min
  • Rachid Bouchareb, Série Frères d'armes
  • Didier Bergounhoux et Claude Hivernon, La Reconnaissance. Anciens combattants, une histoire d'hommes, moyen métrage, 2005 africiné
  • Dario Arce et Rafael Gutierrez, Le Tata sénégalais de Chasselay, Mémoires du Modèle:25e, Productions Chromatiques, TLM, 2007, 52 min
  • Théogène Karabayinga, Mémoires de tirailleurs - Les anciens combattants d'Afrique noire racontent..., Frémeaux et Associés, 2010 (triple CD)
  • Abdoulaye, le clip du groupe Les Ducs, sur le dernier Tirailleur sénégalais, Abdoulaye N'Diaye qui s'est éteint à 104 ans, le Modèle:Date- dans son village de Thiowor, la veille de recevoir sa légion d'honneur.
  • Le Blanchiment des troupes coloniales, de Jean-Baptiste Dusséaux (France 3, Toute l'Histoire, 2015)
  • Florida Sadki, Tirailleurs, une mémoire à vif. 5e Planète, 2010, 52 min

Fictions et docu-fiction

Théâtre

Notes et références

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Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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