Louis Faidherbe est issu d'un milieu modeste. Il est le cinquième enfant de Louis César Joseph Faidherde (1774-1826), fabricant de bonneterie, et de son épouse, Sophie Monnier (1774-1856)<ref>Yves-Jean Saint-Martin,Le Sénégal sous le second Empire: Naissance d'un empire colonial (1850–1871), 1989, Karthala, p.234</ref>. Il nait rue Saint-André dans une maison du Vieux-Lille<ref>Voir plaque de sa maison natale.</ref>. Alors que Louis est âgé de sept ans, son père, qui avait été volontaire en 1794 et blessé au combat, meurt en 1826. Il est élevé par sa mère<ref>Alain Coursier, Faidherbe, 1818-1889 : Du Sénégal à l'armée du Nord, Tallandier, 1989, p.15</ref>.
Peu après son arrivée à Saint-Louis du Sénégal au début des années 1850, Faidherbe prend pour maîtresse Diocounda Sidibé, une jeune fille de l'ethnie des Khassonkés, âgée de quinze ans. Elle l’aide dans son apprentissage des langues wolof, pular et sarakolé<ref name=coursier101>Alain Coursier, Faidherbe, 1818-1889 : Du Sénégal à l'armée du Nord, Tallandier, 1989, p.101</ref>,<ref>Leland C. Barrows, Faidherbe and Senegal: a critical discussion, African Studies Review, 1976, p.99</ref>. Le 15 janvier 1857<ref>Modèle:Citation, Acte de naissance de Saint-Louis 1857, A50, en ligne pp.8-9</ref>, elle lui donne un fils, Louis Léon Faidherbe, qui meurt le 8 août 1881<ref>Modèle:Citation, Acte de décès de Saint-Louis 1881, A467, en ligne p.123</ref> à l'âge de 24 ans de la fièvre jaune à Saint-Louis, alors qu'il est lieutenant d'infanterie de marine<ref name=coursier101/>,<ref>Modèle:Citation, Le Figaro, 31 août 1881, en ligne</ref>,<ref>Modèle:Citation, Pierre Rosière, Des spahis sénégalais à la Garde rouge, Éditions du Centre, 2005, p.93</ref>.
Le 7 décembre 1858, à l’âge de 40 ans, Faidherbe épouse à Lille sa nièce de 18 ans, Angèle Emilie Marie Sophie Faidherbe (1840-1902), fille de son frère aîné, Romain, décédé huit ans plus tôt. De ce mariage naissent trois enfants : Gaston (1859-1917), Mathilde (1865-1944) et Wilhem (1866-1887). Angèle s'est également occupée de Louis, le fils de Sidibé<ref>Alain Coursier, Faidherbe, 1818-1889 : Du Sénégal à l'armée du Nord, Tallandier, 1989, p.102</ref>.
Une autre nièce de Faidherbe, Clarence, épouse l’officier de marine Théophile Aube en mai 1861<ref>Yves-Jean Saint-Martin,Le Sénégal sous le second Empire: Naissance d'un empire colonial (1850–1871), 1989, Karthala, p.471</ref> qui sert au Sénégal. Il sera plus tard promu amiral<ref>Yves-Jean Saint-Martin,Le Sénégal sous le second Empire: Naissance d'un empire colonial (1850–1871), 1989, Karthala, p.271</ref>.
Enfance et formation
Il commence ses études au collège de Lille. Ses aptitudes en mathématiques lui permettent d'obtenir une bourse pour entrer au collège royal de Douai<ref name=gh5>Georges Hardy, Faidherbe, Encyclopédie de l'Empire français, 1947, pp.5-10, en ligne</ref>.
Campagnes militaires en Algérie (1844-1846 et 1849-1852)
Lieutenant au [[2e régiment du génie|Modèle:2e régiment du génie]] il sert lors de la conquête de l'Algérie de 1844 à 1846, notamment lors de l'expédition du Chélif. Il participe également à la fortification de Bou Saada<ref name=lo235>Narcisse Faucon, Le livre d'or de l'Algérie, A. Challamel, 1889, t.1, p.235 ligne</ref>.
Ses aptitudes et son énergie le font remarquer et il est affecté au Sénégal.
Gouverneur du Sénégal (1854-1861 et 1863-1865)
Conquête et pacification du Sénégal
Arrivé en 1852, il est successivement chef du génie et directeur des Ponts et Chaussées, capitaine de 1re classe
en 1853, sous-directeur des fortifications la même année et promu chef de bataillon à l'âge de trente-six ans en 1854<ref name=mg>Biographie de Louis Faidherbe, colonisateur du Sénégal 1852-1865, site du Musée du Génie, en ligne</ref>.
Le Modèle:Date-, il est nommé gouverneur de la colonie<ref name=mg/>
Il entreprend de conquérir le pays, repousse les Toucouleurs à l'est du Haut-Sénégal (1855-1863)<ref>Yves-Jean Saint-Martin,Le Sénégal sous le second Empire: Naissance d'un empire colonial (1850–1871), 1989, Karthala, p.489</ref>, et s'oppose à El Hadj Omar qui assiégeait le fort de Médine et prend la ville le Modèle:Date-<ref>Yves-Jean Saint-Martin,Le Sénégal sous le second Empire: Naissance d'un empire colonial (1850–1871), 1989, Karthala, p.354</ref>. Il repousse les Maures au nord et annexe le pays Wolof (traité de mai 1858)<ref>Yves-Jean Saint-Martin,Le Sénégal sous le second Empire: Naissance d'un empire colonial (1850–1871), 1989, Karthala, p.335</ref>.
En juillet 1857, il obtient l'autorisation de créer le corps des tirailleurs sénégalais et le 1er bataillon est prêt en août 1858<ref>Eugène-Jean Duval , L'épopée des tirailleurs sénégalais, L'Harmattan, 2005, pp.28-29</ref>.
Il est promu colonel en décembre 1858<ref name=mg/>.
En 1861, malade, il sollicite son retour en métropole<ref name=mg/>.
Il retourne ensuite en Algérie et après avoir commandé la subdivision de Sidi-bel-Abbès, il repart pour le Sénégal en tant que gouverneur en 1863. Il est promu général de brigade le Modèle:Date- et quitte la colonie en 1865<ref name=mg/>.
Avec peu de moyens, il jette les bases de la future Afrique-Occidentale française. Il étend l'influence française très au-delà du Sénégal et travaille à développer l'économie locale. Il est le créateur du port de Dakar<ref name=mg/>. Il assume pleinement son rôle de colonisateur.
Pendant la pénurie de coton causée par la guerre de Sécession américaine à partir de 1861, il favorise des plantations qui fournirent annuellement 50 tonnes de coton brut jusqu'en 1868. Le sud du bassin du Niger est alors jugé éventuellement porteur par les Français en Afrique occidentale<ref>« La question du coton et les essais de culture cotonnière », par Maurice Zimmermann, Annales de géographie 1904, tome 13, numéro 67, Modèle:P..</ref>.
Il s'intéresse aux langues locales, aux coutumes et rédige plusieurs travaux d'ethnographie et de géographie sur l'Afrique occidentale, ainsi qu'un Annuaire du Sénégal en quatre langues : français, wolof, toucouleur et soninké<ref name=mg/>.
Faidherbe dirigera également, en 1871, une mission scientifique en Haute-Égypte<ref name=mg/>.
En 1867, il est général commandant la subdivision de Bône. En 1870, la déclaration de guerre le surprend à
Lille, où il effectue un séjour de convalescence<ref name=robertcougny>Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny), Site de l'Assemblée nationale, en ligne</ref>.
Dans ses Bases d'un projet de réorganisation d'une armée nationale, 1871, il critique vivement le Second Empire et la plupart des généraux de l'Empire, qu'il juge responsables de la défaite.
Carrière politique
Après la défaite de 1871, il est élu député du département de la Somme le Modèle:Date- mais démissionne en raison de ses fonctions militaires. Il est réélu le Modèle:Date- par les départements de la Somme, du Pas-de-Calais et du Nord. Il opte pour ce dernier et siégea dans les rangs des républicains. Il démissionne une seconde fois parce qu'il pense que l'assemblée outrepasse le mandat qu'elle a reçu du peuple. Le Modèle:Date-, il devient Conseiller général du Nord pour le Canton de Lille-Centre. Il est candidat républicain, aux élections sénatoriales du Modèle:Date-, dans ce département mais il échoue. Il est plus heureux au renouvellement triennal du Modèle:Date- : il est élu sénateur du département du Nord et le reste jusqu'en 1888. Républicain, il siège toujours à gauche et s'oppose au boulangisme<ref name=robertcougny/>.
Modèle:Articles connexes
Se développe dans les années 2010 une campagne militante de contestation qui demande la suppression des références positives à la colonisation et le retrait des statues<ref name="Pigeaud" />.
Depuis 2018, et à quelques jours du bicentenaire de sa naissance, un collectif demande de retirer<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>G. N., Racisme : Manifestation pour le retrait de la statue de Faidherbe « symbole du colonialisme », 20 juin 2020, 20 Minutes.</ref> les symboles rendant hommage au général Faidherbe qui avait conquis puis colonisé le Sénégal au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. L'histoire critique de Faidherbe reprend des faits historiques pour le présenter comme un militaire de l'époque revendiquant la violence légitime à défendre les intérêts français en Afrique par les armes en poursuivant les idées de la colonisation. L'on insiste alors sur son ascension politique à partir du soutien des milieux d'affaires français au Sénégal et sur les moyens violents qu'il mit en œuvre contre les autochtones. Faidherbe est ainsi décrit par ces contradicteurs comme un Modèle:Citation ne cherchant pas à exterminer à tout prix, mais prônant l'assimilation par les institutions d'alors Modèle:Référence nécessaire. Il devient finalement une Modèle:Citation du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le 21 juin 2020, le monument au général Faidherbe, situé à Lille, est recouvert des mots « colon » et « assassin », ainsi que « Sénégal », « Algérie » et « Kabylie ». La veille, une manifestation avec comme mot d'ordre Faidherbe doit tomber demandait son retrait de l'espace public<ref>Modèle:Lien web</ref>. Sur les banderoles et les pancartes, se trouvaient les slogans : « je ne suis pas Faidherbe », « Mon patrimoine ch’ti n’est pas colonialiste », ou bien Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>.
À sa mort, le Modèle:Date-, le gouvernement décréte des funérailles nationales. Après une imposante cérémonie aux Invalides, sa dépouille est transportée à Lille où elle est inhumée au cimetière de l'Est du quartier Saint-Maurice Pellevoisin.
Saint-Louis : le pont reliant l'île où est construite la ville au continent porte depuis 1865 le nom de pont Faidherbe, il fut reconstruit en fer en 1897 et rénové à plusieurs reprises Modèle:Patrimoine mondial. Sur la place principale, sa statue est érigée en 1886 en son honneur où est inscrit : Modèle:Citation<ref name="Pigeaud">Modèle:Lien web.</ref>.
Œuvres
Notice sur la colonie du Sénégal, 1859 ;
L'Avenir du Sahara et du Soudan, 1863 ;
Vocabulaire d'environ 1 500 mots français avec leurs correspondants en ouolof de Saint-Louis, en poular (toucouleur) du Fouta, en soninké (sarakhollé) de Bakel, 1864; Saint-Louis, Imprimerie du Gouvernement, 1864, 70 p. ;
« Étude sur la langue kéguem ou sérère-sine », Annuaire du Sénégal et dépendances pour l’année 1865, Saint-Louis, Imprimerie du Gouvernement, 1865, Modèle:P. ;
Collection complète des inscriptions numidiques, 1870 ;
Bases d'un projet de réorganisation d'une armée nationale, 1871 ;
Campagne de l'Armée du Nord en 1870-1871, édition E. Dantu, Paris, 1871 ;
Épigraphie phénicienne, 1873 ;
« Dictionnaire de la langue poul, augmenté par le Docteur Quintin », in Bulletin de la Société de Géographie, septembre-Modèle:Date-, Modèle:P. ;
Grammaire et vocabulaire de la langue poul à l'usage des voyageurs dans le Soudan avec une carte indiquant les contrées où se parle cette langue, Paris, Maisonneuve et Cie, 1882 (Modèle:2e), 165 p. ;
Langues sénégalaises : wolof, arabe-hassania, soninké, sérère, notions grammaticales, vocabulaires et phrases, E. Leroux, 1887, 267 p.
Henry Bordeaux, Les Gouverneurs du Sénégal, SPEP, 1960.
Alain Coursier, Faidherbe, 1818-1889 : Du Sénégal à l'armée du Nord, Tallandier, 1989, 229 p. Modèle:ISBN.
André Demaison, Louis Faidherbe, Plon, Paris, 1932, 282 p.
Georges Hardy, Louis Faidherbe, Éditions de l'Encyclopédie de l'Empire français, coll. Les grands coloniaux, Paris, 1947, 156 p.
{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Conley Barrows Leland, Général Faidherbe, the Maurel and Prom Company, and French Expansion in Senegal, University of California, Los Angeles, 1974, XXI-t.1, Modèle:P. ; t.2, Modèle:P., (Thèse).
{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} David Wallace Robinson Jr, Faidherbe, Senegal and Islam, New York, Columbia University, 1965, 104 p. (Thèse).
Henri Wallon, Notice historique sur la vie et les travaux du général Louis-Léon-César Faidherbe, Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettre,1892, 36-6, Modèle:Pp..