Décolonisation
Modèle:À sourcer La décolonisation est un processus d'émancipation des territoires coloniaux vis-à-vis des métropoles colonisatrices<ref group="N">Différentes définitions peuvent être données à ce terme suivant le point de vue : l'étymologie, le point de vue du colonisé ou du colon Modèle:Etc</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>. Elle conduit le plus souvent à l'indépendance des pays colonisés. Commencée dès 1775 en Amérique, c'est au lendemain de la Seconde Guerre mondiale que le terme se répand, alors que le phénomène prend une ampleur mondiale avec le développement des premiers nationalismes émergeant au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. L'Organisation des Nations unies (ONU) offre un contexte favorable à la décolonisation et Modèle:CitationModèle:Sfn. En 2023, l'Modèle:Abréviation discrète considère que la décolonisation n'est pas arrivée à son terme, puisqu'elle reconnaît encore 17 « territoires non-autonomes », pour la plupart insulaires<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Le terme décolonisation est attesté dès 1836, parmi ceux qui, dans les premières années de l'occupation de l'Algérie<ref>Modèle:Chapitre.</ref>, réclament son évacuation<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref name="universalis">Modèle:Lien web</ref>, puis retombe dans l'oubli avant d'être réemployé au début des années 1950<ref name="universalis"/>.
Historique de la décolonisation
Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle
Guerre d'indépendance des États-Unis
Modèle:Refnec notamment par les Américains eux-mêmes qui vont s'en réclamer ultérieurement pour encourager à l'indépendance les colonies européennes et particulièrement espagnoles. Les États-Unis doivent leur indépendance à une révolte des colons, et non des indigènes, contre leur métropole. Les indigènes sont alors plus radicalement opprimés, certaines communautés décimées, voire anéanties, par les colons indépendants, lorsque ceux-ci ont les mains libres, avec le renfort d'immigrants venus d'autres pays d'Europe. L'usage du mot décolonisation est à cet égard très ambigu. Il signifie ici l'abandon d'une colonie par la métropole mais en aucun cas la renonciation au fait colonial lui-même. L'indépendance acquise par les colons américains, au contraire, n'a fait que renforcer leurs moyens et leur volonté de coloniser l'arrière-pays, reprenant à leur compte la conquête de l'Ouest commencée par les Espagnols et les Français, ce qui a abouti à la quasi-élimination des populations indigènes. En outre, l'indépendance n'a pas mis fin à l'esclavage, phénomène caractéristique du colonialisme d'Ancien Régime.
Guerre d'indépendance d'Haïti
Les causes et les conséquences
La guerre d'indépendance d'Haïti survient au moment de la Révolution française, à la suite des réticences d'une partie des révolutionnaires métropolitains à accorder l'égalité aux esclaves parce que leur accès à l'égalité risque de priver les plantations de leur main-d'œuvre et donc les colonies de plantation de leur rentabilité mais surtout parce qu'ils sont considérés comme encore inaptes à se diriger eux-mêmes selon les théories raciales de l'époque. Viennent s'y ajouter l'hostilité des créoles<ref group="N">Les blancs nés aux colonies, surnommés les Békés, du plus riche au plus pauvre.</ref> à une égalité avec les anciens esclaves noirs, inconcevable à leurs yeux et le problème particulier des métis, souvent propriétaires terriens et donc peu portés à accepter la fin de l'esclavage.
Les conséquences de cette guerre mènent à la première révolte d’esclaves réussie du monde moderne et établit en 1804, Haïti en tant que première république noire indépendante du monde. La France perd ainsi sa colonie la plus prospère.
Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle
Modèle:... Modèle:Article détaillé La première partie de la décennie 1820 voit la dislocation de l'empire espagnol, par la création d'une série de républiques indépendantes en Amérique latine.
Indépendance des colonies espagnoles
Un mouvement d'indépendance prend naissance en Amérique latine. Ce mouvement aboutit, par une succession de campagnes militaires, à l'indépendance des colonies espagnoles continentales.
Indépendance du Brésil
Modèle:Article détaillé Le Brésil accède à l'indépendance le Modèle:Date- lorsque le prince Pierre de Portugal lance le cri d'Ipiranga et proclame l'indépendance du Brésil.
Intervention des États-Unis
Modèle:Article connexe Les interventions militaires des États-Unis contre l'Espagne entre 1898 et 1901 à Cuba et aux Philippines se soldent par la mainmise du pays sur ces deux territoires, considérant le continent américain comme une chasse gardée. C'est à cette occasion qu'est annexée, à perpétuité, la baie de Guantánamo.
Le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle en Amérique latine
L'indépendance des colonies espagnoles et portugaises du nouveau monde n'est pas pour autant suivie de la mise en application du bolivarisme. Des antagonismes apparaissent rapidement entre certaines des nouvelles nations sud-américaines. L'Argentine est au bord de la guerre civile entre fédéralistes et unitaires. Simón Bolívar, José de San Martín et Antonio José de Sucre qui sont parmi les principaux acteurs de l'indépendance sont écartés du pouvoir quelques années ou plus après la fin des guerres : San Martín s'exile dès 1824, Sucre est assassiné en 1830 et Bolívar abandonne le pouvoir puis meurt la même année.
Malgré l'indépendance, le sort des Amérindiens encore majoritaires dans la plupart de ces pays n'évolue pas beaucoup. L'esclavage est aboli dans certains pays libérés (Chili dès 1811, Argentine en 1813, Venezuela en 1816, Bolivie en 1826) mais parfois sous condition d'un enrôlement des hommes dans l'armée<ref>Struggle against slavery.</ref>. L'esclavage se poursuit dans d'autres pays comme le Pérou, où il n'est aboli qu'en 1851, Cuba et le Brésil, où l'abolition attendra 1888. L'abolition devient totale en Argentine en 1853 et au Venezuela en 1854. L'Argentine et le Chili mènent une politique de colonisation et d'extermination contre les Mapuches à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.
Par ailleurs les interventions des puissances européennes (France, Grande-Bretagne, Allemagne) ou l'aide militaire des États-Unis aux insurgés (doctrine Monroe), ressemblent en pratique, par certains côtés, à une nouvelle forme d'impérialisme.
Principe des nationalités
Ce principe émerge, en Europe, au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et se prolonge au siècle suivant avec le président américain Woodrow Wilson dans sa fameuse liste des quatorze points.
Application en Europe du principe des nationalités
Sous ses premières formes, ce principe ne concerne que les nations européennes, les nations colonisées étant présumées inaptes à se diriger elles-mêmes. Il se traduit, en Europe, selon deux tendances :
- le droit à l'unité telle l'unité italienne (avec l'aide de la France) ou l'unité allemande (contre l'Autriche et la France) ;
- le droit à l'indépendance de la Moldo-Valachie (Roumanie) et de la Serbie.
Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle
À la différence de la plupart des décolonisations précédentes, les décolonisations du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle vont profiter aux indigènes et non aux colons.
Premier ébranlement de la suprématie militaire européenne
La guerre russo-japonaise de 1905, se termine par une victoire militaire des Japonais, notamment sur mer, à Tsushima, où leurs vaisseaux modernes et leur artillerie à plus longue portée surclassent ceux des Russes. Cette victoire d'un pays asiatique, certes non colonisé mais qui s'est engagé sur la voie de l'industrialisation quelques dizaines d'années seulement auparavant, montre aux élites des autres nations d'Asie que la domination européenne n'est pas fatale et que, à condition d'assimiler les techniques de l'Occident, les pays colonisés ont les moyens de s'affirmer face à eux.
Choc de la Seconde Guerre mondiale et ses conséquences
Les métropoles ont perdu leur prestige et réputation d'invulnérabilité à la suite des brusques et inattendues défaites militaires de Modèle:Date- pour la France et du Royaume-Uni et la perte d'une partie de son empire pour le Royaume-Uni en zone Asie à la suite de l'invasion par le Japon. Ruinées ou fortement affaiblies, en 1945, les puissances occidentales ne sont plus en mesure de maintenir leurs influences et leurs conquêtes. Facteur aggravant, les puissances occidentales n'ont pu remporter la victoire que grâce à l'intervention militaire de l'URSS et des États-Unis<ref name=":2">Modèle:Lien web.</ref>.
Parallèlement, les forces alliés, dont font partie les puissances coloniales, ont présenté leur combat comme celui de la démocratie et de la liberté des peuples. En outre, les puissances européennes sont concurrencées frontalement par les États-Unis et l'Modèle:Abréviation discrète, les puissances gagnantes à l'issue du conflit. En effet, les États-Unis, qui bien qu'ancienne colonie, souhaitent faire progresser leur influence politique et économique en lieu et place des anciennes puissances coloniales<ref name=":2" />. Pour l'Modèle:Abréviation discrète, la lutte anti-coloniale est directement assimilée à la lutte contre le camp impérialiste<ref name=":2" />.
Enfin, sur le plan international, le Modèle:Date-, l’Assemblée générale de l'Organisation des Nations unies (ONU) devenue une tribune pour les pays récemment indépendants, proclame le droit des territoires non-autonomes et sous tutelle à disposer d’eux-mêmes<ref name=":2" />.
L'ensemble de ces facteurs et influences politiques, idéologiques et économiques va créer les conditions de la décolonisation à travers l'ensemble de la planète.
Décolonisation soviétique
Lors de la révolution russe, les Mencheviks au pouvoir (sociaux-démocrates), tout en se réclamant du principe des nationalités, ont refusé de reconnaître, avant la tenue d'élections générales, la sécession de diverses provinces de l'Empire, comme l'Ukraine et la Finlande, sécessions proclamées par la Rada ukrainienne et la Diète finlandaise. C'est alors que les Bolcheviks, après s'être emparés de Petrograd, par leur révolution d'Octobre en 1917, décident de reconnaître l'indépendance des nationalités qui le désirent : Ukraine, pays baltes, Pologne et nations caucasiennes mais cette indépendance ne dure pas ; l'Ukraine est reprise par l'Modèle:Abréviation discrète en 1921-1922, à l'issue de la guerre civile. Les pays baltes sont réintégrés à l'Modèle:Abréviation discrète de façon autoritaire sous Staline en 1940, à la suite du pacte germano-soviétique. Quant à la Pologne, elle est occupée par l'Armée rouge et placée dans l'orbite de Moscou après la Seconde Guerre mondiale.
Ils adoptent une constitution fédérale pour le reste du pays désormais dénommé République socialiste fédérative des Soviets de Russie (RSFSR). À l'intérieur de cette fédération, les peuplades indigènes qui n'ont pas fait sécession sont érigés en républiques autonomes ou provinces autonomes, dotées de gouvernements autonomes. Certes, la domination du parti communiste, qui contrôle tous les États membres par un système d'élections avec liste unique, fait que, dans toutes ces républiques, seuls les communistes locaux dont le parti est centralisé exercent le pouvoir mais du moins les citoyens des nationalités non-russes ont-ils la satisfaction d'amour-propre de sentir leur identité reconnue. Ainsi cette autonomie reconnue aux anciennes colonies du tsar, va devenir un modèle pour certains patriotes des nations colonisées à travers le monde, tels que le futur Ho Chi Minh.
Politique du Royaume-Uni
Pendant la Première Guerre mondiale, la politique arabe du Royaume-Uni, déjà préexistante en Égypte, est élargie grâce à ses agents comme Lawrence pour obtenir une révolte des nations arabes contre l'Empire ottoman. Toutes les promesses possibles sont alors faites non seulement aux Arabes mais aussi aux sionistes et aux Kurdes pour affaiblir l'adversaire turc. À l'issue du conflit, cette politique conduit aux accords Sykes-Picot et à la bataille de Khan Mayssaloun mettant définitivement fin au panarabisme et induisant la naissance de nouveaux états au Proche-Orient, tels que la Syrie, l'Irak, et la Transjordanie, provisoirement sous mandats de la Société des Nations, ainsi que du territoire sous mandat de Palestine érigé en Foyer national juif, Modèle:Refnec, chef des nationalistes arabes qui ont combattu les Turcs.
Doctrine sioniste vue comme revendication du principe des nationalités
Theodor Herzl revendique la renaissance d'un État juif, sur le sol de la Palestine, où les Juifs seraient majoritaires et ne seraient donc plus à la merci des actes d'intolérance résultant des changements de gouvernants ou des caprices de la foule. L'Empire ottoman, comprenant à l'époque la Palestine, est défavorable à ce projet de création d'un nouvel État mais ne peut s'opposer frontalement à un premier mouvement d'immigration, faible en nombre, essentiellement européen, sur un territoire présenté comme dénué de valeur sur le plan stratégique ou économique. Le Royaume-Uni qui détient la réalité du pouvoir en Palestine d'après les accords de Sykes-Picot (1916), publie une déclaration en 1917 dite déclaration Balfour par laquelle Modèle:Incise il se montre favorable à un foyer juif en Palestine. Certains dirigeants britanniques proposent aux leaders sionistes de s'installer en Ouganda pour réaliser leur État mais ceux-ci refusent cette proposition, indiquant que leur mouvement vise à fonder un État indépendant Modèle:Citation sur la base d'une identité historique, religieuse et nationale.
Modalités de la décolonisation
Modèle:Article détaillé Le mouvement de décolonisation peut s'opérer selon différentes options non exclusives les unes des autres : l'assimilation, l'autonomie interne et l'indépendance.
Assimilation
L'assimilation est le mode de décolonisation qui attribue aux indigènes l'égalité civile et politique et, corrélativement, intègre l'ex-colonie à l'État colonisateur. Des précédents de cette solution existent de longue date, puisque l'Empire romain en fait usage périodiquement, jusqu'à l'Édit de Caracalla, exemple le plus imposant de cette politique qui a accordé en 212 la pleine citoyenneté romaine à tous les hommes et femmes libres de l'Empire.
La France expérimente ce type de réforme dans ses colonies, d'abord en Algérie où le sénatus-consulte de 1865 accorde à tous les indigènes, sujets français musulmans ou juifs, la possibilité de devenir individuellement citoyens, à condition d'adopter le statut civil laïc de droit commun (pas de polygamie) et d'en accepter tous les devoirs (service militaire, impôts). Ensuite, toujours en Algérie, un pas de plus concerne les indigènes juifs. Ceux-ci, antérieurement traités en parias (Dhimmis) dans leur propre pays par la conquête musulmane, accueillent en 1830 les Français en libérateurs et adoptent d'emblée la langue et la culture française. C'est pourquoi, lorsque, en 1870, le décret Crémieux du gouvernement de Défense nationale attribue d'office la citoyenneté française aux indigènes juifs Modèle:Citation, ceux-ci n'en ont pas moins bien accueilli la réforme et les devoirs nouveaux qui en découlent. Cela se vérifie largement sur les champs de bataille de 1914-1918 et de 1939-1945. Ce décret Crémieux est certes un premier acte de décolonisation mais il demeure partiel. Il aurait fallu l'étendre ultérieurement aux musulmans, comme le réclament notamment plusieurs dirigeants juifs, tels que le professeur Henri Aboulker et le docteur Loufrani et surtout comme le revendiquent plusieurs grands patriotes musulmans comme l'Émir Khaled, descendant d'Abd El Kader en 1920 et Ferhat Abbas jusqu'en 1943. C'est pourquoi les milieux colonialistes n'ont de cesse de demander la suppression du décret Crémieux et d'attaquer les patriotes musulmans qui demandent un texte semblable, c’est-à-dire l'accès à l'égalité et au droit de vote pour leurs coreligionnaires. Modèle:Article détaillé
En 1936, le gouvernement de Front populaire propose une mesure d'assimilation partielle limitée en faveur des musulmans : le projet Blum-Viollette ; selon lequel les indigènes, titulaires d'une citation militaire ou d'un diplôme français, tel que le certificat d'études, soit quelque Modèle:Nombre sur Modèle:Nombre, pourraient devenir citoyens sans renonciation à leur statut. Les colonialistes et leurs accusations réussissent à faire échouer cette mesure en réalité insuffisante. En 1940, le gouvernement du maréchal Pétain donne satisfaction aux colonialistes en abrogeant rétroactivement le décret Crémieux et en retirant leur citoyenneté française aux juifs d'Algérie, sans tenir compte du sang qu'ils ont versé pour la France depuis 1870. Quant aux musulmans algériens, il ne fait rien pour eux. Aussi, après le débarquement allié, le retrait de citoyenneté infligé aux juifs algériens est maintenu par François Darlan et Henri Giraud. Ferhat Abbas estime alors que cette assimilation, qui peut être retirée par un simple décret, est sans avenir. Aussi opte-t-il, en 1943, pour l'autonomie interne, en publiant son Manifeste du peuple algérien dans les arguments duquel, il cite le retrait du décret Crémieux, parmi les raisons qui l'ont fait renoncer à revendiquer la citoyenneté française.
Par la suite, en 1943, le Comité français de la Libération nationale présidé par le général de Gaulle rétablit le décret Crémieux puis adopte, le Modèle:Date-, une ordonnance qui reprend les dispositions du projet Blum-Viollette en les élargissant en faveur des musulmans. À partir de 1946, les colonies françaises deviennent des départements ou des territoires d'outre-mer. Tous leurs habitants sont réputés être citoyens mais cette réforme n'est réalisée pleinement qu'aux Antilles et à La Réunion. Dans les autres colonies, en effet, les anciens sujets, tout en recevant la qualité de citoyens français, sont faits citoyens du Modèle:2e, de sorte qu'un statut inégalitaire est perpétué à leur détriment : en Algérie, en 1947, le million de citoyens du Modèle:1er (à statut civil de droit commun) bénéficie d'autant de représentants à l'Assemblée algérienne (60) que les Modèle:Nombre de citoyens du Modèle:2e (à statut civil coranique) et ce après 117 ans de présence française. Ils sont donc des 1/8 de citoyens, ce qui est de nature à motiver leur mécontentement. À l'initiative du ministre Gaston Defferre, les collèges multiples sont enfin supprimés en 1956, dans tous les territoires d'outre-mer et l'égalité donc instituée. Toutefois la fusion des deux collèges n'est réalisée en Algérie que lors du retour au pouvoir du général de Gaulle en 1958.
Autonomie interne
Reconnaissance de compétences propres
Dans ce système, on réserve aux ex-colonies le droit d'édicter leurs propres lois dans un nombre de domaines plus ou moins large. Le pouvoir central conserve en principe les compétences d'affaires étrangères, militaires et de l'ordre intérieur. Les gouvernements locaux des ex-colonies exercent alors toutes les autres compétences. Bien souvent, même dans ces domaines de base, les compétences de maintien de l'ordre (police), militaires (Garde nationale) et même d'Affaires étrangères (représentation en France du Québec, membre de la Fédération canadienne) peuvent être partagées. Inversement, de nouvelles compétences centrales peuvent apparaître, par exemple en matière sociale ou en matière d'énergie nucléaire, lorsque les États autonomes ne peuvent les exercer.
Fédéralisation de l'ancien empire russe
Cette autonomie interne ne peut subsister de façon durable que dans les fédérations. C'est ainsi qu'en Russie, lors de leur révolution d'Octobre 1917, les Bolcheviks doivent faire face au problème des minorités nationales. Certaines minorités européennes arrachent par la force leur indépendance (Finlandais, Baltes, Polonais) ou leur rattachement à un autre état telle la Moldavie, roumaine jusqu'en 1940. D'autres connaissent une tentative d'indépendance brève et tumultueuse. L'Ukraine, disputée entre indépendantistes, Russes blancs, anarchistes makhnistes, Polonais et Bolcheviks, finit par revenir à ces derniers. Dans le Caucase c'est la menace turque qui incite les Arméniens et les Géorgiens à revenir dans le giron russe. Dans toutes les régions périphériques, l'Armée rouge a pu s'appuyer sur des communistes locaux qui ne sont souvent que des modernistes antiféodaux, les forces traditionnelles (grands propriétaires et religieux) étant plutôt contre-révolutionnaires.
L'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) est une confédération de républiques, théoriquement égales en droit et où les langues et autonomies nationales sont reconnues. En fait, les organes essentiels (Parti unique, police politique, économie planifiée) sont étroitement centralisés depuis Moscou. Le régime soviétique impose des bouleversements en partie modernisateurs (alphabétisation, droits des femmes) mais impose aussi des choix économiques contestables (monoculture du coton en Asie centrale) et mène souvent une politique de terreur : collectivisation des terres dans les années 1930, déportation de peuples entiers (Tatars de Crimée, Tchétchènes Modèle:Etc) en 1945.
Dans les années 1980, le système apparaît fragilisé par l'effondrement économique, par la guerre d'Afghanistan et par l'écart démographique croissant entre les républiques européennes à faible natalité et les républiques asiatiques à natalité forte. Cependant, ce n'est pas la révolte des colonisés, mais la chute du pouvoir central soviétique en 1991 qui entraîne l'éclatement du dernier empire colonial européen.
Indépendance
La décolonisation par l'indépendance a consisté à reconnaître la pleine souveraineté à une ancienne colonie. Les mouvements de décolonisation ont milité, les uns pour l'autonomie interne, comme l'UDMA de Ferhat-Abbas en Algérie, ou le RDA de Félix Houphouët-Boigny en Afrique noire française et les autres pour l'indépendance, comme le Parti du peuple algérien (PPA) de Messali Hadj en Algérie, le Viet Minh ou le Daï-Viet en Indochine mais il est clair que c'est l'indépendance qui a principalement leur faveur. Si bien que l'autonomie interne constitue souvent une étape sur la voie de l'indépendance. Le processus qui conduit à l'indépendance peut donc s'effectuer soit par étapes soit par révolution.
Indépendance obtenue par étapes
Modèle:Article détaillé L'indépendance par étapes est le plus souvent obtenue en faisant passer le pays décolonisé par un ou plusieurs stades d'autonomie interne.
- L'autonomie interne est très utilisée, d'abord dans les anciennes colonies britanniques transformées en dominions, comme Terre-Neuve, le Canada, les colonies d'Australie, la Nouvelle-Zélande et l'Union d'Afrique du Sud dont les compétences locales sont par étapes devenues de plus en plus étendues. Ces états ne deviennent pleinement souverains qu’après 1910 tout en conservant cependant un chef d'État commun, le monarque britannique, représenté sur place par un gouverneur. Comme ce dernier n'a pas, en pratique, plus de pouvoirs que le monarque n'en a au Royaume-Uni, sa présence n'est guère gênante et tout se décide désormais sur place. Ainsi est inauguré le Commonwealth. Il faut cependant observer que l'indépendance est, dans quatre de ces cinq cas, attribuée aux descendants des colons européens et des immigrants ultérieurs, non aux indigènes car ceux-ci sont pratiquement marginalisés depuis longtemps à Terre-Neuve, au Canada, en Australie et en Afrique-du-Sud. En Nouvelle-Zélande la situation est différente et les Maori ont, depuis 1867, un nombre de sièges destinés à leur minorité au sein du Parlement. De nos jours, cependant, ces états concèdent des avantages aux héritiers statutaires des peuplades amérindiennes, aborigènes ou maories.
- Les indépendances du Maroc et de la Tunisie : ces deux territoires ont été des protectorats français, la France y détenant le pouvoir sur plan diplomatique et militaire et s'appuyant sur l'élite locale pour les administrations. Après la guerre, l'agitation nationaliste est très forte et se traduit par des manifestations. La France agit par la répression et l'arrestation de dirigeants : pour la Tunisie c'est Habib Bourguiba et, pour le Maroc, c'est le sultan Mohammed ben Youssef. Ces mesures renforcent la contestation puis des négociations sont engagées et annoncées dès le discours de Carthage du Modèle:Date- par Pierre Mendès-France. En 1956, la Tunisie et le Maroc deviennent indépendants.
- L'émancipation des colonies françaises d'Afrique noire est d'abord lente parce que les revendications des Africains sont le plus souvent limitées, hormis dans l'île de Madagascar qui est le théâtre en 1947 d'une dramatique insurrection réprimée. En effet, après la Seconde Guerre mondiale, un nouveau parti voit le jour dans toutes les colonies françaises d'Afrique noire, sauf au Sénégal, et se développe dans l'opinion et au parlement français, le Rassemblement démocratique africain (RDA). Ce parti utilise le droit de vote attribué aux indigènes des ex-colonies par la Constitution de 1946 <ref group="N">bien que les résultats électoraux soient minorés par le système des collèges.</ref> pour pénétrer les groupes parlementaires de certains partis métropolitains. À partir de 1956, grâce à leurs contacts en métropole, les élus du Modèle:Abréviation discrète obtiennent que s'engage un processus pacifique qui va permettre un transfert progressif de souveraineté. D'abord par la loi-cadre Defferre de 1956 ; cette loi et ses décrets d'application, adoptés alors que le parti socialiste de Guy Mollet est engagé à fond dans la guerre d'Algérie, accorde une décentralisation très poussée aux territoires d'Outre-Mer (TOM), avec la suppression des collèges multiples encore en vigueur en Algérie, des assemblées locales librement élues et des conseils de gouvernement désignés librement par celles-ci dans chaque territoire. Ce nouveau régime électoral, appliqué pour une fois sans truquage, permet enfin l'accession à la tête de chaque territoire de dirigeants représentatifs comme Félix Houphouët-Boigny ou Léopold Sédar Senghor.
Par la suite, en 1958, lors du vote sur la nouvelle constitution de la [[Cinquième République (France)|Modèle:5e République]], tous les Modèle:Abréviation discrète, sauf la Guinée, votent favorablement et ont alors le choix, dans les 3 mois, entre le maintien de leur statut de Modèle:Abréviation discrète, l'adoption du statut de département, ou celle du nouveau statut d'État autonome. Au cours de ces trois mois, les assemblées de tous les Modèle:Abréviation discrète, d'Afrique et de Madagascar adoptent le statut d'États autonome, sauf celui de la Côte des Somalis. Tous les autres Modèle:Abréviation discrète, y compris la Nouvelle-Calédonie, se prononcent pour le maintien de leur statut, tel qu'il découle de la loi Defferre. Les nouveaux États autonomes entrent dans une Communauté conduite par la France, avec le titre d'États-membres. Quant à la Guinée, elle est devenue indépendante immédiatement après sa réponse négative au référendum, sous l'influence de son président Ahmed Sékou Touré, mais subit au contraire une guerre économique (les liens économiques sont rompus, les colons rapatrient tout le matériel de valeur, les services secrets répandent de faux francs CFA pour déstabiliser la Guinée monétairement, etc.)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. La communauté française de 1958 ne va pas durer longtemps sous sa forme fédérative.
En effet ses membres vont à leur tour accéder à l'indépendance en 1959 et 1960, par la négociation, mais avec conclusion d'accords de coopération avec la France. Ceux-ci garantissent le maintien de la zone franc et la France conserve un droit de veto sur les instituts africains d’émissions monétaires, les avoirs financiers restent contrôlés par le Trésor français, les entreprises françaises conservent leurs privilèges douaniers, leurs exonérations de longues durées, la liberté de transfert des bénéfices et obtiennent des garanties contre les nationalisations. La France conserve également des troupes dans ses ex-colonies<ref name=":3">Modèle:Ouvrage.</ref>.
Indépendance sans transition
Congo
C'est le cas du Congo (également connu sous le nom de Zaïre) dont le roi des Belges annonce à l'improviste, en Modèle:Date-, sa décision de décoloniser ce qui s'appelait le Congo belge Modèle:Citation. Mais le gouvernement belge du Premier ministre Gaston Eyskens veut hâter les événements et convoque à Bruxelles une table ronde belgo-congolaise en reconnaissant la représentativité des leaders congolais jusque-là tenu à l'écart de la gestion du Congo. Jusque-là la Belgique avait pratiqué au Congo une politique ultra-colonialiste en s'attachant à ne former que des cadres subalternes et en restreignant l'accès de ses universités aux indigènes au point qu'il n'existe pas plus d'une trentaine d'étudiants congolais sortis des études universitaires au moment de l'indépendance. Mais le taux d'alphabétisation et de scolarisation des indigènes est supérieur à celui des autres pays d'Afrique noire et nombre d'entre eux sont formés à des pratiques comme infirmiers ou fonctionnaires qui les mettent sur un pied proche de celui des Belges exerçant les mêmes activités, mais sans avoir les mêmes revenus. Enfin dans la Force publique congolaise, seulement quelques dizaines d'aspirants sont formés dans les dernières années précédant l'indépendance, car les Belges tiennent à conserver étroitement le contrôle de cette armée sur laquelle ils avaient pu compter pendant les deux guerres mondiales.
Lorsque l'indépendance est proclamée, le parti unitaire de Patrice Lumumba, seul à être présent dans tout le Congo, n'obtient qu'une majorité relative de 45 % des voix. En effet, faute de tout encadrement politique sérieux, les autres voix s'éparpillent entre les partis tribaux centrifuges, dont l'un, le parti Bacongo s'associe avec le sien pour gouverner. Lumumba devient alors Premier ministre et Joseph Kasa-Vubu président. Des responsables improvisés se répartissent alors les plus hauts postes de l'État, alors que, dans l'armée, les sous-officiers restent sous-officiers d'où des troubles, à la suite desquels les sous-officiers et soldats congolais, soutenus par Lumumba, se révoltent contre leurs officiers belges. Les émeutiers s'en prennent aussi aux autres Européens et des violences ont lieu, si bien que Lumumba demanda l'aide de l'Organisation des Nations unies (ONU). Celle-ci envoie plusieurs contingents choisis dans des pays supposés sans intérêt direct dans les événements congolais. C'est alors qu'apparaît le casque bleu créé sur place dans le but de permettre à ces troupes disparates (des Ghanéens, des Pakistanais, mais aussi des Suédois) de se reconnaître entre eux.
C'est alors que la riche province du Katanga, dirigée par son président Moïse Tshombé, fait sécession, avec l'appui d'une gendarmerie solide restée sous commandement belge et avec celui des grandes entreprises industrielles. Une autre province, celle du Sud-Kasaï, diamantifère, se proclame elle aussi indépendante. Aussi, lorsque Lumumba veut envoyer ses troupes, à la tête desquelles il a dû nommer des généraux improvisés, celles-ci peu disciplinées, commettent quelques massacres qui sont montés en épingle. C'est alors que Lumumba est trahi à la fois par le président Kasa-Vubu, qui prend le parti de Tshombe, et par l'ONU qui affecte de ne reconnaître que ce président tribaliste qui ne représente en réalité que 10 % des Congolais. Joseph Mobutu, l'un des généraux improvisés nommés par Lumumba, prend alors le pouvoir. Celui-ci, avec la complicité de l'ONU dont les Casques bleus ont arrêté Lumumba, livre celui-ci à Tshombe, qui le fait immédiatement assassiner. C'est dans ces circonstances que le Congo est livré à une sanglante anarchie, puis à la longue dictature corrompue de Mobutu.
Inde
À l'époque, l'indépendance d'un grand territoire comme celui de l'Inde n'est pas souhaitée par les Anglais qui veulent garder le terrain pour la culture du thé ou bien garder un port de transit entre l'Afrique du Sud et l'Australie. L'indépendance des Indes est accordée en 1947 par le gouvernement britannique. Elle est largement préparée par l'action non-violente de Mohandas Karamchand Gandhi. Le Mahatma (Grande âme, du sanskrit mahā, grand et ātman, âme) est l'un des pères fondateurs de l'Inde moderne et un défenseur de la non-violence comme moyen révolutionnaire. Le Modèle:Date- l'Inde est devenue un dominion dans le Commonwealth, sous la direction du premier ministre Jawaharlal Nehru. Bien que la majorité des Indiens musulmans et hindous soit d'accord pour fonder une Inde laïque Modèle:Incise les Britanniques ont préféré suivre la Ligue musulmane (minoritaire dans sa représentation des musulmans) et sa volonté d'établir un État islamique basé sur la chariaModèle:Sfn. Ce faisant, ils divisent l'Inde en créant le Pakistan oriental (futur Bangladesh) et occidental, là où se trouvent des majorités musulmanes. L'Inde devient une république laïque, membre du Commonwealth, après la promulgation de sa constitution, le Modèle:Date-.
Micronésie et Îles Marshall
Les quelques colonies américaines dans le Pacifique sont indépendantes depuis les années 1990. L’administration de ces îles a été confiée aux États-Unis par l'ONU à la suite de la Seconde Guerre mondiale. Dépourvues d'intérêt économique ou stratégique, elles ont pour principale ressource le versement d'une aide des États-Unis dont l'existence a largement contribué à l'acceptation de l'indépendance par leurs ressortissants ; ce sont la Micronésie et les Îles Marshall, membres de l'ONU depuis le Modèle:Date-.
Indépendance obtenue par la force
Lorsque aucun espoir n'est laissé aux colonisés d'obtenir l'égalité soit par l'assimilation, soit par l'indépendance, la tentation de se révolter devient grande. Modèle:Référence nécessaire.
Guerre d'Indochine
Modèle:Article détaillé La France entreprend de reconquérir l'Indochine en Modèle:Date- avec le général Leclerc. En Modèle:Date-, la guerre éclate car les autorités françaises sont en désaccord, malgré de nombreux contacts, avec le Président Hô Chi Minh, dirigeant du Việt Minh (fédération de mouvements patriotiques vietnamiens) et surtout avec son général Giap, aussi bien sur le principe de l'indépendance que sur le sort futur de la Cochinchine. De leur côté, Hô Chi Minh et Giap tous deux francophones et francophiles cherchent à éviter une guerre sanglante avec la France. Ils semblent d'accord pour signer avec Jean Sainteny et le général Leclerc, qui ont su gagner leur confiance, des accords prévoyant une pacifique autonomie-indépendance du Viêt Nam à l'intérieur de l'Union française. Alors qu'ils voyagent avec ce dernier et le général Salan jusqu'à Biarritz pour signer ces accords avec le gouvernement français, l'amiral d'Argenlieu Modèle:Incise fait capoter l'accord en suscitant la création de la république de Cochinchine, le Modèle:Date-. De cette action date la perte de l'Indochine et consécutivement de tout l'Empire français, ainsi que les deux guerres qui ont suivi.
Déclenchée à la suite de provocations venant des deux camps, cette guerre de décolonisation devient ensuite un enjeu de la guerre froide dans la mesure où le Viêt-Minh, bien qu'organisation patriotique regroupant à l'origine les partis nationalistes et les sectes, est dominée par le Parti communiste indochinois. Le Viet-Minh bien que chassé des villes tient solidement dans l'intérieur, particulièrement au nord du pays et invente de nouvelles techniques de combat adapté à sa pauvreté en matériel et en munitions. La France cherche alors une solution politique, sans passer par le Viet-Minh : en Modèle:Date-, elle reconnaît l'État associé du Viêt Nam, Cochinchine comprise, dirigé par l'ex-empereur Bảo Đại. Cette solution trop tardive ne change pas la situation militaire.
La guerre s'internationalise en 1949, lorsque les communistes chinois ayant atteint la frontière de l'Indochine apportent une aide directe au Viêt-Minh. Les Américains initialement favorables au Viet-Minh, soutiennent financièrement la France. En 1954, la défaite de Diên Biên Phu, au cours de laquelle, les vaillants combattants français payent pour l'impéritie des généraux français qui les ont envoyés s'enterrer dans une cuvette et ont sous-estimé les moyens militaires du Viet-Minh, convainc la France de se retirer. Mendès France, après avoir constitué un gouvernement allant du centre à la droite, se donne un mois pour résoudre le conflit à la conférence internationale de Genève. Les indépendances du Laos, du Cambodge et du Viêt Nam y sont alors proclamées mais le Viêt Nam est alors provisoirement divisé en deux États, le Nord sous l'autorité d'Ho Chi Minh et le Sud dirigé par Bảo Đại . Celui-ci, à l'issue d'un référendum, est promptement remplacé par un nationaliste catholique anti-Français, Ngo Dinh Diem. Ce dernier refuse la tenue des élections prévues dans tout le Viêt Nam un an après l'indépendance et instaure au sud une dictature fascisante faisant appel à des conseillers militaires américains. C'est ainsi qu'il provoque l'insurrection du Front national de libération (FNL) Modèle:Incise et déclenche la seconde guerre d'Indochine.
Guerre d'indépendance de l'Algérie
Modèle:Article détaillé L'Algérie est une colonie particulière : elle fait partie de l'État français et est divisée en trois départements. C'est une colonie de peuplement où vivent un million d'Européens principalement français et à côté d'eux Modèle:Unité d'Arabes et de Berbères. La population algérienne est dépourvue de la pleine citoyenneté française dans la mesure où elle est dépourvue du droit de vote. Les Français sont opposés à toute réforme alors que le nationalisme algérien se développe. Dès 1943, les Algériens ont fait apparaître leur aspiration dans le manifeste de Ferhat Abbas en mettant en avant l'égalité en droit. Modèle:Référence nécessaire. La classe politique estimait alors que les colonies était un élément essentiel de la puissance de la France et de fait réfute toute idée d'indépendance<ref name=":1">Modèle:Lien web.</ref>. Le Modèle:Date-, lorsque des émeutes éclatent à Sétif, elles sont violemment réprimées. En 1947, un nouveau statut est accordé aux Algériens, ils deviennent des citoyens français avec le droit d'élire une assemblée qui doit siéger à Alger. Cependant les Algériens et les Européens ont le même nombre de sièges au sein de cette assemblée alors que les premiers sont huit fois plus nombreux. Cette réforme est donc contestée par les Algériens et les nationalistes demandent l'indépendance. Des demandes de réformes plus sérieuses émanent de l'évèque de Constantine, Léon-Étienne DuvalModèle:Sfn. Dès sa promotion comme archevêque d'Alger en Modèle:Date-, il déclare dans un discours que la Modèle:CitaModèle:Sfn.
Dans le cas de l'Algérie aussi, la décolonisation est imposée par le peuple de métropole lassé de poursuivre cette guerre, surtout à partir du moment où les appelés ont dû y participer. Les Français, consultés une première fois, lors des législatives de 1956, sur la négociation avec le Front de libération nationale (FLN), ont voté pour le Front républicain qui la préconise mais dont le chef Guy Mollet, une fois élu, ne l'a pas réalisée. Par la suite, consultés une fois de plus et cette fois directement par référendum, ils vont répondre à de Gaulle, Modèle:Citation.
La guerre d'Algérie débute en 1954 par une série d'attentats du Modèle:Abréviation discrète dont l'un des dirigeants le plus populaire auprès des Algériens est Ahmed Ben Bella. Ce groupe, sécessionniste du Mouvement national algérien de Messali Hadj, est partisan de l'action violente pour obtenir l'indépendance. Le choc est rude pour la France qui considère l'Algérie comme territoire français où, sur dix millions d'habitants, vivent un million d'Européens, les Pieds-noirs. Ces derniers, pour la plupart, refusent catégoriquement l'indépendance, bien qu'ils soient en grande partie responsables de cette situation. En effet, les représentants des Français d'Algérie ont constamment bloqué toutes les réformes assimilatrices, même les plus minimes, tendant à reconnaître enfin aux musulmans algériens la pleine citoyenneté française. Le ministre de l'intérieur, François Mitterrand, déclare à la suite des attentats du Modèle:Abréviation discrète de la Toussaint 1954 : Modèle:Citation. Cette guerre mobilise des moyens militaires et politiques de plus en plus importants. En 1957, les parachutistes du général Massu sont chargés par le gouvernement socialiste d'investir Alger et d'y supprimer le Modèle:Abréviation discrète. Ils démantèlent les réseaux terroriste Modèle:Abréviation discrète en utilisant des moyens réprouvés tant par la loi que par la morale et par le règlement militaire, en toute connaissance du gouvernement français de l'époque. À la fin de cette bataille d'Alger, les parachutistes français sont guidés dans leurs arrestations des sympathisants Modèle:Abréviation discrète par de jeunes musulmans qui, impressionnés par leurs résultats, croient à la victoire finale de la France. Cependant, les moyens employés, notamment la torture et les exécutions sommaires baptisées corvées de bois, heurtent l'opinion métropolitaine. Les succès remportés dans ces conditions ne cessent d'augmenter le nombre des partisans de la rébellion au point de faire oublier les atrocités très nombreuses commises par certains Modèle:Abréviation discrète, comme le massacre, femmes et enfants compris, de la population de Melouza contrôlée par un maquis du Mouvement national algérien rival. Dans ces conditions, la cause nationaliste progresse en Algérie, avec le soutien de l'ONU. Le Modèle:Date-, la population européenne d'Alger provoque une émeute, entraînant la garnison de la ville puis, avec le soutien d'officiers factieux et d'unités militaires parachutistes, impose à la métropole un changement de gouvernement et de régime (crise de mai 1958). Au grand déplaisir des dirigeants de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IVe{{#if:| }} }} République, de Gaulle, qui avait préconisé en vain pour la France de la Libération un régime démocratique doté d'un exécutif fort, est rappelé. Il commence par soutenir les militaires dans une lutte accrue et efficace contre l'Armée de libération nationale algérienne (ALN). À partir de 1959 et en dépit du lancement d'une politique d'essais nucléaires français dans le Sahara algérien, il engage un processus qui conduira à l'indépendance de l'Algérie alors même que l'action armée du Modèle:Abréviation discrète et de l'Modèle:Abréviation discrète contre la présence française est tenue en échec. Le Modèle:Date- il reconnaît le droit des Algériens à l'autodétermination et fait approuver ce principe par les Français lors du référendum sur l'autodétermination de l'Algérie du Modèle:Date-. De Gaulle se heurte alors à la résistance des Pieds-Noirs et d'une fraction de l'armée, dont les plus extrémistes, dirigés par quatre généraux, tentent un putsch en Modèle:Date-. Ce dernier échoue mais des partisans de l'Algérie française créent l'Organisation de l'armée secrète (OAS), dans le but de s'opposer aux négociations entre le gouvernement français et le Modèle:Abréviation discrète. L'Modèle:Abréviation discrète déclenche une insurrection contre l'armée française qui la réprime sévèrement, ainsi que des attentats en métropole.
Le Modèle:Date-, les accords d'Évian reconnaissent le droit de l'Algérie à l'indépendance. Cette indépendance est avalisée par le référendum sur l'indépendance de l'Algérie du Modèle:Date-. En France, une proposition de loi a instauré la date du Modèle:Date- Modèle:Incise comme Modèle:Citation<ref>no 2202 - Proposition de loi de M. Jean-Pierre Soisson relative à la reconnaissance du 19 mars comme journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de Tunisie.</ref>. Elle a été adoptée par l'Assemblée nationale le Modèle:Date- puis par le Sénat le Modèle:Date-.
Le Modèle:Date- n'empêche cependant pas le massacre de milliers de harkis (musulmans ayant servi l'armée française en qualité de supplétifs) et de leurs familles ni l'exode des Pieds-noirs.
Finalement, même si environ 20% d'entre eux restent un temps en AlgérieModèle:Sfn,<ref name="mai2008">"Sans valise ni cercueil, les pieds-noirs restés en Algérie" par Pierre Daum, dans Le Monde diplomatique de mai 2008, pages 16 et 17 [1]</ref>, la grande majorité des pieds-noirs quitte le nouveau pays, une partie d'entre eux estimant qu'ils ont été obligés de partir en raison du risque pour leur vie et celle de leurs enfants<ref>Documentaire de Gilles Perez, Les Pieds-Noirs. Histoire d’une blessure, diffusé sur France 3 en novembre 2006, cité par Pierre Daum, dans Le Monde diplomatique de mai 2008, pages 16 et 17 [2]</ref>, ce qui Modèle:Cita, selon l'historien Benjamin Stora<ref>l'historien Benjamin Stora, cité par Pierre Daum, dans Le Monde diplomatique de mai 2008, pages 16 et 17 [3]</ref>.
La direction du Modèle:Abréviation discrète avait Modèle:Cita<ref name=mai2008/>. L'un de ces appels aux « Européens d’Algérie » avait été lancé par gouvernement provisoire algérien, de Tunis le Modèle:Date-<ref name=mai2008/>. Il déclarait Modèle:Citation<ref name=mai2008/>. L'historien Guy Pervillé oppose de son côté Modèle:Citation<ref>« Réponse au livre de Pierre Daum : Ni valise, ni cercueil, les pieds-noirs restés en Algérie après l’indépendance (2012) », par Guy Pervillé. Mis en ligne sur son blog le 11 juin 2012.</ref>. Guy Pervillé cite en particulier Daniel Lefeuvre, proche de lui sur ces questions, selon qui à l’été 1961, le Délégué général du gouvernement en Algérie, Jean Morin, avait Modèle:Cita car il constatait le Modèle:Citation et signalait que les Français d’Algérie Modèle:Citation<ref>Le dernier exposé de Daniel Lefeuvre ? (2013), compte rendu Guy Pervillé, 2 avril 2014</ref>.
Dans certains lieux cependant, le départ a été quasi général, comme en Modèle:Date- à Ouled Fayet, où les deux mille Européens sont partis, sauf la famille Vialin<ref name=mai2008/>. Parmi ceux qui sont restés, après le coup d'état du colonel Boumédienne en 1965, ils ont parfois dû composer avec l'évolution du régime, comme en 1966, lorsque la vente d’alcool est devenue interdite obligeant des commerçants-restaurateurs à fermer leur entrepôt de vin tout en pouvant continuer à servir du vin à leurs clients<ref name=mai2008/>.
Guerres d'indépendance des colonies portugaises
Les colonies portugaises, l'Angola et le Mozambique, accèdent à l'indépendance au terme de guérillas interminables en 1974, après la révolution des Œillets qui renverse le régime salazariste, puis vote la reconnaissance du droit à l'autodétermination des colonies le Modèle:Date-, entrainant le retrait du pouvoir colonial et transformant, le cas échéant, les guerres anticoloniales en guerres civiles.
Dans les deux cas, la guerre est le fait de mouvements anticoloniaux rivaux dont le plus fort, le Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA), et la FRELINO, respectivement, conquièrent le pouvoir au moment de l'indépendance. En Guinée-Bissau, le mouvement dominant, le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), a conquis dès 1973 la supériorité militaire sur ses rivaux et déclaré l'indépendance du pays. Il n'y a pas de résistance anticoloniale armée au Cap-Vert et à Sao Tomé-et-Principe qui ont donc obtenu leur indépendance à la suite du retrait, sans conflit, du pouvoir colonial portugais.
Causes de la décolonisation
Ébranlement des empires coloniaux à l'issue de la Seconde Guerre mondiale
La Seconde Guerre mondiale entraîne une énorme perte de prestige pour les puissances coloniales : l'image de leur invincibilité est très atteinte, en raison des victoires allemandes puis japonaises. En outre, pendant la guerre, Britanniques et Français ont eu besoin des colonies et ont puisé les ressources humaines pour vaincre les puissances de l'Axe<ref name=":1" />. Modèle:Référence nécessaire<ref name=":1" />.
Certes, en 1944 lors de la conférence de Brazzaville, la France préconise plutôt l'assimilation, sous la forme de l'accession par degrés des indigènes à la citoyenneté, plutôt que l'autonomie des colonies ou leur indépendance. Mais si l'on considère que cette conférence réunit essentiellement des gouverneurs des colonies, il faut admettre qu'elle est tout de même émancipatrice. En outre, il faut savoir que le CFLN et l'Assemblée consultative d'Alger, prêts à aller très loin pour défendre la souveraineté française, contre les Allemands et vis-à-vis des Américano-britanniques, ne se reconnaissent pas le droit de renoncer à la moindre parcelle du territoire français, remettant les décisions de cet ordre aux futures instances démocratiquement élues de la France après la Libération. Après 1945, l'opinion politique met d'ailleurs très longtemps à évoluer en France, malgré la guerre d'Indochine, la révolte de Madagascar et la guerre d'Algérie.
Influence des diverses chartes internationales
L'opinion internationale est de plus en plus favorable à la décolonisation, sous l'influence de la Charte de l'Atlantique du Modèle:Date-, par laquelle Roosevelt et Churchill reconnaissent le droit de tous les peuples à l'autodétermination, de l'Organisation des Nations unies (ONU) et de la Déclaration universelle des droits de l'homme.
Renversement de position des mouvements de pensée
Modèle:Référence nécessaire. Cela était déjà arrivé sporadiquement aux siècles précédents, notamment par les interventions de Las Casas ou des jésuites du Paraguay. Mais après la Seconde Guerre mondiale, cette orientation a tendu à se généraliser, en même temps que des prélats indigènes ont progressivement accédé aux fonctions de haut rang auparavant monopolisées par les Européens. Les intellectuels étaient encore en majorité favorables à la colonisation avant la Seconde Guerre mondiale. L'œuvre coloniale de la France apportant la civilisation aux peuples déshérités était l'un des thèmes incontournables des discours sur la colonisation et notamment Jules Ferry sous la Troisième République<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Mais à la suite du choc produit par l'effondrement de la France et du Royaume-Uni en 1940, le point de vue des indigènes a été moins méconnu par les intellectuels. Ceux-ci se sont dès lors montrés de plus en plus réservés ou carrément hostiles, parallèlement au développement des idéologies socialistes dans les métropoles, surtout après la Seconde Guerre mondiale.
Force exemplaire de chaque nouvelle indépendance sur les colonisés
L'accession à l'indépendance de toute une série de nouveaux pays encourage les mouvements politiques anti-colonialistes dans tous les pays d'outremer non encore indépendants : en 1946 les Philippines, en 1947 l'Union indienne et le Pakistan, en 1948 la Birmanie et Ceylan. C'est particulièrement l'accession à l'indépendance de l'Empire des Indes, promise en pleine guerre par le Royaume-Uni, qui impressionne les opinions des pays encore colonisés ou colonisateurs. L'Inde britannique, connue par les romans de Rudyard Kipling et par de nombreux films ainsi que par sa surface imposante sur les cartes des manuels scolaires, est imaginée comme un pilier de la colonisation. Si le Royaume-Uni victorieux qui domine les mers l'abandonne, comment imaginer que les colonies des autres pays puissent être conservées ?
La division de cet Empire en deux états séparés Modèle:Incise qui ont accédé séparément à l'indépendance démontre que la décolonisation n'a pas que des avantages ; elle se traduit en effet par de terribles massacres, des exodes massifs en ayant laissé subsister de terribles tensions et de nombreux problèmes non résolus. Les massacres semblent éloignés et seule subsiste l'image colossale des nouveaux états indépendants.
Les mouvements coloniaux militent, les uns pour l'indépendance (Parti du peuple algérien (PPA) de Messali Hadj en Algérie, Viet Minh et Daï-Viet en Indochine), les autres pour l'autonomie (Union démocratique du manifeste algérien (UDMA) de Ferhat Abbas en Algérie, Rassemblement démocratique africain (RDA) de Félix Houphouët-Boigny en Afrique noire française). C'est souvent en accédant à la conscience politique et en retournant contre les pays colonisateurs leurs propres valeurs que ces mouvements vont développer de la sympathie pour leur action dans les opinions métropolitaines.
Coût des empires coloniaux
Modèle:Référence nécessaire<ref name=":0">Modèle:Lien web.</ref>. En effet, à la suite de la perte de l'Indonésie, les Pays-Bas connaissent un réinvestissement des capitaux coloniaux dans leur économie ainsi que le redéploiement des dépenses publiques sur la métropole néerlandaise. Dès le milieu des années 1950 il apparaît que la perte de l'Indonésie, loin d'être une catastrophe pour l'économie néerlandaise, est au contraire favorable.
En France, Raymond Cartier, journaliste à Paris Match, à la fin des années 1950, estimait que les colonies coûtent trop cher et qu'il valait mieux Modèle:Citation. Il écrivit aussi dans Paris Match le Modèle:Date- : Modèle:Citation. Déjà, en 1898, Gustave de Molinari s'était interrogé sur l'utilité et du poids économique des colonies françaises<ref name=":0" />.
En 1956, François Bloch-Lainé, ancien directeur du Trésor et président de la Caisse centrale de la France d'outre-mer avait publié dans « la zone franc », ouvrage paru au Presses Universitaires de France, l'analyse suivante : le système du « pacte colonial », s'était quasiment renversé au bénéfice des pays d'outre-mer. Les importations étaient en effet compensées par des transferts de capitaux, majoritairement publics et en provenance de la Métropole. Ainsi les crédits offerts de 1945 à 1962 soit Modèle:Nobr de francs-or, représentèrent près de 10 % des recettes budgétaires annuelles de la France, ressources qui n'étaient donc pas allouées à la reconstruction du pays<ref name=":0" />.
À titre d'exemple, de 1952 à 1962, l'Algérie qui représentait 20 % des exportations de la métropole soit Modèle:Unité d'anciens francs avait reçu en parallèle Modèle:Unité de la part de la Métropole<ref name=":0" />. Enfin, les matières premières coloniales étaient achetées au-dessus des prix mondiaux comme pour le vin issue d'Algérie avec un surprix de plus 25 %. Si cela permettait aux industries traditionnelles de la Métropole d'écouler des produits à faible valeur ajoutée sur les marchés protégés des colonies, en retour et en revanche, cela affaiblissait la compétitivité globale de l'économie française et retardait sa modernisation<ref name=":0" />.
De Gaulle dit également de la décolonisation : Modèle:CitationModèle:Sfn. Globalement, on note par exemple que la France dépense dans ses colonies, entre 1945 et 1960, deux fois le montant reçu des États-Unis au titre du plan Marshall. En 1984, Jacques Marseille évaluait le déficit commercial de la France au profit de ses colonies de 1900 à 1971 à trois fois le montant des aides américaines à la France de 1945 à 1955Modèle:Sfn.
Modèle:Référence nécessaire<ref name=":0" />.
Question « raciale » et question économique, le cas français
Modèle:Section travail inédit Jacques Soustelle, nommé gouverneur général de l'Algérie en janvier 1955 sous le ministère Pierre Mendès France, pense qu'il faut transformer progressivement les Algériens en Français à part entière, allant même jusqu'à proposer la fusion des économies algériennes et françaises, en considérant l'Algérie comme la Bretagne ou la Lorraine et ses habitants comme des métropolitains. Soustelle appelle cette doctrine l'intégration. Ethnologue de réputation internationale, Soustelle s'est lié à de Gaulle à l'époque de la France libre. Demeuré gaulliste après la guerre Modèle:Incise il est aussi l'ami de Claude Lévi-Strauss. Ce dernier écrit en 1955 : Modèle:CitationModèle:Sfn.
C'est en prétendant faire siennes les propositions de Jacques Soustelle mais aussi de Claude Lévi-Strauss, que le général De Gaulle revient aux affaires en Modèle:Date-, profitant du soulèvement de l'Armée en Algérie. À Alger, le Modèle:Date-, de Gaulle déclare à la foule : Modèle:Citation. À sa gauche, au balcon où le général de Gaulle prononce ce discours révolutionnaire, se tient Jacques Soustelle.
Le surlendemain, le Modèle:Date-, à Mostaganem, le général proclame devant une foule majoritairement arabo-berbère : Modèle:Citation.
Ce projet égalitariste que le général de Gaulle s'affirme décidé à accomplir en Algérie, il laisse entendre vouloir l'accomplir également en Afrique noire. En effet, lors du discours de Mostaganem du Modèle:Date-, de Gaulle déclare : Modèle:Citation.
Cependant le général de Gaulle est en réalité opposé à ce programme dont il pense qu'il ne s'agit que d'une utopie universaliste : Modèle:Citation<ref name="AP52">Modèle:Harvsp.</ref>. Étant revenu au pouvoir grâce à l'Armée sur ce programme de l'intégration, au nom duquel il a renversé la {{#ifeq:République | s | Modèle:Siècle | IVe{{#if:République| République }} }}, de Gaulle ne peut pas avouer ses convictions : Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Quelques années plus tard, le général de Gaulle explique au général Koenig : Modèle:CitationModèle:Sfn.
Dans le même esprit, au cours d’un entretien accordé à Pierre Laffont, député d'Oran, directeur du journal L'Écho d’Oran, le Modèle:Date-, De Gaulle très en colère déclare Modèle:CitationModèle:Sfn.
De Gaulle veut la décolonisation en raison de l'impossibilité pour la France, selon lui, de pouvoir assimiler les populations des colonies. Dans ses confidences à Alain Peyrefitte, il est très clair à ce sujet: Modèle:Citation
Une des raisons qui conduisent à la décolonisation est le refus du général de Gaulle, mais aussi de la majorité de la classe politique métropolitaine, d'accorder l'égalité politique aux populations d'outre-mer. En revanche, tous les sondages de l'époque indiquent que l'opinion métropolitaine est favorable à leur octroyer la citoyenneté française. D'ailleurs, lors du référendum de Modèle:Date-, les Français approuvent la nouvelle Constitution, qui dispose que tous les Algériens sont désormais des Français à part entière. À ce titre, Modèle:Nobr arabo-berbères prennent place à l'Assemblée nationale, à Paris.
Les convictions du général de Gaulle sur l'incompatibilité des Français et des Africains le conduisent à opter également pour la séparation de la métropole et des territoires d'Afrique subsaharienne. En Modèle:Date-, la communauté française étant nouvellement créée, le Conseil de gouvernement du Gabon, s'appuyant sur l'article 76 de la Constitution, demande à devenir un département français. Léon Mba, président du Gabon, charge Louis Sanmarco de présenter la demande auprès du gouvernement métropolitain. Reçu à Paris par le ministre de l'Outre-mer, Bernard Cornut-Gentille, Louis Sanmarco reçoit cette réponse sans ambiguïté : Modèle:Citation La réponse du ministre Cornut-Gentille reflète la pensée du général de Gaulle, qui explique plus tard à Peyrefitte : Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le général de Gaulle s'explique en ces termes sur l'« affaire gabonaise » : Modèle:Citation<ref name="AP457">Modèle:Harvsp.</ref>. Le général de Gaulle explique également à Alain Peyrefitte : Modèle:Citation<ref name="AP457"/>. L'essayiste Alexandre Gerbi<ref>Interview d'Alexandre Gerbi sur RFI http://www.rfi.fr/actufr/articles/089/article_51734.asp.</ref> montre comment le général de Gaulle accule les dirigeants africains à l'indépendanceModèle:Sfn notamment Félix Houphouët-Boigny, pourtant ardent défenseur de l'unité franco-africaine dans un cadre fédéral et Léon Mba, pourtant grand partisan de la départementalisation du Gabon.
Selon Gerbi, si la décolonisation franco-africaine vise à perpétuer le colonialisme, c'est-à-dire l'exploitation économique des territoires français d'Afrique, que la démocratie réelle aurait entravée, son objectif secret mais fondamental est d'empêcher le métissage de la France que l'égalité politique entre métropolitains et ultramarins aurait entraîné ; l'indépendance est imposée à l'Afrique par la métropole pour des raisons certes financières, mais aussi et avant tout de civilisation ou raciales. Pour y parvenir, le général de Gaulle et son gouvernement, avec la complicité de la majorité de la classe politique métropolitaine, violent la Constitution, en la modifiant selon des voies anticonstitutionnelles, par le biais de la loi 60-525.
La loi 60-525 est votée en mai-Modèle:Date-, passant outre un avis défavorable du Conseil d'État et malgré la démission de Vincent Auriol Modèle:Incise du Conseil constitutionnel. La Loi 60-525 supprime l'obligation d'organiser un référendum pour qu'un État africain de la Communauté française accède à l'indépendance, contrairement à ce que prévoit jusque-là la Constitution. Très concrètement, cette loi permet, dès le mois suivant sa promulgation, que les États africains de la Communauté française accèdent à l'indépendance sans faire de référendum, c'est-à-dire sans que leurs populations soient consultées et puissent par conséquent, par leurs voix, entraver le processus de l'indépendance<ref>Lire l'article L'Effarante Loi 60-525, sur le site d'Alexandre Gerbi http://fusionnisme.blogspot.com/2008/06/leffarante-loi-60-525-ou-comment-le.html.</ref>.
Intrigues des États tiers
Rôle de l'Allemagne nazie et du Japon
L'Allemagne, bien qu'ayant perdu toutes ses colonies après la Première Guerre mondiale est un acteur influent dans le processus de décolonisation en participant à la surenchère internationale que ces pays doivent subir pendant la Seconde Guerre mondiale. Le régime nazi tente grâce à la radio de saper le moral et de créer des révoltes dans les colonies. Il essaye de se rapprocher des pays dominés par les alliés afin d'en obtenir des matières premières et se présente de cette manière comme un ami des colonisés. En réalité, Hitler, dans Mein Kampf, a clairement exprimé son mépris pour les colonisés arabes et indiens. La propagande nazie participe au processus de décolonisation car, en proposant plus que les métropoles, l'Allemagne encourage les revendications à l'encontre des colonisateurs. Le Japon fait de même dans le sud-est asiatique en soutenant les autonomistes locaux mais ces derniers, après avoir accueilli favorablement les Nippons constatent rapidement le mépris dans lequel ceux-ci tiennent les autres asiatiques. Néanmoins par la constitution de gouvernements fantoches contre les Hollandais (aux Indes néerlandaises), contre les États-Unis (aux Philippines), contre le Royaume-Uni (en Turquie et Birmanie) et contre la France (au Viêt Nam, au Cambodge et au Laos), ils démontrent aux indigènes que les occidentaux ont cessé d'être invincibles.
Rôle de l'Union soviétique
Avec la conférence de Bakou, en 1920 déjà, les Soviétiques s'intéressent activement aux problèmes de la décolonisation : ils assimilent les colonisés au prolétariat, ceux-ci sont donc à libérer Modèle:Refnec. Leur propagande porte parce qu'ils apparaissaient comme sincères : après tout, ils ont eux-mêmes donné l'exemple en effectuant apparemment leur propre décolonisation par la voie de l'autonomie interneModèle:Refnec, alors que d'autres pays colonisateurs comme la France en sont bien loin. Leur appui à la décolonisation n'est cependant pas illimité après la mort de Lénine. En effet, deux thèses s'opposent alors, celle de Staline pour une consolidation de l'État soviétique et celle de Trotsky pour une priorité à l'internationalisme. C'est Staline qui l'a emporté, et a dès lors concentré ses efforts sur l'Europe.
C'est surtout après la mort de Staline, le Modèle:Date-, que l'URSS commence à soutenir les indépendances, avec la guerre froide Modèle:Refnec. L'URSS s'oppose alors dans les pays du tiers monde à l'action des Américains. Il y a une surenchère incessante entre ces deux pays pour obtenir le plus large contrôle et la plus grande influence possible dans ces pays.
Rôle des États-Unis
Les États-Unis sont d'anciennes colonies britanniques ce qui renforce l'idée anti-colonialiste avec par exemple Franklin Roosevelt. Symboliquement Harry Truman lors de son discours sur l'état de l'Union de 1949 ouvre l'ère du développement (par opposition au sous-développement caractéristique des pays colonisés) et prône l'aide. Après ce discours, le Congrès des États-Unis adopte l'Act for International Development, et tant l'ONU que l'Europe créent des institutions de coopération. Modèle:Référence nécessaire. Dans le cadre de la guerre froide cependant et dans un objectif de contenir la poussée communiste dans le monde, les États-Unis peuvent apporter leur soutien aux politiques de répression menées par les Européens contre les mouvements d'indépendance dans les colonies, comme lors de la première guerre d'Indochine (1945-1954).
Ainsi, le Secrétaire d’État aux Affaires africaines et du Proche-Orient, George McGhee, résume en 1950 la position des États-Unis : « toutes les soi-disant puissances coloniales représentées sur le continent africain sont nos amies et alliées dans la lutte mondiale entre le monde libre et le monde communiste »<ref name=":3" />.
Notes et références
Notes
Références
Bibliographie
Ouvrages
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- Modèle:Ouvrage Réédité en 2006 Modèle:Nobr
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Enregistrements sonores
- Histoire mondiale de la colonisation, les grandes figures de la décolonisation, cycle de conférences de l'Université populaire du quai Branly, enregistrées au théâtre Claude Lévi-Strauss, 2011 (1 CD de 1h 30 min par conférence)
- Souleymane Bachir Diagne, Conférence d’introduction aux grandes figures de la décolonisation, avec un éclairage particulier sur Léopold Sédar Senghor et Mohamed Iqbal, Modèle:Date-
- Patrick Lozès, Toussaint Louverture, Modèle:Date-
- Benjamin Stora, Abd el Kader, Modèle:Date-
- Catherine Clément, Gandhi, Modèle:Date-
- Yves Chevrier, Mao, Modèle:Date-
- Yves Saint-Geours, Le bolivarisme, Modèle:Date-
- Yves Saint-Geours, Le néo-bolivarisme, Modèle:Date-
Filmographie
- Jean-Louis Molho, Alain Fuster et Paul Villatoux, La décolonisation, film documentaire, Citel Video, Paris, 2010, DVD (52 min)
- Colonisation, décolonisation, postcolonialisme, conférence d'Elikia M'Bokolo, Université de tous les savoirs, CERIMES, Vanves, 2005, DVD (1h 30 min)
- Pascal Blanchard et David Korn-Brozza, Décolonisations : Du sang et des larmes, film documentaire en 2 parties de Modèle:Nobr, Cinétévé Productions, 2020
Voir aussi
Articles connexes
- Idéologie coloniale française
- Génocide culturel
- Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux
- Collections africaines dans les musées français
- Conférence de Bandung
- Néocolonialisme
- Liste des territoires non autonomes selon l'Organisation des Nations unies
- Peuple autochtone
- Droit des peuples autochtones (Déclaration des droits des peuples autochtones)
- Indépendance (politique)
- Révolution nationale indonésienne
Formes de décolonisations
- Décolonisation de l'espace public
- Décolonisation des musées
- Décolonisation du savoir
- Décoloniser l'esprit
- Écologie décoloniale
Études théoriques
Liens externes
- La décolonisation de l'Inde britannique par le Centre virtuel de la connaissance sur l'Europe (CVCE)
- La décolonisation en Afrique par le Centre virtuel de la connaissance sur l'Europe (Consulté le 02/05/2020)
- La décolonisation en Asie par le Centre virtuel de la connaissance sur l'Europe (Consulté le 02/05/2020)