Ahmed Sékou Touré
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Politicien Ahmed Sékou Touré (<templatestyles src="Prononciation/styles.css" />{{#invoke:Prononciation|prononciation}}), né le Modèle:Date à Faranah en Guinée et mort le Modèle:Date à Cleveland (États-Unis), est le premier président de la république de Guinée, en poste à partir de l'indépendance obtenue de la France en 1958 jusqu'en 1984.
Biographie
Origine et enfance
Sékou Touré est membre de l'aristocratie de l’ethnie mandingue et a pour grand-mère maternelle Bagbè Ramata Touré, une des filles de l'Almamy Samory Touré (1830-1900). Ce dernier avait résisté à la colonisation française en Afrique de l’Ouest, jusqu'à sa capture en 1898. Il est le fils d'Alpha, boucher malinké et d’Aminata Fadiga. Il fréquente des écoles coraniques et des établissements français. Il étudie au lycée technique Georges-Poiret de Conakry, d'où il est renvoyé à l'âge de 15 ans pour avoir mené une protestation contre la nourriture servie à l'école<ref name="death nyt">Modèle:Lien web</ref>.
Durant sa jeunesse et après être devenu président de la République, Sékou Touré étudie les travaux des philosophes communistes, en particulier ceux de Karl Marx et de Lénine.
Avant l’indépendance
Avant l'indépendance, Sékou Touré travaille pour les services postaux (PTT)<ref name="death nyt"/> mais il est bloqué dans son ascension professionnelle et ne peut accéder aux postes de responsabilité auxquels il aspire. Il reste donc simple responsable des postes, mais s'investit dans le syndicalisme en devenant un des meneurs de la jeune génération guinéenne. En 1945, il devient le secrétaire général du syndicat des postiers, le premier syndicat fondé en Guinée (les syndicats étaient interdits dans les colonies françaises jusqu'en 1944), puis contribue à organiser l'Union des syndicats confédérés de Guinée (USCG), affilié à la CGT, dont il est élu secrétaire général. Il participe en 1947 à la fondation du Parti démocratique guinéen, antenne locale du Rassemblement démocratique africain (RDA), parti agissant pour la décolonisation de l'Afrique.
Il est l'un des dirigeants du RDA, travaillant étroitement avec son futur rival, Félix Houphouët-Boigny, qui devint en 1960 le président de la Côte d'Ivoire. Il accepte en dépit de ses réticences la décision de Houphouët-Boigny de rompre avec les communistes et d'abandonner la lutte pour l'indépendance immédiate afin de se rapprocher du gouvernement français<ref name=":1">Modèle:Ouvrage</ref>.
Il échoue à conquérir un siège à l'Assemblée nationale française lors des élections législatives de 1951 et 1954 (ce dernier scrutin, de l'aveu du ministre de la France d’outre-mer Robert Buron, a été « honteusement truqué pour provoquer l’élimination de Sékou Touré »)<ref name=":1" />. Il est élu député lors de sa troisième participation en 1956, ainsi que maire de Conakry en 1955, sous la bannière du RDA, positions qu'il utilise pour lancer des critiques pointues du régime colonial<ref name="death nyt" />. Il siège cependant au sein du groupe parlementaire du RDA-UDSR et appartient ainsi de facto à la majorité gouvernementale<ref name=":1" />. Il se lie d’amitié avec François Mitterrand, l'un des principaux dirigeants de l'UDSR. En 1957, il organise l'Union générale des travailleurs d'Afrique noire, une centrale syndicale commune pour l'Afrique-Occidentale française.
La métropole française est en pleine discussion sur la décolonisation qui s'annonce et, lors de la visite du 25 août 1958 effectuée par le général de Gaulle à Conakry pour défendre le maintien de la Guinée dans la Communauté française, Sekou Touré défend une « entité multinationale composée d’États libres et égaux » et déclare qu'il votera « oui » au référendum seulement si le texte est amendé afin de reconnaître aux peuples le « droit à l'indépendance »<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Cet incident lui vaut une solide rancune de De Gaulle qui, mal informé de la situation en Guinée, ne s'attendait pas à être reçu avec un discours aussi offensif<ref name=":1" />. En 1958, plus d'un million de Guinéens votent « Non » (seuls 57 000 ont voté « Oui ») au référendum parrainé par le gouvernement français sur l'union avec la France et choisissent l'indépendance totale, qu'ils obtiennent le Modèle:Date, avec Sékou Touré à la tête du pays. La Guinée est la seule des colonies africaines de la France à voter pour l'indépendance immédiate tandis que le reste de l'Afrique francophone choisit l'indépendance deux ans plus tard, en 1960. Le président De Gaulle réagit en ordonnant aux fonctionnaires et techniciens français de quitter immédiatement la Guinée, ce qui suscite un certain nombre de difficultés pour le jeune État guinéen. Les colons français emportent avec eux tout leur matériel de valeur, rapatrient les archives souveraines françaises et, surtout, les liens économiques sont rompusModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Malgré les difficultés, Sékou Touré affirme « préférer la liberté dans la pauvreté que la richesse dans la servitude »<ref>Modèle:Article</ref>.
Premier président de la république de Guinée
Planification et répression politique
Le début de la présidence de Sékou Touré est marqué par une politique marxiste, avec la nationalisation des entreprises étrangères et une économie fortement planifiée. Sékou Touré remporte le Prix Lénine pour la paix en 1961. La France mène alors une guerre économique contre son ancienne colonie (les services secrets français vont notamment répandre de faux francs guinéens pour déstabiliser la Guinée monétairement)<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Ses premières actions pour rejeter les Français puis pour s'approprier la richesse et les terres agricoles des propriétaires traditionnels, irritent de nombreux acteurs puissants, mais l'échec de son gouvernement à fournir des capacités économiques ou des droits démocratiques, encore plus.
Alors qu'il est encore admiré dans beaucoup de pays en Afrique et dans le mouvement panafricain, de nombreux Guinéens, des militants de gauche et de droite en Europe deviennent très critiques envers le régime de Sékou Touré en particulier quant à son échec à instituer une véritable démocratie.
Dans les années 1960, il est le premier chef d'État africain à se rendre en visite officielle en Chine, qui apporte des aides financières à la Guinée<ref name="death nyt"/>.
Au fil du temps, la paranoïa croissante de Sékou Touré conduit à l'arrestation de nombreux opposants politiques présumés<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>. Selon Amnesty International, quelque 50 000 personnes auraient été assassinées sous le régime de Touré, de 1958 à 1984. Le Camp Boiro reste le symbole de cette répression violente où, selon une estimation, 5 000 personnes sont exécutées parfois après des tortures dénoncées alors par Amnesty International<ref>Modèle:Article</ref>. À travers la police secrète et les exécutions dans les camps de détention, Sékou Touré fait régner sur le pays un régime de terreur, contraignant des milliers de Guinéens à fuir la répression. Des dizaines de milliers de dissidents guinéens cherchent à fuir le pays<ref>Modèle:Article</ref>. Le mari de Nadine Bari, notamment, est enlevé et torturé en 1972 ; elle mène des recherches durant 20 ans pour découvrir ce qui lui est arrivé, tout en écrivant de nombreux livres sur le régime de Sékou Touré et la Guinée<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Dans livre de Kaba Camara Dans la Guinée de Sékou Touré, cela a bien eu lieu<ref>Modèle:Ouvrage</ref> est écrit : « Une liste de 12 000 cadres avait été dressée depuis 1959 et tous ces gens fichés ont disparu entre fin octobre 1971 et fin août 1972 ».
Le débarquement des militaires portugais le 22 novembre 1970 entraîne une répression sans précédent touchant l'ensemble de la société guinéenne. Selon Amnesty International, ce sont plus de 50 000 Guinéens qui sont tués. Selon André Lewin, ancien ambassadeur de France en Guinée, les services secrets de l'Allemagne de l'Est ont préparé un faux document accusant les Allemands de l'Ouest d'être impliqués dans le débarquement<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Rupture avec la France et défense du panafricanisme
De 1965 à 1975, il rompt toutes ses relations avec la France, ancienne puissance coloniale. Les frictions entre la France et la Guinée sont fréquentes. Aux tentatives de renversement du président guinéen, dont il accuse les autorités françaises, la Côte-d'Ivoire ou le Sénégal d'être l'auteurModèle:Sfn, Sékou Touré répond par une répression contre l'opposition. Craignant une intervention militaire de l'ancien colonisateur, le chef d'État se rapproche du camp socialiste, bénéficiant d'aides chinoises et soviétiques. Sékou Touré estime que l'Afrique a perdu beaucoup pendant la colonisation et qu'elle devrait riposter en coupant les liens avec les anciens pays coloniaux. C’est seulement en 1978 que le président de la République française, Valéry Giscard d'Estaing, effectue une visite officielle, en signe de réconciliation. Tout au long de son différend avec la France, la Guinée maintient de bonnes relations avec plusieurs pays socialistes. Cependant, l'attitude de Sékou Touré envers la France n'est généralement pas bien accueillie, et certains pays africains rompent les relations diplomatiques avec la Guinée. Malgré cela, Sékou Touré gagne le soutien de nombreux groupes et dirigeants anticolonialistes et panafricains.
Maurice Robert, chef du secteur Afrique au Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE) de 1958 à 1968, explique que : « Nous devions déstabiliser Sékou Touré, le rendre vulnérable, impopulaire et faciliter la prise du pouvoir par l'opposition. Une opération de cette envergure comporte plusieurs phases : le recueil et l'analyse des renseignements, l'élaboration d’un plan d'action à partir de ces renseignements, l'étude et la mise en place des moyens logistiques, l'adoption de mesures pour la réalisation du plan. Avec l'aide d’exilés guinéens réfugiés au Sénégal, nous avons aussi organisé des maquis d'opposition dans le Fouta-Djalon. L'encadrement était assuré par des experts français en opérations clandestines. Nous avons armé et entraîné ces opposants guinéens pour qu'ils développent un climat d'insécurité en Guinée et, si possible, qu'ils renversent Sékou Touré. Parmi ces actions de déstabilisation, je peux citer l'opération Persil, par exemple, qui a consisté à introduire dans le pays une grande quantité de faux billets de banque guinéens dans le but de déséquilibrer l’économie<ref>Modèle:Article</ref>. »
Ses principaux alliés dans la région sont les présidents du Ghana Kwame Nkrumah et du Mali Modibo Keïta. Après que Nkrumah est renversé par un coup d'État en 1966, Sékou Touré lui offre refuge en Guinée et lui propose d'être coprésident de la République, ce qu'il refuse. En tant que figure du mouvement panafricaniste, il s'en prend toujours aux anciennes puissances coloniales, et se lie d'amitié avec des militants afro-américains comme Malcolm X et Stokely Carmichael, à qui il offre l'asile. Sékou Touré, avec Nkrumah, contribue à la formation du Parti révolutionnaire du peuple africain (All-African People's Revolutionary Party) et aide les guérilleros du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) dans leur lutte contre le colonialisme portugais en Guinée portugaise.
Les Portugais lancent une attaque sur Conakry en 1970 (Opération Mar Verde, ou Operation Green Sea) pour sauver des prisonniers de guerre portugais, renverser le régime de Sékou Touré et détruire les bases du PAIGC.
Sékou Touré apporte un soutien financier à l'ANC de Nelson Mandela lors de la tournée africaine de celui-ci en 1962<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Nelson Mandela arrive à Conakry<ref>https://www.nelsonmandela.org/on-this-day/entry/nelson-mandela-arrives-in-guinea-conakry-then-french-guinea-on-his-clandest</ref> le 12 avril 1962 et, dans ses mémoires Un long chemin vers la liberté<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, il écrit avoir été déçu par le président Sékou Touré qui le recevra avec Oliver Tambo. À la suite de sa demande de soutien au mouvement de libération Umkhonto we Sizwe, Sékou Touré leur fait un discours et leur donne ses livres et des francs guinéens qui n'avaient aucune valeur hors du pays. À sa sortie de prison, Mandela visitera tous les pays qui l'avaient soutenu mais ne viendra pas en Guinée.
Relations avec la France
L'indépendance de la Guinée démarre sur un conflit de séparation avec la France. En 1958, Sékou Touré refuse de poursuivre un pacte post-colonialiste avec la France, un non-alignement qui froissera le général de Gaulle jusqu'à la fin de son mandat. Le Modèle:Date-, après des visites triomphales à Madagascar, au Congo et en Côte d'Ivoire, le général de Gaulle est froidement reçu par Sékou Touré qui déclare dans son discours : Modèle:Citation. À quoi de Gaulle rétorque : Modèle:Citation<ref name="genie mandingue" />,<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Après le vote de la Guinée pour son indépendance, si certains hauts fonctionnaires français plaident en faveur de négociations avec le nouvel État, de Gaulle, encore échaudé par l'affront reçu à Conakry, refuse toute conciliation. L’administrateur colonial Paul Masson se souviendra lors de l'écriture de ses mémoires avoir été vertement accueilli par le général : « Mais laissez-le donc, Sékou Touré, bouffer ses bananes et ses cacahuètes<ref name=":1" />. » Le jour même du vote, un commando de parachutistes est déployé pour récupérer les billets émis par la Banque de France, plusieurs milliards de francs CFA. Les financements à destination de la Guinée sont immédiatement annulés et les fonctionnaires français rapatriés. L'objectif du gouvernement français, tel que mentionné dans des télégrammes diplomatiques secrets est de « placer la Guinée en situation de demanderesse » et de « se servir de cette arme très réelle pour amener autant que possible la Guinée à la résipiscence<ref name=":1" />. » Le haut commissaire colonial Pierre Messmer fait intercepter à Abidjan quatre mille tonnes de riz destinées à réapprovisionner les stocks guinéens, quasiment vides. La France tente également, mais sans succès, de retarder l'admission de la Guinée aux Nations Unies<ref name=":1" />.
Les liens diplomatiques sont complètement rompus en 1965. Pendant cette période de froid, les diplomates français passent par les organes diplomatiques italiens pour communiquer avec leurs homologues guinéens. Les années 1970 et l'arrivée de Georges Pompidou sont synonymes d'apaisement entre les deux pays, le nouveau président ne souhaitant s'ingérer dans les affaires guinéennes. Le mandat de Valéry Giscard d'Estaing signe la reprise des relations diplomatiques, avec en Modèle:Date- la nomination d'André Lewin en tant que premier ambassadeur français à Conakry. Giscard d'Estaing se rend en visite officielle à Conakry en Modèle:Date-, et en Modèle:Date-, Sékou Touré se rend à son tour à Paris pour y rencontrer le président François Mitterrand<ref name="foccart francafrique">Modèle:Lien web</ref>.
Selon Pierre Messmer dans le tome II de ses mémoires (1998), durant l'année 1959-1960, les services français menés par Jacques Foccart ont organisé une tentative de renversement du gouvernement Touré en collaboration avec le Sénégal et la Côte d'Ivoire, tentative déjouée par Sékou Touré. En 1983, après 25 ans de conflits, Sékou Touré invite Jacques Foccart à le rencontrer à Conakry, les deux hommes s'expliquent sur le passé, et se mettent d'accord pour poursuivre leur relation devenue cordiale<ref name="foccart francafrique" />.
Adoption du libéralisme économique
Les relations avec les États-Unis fluctuent au cours du règne de Sékou Touré. Celui-ci est impressionné par l'approche de l'administration Eisenhower en Afrique, et il affirme que John Fitzgerald Kennedy est son Modèle:Citation. Il est impressionné par l'intérêt que porte Kennedy au développement de l'Afrique et son engagement pour les droits civils aux États-Unis. Sékou Touré blâme les ingérences soviétiques lors des troubles survenus en 1962 et se tourne donc vers les États-Unis. Ses relations avec les États-Unis se détériorent après la mort de Kennedy, quand une délégation guinéenne est emprisonnée au Ghana, après le renversement de Nkrumah. Sékou Touré condamne Washington. Il craint que la CIA ne complote contre son propre régime. Une fois le rapprochement de la Guinée avec la France entamé dans les années 1970, ses soutiens marxistes commencent à s'opposer à la tendance croissante de son gouvernement à la libéralisation capitaliste. En 1977, les protestations contre la politique économique de Touré, qui réprimait le commerce non autorisé, ont déclenché des émeutes au cours desquelles trois gouverneurs régionaux ont été tués. Touré a répondu en assouplissant les restrictions sur le commerce, en offrant l'amnistie aux exilés (dont des milliers sont revenus) et en libérant des centaines de prisonniers politiques. Les relations avec le bloc soviétique se sont refroidies alors que Touré cherchait à augmenter l'aide occidentale et les investissements privés pour l'économie en difficulté de la Guinée<ref>Modèle:Lien web</ref>. En 1978, il renonce officiellement au marxisme et rétablit le commerce avec l'Occident.
Des élections à liste unique ont eu lieu en 1980 pour élire les représentants de l’Assemblée nationale. Sékou Touré est réélu sans opposition à un quatrième mandat de sept ans comme président le Modèle:Date. Une nouvelle constitution est aussi adoptée. L’été suivant, Sékou Touré se rend aux États-Unis dans le cadre d'une inversion de sa politique économique, en quête d'investissements occidentaux pour développer les immenses ressources minérales de la Guinée, admettant que sa politique marxiste avait échoué<ref name="death nyt"/>. En 1983, il annonce une certaine libéralisation économique dont la commercialisation des produits par les commerçants privés.
Développement culturel
Afin de ranimer l'identité guinéenne, Sékou Touré mise sur la promotion de la culture nationale : Modèle:Citation. Les orchestres privés sont dissous et les musiciens deviennent des fonctionnaires. Le label Syliphone, régie d'état créée en 1967, produit 150 références jusqu'à sa disparition en 1983<ref name="genie mandingue">Modèle:Lien web</ref>.
Mort et fin du régime
Le Modèle:Date-, après de nombreux déplacements pour l'organisation du Modèle:20e de l'organisation de l'unité africaine, il conclut le congrès des syndicats du CEDEAO en déclarant Modèle:Citation. Quelques heures plus tard, il est pris de forts malaises. Des médecins marocains affrétés par le roi Hassan II diagnostiquent de sérieux problèmes cardiaques. Le Modèle:Date-, des cardiologues américains diagnostiquent un anévrisme de l'aorte. L'Arabie saoudite dépêche aussitôt un avion médicalisé pour l'emmener à Cleveland<ref name="mort lewin">Modèle:Lien web</ref> aux États-Unis.
À l'époque de Sékou Touré, aucun avion, autres que ceux des lignes régulières, ne pouvait atterrir à Conakry sans l'autorisation personnelle du président. Lorsque l'avion saoudien arrive à Conakry, la tour de contrôle, selon la procédure, contacte le président pour obtenir son autorisation ; ne pouvant joindre Sékou Touré dont l'état critique était tenu secret, les contrôleurs refusent le droit d'atterrissage à l'appareil, qui met le cap sur Dakar. Ce n'est que le lendemain, lorsque le Premier ministre, Louis Beavoguí (médecin de profession), s'enquiert de l'avion médicalisé, que l'appareil revient à Conakry et que Sékou Touré est finalement évacué aux États-Unis malgré sa réticence à l’idée de quitter son pays<ref name=":0">Modèle:Article</ref>.
Sékou Touré meurt le Modèle:Date- à 15h23 à Cleveland (Ohio), aux États-Unis, lors d'une opération de chirurgie cardiaque. Sa dépouille est rapatriée le Modèle:Date- et exposée pendant 2 jours au palais présidentiel. Il est inhumé le Modèle:Date- au mausolée de Camayenne<ref name="mort lewin"/>.
Le Premier ministre Louis Lansana Beavogui devient président par intérim, en attendant des élections qui devaient avoir lieu dans les quarante-cinq jours. Cependant à cause de la mort de Touré, le Modèle:Date-, les Forces armées s'impatientent et prennent le pouvoir en dénonçant les dernières années du régime comme une dictature « sanglante et impitoyable ». La Constitution est suspendue, l'Assemblée nationale est dissoute ainsi que le Parti unique. Les proches de Sékou Touré et des officiels sont emprisonnés à Kindia<ref name=":0" />. Le meneur du coup d'État, le colonel Lansana Conté, assume la présidence le Modèle:Date-, à la tête du Comité militaire de redressement national (CMRN). Environ 1 000 prisonniers politiques sont libérés du sinistre camp Boiro<ref name="mort lewin" />.
Profanation de la tombe de Sékou Touré
Le Modèle:Date-, sa tombe est profanée par un inconnu. Selon un militant du Parti démocratique de Guinée qui s'est rendu sur les lieux, l'individu a mis le feu au drapeau tricolore qui se trouvait sur la tombe. Puis il a commencé à verser du liquide dans la sépulture de l'ancien président. Le lendemain, sa veuve déplore l'acte de profanation. Elle précise que le mausolée appartient à son clan mais qu'il est abandonné sans sécurité ; elle envisage d'embaucher du personnel de sécurité dédié<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Hommages
- Modèle:Date- : l'aéroport international de Conakry est rebaptisé aéroport international Ahmed-Sékou-Touré<ref>Modèle:Lien web</ref> ;
- Palais Sékhoutouréya, palais présidentiel de la Guinée ;
- Sékou Touré Street à Accra (Ghana) ;
- Avenue Sékou-Touré à Cotonou (Bénin).
Prix et récompenses
- Prix Lénine pour la paix, 1960<ref name="death nyt"/>
- Grand croix de l'ordre du Mérite de la Guinée
- Grand croix de la Légion d'honneur (France)<ref name="death nyt"/>
Culture
Une chanson populaire célébrant la généalogie de Sékou Touré, chantée par le griot Jeli-Kaba, le compare à un cheval de jeune marchand en référence à la fougue et à l'endurance des chevaux des dioula, les marchands malinkés<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Vie privée
Il s'est marié avec Andrée Touré et est le père de deux enfants, Aminata et Modèle:Lien<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Galerie
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Zhou Enlai en Guinée en 1964.
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Visite du président guinéen en Yougoslavie.
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Ahmed Sékou Touré avec le président Nicolae Ceaușescu de la Roumanie.
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John Fitzgerald Kennedy avec Ahmed Sékou Touré à la Maison-Blanche en 1962.
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Jimmy Carter accueille le président Ahmed Sekou Touré devant la Maison-Blanche en 1979.
-
Ronald Reagan avec Ahmed Sékou Touré à la Maison-Blanche en 1982.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
Par date de parution.
- Ahmed Sékou Touré : Nous préférons la liberté, discours prononcé devant le général de Gaulle, in : Patrice Lumumba/Ahmed Sékou Touré/Jules Ferry : Africains levons-nous !, suivi de Nous préférons la liberté et de Le devoir de civiliser, éd. Points, 2010 Modèle:ISBN, p. 21-36.
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- Alfa Oumar Rafiou Barry, La Guinée au fil de ses présidents, Éditions L'Harmattan, 2020, 318 p. Modèle:ISBN