Constantine (Algérie)

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Voir homonymes Modèle:Autre4 Modèle:Infobox Commune d'Algérie Constantine (prononcé Modèle:MSAPI ; en arabe : Modèle:Langue, prononcé Qsentina en arabe algérien ; en berbère : Modèle:Langue), est une commune du Nord-Est de l'Algérie, chef-lieu de la wilaya de Constantine. Ses Modèle:Unité classent cette métropole troisième ville du pays. Le Grand Constantine s'étale sur un rayon d'une quinzaine de kilomètres sous forme d'une agglomération comprenant une ville mère et une série de satellites. L'agglomération de Constantine comptait Modèle:Unité en 2015<ref>Modèle:Lien web.</ref>, dont seulement 54 % habitant dans la commune même de Constantine.

Constantine est une ville importante dans l'histoire méditerranéenne. Anciennement Cirta, capitale de la Numidie de Modèle:Date à Modèle:Date, elle passe ensuite sous domination romaine. C'est à l'empereur Modèle:Souverain2 qu'elle doit son nom actuel, depuis 313.

Durant le Moyen Âge, elle est conquise par les Arabes au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle ; elle fait ensuite successivement partie du royaume aghlabide, de l'empire fatimide puis des royaumes ziride, hammadide, almohade et hafside.

Elle devient au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle la capitale du beylik de Constantine, siège du pouvoir beylical et vassale de la régence d'Alger. Lors de la conquête de l'Algérie par la France elle est prise en 1837, après un échec en 1836. Durant la guerre d'Algérie, elle est intégrée par le FLN à la [[Wilaya (guerre d'Algérie)|Modèle:Souverain-]], le Constantinois, puis devient le siège de sa propre wilaya à l'indépendance du pays.

Constantine est diversement surnommée : « ville des ponts suspendus » ; « ville du vieux rocher » ; « ville des oulémas » ; « ville des aigles » ; « ville du malouf », le malouf étant la variante constantinoise de la musique arabo-andalouse. Elle est considérée comme la capitale de l'Est du pays.

En 2015, la ville de Constantine est capitale arabe de la culture, deuxième ville d'Algérie à être choisie pour organiser cet événement après Alger en 2007.

Géographie

Situation

Constantine est l'une des villes les plus importantes de l’Est algérien. Elle occupe une position géographique centrale dans cette région, étant une ville charnière entre le Tell et les Hautes Plaines, au croisement des grands axes nord-sud (Skikda-Biskra) et ouest-est (Sétif-Annaba)<ref name="BOUSSOUF">Rabah BOUSSOUF, Constantine : D’une ville attractive à une ville répulsiveModèle:Pdf, Université de Constantine</ref>. Elle est également la principale métropole de l’Est du pays et la plus grande métropole intérieure du pays, elle assure des fonctions supérieures notamment culturelles et industrielles<ref name="ANDI">Monographie de la wilaya de Constantine sur le site de l'ANDIModèle:Pdf.</ref>.

Constantine se situe à Modèle:Nombre à l'est de la capitale Alger, à Modèle:Nombre à l'est de Sétif, à Modèle:Nombre au nord-nord-est de Batna, à Modèle:Nombre au nord-ouest de Tébessa, à Modèle:Nombre au sud-est de Jijel, à Modèle:Nombre au sud-sud-ouest de Skikda et à Modèle:Nombre à l'ouest-sud-ouest d'Annaba<ref name="Côte175">Marc Côte, Guide d'Algérie : paysages et patrimoine..., Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.

Modèle:Communes limitrophes

Relief et géologie

La ville s'étale sur un terrain caractérisé par une topographie très accidentée, marquée par une juxtaposition de plateaux, de collines, de dépressions et de ruptures brutales de pentes donnant ainsi un site hétérogène<ref>Rabah Bossouf, ar.cité, Modèle:P..</ref>.

Elle s'étend sur un plateau rocheux à Modèle:Nobr d'altitude, coupé des régions qui l'entourent par des gorges profondes où coule l'oued Rhummel<ref name="Info-Soir1">Mon beau pays : Constantine I, Info Soir du 24/02/2006.</ref> qui l'isole, à l'est et au nord, des djebels Ouahch et Sidi Mcid, dominant de Modèle:Nobr, à l'ouest, le bassin d'El-Hamma<ref name="Universalis">CONSTANTINE, anc. CIRTA, sur Universalis.</ref>. Le choix de cet emplacement est avant tout une stratégie de défense<ref name="Info-Soir1" />. Aux alentours, la région est dotée de terres fertiles.

Climat

Le climat de la wilaya de Constantine est méditerranéen avec des températures à fortes amplitudes (voir tableau). La moyenne pluviométrique varie de Modèle:Unité par an<ref name="andi">Monographie de la wilaya de Constantine sur le site de l'ANDI, Modèle:P..</ref>. Il y fait froid l'hiver, jusqu'à Modèle:Tmp enregistré, et très chaud l'été avec des pics de chaleurs allant jusqu'à Modèle:Tmp<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Modèle:Climat

Transports

Fichier:Kabylie topographic map-fr.svg
D'Alger à Constantine.

Transport routier

L'autoroute Est-Ouest algérienne traverse l'agglomération de Constantine au sud de la ville, à proximité de l’aéroport et de l'université Mentouri.

Transport ferroviaire

La ville possède une gare ferroviaire qui constitue en outre un nœud ferroviaire important reliant les principales villes de l’est algérien<ref name="BOUSSOUF" />.

Transport urbain

Modèle:Article détaillé Le réseau de transport urbain de Constantine est assez dense et en voie de modernisation.

Transport en commun

Il existe deux types de transport en commun par bus dans l'agglomération : le transport public, géré par L'Entreprise de Transport de Constantine (ETC), disposant de bus modernes et assurant un service plus ponctuel, et un réseau dense de bus privés géré par des particuliers dans le genre EURL et PME.

Tramway

Fichier:Night tramway shot (Constantine tramway).jpg
Tramway de Constantine.

Un premier tronçon de Modèle:Unité comprenant dix stations entre le stade Benabdelmalek Ramdane (centre-ville) et la cité Zouaghi (sud-est de l'agglomération) a été mis en service le 4 juillet 2013.

À raison d'une fréquentation estimée à Modèle:Unité quotidiens, ce nouveau mode de transport fonctionne tous les jours de Modèle:Heure à Modèle:Heure avec une fréquence de trois minutes en heures de pointe et cinq minutes en heures creuses.

Cette première ligne sera complétée par deux tronçons supplémentaires, réalisés en fourche depuis le terminus de Zouaghi. Il s'agit, d'une part, d'une branche de Modèle:Unité vers l'aéroport Mohamed Boudiaf et, d'autre part, d'un tronçon vers la nouvelle ville Ali Mendjeli.

Une gare multimodale s'étendant sur une superficie de Modèle:Nobr est en cours de construction à Zouaghi.

Téléphérique

Fichier:تيليفيريك قسنطينة.jpg
Téléphérique de Constantine.

Rendu nécessaire par la topographie de la ville, le transport par cabines téléphériques apporte une solution à la saturation du réseau routier.

Une première ligne d'une longueur totale de Modèle:Unité traverse les gorges de l'oued Rhummel pour relier la partie est de la ville au niveau de la place Tatache Belkacem à la partie ouest au niveau de la cité Emir Abdelkader, en passant par le CHU Ben Badis. Elle est fonctionnelle depuis 2010 et comprend Modèle:Nobr détachables de Modèle:Nobr chacune, permettant de relier les deux terminaux en huit minutes et de transporter Modèle:Unité par heure.

Transport aérien

Modèle:Article détaillé Un aéroport (code IATA : CZL) est situé à environ Modèle:Unité au sud de la ville. Il est desservi essentiellement par les compagnies aériennes Air Algérie, Tassili Airlines, TUI fly Belgium et, depuis 2020, Transavia France, et dispose d'une capacité de Modèle:Unité annuels<ref name="egsa">Modèle:Lien web.</ref>. Un second terminal a été mis en service le 14 juin 2013, jour de son inauguration par le ministre des Transports, et permettant de porter la capacité à Modèle:Unité annuels<ref name="egsa" />.

Toponymie

La ville porte le nom de l'empereur romain [[Constantin Ier (empereur romain)|Constantin {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]] qui l’a restaurée et embellie en 313 après qu'elle eut été assiégée et mise à sac par Maxence et Domitius Alexander en 311. Elle devient alors la capitale de la province de Numidia Constantina<ref name="Bertrandy">S. Bertrandy, « Cirta », in Encyclopédie berbère, 13 | Chèvre – Columnatien En ligne, mis en ligne le 01 mars 2012, consulté le 22 décembre 2013.</ref>.

Le nom algérien officiel de la ville est Qacentina, en arabe algérien Ksentina<ref name="Côte175" />. Le toponyme Qusantina et sa variante, Qusantina al-Hawa, sont fréquemment mentionnés dans les textes arabes médiévaux. Néanmoins, certains auteurs arabes ont tendance à les confondre avec Al-Qustantinia (Constantinople)<ref name="Abed"/>.

Le nom antique de Cirta / Qirta vient possiblement de la racine sémitique QRTN<ref>Modèle:Article</ref>, prononcé Qirta (قرة) et signifiant « ville » ou « village » en phénicien (قرية en arabe), dont la prononciation a depuis dérivé vers Sirta sous les Romains (le caractère latin C pouvant en effet être prononcé Q ou S, et passer de l'un à l'autre). Cette première hypothèse rapproche le nom de Cirta du nom de Carthage (Qirta Hadcha قرة حدشة) qui signifie « ville nouvelle » en phénicien (قرية حديثة en arabe).

Selon une deuxième hypothèse, le nom de Cirta provient du nom<ref name="MAHaddadou">Modèle:Ouvrage.</ref> berbère « tissirt » (meule) vu l'abondance de la culture du blé dans la région.

Arthur Pellegrin propose une étymologie alternative, le mot pourrait dériver de Karath, un terme qui signifie Modèle:Citation, Modèle:Citation ou Modèle:Citation. Cette interprétation pourrait être logique en lien avec la situation géographique de la ville. Dans un autre contexte, Pellegrin développe une hypothèse selon laquelle la ville a pu être nommée d'après son oued ; le rhummel étant appelé Kéritha, constituait un obstacle quasiment infranchissable pour les habitants des régions avoisinantes<ref name="Abed"/>.

Histoire

Période préhistorique

La région de Constantine a été très tôt occupée par l'Homme, des outils préhistoriques ont été trouvés sur le plateau de Mansourah et à Ouled Rahmoune. L'Atérien était présent au Djebel El Ouahch, dans les grottes du Mouflon et de l'Ours. L'Ibéromaurusien et le Capsien supérieur ont laissé quelques traces, mais c'est surtout au Néolithique que les grottes de la région ont connu une occupation importante. Les paléo-Berbères ont habité les mêmes lieux au cours du {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} millénaire av. J.-C. et ont construit des monuments mégalithiques, des bazinas et des tumulus<ref name="Bertrandy" />.

Période antique

Modèle:Article détaillé

Fichier:GM Massinissa.png
Le roi massyle Massinissa, qui a unifié le royaume de Numidie.

Constantine est fondée vers le Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle Auparavant sous le contrôle des Massyles avec la première guerre punique et l'affaiblissement du pouvoir carthaginois, vers le Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle, elle passe sous le contrôle des Numides<ref name="GUECHI19">Modèle:Harvsp.</ref>. Ville fortifiée et commerciale, elle bénéficie d'une position stratégique, avec son rocher et ses murailles<ref name="GUECHI17">Modèle:Harvsp.</ref>. La première mention de Cirta remonte à la fin du Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle Elle est alors la capitale du roi masæsyle Syphax, avant de devenir celle du Massyle Massinissa et de ses successeurs lors de la deuxième guerre punique<ref name="Bertrandy" />.

Pendant le long règne de Massinissa et celui de ses successeurs, notamment Micipsa, la ville s'agrandit : selon Appien, elle peut ainsi contenir jusqu'à Modèle:Unité et Modèle:Unité<ref name="GUECHI16">Modèle:Harvsp.</ref>. L'historien Stéphane Gsell estime le nombre de ses habitants entre Modèle:Unité. Elle commence également à produire et à exporter des céréales. À la fin du Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle, elle aurait même eu une autonomie monétaire<ref name="Bertrandy" />. À la fin du Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle et au début du Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle, la ville commence à s'étendre au sud/ouest sur la rive gauche du Rhummel, de nombreux vestiges ont été retrouvés en dehors du rocher (inscriptions, tombes, fondations d'édifices, îlots d'habitation et objet domestiques)<ref name="Bertrandy" />.

La capitale numide était une ville cosmopolite ouverte sur les autres civilisations méditerranéennes, notamment punique et grecque, et cohabitant avec le mode de vie nomade des Gétules<ref name="GUECHI20">Modèle:Harvsp.</ref>. Les souverains numides ont été les propagateurs de la langue punique dans leur royaume, au point que la société de Cirta a été profondément punicisée<ref name="Bertrandy" />. La population a adopté le culte de Baal Hamon et de Tanit, déesse carthaginoise de la fécondité. Le sanctuaire d'El Hofra témoigne de l'importance de la culture punique dans la société<ref name="GUECHI21">Modèle:Harvsp.</ref>.

Fichier:East Numidia.jpg
Carte de la Numidie romaine (rose).

Après la mort de Massinissa, Cirta devient un enjeu dans la lutte entre Jugurtha et son frère adoptif Adherbal. Refusant le partage du pouvoir imposé par les Romains en Numidie, Jugurtha parvient à s'emparer de la ville après la mort d'Adherbal, lors du siège de Cirta, où s'était réfugié son adversaire soutenu par Rome. Toutefois, le massacre des Italiens marque le début d'une guerre entre Numides et Romains. Cirta change de main plusieurs fois durant le conflit<ref name="Bertrandy" />.

À la suite de la défaite du roi numide [[Juba Ier|Juba {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]], allié aux partisans de Pompée, le royaume numide est annexé et César attribue sa partie orientale à Sittius et à ses compagnons. Les Sittiani mettent en place autour de Cirta une principauté qui bénéficie pendant quelque temps d'une certaine autonomie. Cirta prend alors le nom de Modèle:Langue<ref name="GUECHI23">Modèle:Harvsp.</ref>.

Elle devient ensuite le centre de la confédération cirtéenne, qui regroupe trois autres colonies : Rusicade, Chullu et Mileu avec un vaste territoire et un statut particulier<ref name="GUECHI23" />. Puis la ville devient la capitale provinciale de la Numidie cirtéenne qui remplace l'ancienne confédération<ref name="GUECHI24">Modèle:Harvsp.</ref>.

En 308, elle est assiégée et mise à sac par Domitius Alexander, puis conquise par Maxence en 311. La ville est restaurée par Constantin, qui lui donne son nouveau nom: Constantina. Elle devient alors, l'unique capitale civile de la nouvelle Numidie impériale sous le nom de Numidia Constantina<ref name="GUECHI24" />. À partir du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, elle devient un important centre du donatisme<ref name="Abed"/>.

Période des dynasties musulmanes

Fichier:Constantine 695.JPG

À une date non déterminée, la ville de Constantine passa sous l'administration arabo-musulmane, bien que les chroniqueurs de l'époque se taisent sur cette période précise. Cependant, il est plausible qu'elle n'ait pas été affectée par les premières incursions arabes et qu'elle ait été conquise seulement à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, en même temps que les dernières places fortes byzantines<ref name="EI">Modèle:Chapitre</ref>.

L'intégration de la ville à la civilisation arabo-musulmane fut clairement établie avec l'avènement des Aghlabides<ref name="Abed">Modèle:Ouvrage</ref>. Au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, une révolte menée par les Ketamas, une grande tribu berbère du Nord-Constantinois convertie au chiisme, entraîna la chute du pouvoir aghlabide et instaura le chiisme sous l'égide de la dynastie des Fatimides. Les chiites cherchaient une base de départ, et Constantine, avec ses atouts défensifs, était l'une des localités les plus importantes qu'ils devaient conquérir<ref name="Abed"/>.

Par la suite, le pouvoir passa des Fatimides aux Zirides, et Constantine joua un rôle crucial. De même, dans le royaume des Hammadides, elle prit une importance significative. Après la migration des Banu Hilal, la capitale des Hammādides fut transférée vers Béjaïa, mais cela n'a pas freiné l'activité de Constantine. Grâce à sa position géographique stratégique, la ville était un carrefour vital dans les échanges commerciaux et les routes, et ses habitants entretenaient des transactions commerciales avec les Arabes<ref name="Abed"/>

Après la prise de Béjaïa par les Almohades, le dernier roi, Yahya ibn Abd al-Aziz, chercha refuge à Constantine avant de se rendre volontairement à Abd al-Mumin<ref name="EI"/>. Constantine connut des moments de vulnérabilité, comme lors de l'attaque potentielle des Beni Ghania en 1185, toutefois la ville fut préservée de ce danger<ref name="EI"/>.

Finalement, après la chute des Almohades, elle passa sous l'autorité des Hafsides<ref name="Abed"/>, qui s'étaient proclamés indépendants à Tunis en 1230<ref name="EI"/>. L'histoire de la ville de Constantine, sous la dynastie hafside (XIIIe-XVIe siècles), est marquée par une complexité et une instabilité notables. Elle se caractérise par des périodes d'assujettissement au pouvoir de Tunis et d'autres périodes d'indépendance. Les souverains de Tunis accordaient une grande importance à la possession de cette cité, la fréquentant régulièrement, et confiaient généralement son gouvernement à des membres de leur propre famille. Pourtant, à maintes reprises, ils perdirent le contrôle de la ville<ref name="EI"/>.

En 1282, pendant le règne d'Abū Ishac, le gouverneur Ibn al-Wazīr se révolta contre le souverain de Tunis, forçant celui-ci à envoyer son fils, Abū Fāris, pour reprendre la ville par la force<ref name="EI"/>. En 1284, les Constantinois ouvrirent leurs portes au prétendant Abū Zakariya de Béjaïa. Puis, en 1305, poussés par le gouverneur Ibn al-Amīr, ils se soumirent au souverain hafside de Tunis, mais abandonnèrent rapidement cette allégeance pour reconnaître à nouveau l'autorité du roi de Bougie, Abū l-Bakāʾ. Cependant, Abū l-Bakāʾ réussit à restaurer l'unité du royaume hafside en 1309 et maintint temporairement la stabilité dans le Maghreb oriental. Mais de nouveaux troubles surgirent rapidement<ref name="EI"/>.

Entre 1312 et 1319, Constantine resta pratiquement indépendante, placée sous l'autorité du vizir Ibn Ghamr, qui réussit à installer sur le trône de Tunis un prince de son choix, Abū Yahyā<ref name="EI"/>. En 1325, la révolte d'un autre vizir, Ibn al-Kālūn, exposa les habitants de Constantine à une attaque des Zianides. Les guerres qui éclatèrent alors dans le Maghreb occidental entre les Mérinides et les Zianides, ainsi que la bonne administration des gouverneurs Abū ʿAbd Allāh et Abū Zayd, fils et petit-fils du roi de Tunis Abū Yaḥyā, offrirent quelques années de répit aux Constantinois<ref name="EI"/>.

Cependant, l'ordre, rétabli avec peine, fut de nouveau perturbé au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle par les expéditions mérinides. Abu al-Hasan s'empara de Constantine et remplaça l'autorité des Hafsides<ref name="EI"/>. L'un d'eux, al-Faḍl, saisit cette occasion pour s'emparer de la ville, mais son règne fut de courte durée. L'ancien gouverneur hafside Abū Zayd, libéré par Abu Inan Faris, reprit le contrôle de Constantine et, lâchant son protecteur, proclama sultan un fils d'al-Ḥasan, nommé Tāshfîn. Peu après, le propre frère d'Abū Zayd, Abû al-`Abbâs, le renversa et détrôna Tāshfîn, prenant lui-même le titre de sultan. Il repoussa les Dhouaoudaet les Sadwîkīsh qui, sous la conduite d'un officier mérinide, assiégèrent Constantine en 1355, mais ne put empêcher la ville d'être reprise par Abū Inan<ref name="EI"/>. Toutefois, Abu al-Abbâs, devenu sultan de Tunis en 1370, maintint la tranquillité dans la province de Constantine jusqu'à sa mort. Son successeur, Abū Fāris, eut au contraire à reconquérir la ville à deux reprises différentes sur son frère Abū Bakr, qui l'avait prise avec le soutien des tribus arabes<ref name="EI"/>.

Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, l'autorité hafside était devenue plus nominale que réelle. Durant cette période, les véritables maîtres de Constantine furent les chefs des Awlād Sawla, une fraction de la tribu arabe des Dhouaouda. À l'intérieur de la ville, le pouvoir était exercé par quelques familles, qui étaient les clientes des Awlād Sawla. Parmi elles se trouvaient la famille des Abd al-Muʾmin, d'origine maraboutique, celle des Banū Bādîs, dont les membres occupaient les fonctions de cadi, et celle des Lefgoun<ref name="EI"/>.

Selon les descriptions des textes arabes médiévaux, Constantine était le centre d'une région fertile et bien irriguée. Sa campagne abondante fournissait une variété de produits essentiels à la vie quotidienne, tels que le froment, l'orge, le miel, le beurre et les fruits. De plus, la présence de silos à l'intérieur de la cité témoigne de l'importance accordée à la conservation des aliments pour assurer leur disponibilité en toutes saisons<ref name="Abed"/>. La ville abritait de nombreux marchés bien approvisionnés. Son emplacement stratégique le long d'un important axe routier lui conférait un rôle commercial significatif, comme le confirment les références d'Al Idrissi aux transactions commerciales avec les Arabes<ref name="Abed"/>.

Époque ottomane

Modèle:Article détaillé

Fichier:Plan der Stadt Constantine.jpg
Plan de la ville à la fin de la période ottomane.

À partir du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, Constantine passe sous domination ottomane en 1535<ref name="encyclopedieberbere">G. Camps, J. Gascou, A. Raymond and L. Golvin, « Cité », Encyclopédie berbère [Online], 13 | 1994, document C74, Online since 01 March 2012, connection on 31 March 2020. URL: http://journals.openedition.org/encyclopedieberbere/2293</ref> et devient le siège du Beylik de l'Est, le plus important des trois beylik de la régence d'Alger<ref name="Kaddache151"/>. Elle est alors une ville moyenne du monde arabe à cette époque<ref name="Raymond">Raymond André. Les caractéristiques d'une ville arabe «moyenne» au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Le cas de Constantine. In: Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, Modèle:N°, 1987. Berbères, une identité en construction. pp. 134-147. DOI : https://doi.org/10.3406/remmm.1987.2163</ref>. C'est la seule ville intérieure de la régence, qui continue de jouir d'une certaine prospérité<ref name="Peyroulou">Peyroulou Jean-Pierre, Tengour Ouanassa Siari, Thénault Sylvie, « 1830-1880 : la conquête coloniale et la résistance des Algériens », dans : Abderrahmane Bouchène éd., Histoire de l'Algérie à la période coloniale. 1830-1962. Paris, La Découverte, « Poche / Essais », 2014, p. 17-44. URL : https://www.cairn.info/histoire-de-l-algerie-a-la-periode-coloniale--9782707178374-page-17.htm</ref>. Constantine disposait d'autorités véritablement urbaines<ref name="encyclopedieberbere"/>. Il y avait un préposé appelé caïd ed-dar, doté d'attributions « municipales », chargé de l'administration et de la police de la ville<ref name="Kaddache151">Modèle:Ouvrage</ref>.

Les notables citadins participaient activement à la gestion des affaires de la ville<ref name="Guechi">Fatima Zohra Guechi, « Constantine au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle : du beylik ottoman à la province coloniale », colloque Pour une histoire critique et citoyenne. Le cas de l’histoire franco-algérienne, 20-22 juin 2006, Lyon, ENS LSH, 2007.</ref>. Certes, le bey est désigné par le dey d'Alger. Mais comme à Alger, les élites lettrées des grandes familles trouvaient place dans les fonctions d'encadrement de l'enseignement, de la justice, du culte et des habous, et plusieurs beys étaient des kouloughlis<ref name="Guechi"/>. L'élément ethnique turc ne joua qu'un rôle négligeable, le nombre des Turcs qui y étaient installés resta toujours très réduit : la garnison permanente de la province ne comprenait que 300 hommes et aucune inscription turque n'ait été découverte dans la ville<ref name="Raymond"/>.

La ville était divisée en quatre quartiers principaux situés aux angles : Tâbiya, au sud- ouest, Qasba, au nord-ouest, Qantara, au nord-est et Bâb al-Jâbiya, au sud-est<ref name="Raymond"/>. Les portes principales se trouvaient du côté du sud : Bâb al-Jadid (porte Neuve), Bâb al-Wâd (porte de la Rivière), Bâb al-Jâbiya (porte de la Citerne) desservent la partie basse de la ville. La ville comptait de nombreuses mosquées et zaouïas<ref name="Kaddache151"/>. Elle disposait de 41 corporations de métiers, dirigées par des amîn contre 57 à Alger<ref name="Peyroulou"/>. Le faubourg situé au sud était habité par une population d'artisans, d'ouvriers, avec beaucoup de Kabyles. Les notables citadins étaient les grands propriétaires terriens de la couronne céréalière autour de la ville<ref name="Guechi"/>.

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Constantine au début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle.

La période des {{#switch: XVII

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}} est difficile, la ville reste à peu près autonome, mais en proie à de vives troubles intérieures et à une pression turque, l'approche des Turcs ottomans avait contribué à révéler et à fixer l'existence de deux partis rivaux qui partageaient la cité ; la famille maraboutique des Abdal-Muman et celle des Lefgoun, cadis et chefs d'une zaouïa, qui représente le «parti turc». Un siècle de désordres avait consommé l'effondrement des Abd al-Mu'min et l'affirmation de leur rivaux<ref name="Raymond"/>.

À partir du gouvernement du bey Farḥat en 1637, Constantine connut une période de stabilité qui perdura pendant près d'un demi-siècle<ref name="EI"/>. Cependant, l'ingérence des Algériens dans les affaires internes tunisiennes finit par exposer les Constantinois aux représailles de leurs voisins. En 1700, le bey de Tunis, Mourad , remporta deux victoires décisives contre le bey de Constantine Ali Khodja, ce qui le poussa à assiéger la ville pendant trois mois<ref name="EI"/>. Face à cette situation, le dey d'Alger dépêcha une armée pour secourir les habitants de Constantine et permit ainsi de lever le siège<ref name="EI"/>.

Au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, Constantine connaît une période de grande stabilité politique, un essor urbain important, grâce à la succession de quelques beys, gouverneurs énergiques et administrateurs compétents notamment Salah Bey, qui est considéré comme le plus remarquable des gouverneurs<ref name="Raymond"/>. C'est durant cette période, que les monuments les plus considérables de Constantine à l'époque ottomane ont été édifiés<ref name="Raymond"/>.

Après cette période faste, une ère d'anarchie et de désordre s'ensuivit. Même Salah Bey, fut destitué par le dey d'Alger. Entre 1792 et 1826, pas moins de 17 beys se succédèrent à la tête du gouvernement de Constantine<ref name="EI"/>. En 1807, les habitants de Constantine s'associent à la résistance de la ville, assiégée par les Tunisiens ; en 1808, ils refusent de soutenir la révolte d'Ahmad Chaouch et restent fidèles aux autorités d'Alger<ref name="Raymond"/>.

Le dernier bey de Constantine est Ahmed Bey<ref name="EI"/>. Après la prise d'Alger par les Français en 1830, les Constantinois l'investissent du pouvoir, ils réaffirment leur loyalisme vis-à-vis du Bey dans plusieurs pétitions et le maintiennent jusqu'aux expéditions de 1836 et 1837, au cours desquelles ils participent activement à la résistance, sous la conduite des notables de la ville<ref name="Raymond"/>. Ahmed se voit octroyer le titre de pacha par son récent mejlès dans le but d'asseoir sa légitimité et de prendre ses nouvelles responsabilités. Il recevra son caftan d’investiture du sultan. Il ordonne la frappe de sa propre monnaie et commande la fabrication d'un drapeau, ce qui reflète son souci de renforcer sa légitimité et de symboliser son autorité<ref name="colloque">Modèle:Lien web</ref>.

Époque coloniale française:1837-1962

Conquête coloniale

Modèle:Article détaillé

Fichier:Vernet-Combat de Somah.jpg
Le Combat de Somah en 1836
Horace Vernet, 1839
Musée Rolin, Autun

Constantine, avec à sa tête Hadj Ahmed Bey, résista avec acharnement à la conquête française<ref name="STORA"/>. En 1836, le maréchal Clauzel, alors gouverneur général de l’Algérie, entreprend une expédition contre Constantine. Ahmed Bey livra et remporta sa première bataille à Constantine contre les troupes françaises<ref name="EI"/>. Un corps de Modèle:Unité arrive le 21 novembre 1836 devant la ville<ref name="STORA"/>. L'armée française entreprend deux assauts par le pont, qui échouent devant la porte d'EI-Kantara. Battant en retraite, poursuivis par les Algériens, les soldats français abandonnent sur le terrain armes, bagages et blessés.

Fichier:La prise de Constantine 1837 par Horace Vernet.jpg
Prise de Constantine en 1837
Horace Vernet

En 1837, l'état-major français décide de mener une seconde expédition, qui fut confiée au général comte de Damrémont<ref name="EI"/>. Celui-ci disposait d'une armée forte de 16 000 hommes dont 5000 cavaliers, de 60 pièces d’artillerie et d’un important matériel de siège<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Le général Damrémont et le duc de Nemours dirigent les opérations. Mais Damrémont meurt et il est remplacé par le général Valée. Le 5 octobre, l'armée française arrive à Constantine. Au terme de deux jours de combats, les Français, sous le commandement du lieutenant-colonel Lamoricière, pénètrent dans la ville par un endroit dénommé par la suite « place de la Brèche » (en référence à la brèche dans la défense de la ville). Le 13 octobre, après une forte résistance, la ville finit par tomber entre les mains des français qui subissent toutefois de lourdes pertes. Le Bey Ahmed se réfugia dans les Aurès et tint tête pendant onze ans encore aux troupes françaises, avant de se soumettre en juin 1848<ref name="STORA"/> et beaucoup de Constantinois périrent dans le ravin en tentant de fuir les assaillants, de longues cordes se rompant sous leur poids<ref>Pellissier de Reynaud, Annales algériennes, nouvelle édition, Paris 1854, tome II, Modèle:P.. lire en ligne.</ref>.

Transition administrative

Fichier:Chefs locaux Constantine.jpg
Chefs locaux de Constantine dans les années 1850.

Après l'occupation française, Constantine connut des changements majeurs dans son administration. Initialement placée sous un ḥākim sous la surveillance d'une autorité militaire, la ville devint le centre d'un commandement supérieur et la base d'opérations des Français dans la province de l'Est<ref name="EI"/>. Dans un premier temps, le régime militaire prédominait, et ce n'est qu'en 1848 que fut instaurée une municipalité. Ce n'est qu'en 1849 qu'elle accéda au statut de chef-lieu de département<ref name="EI"/>.

En 1837, le cheikh el blad Mohammed de la famille Lefgoun céda sa position à son fils, évitant ainsi l'humiliation de servir les nouveaux occupants qui étaient entrés par la force armée<ref name="colloque"/>. Douze ans après la prise de la ville, les postes de commandement, n'étaient plus entre les mains des autochtones, marquant une transition vers un gouvernement plus direct en accord avec l'assimilation telle qu'elle était conçue par les colons<ref name="colloque"/>.

Une transformation de la dénomination de la charge s'opéra, accompagnée d'un changement de son contenu. En 1848, l'administration de la ville fut soustraite aux Constantinois, et à sa tête fut nommé un Caïd el Blad ou Modèle:Citation<ref name="colloque"/>. La charge, autrefois spirituelle et politique, se transforma en une fonction de gestion municipale, où le Caïd al blad assumait partiellement les rôles de l'ancien Caïd ad-dar et du cheikh al blad. Le Caïd el blad, agissant en tant que "maire des indigènes", dirigeait un petit conseil municipal nommé. Cependant, cette nouvelle fonction se différenciait des anciennes autorités, car elle perdait de son autorité morale et spirituelle, qui avait été autrefois reconnue en tant qu'arbitre et médiateur<ref name="colloque"/>. En 1854, un décret créa les mejlès, où l'on retrouvait des cadis (tels que Benbadis et Ben Azzuz) issus des anciennes familles<ref name="colloque"/>.

Ainsi, Constantine se retrouva avec un statut hybride et un destin partagé, ce qui donna naissance à ce que l'on pourrait appeler une Modèle:Citation. Ces changements furent marqués par des réappropriations de l'espace, comme l'affectation du palais Ahmed Bey au commandement militaire, la transformation de la mosquée Souq al Ghzal en lieu de culte chrétien avec des modifications, ainsi que l'amputation de la Grande Mosquée pour ouvrir l'avenue impériale. Ces réaménagements reflètent les méthodes de réappropriation de l'espace par les nouvelles autorités<ref name="colloque"/>.

Evènements historiques

Fichier:Blason de constantine.png
Blason de la période coloniale.

En 1887, un groupe important de notables de Constantine a opté pour la forme de la pétition afin de formuler leur désapprobation à l'égard d'un projet de naturalisation en cours<ref>TENGOUR Ouanassa Siari, « Constantine, 1887 : des notables contre la « naturalisation » », dans : Abderrahmane Bouchène éd., Histoire de l'Algérie à la période coloniale. 1830-1962. Paris, La Découverte, « Poche / Essais », 2014, p. 235-238.</ref>. Constantine est la ville par laquelle le mouvement Islah se diffusait en Algérie<ref>PEYROULOU Jean-Pierre, « 1919-1944 : l'essor de l'Algérie algérienne », dans : Abderrahmane Bouchène éd., Histoire de l'Algérie à la période coloniale. 1830-1962. Paris, La Découverte, « Poche / Essais », 2014, p. 319-346. DOI : 10.3917/dec.bouch.2013.01.0319.</ref>.

Les émeutes anti-juives du 5 août 1934 Modèle:Incise font Modèle:Nobr (25 juifs et 3 musulmans)<ref name="JC">Modèle:Article</ref>.

Le 29 mars 1956, à la suite du meurtre d'un commissaire de police, la ville basse fait l'objet d'une rafle, Modèle:Citation, selon le correspondant du Monde de l'époque, Georges Penchenier : quinze mille hommes, vieillards et malades compris, ont été embarqués dans des camions vers le plateau de Koudiat, pendant que la police de fouillait, détruisait magasins et étals, et liquidait des "indésirables"<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Populations

Modèle:Article détaillé

Fichier:Constantine, quartier des tanneurs, 1890.jpg
Quartier des tanneurs dans la médina, 1890.

Parmi les grandes villes de l'Algérie coloniale, Constantine se distingue par la prépondérance de l'influence des Algériens musulmans<ref name="STORA ">Benjamin Stora, « V / Voyage dans l'histoire des villes et des régions », dans : Histoire de l’Algérie coloniale (1830-1954). Paris, La Découverte, « Repères », 2004, p. 49-64.</ref>. En 1876, on enregistre une population de Modèle:Unité Algériens musulmans, tandis que la population européenne se chiffre à Modèle:Unité individus. En 1906, la proportion évolue à Modèle:Unité Algériens musulmans contre Modèle:Unité Européens. En 1936, la ville compte Modèle:Unité musulmans et Modèle:Unité Européens, dont Modèle:Unité Juifs<ref name="STORA"/>. À la veille de l'insurrection de 1954, la population de Constantine s'élève à Modèle:Unité habitants<ref name="STORA"/>. En 1948, la ville comptait Modèle:Unité musulmans et Modèle:Unité<ref name="Côte1994" />.

De fait, Constantine est la ville d'Algérie où la communauté juive est relativement plus nombreuse, représentant probablement 18 % de la population totale en 1936<ref name="STORA"/>. Le premier recensement du 31 décembre 1843 dénombre Modèle:Unité. Ensuite en 1881, 1901, 1921, 1931 il y a respectivement Modèle:Unité, Modèle:Unité, Modèle:Unité, Modèle:Unité. Dans le pays, l’augmentation de la population juive de 1881 à 1931 est de 210 %, celle de la population chrétienne n’est que de 96 % et celle de la population musulmane de 97 %<ref>Maurice Eisenbeth, Les Juifs de l'Afrique du Nord, Démographie et onomastique, Alger, 1936.</ref>. À partir de 1934, les recensements ne font plus état de la confession des ressortissants.

Constantine est restée, pour les tribus de l’Est, un marché et un centre d’approvisionnement; l’industrie indigène y a subsisté, et fournit les populations avoisinantes, de tissus de laine, et d’objets de cuir<ref name="EI"/>.

Urbanisme

Évolution urbaine

Fichier:Constantine vue prise du Mansoura, 1850.jpg
Constantine dans les années 1850.

Le site originel de la ville est situé sur une barre calcaire truffée de cavités karstiques, appelée « le Rocher »<ref name="Universalis" />. À partir de la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, la ville commence à s'étendre hors du Rocher, quelques petits faubourgs ont été projetés au-delà du canon<ref name="Côte1994">Modèle:Harvsp.</ref>.

Mais c'est la colonisation qui organise cette extension de la cité, sous forme de trois faubourgs : Bellevue, Sidi Mabrouk et Faubourg Lamy ainsi que le remblaiement de la dépression fermant le Rocher sur la quatrième face « la Brèche »<ref name="Côte1994" />. Les extensions du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle se sont poursuivies sur les différentes collines qui entourent le Rocher. Dans les années 1970, Constantine a rempli son site. Celui-ci est limité alors par une ceinture de versants gréseux (Djebel Ouasch) ou d'escarpements calcaires (Djebel Chettabah, Hadj Baba), sur lesquels l'urbanisation peut difficilement s'étendre<ref name="Côte1994" />.

Elle s'est poursuivie alors sur quatre bourgades, anciens villages de colonisation, choisies comme noyaux de la nouvelle urbanisation. Ainsi, le Grand Constantine se développe sous forme d'une agglomération comprenant une ville mère et une série de satellites dans un rayon d'une quinzaine de kilomètres. Le plus gros de ces satellites est celui d'El Khroub<ref name="Côte1994" />.

Tissu urbain

Fichier:Constantine (Algérie).jpg
Vue sur la ville.
Fichier:Les gorges, Constantine, Algeria-2.jpg
Gorges de l'oued Rhummel, à gauche la médina de Constantine et à droite les quartiers plus récents.

La ville se caractérise par la discontinuité de son tissu urbain du fait des coupures naturelles liées à la topographie du site et d'autres artificielles<ref name="Côte1994" />.

Chaque portion d'espace correspond à un type d'habitat : l'habitat contigu d'origine coloniale à proximité du Rocher ; les ensembles d'immeubles construits par l'État sur les sites d'extension récente ; les lotissements de villas de la nouvelle bourgeoisie sur les hauteurs. Sur les deux versants de Boumerzoug et sur les périphéries, s'étendent les quartiers spontanés des catégories populaires, ou des bidonvilles de catégories les plus déshéritées<ref name="Côte1994" />.

La ceinture du Grand Constantine a joué le rôle de déversoir des équipements les plus encombrants : aérodrome, casse automobile, unité de redistribution des hydrocarbures ; avant de devenir le lieu de planification des extensions de la ville<ref name="Côte1994" />.

Le Grand Constantine

Fichier:Constantine, 1972.jpg
Constantine en 1972.

L'aire métropolitaine de Constantine s'étale sur un rayon de 15 à Modèle:Unité qui comprend, outre la ville mère, deux villes nouvelles et quatre satellites, que sont<ref>Modèle:Lien web</ref> :

  • la ville satellite d’El Khroub, implantée sur un site ouvert, située près d’un important carrefour d’axes. Elle a bénéficié de l’installation d’un grand marché et de deux zones industrielles, que sont Oued Hammimine et Tarf ;
  • la ville satellite d'Aïn Smara, ancien village, elle possède une zone industrielle ;
  • la ville satellite de Didouche Mourad, dotée d’une cimenterie et de plusieurs briqueteries, sa position est en rupture topographique avec Constantine ;
  • la ville satellite de Hamma Bouziane, ancien village colonial ;
  • la ville satellite de Zighoud Youcef, le plus ancien village colonial ;
  • la ville nouvelle d'Ali Mendjeli, dispose d'une position centrale entre les agglomérations de Constantine, d'El Khroub et d'Aïn Smara ;
  • la ville nouvelle de Massinissa.

Selon les catégories définies par l'État algérien en 2001 et 2006, Constantine est l'une des quatre métropoles du pays avec Alger, Oran et Annaba. Une métropole est définie comme Modèle:Citation<ref>ONS, Armature urbaine (RGPH 2008)... Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. La wilaya de Constantine compte en outre neuf agglomérations suburbaines<ref>ONS, Armature urbaine (RGPH 2008)... Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Une agglomération suburbaine est une zone d'habitat voisine, représentant l'extension en termes d'habitat et parfois d'activités de la ville de Constantine<ref>ONS, Armature urbaine (RGPH 2008). Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.

Population des agglomérations du Grand Constantine
Agglomération Population 1998 Population 2008 Strates d'appartenance Taux de croissance annuel 2008/1998
Constantine 479 122 448 028 métropole Modèle:Diminution   - 0,68 %
El Khroub 65 239 90 122 suburbaine Modèle:Augmentation   3,33 %
Hamma Bouziane 64 749 83 603 suburbaine Modèle:Augmentation   2,63 %
Nouvelle ville d'Ali Mendjeli 64 120 urbaine
Aïn Smara 20 318 32 057 suburbaine Modèle:Augmentation   4,73 %
Zighoud Youcef 25 067 28 764 suburbaine Modèle:Augmentation   1,41 %
Aïn Abid 17 333 22 529 suburbaine Modèle:Augmentation   2,7 %
Zouaghi 9 299 20 110 suburbaine Modèle:Augmentation   8,14 %
Ibn Ziad 8 774 11 567 suburbaine Modèle:Augmentation   2,84 %
Ibn Badis 7 647 11 518 suburbaine Modèle:Augmentation   4,24 %
Ouled Rahmoune 9 022 11 263 suburbaine Modèle:Augmentation   2,28 %
Total agglomération 706 571 823 682 Modèle:Augmentation   1,65 %
Source ONS 2008<ref name="ONS2008">Modèle:Ouvrage.</ref>

Population

Évolution démographique

Selon le recensement général de la population et de l'habitat de 2008, la population de la commune de Constantine est évaluée à Modèle:Unité contre 481 947 en 1998, soit un taux d’accroissement annuel moyen de -0,7 %. C'est la seule commune de la wilaya de Constantine qui enregistre un taux négatif<ref>Wilaya de Constantine — Population résidente par âge et par sexe selon la commune de résidence et le taux d’accroissement annuel moyen (1998-2008). Consulté le 10 novembre 2011.</ref>

{{#invoke:Démographie|demographie}}

La ville de Constantine a connu une évolution démographique irrégulière<ref name="BOUSSOUF" />. La ville pré-coloniale comptait de Modèle:Unité habitants, elle garde, même à demi-détruite par la guerre et ramenée à Modèle:Unité une vie urbaine active<ref name="Universalis" />. Longtemps, la ville n’a grandi que lentement : le croît démographique de la population musulmane était faible et la communauté européenne est toujours restée plus limitée en nombre que dans les autres grandes villes du pays. La croissance rapide a été liée à l’exode rural, consécutif à la destructuration des campagnes dès les années 1930 et qui reçut un coup d’accélérateur puissant du fait de la guerre de Libération<ref name="Côte1994" />.

La fin de la guerre d'Algérie voit le départ des Européens et des Juifs<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. La ville enregistre une forte croissance et un accroissement rapide du solde migratoire pendant la première décennie de l’indépendance. Elle a connu un taux de croissance annuel moyen de 4,06 % en 1966-1977. Ce taux a progressivement diminué durant les décennies suivantes : 2,8 % en 1987, 0,41 % en 1998 et -0,7 % en 2008<ref name="BOUSSOUF" />.

Cette régression est due en grande partie au report des populations du centre vers la périphérie, conséquence de la transformation des logements en bureaux ou en bazars, de la dégradation et du vieillissement du bâti, particulièrement dans la vieille ville et les anciens centres coloniaux, de la présence de bidonvilles et de glissements de terrains, en plus du manque de terrains urbanisables<ref name="Sciences">Processus de métropolisation et étalement urbain, quelles conséquences sur la ville de Constantine, Sciences & Technologie D – Modèle:N°, juin (2009), Modèle:P..Modèle:Pdf.</ref>. Une part importante de la population des banlieues est originaire de la ville de Constantine, ce taux atteint 80 % dans la commune d’El Khroub, 50,54 % à Hamma Bouziane et 48,23 % à Aïn Smara en 2006<ref name="Sciences" />.

À l’instar des autres grandes villes algériennes, Constantine a connu un exode rural important venu essentiellement de sa propre aire administrative (dont dépendaient certaines wilaya actuelles comme la wilaya de Mila), du pays des Kotama et des Hautes Plaines constantinoises<ref>Approche des déterminants de la migration interne en Algérie à travers deux cas : Constantine et Skikda, Kaddour Boukemis et Anissa Zeghiche, Annales de Géographie, 1990, Modèle:P..</ref>. Depuis les années 1980, l'exode rural a fortement diminué, mais l'agglomération continue à croître, en raison de la croissance démographique des citadins eux-mêmes qui a pris le relais de l'exode rural<ref name="Côte1994" />.

Pyramide des âges

À l'instar de la population algérienne, la population de la commune est jeune, près d'un tiers a moins de Modèle:Nobr. La tranche d'âge comprise entre 20 et Modèle:Nobr représente plus de la moitié de la population de la commune. Corollairement, la population de Modèle:Nobr et plus est très faible, soit seulement 10,13 % de la population totale de la commune. Mais on observe une baisse de natalités depuis la fin des années 1980. Modèle:Pyramide des âges

Modèle:Pyramide des âges

Économie

Fichier:Pont du Rhumel2.jpg
Vue de la passerelle Sidi M'Cid depuis le centre-ville.

Constantine était traditionnellement une ville où les secteurs tertiaires et commerçants dominaient. À présent, le commerce des céréales et celui de l’habillement prédominent<ref name="Côte177" />. Elle demeure le grand nœud d’échanges et de communications dans l’est algérien<ref name="Belvaude234">Modèle:Ouvrage.</ref>. Les activités tertiaires, englobent le commerce de gros, et de détail ; l’artisanat : dinanderie et broderie sur velours, et des services multiples<ref name="Côte1994" />.

Toutefois, l’industrie s’est tardivement introduite dans la ville à la suite de la réalisation d’une série de zones industrielles<ref name="Côte177" /> notamment par les complexes Sonacome qui fabriquent des tracteurs et des grues<ref name="Belvaude234" />. C’est lors la seconde phase d’industrialisation planifiée par l’État algérien, à partir de 1975 environ, que Constantine est devenue une cité industrielle. Cependant, l’industrialisation s’est localisée à distance de la cité, dans la couronne d’urbanisation satellite. Trois complexes y ont été implantés<ref name="Côte1994" />. Constantine abrite également le Centre de recherche en biotechnologie.

La ville abrite également des activités agricoles englobant des exploitations périurbaines fournissant du lait à certains quartiers, et des propriétaires terriens héritiers de la vieille propriété citadine<ref name="Côte1994" />.

La ville de Constantine reste une ville très courtisée économiquement et c'est une des raisons pour lesquelles la ville accueille chaque année et en grand nombre des travailleurs qui viennent de toute l'Algérie pour s'y installer.

Fichier:Constantine Sidi m'sid.jpg
Passerelle Sidi M'Cid, l'un des sites touristiques de la ville.

Tourisme

Selon le quotidien national américain USA Today, Constantine est l’une des onze villes à visiter dans le monde en 2018. Le journal s’est appuyé sur les explorations d'un jeune américain dénommé Sal Lavallo, qui a visité tous les Modèle:Nobr membres de l'Organisation des Nations unies<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Patrimoine

Modèle:Article connexe

La médina

Fichier:Palais du bey.JPG
Palais du Bey dans la médina.

La médina de Constantine est appelée le « Rocher » parce que construite sur un bloc calcaire. Elle est bâtie en dégradé depuis la Casbah jusqu’aux quartiers bas de la Souika<ref name="Côte177">Modèle:Ouvrage.</ref>. La vieille ville est ceinte de deux côtés par le canyon du Rhummel et du troisième par un escarpement. Des ponts et passerelles relient la médina au reste de l’agglomération. Elle était défigurée pendant la période coloniale puis dégradée par la surpopulation et le manque d’entretien<ref name="Côte177"/>.

La médina conserve une physionomie originale, très différente de celle des autres agglomérations algériennes. Elle ressemble à un grand village kabyle bien plutôt qu’à une cité orientale. C’est un amas de maisons aux toits de tuiles, sillonné de ruelles tortueuses, étroites, accidentées, dévalant parfois en escaliers jusqu’au bord du ravin, dont les habitants couronnent la crête<ref name="EI"/>.

La médina est aussi un riche patrimoine historique et architectural, à travers les toitures de tuiles rondes et rouges, ses vieilles mosquées, des demeures remarquables à patio des {{#switch: XVII

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}}, et le palais du Bey<ref name="Babo97">Modèle:Harvsp.</ref>. Elle a été classée en 1990 patrimoine national<ref name="Côte177" />.

Dans la plupart des villes maghrébines, la colonisation a créé une ville européenne juxtaposée à la médina. À Constantine, le projet de ville nouvelle n’a pas abouti, les autorités coloniales ayant surimposé une trame moderne à la vieille ville. Le centre des affaires est resté alors solidement attaché à la médina : activités traditionnelles dans les rues anciennes et activités modernes dans les rues coloniales. De ce fait le Rocher est une des rares médinas maghrébines à avoir conservé sa fonction de centre-ville<ref name="Côte1994" />.

Monuments

Fichier:Constantine, le monument aux morts.jpg
Le monument aux morts.

De nombreuses civilisations se sont succédé à Constantine mais elles ont laissé peu de vestiges parce qu'en raison de la nature du site, les constructions se sont faites sur place, effaçant les précédentes. Mais on atteste des traces non négligeables de vestiges depuis l'Antiquité<ref name="Côte177" />.

Le site a été occupé dès la période préhistorique. De nombreux vestiges retrouvés tels que des sphéroïdes à facettes, découverts en 1945 sur le plateau de Mansourah, remontent au Paléolithique inférieur. Des instruments de la période néolithique ont été découverts dans les grottes du Mouflon et de l'Ours. Constantine a également conservé de nombreuses peintures rupestres ainsi que des inscriptions libyques<ref name="Info-Soir1" />.

Parmi les vestiges antiques, le site punique d'El Hofra, où l'on a trouvé près de mille stèles puniques déposées au musée de Cirta et au Louvre ; l'aqueduc romain sur le Rhummel et d'autres vestiges romains épars dans la ville<ref name="Côte177" />.

Les établissements thermaux de Sidi M'cid, situés avant le pont des chutes sont construits sur d'anciens thermes romains, les bains antiques de César existent toujours. Le rocher abrite de nombreuses sources thermales qui jaillissent de ce secteur<ref name="Babo96">Modèle:Harvsp.</ref>.

Le palais Ahmed Bey est l'un des plus importants monuments historiques. Il a été construit de 1826 à 1835 par le Hadj Ahmed Bey, héros de la résistance anti-coloniale dans l'est algérien. La taille de l'édifice est de Modèle:Unité<ref name="Babo94">Modèle:Harvsp.</ref>. Le palais se distingue par son style mauresque baroque où apparaissent différentes influences de style européen et oriental<ref name="qantara">Palais de Hâjj Ahmad, sur le site de qantara, patrimoine méditerranéen.</ref>. Lors de son pèlerinage à La Mecque, le Bey était séduit par l'architecture des villes qu'il traversa. Des céramiques polychromes qui ornent les murs du palais représentant plusieurs villes ainsi que des batailles de la régence d'Alger<ref>La polychromie du palais du Bey sera restaurée dès septembre prochain, Horizons du 19 juin 2013.</ref>. Les bâtiments du palais s'organisent autour de trois jardins et de trois cours tandis que les appartements sont ouverts sur des galeries. Le Bey a également construit une aile réservée pour les femmes, un harem<ref name="qantara" />.

Parmi les autres vestiges islamiques, citons les mosquées dans la médina ainsi que des fortifications construites dans certains endroits avec des pierres romaines. On atteste notamment dans un mur de la Casbah une dédicace faite à l'empereur Constantin<ref name="Babo93">Modèle:Harvsp.</ref>.

Dans la ville moderne, le Théâtre régional de Constantine a été construit entre 1861 et 1883 dans un style d'opéra italien, à l'emplacement d'une ancienne caserne de janissaires. Ce bâtiment est le premier grand édifice construit par les Français. On y trouve aussi le Monument aux morts de Constantine, dédié aux soldats tombés pendant la Première Guerre mondiale<ref name="Babo96" />.

Parmi les constructions récentes, la tour de Modèle:Nobr de l'université des frères Mentouri construite de 1969 à 1972 par l'architecte Oscar Niemeyer et la grande Mosquée Émir Abdelkader<ref name="Babo96" />.

Une arche naturelle d'une soixantaine de mètres de hauteur relie les deux rochers et forme un pont naturel creusé dans la roche par les torrents.

Patrimoine religieux

Constantine compte une centaine de mosquées : la mosquée et médersa de Sidi El kettani, construite par Salah Bey au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, est située près de la Casbah ; la mosquée Sidi Lakhdar doit également sa construction à Salah Bey<ref name="Babo94" />.

La Grande Mosquée, construite sur les fondations d'une église par les Hammadides, est le plus ancien édifice religieux islamique connu à Constantine. Elle représente l’évolution religieuse durant trois périodes différentes. Époque hafside : l’édifice était la mosquée populaire de la cité, tenue par cheikh al-islam. Époque ottomane : elle conserve le rite malékite et reste sous la tutelle d’une famille autochtone pro-ottomane. Époque coloniale : le pouvoir colonial a transformé sa façade<ref>Une autre manière de penser le patrimoine : la médina de Constantine, Zoulikha Boumaza, Les Cahiers du Centre de Recherches Historiques.</ref>.

La mosquée Souk-El-Ghozel, dont la construction a commencé en 1703 et s’est achevée en 1730, fut transférée au culte catholique en 1838<ref name="Babo94" />. Parmi les autres mosquées historiques : Hassan-Bey, Sidi Ghofrane et Sidi Lakhdar, construites par les différentes confréries religieuses et dynasties que le Maghreb a connues<ref name="Babo94" />. La mosquée Émir Abdelkader date des années 1980 et fait partie de l’université islamique des sciences<ref name="Babo94" />.

La ville des ponts suspendus

La géographie urbaine de la ville est unique, elle a nécessité la construction de nombreux ponts sur le Rhummel<ref name="Babo95">Modèle:Harvsp.</ref>. À la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Guy de Maupassant décrit Modèle:Citation

Le pont d'El-Kantara est l'un des plus anciens, construit à l'époque romaine et restauré par Salah Bey au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle et en 1863. En outre, les ponts de Sidi M'Cid et de Sidi Rached, qui doivent leur nom aux mausolées voisins des marabouts de même nom, ont été inaugurés en 1912<ref name="Babo96"/>. À l'entrée des gorges, se situe le pont du Diable qui doit son nom au bruit « diabolique » que font les eaux dans cet endroit<ref name="Babo95" /> et à leur extrémité, le pont des Chutes, situé au début de la plaine de Hamma<ref name="Babo96" />.

Parmi les autres ponts, la passerelle Mellah-Slimane, anciennement Perrégaux, est réservée uniquement aux piétons. Sa particularité est d'être accessible, côté « Rocher » par un ascenseur et un escalier qui ramène les piétons au niveau de la rue trik ejdida (« rue neuve »). Il y a également le pont d'Arcole, un pont de fer, aujourd'hui fermé<ref name="Babo95" />.

Un nouveau pont à haubans, le viaduc Salah Bey est ouvert à la circulation le 26 juillet 2014, inauguré par le Premier ministre Abdelmalek Sellal, baptisé au nom du gouverneur de Constantine Salah Bey de 1771 à 1792. D'une longueur de Modèle:Unité et conçu selon le design de Dissing+Weitling Architecture, il permet de faire la jonction, au-dessus du Rhummel, entre la place de l'ONU, au centre-ville et les hauteurs de la ville<ref>Le viaduc Trans-rhumel de la ville de Constantine ouvert à la circulation début 2013, Algérie-focus du 31/08/2012.</ref>,<ref>Le viaduc transrhumel : "huitième merveille" de Constantine, Algérie Presse Service du 31/08/2012.</ref>.

Musée

Le musée national Cirta, est créé en 1931 en plein centre-ville. Il portait le nom de Gustave-Mercier, jusqu'en 1975<ref name="Midi_Libre">Patrimoine constantinois : Le Musée national Cirta s'apprête à souffler ses 80 bougies, Le Midi libre du 16/02/2011.</ref>. Considéré comme l'un des plus anciens édifices du genre en Algérie, l'établissement est divisé en trois ailes principales consacrées à l'archéologie, l'ethnographie et les beaux-arts<ref name="Midi_Libre" />.

Les vestiges archéologiques appartiennent à diverses civilisations qui se sont succédé dans la région : numide, carthaginoise, gréco-égyptienne, romaine, chrétienne et musulmane (notamment hammadides et ottomane). La collection de l'ethnographie est constituée d'échantillons d'habits traditionnels, de bijoux, d'ustensiles en cuivre, de tapis, d'armes blanches, d'anciennes armes à feu et de manuscrits<ref name="Midi_Libre" />.

Sites historiques

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Le mausolée royal numide à El Khroub.

Tiddis, située à une trentaine de km au nord-ouest de la ville, est une cité numide puis romaine, appelée aussi Qsentina El Qdima (vieux Constantine)<ref>Constantine : Tiddis, la mémoire oubliée, Le Maghreb du 13/12/2006.</ref>. Cette cité antique fortifiée est bien conservée<ref name="Côte181">Marc Côte, Guide d'Algérie : paysages et patrimoine..., Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.

À l'instar d'autres anciennes médinas d'Algérie telle que Tlemcen, Mostaganem et Miliana, Constantine est entourée par les jardins denses du Hamma dont la propriété reste partiellement citadine et qui contribue au ravitaillement de la ville<ref name="Côte181" />. La forêt de Chettaba composée de pins d'Alep et de chênes verts est presque située aux portes de la ville<ref name="Côte179" />.

La commune d'El Khroub abrite un mausolée royal numide qui peut être celui de Massinissa<ref name="Babo98" />.

Vie quotidienne

Culture et littérature

Constantine a été désignée Capitale arabe de la culture 2015 par l'Alesco<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}ALESCO: The Arab League Educational, Scientific and Cultural Organisation</ref> (Organisation arabe pour l'éducation, la science et la culture)<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Constantine est le berceau d'une des trois écoles algériennes de musique arabo-andalouse<ref name="Côte179">Marc Côte, Guide d'Algérie : paysages et patrimoine..., Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. La version constantinoise est appelée le malouf<ref name="Babo96" /> dont le rythme et les instruments diffèrent des noubas d'Alger et de Tlemcen. Les autres styles musicaux de la ville sont le zadjal, une musique sacrée, les fkirettes chantées par les femmes ainsi que le hawzi et le mahjouz de style littéraire<ref name="Babo98">Modèle:Harvsp.</ref>. Un festival international du malouf est organisé dans la ville<ref>Festival international du malouf à Constantine, Le Midi libre du 4 septembre 2012.</ref>, qui attire chaque année des artistes de musique arabo-andalouse d'Afrique du Nord, d'Europe, de Turquie et du Moyen-Orient.

L'activité artisanale demeure importante, on y pratique la broderie, la dinanderie dont la fabrication de plateaux de cuivres aux motifs d’inspiration ottomane, la chaudronnerie, la sculpture sur bois et la poterie<ref name="Babo98" />. La broderie constantinoise comporte des arabesques d’influences turques avec des couleurs sombres et des fils dorés<ref name="Babo96" />. Les femmes constantinoises portent un haïk noir appelé M'laya en signe du deuil de Salah Bey<ref name="Babo96"/>. Ce dernier demeure de nos jours très rare étant donne que les femmes constantinoises portant le voile moderne qu'on trouve un peu partout dans les pays arabo-musulmans.

Plusieurs événements contribuent à l'animation culturelle de la ville :

  • Layali Cirta, une série de concerts et d’événements artistiques organisés durant une quarantaine de nuits en été. Des artistes locaux mais également des vedettes nationales et internationales y participent ;
  • Festival de la chanson Sraoui ;
  • Festival international de jazz DimaJazz, qui se déroule chaque année au printemps depuis 2003.

En avril 2014, la grande salle de spectacles de Constantine qui portera le nom de Ahmed-Bey<ref>Modèle:Lien web.</ref> est inauguré.

Les événements du roman Zakirat el Jassad, un classique de la littérature arabe d'Ahlam Mosteghanemi, s'y déroulent<ref>Modèle:Article.</ref>.

Cuisine

Fichier:Ballotin de djawzia.jpg
Ballotin de djawzia.

Constantine dispose également d’une cuisine riche avec un héritage à la fois juif<ref>Modèle:Ouvrage</ref> et musulman. Parmi les spécialités culinaires qui se consomment notamment au mois du Ramadan, le tadjine el Ain, un mets à base de pruneaux auxquels on ajoute des amandes et de la viande saupoudrée de sucre raffiné, le djari à la vermicelle en sauce blanche, le djari frik, chorba à base de blé séché, grillé et concassé<ref>Ramadhan et traditions: Rites culinaires Constantine, El Watan du 24/08/2009.</ref> ; chbah essafra, kefta, hmiss et Boureks<ref name="letemps2009" />. La ville dispose d’une grande variété de couscous comme le Mzayet, couscous à base blé noir, le Mhawer, couscous blanc sans légumes, accompagné de viande et de boulettes... On peut également citer les nombreux plats à base de pâtes originaires de Constantine, tels que la Trida, le Tlitli, la Chakhchoukha dfer, la Gritliya, le mkartfa...

La pâtisserie locale est également variée. Citons les jawzia, baklava, ghribiya, bourek el Renna, le Bradj,makroud el Maqla<ref name="letemps2009">Djari et Djawzia ou Ramadhan constantinois, Le Temps d'Algérie du 30/08/2009.</ref>. Le dessert se compose de fruits de saison et du M'halbi, à base de lait, de la crème de riz, du sucre et de l'eau de rose<ref name="letemps2009" />.

Éducation

Constantine est une ville culturelle majeure, elle est souvent affublée du qualificatif arabe: m'dinaat al 3ilm wa oulamaa qui veut dire « la ville du savoir et des savants ». Elle possède quatre universités et compte près de Modèle:Unité algériens et étrangers, ce qui en fait l'une des plus importantes villes universitaires algériennes et africaines. Elle est aussi une des meilleures universités en Algérie<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

  • L'université Constantine 1 (ex-université Mentouri-Constantine), dessinée par l'architecte brésilien Oscar Niemeyer, est l'une des plus grandes d'AlgérieModèle:Refnec. Elle accueille depuis 1971 plus de Modèle:Unité algériens et étrangers répartis sur les treize campus et entre les huit facultés et trente-cinq départements offrant environ 95 spécialités ;
  • université Constantine 2 à Ain El Bey Ali Mendjeli ;
  • université Constantine 3 (ville universitaire) inaugurée en 2013 ;
  • l'université des sciences islamiques de Constantine est la plus importante université des sciences islamiques d'AlgérieModèle:Refnec. Elle a été inaugurée en 1994, en même temps que la grande mosquée Émir Abdelkader qui la jouxte. Elle accueille environ Modèle:Unité répartis en deux facultés (faculté de la Charia et de la civilisation islamique et faculté de littérature et des sciences humaines).

Langues

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À Constantine on parle une variante citadine de l'arabe algérien, le parler constantinois est une koinè urbaine classique, ayant à la fois des origines pré-hilaliennes et hilaliennes, avec quelques ajouts récents issus du français. L'accent constantinois est plutôt prononcé mais facile à comprendre, il est reconnaissable étant un accent populaire en Algérie avec l'accent algérois, oranais et annabi. Les Constantinois utilisent beaucoup le « T » (ت) et certaines expressions typiquement de Constantine.

Une minorité d'habitants issue du Sud de Constantine (Aurès) parle le chaoui, et une autre minorité issue du Nord de Constantine (pays des Kotama) parle l'arabe pré-hilalien.

Le français y est très répandu, la majorité des Constantinois étant bilingues. La pratique de l'anglais s'est nettement développée depuis les années 2000 grâce au numérique, internet et les différents programmes scolaires dispensés notamment dans les écoles privées.

Sport

Jumelage

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Modèle:Début de carte[[Fichier:Modèle:Géolocalisation/Monde|400px|Localisation de Constantine et de ses villes jumelées.]] Modèle:G Modèle:G Modèle:G Modèle:G Modèle:Fin de carte

La ville de Constantine est jumelée avec :

Personnalités liées à la ville

Personnalités historiques

Personnalités religieuses

Personnalités politiques

Personnalités sportives

Personnalités littéraires, culturelles et artistiques

Autres personnalités

Constantine dans les arts et la culture

  • Théophile Gautier séjourna dans plusieurs villes algériennes, comme Constantine. Il évoque cela dans plusieurs de ses écrits : Loin de Paris et Voyage pittoresque en Algérie (1845).

Notes et références

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Annexes

Bibliographie

Articles connexes

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Liens externes

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