Alphonse Juin

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Personnalité militaire

Alphonse Juin, né le Modèle:Date de naissance à Bône (département de Constantine)<ref>Actuellement Annaba (Algérie).</ref> et mort le Modèle:Date de décès à Paris ([[5e arrondissement de Paris|Modèle:5e]]), est un général d'armée élevé à la dignité de maréchal de France.

Il est l'un des grands chefs de l'armée de la Libération en 1943-1944 et il s'illustre surtout à la tête du corps expéditionnaire français en Italie qui, le Modèle:Date-, remporte la victoire du Garigliano, ouvrant les portes de Rome aux Alliés qui piétinaient devant le mont Cassin.

Il est le seul général de la Seconde Guerre mondiale à avoir été élevé à la dignité de maréchal de France de son vivant, en 1952<ref>En 1952, sous la présidence de Vincent Auriol, Jean de Lattre de Tassigny et Philippe Leclerc de Hauteclocque sont élevés à la dignité de maréchal de France, à titre posthume. Marie-Pierre Kœnig est élevé à la dignité de maréchal de France, à titre posthume, en 1984, sous la présidence de François Mitterrand.</ref>.

Biographie

Famille

Fichier:Acte de naissance Alphonse Pierre Juin 16 décembre 1888 Bône Algérie.jpg
Acte de naissance du Maréchal Juin le Modèle:Date- à Bône (département de Constantine).

Alphonse Pierre Juin est né le Modèle:Date- à Sainte-Anne dans la commune de Bône, (département de Constantine), chez son grand-père maternel Pascal Salini dans un milieu modeste, de Victor Pierre Juin, gendarme, d'origine vendéenne, et de Précieuse Salini, sans profession, d'origine corse<ref>Registre d'état civil de la ville de Bône (1898), Archives nationales d'outre-mer.</ref>. « Les hommes dira-t-il une fois général, ne se livrent qu’à ceux en qui ils se reconnaissent. Mon secret c’est d’avoir été du peuple comme eux, d’avoir vécu la vie du peuple, d’en connaître toutes les souffrances. »<ref>René Chambe, Le Maréchal Juin, duc du Garigliano, Presse de la cité, 1968</ref>.

Études

il poursuit ses études au grand lycée d'Alger. Il réussit 7e sur 209 en 1909 au concours d’entrée de Saint-Cyr et sort major de la promotion de Fès de Saint-Cyr en 1912 « alors que dans une institution encore très imprégnée de l’esprit de caste… la condition populaire de la famille Juin n’est pas sans constituer un handicap… »<ref>Jean-Christophe Notin, Maréchal Juin, Tallandier, 2015, 716 pages.</ref>. Il est perçu par le général Elie Verrier, commandant l’école, comme un « sujet d’élite remarquablement doué sous tous les rapports , modeste avec cela . Il doit faire un officier de tout premier ordre et d’avenir.»<ref>Jean-Christophe Notin, Maréchal Juin, Tallandier, 2015, p18 716 pages</ref>. Font également partie de cette promotion, Antoine Béthouart et Charles de Gaulle<ref name="chemindememoire">Modèle:Lien brisé</ref>. Juin sera d'ailleurs le seul à tutoyer le général de Gaulle lorsque celui-ci sera devenu président de la République.

Pacification du Maroc

Sous-lieutenant, Alphonse Juin est affecté au protectorat français du Maroc où, jusqu'en 1914, il participe aux opérations de pacification<ref name="chemindememoire"/>.

Première Guerre mondiale

Lors de la Première Guerre mondiale, le lieutenant Juin participe, avec les troupes marocaines, au sein de la brigade marocaine du général Ditte<ref>Lieutenant de la Modèle:12e du Modèle:1er du Modèle:2e de marche marocain (brigade marocaine du général Ditte, Modèle:45e d'infanterie).</ref>, aux combats de la Marne, en Modèle:Date-<ref name="chemindememoire"/>. Grièvement blessé en Champagne, en mars 1915, il perd définitivement l'usage de son bras droit (c'est pourquoi il saluait de la main gauche)<ref name="chemindememoire"/>. Il reste huit mois à l'hôpital, avant de retrouver le front. Nommé capitaine le Modèle:Date-, il combat ensuite au sein du [[1er régiment de tirailleurs marocains|Modèle:1er de tirailleurs marocains]]<ref>René Chambe, Le Maréchal Juin, duc du Garigliano, Presse de la cité, 1968, 445Modèle:Nb p., Modèle:P.71.</ref>. Au cours de la guerre, il est cité quatre fois et fait chevalier de la Légion d'honneur le Modèle:Date-.

Entre-deux-guerres

En Modèle:Date-, il suit les cours d'état-major à Melun avant d'être détaché en octobre à la mission militaire française auprès de l'armée américaine et affecté au cours de perfectionnement des officiers de liaison du corps expéditionnaire américain. Breveté de l'École supérieure de guerre en 1921, il sert en Tunisie avant de rejoindre à la fin de l'année 1923 le Maroc, sous les ordres du maréchal Lyautey<ref name="chemindememoire"/>, où il participe à la campagne du Rif. À l'automne 1925, il rentre en France avec le maréchal Lyautey et travaille sous ses ordres au Conseil supérieur de la guerre. Promu chef de bataillon en 1926, il part l'année suivante rejoindre le Modèle:7e de tirailleurs algériens à Constantine. En 1929, il est chef du cabinet militaire du résident général au Maroc, Lucien Saint, et prend une part active à la réalisation de la dernière phase du plan de pacification de l'Atlas. Lieutenant-colonel en Modèle:Date-, il devient professeur de tactique générale à l'École supérieure de guerre en 1933 avant d'être affecté comme commandant en second au Modèle:3e de zouaves à Constantine. Il prend le commandement de ce régiment le Modèle:Date-. En juin, il est promu colonel. En 1937, il est affecté auprès du résident général au Maroc, le général Noguès, et suit parallèlement les cours du Centre des hautes études militaires.

Toute sa vie, Alphonse Juin entretiendra un rapport charnel avec le Maghreb : Modèle:Citation<ref>Le Maghreb en feu, 1957, p. 126.</ref>.

Seconde Guerre mondiale

Campagne de France et captivité

Modèle:Article détaillé Promu général de brigade, le Modèle:Date-, il est affecté à l'état-major du théâtre d'opérations d'Afrique du Nord. Cette affectation ne lui plait guère. L'inaction à Alger lui pesant, il demande à recevoir un commandement sur le front français. Il se voit confier le commandement de la [[15e division d'infanterie (France)|Modèle:15e d’infanterie motorisée]], une des meilleures unités de l'armée<ref>René Chambe - Maréchal Juin duc de Garigliano : Presses de la cité p 104</ref>. Couvrant la retraite sur Dunkerque, cette unité est encerclée dans la poche de Lille et combat avec le groupement du général Molinié jusqu'à l'épuisement de ses munitions. Juin est fait prisonnier et interné à la forteresse de Königstein où il participe au groupe d'études consacré aux questions économiques et sociales<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Il est nommé général de division durant sa captivité.

Armée d'Afrique

Dans le contexte des pourparlers pour les accords de Paris négociés par Darlan avec l'Allemagne, il est libéré le 15 juin 1941 à la demande du gouvernement de Vichy comme d'autres officiers réputés pour leur connaissance de l'Afrique<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Précisément, il avait été repéré par Charles Huntziger qui l'avait recommandé à Jacques Benoist-Méchin alors secrétaire d'État aux rapports franco-allemands, qui l'inscrit ainsi dans le premier protocole, en tête des 961 officiers dont la France demandait la libération au titre de complément d'effectifs de son Armée d'Afrique<ref>Benoist-Méchin, À l'épreuve du temps - tome 2 - 1940-1947, éd. Juliard, 1988 Modèle:ISBN, page 186.</ref>.

Comme il est pétainiste et antigaulliste, sa nomination comme ministre de la Guerre est envisagée par Vichy<ref>Modèle:Article</ref>. Il est finalement nommé le Modèle:Date- adjoint au général commandant supérieur des troupes du Maroc<ref name="cheminsdememoire">Alphonse Juin sur cheminsdememoire.gouv.fr.</ref> le général Noguès, puis le Modèle:Date-<ref name="cheminsdememoire"/> général de corps d'armée, commandant en chef des forces d'Afrique du Nord où il remplace le général Weygand dans ses fonctions militaires, mais non dans toutes ses fonctions de proconsul<ref name="Paxton_armee_358">Modèle:Harvsp.</ref>.

Alphonse Juin prend ainsi une part prépondérante dans la préservation de l'Armée d'Afrique initiée par Weygand: « Forger l'esprit de revanche en préparant la remilitarisation de différents éléments de l'armée, le rappel collectif et individuel des réservistes et des appels de volontaires,le déstockage et la réparation des matériels clandestins tel est bien l'esprit impulsé par Weygand et que continuera Juin son successeur, à partir du 20 novembre 1941. » <ref>Christine Levisse-Touzé, L'Afrique du Nord dans la guerre, 1939-1945, Albin Michel, 1998</ref>

Le Modèle:Date-, avec le délégué général du gouvernement de Vichy Fernand de Brinon, il est convoqué à Berlin par Göring. L'historien Robert Paxton parle de cette rencontre comme d'un dialogue de sourds. Göring demande que les Français explicitent Modèle:Citation de laisser l'Axe utiliser la base de Bizerte en Tunisie et accordent à Rommel, alors en campagne en Libye, Modèle:Citation. Juin insiste pour que les Allemands autorisent les troupes françaises à renforcer leur armement en Afrique pour mieux défendre l'empire français, particulièrement au sud de la Tunisie. Juin promet que les forces de Rommel ne seront pas retenues le long de la frontière tunisienne. En fin de compte, Göring, loin d'être satisfait indique que les demandes françaises d'augmenter l'armement de l'armée d'Afrique resteront conditionnées à la satisfaction des demandes allemandes en Tunisie<ref>Modèle:Harvsp. Paxton se réfère aux archives de l'armée allemande OKW/2012 et à celles de la délégation française auprès de la commission d'armistice DFCAA, t. V, Modèle:P..</ref>.

Juin a signifié à son ministre de la Guerre Bridoux qu'il Modèle:Citation. En Algérie personne ne doute que, dans son for intérieur, Juin n'admet pas l'occupation de la métropole par les Allemands et qu'il voudrait éviter un tel destin à l'empire. Le consul américain à Casablanca est informé des probables sentiments de Juin. On lui dit que Juin Modèle:Citation si les Allemands envahissaient l'Afrique du Nord<ref name="Paxton_armee_358"/>.

Ainsi, lorsque le Modèle:Date-, l'ensemble des officiers de l'armée d'Afrique sont surpris par le débarquement allié en Afrique du Nord, Alphonse Juin est tiraillé entre ses sentiments anti-allemands et son sens de la discipline vis-à-vis des autorités de Vichy. N'a-t-il pas également déclaré à Bridoux en Modèle:Date- que ses troupes Modèle:Citation ? Par l'intermédiaire de son subordonné le commandant Dorange, Juin, qui ne se doute pas qu'un débarquement américain est imminent, est entré en contact avec le consul américain d'Alger Robert Murphy pour demander comment, en cas d'agression allemande, les États-Unis réagiraient à une demande d'aide massive de la part de la France. À cette occasion, il avertit également Murphy qu'il donnerait l'ordre à ses troupes de résister si les États-Unis attaquaient en premier, sans provocation allemande<ref name="Paxton_armee_358"/>.

Les premières nouvelles du débarquement allié en Afrique du Nord atteignent Juin dans les premières heures du Modèle:Date-, peu après minuit, lorsque les hommes du général Mast, un de ses subordonnés impliqué dans les préparatifs de l'opération avec les Américains, prennent le contrôle des points forts de la ville d'Alger<ref name="Paxton_armee_373">Modèle:Harvsp.</ref>. Sa résidence est encerclée par un groupe de jeunes lycéens commandés par l'aspirant de réserve Pauphilet, agissant avec un groupe de 400 résistants mal armés<ref>José Aboulker et Christine Levisse-Touzé, « 8 novembre 1942 : les armées américaine et anglaise prennent Alger en quinze heures », Espoir, Modèle:N°, Paris, 2002.</ref>.

Juin, destinataire d'une lettre de Roosevelt lui demandant d'accueillir les troupes alliées en amies, rejette cette demande présentée par le consul Murphy, et se retranche derrière l'autorité de l'amiral Darlan, ancien vice-président du Conseil resté commandant en chef des forces militaires et qui est alors présent à Alger. Libéré au matin par la garde mobile, il organise la reconquête de la ville contre les résistants, mais, convaincu que la partie est jouée, ne fait rien pour rejeter les Alliés<ref name="Cremieux_182">Jean-Louis Crémieux-Brilhac, « Jeux et enjeux d'Alger », dans La France des années noires, tome 2, Éditions du Seuil, 1993, Modèle:P..</ref>. À Modèle:Heure, il signe avec l'accord de l'amiral Darlan une suspension d'armes limitée à la place d'Alger, où l'on dénombre 13 morts français<ref name="Cremieux_182"/>.

Mais ce premier cessez-le-feu concernait seulement Alger : Darlan et Juin, désormais entre les mains des Alliés, allaient refuser pendant trois jours de donner l'ordre de cessez-le-feu à leurs subordonnés d'Oran et du Maroc, où le combat sanglant entre Français et Alliés allait se poursuivre inutilement. Ce fut seulement à la suite des pressions particulièrement vigoureuses du général Clark que Juin et Darlan finirent, trois jours plus tard et sous la menace, par ordonner le cessez-le-feu à leurs subordonnés d'Oran et du Maroc.

Ainsi, ce même Modèle:Date rapide, à Oran et au Maroc, les généraux Boisseau et Noguès, subordonnés de Juin, qui n'ont pas été « neutralisés » comme à Alger, accueillent les Alliés à coups de canon. Juin ordonne aux forces françaises de maintenir Modèle:Citation<ref name="Paxton_armee_373"/>. Dans l'après-midi du Modèle:Date-, à Modèle:Heure, Darlan décharge Juin de son autorité en dehors de la région d'Alger et charge Noguès de la défense du Maroc et le général Barré de la défense de la Tunisie<ref name="Paxton_armee_373"/>. Juin rend compte qu'il Modèle:Citation<ref name="Paxton_armee_385">Modèle:Harvsp.</ref>. Le Modèle:Date-, après avoir appris, vers midi, l'invasion de la zone libre par les Allemands, il fait savoir à ses subordonnés que Modèle:Citation<ref name="Paxton_armee_385"/>.

Reprise des combats contre l'Allemagne

Juin donne enfin, le Modèle:Date-, l'ordre à l'armée de Tunisie repliée sur la frontière algérienne de faire face aux Allemands, mais son chef, le général Barré, attendra jusqu'au Modèle:Date- pour reprendre le combat. L'armée de Tunisie renforcée par des éléments alliés allait alors se battre, mais le coût humain pour reconquérir le protectorat allait être très élevé.

Juin, sous l'autorité de Darlan, qui s'est proclamé haut commissaire de France en Afrique, puis du général Giraud<ref>Voir Situation politique en Afrique libérée (1942-1943).</ref>, reçoit le commandement des forces françaises engagées en Tunisie. Celles-ci contribuent, au prix de lourdes pertes, à l'anéantissement des forces de l'Axe et de l'Afrika Korps de Rommel.

Dans le cadre des mesures d'épuration dans l'armée, une Commission spéciale d'enquête de Tunisie, présidée par le doyen de la faculté de droit d'Alger Viard, est créée le Modèle:Date- pour établir les conditions dans lesquelles les forces armées de l'Axe ont pu pénétrer en Tunisie en novembre 1942, et déterminer les responsabilités encourues par les autorités civiles et militaires au cours de ces événements. La Commission estime que Juin "est responsable en sa qualité de commandant en chef depuis le 10, de ce que les forces de l'Axe ont pu pénétrer en Tunisie sans rencontrer la moindre résistance"<ref>SHD DAT 5P2 cité par Maréchal Juin Jean-Christophe Notin Tallandier p 308</ref>. Le 11 avril 1944, alors qu'il prépare sa grande victoire du Garigliano, il fait porter à de Gaulle deux mémoires en défense, dont l'un avec sa compilation d'ordres durant cette période et l'autre qui explique la situation du moment: présence de Darlan à Alger, ingérence directe de Vichy dès le 8 au soi, opération Torch des alliés dont il n'a pas été prévenu (pas plus que de Gaulle qui en fut "évincé" selon l'historien Jean-Baptiste Duroselle<ref>Le général de Gaulle évincé de opération Torch Jean-Baptiste Duroselle dans Commentaire 1982/4 (numéro 20 pages 673 à 679) https://www.cairn.info/revue-commentaire-1982-4-page-673.htm?contenu=resume</ref>). "Dans cet imbroglio, écrit-il, j'ai confiance d'avoir fait tout le possible pour entraîner dans la grande voie du salut qui lui était offerte. J'ai été le seul à le faire." Seulement quatre jours plus tard, de Gaulle lui répond: "Tu n'as rien à appréhender quant au passé."<ref>Maréchal Juin Jean-Christophe Notin Maréchal Juin Tallandier 2015 p 308 à 310</ref>

En 1943, Juin est nommé par de Gaulle à la tête du corps expéditionnaire français en Italie, qui comprend quatre divisions (en tout Modèle:Unité). Préalablement, au mois d'octobre, avec le général Patton, alors privé de commandement, Juin a été chargé d'une curieuse mission spéciale en Corse, peu après la libération de l'île, à la demande du général Eisenhower, chef des opérations en Méditerranée. Il s'agissait d'une reconnaissance destinée à leurrer les Allemands sur un possible débarquement allié depuis l'île dans le golfe de Gênes ou en Toscane<ref>"Dossier Settimana : Patton et Juin en mission spéciale en Corse" par Jean-Pierre Girolami, Corse Matin, 27 septembre 2015.</ref>. Ce voyage prit des allures de voyage touristique. Au retour à Alger, Juin rejoint l'Oranie et son corps, avant de s'embarquer pour Naples.

Fichier:Pvt. Jonathan Hoag, of a chemical battalion, is awarded the Croix de Guerre by General Alphonse Juin, Commanding General of the F.E.C., for courage shown in treating wounded.gif
Le général Juin décorant le soldat américain Jonathan Hoag de la Croix de guerre, le 21 mars 1944.

Au printemps 1944, il fait adopter par les Alliés un plan de manœuvre audacieux. En effet, il brise la ligne Gustav en enveloppant le mont Cassin avec notamment les tabors marocains du général Guillaume et le [[4e régiment de tirailleurs tunisiens|Modèle:4e de tirailleurs tunisiens]]. La bataille de Monte-Cassino révèle le génie militaire du général Juin qui en lançant un assaut d'infanterie légère pour déborder la position allemande sur ses flancs remporte un succès total, au contraire du général américain Clark qui, en tentant un assaut frontal d'infanterie lourde précédé d'un catastrophique bombardement du monastère, envoya à la mort sans aucune utilité près de Modèle:Nb. Pour marquer la haute estime et la vive admiration dans lesquelles le général Juin est désormais tenu par les alliés, le général Harold Alexander lui adresse le message suivant deux semaines après le début de l'offensive du Garigliano le Modèle:Date- Modèle:Citation

Modèle:Article connexe

Fichier:USA-MTO-Cassino-p266.jpg
Le lieutenant général Mark W. Clark (à gauche) et Alphonse Juin (à droite) à Sienne, en juillet 1944.

Les crimes commis en 1944 en Italie, spécifiquement au Latium et en Toscane, sont des viols en masse et homicides commis sur les populations civiles par des éléments de l'armée d'Afrique qui servaient sous les ordres du général Juin lors de la bataille de Monte Cassino, en Italie. Ils sont surnommés en Italie les « marocchinate » (littéralement « maroquinades », en référence à l'origine marocaine de nombreux soldats du corps expéditionnaire français en Italie). Jugeant suspecte la vigueur de la réaction italienne, Juin dénoncera dans une lettre adressée le 22 juillet 1944 au général Clark une Modèle:Citation<ref>Julie Le Gac, Vaincre sans gloire, le corps expéditionnaire français en Italie, Les Belles Lettres, ministère de la Défense-DMPA, 2013, Modèle:P.</ref>.

Après cette bataille, Juin repousse les Allemands de la tête de pont sur le fleuve Garigliano<ref>A Paris, le Pont du Garigliano, enjambant la Seine entre les 15e et 16e arrondissements, fut inauguré sous ce nom le 24 avril 1967, peu après la mort de Juin. Discours du général Chambe à l'inauguration du Pont du Garigliano. A Paris, le 24 avril 1967.</ref> et descend dans la plaine avec ses troupes. Il prend une part active dans l'offensive sur Rome, bien que lui-même eût préféré rechercher une bataille d'anéantissement des Allemands plus à l'Est. Il libère dans les premiers jours de juin les faubourgs orientaux de la Ville éternelle et entre dans la capitale aux côtés de Clark. Puis, Juin prend Sienne. En juillet, appelé à Alger comme chef d'état-major de la Défense nationale, il transmet le commandement de ses troupes au général de Lattre, qui les conduira durant le débarquement de Provence. En tant que chef d'état-major (il le restera jusqu'en 1947), il est en communication avec de Gaulle et avec le Quartier général des forces alliées en Europe (Supreme Headquarters Allied Expeditionary Force ou SHAEF) bien que le général Koenig soit le principal représentant français au SHAEF. Le Modèle:Date, il entre aux côtés du général de Gaulle dans Paris libéré<ref name="chemindememoire"/>.

À l'été 1945, le général Juin a l'intention de venir témoigner au procès du maréchal Pétain, sous réserve de l'autorisation du général de Gaulle. Il se voit dans l'impossibilité de le faire, ce dernier l'ayant envoyé intentionnellement en mission en Allemagne. Il adresse un témoignage écrit en faveur du maréchal à maître Isorni alors que les avocats avaient souhaité sa déposition orale<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Après-guerre

Résident général de la France au Maroc

Au printemps 1947, dans la foulée du discours de Tanger du sultan du Maroc Sidi Mohammed, le gouvernement français choisit ce pied-noir d'origine pour remplacer le Résident général Eirik-Labonne, qui vient d'être limogé pour faiblesse. Chargé de mettre le sultan au pas, y compris en employant la manière forte, il s'oppose au sultan et au parti nationaliste, notamment en s'appuyant sur Thami El Glaoui, pacha de Marrakech, qu'il laisse marcher vers Rabat à la tête de cavaliers berbères dans un geste de défi au sultan. Il menace même de destituer Sidi Mohammed mais le ministre des Affaires étrangères Robert Schuman s'oppose à une telle éventualité <ref>Michel Catala, La France, l'Espagne et l'indépendance du Maroc, 1951-1958, Les Indes Savantes, 2015, p. 15-17.</ref>. En septembre 1951, il est remplacé par le général Guillaume, commandant en chef des forces françaises en Allemagne, qu'il impose au gouvernement, menaçant de démissionner de sa nouvelle fonction de commandant en chef du secteur Centre-Europe de l'Otan si le gouvernement n'obtempère pas<ref>Catala (2015) p. 24.</ref>. Guillaume poursuivra la même politique que Juin — intransigeante et peu respectueuse des instructions du gouvernement — et placera ce dernier devant le fait accompli en destituant d'autorité Sidi Mohammed en août 1953<ref>Catala (2015) p. 31, 64.</ref>.

Commandant en chef du secteur Centre-Europe de l'OTAN

Fichier:Maarschalk Juin op Ministerie van Oorlog en Hasselman Staf, Bestanddeelnr 905-3733 (cropped).jpg
Le maréchal Juin en 1952.

Durant ces années, il est sollicité par les gouvernements successifs qui aimeraient le voir revenir en Europe notamment pour exercer le commandement des forces terrestres de la nouvelle Union occidentale, propositions qu'il refuse.

De 1951 à 1956, il est commandant en chef du secteur Centre-Europe de l'Organisation atlantique Nord (OTAN, dont le commandant suprême est le général Eisenhower). En mars 1952, alors qu'il s'est toujours tenu à l'écart de la politique, il critique ouvertement le fonctionnement du régime, notamment pour ce qui concerne la question du réarmement. Peu de temps après, il commet un autre éclat en réclamant le transfert des cendres de Pétain à Douaumont. Ses déclarations provoquent des frictions avec les gouvernements en place, mais Juin se garde de tout aventurisme politique.

Le Modèle:Date-, il reçoit le bâton de maréchal de France<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Décret du 7 mai 1952, paru au JO du 8 mai, page 4713.</ref> sous l'impulsion de son ami le général Chambe, et par l'entremise du gendre de celui-ci, Guy Jarrosson, député du Rhône<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Le Modèle:Date-, il est élu à l'Académie française où il est reçu en Modèle:Date-. Il succède à Jean Tharaud et, fait unique dans les annales de l'institution, il critique son aîné François Mauriac pour ses prises de position au sujet du Maroc.

En mars 1954, il condamne le projet d'Armée européenne sans prévenir le gouvernement dont il est officiellement le conseiller militaire. Le Conseil des ministres décide alors de lui retirer la vice-présidence du Conseil supérieur de la Défense nationale et de ne plus lui soumettre pour avis les nominations des officiers généraux<ref>Jacques Fauvet, La IVe République, Fayard 1959 Modèle:P.</ref>.

En 1954, il cautionne la politique libérale de Mendès France en Tunisie, notamment quand il accompagne le président du conseil lors du discours de Carthage prononcé le 31 juillet 1954 sur le sol tunisien. Mais au cours de l'année 1955, il s'oppose à l'indépendance du Maroc.

Activités associatives

De 1954 à sa mort, il est président du Comité de patronage de la Revue Défense nationale.

De 1955 à sa mort, il est président d'honneur de la Société nationale des anciens et des amis de la gendarmerie (SNAAG).

La question algérienne

Relations avec le général de Gaulle

Fichier:Generaal Jouhand, Bestanddeelnr 913-6939.jpg
Le maréchal Juin le 26 mars 1962.

Sa conception du patriotisme l'éloigne du général de Gaulle à qui il signifie son désaccord sur la question algérienne lors d'une entrevue orageuse à l'Élysée, le Modèle:Date-<ref>Modèle:Article</ref>. Pour autant, il ne soutient ni ne participe au putsch des généraux en Modèle:Date-. Mais son refus de suivre ce qu'il estime être une politique d'abandon incompatible avec la loi et l'honneur lui vaut une mise à l'écart totale de la vie publique par son ex-camarade de promotion entre 1910 et 1912 au sein de l' Ecole Spéciale militaire de Saint-Cyr. Ainsi est-il démis de sa place de droit Modèle:Information douteuse au Conseil supérieur de la Défense nationale, cela par une décision du chef de l'État. Le maréchal Juin est également écarté de toute manifestation commémorative des deux guerres mondiales et privé des prérogatives et avantages dus à son rang (bureau, secrétaire, voiture, chauffeur, etc.).

Témoignage au « procès des barricades »

Durant le « procès des barricades », qui s'ouvre le 3 novembre 1960 et qui fait suite à la semaine des barricades de janvier 1960, le maréchal Juin est appelé à témoigner par Alain de Sérigny et son avocat Jacques Isorni. Il y fait la déclaration suivante<ref>Modèle:Article</ref> : Modèle:Citation bloc Maître Isorni cherche ensuite à faire avouer au maréchal qu'il soutient la cause de l'Algérie française. Cette manœuvre se solde par un semi-échec, le maréchal Juin refusant de mettre en cause directement la politique algérienne du général de Gaulle.Modèle:Citation bloc

Obsèques

Le maréchal Juin a droit à des obsèques nationales et à une inhumation aux Invalides. Le général de Gaulle vient saluer au Val de Grâce la chapelle ardente qui y a été dressée et où pendant près de quatre jours sa dépouille reçoit l'hommage de la foule.

Le Modèle:Date-, après une messe en l’église Saint-Louis-des-Invalides en présence de ses hommes, les anciens d’Italie, un dernier hommage lui est rendu à Notre-Dame en présence du chef de l’État, du chef du gouvernement. Puis le cercueil du maréchal est posé sur une prolonge d’artillerie tirée par Modèle:Nobr. Une procession de Modèle:Nb traverse la capitale de la rue de Rivoli aux Invalides en passant par la Concorde, les Champs-Élysées et le pont Alexandre-III<ref>Modèle:Article.</ref>.

André Maurois, directeur de l’Académie lui rend hommage au nom de l'Académie française le jeudi Modèle:Date- Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

États de service

Distinctions

Alphonse Juin a été élu à l'Académie française le Modèle:Date-, au fauteuil 4, succédant à Jean Tharaud. Sa réception officielle sous la coupole a lieu le Modèle:Date-. Il était également membre de l'Académie des sciences coloniales et membre de l'Académie de Stanislas<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web.</ref>.

Décorations

Décorations françaises

(Nota : la médaille militaire se porte en avant la LH pour les officiers généraux ayant commandé au front, attention selon La Grande Chancellerie aucun texte officiel n'existe et il s'agit d'une simple habitude) ;

Décorations étrangères

(dans l'ordre alphabétique des pays)

Hommages

Fichier:Statue de Alphonse Juin 01.jpg
Buste du maréchal Juin à Courbevoie.
Fichier:Le Touquet-Paris-Plage - hommage au maréchal Juin au jardin d'Ypres (1) 03.jpg
Stèle au Touquet-Paris-Plage.

Le nom du maréchal Juin a été donné à divers éléments du domaine public ou privé :

En 1958, le maréchal pose pour son buste réalisé par le sculpteur Boulogne (1926-1992) et dont le plâtre original est conservé au musée du Plâtre / aux musées réunis de Cormeilles-en-Parisis.

En 2019, la dégradation par des gilets jaunes d'ultra-gauche de la stèle érigée à Paris en sa mémoire a été fortement médiatisée<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Publications

  • Le Maghreb en feu, 1957.
  • L'Europe en question, 1958, avec Henri Massis.
  • Mémoires, 1959-60.
  • Je suis soldat, 1960.
  • La Campagne d'Italie, 1962
  • C'étaient nos frères, 1962.
  • Histoire parallèle - La France en Algérie 1830-1962, 1963.
  • La Brigade marocaine à la bataille de la Marne, 1964.
  • Trois siècles d’obéissance militaire, 1650-1963, 1964.

Bibliographie de base

Mémoires des principaux protagonistes

  • Alphonse Juin, « Les mémoires du maréchal Juin », Le Figaro, Paris, Modèle:Date-.
  • José Aboulker, « Nous qui avons arrêté le général Juin », La Nef, Paris, no 25, Modèle:Date-.
  • Henri Giraud, Un seul but : la victoire, Alger 1942-1944, Julliard, Paris, 1949.

Rapports officiels d’époque des acteurs du putsch du 8 novembre 1942, à Alger

  • Les Cahiers Français, « La part de la Résistance Française dans les évènements d’Afrique du Nord » (Rapports des chefs des groupes de volontaires qui se sont emparés d’Alger le Modèle:Date-), commissariat à l’Information du Comité national français, Londres, Modèle:Date-.

Ouvrages historiques

Livres

  • Modèle:Ouvrage.
  • René Chambe, Le Maréchal Juin, duc du Garigliano, Presses de la Cité, 1968 ; Plon, 1983.
  • René Chambe, L'épopée française d'Italie, 1944, Flammarion, 1952. Préface du Maréchal Juin. (réédité en format poche sous le titre La bataille du Garigliano. De Cassino à Rome, J'ai lu, 1965)
  • Modèle:Ouvrage, Modèle:Lire en ligne.
  • Bernard Pujo, Juin, maréchal de France, Albin Michel, 1988<ref>Hervé Coutau-Bégarie, compte rendu, Politique étrangère, Volume 53, no 3, 1988, p. 787.</ref>.
  • Christine Levisse-Touzé, L'Afrique du Nord dans la guerre, 1939-1945, Albin Michel, Paris, 1998.
  • Modèle:Ouvrage.
  • Jean-Christophe Notin, Maréchal Juin, Tallandier, 2015, 716 pages.
  • Guillaume Denglos, Juin. Le maréchal africain, Belin / ministère des Armées, 2018, 462 p.

Presse

Vidéographie

Notes et références

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Annexes

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Articles connexes

Liens externes

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