Essais nucléaires français

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Modèle:Article connexe

Fichier:An11 nuclear bomb.jpg
Vue d'artiste de la bombe AN-11.

Un total de 210 essais nucléaires français ont été menés entre 1960 et 1996, d'abord dans le désert du Sahara algérien (sud de l'Algérie) puis en Polynésie française (collectivité d'outre-mer de la France), d'une puissance cumulée d'environ 13 mégatonnes, impliquant officiellement environ Modèle:Unité et militaires :

Après l'essai Gerboise bleue le Modèle:Date, la France devient la quatrième puissance nucléaire, après les États-Unis, l'Union soviétique et le Royaume-Uni.

Depuis la signature en 1996 du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICE), la France s'est engagée à ne plus jamais réaliser d'autres essais nucléaires. Depuis, les essais nucléaires sont effectués à l'aide de simulations et d'expériences de fissions ainsi que de fusions à très petite échelle.

Des tirs froids, explosions chimiques avec des matières radioactives, ont aussi été réalisé sur certains sites militaires. Ils ne sont pas considérés comme des essais nucléaires.

Premiers essais en Algérie (1960-1966)

Choix de l'Algérie

Début 1957, la réalisation d'un site d'essais est tout d'abord envisagée sur plusieurs îles françaises d'Océanie (mais Moruroa n'est pas alors évoquée). Cette solution est rapidement exclue pour des raisons de logistique, en particulier par l'impossibilité – à l'époque – de rejoindre l'Océanie par avion sans avoir à ravitailler sur un territoire étranger<ref name="Regnault">Modèle:Article.</ref>. La Réunion, la Nouvelle-Calédonie et les îles Kerguelen sont elles aussi écartées.

Le Sahara, à l'époque le Sahara français au sein de l'Algérie française, est rapidement choisi. Le site de Reggane, en Algérie (situé à l'époque dans le département de la Saoura), est arrêté le Modèle:Date-<ref name="Regnault"/>. Les travaux y débutent le Modèle:Date-. Ce centre d'essais était le CSEM (Centre saharien d'expérimentations militaires). Il deviendra le CEMO (Centre d'expérimentations militaires des oasis) à In Ecker, lorsque les essais deviendront souterrains<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Essais atmosphériques à Reggane CSEM (1960-1961)

Modèle:Article détaillé Le premier essai nucléaire français, Gerboise bleue, est effectué le Modèle:Date à Modèle:Heure (heure de Paris)<ref name="Zancarini">Modèle:Ouvrage.</ref>, sous la présidence de Charles de Gaulle. Le développement de la bombe est poussé dès 1954 entre autres par Pierre Guillaumat et le ministre de la Défense nationale. Ces derniers convainquent le président du Conseil Pierre Mendès France d'autoriser la poursuite des recherches de l'industrie nucléaire, en indiquant que ces dernières seraient également positives pour le secteur civil de production d'électricité<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. C'est au début d'avril 1958 que Félix Gaillard, président du conseil sous la présidence de René Coty, décide que ce premier essai aura lieu au début de l'année 1960 et que le site de test sera localisé au Sahara<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Dès lors la paternité de la bombe est attribuée à tort à de Gaulle, dont l'opposition moque la « bombinette ». Bien qu'à Modèle:Unité l'essai nucléaire soit le plus puissant réalisé jusqu'alors pour une bombe A, il est de faible puissance relativement à la bombe H dont disposent déjà les États-Unis, l'Union soviétique et le Royaume-Uni<ref name="Pesnot">Patrick Pesnot, La bombe A, émission Rendez-vous avec X sur France Inter, Modèle:Date-.</ref>.

Un champ de tir est créé à Reggane, au centre du Sahara algérien et à Modèle:Unité au sud de Bechar ; plus précisément à Hamoudia, à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest de Reggane<ref name="senat-rpt179-chap2-p1" />. Quatre tirs atmosphériques y seront effectués, trois depuis des tours et un au sol.

Le rapport annuel du CEA de 1960 montre l'existence d'une zone contaminée de Modèle:Unité de long environ. Mais en 2013, la carte classée « secret défense » des retombées réelles est divulguée montrant l'immensité des zones touchées, et ce jusqu'en zone subsaharienne. Des taux de radioactivité différents suivant le déplacement des particules de poussière contenant de l'iode 131, du césium 137 (note 002910 4 avril 2013).

À la suite immédiate du putsch des généraux (ou « putsch d'Alger », Modèle:Date), le gouvernement français ordonne la détonation du Modèle:Date (Gerboise verte<ref>Après les Gerboise blanche et rouge, complétant avec la bleue le drapeau tricolore français.</ref>) afin que l'engin nucléaire ne puisse tomber dans les mains des généraux putschistes qui l'avaient localisé dans un entrepôt du port d'Alger ; la bombe est rapidement acheminée sur Reggane<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Peter Feaver et Peter Stein, Modèle:Lang, CSIA Occasional Paper #2, Lanham, MD: University Press of America, 1987.</ref>.

Essais en galerie au Hoggar CEMO (1961-1966)

La France doit abandonner les essais aériens au profit d'essais souterrains, moins polluants, anticipant la signature du traité d'interdiction partielle des essais nucléaires. Le site choisi, In Ecker (Sahara algérien), se trouve au sud-est de Reggane et à environ Modèle:Unité au nord de Tamanrasset. Ce nouveau centre est nommé CEMO (Centre d'Expérimentations Militaires des Oasis). Les tirs sont réalisés en galeries, chacune étant creusée horizontalement dans un massif granitique du Hoggar, le Tan Afella. La bombe est placée au centre d'un colimaçon creusé en fin de galerie. Des sacs de sable comblent le bas et le haut de ce colimaçon. Leur rôle est d'exercer une compression lors de l'explosion afin d'assurer l'étanchéité. Les galeries sont fermées par une dalle de béton et doivent permettre théoriquement un bon confinement de la radioactivité. Les Américains surveillent ces essais en installant des stations sismiques en Libye<ref name="Pesnot"/>.

Le Modèle:Date, la France réalise son premier essai nucléaire souterrain. Mais le Modèle:Date, lors du deuxième essai, un nuage radioactif s'échappe de la galerie de tir, la roche ayant été fragilisée lors du premier essai. C'est l'accident de Béryl (du nom de code de l'essai)<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

De novembre 1961 à février 1966, treize tirs en galerie sont effectués<ref name="Zancarini"/> dont quatre n'ont pas été totalement contenus ou confinés (Béryl, Améthyste, Rubis, Jade).

Les accords d'Évian signés en mars 1962, à la suite de la guerre d'Algérie, n'autorisent des expérimentations dans le Sahara que jusqu'en juillet 1967, si bien qu'un transfert en Polynésie est envisagé dès 1962<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Une clause secrète prévoit tout de même que la France peut exploiter pendant cinq ans les bases d'essais nucléaires ainsi que la base de lancement de missiles de Colomb-Béchar et la base de lancement de fusées d'Hammaguir, et pendant vingt ans<ref>Bail plus long car base plus discrète.</ref> la base d'essais chimiques de B2-Namous<ref name="Pesnot"/>.

Vers un site hors du Sahara

Alors que la construction du site de Reggane a débuté en octobre 1957, l'hypothèse de l'abandon d'un champ de tir saharien est envisagée dès 1958<ref name="Regnault"/>. En novembre 1958, un rapport remis au général Charles Ailleret envisage des sites d'essais souterrains en métropole<ref name="Regnault"/> :

Les Pyrénées ne sont pas étudiées car on y rencontrerait vraisemblablement les mêmes problèmes que dans les Alpes.

En 1960, la recherche de sites s'oriente vers des sites outremer afin d'y déclencher des explosions aériennes de grande puissance<ref name="Regnault"/>. Les îles Kerguelen sont tout d'abord envisagées, ainsi que La Réunion, et l'Océanie (Polynésie et Nouvelle-Calédonie). La Nouvelle-Calédonie tend à être écartée par crainte de pressions de la Nouvelle-Zélande et de l'Australie.

En décembre 1961, les autorités politiques donnent la priorité à la Polynésie<ref name="Regnault"/>, car la région est excentrée et proche d'un site d'expérimentation nucléaire du Royaume-Uni et des États-Unis, l'île Christmas. Au 20 décembre, de nombreux sites sont envisagés : Motu Iti, Nuku Hiva, Eiao et Hatutu dans les Îles Marquises ; Tikehau, Mataiva et Rangiroa dans l'archipel des Tuamotu ; Maupiti dans l'archipel de la Société.

L'exploration de l'atoll de Moruroa est envisagée pour la première fois le 26 décembre. Fin décembre, le Sahara est considéré comme indisponible au-delà de fin 1963, ce qui rend nécessaire la disponibilité opérationnelle d'un nouveau site dès 1964. En mars 1962, le général Thiry, commandant du Centre interarmées des armes spéciales, accompagné du professeur Henri Jamet, chef du département de protection sanitaire du CEA chargé de tenir les discours scientifiques sur l’innocuité des expériences nucléaires, se rend à Tahiti et ils commencent à prendre des contacts<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. La métropole (Crête des Prénetz), La Réunion, la Nouvelle-Calédonie, les Kerguelen et les Marquises sont définitivement écartées sur la base de considérations essentiellement géologiques. À l'issue d'une mission de reconnaissance dans l'archipel des Tuamotu, les îles Gambier (Tuamotu Sud) sont retenues dès la fin mars. Après des études hydrographiques, Moruroa est choisie comme champ de tir, avec Tahiti comme base arrière. L'atoll de Moruroa est retenu du fait de ses deux passes praticables, des possibilités d'aménager des accès portuaires, une piste d'aviation et des zones de tir. Il présente aussi les avantages d'être un lieu éloigné et désertique, ne présentant qu'une faible densité de population (moins de Modèle:Unité dans un rayon de 500 km et moins de 5 000 dans un rayon de Modèle:Unité), venté avec un régime de vents dirigeant le nuage radioactif vers Modèle:Unité d’océans réputés déserts<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le 27 juillet 1962, le Conseil de défense valide ce choix en décidant la création d'un site d'expérimentations nucléaires en Polynésie (C.E.P.) autour de l'atoll de Moruroa et en définissant les grandes lignes de son organisation et de son implantation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Centre d'expérimentation du Pacifique (1966-1996)

Fichier:Mururoa lg.jpg
Vue de l'atoll de Moruroa par un satellite espion américain KH-7 (26 mai 1967)
Fichier:Moruroa 1971 DC6 Mission.jpg ANCIENNE PISTE NORD JUILLET 1971 HISTORIQUE ESSAIS GERARD JOYON.jpg
Piste Nord à Moruroa photographié depuis un DC-6 en 1971.

Dès janvier 1963, un détachement du génie de la Légion étrangère pose le pied à Papeete. En septembre 1963 débarquent à Moruroa les premiers ouvriers du génie et les entreprises civiles concernées<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Force Alfa (1966-1968)

En 1964-1966, la Marine nationale française mobilise plus de cent bâtiments pour la construction des installations du Centre d'expérimentation du Pacifique (CEP) en Polynésie française, comprenant :

Fichier:FS Foch underway bow view.jpg
Le porte-avions Foch.

À l'été 1965<ref>Arrêté ministériel Modèle:N° du 20 août 1965.</ref>, la Marine nationale française crée le Groupe aéronaval du Pacifique (dit groupe Alfa puis force Alfa) de plus de Modèle:Unité, comprenant sept bâtiments : le porte-avions Foch, et les escorteurs d’escadre Modèle:Navire, Modèle:Navire et Modèle:Navire, les pétroliers La Seine et Aberwrach, le bâtiment de soutien Rhin.

La force Alfa appareille le Modèle:Date de Toulon et aborde la Polynésie française le 22 mai 1966 afin de superviser les essais atmosphériques Modèle:N° « Aldébaran », Modèle:N° « Tamouré », Modèle:N° « Ganymède » et Modèle:N° « Bételgeuse ». Durant la traversée, la France quitte le commandement intégré de l'OTAN. Le groupe aérien embarqué du Modèle:Navire comprend Modèle:Nobr (12 avions de guet aérien Alizé, 8 avions d’assaut Étendard IV-M et 4 avions de reconnaissance Étendard IV-P) et Modèle:Nobr (10 Sikorsky H-34, 6 Modèle:Lnobr rom et 6 Modèle:Lnobr rom) et est chargé de surveiller et sécuriser la zone dite « dangereuse » (dispositif Phoebus).

Après que furent repérés à plusieurs reprises dans la zone d'exclusion le bâtiment de recherches scientifiques Modèle:Lien et le navire de contrôle de missiles et d'engins spatiaux USS Richfield, un sous-marin de nationalité inconnue et un avion ravitailleur (vraisemblablement d'observation et de recueil de prélèvements atomiques) WC-135 de l'US Air Force Modèle:N°, le Modèle:Date à 5h05, un Mirage IV Modèle:N° largue sa bombe A AN-21 à chute libre Modèle:N° au large de Moruroa.

Après deux autres tirs le Modèle:Date et le Modèle:Date, la force Alfa quitte la Polynésie française le Modèle:Date.

La seconde Force Alfa quitte Toulon le 12 mars 1968 pour arriver en Polynésie française le 16 mai. Elle comprend le porte-avions Clemenceau et les avisos-escorteurs Commandant Rivière, Protet, Amiral Charner, Doudart de Lagrée et Enseigne de vaisseau Henry. Quant au groupe aérien, il est composé de douze Alizé de la flottille 9F, de six Étendard IV-M et quatre Étendard IV-P de la 17F et de 10 hélicoptères HSS Sikorsky H-34 de la 31F, Modèle:Lnobr rom, Modèle:Lnobr rom de la 22S et Super Frelon de la 27S.

Le 24 août 1968, l’essai Modèle:N° « Canopus » d’une bombe H, exécuté à Fangataufa, libère 2,6 mégatonnes. Plusieurs bâtiments américains et quelques chalutiers soviétiques sont aperçus lors de la campagne de tir. Avec la venue de la Force Alfa, l'ensemble du dispositif naval présent autour des deux atolls a représenté plus de 40 % du tonnage de la flotte française, soit Modèle:Unité<ref>Bernard Dumortier, Atolls de l'atome : Mururoa & Fangataufa, Marine Éditions, Rennes, 2004 Modèle:ISBN dont une version abrégée est à Modèle:Lire en ligne.</ref>.

Essais aériens (1966-1974)

Le Modèle:Date a lieu le premier essai nucléaire aérien sur l'atoll de Moruroa (Polynésie). Il sera révélé dans les années 1990 que les retombées constatées sur les zones étudiées étaient comparables à celles mesurées à proximité de la centrale après la catastrophe de Tchernobyl en 1986. La population locale et les soldats présents étaient maintenus dans une ignorance totale. Aucune mesure n'avait été prise pour les protéger<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Deux ans plus tard, le Modèle:Date, a lieu le premier essai d'une bombe H sur l'atoll de Fangataufa du nom de code Opération Canopus. Le tir est commandé du CAA De Grasse se trouvant à environ Modèle:Unité de Fangataufa.

Les essais aériens en Polynésie ont fait intervenir plusieurs techniques :

  • les essais sur barge ;
  • les largages à partir d'avions qui permettent de reproduire les conditions réelles d'un bombardement aérien ;
  • les essais sous ballons captifs ;
  • les essais de sécurité afin de vérifier que les bombes n'explosent pas tant qu’elles ne sont pas amorcées. En principe, ces essais ne provoquent pas d'explosion.

Les six essais atmosphériques les plus contaminants seraient<ref>Modèle:Lien web.</ref> :

Le dernier essai largué à partir d'un avion, dénommé Maquis, est une bombe nucléaire tactique AN-52 larguée à Modèle:Unité au sud ouest de Moruroa depuis un avion Jaguar A le 25 juillet 1974<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Au total, 46 essais nucléaires aériens ont été réalisés en Polynésie<ref name="Zancarini"/>.

Quelque 3 200 tonnes de déchets radioactifs issus de la recherche militaire en Polynésie française sont jetés à la mer entre 1967 et 1975<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Les conséquences de ces essais ont été longtemps mal évaluées. En 2021, une étude menée par l’université de Princeton affirme que les essais ont en réalité touché un territoire grand comme le continent européen et 110 000 habitants<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Retour aux essais souterrains (1975-1991)

De 1975 à 1996, la France a réalisé 147 essais souterrains en Polynésie<ref name="Zancarini"/>. Ils ont été réalisés dans les sous-sols et sous les lagons des atolls de Moruroa et Fangataufa.

Le Modèle:Date est signé le traité de Rarotonga (îles Cook), déclarant le Pacifique Sud zone dénucléarisée. La France ne s’y est pas associée. Le 15 juillet 1991 est lancé le dernier essai français dans le Pacifique avant un moratoire d’un an décidé par le président François Mitterrand le 8 avril 1992, et renouvelé.

Dernière campagne d'essais (1995-1996)

Fichier:Protestations australie essais nucleaires021996 part.jpg
En 1996, protestations en Australie à la suite des essais nucléaires français dans le Pacifique

Le Modèle:Date le président Jacques Chirac rompt le moratoire et ordonne la réalisation d'une dernière campagne d'essais nucléaires dans le Pacifique<ref>Annonce de la reprise des essais nucléaires.</ref>. Cette ultime campagne a pour but de compléter les données scientifiques et techniques pour passer définitivement à la simulation.

Ces essais nucléaires, annoncés par le Président au nombre de huit, seront réduits à six. Ils prennent fin avec l'essai Xouthos le Modèle:Date à Fangataufa<ref>Les essais nucléaires en Polynésie.</ref>.

Le 29 janvier 1996, le Président Jacques Chirac annonce la fin définitive des essais nucléaires français lors d'une allocution télévisée<ref>Annonce de la fin des essaies nucléaires.</ref>.

Tirs froids

Des tirs froids, explosions chimiques avec des matières radioactives mais sans réaction nucléaire, ont aussi été réalisé sur certains sites militaires. Ils ne sont pas considérés comme des essais nucléaires. De l’uranium appauvri a été utilisé lors de ces tests.

Certains ont été réalisés à l'air libre ou en puits dans les années 1960 à Moronvilliers dans la Marne<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

D'autres ont été réalisés en cuve à Moruroa. La cuve et le lieu des tirs étaient dénommés Meknès, en zone Denise. Ces tirs froids, bien que très polluants localement, ne sont pas comptabilisés dans les tirs. Lors d'une opération de décontamination à l'acetone, l'inflammation des vapeurs a fait exploser cette cuve lors de l'accident du Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Opposition aux essais nucléaires

En France, dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’opposition à l’armement nucléaire a toujours existé au sein du mouvement antinucléaire, principalement dans les milieux politiques et scientifiques<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En 1959-1960<ref>Modèle:Lien web.</ref>, l’équipe transnationale "Sahara Protest Team" (Équipe de Protestation du Sahara) de 19 membres dont une française, Esther Peter-Davis, entame une action non-violente de protestation et de prise de conscience contre les essais nucléaires français imminents au Sahara, d'Accra (Ghana) à Reggane. Ils sont interceptés par les soldats français avant la conclusion de leur voyage.

En 1965, Jean Rostand, cofondateur et président d'honneur du Mouvement contre l'armement atomique, signe avec Albert Schweitzer et le député polynésien John Teariki une Protestation solennelle contre le sort que le Gouvernement français a décidé d'imposer aux habitants de la Polynésie française et autres territoires du Pacifique par les essais nucléaires français à Moruroa<ref>Modèle:Article.</ref>.

Au niveau international, l'organisation Greenpeace lança une campagne en avril 1972, quand David McTaggart et un équipage de cinq hommes appareillent sur un ketch de Modèle:Unité baptisé Véga. La Marine nationale finit par aborder le navire, l'obligeant à accoster à Moruroa. L'équipe du Véga n'a pu que retarder l'essai sans l'empêcher.

En 1973, Greenpeace envoie un voilier, le Modèle:Lien, qui est intercepté par la Marine nationale au large de Moruroa. À bord on compte notamment le général de Bollardière, le prêtre Jean Toulat, l'écrivain Jean-Marie Muller et Brice Lalonde. Le Vega est de nouveau intercepté et arraisonné par la Marine nationale dans la zone interdite. Selon Michel Rocard, l'État français avait alors saboté plusieurs bateaux pour les empêcher de rejoindre Moruroa<ref>« Complocratie » : plongée dans un monde de conspirations.</ref>.

En juillet 1985, Greenpeace envoie son navire-amiral, le Rainbow Warrior, à plusieurs reprises dans la zone militaire interdite. La DGSE envoie une équipe de nageurs de combat couler le bateau dans la baie d'Auckland. L'opération fait un mort chez Greenpeace et déclenche un scandale international (Les époux Turenge).

En 1995, à la suite de l'annonce de la reprise des essais nucléaires, Greenpeace dépêche à deux reprises son navire amiral à Moruroa. Il sera à chaque fois arraisonné par les nageurs de combat du commando Hubert. Lors de ces deux tentatives, des groupes de zodiacs parviennent toutefois à pénétrer dans le lagon.

Démantèlement du Centre d'expérimentations du Pacifique

Depuis janvier 1994, dans le cadre de la Conférence du désarmement des Nations unies, des négociations ont été conduites en vue de la conclusion du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires. En 1994, le président François Mitterrand décide le développement du programme Simulation par la Direction des applications militaires du CEA. Ce programme doit permettre à la France de garantir la sûreté et la fiabilité des armes de la dissuasion, fondé sur le calcul. Il est financé par le ministère de la Défense et doit durer Modèle:Unité.

En Modèle:Date, la France signe les protocoles du traité de Rarotonga (création d’une zone dénucléarisée dans le Pacifique Sud).

Le 24 septembre 1996, la France signe le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires et commence immédiatement à démanteler le Centre d'expérimentations du Pacifique.

Le 2 octobre 2018, une plainte est déposée devant la Cour pénale internationale contre la France pour crimes contre l’humanité en raison des essais nucléaires réalisés en Polynésie française<ref>Que sait-on des victimes des essais nucléaires français ?, La Croix, 10/10/2018.</ref>.

Conséquences sanitaires des essais nucléaires

Un rapport d'enquête sénatorial a conclu que les essais nucléaires français seraient à l'origine de cancers chez des militaires et les populations civiles habitant près des zones d'essais nucléaires<ref>Rapport d'information Modèle:N° du Sénat du Modèle:Date-.</ref>. La France a promulgué en 2010 une loi sur la reconnaissance et l'indemnisation des victimes des essais nucléaires effectués de 1960 à 1996<ref>Les essais nucléaires français à l'origine de cancers chez des militaires, Le Point du Modèle:Date-.</ref>.

Mesures des contaminations

Les mesures de radioactivité dans une zone surveillée ou supposée contaminée sont effectuées en becquerel (ou, pour des mesures anciennes, en picocurie). Cependant, la présence de radioactivité (même à des niveaux élevés) exprimée en becquerel n'aurait pas nécessairement de conséquence notable sur la santé, l'impact dépendant de la durée d'irradiation, et de l'énergie d'émission du radionucléide concerné. Pour évaluer ces conséquences, il faut tenir compte de l'énergie et de la nature des rayonnements émis, et surtout de la durée de l'irradiation et de la manière dont elle atteint le corps. Dans les procédures de diagnostic médical, pour mesurer la dose efficace qui résulte de ce calcul, l'unité utilisée est le sievert (Sv), anciennement le rem. Seules des données en sievert permettent (par définition) de discuter d'un impact sanitaire éventuel, les données en becquerel n'intégrant pas l'impact de la radioactivité constatée sur l'homme.

Des irradiations peuvent conduire au syndrome d'irradiation aiguë (effet déterministe) dès qu'elles dépassent le Sievert<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Loi.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, et exposent les survivants à un risque nettement accru de cancer (effet stochastique).

La limite de l'effet stochastique statistiquement observable des excès de cancers est de l'ordre de Modèle:Unité. Pour la radioprotection, on s'intéresse généralement à la limite en dessous de laquelle aucun effet nocif des radiations n'est démontré, soit Modèle:Unité<ref name="ICRP">Modèle:Pdf Recommandations 2007 de la Commission Internationale de Protection Radiologique, Publication CIPR 103, 2009.</ref>,<ref name="HPS 2010">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Radiation Risk in Perspective, Position Statement of the Health Physics Society, juillet 2010 Modèle:Pdf.</ref> : c'est donc cette limite qui est la plus couramment rencontrée<ref>Mieux comprendre les faibles doses, Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire.</ref>,<ref>Les faibles doses, Unité Protection sanitaire contre les rayonnements ionisants et toxiques nucléaires (Prositon), Commissariat à l'énergie atomique.</ref>.

L'effet des faibles doses d'irradiation (inférieures à Modèle:Unité, soit un rem) est conjoncturel et polémique (de nombreuses publications<ref>Zbigniew Jaworowski, Ionizing radiation in the 20th centyry and beyond, symposium Entwicklungen im Strahleschutz, Munich, Modèle:Date-.</ref> identifient même un effet d'hormèse positif pour des expositions de cet ordre). La limite autorisée pour les professionnels exposés, en France, est de Modèle:Unité sur douze mois glissants par personne. Au moment des essais, la limite adoptée par les autorités pour les travailleurs Modèle:Unité<ref>Gambier sous le vent nucléaire - Thalassa 2008.</ref>.

La limite autorisée en France dans les années 2000 pour l'exposition de la population aux rayonnements artificiels (hors exposition médicale) est de Modèle:Unité. Il est à noter que la plupart des militaires ne portaient pas de dosimètres, lorsque leur affectation n'impliquait pas a priori d'exposition au risque d'irradiation ; de ce fait, il est impossible pour ceux-ci de prouver au moyen des mesures de contrôle de doses qu'ils n'ont pas été irradiés, ou contaminés surtout quand l'historique de leur affectation ne relève par ailleurs aucun incident particulier.

L'affectation de certains militaires n'était pas spécifiée. Leur positionnement n'apparaît pas sur les états signalétiques. Un texte prévoit d'ailleurs que cette information ne doit pas apparaître sur les journaux de marche des régiments "Personnel non officier"<ref>Affaire Joyon Gérard TPMI de Nîmes, pièce service historique de Défense 2009/2010, cour d'appel 2012.</ref>.

D'autre part, pour ceux qui auraient été exposés à des environnements irradiants, le rayonnement émis par les particules alpha (qui n'ont d'incidence que par inhalation ou ingestion) ne peut pas être enregistré par des dosimètres ; le dosimètre ne permet pas de mesurer l'ingestion ou l'inhalation de particules irradiantes (comme ce fut le cas pour les militaires exposés au nuage radioactif de l'essai Béryl). La France ne possédait pas tous les appareils de mesures adaptés pour ces investigations, ce qui fut reconnu lors de l'élaboration de la loi Morin en 2010. Cette dernière mit en place le CIVEN (comité d'indemnisation des victimes des essais nucléaires) et s'appuya sur un système d'estimation, un logiciel américain, le NIOSH-IREP, encore très controversé à ce jour. Modèle:Quoi Le logiciel calcule une estimation de façon théorique. Modèle:Quoi

Normes réglementaires

Fichier:Recommandations explosion bombe A.jpg
Document produit par l'État français décrivant les effets et les mesures de protection en cas d'explosion d'une bombe A (1966).

L'ensemble des règles et des pratiques de surveillance radiologique du personnel, des populations et de l'environnement était, à l'époque des essais nucléaires, déterminé par la Commission Consultative de Sécurité (CCS) créée en 1958<ref name="Bataille2001">Rapport sur les incidences environnementales et sanitaires des essais nucléaires effectués par la France entre 1960 et 1996 et éléments de comparaison avec les essais des autres puissances nucléaires - Christian Bataille et Henri Revol, rapport Modèle:N° à l'assemblée nationale, 5 février 2001, Modèle:Pdf.</ref>.

Selon le rapport Bataille de 2001, pendant la durée des essais au Sahara, Modèle:Citation<ref>Rapport Bataille, 2001, Modèle:P..</ref>. Toutefois l'efficacité de ces normes présupposait l'utilisation de prévisions météorologiques exactes, ce qui n'a pas toujours été le cas<ref name=objectifs />. D'autre part, la perception du risque était moins forte que de nos jours, et parmi les premières victimes figure du personnel ayant ôté son masque<ref name="Bataille2001"/>.

Les personnes pouvant être soumises aux effets de la radioactivité générée par les essais étaient classées en deux catégories : la première : le personnel directement lié aux essais, le personnel des armées, le personnel du CEA et des entreprises, les travailleurs employés sur les sites ; la deuxième : les populations voisines du champ de tir<ref name="Bataille2001"/>.

Pour les populations, la dose maximale admissible annuelle était fixée par la CCS à Modèle:Unité en 1960 puis Modèle:Unité à partir de 1961<ref name="Bataille2001"/>.

Contaminations et irradiations au Sahara

Quatre essais souterrains sur treize n'ont pas été totalement contenus ou confinés : Béryl, Améthyste, Rubis et Jade. Les deux premiers cités ont entraîné une sortie de laves radioactives. Dans les deux autres cas, les sorties, limitées à des radioéléments gazeux ou volatils, n'ont pas provoqué d'exposition sanitairement significative du personnel et des populations<ref name="Bataille2001"/>.

Béryl (Modèle:1er mai 1962)<ref name="MinDef2007">Dossier de présentation des essais nucléaires et leur suivi au Sahara - Délégation à l'information et à la communication de la Défense (DICoD), janvier 2007 Modèle:Pdf (voir archive).</ref>
Améthyste (20 mars 1963)<ref name="MinDef2007"/>
Rubis (20 octobre 1963)<ref name="MinDef2007"/>
Jade (30 mai 1965)<ref name="MinDef2007"/>

Les essais Béryl et Améthyste ont conduit à une irradiation dépassant le seuil réglementaire actuel pour le public. Des conséquences sanitaires sont envisageables pour la quinzaine de personnes fortement contaminées (à plus de Modèle:Unité) par l'essai Beryl, mais les conséquences attendues sont trop faibles pour être identifiables statistiquement.

Bien que le rapport annuel du CEA de 1960 (cité plus haut) annonce une zone contaminée de Modèle:Unité de long, pour Gerboise bleue (Reggane 13 février), cependant en 2013 une carte classée Secret défense montre la réalité des retombées. Déclassé le 4 avril 2013, divulgué, ce document prouve l'ampleur des zones touchées. Ces dernières allant jusqu'en zone subsaharienne. A plus ou moins fortes doses. Les taux de radioactivité sont différents suivant le déplacement des particules de poussière contenant de l'iode 131, du césium 137<ref>Modèle:Article.</ref>.

Des retombées de césium-137 présent dans la couche d'air saharien sont d'ailleurs régulièrement mesurées jusqu'en France, jusqu'où elles sont régulièrement charriées par le vent. Cette très faible pollution a été estimée en février 2022 à 80 000 Becquerel par kilomètre carré, ce qui ne présente pas de dangerosité, contrairement aux niveaux encore élevés mesurées à proximité de certains sites de tests<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Contaminations sur Moruroa et Fangataufa

En 2006, Marcel Jurien de la Gravière, alors délégué à la sûreté nucléaire de la Défense, a reconnu que six de ces essais avaient Modèle:Citation, entraînant des retombées sur des zones habitées, et ce jusqu’à Tahiti.

En 2012, Bruno Barrillot, délégué pour le suivi des conséquences des essais nucléaires auprès du gouvernement polynésien, affirme qu'il y a eu beaucoup de retombées : Modèle:Citation<ref>Des tonnes de résidus dangereux en Polynésie, Le Parisien du 17 juillet 2012.</ref>.

Une étude épidémiologique faite par l'Armée Française sur les vétérans du Centre d'Essais du Pacifique (CEP) a conclu à l'absence de surmortalité (pour toutes causes confondues, dont par cancer, ou pour des pathologies spécifiques potentiellement liées à l’exposition aux radiations. Une sous-mortalité est au contraire observée dans le groupe suivi)<ref>[1]</ref>. Le « rapport SEPIA » a été établi par un laboratoire qui n'aurait reçu que les documents et les noms de vétérans choisis par l'Armée, selon les données communiquées par ce laboratoire à l'occasion d'un procès en appel (cour d'appel de Nîmes, 2012)Modèle:Refins<ref>(Pièces conclusions affaire Gérard Joyon, Nîmes).</ref>.

Une autre étude fut demandée en 2009, devant prendre en compte d'autres facteurs, maladies cardiaques, pulmonaires maladie de peau, certains cancers mais sans prendre en compte la surmortalité. Le résultat de cette étude ne fut jamais donné. En 2009, le général Gillis, ancien directeur du centre des essais DIRCEN, évoque le fait que sa maladie serait due aux essais Adefdromil, Joyon Gérard, Tpmi NIMES 2010 et Midi-Libre du Modèle:Date-.

Mais en décembre 2012, une levée partielle du secret-défense portant sur Modèle:Nobr, confirme que les zones touchées par les retombés radioactives s’étendaient bien au-delà du périmètre défini par la loi d'indemnisation des victimes et ses décrets d’application<ref name=objectifs />. Modèle:Refnec.

Rapport Bataille 2001

Selon un rapport parlementaire de Christian Bataille publié en 2001, sur les Modèle:Nombre affectées sur l’ensemble des sites polynésiens pendant les essais atmosphériques, Modèle:Nombre (6,5 %) ont reçu des doses mesurables<ref name="Bataille2001"/>. Au total, les doses collectives relevées pour la Polynésie s’élèvent à Modèle:Unité<ref>Rapport Bataille, 2001, Modèle:P..</ref>.

Modèle:Citation<ref name="Bataille2001"/>.

Au Sahara, 102 des membres du personnel ayant fait l'objet de mesures ont reçu des doses cumulées supérieures à Modèle:Unité, allant jusqu'à Modèle:Unité<ref>Rapport Bataille, 2001, Modèle:P..</ref>.

Retombées radioactives sur la Polynésie

Modèle:Article détaillé Dès la première explosion, en juillet 1966, les responsables militaires ont connaissance des retombées radioactives plus importantes que prévu sur l'île de Mangareva, mais cette information ne sera rendue publique qu'en 1998 par le journaliste Vincent Jauvert qui a consulté des rapports officiels de l'autorité chargée des essais nucléaires, conservés aux archives du service historique de la Défense et récemment ouverts au grand public<ref>Modèle:Citation épisode, Modèle:25e.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Publié en février 2006, le rapport de la commission d'enquête de l'Assemblée de la Polynésie française sur les conséquences des essais nucléaires montre, pour la population, que chacun des essais de 1966 et 1967 a provoqué des retombées radioactives sur les archipels habités de la Polynésie française<ref>Modèle:Ouvrage Modèle:Pdf.</ref>. Même Tahiti a été touché le 17 juillet 1974, par l'essai Centaure, exposant presque 110 000 personnes à des taux de radioactivité de six à sept fois supérieurs à la normale<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Le nuage radioactif consécutif à l'essai « Centaure » a effectivement touché Tahiti, le 19 juillet 1974. Des précipitations de forte intensité, conjuguées aux effets du relief, conduisirent à des dépôts au sol, hétérogènes en termes d'activités surfaciques (à la surface même du sol) : à Hitia'a sur le plateau de Taravao, et au sud de Teahupoo. De plus, de nombreux récifs coralliens ont été contaminés.

Toujours en 1974, le 16 juin à Modèle:Heure (heure locale) a eu lieu un essai de Modèle:Nobr sous ballon à Modèle:Unité (tir Capricorne, zone Dindon). Le nuage passera au-dessus de la zone vie ou aucune protection n'est en place (3 photos ci-contre).

Fichier:TIR MORUROA DONDON CAPRICORNE 1974 PERSONNEL SANS PROTECTION GERARD JOYON PHOTO JY CHARIER.jpg
Membres du personnel sans protection avant le passage du nuage provoqué par le tir Capricorne, dans la "zone vie Martine."
Fichier:Sous le nuage RADIOACTIF on filme 16 JUIN 1974 Moruroa Capricorne Dossier JOYON G.jpg
Sous le nuage de l'essai Capricorne le 16 juin 1974 à Moruroa.
Fichier:Moruroa 1971 logements et réserve d'eau pendant la période des tirs Gérard JOYON 5ème RMP.jpg 2 PROTDONBACH.jpg
Moruroa 1971 logements et réserve d'eau pendant la période des tirs. Les chambres des militaires. Une réserve d'eau utilisée pour la boisson et la douche.Tiré du dossier TPMI de NIMES.2009/ 2012 JOYON contre état Défense

Une étude de l'INSERM a montré que, sur les 229 cas de cancers de la thyroïde recensés chez des Polynésiens entre 1981 et 2003, une dizaine serait attribuable aux retombées des essais nucléaires, avec potentiellement une dizaine d'autres cas pouvant apparaître dans le futur, soit une sur-incidence comprise entre 4 et 8 %<ref>Essais nucléaires en Polynésie française: des cancers en légère hausse - INSERM, 21 septembre 2010.</ref>.

Bilan des doses reçues par les populations des îles et atolls les plus exposés
pour les essais dont les retombées ont été les plus importantesModèle:Sfn
Lieu Essai Année Estimation initiale<ref>Estimation faite au moment des essais par le SMSR (Service mixte de sécurité radiologique).</ref> (mSv) Estimation CEA 2006 (mSv) UNSCEAR et AIEA<ref>Rapport du Comité consultatif international (CCI) sur la situation radiologique des atolls de Mururoa et Fangataufa publié en 1998 - référence citée par le rapport Bataille de 2001.</ref>
Îles Gambier Aldébaran 1966 5,5 3 à 7 5,5
Îles Gambier Rigel 1966 - 0,1 à 0,23
Îles Gambier Éridan 1970 0,1 -
Îles Gambier Toucan 1970 0,2 -
Îles Gambier Phoebé 1971 1,2 0,2 à 2,6 1,2
Tureia Rigel 1966 - 0,06 à 0,15
Tureia Arcturus 1967 1 0,79 à 3,2 0,9
Tureia Dragon 1970 0,16 -
Tureia Encelade 1971 1,3 1,3 à 1,9 1,3
Reao Toucan 1970 0,15 -
Hereheretue Umbriel 1972 0,2 -
Tahiti (Pirae) Centaure 1974 0,8 0,5 0,8
Tahiti (Hitia'a) Centaure 1974 - 2,6
Tahiti (Teahupo'o) Centaure 1974 - 3,6

Selon le ministère de la Défense et son livre Dimension radiologique des essais nucléaire en Polynésie chapitres VI.8. Dossier Appel NIMES 2012 Conclusions du Ministère de la Défense : Modèle:Citation.

Toutefois, les doses déclarées ne correspondraient pas du tout à la réalité. En effet, à la suite du rapport du SMCB Modèle:Date- concernant les Gambier, suggestion est faite par le SMSR « de minimiser » les véritables doses. De ce fait on peut lire cette fausse information sur le livre La Dimension radiologique des essais nucléaire 2006 VI.8 : Modèle:CitationModèle:Sfn.

Les effets n'apparaissent que des décennies plus tard. Le rapport de 2006 avait voulu mettre en avant « des essais propres » le peu de retombées et de contamination lors des expérimentations. Mais cinquante huit documents secret défense concernant les essais nucléaires polynésiens de 1966 à 1974 ont été déclassifiés en 2012<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Leur contenu révèle au public en 2013, des zones contaminées beaucoup plus importantes, la contamination de ces dernières, notamment Tahiti par des pluies contenant des particules de plutonium. Passant d'une contamination située à l'Est des sites sous un angle de 140 degrés à 360 degrés englobant ainsi tous les archipels.

Le bilan (IRSN) de la surveillance de la radioactivité en Polynésie française effectué en 2008 a constaté un état radiologique de l’environnement stable et des niveaux de radioactivité très bas (inférieure à Modèle:Unité), soit moins de 1 % de la dose associée à l’irradiation naturelle en Polynésie (environ Modèle:Unité)<ref>Bilan de la surveillance de la radioactivité en Polynésie française en 2008, IRSN. Modèle:Pdf.</ref>.

En juillet 2016, Alain Juppé, ancien premier ministre de Jacques Chirac reconnait que les essais nucléaires français en Polynésie ont eu un impact environnemental et sanitaire<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Revendications associatives et victimes civiles

Le Modèle:Date, à la suite de l'appel lancé par le Centre de documentation et de recherche sur la paix et les conflits, un groupe de personnes crée l'Association des vétérans des essais nucléaires français et leurs familles (AVEN), déclarée à la préfecture du Rhône.

Après la défaite de Gaston Flosse (UMP) en 2004 et l'arrivée au pouvoir de l'opposant Oscar Temaru, une commission d'enquête locale a été créée. Celle-ci a confirmé les craintes de l'Association des vétérans des essais nucléaires (Aven) et de Moruroa e Tatou (Moruroa et nous), deux associations de victimes nées en 2001 : le rapport, publié en février 2006, a montré que chacun des essais de 1966 et 1967 avait provoqué des retombées radioactives sur les archipels habités de la Polynésie française; même Tahiti aurait été touché le Modèle:Date (avec des taux de radioactivité de six à sept fois supérieurs à la normale)<ref> A quand la vérité sur les essais nucléaires ? - L'Humanité, 22 février 2006.</ref>.

À la suite de Modèle:Lesquelles, la loi du 5 janvier 2010 encadre l'indemnisation par l'État du préjudice subi par certaines personnes atteintes de maladies radio-induites dues aux essais nucléaires français<ref name=":0">Loi Modèle:N° du 5 janvier 2010 relative à la reconnaissance et à l'indemnisation des victimes des essais nucléaires français (1), JO du 6 janvier 2010.</ref>.

Entre la publication de la loi en 2010 et janvier 2014, sur 843 dossiers d'indemnisation déposés, seules onze personnes avaient été indemnisées<ref name="Zancarini"/> dont deux anciens militaires du Sahara, et neuf travailleurs Polynésiens, ce qui représente au total seulement 1,3 % des dossiers. Dans cette période, certaines personnes déboutées ont saisi le tribunal administratif. Depuis, et jusqu'à mai 2014, trois vétérans ont vu la décision du CIVEN invalidée par le Tribunal administratif, ce qui, selon le rapport d'information sénatorial de 2013, implique un retour vers le CIVEN. Les rapporteurs soulignent que la loi Morin visait pourtant à désengorger les tribunaux, accélérer la reconnaissance et les indemnisations<ref name=objectifs />.

Le Sénat et la loi Morin

Les sénateurs s'intéressent à l’application de la loi Morin.

Rapport d'information Modèle:N° du Sénat du 18 septembre 2013

Le 15 octobre 2012, la commission sénatoriale pour le contrôle de l'application des lois a chargé deux de ses membres, Corinne Bouchoux et Jean-Claude Lenoir, de faire un bilan de l'application de la loi du 5 janvier 2010 sur la reconnaissance et l'indemnisation des essais nucléaires français.

Cette loi visait à reconnaître et à permettre l'indemnisation des conséquences sanitaires des essais nucléaires menés en 1959 et 1996 au Sahara, puis en Polynésie française, tant sur les travailleurs des essais que sur les populations locales.

Le rapport d'information Modèle:N° (2012-2013) de Corinne Bouchoux et Jean-Claude Lenoir, fait au nom de la commission pour le contrôle de l'application des lois, a été déposé le 18 septembre 2013. Ce rapport Modèle:N°<ref name=objectifs>L'indemnisation des victimes des essais nucléaires français : une loi qui n'a pas encore atteint ses objectifs sur senat.fr, 18 septembre 2013.</ref>, ayant pour titre : L'indemnisation des victimes des essais nucléaires français : une loi qui n'a pas encore atteint ses objectifs, rappelle le contenu de la loi Morin et dresse un état des lieux de son application formelle et pratique, qui se révèle très en deçà des attentes initiales. Pour remédier à cette situation, les deux rapporteurs formulent un ensemble de préconisations afin que la loi de 2010 produise pleinement ses effets.

Commission d'enquête du Sénat du 22 juillet 2015

Dans le cadre de ses travaux parlementaires, le Sénat a créé une commission d'enquête sur le bilan et le contrôle de la création, de l'organisation, de l'activité et de la gestion des autorités administratives indépendantes (AAI). C’est à ce titre que, le 22 juillet 2015, il a auditionné Denis Prieur, président du Comité d'indemnisation des victimes des essais nucléaires (CIVEN) depuis le 24 février 2015. Cette audition<ref>Modèle:Lien web.</ref> révèle que le fait d’avoir donné un statut d’autorité administrative indépendante au CIVEN ne change rien quant à son fonctionnement. Il dit, en particulier, à la page 22 du compte-rendu : Modèle:Citation et à la page 27 du compte-rendu : Modèle:Citation.

Le CIVEN et la loi Morin

Modèle:Article détaillé La loi Modèle:N° du 5 janvier 2010<ref name=":0" />, dite loi Morin, a créé le CIVEN (Comité d'indemnisation des victimes des essais nucléaires). Cette loi relative à la reconnaissance et à l'indemnisation des victimes des essais nucléaires français, avec son décret d’application Modèle:N° du 11 juin 2010<ref name=":2">Modèle:Lien web.</ref>, précise qui est concerné et quelles sont les conditions qui doivent être réunies par les victimes pour obtenir une indemnisation.

Sur le site du ministère de la Défense<ref>Modèle:Lien web.</ref> sont fournis tous les détails de ce dispositif. Il est indiqué qu’est concernée Modèle:Citation et que la victime doit avoir résidé ou séjourné dans des zones bien définies du Sahara ou de la Polynésie française, pendant des périodes très précises.

Respectant rigoureusement ces trois conditions, Jacques Lecoq, un appelé, victime des essais nucléaires français, a adressé, en novembre 2010, une demande d’indemnisation au CIVEN. Ce dernier a transmis des recommandations au Ministre de la Défense.

Dans sa recommandation du 13 décembre 2011<ref>Modèle:Lien web.</ref>, adressée à Gérard Longuet, Marie-Ève Aubin, la présidente du CIVEN écrit que Modèle:Citation alors que cette pathologie figure bien dans la liste annexée au décret<ref name=":2" />.

Dans sa recommandation du 5 juin 2012<ref>Modèle:Lien web.</ref>, adressée à Jean-Yves Le Drian, la présidente du CIVEN écrit que Modèle:Citation. Le CIVEN est arrivé à cette conclusion, en introduisant dans son système rigoureux NIOSH-IREP<ref>Modèle:Lien web.</ref>, les valeurs de dosimétrie jointes au courrier du 22 juillet 2008 du médecin en chef Frédéric Poirrier<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Le chef du Département de suivi des centres d’expérimentations nucléaires (DSCEN) a produit un relevé de dosimétrie individuelle<ref>Modèle:Lien web.</ref> alors que l’intéressé n’a jamais porté de dosimètreModèle:Refnec. Il a produit également un relevé de dosimétrie collective<ref>Modèle:Lien web.</ref> qui ne correspond pas à la zone dans laquelle l’intéressé travaillait sur l’atoll de MururoaModèle:Refnec. Quant au Modèle:3e document produit<ref>Modèle:Lien web.</ref>, il permet au docteur Poirrier d’indiquer dans sa lettre que « l’examen d’anthropospectrogammamétrie est normal ». L’intéressé n’a jamais passé cet examenModèle:Refnec et, même s’il l’avait passé, il ne pouvait être que « normal » puisqu’il est mentionné avoir été passé le 29 juin 1966, soit 3 jours avant le Modèle:1er essai effectué dans le Pacifique.

Gestion des déchets radioactifs

L'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) évalue les déchets nucléaires issus de la bombe atomique à 9 % du stock global. Ils représentent Modèle:Unité, sur les Modèle:Unité des déchets nucléaires français recensés en Modèle:Date<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Ces déchets résultent de la politique de dissuasion nucléaire qui repose sur le développement, la fabrication, les essais, le déploiement et le démantèlement des armes nucléaires, des bâtiments à propulsion nucléaire ainsi que des installations afférentes. Leur augmentation va se poursuivre avec la modernisation et le renouvellement prévu des bombes atomiques ainsi que des sous-marins et porte-avions à propulsion nucléaire.

L'Andra ne comptabilise pas les déchets résultant des essais nucléaires français en Algérie et pour partie enfouis volontairement dans le Sahara entre Modèle:Date et Modèle:Date<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Patrice Bouveret et Jean-Marie Collin, Sous le sable, la radioactivité ! Les déchets des essais nucléaires français en Algérie. Analyse au regard du Traité sur l'interdiction des armes nucléaires, ICAN-France, Observatoire des armements & Heinrich-Böll-Stiftung, 2020, 60 p.</ref>. De même, elle ne donne aucune indication du volume des déchets créés par les essais souterrains dans les atolls de Moruroa et de Fangataufa<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. En outre, la France a immergé près de Modèle:Unité de déchets en Atlantique Nord-Est dans les années Modèle:Date<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

ICAN France (Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires, Prix Nobel de la Paix 2017) et l'Observatoire des armements recommandent notamment que l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques réalise un rapport d'information spécifique sur les déchets nucléaires militaires qui examine la question à l'aune des engagements de désarmement adoptés par la France dans le cadre du Traité de non-prolifération (TNP) et dans le cadre du nouveau contexte international avec l'entrée en vigueur le Modèle:Date du Traité sur l'interdiction des armes nucléaires (TIAN) adopté par une large majorité d'États à l'ONU.

Veille, surveillance environnementale et sanitaire en Polynésie

Durant les essais, le respect des règles de sécurité et de protection radiologique du personnel et des populations locales "devait" être assuré par la Direction des centres d'expérimentations nucléaires (DIRCEN, organisme mixte Armées-Commissariat à l'énergie atomique fondée en 1964 pour gérer les opérations du Centre d’expérimentations du Pacifique (CEP ; atolls de Mururoa et de Fangataufa). La surveillance radiologique du site dépendait de deux services de la DIRCEN : 1) le Service mixte de sécurité radiologique (SMSR) et 2) le Service mixte de contrôle biologique (SMCB), qui ont fusionné en 1994 pour former le Service mixte de sécurité radiologique et biologique de l’Homme et de l’environnement (SMSRB)<ref name=Salvat2008/>.

Une évaluation de l’exposition des populations des différents archipels a été basée sur une surveillance radiologique de l'environnement (eau, air, sol, faune, flore) et des aliments (noix de coco, légumes, poissons, mollusques, crustacés, etc.) mise en place pour toute la Polynésie française, sous l'égide du Service mixte de contrôle biologique (SMCB, responsable de l’échantillonnage) et du Laboratoire de surveillance radiologique (LSR), responsable des analyses, qui sera ensuite renommé Laboratoire d'étude et de surveillance de l'environnement (ou « LESE »), basé à Tahiti Mahina et depuis 1996, responsable des prélèvements d’échantillons (hors sites d’expérimentations nucléaires) au sein de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) qui envoie toujours un rapport annuel sur le sujet au Comité scientifique des Nations Unies pour l'étude des effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR)<ref name=Salvat2008/>. À partir de 1998, cette surveillance ressort du Département de suivi des centres d’expérimentations nucléaires (DSCEN) de la Délégation générale pour l'Armement, qui met en œuvre une campagne annuelle de prélèvements sur les anciens lieux d'essais de Moruroa et Fangataufa et publie ses résultats<ref name=Salvat2008/>.

Des dégâts géomorphologiques sont attendus et apparaissent aussi. En plus d'un suivi général<ref name=Salvat2008>Salvat, B., Aubanel, A., Adjeroud, M., Bouisset, P., Calmet, D., Chancerelle, Y.... & Villiers, L. (2008). Le suivi de l'état des récifs coralliens de Polynésie Française et leur récente évolution (Monitoring of French Polynesia coral reefs and their recent development). Revue d'Écologie de la Terre et de la Vie, 63(1-2), 145-177 Modèle:Pdf.</ref> de l'état des récifs coralliens de Polynésie Française, a été mis en place dont Modèle:Citation<ref name=Salvat2008/>,<ref>Bouchez, J & Lecomte R (1995) Les atolls de Mururoa et de Fangataufa (Polynésie française). II. Les expérimentations nucléaires, effets mécaniques, lumino-thermiques, électromagnétiques. DIRCEN CEA DAM Direction des Essais.</ref>,<ref>Salvat B (1967) Importance de la faune malacologique dans les atolls polynésiens. Cah. Pacif., 11 : 7-49.</ref>,<ref>Guille G, Goutière G & Sornein JF (1993) Les atolls de Mururoa et de Fangataufa (Polynésie française). I. Géologie – pétrologie – hydrogéologie, édifi cation et évolution des édifices. DIRCEN CEA DAM Direction des Essais.</ref>,<ref>Bablet JP, Gout B & Goutière G (1997) Les atolls de Mururoa et de Fangataufa (Polynésie française). III. Le milieu vivant et son évolution. DIRCEN CEA DAM Direction des Essais.</ref>,<ref>Lanctot, JL, Legendre P & Salvat B (1997)Modèle:Lang. Oceanol. Acta , 20 : 243-247.</ref>, les récifs extérieurs de Fangataufa ont été étudiés pour leurs peuplements de mollusques (ils ont été inventoriés à 7 reprises de 1967 à 1987 pour évaluer l’impact de trois explosions nucléaires réalisées dans l'atmosphère de 1968 à 1970 (Salvat et al., 1995 ; Lanctot et al., 1997)<ref name=Salvat2008/>. Ils ont montré que certaines populations de gastéropodes ont chuté juste après l’essai Canopus le 24 août 1968 (Modèle:Unité) ; le plus puissant des essais français, mais six fois moindre que l'essai Bravo à Bikini par les États-Unis en 1954).

Ces populations d'escargots se sont ensuite reconstituées, mais n'avaient pas retrouvé en 1987 les densités antérieures aux tirs. En 1997 leur nombre atteint ceux d’avant essai (Salvat, com. pers.). Dans le lagon de Moruroa, les peuplements ichtyologiques de 1990 et de 1996 ont été comparés afin de préciser leur résilience à la suite des mortalités provoquées par les ondes de choc des expérimentations souterraines entre 1976 et 1995 (Planes et al., 2005)<ref name=Salvat2008/>. L’étude montre que les communautés de poissons se reconstituent très rapidement (1 à 5 ans) selon leurs structures habituelles dans leur habitat par ailleurs non dégradé par ce type d’expérimentations<ref name=Salvat2008/>.

Selon les données officielles disponibles, Modèle:Citation<ref name=Salvat2008/>.

Des études de la résistance des atolls face aux cyclones, tsunamis et tremblements de terre ont été faites<ref>Bourrouilh-Le Jan FG & Talandier J (1985) Sédimentation et fracturation de haute énergie en milieu recifal : tsunamis, ouragans et cyclones et leurs effets sur la sédimentologie et la géomorphologie d'un atoll : Motu et Hoa, a Rangiroa, Tuamotu, Pacifique SE. Marine Geology, 67(3), 263-333 (résumé).</ref> et un suivi sismique a été mis en place pour toute la Polynésie française, s'appuyant principalement sur le Laboratoire de Géophysique de Tahiti (LDG, installé à Pamatai et qui dispose de stations sismologiques notamment basées à Tahiti, Rangiroa, Tubuai, Rikitea...).

Films et reportages

  • 1998 : Dans le film Godzilla de Roland Emmerich, les essais nucléaires français à Moruroa entrainent la création de Godzilla.
  • 2006 : Cancer du Tropique (réalisé par Sophie Bontemps) ; reportage sur les explosions nucléaires françaises dans le Pacifique.
  • 2007 : Vive la bombe ! (réalisé par Jean-Pierre Sinapi ; production Raspail), relatant le tir raté Beryl de mai 1962 dans le Sahara.
  • 2008 : Les Gambiers sous le vent nucléaire ; reportage diffusé le 11 avril 2008 dans l'émission Thalassa sur France 3.
  • 2008 : Vent de sable (réalisé par Larbi Benchiha).
  • 2009 : Essais nucléaires, quelles vérités (réalisé par Nathalie Barbe et Thierry Derouet).
  • 2009 : Gerboise bleue (réalisé par Djamel Ouahab), sur les premiers essais atomiques français dans le Sahara de 1960 à 1966.
  • 2010 : De Gaulle, l’Algérie et la Bombe (réalisé par Larbi Benchiha).
  • 2010 : Djinns (réalisé par Sandra et Hugues Martin), film fantastique français, où l'on voit une section de parachutiste français à la recherche d'un avion qui contient les ordres de mise à feu de Gerboise bleue.
  • 2010 : Le secret des irradiés, (réalisé par Sébastien Tézé) revient sur l'ensemble de l'histoire des essais nucléaires français au Sahara et en Polynésie, en traitant également des conséquences pour l'homme et l'environnement. Diffusé sur France O et Encyclo.
  • 2010 : Noir océan, drame de Marion Hansel.
  • 2012 : Aux enfants de la Bombe (réalisé par Jean Philippe Desbordes et Christine Bonnet) ; Grand Prix du Jury FIFO.
  • 2013 : Les essais nucléaires français ; un héritage sans fin (réalisé par Thierry Derouet et Nathalie BARBE), diffusé sur la chaîne publique SENAT.
  • 2013 : At(h)ome (réalisé par Elisabeth Leuvrey), sur les conséquences de l'accident de Béryl, du point de vue algérien et en s'appuyant sur les photographies de Bruno Hadjih.
  • 2014 : Vive la France (réalisé par Titti Johnson et Helgi Felix, avec FelixFilm), diffusé par Arte le 6 juin 2014 avec comme titre français : Polynésie, un avenir irradié et comme titre allemand : Modèle:Langue (« Un avenir rayonnant »).
  • 2016 : Bons baisers de MORUROA (réalisé par Larbi Benchiha).
  • 2016 : Reportage Prouver soi-même son irradiation, Gérard Joyon (France 3).
  • 2016 : Reportage De l'uranium aux portes de Reims (Moronvilliers), (France 3)<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
  • 2021 : Reportage - La cellule investigation de Radio France, en partenariat avec Disclose, montre que l’État français a menti sur un essai nucléaire effectué en juillet 1974 en Polynésie française. 110 000 personnes ont potentiellement été touchées par son nuage atomique. [2]"

Bibliographie

  • Patrice Bouveret et Jean-Marie Collin, Sous le sable, la radioactivité ! Les déchets des essais nucléaires français en Algérie. Analyse au regard du Traité sur l'interdiction des armes nucléaires, Fondation Heinrich Böll, 2020, 60 p.
  • Jean-Philippe Desbordes, Les Cobayes de l'apocalypse nucléaire, L'Express, 2011, 270 pages
  • Louis Bulidon, Les Irradiés de Béryl, Thaddée 2011, 174 pages
  • Au nom de la bombe : histoires secrètes des essais atomiques français, bande dessinée basée sur des témoignages écrite par Albert Drandov et dessinée par Franckie Alarcon, publiée aux éditions Delcourt en 2010
  • André Bendjebbar, Histoire secrète de la bombe atomique française, Le Cherche Midi Éditeur, Paris, 2000, (nouvelle édition) 2022
  • Chantal Spitz, L'île des rêves écrasés, Au vent des îles, 2004
  • Bruno Barrillot, Les essais nucléaires français.1960-1996, Éditions Observatoire des Armements, Lyon, 1996
  • Bruno Barrillot (2002), L’héritage de la bombe, Éditions Observatoire des Armements, Lyon,
  • Bruno Barrillot (2003), Les irradiés de la République, Éditions Complexe, Bruxelles,
  • Bruno Barrillot (2006), Les Polynésiens et les essais nucléaires, Rapport Assemblée de la Polynésie française,
  • Bruno Barrillot (2007), Quelle justice pour les victimes des essais nucléaires ?, Éditions Observatoire des Armements, Lyon,
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  • IRSN (2006), Surveillance de la radioactivité en Polynésie française, Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire ; année 2005. Direction de l’Environnement et de l’Intervention, Rapport DEI/SESURE Modèle:N°
  • G. Martin (2007), Les atolls de Mururoa et de Fangataufa Aspects radiologiques RAPPORT CEA-R-6136 2007, 750 pages
  • Modèle:Ouvrage Modèle:Pdf.
  • Modèle:Ouvrage.
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Notes et références

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