Mangareva

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Modèle:Autre Modèle:Infobox Île

Mangareva (en tahitien Ma’areva) est la principale et la plus centrale des îles de l'archipel des îles Gambier. Elle est administrativement divisée en six districts (Rikitea, Kirimiro, Gatavake, Atituiti, Akaputu et Taku). Le village de Rikitea est le chef-lieu de l'île ainsi que de l'archipel des Gambier.

Géographie

Situation

Mangareva est situé à Modèle:Unité au sud-est de Tahiti. L'île mesure Modèle:Unité de longueur pour une surface totale de terres émergées de Modèle:Unité. Les points culminants de l'île sont le mont Duff à Modèle:Unité d'altitude et le mont Mokoto à Modèle:Unité.

Démographie

En 2017, la population totale de Mangareva est de 1 384 personnes<ref name="ISPF2017"/>,<ref name="APF">Atlas de Polynésie : Mangareva, Direction des ressources marines du Gouvernement de la Polynésie française, consulté le 27 février 2019.</ref> principalement réparties dans sept villages : Rikitea (511 habitants), Gatavake, Kirimiro, Taku, Akaputu, Atirikigaro et Atiaoa ; son évolution est la suivante :

1983 1988 1996 2002 2007 2012 2017
1239 1384
Sources ISPF<ref>Population, naissances et décès entre deux recensements (RP), Institut de la statistique de la Polynésie française (ISPF), consulté le 27 février 2019.</ref> et Gouvernement de la Polynésie française.

Histoire

L’île de Mangareva a été abordée durant le premier millénaire ap. J.C. par les Polynésiens qui y ont élevé des marae. Cette île commerçait beaucoup avec d'autres, dont en particulier les îles Pitcairn et Henderson. Cependant ces premiers habitants ont surexploité les ressources de l’île, ce qui a eu pour conséquences de distendre les liens avec les autres îles<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

La première mention de l’île par un Européen est faite par le navigateur anglais James Wilson le Modèle:Date : il y séjourne une semaine<ref name="Bonvallot">Les Atolls des Tuamotu, par Jacques Bonvallot, [[Institut de recherche pour le développement|éditions de l'Modèle:Abr, France]], 1994 Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>,<ref>Tahiti et ses archipels, par Pierre-Yves Toullelan, éditions Karthala, 1991 Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>. L’île est aussi visitée durant quinze jours à partir du Modèle:Date- par Frederick William Beechey qui la nomme « Pear Island », puis le Modèle:Date- par l'explorateur français Jules Dumont d'Urville qui y fait escale durant onze jours<ref name="Bonvallot" />.

Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Mangareva devient un territoire français peuplé alors d’environ 1 500 habitants autochtones vers 1850<ref>Notices sur les colonies françaises, Étienne Avalle, éditions Challamel aîné, Paris, 1866, Modèle:P.. Ouvrage disponible sur le site Google Livres.</ref>.

Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, en juillet 1966, les Mangareviens sont exposés aux retombées radioactives dues aux essais nucléaires de l’armée française à Moruroa et Fangataufa (lesquels ont pris fin en 1996) : les responsables militaires ont connaissance des doses reçues par l’île et de leurs effets, mais les Mangareviens ne parviennent pas à faire reconnaître leurs maladies comme liées à ces essais et à en obtenir réparation : cette information ne sera rendue publique qu’en 1998 par le journaliste Vincent Jauvert<ref>Modèle:Citation épisode, Modèle:25e.</ref>.

Environnement et biodiversité

L'île et son environnement marin abritent une riche biodiversité, même si en partie dégradée par l'exploitation ou la surexploitation de certaines ressources naturelles. Ce patrimoine est encore incomplètement inventorié <ref>Cochereau, P. (1974). Ébauche d’un inventaire faunistique de l’île Mangareva (Archipel des Gambier). Cahiers du Pacifique, éditions IRD, 2(18), 479-532.</ref>,<ref>Richard, G. (1974). Bionomie des mollusques littoraux des baies envasées de l’île de Mangareva. Cahiers du Pacifique, (18), 605-614.</ref>.

Retombées des essais nucléaires

Cette île et son environnement marin font partie des zones touchées par les retombées des 41 « tirs » aériens effectués de 1966 à 1974 pour les essais nucléaires français réalisés dans le Pacifique sud<ref name=RapportCriirad0549V3>Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité ; Rapport no 05-49 V3 Compte rendu de la mission préliminaire de contrôles radiologiques sur l'île de Mangareva et les atolls de Rureia et Hao (Polynésie française), étude faite en 2005 par la CRIIRAD à la demande de la Commission d’Enquête sur les conséquences des essais nucléaires (sur le site de l'IAEA)</ref>. Lors de ces tirs, les populations étaient abritées dans des hangars ou des bunkers équipés d'un système de filtration – par charbon de bois activé – de l'iode radioactif et du césium présents dans l'air<ref>Voir photo page 7 et p 47 du rapport déjà cité de la CRIIRAD</ref>. Cependant, l'île a été officiellement exposée à des retombées radioactives importantes, en particulier en 1966 et 1971<ref>Revue Damoclès no 112-114</ref>. Ainsi, le Modèle:Date-, le niveau de radiation aux Gambier était plus de 1 000 fois supérieur à celui relevé, en France métropolitaine, après le passage du nuage de Tchernobyl (et plus de 100 fois supérieur, le Modèle:Date-, à Tureia)<ref name=ConclChap92005/> ; la radioactivité de la pluie a dépassé, aux Gambier et à Tureia, Modèle:Citation<ref name=ConclChap92005/> et le Modèle:Date-, elle était Modèle:Citation<ref name=ConclChap92005/>. À Tureia, le Modèle:Date-, elle Modèle:Citation<ref name=ConclChap92005/>.

Une étude faite par la CRIIRAD s'est basée sur des mesures radiométriques au niveau du sol par scintillomètre DG5, et sur l'analyse d'échantillons solides (béton, remblais, terres spécifiques) ainsi que sur des carottages de sol et ou de sédiment Modèle:Citation<ref>carottages faits à la pelle (carré de 10x10 cm) par strates de 10 centimètres Modèle:Citation (...) bien qu'Modèle:Citation ; source : p. 21/145 du rapport déjà cité de la CRIIRAD</ref> afin de reconstituer la contamination au moment des retombées, et déterminer la contamination résiduelle actuelle. Le seul radionucléide artificiel émetteur gamma encore détecté dans les horizons superficiels est le césium 137 (dans les 3 strates de chaque carottage : Taku (0,7 à 1,8 Bq/kg sec), Taravai (3,1 à 6,8 Bq/kg sec), Rikitea (0,5 à 2,8 Bq/kg sec)<ref name=RapportCriirad0549V3/>. La radioactivité due au césium 137 (à Taravai) est le double d'ailleurs, sans doute en raison de la situation de sous-bois, qui est propice à une interception plus forte et à une meilleure fixation du césium dans les sols<ref name=RapportCriirad0549V3/>.

Le tritium radioactif a été absorbé par les plantes et se montrait encore en 2005 nettement plus concentré dans les cernes du bois de cocotier formé après les essais qu'avant et aujourd'hui<ref>Voir texte et photo page 51 et suivantes du rapport déjà cité de la CRIIRAD.</ref>. Dans le bois de cocotier le taux de césium diminue (décroissance radioactive). À l'inverse, le taux de carbone 14 n'a cessé de croître selon la CRIIRAD, Modèle:Citation<ref>Voir p. 53 du rapport déjà cité de la CRIIRAD</ref>.

Les eaux de distribution ne présentent pas ou plus d’excès de radioactivité selon les analyses faite en 2005. L'étude conclut que dans le domaine terrestre et de l'eau potable, sur Mangareva (et Tureia et Hao) les analyses d'échantillons abiotiques n'ont pas révélé d’anomalies radiologiques susceptibles en 2005 de mettre en péril la santé publique, mais que des radionucléides ont été accumulés ou bio-accumulés dans certains sols, sédiments, bois ou végétaux ; le rapport recommande des analyses complémentaires (faites avec des moyens plus importants) sur la faune, la flore et les réseaux trophiques terrestres et aquatiques<ref name=ConclChap92005>Voir p. 116 et suivantes du rapport déjà cité de la CRIIRAD (chap 9 : Principales conclusions et recommandations)</ref>.

Économie

L’économie de l’île de Mangareva est fortement dépendante du tourisme balnéaire, mais aussi culturel avec la cathédrale Saint-Michel construite en pierre de corail et coquillage, ou d’autres ruines laissées par les missionnaires<ref>Nouviale G (1989). Notes sur la vie d'un missionnaire de 1912 à 1945. Bulletin de la Société des Études Océaniennes, 20(246), 28-35. (résumé)</ref>. Par ailleurs, se trouvait sur la pointe nord-est de l’île un bunker, désormais détruit, qui servait dans les années 1960, à l’époque des essais nucléaires, à protéger les militaires lors des tirs nucléaires français. Un autre bunker, près de Rikitea, construit initialement pour protéger la population, servait de lieu d’entreposage pour la commune et fut lui aussi détruit en Modèle:Date-. Une génératrice à gaz alimente une partie de l’île en électricité.

Grâce à l’aérodrome de Totegegie construit en 1967 et situé sur le motu homonyme, Air Tahiti assure des liaisons régulières depuis l’aéroport international de Tahiti Faa'a situé à Modèle:Unité. Il accueille, en moyenne, environ 220 vols et 8 000 passagers par an<ref>Statistique de l'aérodrome de Totegegie, Union des aéroports français, consulté le 28 février 2019.</ref>.

Culture

Les mythes et les légendes orales mangaréviennes rapportent que c’est de cet atoll qu’est parti, vers l’est, un groupe de navigateurs à la recherche de terres nouvelles, qui atteignit Rapa Nui (la « grande Rapa ») et aperçut la mythique Hawaiki<ref>Histoire des littératures, tome I, Modèle:Abrd « Littératures océaniennes », par Patrick O'Reilly et Jean Poirier, Encyclopédie de la Pléiade, 1956, Modèle:P..</ref>.

L’île est le siège de la cathédrale Saint-Michel de Rikitea.

Notes et références

Modèle:Références

Annexes

Bibliographie

  • Asia, N. The NN Miklouho-Maclay's collections from the Museum of Anthropology and Ethnography-MAE and its source-evaluation and attribution problems (as shown on the examples of a drum and a bier to support for a corps from the Mangareva Island) Les collections NN Miklouho-Maclay du Musée d'Anthropologie et d'Ethnographie-MAE et ses problèmes d'évaluation des sources et d'attribution (à partir des exemples d'un tambour et d'une bière destinée à soutenir un corps de l'île de Mangareva) (notice Inist-CNRS).
  • Bescherelle, E. (1895). Florule bryologique de Tahiti et des iles de Nukahiva et Mangareva. publisher not identified.
  • Janeau, V. F. (1908). Essai de grammaire de la langue des îles Gambier, ou Mangaréva. Impr. Zech.
  • Kirch, P. V., & Conte, É. (2009). Combler une lacune dans la préhistoire de la Polynésie orientale: nouvelles données sur l’archipel des Gambier (Mangareva). Le Journal de la Société des Océanistes, (128), 91-116.
  • Laval, H., Desmedt, M., & Buck, P. H. (1938). Mangareva : l'histoire ancienne d'un peuple polynésien. Mémoires ethnographiques conservés aux archives de la Congrégation des sacré-cœur de Picpus. Maison des pères des sacré-cœur.
  • Orliac, C. (2002). Le dieu Rao de Mangareva et le Curcuma longa. Le Journal de la Société des Océanistes, (114-115), 201-207.
  • Rensch, K. H. M. (1991). Tikionario'Arani-Mangareva. Archipelago Press.
  • Tercinier, G., & Dauteloup, J. (1974). Les sols de l'ile de Mangareva (Gambier): Étude pédologique témoin d'une ile haute de la Polynésie Française. Cahiers du Pacifique, 2(18), 341-457.
  • Mangareva: Te fare Manaha: panthéon de Polynésie : exposition, Musée du quai Branly, Modèle:Date--Modèle:Date-
    exposition, Musée de Tahiti et des îles, Modèle:Date--Modèle:Date-. Somogy, 2009.

Articles connexes

Liens externes

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