Moruroa
Modèle:Infobox Île Moruroa, aussi transcrit en Mururoa<ref>L’appellation « Mururoa » est plus courante en français, et figure comme première entrée dans des dictionnaires d'usage courant, mais le nom polynésien de l’atoll est bel et bien Moruroa.</ref>,<ref>Le Petit Larousse 2008, éd. Larousse, Paris Modèle:ISBN Modèle:P..</ref> et historiquement appelé Aopuni<ref name=JPS>Names of the Paumotu Islands, with the Old Names So Far As They Are Known par J.L. Young dans The Journal of the Polynesian Society, Modèle:Vol, no 4, décembre 1899, Modèle:Pp..</ref>, est un atoll de l’archipel des Tuamotu, situé en Polynésie française. Il a servi, comme un autre site de l’océan Pacifique, l’atoll de Fangataufa distant de Modèle:Unité, de lieu d’expérimentation à 193<ref>Modèle:Lien web</ref> essais nucléaires français. Moruroa appartient en pleine propriété à l’État français depuis 1964.
Géographie
Moruroa est un atoll de Modèle:Unité de longueur et Modèle:Unité de largeur maximales pour une superficie de terres émergées d’environ Modèle:Unité situé à Modèle:Unité au sud-est de Tahiti. L’atoll est composé de plusieurs motus de tailles variées.
D’un point de vue géologique, l’atoll est l’excroissance corallienne (de Modèle:Unité) du sommet d'un des plus importants monts volcaniques sous-marins de la Modèle:Refnec (d'un volume de Modèle:Unité), qui mesure Modèle:Unité depuis le plancher océanique et qui s'est formé il y a environ 32,9 à 42,6 millions d'années<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Moruroa Seamount sur le catalogue Seamount de earthref.org.</ref>.
Histoire
La première mention de l’atoll par un Européen est faite par Philip Carteret le Modèle:Date- quelques jours après sa découverte de l'île Pitcairn. Il baptise l'atoll du nom de Bishop of Osnaburgh Island (île de l’évêque d'Osnaburgh)<ref>John Byron, Philip Carteret, Samuel Wallis, An Account of the Voyages Undertaken by the Order of His Majesty, 1775, James Williams, Modèle:P..</ref>. Le Modèle:Date-, la baleinière britannique Modèle:Navire fait naufrage à proximité de Moruroa où les rescapés, commandés par le capitaine Weatherhead<ref name="Bonvallot">Modèle:Ouvrage.</ref>, trouveront refuge et à partir de laquelle ils rejoindront Tahiti en canots de fortune. En Modèle:Date-, c'est le navigateur français Louis Isidore Duperrey qui visite Moruroa, à bord du navire Modèle:Navire, puis c'est au tour du Britannique Frederick William Beechey de l'aborder le Modèle:Date-<ref name="Bonvallot"/>.
Essais nucléaires
En 1964, l’Assemblée territoriale de Polynésie cède gratuitement à l’État français Moruroa et Fangataufa, déjà occupé par l’Armée<ref>Modèle:Citation de la Polynésie française, Modèle:Citation.</ref>, par une délibération précisant : Modèle:Citation
Ce site présentait des critères alors jugés adaptés pour y tester des armes nucléaires : lieu éloigné et désertique, ne présentant qu'une faible densité de population (moins de Modèle:Unité dans un rayon de 500 km et moins de 5 000 dans un rayon de Modèle:Unité), venté avec un régime de vents dirigeant le nuage radioactif vers Modèle:Unité d’océans réputés déserts<ref name=RapportCSECPF>Conseil économique, social et culturel de la Polynésie française (2006) Rapport sur la reconnaissance par l’État des droits des victimes des essais nucléaires français et leurs impacts sur l’environnement, l’économie, le social et la santé publique en Polynésie français; rapporteurs Paul Tony ADAMS, Jean-Marie CHEUNG, Daniel PALACZ et Hanny TEHAAMATAI </ref>. Les deux atolls sont classés terrain militaire en 1964<ref>Arrêté no 1878/DOM du 4 août 1964.</ref> puis en zones protégées de défense nationale<ref>Arrêtés de la République française, du Modèle:1er août 1980</ref>.
Le premier des 138 essais effectués au total à Moruroa est réalisé le Modèle:Date<ref>Les atolls de Moruroa et Fangataufa sont cédés par délibération du Territoire de Polynésie no 64-27 du 6 février 1964, rendue exécutoire par arrêté no 290/AA/DOM du 8 février 1964.</ref>.
Les essais nucléaires français suscitent des inquiétudes et des oppositions locales et internationales. En Modèle:Date- le voilier Fri <ref>voilier FRI</ref> (liberté en Danois) parti de Nouvelle Zélande se dirige vers Moruroa pour protester contre les essais nucléaires . Il est arraisonné par la marine française le Modèle:Date-. Le Modèle:Date, le Rainbow Warrior, un bateau de l’organisation écologiste Greenpeace en route vers l’atoll est coulé à Auckland en Nouvelle-Zélande par des agents des services secrets français, causant la mort du photographe portugais Fernando Pereira et provoquant le scandale de l’affaire du Rainbow Warrior.
Alors que la France observe depuis plusieurs années un moratoire sur les essais nucléaires, le nouveau président français Jacques Chirac autorise en 1995, une dernière campagne d’essais, avant la ratification du traité d’interdiction complète des essais nucléaires. Ces essais ont pour objectif de valider différents modèles permettant des simulations ultérieures en laboratoire. Ils provoquent une vive campagne internationale de protestations allant jusqu’au boycott, avec en pointe les pays d’Océanie et des organisations internationales, dont Greenpeace. Cette campagne d’essais nucléaires prend fin l’année suivante. L’évolution de la géologie et de la radioactivité de l’atoll est depuis surveillée attentivement par l’armée française. Une étude de l'Inserm menée de 2002 à 2005 affirme dans sa conclusion que Modèle:Citation<ref>http://moruroa.assemblee.pf/medias/pdf/De%20vathaire%20fr.pdf.</ref>. En outre, selon le Conseil économique, social et culturel de la Polynésie française (en 2006), ils ont Modèle:Citation<ref name=RapportCSECPF/> et Modèle:Citation<ref name=RapportCSECPF/>. Actuellement, les sous-sols de Mururoa et de Fangataufa recéleraient près de 500 kg de plutonium<ref>État des lieux à Moruroa et Fangataufa sur moruroa.assemblee.pf</ref>. Pour le chef du département de suivi des centres d’expérimentations nucléaires (DSCEN), même si ces atolls ne présentent pas de danger, Modèle:Citation du plutonium, qui est accessible<ref>Nucléaire: “Il n’est pas souhaitable de rendre Moruroa et Fangataufa” sur http://www.ladepeche.pf, site de la Dépêche de Tahiti.</ref>. Les deux atolls devraient être considérés comme des sites de stockage de déchets nucléaires<ref>Modèle:Pdf Que sont devenus Moruroa et Fangataufa? sur inis.iaea.org, site de l'Agence internationale de l'énergie atomique (IAEA). Voir en particulier page 14.</ref>.
Moruroa et Fangataufa appartiennent en pleine propriété à l’État français depuis 1964<ref name=RapportCSECPF/>. Malgré le vote en 2012 par le Sénat d’une proposition de loi proposant leur rétrocession à la collectivité de Polynésie française<ref>Proposition de loi relative au suivi des conséquences environnementales des essais nucléaires français en Polynésie française, dossier législatif sur le site du Sénat.</ref>, le gouvernement Ayrault n’inscrit pas ce texte à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale<ref>Question no 5966 et réponse publiées au Journal officiel des 2 octobre 2012 Modèle:P. (question) et 5 mars 2013 Modèle:P. (réponse), sur le site de l'Assemblée nationale.</ref>.
Économie
Modèle:... L'atoll appartenant à l'armée française comme base militaire, il n'y a pas d'économie à proprement parler, vu qu'aucun commerce ne s'y déroule.
Notes et références
<references />
Voir aussi
Bibliographie
- Marie-Thérèse et Bengt Danielsson, Moruroa, notre bombe coloniale. Histoire de la colonisation nucléaire de la Polynésie française, Paris, Ed. L’Harmattan, 1993, 656 p.
- Modèle:Ouvrage.
- Jean-Marc Regnault, La France à l’opposé d’elle-même, Les Editions de Tahiti, 2006, 228 p.
- Jean-Marc Regnault, La bombe française dans le Pacifique, Polymages-Scoop, 1993, 186 p.
Articles connexes
- Essais nucléaires français
- Affaire du Rainbow Warrior
- Messages d'avertissement de longue durée sur les déchets nucléaires