Écologisme
L'écologisme, ou environnementalisme, est à la fois un courant de pensée (idéologie ou philosophie) et un corpus de valeurs et de propositions, dont l'orientation de l'activité politique ou parapolitique vise au respect, à la protection, à la préservation ou à la restauration de l'environnement.
Ce mouvement éco-centrique a comme projet la conservation de la nature et le « respect » des équilibres naturels. L'environnementalisme et le mouvement écologiste ont parmi leurs priorités la conservation des ressources naturelles, la préservation de la vie sauvage, la lutte contre la dégradation, la fragmentation et la destruction des habitats et des écosystèmes au sens le plus large. Ils définissent de nouveaux rapports territoriaux dans les milieux habités par l'humain, dont les milieux urbains, considérés comme les habitats potentiels de substitution et comme cadre de vie d'une part grandissante de l'humanité.
Ces différentes demandes sociales et politiques, ou même protestations, s'expriment dès le début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle : en 1902, une Convention internationale pour la protection des oiseaux utiles est signée entre Modèle:Nobr d'Europe et, en 1913, le congrès de Berne réclame une « Protection mondiale de la nature »<ref>Aimé Loiseau, « Les réfections françaises. Les jardins-volières. », Études, juillet-août-septembre Modèle:Date-, sur Gallica, Modèle:P., p. 74.</ref>, principalement du constat de la dégradation de la nature par l'homme, notamment par la surchasse et la surexploitation de la nature, puis par la pollution et la destruction à grande échelle de milieux naturels notamment.
Écologie et écologisme
Modèle:Article détaillé L'écologisme est étroitement lié à l'écologie, à l'écologie politique et à l'histoire de l'écologie. Les informations tirées des études scientifiques sont utilisées par les partisans ou militants de l'écologisme, les écologistes ou environnementalistes, pour orienter leurs actions : faire arrêter ou réglementer l'exploitation des ressources, faire pression pour parvenir à des décisions politiques qui intègrent les enjeux écologiquesModèle:Etc.
Certains auteurs tels Murray Bookchin distinguent Modèle:Citation et Modèle:Citation. Pour eux, l'environnementaliste est un militant ou professionnel qui défend l'environnement sans faire de politique, tandis que l'écologiste serait censé essayer de faire passer prioritairement les idées écologiques de l'écologisme dans la vie de la cité et donc dans la politique<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Histoire
Modèle:Article détaillé Les courants de pensée inspirant l'environnementalisme moderne viennent d'Europe et des États-Unis du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.
Avant le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle : en Europe, émancipation et domination de la « nature »
Les préoccupations « écologistes », de protection de la nature et de ses ressources sur des bases éthiques, philosophiques, économiques ou religieuses ont toujours existé dans l'histoire humaine. Dès l'Antiquité et le début du Moyen Âge, beaucoup de lois ont été promulguées qui peuvent être qualifiées d'écologistes : de la protection des forêts à Ur vers Modèle:Date-, aux édits de protection des animaux de l'empereur Ashoka en Inde (Modèle:Date-), de la première « réserve naturelle » du monde (un sanctuaire de la vie sauvage) au Sri Lanka quelques décennies plus tard jusqu'à la première loi de protection des oiseaux sur les îles Farne en 676<ref>Voir {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} historique de l'environnementalisme et Cuthbert de Lindisfarne pour la protection des oiseaux.</ref>. Les idées « écologistes » ont progressé dans l'histoire parallèlement aux considérations des penseurs sur le sujet. Aristote serait le premier penseur européen à distinguer l'Homme et les autres êtres naturels : la phusis (Modèle:Citation) s'oppose à la technè, qui désigne tout ce que l'Homme fabrique, la technè prolongeant la phusis et étant bornée par celle-ci<ref>Modèle:Article.</ref>. Cette distinction entre l'Homme et le reste des éléments composant l'environnement sera fondamentale pendant longtemps dans le rapport des hommes avec la nature en occident.
Au Moyen Âge et pendant la Renaissance en Europe, l’Église a une très forte influence sur la pensée. Le christianisme peut être considéré comme la religion la plus anthropocentrée que l'humanité ait connue<ref>Modèle:Article.</ref>. La conception de la relation entre l'Homme et la nature qu'elle a promue peut expliquer le rapport destructeur que les Occidentaux ont pu avoir avec cette dernière. Le livre de la Genèse de la Bible rapporte que Dieu dit : Modèle:Citation. Des visions alternatives du rapport à l'environnement se sont exprimées au sein de l’Église. François d'Assise, choisi comme saint patron de l'écologie, est ainsi parfois considéré comme le précurseur de la vision chrétienne de l'homme dans sa relation avec la nature<ref>Modèle:Article.</ref>. Mais elle est restée très longtemps minoritaire. Ainsi, en 1637, Descartes inscrit sa pensée dans la doctrine majoritaire de l’Église : il distingue fortement l'Homme de la nature, l'Homme de l'animal qui n'a pas d'âme, qui est un animal-machine. Il invite ses lecteurs à comprendre les rouages de la nature pour ne plus la subir et s'en émanciper, car Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Le concept de l'animal-machine et cette dichotomie entre l'Homme et le reste de la « nature » est discuté et reconsidéré un siècle plus tard, notamment par Diderot en 1769, qui écrit : Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, l'émergence de la pensée écologiste en Europe et aux États-Unis
Statut et fragilité de l'environnement
Fort de ses voyages scientifiques dans la tradition des naturalistes, Alexander von Humboldt (1769-1859) fait encore progresser la pensée vers l'idée d'une unité et d'une interdépendance des éléments qui forment la nature. Il écrit ainsi qu’Modèle:Citation et que Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref>. Charles Darwin (1809 - 1882) étaye encore ces liens en montrant dans sa théorie de l'évolution que le développement des espèces est conditionné par leur environnement<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Aux États-Unis, Henry David Thoreau (1817-1862), considéré par certains comme le premier environnementaliste, mêle la tradition naturaliste avec celle de l'ermitage et positionne lui aussi l'Homme comme un élément d'un tout<ref>Modèle:Lien web.</ref> : Modèle:Citation.
En parallèle de cette évolution de la conception de la nature, les hommes prennent également conscience de sa fragilité. Dans le contexte des mouvements d'industrialisation et d'urbanisation qui prévaut lors de la révolution industrielle, les dommages que produisent les activités humaines sont constatés au niveau local : fumées des usines, destruction de milieux et de paysages, contaminations des eaux<ref>Modèle:Lien web.</ref>… En Europe, des penseurs comme William Morris (1834-1886) plaident pour l'adoption de modes de vies plus frugaux pour éviter l'emploi du charbon et ses nuisances. En 1864, George Perkins Marsh publie L'Homme et la Nature (Modèle:Lang)<ref>George Perkins Marsh, Man and nature ; or, Physical Geography as Modified by Human Action, révisé en 1874 sous le titre The Earth as Modified by Human Action ; voir George Perkins Marsh.</ref>, la première analyse systématique de l'impact destructif de l'humanité sur l'environnement, qui devient un travail de référence pour le mouvement environnementaliste. Deux ans plus tard, le terme « écologie » est créé par le zoologiste allemand Ernst Haeckel (1834-1919).
La nécessité de conserver certains espaces naturels s'impose progressivement. Les premières réserves naturelles ou organisations de conservation de la nature sont ainsi créés : en France, la forêt de Fontainebleau en 1853, au Royaume-Uni la Commons Preservation Society en 1865<ref>Modèle:Lien web.</ref>, aux États-Unis le parc national de Yellowstone en 1872<ref>Pour le parc de Yellowstone, l'intérêt de la conservation de la nature pour elle-même est discutable : l'acte du Congrès stipule en effet le site approprié « pour le bénéfice et le plaisir des gens » ; voir René Dubos, « La nature hier et aujourd'hui ».</ref> et la naissance du Sierra Club en 1892.
Le regard sur les dommages infligés à l'environnement se déplacent sur un plan éthique avec Aldo Leopold (1887-1948) qui dit dans son Almanach d'un comté des sables : Modèle:Citation.
Limite, gestion et répartition des ressources
Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, la science économique émergente mène une réflexion sur la rareté qui sera fondamentale pour l'écologisme. Thomas Malthus (1766-1834), par exemple, n'est pas un écologiste, mais il questionne les limites des ressources qui inspire nombre d'entre eux. L'économiste britannique considère qu'il est impératif d'adapter la société aux limites physiques de la nature. Il focalise son analyse sur les tensions entre l'évolution de la démographie et celle de l'agriculture et ne s'intéresse pas aux autres limites écologiques. Mais il défend fortement un principe de gestion qui pourrait être qualifié de durable : l'idée que le niveau de la population, la satisfaction de ses besoins, ne doit en aucun cas dépasser la capacité de la Terre à assurer sa subsistance<ref name=":0">Modèle:Article.</ref>.
Au-delà de la disponibilité des ressources, un débat vif a lieu au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle sur leur gestion et leur répartition, auquel les précurseurs de l'écologisme participent. Ce débat reprend en partie les idées avancées par le Britannique Herbert Spencer (1820-1903), qui interprète certaines avancées dans les sciences naturelles, dont les théories de l'évolution, pour les appliquer à l'organisation en société. Il est ainsi le promoteur de ce qui sera appelé la « loi de la jungle », soit la vision d'un fonctionnement des écosystèmes reposant sur la « loi du plus fort ». Il utilise ce présupposé pour justifier le libéralisme de l'époque victorienne et défendre ce qui est aujourd'hui appelé le darwinisme social<ref>Modèle:Article.</ref>.
Cette vision entre pleinement en contradiction avec les recherches d'autres penseurs, tels que le Russe Pierre Kropotkine (1842-1921), qui constate le rôle que joue la compétition au sein de la nature, mais qui montre que les organismes qui survivent ne sont pas les plus forts ni les plus aptes, mais ceux qui s'entraident le plus<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Au-delà de la conception des lois de la nature, des économistes comme John Stuart Mill (1806-1873) critiquent eux aussi plus directement la répartition des profits et leurs conséquences : Modèle:Citation<ref name=":0" />.
Un des premiers Modèle:Comment est Élisée Reclus (1830-1905)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Ce géographe et militant anarchiste condamne la surproduction agricole et la déforestation et lie ces phénomènes aux évolutions du commerce mondial des denrées alimentaires et à la fin d'une répartition équitable. Il déplore la disparition de la paysannerie traditionnelle, la transformation des paysans en ouvriers qui rejoignent la classe des prolétaires soumis aux Modèle:Citation capitalistes<ref>Modèle:Article.</ref>.
Cette pensée de la rareté est néanmoins battue en brèche par le progrès technique important que connaît la période, qui permet de dépasser les limites physiques de l'environnement telle qu'elles étaient pensées à cette époque, en particulier le rendement agricole<ref name=":0" />.
Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle : limites du progrès technique et du productivisme, prise de conscience d'une menace globale
Au cours du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, une réflexion se développe sur le progrès technique, le productivisme et leurs excès, en réaction à un excès de confiance des contemporains pour ces notions. Elles sont menées par exemple par les Français Bernard Charbonneau et Jacques Ellul, ou les allemands Hans Jonas et Günther Anders. Elles aboutissent après 1945 et l'emploi de l'arme nucléaire en une prise de conscience progressive dans la capacité de l'Homme à détruire sa propre espèce et la biosphère.
Productivisme et progrès technique
À la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, la technique, par les progrès qu'elle apporte, est considérée par beaucoup comme un moyen de développer les sociétés, de libérer les hommes et d'éradiquer la misère en s'affranchissant de limites physiques telles que la rareté des ressources naturelles. Le système de production opère en effet une mutation profonde par le recours entre autres à l'énergie fossile, à la chimie et aux machines, tandis que les sociétés connaissent des progrès sociaux nets. Une profonde technophilie traverse ainsi la société et les élites, que certains compareront à une idéologie ou à un culte<ref>Modèle:Article.</ref>. Les détracteurs de cette « modernité », qui comptent certains précurseurs de l'écologisme, sont vus comme des réfractaires au progrès. Des personnalités comme Bernard Charbonneau en France écrivent par exemple en 1936 : Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref>. En Allemagne, Hans Jonas met lui aussi en garde vis-à-vis de l'emprise de cette technique qui prend de l'envergure, a un caractère frénétique et dont les bénéfices pour l'Homme et l'environnement sont ambivalents<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
La société industrielle et la croissance elles-mêmes font l'objet de critiques qui s'intensifient au cours du siècle, sur le plan économique et social, mais aussi par exemple au regard des gaspillages qu'il occasionne. Des auteurs tels que Karl Marx ou Patrick Geddes les dénoncent<ref>Dominique Bourg, « De l'écologie à l'écologie politique ».</ref>. L'excessive technicité qui l'accompagne est aussi identifiée comme source de déchets à laquelle s'ajoute, pour certains comme André Gorz, une forme d'aliénation.
Bernard Charbonneau (1910-1996) et Jacques Ellul (1912-1994) défendent dès 1935 dans leur Directives pour un manifeste personnaliste l'idée d'une révolution conduite à la fois Modèle:Citation dans le cadre d'une Modèle:Citation. Ils y développent les prémisses d'une pensée de la limitation volontaire de la croissance, qui se précisera dans les années 1960. Bernard Charbonneau affirme alors Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
À partir de 1945, prise de conscience d'une menace mondiale
Les explosions nucléaires à Hiroshima et à Nagasaki et la course à l'arme atomique menée pendant la guerre froide entraînent la prise de conscience chez certains penseurs que l'Homme a désormais la capacité de détruire entièrement ses pairs, son écosystème et sa planète. Les écrits de Dwight Macdonald (1906-1982) en 1945 en témoignent : Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref>. En Italie, Piero Calamandrei (1889-1956) emprunte aussi les figures mythologiques : Modèle:Citation<ref name=":1">Modèle:Ouvrage.</ref>.
De la peur apocalyptique de la bombe atomique naissent des mouvements antinucléaires<ref>Le biologiste Barry Commoner en est un des précurseurs de la fin des années 1950.</ref> et une réflexion sur la responsabilité, les mesures de contrôle et de précaution que les sociétés doivent prendre pour accompagner l'innovation et le progrès technique. Günther Anders (1902-1992), par exemple met en évidence les limites cognitives de l'Homme pour concevoir les dommages qu'il engendre et la nécessité de développer un principe de responsabilité<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Hans Jonas (1903-1993) parle lui de responsabilité vis-à-vis du « fragile » et de la vie et pose les bases d'une réflexion sur la responsabilité vis-à-vis des générations futures et d'une évolution de l'éthique, qui doit s'appliquer aux générations futures mais aussi à tout le domaine du vivant<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Dans un autre contexte et plus tard, ces pensées conduisent Paul Berg en 1975 à formuler et proposer le principe de précaution pour des manipulations génétiques lors de la conférence d'Asilomar.
Plus globalement, hors des polémiques directement liées à l'atome, l'ampleur de l'impact des activités humaines sur son milieu est clairement posé dans la première décennie qui suit la fin de la Seconde Guerre mondiale. Dès 1948, William Vogt (1902-1968), dans Modèle:Anglais, et Fairfield Osborn (1857-1935), dans Modèle:Anglais, estiment que Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref>. En France, Anita Conti (1899-1997), la première océanographe, alerte sur les dangers de la surexploitation des océans<ref>Modèle:Lien web.</ref>, tandis que Jacques Ellul (1912-1994) met en évidence l'empreinte que l'Homme a imprimée sur son environnement, en rappelant que la plupart des paysages qui semblaient naturels ont subi l’empreinte humaine<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le Modèle:Date-, l'Union internationale pour la conservation de la nature est fondée à Fontainebleau. Le préambule de la constitution de cette nouvelle organisation proclame : Modèle:Citation <ref>Union internationale pour la protection de la nature, Documents préparatoires à la conférence technique internationale pour la protection de la nature, août 1949, États-Unis (lire en ligne Modèle:Pdf).</ref>
Mais dans le monde de l'après guerre, ces alertes sont inaudibles. Une conviction largement partagée est en effet que la solution aux problèmes sociaux, politiques et économiques de la planète, que ce soit d'un côté ou de l'autre du rideau de fer, réside dans une augmentation massive de la production et de la productivité, notamment grâce à l'augmentation des capacités de production et aux progrès de la science et de la technologie<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Ce programme, qui ne laisse que peu de considération aux dommages à l'environnement, est mis en œuvre largement dans le monde, en Europe occidentale à travers le plan Marshall, dans les planifications économiques de l'URSS et de l'Inde, en Chine à travers le Grand Bond en avant et au Japon à travers le Plan Ikeda.
Rachel Carson (1907-1964) redonne une voix à l'écologisme dans [[Printemps silencieux|Modèle:Anglais]], qui documente très précisément la nocivité dévastatrice sur la faune et la flore des pesticides de l'agriculture intensive en général, et de l'usage du DDT en particulier. Cet insecticide est massivement utilisé par les agriculteurs et les autorités publiques, dans un premier temps pour lutter contre le paludisme et le typhus, puis pour éradiquer en général des insectes « nuisibles ». Bien que Rachel Carson a été fortement critiquée pour son « émotivité », ses idées présumées fanatiques et communistes, ou même son célibat, ses arguments ont porté et ont conduit à l' interdiction du DDT aux États-Unis et dans certains pays d'Europe, et à la création de l'Agence de protection de l’environnement des États-Unis. Le DDT est aujourd'hui suspecté de provoquer des cancers et considéré comme toxique pour l'Homme, très toxique et persistant dans l'environnement<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
À partir des années 1960, batailles et catastrophes écologiques locales
Au cours des années 60s et 70s, le mouvement écologiste naît en tant que tel à partir de deux matrices : la remise en question de la société industrielle et de consommation et la lutte contre la guerre et des ravages de sa technologie.
La remise en cause de la société industrielle de consommation
Au cours de cette période des catastrophes écologiques et sanitaires mettront en évidence les excès de la société industrielle et de consommation, qui constituent la première matrice de l’élaboration de la pensée écologique durant cette période.
Le premier de cet événement fut le Grand smog de Londres. Pendant l’hiver 1952, le froid poussa les londoniens à ajouter aux fumées des usines, celles de leurs poêles à charbon domestiques. Les conditions climatiques inhabituelles favorisèrent la formation d’un épais « smog » toxique qui recouvra la ville pendant 4 jours. Cet épisode entraîna 150 000 malades et 12 000 morts<ref>Modèle:Lien web</ref>. Au niveau local, les autorités britanniques découvrirent que très progressivement l’ampleur de la catastrophe. Pour empêcher que cet événement se reproduise le gouvernement adopta un « Clean Air Act », mais il remit profondément en cause le modèle de la ville industrielle.
En 1959 à Minamata au Japon, la cause d’une forte pollution au mercure responsable depuis une dizaine d’années de graves troubles neurologiques chez les familles de pêcheurs locaux est identifiée : le rejet de Méthylmercure provenant de l’usine pétrochimique de la compagnie Chisso. Cette découverte est rendue publique par les médecins de l’université Kumamoto mais leur avis fut contesté par l’entreprise incriminée qui préféra s’engager dans un long et violent conflit avec les pécheurs, plutôt que de revoir son procédé de production. Ce fut en 1968, 9 ans après son indentification, que la pollution arrêtera, avant tout pour ses raisons économiques; et ce fut en 1973 que l’opérateur Chisso fut condamné. La « maladie de Minamata » aurait touché entre 2 265 et 38 000 personnes<ref>Modèle:Article</ref>. Elle a eu des répercussions mondiales et a posé la question des impacts négatifs de la production industrielle et des dangers de la connivence entre les Etats et l’industrie<ref>Modèle:Article</ref>.
En Europe la catastrophe de Seveso et le rejet d’un nuage contenant des dioxines par l’usine chimique ICMESA en 1976 fit écho à ces inquiétudes. A Seveso, ce fut neuf jours après le rejet de dioxines que le groupe Roche détenteur de l’usine informa les autorités et 14 jours après que la première évacuation fut ordonnée au regard notamment de signes inquiétants observés dans les communes touchées, telles que la très forte mortalité des animaux, la disparition des insectes, la chute des feuilles et les symptômes de chloracné chez près de 200 enfants<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Ces événements marquants ne sont pas isolés, d’autres peuvent être encore cités, comme en France la catastrophe de la raffinerie de Feyzin en 1966 (18 morts)<ref name=":3">Modèle:Article.</ref>, les grandes marées noires du Torrey Canyon en Grande Bretagne (100 000 oiseaux morts<ref name=":2">Modèle:Lien web</ref>) et de l’Amoco Cadiz en France (mort de 260 000 animaux marins<ref name=":2" />), aux États-Unis en 1979, l’[[Accident nucléaire de Three Mile Island|accident dans la centrale nucléaire de Modèle:Lang]] (déplacement de plus de 200 000 personnes).
À la suite de ces événements, et sous la pression de groupes de défense locaux, les gouvernements ont légiféré. D’abord pour organiser des dédommagements au moins en partie à la charge des firmes impliquées. Puis pour mettre en place un contrôle et la mise en œuvre du principe de prévention des risques. Mais ils ont aussi alimenté un questionnement sur les bienfaits de la société industrielle et de la technique<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Pour des motifs différents l’asséchement de la mer d’Aral au Kazakhstan<ref>Modèle:Lien web</ref>, et l’échec de la régulation par la concurrence et les quotas de la chasse à la baleine<ref>Modèle:Ouvrage</ref> ont été aussi des tournants emblématiques qui ont marqué les opinions. Le gigantisme de certains projets et l’accélération de l’urbanisation ont fait également émerger une multitude de contestations très locales qui ont visé à préserver des paysages, préserver une qualité de vie particulière ou simplement lutter contre l’encombrement automobile des villes<ref name=":1" />. Des exemples en France sont Modèle:Refnec. Aux Pays-Bas, le mouvement « Provo » a fédéré à Amsterdam des artistes et des individus anticonformistes, qui parmi les tout premiers ont lancé des campagnes contre la pollution des foyers domestiques, pour une circulation urbaine respectueuse de la nature, de la limitation drastique des automobiles privées et la priorité aux transports publics<ref name=":1" />. Leur mode d’action s’appuyait sur les médias via la méthode cycle provocation-repression-mobilisation entre 1965 et 1970 qui sera repris par d’autres mouvements plus tard.
Ces événements ont souligné les dommages et les destructions qui accompagnent la société industrielle et le modèle de croissance, en même temps que l’épuisement des ressources, et les dégradations sociales et culturelles qui seront mis en évidence par des auteurs tels que John K. Galbraith (1908-2006)<ref>Modèle:Article</ref>, Bertrand de Jouvenel (1903-1987)<ref>Modèle:Article</ref>, Karl William Kapp (1910-1976)<ref>Modèle:Article</ref>, ou sur un autre registre Herbert Gruhl (1921-1993) ou Herbert Marcuse (1898 – 1979)<ref>Modèle:Article</ref>. Ce dernier écrit par exemple dans L’homme unidimensionnel : Modèle:Citation <ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
De l’autre côté du rideau de fer, les mêmes constats ont été dressés par le rapport coordonné par Radovan Richta (1924-1983) La Civilisation au carrefour qui sera à l’origine du Printemps de Prague<ref name=":1" />. Dans leur diagnostic, l’équipe de Richta écrit : Modèle:Citation et souhaitent Modèle:Citation<ref name=":1" />.
La société de consommations a aussi été remise en cause pour les limites du bien-être qu’elle apporte, ses gaspillages et pour sa dimension aliénante par exemple avec Ivan Illich (1926-2002) qui dit : Modèle:Citation <ref>Modèle:Lien web</ref>.
La contestation de l’armée, de ses armes et de son action
La seconde matrice trouve ses origines dans la guerre des Etats-Unis au Viêt Nam, et notamment dans la contestation de l’emploi d’un herbicide produit par Monsanto et Dow chemicals pour l’armée américaine : « l’Agent orange ». Entre 80 et 300 millions de litres de pesticides ont été massivement déversés par l’armée américaine sur un espace qui couvre plus de 20% de la superficie du Viêt Nam avec pour objectif de détruire la jungle où se cachait les combattants vietnamiens<ref name=":4">Modèle:Lien web</ref>. L’agent orange représenteraient 60% des produits utilisés. Dans la composition de l’agent, la présence de dioxine, molécule persistante dans l’environnement et à l’origine notamment de cancers et de malformations, impacte la santé des populations civiles et des militaires. Selon le gouvernement vietnamien et la Croix Rouge au Viêt Nam, quatre millions de personnes ont été exposées au défoliant, et entre un et trois millions de personnes ont été en conséquence malades ou handicapés<ref>Modèle:Article</ref>. L’environnement (terres, eaux, végétaux, animaux, …) est durablement contaminé<ref name=":4" />. Révolté par ce drame, le biologiste Arthur Galston (1920-2008), qui a participé à la mise au point de l’agent orange, qualifie ainsi ce drame par le terme « d’écocide » qu’il définit comme une « destruction délibérée de l’environnement »<ref>Modèle:Lien web</ref>. Ce terme sera ensuite repris dans le droit de nombreux pays.
Au cours des années 60s et 70s, dans le contexte de la guerre froide et de la course aux armements, certains scientifiques s’opposèrent en effet aux usages des découvertes de la science par l’armée guerre. Ils visèrent plus particulièrement la bombe atomique. Robert Oppenheimer (1904-1967) fut de ces chercheurs, tout comme par exemple Laurent Schwartz (1915-2002), Alexandre Grothendieck (1928-2014), Pierre Samuel (1921-2009) et Claude Chevalley (1909-1984) en France, John Desmond Bernal (1901-1971) en Grande-Bretagne, William Messing aux Etats-Unis, Gordon Edwards au Canada. Ces scientifiques, et des organisations telles que la Student for a democratic society (SDS) aux Etats-Unis questionnèrent le rôle de la science dans la société et critiqueront l’asservissement des universités au complexe militaro-industriel<ref name=":1" />.
Dans la société civile aussi, l’opposition à la guerre se teinta d’une réflexion écologique. En novembre 1971, malgré les interdictions, un groupe embarque sur un bateau à Vancouver pour empêcher les essais nucléaires atmosphériques sur un site en Alaska, proche du Canada et d’une faille sismique. L’opération fut un échec car le bateau doit rebrousser le chemin, mais l’aventure mobilisa l’opinion qui finira par avoir gain de cause en 1972 avec la décision des États-Unis d’arrêter ses essais sur le site de Amchitka<ref>Modèle:Lien web</ref>. Greenpeace poursuit son action dans l’atoll de Mururoa, contre les essais de la bombe atomique française en Polynésie débuté en 1966 après une série d’essais en Algérie. À bord d’un bateau, les militants écologiques perturbent les essais nucléaires et provoquèrent la fin des essais atmosphériques en 1974. L’organisation poursuivra par la suite en 1975 son action contre la chasse des baleines et des phoques.
L’action écologique se structure et se concrétise
En 1973, Pierre Samuel (1921-2009) écrit dans son livre Détente ou cycle infernal : Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Car le mouvement au début des années 70s était né. Des personnalités telles que André Gorz (1923 – 2007) en France, Rudolf Bahro (1935 – 1997), Thomas Ebermann et Rainer Trampert en Allemagne, Ernst Friedrich Schumacher (1911-1977) au Royaume-Unis, cherchèrent à partir de la remise en question de la société industrielle et de consommation des alternatives décentralisées, plus spirituelles, moins polluantes, moins militaristes, moins destructrices, croissantes ou décroissantes ; établissant et testant des alternatives éco-socialistes, éco-liberales, éco-féministes ou utopiques<ref name=":1" />.
Au niveau de la société civile, en plus de Greenpeace, des associations à portée internationales telles que les Amis de la Terre ou WWF sont créées.
De premières politiques qui peuvent être qualifiées d’écologiques ont été initiées notamment sous l’impulsion européenne. En France peut être cité la loi du 2 août 1961 sur la pollution atmosphérique et les odeurs ou la loi sur la gestion de l’eau du 16 décembre 1964 ou la loi de protection de la nature qui instaure les parcs nationaux de 1960<ref name=":3" />.
L’année européenne de la conservation de la nature et sa conférence internationale de février 1970 aboutit à une déclaration comportant une trentaine de recommandations parmi lesquelles figurait la constitution, dans chaque État, d’un ministère de l’Environnement. C’est ainsi que le Royaume-Uni a créé le premier ministère de l’Environnement à la fin de 1970 et la France en janvier 1971 en réponse à un discours du Président de la République Georges Pompidou, qui constatait : Modèle:Citation<ref name=":3" />
Au niveau international, en 1968, l’UNESCO qui était alors très actif dans le domaine de l’environnement, reçu un rapport de l’URSS à l’occasion de la « conférence intergouvernementale d’experts sur les bases scientifiques de l’utilisation rationnelle et de la conservation des ressources de la biosphère ». Le rapport met en garde sur un risque de rupture, très périlleuse pour l’avenir de l’humanité, des équilibres écologiques fondamentaux, en raison d’une industrialisation excessive et met en avant pour la première fois le concept de biosphère. Il envisage de lier les problèmes d’environnement et ceux du développement<ref>Modèle:Article</ref>. Les conclusions de cette conférence n’obtiennent pas de résonance dans le monde médiatique, mais l’idée a été poursuivie au sein du Club de Rome créé la même année par l’italien Aurelio Peccei (1908-1984) et le britannique Alexander King (1909-2007). Ce club qui est un collectif de penseurs souhaitant adopter une prospective globale face à l’émergence de problèmes à portée globale<ref name=":1" /> commande un rapport aux Américains Donnella (1941-2001) et Dennis Meadows. Le rapport The limits to growth est publié en octobre 1972. Il eut un retentissement médiatique important. Il prévient que Modèle:Citation. Le rapport indique qu’ Modèle:Citation. Les auteurs précisent que Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
La même année, la première conférence des nations unies sur les relations entre les questions environnementales, sociales et économiques à Stockholm a produit deux rapports majeurs. Le premier sur l’état de l’Environnement est commandé par le Canadien Maurice Strong (1929-2015) au Franco-américain René Dubos (1901-1982) et à la Britannique Barbara Ward (1914-1981) est appelé Only one earth. Dans le contexte de la décolonisation et du développement de certains pays, le traitement des problèmes environnementaux apparaissait pour certains pays en voie de développement comme un moyen de restreindre leur développement et de maintenir un contrôle sur leurs ressources. Pour répondre à cette inquiétude, un second rapport est commandé par Maurice Strong présenté à la conférence par le « groupe Founex ». Le groupe y a identifié les relations entre l'environnement et le développement et a introduit les idées principales qui ont conduit à la définition du développement durable. Ces deux rapports alimentèrent des débats constructifs et la convention a permis des avancées significatives dans le domaine de l'environnement<ref>Modèle:Lien web</ref> :
- La mise en avant du concept "d'environnement", plutôt que celui de "milieu" ou "d'habitat" utilisé auparavant;
- Le développement d'éléments relatifs à plusieurs principes fondamentaux pour l’écologisme, tels que le droit d’accès à l’information concernant l’environnement, les obligations intergénérationnelles et le développement durable ;
- La demande de l'interdiction des essais d'armes nucléaires susceptibles d'entraîner des retombées radioactives;
- La reconnaissance de la nécessité d'une action immédiate contre la pollution marine (qui a débouché sur les conventions de Londres et la Convention internationale pour la prévention de la pollution par les navires (MARPOL)).
- La demande d’un moratoire de 10 ans sur la chasse à la baleine.
- La création du Programme des nations unies sur l’environnement PNUE pour lancer des initiatives dans le domaine de l'environnement et fournir un cadre de coopération pour les questions environnementales internationales.
La même année le principe pollueur-payeur a été adopté par l’OCDE en s’inspirant des travaux de l'économiste britannique Arthur Cecil Pigou (1877-1959), en tant que principe économique visant la prise en charge, par le pollueur, des « coûts de mesures de prévention et de lutte contre la pollution arrêtée par les pouvoirs publics pour que l'environnement soit dans un état acceptable »<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Thèmes
Modèle:Section à sourcer Le développement de l'environnementalisme se fait à la faveur de la prise de conscience de la dégradation de l'environnement d'origine humaine (risques nucléaires, couche d'ozone, pollutions, pesticides, réchauffement de la planète, effet de serre, épuisement des ressources naturelles). L'environnementalisme brasse des thèmes très divers et se répartit en plusieurs mouvements de pensée.
Certaines de ces préoccupations sont partagées par la communauté scientifique au sujet de l'empreinte écologique excessive de notre modèle de développement, ainsi que les enseignements du Club de Rome dont la modélisation du système planétaire a mis en relation le caractère limité des ressources naturelles et le modèle de croissance économique illimitée.
Protection de la nature
Certains scientifiques, en particulier des biologistes et des naturalistes, sont à l'origine de nombreuses sociétés de protection de la nature. Ainsi dès 1854, Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, professeur au Muséum national d'histoire naturelle, fondait la Société impériale zoologique d’acclimatation, aujourd'hui Société nationale de protection de la nature.
On peut distinguer deux types d'objectifs poursuivis par l'environnementalisme. Certains, à la suite des naturalistes, visent à protéger la nature vierge : espèces menacées, sites naturels. C'est le cas de nombreuses associations telles que celles regroupées dans la fédération France Nature Environnement. Des actions ponctuelles, depuis la lutte contre l'implantation d'une station de ski dans le parc national de la Vanoise en 1970 jusqu'à la lutte en faveur de la réintroduction de l'ours dans les Pyrénées françaises, entrent dans ce cadre.
Limites planétaires
D'autres objectifs concernent les risques liés au dépassement des limites planétaires et à l'avènement de l'Anthropocène. Les environnementalistes se fondent sur les résultats de l'écologie scientifique. Ils dénoncent par exemple les risques que présentent le réchauffement climatique, le gaspillage des ressources en eau, la destruction des forêts, les risques liés à l'industrie nucléaire. Ces luttes sont celles qui font l'objet du plus grand écho au niveau international au travers de réunions d'experts et de chefs d'État, depuis la Conférence des Nations unies sur l'environnement de Stockholm en 1972 jusqu'à la signature du protocole de Kyoto en 1998.
Pour le sociologue Harald Welzer, les promesses écologiques ne constituent pas une contrainte. Ceux qui en formulent aujourd'hui n'exerceront plus de responsabilité dans quelques années, s'ils ne sont déjà morts. La justice climatique, par ailleurs souhaitable, ne peut pas tout : Modèle:Citation. Les changements de société ont leur propre logique. Cela peut prendre beaucoup de temps, ou aller très vite, sans qu'il y ait une intention. Welzer poursuit : Modèle:Citation. Il constate enfin que la cheffe des Verts allemands, Annalena Baerbock, encore enfermée dans la vieille pensée selon lui, veut fixer des objectifs, au lieu d'expérimenter un nouveau chemin climatique, forcément ardu<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Écologisme, science et technologie
Les rapports entre l'environnementalisme et de la technologie sont ambivalents.
Les scientifiques sont nombreux à dénoncer les méfaits de la technologie. Barry Commoner, dès les années 1950, tente de faire le point sur l'effet des essais nucléaires sur l'environnement. Il analyse l'effet pervers de certaines technologies telles que les insecticides ou les détergents qui, utiles à court terme, produisent des effets mal calculés et parfois très dangereux à long termeModèle:Référence nécessaire. La biologiste Rachel Carson dénonce les effets du DDT. Un thème essentiel de l'environnementalisme apparaît : la complexité des mécanismes naturels, dont la technologie humaine n'a pas toujours pris la mesure. Les scientifiques apportent une caution scientifique aux militants, par exemple par des rapports au Club de Rome, qui présentent un modèle étudiant l'impact à long terme des activités humaines sur l’environnementModèle:Référence nécessaire.
Dans le même temps, les scientifiques eux-mêmes bénéficient parfois des connaissances accumulées par les écologistes, par exemple en matière de disparition d'espèces. L'explorateur et cinéaste Jacques-Yves Cousteau, grâce au succès de ses films, a pu aider des scientifiques à mener des campagnes d'étude. De plus, la technique peut apporter des réponses à certains problèmes soulevés par l'environnementalisme : écologie industrielle, biocarburants, constructions à « haute qualité environnementale » (HQE), techniques de [[Séquestration du dioxyde de carbone|captation et séquestration du Modèle:CO2]]<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Pour Modèle:Lien, ce n'est pas le rôle des écologistes que d'assurer la promotion des technologies vertes : Modèle:Citation<ref name="Ozzie_Zehner"/>. Par contre, selon l'auteur, les écologistes sont fondés à contrôler les installations de production d'énergie, quelque forme qu'elle revête. Mais c'est quand ils s'attaquent aux problèmes de société tels que le soutien des droits de l'homme, la définition de nouvelles structures économiques, le renforcement des communautés ou la consolidation de la démocratie qu'ils assument pleinement leur mission<ref name="Ozzie_Zehner">Modèle:Lien, Modèle:Lang, Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>.
À l'inverse, le technosolutionnisme est la croyance au caractère salvateur du progrès. Celui-ci fait l'objet de critiques de la part d'associations<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, comme de la part des Nations unies, dont le Modèle:Lien estime que l’humanité entre dans Modèle:Citation, en raison d’une Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Pour le scientifique Vaclav Smil, l'humanité oscille entre « techno-optimisme » et catastrophisme. Smil ne saurait prédire le futur, mais affirme que l'Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Pour le philosophe Vincent Bontems, il est possible de concilier la décroissance économique et le progrès technologique, à condition de définir ce qu'est le progrès<ref>Modèle:Lien web.</ref>. L'Académie des technologies conforte cette assertion, qui estime que la Modèle:Citation et annonce que la Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Décroissance
Dès les années 1960 des spécialistes mettent en garde contre les risques d'une croissance économique illimitée. Du risque de la surpopulation, la mise en garde passe progressivement à une volonté de maîtrise de la croissance économique.
En 1972, le premier rapport au club de Rome, élaboré par des chercheurs du Modèle:Lang (MIT), met en avant, outre le problème de la surpopulation, une contradiction entre le développement exponentiel de l'économie mondiale et le caractère limité des ressources naturelles. Il propose de rechercher un « équilibre » dans lequel le progrès porterait sur les conditions de vie et non sur la croissance économique. Si le rapport a été critiqué par d'autres scientifiques pour les faiblesses du modèle économique utilisé, il a contribué à diffuser les thèses écologistes sur les risques de la productivité à outrance.
Selon le rapport Brundtland, publié en 1987, la satisfaction des besoins d'aujourd'hui ne doit pas compromettre la capacité des générations futures de satisfaire ses propres besoins. Il ouvre la voie au « développement durable » ou « soutenable ».
Hervé Kempf estime que le mouvement écologiste, à l'échelle mondiale doit se remettre en question. Il doit amener Modèle:Citation à comprendre que la réponse à la crise écologique Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Dès lors, il conviendrait de rompre avec la notion de « pouvoir d'achat », perçue comme Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Selon Dennis Meadows, l'être humain accède au bonheur au travers de la pléonexie (« avoir plus ») ou du Modèle:Citation. Meadows plaide pour la sobriété, mais met en garde contre l'emploi du terme décroissance connoté négativement<ref name="DennisMeadows">Modèle:Lien web.</ref>.
Pour Jean-Marc Jancovici, la diminution des combustibles fossiles est inéluctable, cependant que leur utilisation aggrave le réchauffement climatique : il parle ainsi de Modèle:Citation. Il ne sait si la pléonexie va s'imposer, ou une coopération à l'échelle mondiale en vue d'une modération volontaire (« sobriété ») qu'il appelle de ses vœux<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Les tenants de la décroissance (appelés « décroissantistes ») affirment qu'une croissance infinie dans un monde fini est impossible, les « croissantistes » y opposent qu'un fort découplage relatif est déjà à l’œuvre dans les sociétés développées. Les décroissantistes arguent de l'insuffisance de ce découplage. Selon certaines analyses de cette opposition, les tenants de la décroissance et de la croissance s'opposent moins sur les constats techniques ou physiques que sur les « imaginaires » : les premiers voudraient que le monde soit préservé, Modèle:Citation, les seconds attendraient des transformations du monde dans le sens, selon eux, de l'amélioration ; ils voudraient que le monde Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref>.
Un découplage absolu, même en tenant compte des importations, est observé dans nombre de grands pays. Pour absolu qu'il soit, il reste néanmoins trop faible. La croissance verte n'existe donc pas , selon The Lancet<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Les associations ou organismes liés à l'environnement s'intéressent aux importantes conséquences sociales provoquées par les changements de société en matière de sobriété qu'eux-mêmes appellent de leurs vœux<ref>Modèle:Lien web. Modèle:Citation</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Courants de pensée
Le philosophe Luc Ferry, qui s'est inscrit comme un critique de l'écologie, propose une distinction entre quatre types d'écologie, représentés par les tenants de la collapsologie, les partisans de la décroissance, les Modèle:Citation et les Modèle:Citation. Le philosophe ne cache pas sa préférence pour ces derniers, et son rejet de la collapsologie et de la décroissance<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Un article de Nature, publié en 2020, distingue d'un côté les Modèle:Citation et les Modèle:Citation, proches de la décroissance, les « réformistes » et les adeptes de la Modèle:Citation<ref>Modèle:Article. Modèle:Commentaire biblio</ref> (écomodernistes). La philosophie écomoderniste est fondée sur la recherche d'un découplage absolu<ref>Modèle:Article.</ref>, autorisant à la fois l'« intensification » de l'activité humaine et le réensauvagement de vastes zones<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Selon le philosophe de l'esprit Modèle:Lien, bien que le paradigme scientifique dominant soit le matérialisme, les êtres humains ne peuvent s'empêcher de penser de façon dualiste. Or pour les dualistes, le monde naturel, dépourvu de conscience<ref group="Note">Au sens de Modèle:Lang en anglais, Modèle:Lang en allemand, et non Modèle:Lang en anglais, Modèle:Lang en allemand. </ref>, est à exploiter plutôt qu'à révérer. Il voit dans une troisième voie qu'il promeut, le panpsychisme, un espoir de résoudre l'indifférence humaine face à la crise climatique<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Pour George Monbiot, même s'il la comprend, la violence de la part des militants écologistes appelle toujours plus de violence de la part de la société. Aussi prône-t-il la non-violence et met-il ses espoirs dans le basculement sociologique<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Selon lui, ou bien les industries des Modèle:Citation sont réglementées au point de les faire disparaître, ou bien l’humanité trépasse. Les industries disparaîtraient elles aussi avec l'humanité, mais à une échéance qui dépasserait leurs stratégies<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Écologie profonde
Modèle:Article détaillé Cet autre courant de pensée, intitulé Modèle:Lang en anglais, est d'origine anglo-saxonne, bien que son fondateur soit le philosophe norvégien Arne Næss (1912-2009). Il affirme que la nature a une valeur intrinsèque et des droits qu'il faut respecter et que l'homme et ses droits sont à repenser dans ce contexte étendu. Un des précurseurs de l'écologie profonde, Aldo Leopold (1887-1948) a proposé le développement et la défense d'une « éthique de la terre »<ref>Dominique Bourg, Les Scénarios de l'écologie, Modèle:P..</ref>. John Baird Callicott (né en 1941) est la personnalité la plus impliquée actuellement.
Parmi les partisans du courant de l'écologie profonde, on peut citer Dave Foreman, fondateur de Modèle:Lang, ou l'essayiste et sociologue Laurent Ozon. L'ouvrage fondamental de ce courant affirme, en reprenant les enseignements d'un autre écologiste, Gary Snyder : Modèle:CitationModèle:Sfn.
Acteurs
L'écologisme est aussi bien le fait de penseurs isolés que de groupements de tous ordres : cercles d'experts faisant appel à des chercheurs (club de Rome), associations militantes, mouvements écologistes. À partir des années 1970 se développent les premiers véritables partis politiques écologistes, tel en France le Mouvement d'écologie politique. En 1980, le parti des Verts est fondé en Allemagne de l'Ouest, puis en 1984 son équivalent apparaît en France.
Mouvement en France
Le mouvement écologiste connaît une impulsion particulière après mai 68, tout d'abord en tant que mouvement contestataire. Il s'est d'abord caractérisé par des actions ponctuelles et des manifestations, aussi bien sur le terrain qu'à Paris. On note ainsi la lutte contre la création d'une station de ski dans le parc national de la Vanoise en 1970, les manifestations de 1971 contre les centrales nucléaires de Fessenheim (quelques centaines de personnes) et de Bugey (Modèle:Nombre). De même, la manifestation contre l'extension du camp militaire du Larzac regroupe quelques centaines de manifestants le Modèle:Date-, puis près de Modèle:Nb le Modèle:Date-. Le principal animateur de ces manifestations est Pierre Fournier, journaliste à Charlie Hebdo, militant antinucléaire et antimilitariste.
Cependant, le programme nucléaire ne démarre en France qu'en 1974, à la suite du premier choc pétrolier de 1973. Très rapidement, le nucléaire est alors rejeté par les associations de défense de la nature, par des scientifiques rejetant des avis d'experts de l'époque, par des citoyens inquiets des risques potentiels et par une presse militante : Le Courrier de la Baleine, revue des Amis de la Terre en 1971 et surtout en 1972 La Gueule ouverte<ref>Créé par Pierre Fournier.</ref>, qui a un public plus large. Le mouvement antinucléaire servira de focalisateur à la cause écologiste.
Une des plus importantes manifestations contre le nucléaire, la manifestation à Creys-Malville en 1977, est sévèrement réprimée (un mort et des dizaines de blessés). C'est à la même période qu'est créée en 1969, par Jean Carlier, l'association des journalistes-écrivains pour la nature et l'écologie (JNE).
Si quelques candidatures écologistes ont déjà été lancées en Alsace<ref group="Note">Telles le mouvement Écologie et survie d'Antoine Waechter et Solange Fernex.</ref>, c'est la première candidature à l'élection présidentielle d'un candidat se réclamant de l'écologie, en 1974, qui l'introduit sur le terrain politique. L'agronome tiers-mondiste René Dumont, si son score électoral est médiocre, utilise l'exposition médiatique dont il bénéficie pour faire prendre conscience des problèmes environnementaux. En 2022, Antoine Waechter, pionnier du mouvement antinucléaire et candidat à plusieurs élections présidentielles, défend le nucléaire<ref>Isère : Antoine Waechter, le candidat vert qui défend le nucléaire, Le Dauphiné libéré, 7 février 2022.</ref>.
L'expression péjorative Modèle:Citation, apparue vers 2007, permet aux femmes et hommes politiques de déplacer le débat sur le terrain social, qui défendent les citoyens Modèle:Citation, au risque de rendre impossible une transition pourtant nécessaire<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Ce procédé relève de méthodes dilatoires qui tendent à insinuer que les mesures en faveur du climat seraient plus dommageables pour la société que les conséquences de l'inaction<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
En 2023, la préoccupation écologique est si pleinement partagée en France qu'aucun parti ne peut ignorer ses enjeux : même les partis d'extrême droite, longtemps rétifs aux idées de l'écologisme, sont obligés d'intégrer par opportunisme un discours sur la protection de l'environnement<ref>Modèle:Lien web.</ref>. L'enjeu pour les partis en Europe n'est plus de défendre ou pas une politique environnementale, mais de déterminer quelles parties de la population bénéficieront le plus ou seront pénalisés à court terme par cette politique. Modèle:C'est-à-dire que les retards dans la transition écologique sont responsables dans la montée des inégalités en Europe, tandis qu'un autre met en garde contre les mesures environnementales coûteuses pour les populations, y compris les plus modestes<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Mouvement international
Modèle:Section à sourcer Le mouvement environnemental est un mouvement international, représenté par de nombreuses organisations, s'appuyant sur une base importante et variant d'un pays à l'autre. En raison du grand nombre de ses membres, de ses croyances variées et prononcé et parfois de sa nature spéculative, le mouvement environnemental n'est pas toujours uni dans ses objectifs. Le mouvement englobe également d'autres mouvements ayant une orientation plus spécifique, comme le mouvement climatique. Au sens large, le mouvement comprend des particuliers, des professionnels, des dévots religieux, des politiciens, des scientifiques, des organisations à but non lucratif et des défenseurs individuels.
Pour Dennis Meadows, les mouvements écologistes doivent rechercher la résilience à l'échelle locale : il Modèle:Citation<ref name="DennisMeadows" />.
La première organisation internationale de conservation de la nature est fondée en 1948, l'Union internationale pour la conservation de la nature<ref>en anglais : World Conservation Union ou International Union for Conservation of Nature and Natural Resources (IUCN).</ref>, dont le siège se trouve en Suisse.
Le secrétaire général des Nations unies António Guterres déclare en Modèle:Date- que Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web : Modèle:Citation étrangère</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Critiques de l'écologisme
Modèle:Section à recycler Les enjeux écologistes peuvent être antagonistes.
- Essais proposant une critique de l'écologisme (par ordre chronologique)<ref group="Note" name="LNE">Liste non exhaustive.</ref> :
- Luc Ferry, Le Nouvel Ordre écologique, Grasset, 1992
- Philippe Pelletier, L'Imposture écologiste<ref>L'Imposture écologiste.</ref>, Éditions géographiques Reclus, 1993
- Bjørn Lomborg, L'Écologiste sceptique, Centrum, 1998
- Guy Sorman, Le Progrès et ses ennemis, Fayard, 2001<ref>Le Progrès et ses ennemis.</ref>
- Laurent Larcher, La Face cachée de l'écologie : un antihumanisme contemporain ? Cerf, 2004
- Hubert Billemont, L'Écologie politique : une idéologie de classe moyenne<ref>Modèle:Lien web.</ref>, université d’Evry-Val d’Essonne, 2006
- Mark Lynas, Pourquoi nous, les verts, sommes-nous toujours dans l'erreur, New Statesman, 2010 et The God Species, National Geographic, 2011<ref>Pourquoi nous, les verts, sommes-nous toujours dans l'erreur.</ref>
- Bruno Tertrais, L'apocalypse n'est pas pour demain. Pour en finir avec le catastrophisme, Denoël, 2011<ref>L'apocalypse n'est pas pour demain. Pour en finir avec le catastrophisme.</ref>
- Michaël Fœssel, Après la fin du monde. Critique de la raison apocalyptique, Seuil, 2012
- Stéphane François, L'Écologie politique, une vision du monde réactionnaire ? Cerf, 2012
- Alain Milon, Pour une critique de la raison écologique, Circé, 2014
- Bruno Durieux, Contre l'écologisme, pour une croissance au service de l'environnement, éditions de Fallois, 2019
- Ferghane Azihari, Les Écologistes contre la modernité, La Cité, 2021
- Penseurs ayant formulé des critiques à l'égard de l'écologisme<ref group="Note" name="LNE"/> :
- Luc Ferry, Philippe Pelletier, Michaël Fœssel, Alain Chollet<ref>Le Catastrophisme écologique contre la démocratie.</ref>, Romain Felli, Bruno Tertrais, Claude Allègre, Marc Angenot, Alain Minc, Drieu GodefridiModèle:Refnec, Étienne GehinModèle:Refnec, René Riesel, Bjørn Lomborg, Ronald Bailey, Mark Lynas, Patrick Moore, Didier Raoult, Guy Sorman, Jean de Kervasdoué, Stewart Brand, Ronald Bailey, João Bernardo<ref>Contre l'écologie. Opportunités d’investissement et aggravation de l’exploitation Modèle:Pdf.</ref>, Johan Norberg, Freeman Dyson<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Environmentalism as religion, The New Atlantis, été 2010.</ref>
Revues
- L'Écologiste
- EcoRev'
- Cosmopolitiques cahiers théoriques pour l'écologie politique
- S!lence
- Imagine Demain le monde
- Entropia
- Reporterre
Filmographie
Modèle:Article détaillé Les premiers films ou documentaires consacrés à l'environnement ou à des thématiques écologistes semblent dater des années 1930, mais ils ne deviennent vraiment nombreux (du moins pour ceux qui atteignent une certaine notoriété) qu'à partir des années 1990.
Le premier Festival international du film sur l'environnement (FICA) est créé en 1999 au Brésil<ref name="fica">Festival international du film sur l'environnement FICA (en brésilien Modèle:Lang), créé dans l'État de Goiás (Brésil) en 1999, voir le site du FICA.</ref>, dans l'État de Goiás dont la capitale Goiânia a connu un accident nucléaire en 1987.
Notes et références
Notes
Références
Annexes
Bibliographie
Modèle:Légende plume (Par ordre chronologique.)
En français
- Henry David Thoreau, Walden ou la Vie dans les bois, 1854
- George Marsh, L'Homme et la nature, 1864
- Élisée Reclus, L'Homme et la terre, 1906
- Aldo Leopold, Almanach d'un comté des sables, 1949
- Rachel Carson, Printemps silencieux, 1962
- Jean Dorst, Avant que nature ne meure, 1964
- Barry Commoner, L'Encerclement, 1973 (traduit de {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Closing Circle, 1971)
- Halte à la croissance (ou « rapport Meadows »), 1972 — étude soulignant les dangers écologiques de la croissance économique telle qu'elle est envisagée
- Serge Moscovici, La Société contre nature, 1972
- René Dumont, L'Utopie ou la Mort, 1973
- Murray Bookchin, Pour une société écologique, 1976
- André Gorz, Écologie et liberté, 1977
- Jacques Ellul, Le Système technicien, 1977
- André Gorz, Écologie et politique, 1978
- Hans Jonas, Le Principe responsabilité. Une éthique pour la civilisation technologique, 1979 ; traduction française éd. du Cerf, 1990
- René Dumont, Les Raisons de la colère ou l'Utopie des verts, 1986
- Michel Jurdant, Le Défi écologiste, 1988
- Pierre Lascoumes, L’Éco-pouvoir, environnements et politiques, Paris, La Découverte, 1994
- Boy Jacques Le Seigneur, L'Écologie au pouvoir, Roche, 1995
- Yves Cochet et Agnès Sinaï, Sauver la Terre, éd. Fayard, Paris, 2003
- Hélène Bastaire et Jean Bastaire, Pour une écologie chrétienne, Paris, éditions du Cerf, 2004, 88 p.
- Jean-Paul II, Les Gémissements de la Création - Vingt textes sur l'écologie, Parole et Silence, 2006, 126 p.
- Modèle:Ouvrage
- Yves Cochet, Antimanuel d'écologie, éd. Bréal, Rosny-sous-Bois, 2009
- Jean-Christophe Mathias, Politique de Cassandre - Manifeste républicain pour une écologie radicale, Sang de la Terre, 2009
- F. Rudolf, Modèle:", VertigO – la revue électronique en sciences de l’environnement, 13(3), DOI : 10.4000/vertigo.14558, 2013
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- Fabien Revol (dir.), La Réception de l’encyclique Laudato si’ dans la militance écologiste, éditions du Cerf, 2017, Modèle:Nb p.
- Modèle:Article
- A. Grisoni et S. Némoz, Modèle:", Socio-Logos, Modèle:N°, 2017 (lire en ligne sur journals.openedition.org)
- Jean-Hugues Barthélémy, La Société de l'invention. Pour une architectonique philosophique de l'âge écologique, éditions Matériologiques, 2018
- Aurélien Barrau, Le Plus Grand Défi de l'histoire de l'humanité, éditions Michel Lafon, édition revue et augmentée, 2020
En anglais
- Modèle:Ouvrage
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Belsey, Andrew (eds.), Philosophy and the Natural Environment, Cambridge University Press, Cambridge, 1994
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Almond, Brenda, ‘Rights and Justice in the Environmental Debate’, in Cooper and Palmer, 1995
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Taylor P.W. Respect for Nature: A Theory of Environmental Ethics. Princeton University Press, Princeton, NJ, 2011