Combustible fossile
Un combustible fossile est un combustible riche en carbone, par exemple un hydrocarbure, issu de la transformation lente de matière organique enfouie dans le sol depuis plusieurs millions d'années, jusqu'à parfois Modèle:Nobr d'années<ref>Modèle:Lien archive.</ref>. Il s'agit du pétrole, du charbon, du lignite et du gaz naturel. Parmi ces derniers, le méthane (Modèle:Fchim) présente le rapport H/C le plus élevé, alors que l'anthracite et certaines houilles sont composés de carbone presque pur.
L'usage des combustibles fossiles est le principal responsable du réchauffement climatique. Par ailleurs, ces sources d'énergie ne sont pas renouvelables car elles demandent des millions d'années pour se constituer et elles sont utilisées beaucoup plus rapidement que le temps nécessaire pour recréer des réserves. L'utilisation de combustibles fossiles a plus que doublé entre les années 1970 et 2019<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Classification
Les combustibles fossiles représentent en 2002 environ 80 % des Modèle:Nombre d'énergie consommée dans le monde.
Combustibles fossiles conventionnels
Les combustibles fossiles conventionnels représentent la quasi-totalité de la consommation actuelle d'énergies fossiles :
- le pétrole : environ 35 % de l'énergie consommée dans le monde en 2005<ref name="Enerdata">Yearbook - Bilan énergétique, Enerdata.net.</ref> ;
- le charbon : environ 25 % de l'énergie consommée dans le monde en 2005<ref name="Enerdata"/> ;
- le gaz naturel : environ 20 % de l'énergie consommée dans le monde en 2005<ref name="Enerdata"/> ;
- le lignite : principalement exploité et consommé en Allemagne.
Combustibles fossiles non conventionnels
Parmi les combustibles fossiles non conventionnels, on peut citer :
- les schistes bitumineux contenant du kérogène, qui doit encore être pyrolysé ;
- les sables bitumineux contiennent du bitume ;
- les hydrates de méthane ;
- la tourbe est un peu à part, son cycle de formation se compte en milliers d'années, ce qui la place à mi-chemin entre les carburants fossiles (dont la formation se compte en millions d'années) et les renouvelables ;
- le gaz de schiste ;
- les huiles de schiste ;
- le gaz de couche, gaz de houille, plus connu sous le nom de grisou.
Réserves
Avenir
L'utilisation par l'humanité de quantités considérables de combustibles fossiles depuis la révolution industrielle est à l'origine d'un déséquilibre important du cycle du carbone, qui provoque une augmentation de la concentration de gaz à effet de serre (GES) dans l'atmosphère terrestre. Celle-ci est la principale cause du réchauffement climatique.
Les réserves de combustibles fossiles de la planète se renouvellent bien plus lentement que leur vitesse de consommation actuelle, ce qui a laissé présager leur épuisement au cours des prochaines décennies. Pour donner un ordre de grandeur de la vitesse d'utilisation des combustibles fossiles, on considère que, au rythme actuel, l'humanité aura épuisé en moins de Modèle:Nobr les réserves accumulées pendant plusieurs centaines de millions d'années (pour fixer les idées, on prendra Modèle:Nobr d'années, sachant que le Carbonifère dura environ Modèle:Nobr d'annéesModèle:Pourquoi). On constate ainsi que l'humanité épuise les réserves de combustibles fossiles environ un million de fois plus vite que ce que la nature a mis pour les constituer.
La théorie du pic pétrolier (ou de pic de Hubbert), popularisée au début des années 2000, prédisait la survenue sous quelques années du moment où la production mondiale de pétrole plafonnerait et commencerait à décliner en raison d'un épuisement des ressources disponibles. Ces prédictions ont cependant été rendues caduques à la suite de la crise économique de 2008, qui a entraîné un affaiblissement de la demande mondiale. L'entrée en exploitation du pétrole de schiste aux États-Unis et dans d'autres pays à partir de 2010 a quant à elle contribué à étendre les réserves exploitables, repoussant d'autant la perspective d'un épuisement du pétrole. En 2014, l'Agence internationale de l'énergie prévoyait une hausse de 15 % de la production mondiale de pétrole d'ici 2040, en fonction d'arbitrages opérés par les pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP)<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
La part des énergies fossiles dans le mix énergétique mondial devrait passer de 82 % en 2014 à 75 % en 2040, au profit d'une progression des énergies renouvelables<ref>Modèle:Lien archive.</ref>.
En novembre 2019, la Banque européenne d'investissement (BEI) annonce la fin de ses financements de projets énergétiques en lien avec les énergies fossiles (pétrole, charbon et gaz) à partir de 2022<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Cette annonce fait suite à d'autres engagements semblables comme celui du fonds souverain norvégien<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Modèle:Article connexe Le sixième rapport d'évaluation du GIEC, publié en 2023, souligne que la sortie des combustibles fossiles est indispensable pour atténuer le réchauffement climatique. Les scénarios d'émissions permettant de respecter l'objectif, présent dans l'accord de Paris, d'un réchauffement limité à Modèle:DTempérature à l'horizon 2100 exigent à l'horizon 2050 des réductions d'utilisation médianes de 95 % (écart interquartile de 80 % à 100 %) pour le charbon, de 60 % (40 % à 75 %) pour le pétrole et de 45 % (20 à 60 %) pour le gaz naturel, par rapport à 2019. Les effets de l'utilisation résiduelle des énergies fossiles sont alors en partie compensés par des technologies de captage et stockage du dioxyde de carbone (CCS), qui évitent durablement l'émission de GES dans l'atmosphère<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Fiscalité noire
Modèle:Article détaillé La Chine et quelques pays continuent à fortement soutenir le développement du charbon.
Le gaz de schiste a connu un fort développement aux États-Unis, mais pourrait connaître un ralentissement en raison des impacts environnementaux des techniques de fracturation hydraulique et des fluides de fracturation nécessaires pour extraire ce gaz des couches de schiste compact.
En 2013, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) publie un premier inventaire de la « fiscalité noire », c'est-à-dire des soutiens aux énergies fossiles accordés par les Modèle:Nobr membres de cette institution, de même qu'un inventaire des Modèle:Citation<ref>OCDE, L’OCDE préconise le rapprochement de la politique énergétique, des finances publiques et des objectifs d’environnement, Modèle:Date- (consulté le Modèle:Date-).</ref>. Les conclusions de cette étude encouragent les États-membres de l'OCDE à accélérer le développement de leur fiscalité écologique (« fiscalité verte »), notamment pour favoriser l'efficacité énergétique et la transition énergétique (afin de sortir de la dépendance aux énergies fossiles en particulier) en développant les énergies « propres » et sûres, tout en diminuant la pollution. En France, Pascal Saint-Amans (directeur du Centre de politique et d'administration fiscales), rappelant que la fiscalité relève de la souveraineté des États, a encouragé le Sénat à soutenir l'action politique en faveur de l'écotaxe en France, lors d'une audition par la commission des finances du Sénat (Modèle:Date-)<ref name=JournEnvSenet2013>Modèle:Lien archive.</ref>.
L'OCDE dénonce à cette occasion la persistance et l'importance de cette « fiscalité noire » et encourage à la supprimer. Les subventions à la production et consommation d'énergies fossiles ont en effet représenté de 55 à Modèle:Unité (de 41 à Modèle:Unité) par an de 2005 à 2011 pour les Modèle:Nobr de l'OCDE, les deux tiers de ces subventions ayant été touchés par l'industrie pétrolière, le tiers restant ayant été équitablement partagé entre l'industrie du charbon et la filière du gaz naturel. L'OCDE note aussi une « distorsion inquiétante », de la fiscalité du gazole (carburant très polluant et affectant le plus la santé en matière de mortalité), surfavorisé par une moindre taxation (−37 % par rapport à l'essence).
Le Danemark est félicité pour ses écotaxes. L'Allemagne est encouragée à poursuivre une réforme qui a déjà (en 2012) divisé par deux les soutiens à la production de combustibles fossiles (Modèle:Unité en 2011, soit environ 0,1 % du PIB) tout en soutenant le développement du solaire et de l'éolien. La France fait encore figure de mauvaise élève par de nombreuses exonérations (carburants de navires, taxis, pour certains usages agricoles, pour des droits d'accise offerte aux producteurs de gaz naturel, l'industrie du raffinage, ainsi que par des exonérations de TVA pour les équipements de forage en mer, des aides aux stations-service des régions isolées, des soutiens au gazoleModèle:Etc<ref name="JournEnvSenet2013" />.
En 2013, l'OCDE liste une trentaine de subventions encourageant les énergies fossiles et polluantes, sur la base de données fournies par la France (qui a omis la détaxation du kérosène utilisé par les vols intérieurs)<ref name=JournEnvSenet2013/>.
En septembre 2015, l'OCDE publie son Inventaire des mesures de soutien pour les combustibles fossiles : le soutien public (affiché dans les budgets nationaux) à la production et à la consommation de combustibles fossiles dans les pays de l'OCDE et les grandes économies émergentes y est évalué à environ 160 à Modèle:Nobr de dollars par an, ce qui entrave l'effort mondial de réduction des émissions et de lutter contre le changement climatique. Près de Modèle:Nobr de dépenses et d'allégements fiscaux ont été mis en œuvre dans les Modèle:Nobr de l'OCDE et six grandes économies émergentes du G20 (Brésil, Chine, Inde, Indonésie, Russie et Afrique du Sud), qui incitent encore à produire ou consommer des combustibles fossiles, notamment en réduisant les prix pour les consommateurs ainsi que les coûts d'exploration et d'exploitation pour les compagnies pétrolières et gazières. Au sein de l'OCDE, le montant de ces mesures a chuté d'un tiers en six ans (2008-2014) mais principalement grâce aux efforts du Mexique et de l'Inde, et en ne décroissant que depuis 2013 dans les pays émergents<ref name=OCDE2015>Modèle:Lien web.</ref>. La France continue à soutenir des énergies fossiles en encourageant le Diesel, et en subventionnant certains outils de cogénération, le secteur agricole, les raffineries. Ce travail n'inclut pas les subventions existantes dans les pays pétroliers hors OCDE, ni les soutiens transnationaux comme les crédits à l'export de charbon ; il ne présente qu'une partie de la fiscalité noire dans le monde<ref name=OCDE2015/>.
L'Agence internationale de l'énergie, avec une méthodologie différente et un champ plus large, évalue à Modèle:Dollar (milliards de dollars américains) en 2013 les subventions à la consommation mondiale de combustibles fossiles, dont plus de la moitié pour les produits pétroliers ; c'est quatre fois le montant de celles attribuées aux énergies renouvelables et plus de quatre fois supérieures aux investissements dans l'amélioration de l'efficacité énergétique<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Energy Subsidies, Modèle:Lang, AIE.</ref>. Les pays pétroliers (Moyen-Orient, Afrique du Nord) ne sont pas repris dans les statistiques de l'OCDE (ci-dessus), or ce sont ceux qui subventionnent le plus le carbone fossile : Iran Modèle:Dollar, Arabie Saoudite Modèle:Dollar, Russie Modèle:Dollar, Venezuela Modèle:Dollar, Égypte Modèle:Dollar, Indonésie Modèle:DollarModèle:Etc L'AIE note aussi que les deux pays les plus peuplés ont aussi des subventions importantes : Inde Modèle:Dollar et Chine Modèle:Dollar<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Fossil Fuel Subsidy Database, Modèle:Lang, AIE.</ref>.
Le président indonésien Joko Widodo, à peine intronisé en 2014, a d'emblée imposé une hausse de 30 % du prix de l'essence, afin de récupérer le coût des subventions à l'énergie, estimé à plus de Modèle:Nobr de dollars par an, pour dégager des marges suffisantes en vue de moderniser les infrastructures et investir dans l'éducation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
En 2022, le secteur des énergies fossiles a bénéficié d'un total de Modèle:Nombre de dollars d’argent public dans les pays du G20<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Impacts
Environnementaux
Les combustibles fossiles sont des énergies non renouvelables à l'échelle de l'humanité car leur reconstitution naturelle demanderait des millions d'années<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Outre leur épuisement inéluctable, l'exploitation de ces combustibles est à l'origine de dégâts écologiques liés à leur extraction (celle des sables bitumineux de l'Athabasca a été particulièrement médiatisée) et à leur utilisation : l'usage des énergies fossiles est le principal facteur du réchauffement climatique, par le biais des gaz à effet de serre tels que le dioxyde de carbone massivement émis par leur combustion et le méthane émis lors de l'extraction et du transport du gaz naturel.
Selon la revue Nature (janvier 2015), un tiers des réserves de pétrole, la moitié de celles de gaz, et 80 % de celles de charbon devraient rester sous terre de 2010 à 2050 pour que soit respecté l'objectif de seuil maximal de hausse des températures de Modèle:Tmp d'ici à 2100<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
De nombreuses conférences sur le climat ont eu lieu depuis des décennies pour essayer de contenir le réchauffement climatique. La plus médiatisée a été la Conférence de Paris de 2015 sur les changements climatiques (COP21). Malgré ces mises en garde répétées, le quasi-consensus scientifique sur l'impact de l'exploitation des combustibles fossiles sur le climat, et les risques d'accident sur les plateformes en mer, les grandes entreprises des secteurs pétrolier et gazier, profitant d'une certaine absence de réglementation internationale sur l'exploitation en mer des hydrocarbures, poursuivent cette exploitation. Depuis 2004, elles organisent chaque année une conférence sur l'exploitation des hydrocarbures en eaux profondes, appelée MCE Deepwater Development (MCEDD)<ref>Modèle:Lien web.</ref>. La conférence de 2016 s'est tenue à Pau du 5 au Modèle:Date-, et avait pour objectif de « réussir une baisse significative des coûts pour que l'industrie opérant en mer profonde puisse rester compétitive », France Nature Environnement s'est opposée à la tenue de ce sommet des énergies qui ne paient pas leur « vrai prix » et dénonce une provocation des industriels quelques mois après l'accord de Paris sur le climat<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Sanitaires
Source : Our World in Data à partir de données de The Lancet et de l'Agence internationale de l'énergie<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Le réchauffement climatique induit par l'utilisation des combustibles fossiles comme source d'énergie a des conséquences négatives sur la santé humaine<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
La combustion de certains combustibles fossiles est également une source de polluants majeurs comme le dioxyde de soufre Modèle:Fchim et les oxydes d'azote NOx. Par ailleurs, la combustion du charbon par les centrales électriques conduit à l'émission de mercure<ref>Modèle:Ouvrage, encadré 6.27.</ref>.
Notes et références
Voir aussi
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