Force de dissuasion nucléaire française

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Arsenal nucléaire

La force de dissuasion nucléaire française, aussi nommée force de frappe, désigne les systèmes d'armes nucléaires dont la France dispose dans le cadre de sa stratégie de dissuasion nucléaire. La France est l'un des neuf États qui possèdent l'arme nucléaire au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref group=alpha>Le monde compte en 2018 neuf États qui possèdent l'arme nucléaire. Les puissances nucléaires « historiques » sont les États-Unis, la Russie (ex-Union soviétique), le Royaume-Uni, la France et la Chine, toutes les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, qui en disposent durant la guerre froide et préalablement à la signature du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires signé en 1968. Depuis, quatre autres États l'ont acquise : l'Inde, le Pakistan, Israël et la Corée du Nord.</ref>. Elle est le quatrième pays à avoir développé des armes nucléaires après les États-Unis, l'Union soviétique et le Royaume-Uni.

Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, le général de Gaulle crée le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) pour effectuer des recherches sur l'énergie nucléaire. En pleine guerre froide, le lancement véritable du programme nucléaire français intervient en 1954 sous l'impulsion de Pierre Mendès France et Guy Mollet. De retour au pouvoir en 1958, de Gaulle confirme l'ordre d'expérimenter l'arme nucléaire et lance la fabrication en série du premier vecteur nucléaire, le bombardier Modèle:Lnobr.

La France réalise son premier essai d'une bombe atomique à fission (bombe A) sous le nom de code Gerboise bleue le Modèle:Date-, puis son premier essai d'une bombe à fusion thermonucléaire (bombe H) sous le nom de code Canopus le Modèle:Date-. La France mène Modèle:Nb entre 1960 et 1996, année de son dernier essai en Polynésie française.

Durant la guerre froide, où les stratégies de dissuasion nucléaire revêtent une importance considérable, la France adopte une posture de dissuasion nucléaire indépendante des États-Unis. Elle en appuie sa crédibilité sur le principe de suffisance, également dit de dissuasion du faible au fort, selon lequel il suffit que les capacités nucléaires permettent de faire subir à un agresseur des dégâts équivalents aux dommages qu'il aurait infligés pour annihiler les bénéfices de son attaque. Cette stratégie suppose toutefois que les forces nucléaires françaises ne soient pas vulnérables à une attaque surprise et conservent ainsi une capacité de riposte, dite de seconde frappe.

Pour donner corps à cette stratégie, la France se dote d'un arsenal nucléaire important qui atteint dans les années 1990 plus de Modèle:Nobr opérationnelles disponibles, nombre équivalent à celui du Royaume-Uni, mais qui ne représente qu'un ou deux pour cent des stocks accumulés par les États-Unis ou l'Union soviétique à la même époque. Depuis la fin de la guerre froide, ce stock est régulièrement réduit : fin 2017, la France dispose de Modèle:Nobr nucléaires déployées et de 10 à Modèle:Nobr en réserve, soit un total de Modèle:Nobr nucléaires<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Comme vecteurs de ses armes nucléaires, la force de dissuasion nucléaire française met en œuvre deux des trois composantes de la « triade nucléaire » : la force océanique stratégique (FOST), qui compte quatre sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) de la classe Le Triomphant armés des missiles mer-sol balistiques stratégiques de type M51, ainsi que les forces aériennes stratégiques (FAS), qui disposent de missiles air-sol moyenne portée améliorés (ASMP-A) emportés par les Dassault Rafale de l'Armée de l'air et de l'Aéronautique navale. Modèle:Sommaire

Doctrine française de dissuasion nucléaire

Modèle:Article général La base de la doctrine française est la volonté de conférer à l’arme nucléaire un rôle fondamentalement politique. Il s’agit « d’empêcher la guerre » : l’arme nucléaire ne saurait être un moyen de coercition ou une « arme d’emploi », c’est-à-dire une arme utilisable au même titre que les autres. Il s’agit également de pouvoir affirmer, sur la scène internationale, que la France ne dépend d’aucune autre puissance pour ce qui est de sa survie.

Une directive présidentielle du Modèle:Date- demandait que les forces nucléaires fussent capables « d’infliger à l’Union soviétique une réduction notable, c’est-à-dire environ 50 %, de sa fonction économique ». Dans cette directive, Charles de Gaulle explique cet objectif : Modèle:Citation

Dans ses mémoires, l'ancien président de la République Valéry Giscard d'Estaing mentionne un ordre de grandeur analogue, en précisant qu’il avait retenu « comme objectif pour notre frappe stratégique la destruction de 40 % des capacités économiques de l’Union soviétique situées en deçà de l’Oural et la désorganisation de l’appareil de direction du pays<ref>Forces aériennes stratégiques, Serge Gadal, Economica, 2009.</ref> ».

Au début des années 1980, la capacité effective de destruction minimale était de l’ordre de 35 % de la population et de 45 % de la capacité de production industrielle de l'URSS<ref>P. Boureille, « 1960 : le projet de constitution d’une force de frappe océanique stratégique comme réponse à la menace soviétique », Revue historique des armées, mars 2004, Modèle:P..</ref>.

Le Modèle:Date-, le président de la République Jacques Chirac, en déplacement sur la base de sous-marins nucléaires de l'Île-Longue, confirme (à la suite de son discours de juin 2001) que l'utilisation de l'arme nucléaire contre Modèle:Citation et également Modèle:Citation pourrait être envisagée. Cependant, il insiste sur le fait que l'arme nucléaire n'est pas une arme conventionnelle et que la France, dans l'optique de limiter le plus possible l'impact sur les civils, se dote de missiles ayant plus de souplesse, de flexibilité et de précision, comme le missile M51 (mer-sol) et l'ASMP (air-sol).

Dans ce discours, le président Chirac précise notamment que les intérêts vitaux de l'État, défendus par la force de frappe, comprennent notamment — les intérêts vitaux ne sont jamais définis ouvertement — les pays alliés de la France, ouvrant ainsi la voie à une défense européenne.

Le Modèle:Date-, le président Nicolas Sarkozy se fait le défenseur de la stabilité des conceptions françaises en matière de dissuasion nucléaire, qui demeure « objective » en ce sens qu'elle se positionne « tous azimuts », excluant les frappes préventives, puisqu'elle est Modèle:Citation, et annonce que l'arsenal français sera réduit à un peu moins de Modèle:Nobr<ref>Discours du président de la République française du 21 mars 2008 Modèle:Lire en ligne.</ref>.

En 2015, selon l'ancien chef d'État-Major des armées Henri Bentégeat, la France a la possibilité, outre des frappes anti-cités ou contre les centres névralgiques (politiques, militaires et économiques), d'effectuer des tirs dans des endroits pratiquement sans risque pour la population ou d'utiliser l'impulsion électromagnétique<ref>Modèle:Lien web.</ref>, qui est « le mode le moins dommageable pour l'adversaire »<ref name=":10">Modèle:Lien web.</ref>. Cette approche, qualifiée d'« ultime avertissement », permet à la fois au chef de l’État de disposer d'une option intermédiaire avant d'envisager le déclenchement du feu nucléaire sur de vrais objectifs, et de « restaurer la dissuasion » au cas où des puissances adverses auraient oublié ou n'auraient pas compris la détermination française. Modèle:Citation, explique Henri Bentégeat lors d'une audition au Sénat<ref name=":10" />.

État de la force nucléaire française dans les années 2010

Modèle:Article général La physionomie de la force de dissuasion française dans les années 2010 résulte des choix structurants effectués dans les lois de programmation militaire (LPM) 1997-2002 et 2003-2008 et des évolutions apportées par les lois de programmation 2009-2014 et 2014-2019. Les programmes d'équipement des forces nucléaires s'inscrivent dans le très long terme et bénéficient de la continuité et de la cohérence qui caractérisent dans ce domaine les quatre dernières lois de programmation militaire. La réduction progressive du format opérée depuis 1995 (passage de six à quatre SNLE, réduction de trois à deux escadrons) s'accompagne de la modernisation continue des systèmes d'armes de dissuasion nucléaire<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name=":0">Modèle:Harvsp.</ref>.

Les forces de dissuasion nucléaire comportent dans les années 2010 deux composantes, la force océanique stratégique (FOST) et les forces aériennes stratégiques (FAS)<ref>Modèle:Lien web.</ref>, et disposent d'un stock opérationnel de Modèle:Nobr nucléaires<ref name=":3" />. Leur fonctionnement s'appuie sur des systèmes de transmissions nucléaires dédiés hautement sécurisés<ref name=":7">Modèle:Lien web.</ref>.

Composante océanique

Modèle:Article connexe

SNLE classe Le Triomphant

La FOST dispose de quatre sous-marins nucléaires de la classe Le Triomphant, sous-marins lanceurs d’engins de nouvelle génération (SNLE-NG), caractérisés notamment par une invulnérabilité et une mobilité accrues du fait de leur discrétion acoustique. Ce format à quatre bâtiments est considéré comme le minimum indispensable pour assurer, compte tenu des cycles d’entretien, la permanence à la mer d'un voire de deux bâtiments si nécessaire :

  • Le Triomphant, en service depuis 1997 et emportant des missiles M45 dotés de tête TN 75, est modernisé à partir de 2013 pour accueillir les missiles M51<ref name=":5">Modèle:Lien web.</ref> ;
  • Le Téméraire, en service depuis 1999 et emportant des missiles M45 dotés de tête TN 75, est entré en refonte en 2016 pour accueillir les missiles M51 ;
  • Le Vigilant, en service depuis 2004, dont les missiles M45 dotés de tête TN 75 sont remplacés à la suite d'une refonte entre 2010 et 2012 par des M51 ;
  • Le Terrible, dernier de la série, commandé dans le cadre de la LPM 1997-2002, est entré en service opérationnel en 2010 et emporte des missiles M51 dotés de tête TN 75.

En 2018, la FOST célèbre la Modèle:500e opérationnelle effectuée depuis 1972<ref name=":12">Modèle:Article</ref>.

Les études de conception du sous-marin nucléaire lanceur d'engins de troisième génération (SNLE 3G) sont lancées en 2015<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Elles permettront le lancement de la phase de réalisation dans le cadre de la LPM 2019-2025<ref name=":4" /> en vue d'une première livraison en 2035<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Missile M51

L'évolution la plus importante des années 2010 est le déploiement à bord de ces bâtiments du nouveau missile Missile mer-sol balistique stratégique (MSBS) M51. Succédant au M45, le M51-1 a une portée accrue de l'ordre de Modèle:Unité contre seulement Modèle:Unité pour son prédécesseur. Chaque SNLE de la classe Le Triomphant peut emporter seize M51. Le Modèle:4e, Le Terrible, est directement équipé du M51. Les trois autres bâtiments sont adaptés au nouveau missile dans la décennie 2010, à l’occasion de leur période d’entretien majeur<ref name=":0" />. En 2015, dans son discours consacré à la dissuasion nucléaire, François Hollande indique que la France dispose de trois lots de seize missiles M51<ref name=":3" />.

Missiles des SNLE<ref>Modèle:Lien web.</ref>
SNLE M45

TN75

M51-1

TN75

M51-2
TNO
Le Triomphant 1997 2016
Le Téméraire 1999 2019
Le Vigilant 2004 2013
Le Terrible 2010

Le sixième tir d'essai d'un M51 effectué le Modèle:Date- depuis Le Vigilant, juste sorti de refonte<ref name=":5" />, est un échec<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>. Le septième tir d'essai du M51, effectué le Modèle:Date- depuis le centre de la DGA Essais de missiles à Biscarrosse, est un succès<ref>Modèle:Article.</ref>.

La version M51-2 emporte la nouvelle tête nucléaire océanique (TNO). Son premier tir d'essai, le huitième d'un M51, a lieu le Modèle:Date- depuis le sous-marin Le Triomphant, revenu en service opérationnel après sa refonte réalisée de 2014 à 2016<ref>Modèle:Article.</ref>. Ce tir réussi permet de qualifier opérationnellement le M51-2.

Le M51.3 est le troisième incrément de la famille du M51. Sa mise en service opérationnelle est prévue pour 2025 et il sera déployé, ensuite, sur tous les SNLE avec pour objectif d'adapter les performances du missile aux évolutions des besoins opérationnels de la prochaine décennie<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Tête nucléaire océanique

À partir de 2015, la nouvelle « Tête nucléaire océanique » (TNO), remplace progressivement la TN75 qui équipait déjà les M45. Sa puissance évaluée est de Modèle:Unité contre Modèle:Unité. Elle bénéficie aussi d'un nouveau système d'aide à la pénétration. Les missiles M45 et M51 peuvent emporter six têtes nucléaires selon la technique dite du « mirvage ». La France possède autour de 250 têtes TN75 et TNO<ref name=":6">Modèle:Harvsp.</ref>.

Environnement des SNLE

La crédibilité de la dissuasion nucléaire française repose pour une large part sur l'invulnérabilité des SNLE<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Grâce à sa portée augmentée, le M51 y contribue en permettant d'élargir les zones de patrouille. La sûreté de la composante océanique suppose aussi la meilleure connaissance possible de ces zones ainsi qu'une maîtrise permanente des approches de la base de l'Île Longue<ref>Modèle:Lien web.</ref> en rade de Brest. Une partie des moyens de la Marine nationale mène donc des opérations de sûreté, de soutien et d'accompagnement des SNLE<ref>Modèle:Article.</ref>. C'est le cas en particulier des sous-marins nucléaires d'attaque (SNA) dont le renouvellement commence à se concrétiser avec la mise en service opérationnelle en 2019 du Suffren, tête de série des SNA de nouvelle génération qui remplaceront durant la décennie suivante nombre pour nombre les six SNA de la classe Rubis<ref>Modèle:Harvsp.</ref>Modèle:Refinc.

Composante aéroportée

La composante aéroportée comprend les Forces aériennes stratégiques (FAS) opérées par l'Armée de l'air et la Force aéronavale nucléaire (FANu) opérée par la Marine nationale. À la différence des FAS et de la FOST, mises en place respectivement en 1964 et 1971, qui assurent la posture permanente de dissuasion, la mobilisation de la FANu, créée en 1978, se fait sur décision du président de la République<ref name=":1">Modèle:Lien web.</ref>.

La composante aéroportée de la force de dissuasion française est ainsi caractérisée par F. Hollande en 2015 : Modèle:Citation<ref name=":3">Modèle:Harvsp.</ref>.

Les FAS tiennent en permanence depuis le Modèle:Date- la posture de dissuasion, afin d'être en mesure de répondre 24 heures sur 24 aux ordres présidentiels selon les délais, les moyens et les plans préétablis. Les FAS sont duales : par la polyvalence d'emploi des Rafale, les FAS participent aussi aux missions assurées par l'Armée de l'air, de protection du ciel français et d'intervention extérieure comme Barkhane ou Chammal<ref name=":11">Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Dans les années 2000, la composante aéroportée reposait sur trois escadrons de Mirage 2000N de l’Armée de l’air et sur les flottilles de Super-Etendard modernisés de l’aéronavale, le missile air sol moyenne portée (ASMP) et la tête nucléaire Modèle:Lnobr. La composante aéroportée est entièrement renouvelée à partir de 2007 par l’entrée en service des Rafale Marine et Air, le remplacement de l’ASMP par l’ASMP amélioré (ASMP-A) et le remplacement de la Modèle:Nobr par la nouvelle tête nucléaire aéroportée (TNA). Cette transformation s'achève en 2018 avec le remplacement des derniers Modèle:Nobr par des Modèle:Nobr. Sur la cinquantaine de Modèle:Nobr dont disposent les FAS, la moitié des appareils disponibles est affectée à la tenue de posture nucléaire et aux opérations conventionnelles, tandis que l'autre moitié sert à l’entraînement des équipages, à la formation et au maintien des compétences<ref name=":11" />.

Tous les dix-huit mois, les FAS réalisent un exercice de grande ampleur avec tir réel d'un missile ASMP-A, non-équipé de sa tête nucléaire, après un très long parcours nécessitant plusieurs ravitaillements en vol afin de démontrer dans des conditions réalistes la crédibilité opérationnelle de la composante aéroportée. Ainsi, en janvier 2019, la FAS réalise un raid nucléaire depuis la Réunion vers la France : deux Rafale et leurs ravitailleurs volent d'abord à haute altitude avant de réaliser une percée à très basse altitude pour simuler un tir nucléaire, après Modèle:Unité, sous la protection de Modèle:Nobr et en affrontant d’autres avions<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref name=":12" />.

Rééquipement en Modèle:Nobr et M achevé en 2018

Les FAS connaissent à la fois une réduction de leur format et une importante modernisation à la fin des années 2000 et au début des années 2010. Faisant suite à la décision prise par Nicolas Sarkozy en 2008 de réduire d'un tiers le nombre d'armes nucléaires, de missiles et d'avions de la composante aéroportée<ref name=":2">Modèle:Lien web.</ref>, la dissolution de l'Escadron d'instruction en vol 3/4 « Limousin » (Base aérienne 125 Istres-Le Tubé) a lieu en septembre 2011. Depuis, les FAS ne comprennent plus que deux escadrons, l'Escadron de chasse 1/4 « Gascogne » (BA 113 Saint-Dizier) rééquipé en 2009 avec les nouveaux appareils Modèle:Nobr biplaces<ref>Modèle:Lien web.</ref> et l'EC 2/4 « La Fayette » (BA 125 Istres) sur Mirage 2000N.

En août 2015, l'EC 2/4 « La Fayette » reçoit à son tour un premier Modèle:Nobr sur la base aérienne 113 de Saint-Dizier-Robinson. En 2018, les FAS se séparent des derniers Modèle:Nobr, en service au sein de l’Modèle:Nobr « La Fayette » depuis près de trente ans et sont donc entièrement équipés de Rafale. Cet escadron quitte Istres pour Saint-Dizier, où sont regroupés tous les Modèle:Nobr au sein de la [[4e escadre de chasse|Modèle:4e de chasse]]<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Dans le cadre du plan de recréation des escadres de l'Armée de l'air, la Modèle:4e de chasse a été reformée sur la BA 113 de Saint-Dizier le Modèle:Date-. Elle comprend en 2018 l'ensemble des escadrons des FAS, soit les deux escadrons de chasse 1/4 « Gascogne » et 2/4 « La Fayette », l'escadron de transformation 3/4 « Aquitaine » et l'escadron de soutien technique<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Elle regroupe la cinquantaine de Modèle:Nobr en dotation dans l'Armée de l'air à cette date.

La Force aéronavale nucléaire (FANu) est constituée du porte-avions Charles de Gaulle et des 28 Modèle:Nobr des deux flottilles embarquées, dès lors qu’un ou plusieurs missiles ASMP-A sont dans la soute à munition. Les trois flottilles de l’aéronautique navale, la 11F, la 12F et la 17F, sont implantées sur la Base d'aéronautique navale de Landivisiau et qualifiées ASMP-A<ref>Modèle:Lien web.</ref>Modèle:Refins.

Missile ASMP-A

Modèle:Article détaillé Le missile « Air-Sol Moyenne Portée Amélioré » (ASMP-A) est le vecteur qui emporte l'arme nucléaire de la composante aéroportée. La mise en service opérationnelle du missile ASMP-A est prononcée en 2009 sur Modèle:Nobr et en 2010 sur Rafale au standard F3<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Ses caractéristiques exactes n'ont pas été rendues publiques. Sa portée est estimée être de l'ordre de Modèle:Unité.

En 2015, dans son discours consacré à la dissuasion nucléaire, François Hollande indique que la France dispose de Modèle:Nb ASMP-A<ref name=":3" />. La France considère que Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Le programme de rénovation à mi-vie de l’ASMPA est en cours de réalisation depuis 2016 pour traiter les obsolescences et maintenir le niveau de performance opérationnelle du missile, notamment en matière de pénétration et de précision au moins jusqu’à l’horizon 2035. La mise en service de cette version améliorée, dénommée ASMPA-R, est prévue en 2022<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Tête nucléaire TNA

La tête nucléaire TN 81 a commencé à être retirée du service en 2007 pour être remplacée par la tête nucléaire aéroportée (TNA). Elle équipe les missiles ASMP-A. La puissance maximale de cette arme thermonucléaire est de Modèle:Unité<ref name=":6" />.

Ravitaillement en vol

Le rayon d'action des Rafale, de l'ordre de Modèle:Unité, nécessite de recourir au ravitaillement en vol pour les missions stratégiques types qu'ils auraient à mener. Pour ce faire, la France dispose d'une flotte de 14 avions ravitailleurs C-135FR et KC-135R, dont le renouvellement par des modèles plus récents commence en 2017 par la livraison du premier des 12 A330-MRTT, les autres exemplaires devant être livrés avant 2025<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name=":4">Modèle:Harvsp.</ref>.

Systèmes de transmissions nucléaires

Pour que le chef de l’État ait la garantie qu’il puisse mettre en œuvre à tout moment les forces nucléaires, les transmissions nucléaires sont conçues pour transmettre en permanence aux forces océaniques et aéroportées les éléments nécessaires à l’élaboration des missions, ainsi que les ordres exceptionnels<ref name=":7" />.

Le programme d’ensemble HERMES coordonne la modernisation des différentes composantes des transmissions nucléaires :

  • les « réseaux d’infrastructures de transport des services » déployés à partir de 2014 dans leur version Modèle:Nobr ;
  • le système de transmission de la composante océanique, TRANSOUM, modernisé de façon échelonnée, entre 2016 et 2020<ref>Modèle:Lien web.</ref> ;
  • le système de transmission de la composante aéroportée, TRANSAERO ;
  • le système de transmission de dernier recours SYDEREC, constitué de ballons captifs emportant des antennes à grande altitude, qui serait utilisé en cas d'indisponibilité des autres systèmes.

Historique

Modèle:Article détaillé C'est avec l'ordonnance 45-2563, du Modèle:Date- (presque trois mois après les bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki), signée par le général de Gaulle, qu'est créé le commissariat à l'Énergie atomique (CEA). Cet établissement a pour mission d'effectuer des Modèle:Citation, mais pendant presque dix ans, faute de moyens et de volonté politique, la décision de faire la bombe est repoussée.

Après la défaite de Diên Biên Phu (début mai 1954) puis l'échec de la Communauté européenne de défense (refusé par l'Assemblée nationale le Modèle:Date-), dont le traité interdisait à la France d'entreprendre un programme nucléaire militaire indépendant<ref name="Clapie">Michel Clapié, Manuel d'institutions européennes, Modèle:3e, Champs Université Flammarion, Paris, 2010, Modèle:P.121-128.</ref>, le président du Conseil, Pierre Mendès France, signa le Modèle:Date- le décret instituant une Commission supérieure des applications militaires de l'énergie atomique. Le Modèle:Date-, un second arrêté créait au sein de celui-ci un Comité des explosifs nucléaires présidé par le général Jean Crépin avec comme secrétaire et rapporteur le professeur Yves Rocard, démarrant officiellement le programme nucléaire militaire français<ref>Pierre Mendès France et la recherche scientifique et technique - Jean-Louis Rizzo, La Revue pour l’histoire du CNRS, no 6 - mai 2002.</ref>.

Le Modèle:Date-, Felix Gaillard annonce la décision de préparation des premières explosions atomiques françaises pour le premier trimestre de 1960. En 1959 est créée la Société d'étude et de réalisation d'engins balistiques (SEREB), le mandataire de l'État et maître d'œuvre des futurs systèmes d'armes de la Force nucléaire stratégique (FNS). La présidence en est confiée à Charles Cristofini<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Un an plus tard, la SEREB collabore avec les sociétés Nord-Aviation et Sud-Aviation et établit les programmes des « Études balistiques de base » (EBB), dits des « Pierres Précieuses ». Ils sont destinés à acquérir les technologies nécessaires à la réalisation de la FNS. C'est aussi en 1959 que le premier bombardier Mirage IV, construit par Dassault, est présenté en vol au général de Gaulle lors du salon du Bourget, à peine trois années après la signature du projet.

Le Modèle:Date- a lieu le premier essai français d'une bombe A à Reggane, dans le Sahara algérien. Il est suivi en 1961 par l'essai en vol de la fusée AGATE au Centre interarmées d'essais d'engins spéciaux à Colomb-Béchar en Algérie française, première de la série des « Pierres Précieuses » qui mèneront aux missiles balistiques stratégiques.

Les bombardiers stratégiques (1964)

Fichier:An11 nuclear bomb.jpg
Représentation de l'AN-11, la première bombe A opérationnelle française, emportée par les Mirage IV de 1964 à 1967.

Modèle:Article détaillé L'année 1964 marque le début de la permanence de la dissuasion nucléaire française. En effet, le 14 janvier, les Forces aériennes stratégiques sont créées<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En février, le premier Mirage IV et le premier avion ravitailleur Boeing C-135F arrivent dans les forces. En octobre, la première prise d'alerte par un Mirage IV, armé de la bombe AN-11, et un avion ravitailleur C-135F a lieu sur base aérienne 118 de Mont-de-Marsan. Le trio arme nucléaire, avion vecteur (Mirage IV) et avion de projection (ravitailleur) est alors opérationnel.

Au printemps 1966, avec neuf escadrons de quatre Mirage IV chacun, dont 12 avions en permanence en vol, l'ensemble de la Modèle:1re de la force de dissuasion est réalisée<ref>Henri de Wailly, Cette France qu'ils aiment haïr, L'Harmattan, 2004. Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>. La France, selon la volonté du président de Gaulle, se retire alors du Commandement intégré de l'OTAN. Ce faisant elle affirme son autonomie stratégique.

Le Modèle:Date- a lieu le premier essai d'une bombe H, sur l'atoll de Mururoa dans l'océan Pacifique. L’année suivante, le poste de commandement Jupiter, sous le palais de l'Élysée rénové, devient le centre névralgique de la force de frappe.

La triade nucléaire (1971)

Fichier:FS Redoutable.jpg
Le Redoutable, le Modèle:1er nucléaire français. En service dans la Force océanique stratégique de 1971 à 1991.

Modèle:Article détaillé Dès 1963, le gouvernement français décida la diversification des vecteurs de ses armes nucléaires pour réduire la vulnérabilité de la Force de frappe face à une attaque surprise et compenser les limites offensives des Mirages IV face à une défense aérienne toujours plus performante. Cette politique passait par la réalisation de deux nouveaux systèmes d'armes stratégiques, terrestre et naval, en complément des bombardiers :

La première unité opérationnelle de 9 missiles S2, sur la base aérienne 200 Apt-Saint-Christol du plateau d'Albion, est mise en service le Modèle:Date-; la seconde le Modèle:Date-<ref>SSBS et MSBS, Les Fusées en Europe, université de Perpignan.</ref>.

Le Modèle:Date- est armé le premier sous-marin nucléaire lanceur d'engins (SNLE): Le Redoutable. Il est rejoint par trois autres bâtiments (Le Terrible, Le Foudroyant et L'Indomptable) dans les cinq années qui suivent. Dans la foulée la flotte de Mirage IV est réduite à 40 appareils.

Les armes tactiques et préstratégiques (1972)

Fichier:Mirage 3E (19203095720).jpg
Mirage IIIE de l'escadron de chasse 1/4 Dauphiné, en service au sein des Forces aériennes tactiques de 1972 à 1988.

Modèle:Article détaillé Les forces françaises avaient eu l'occasion de s'exercer au maniement d'armes nucléaires tactiques au début des années 1960 avec des armes américaines sous double clefs (missiles Honest John<ref>Modèle:Lien web.</ref> et Nike-Hercules<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} French Army Air Defense Missiles Nike & Hawk - G. Dessornes, 2007Modèle:Pdf.</ref>, une trentaine de bombes nucléaire tactiques MK28 et MK43 livrés en avril 1963 en Allemagne de l'Ouest principalement)<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Mais le retrait du Commandement intégré de l'OTAN en avait privé les militaires français. Aussi la diversification de l'arsenal nucléaire passait il aussi par l’acquisition de ces armes, dont le rôle dans la stratégie nationale, d'abord floue, ne sera défini que sous la présidence de François Mitterrand. Plutôt que tactiques elles seront alors nommées "pré-stratégiques" car elles auraient été utilisées comme ultime avertissement à l'ennemi, en cas d'invasion inarrêtable par des moyens conventionnels, avant les frappes stratégiques<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

En octobre 1972, deux escadrons de Mirage IIIE de la 4e escadre de chasse de la Force aérienne tactique (FATac) se voient confier la mission nucléaire tactique avec l’arrivée de la bombe AN-52 sur la BA 116 de Luxeuil<ref>La Modèle:4e de chasse, Site de la base aérienne116.</ref>. Le Modèle:Date-, deux escadrons de SEPECAT Jaguar de la 7e escadre de chasse sont déclarés officiellement nucléaires tactiques sur la BA 113 de Saint-Dizier, l'une de ses missions étaient d'ouvrir la route aux Mirage IV de la FAS en détruisant les stations radars et les sites de défense antiaérienne le long du rideau de fer. Le Modèle:Date- un cinquième escadron de quinze Jaguars rejoint la FATac sur la BA 125 d'Istres pour contrer les bases navales soviétiques établies en Afrique du Nord<ref>La Modèle:7e Escadre et ses Escadrons, Association des Personnels et Amis de la Modèle:7e Escadre de Chasse.</ref>.

Fichier:Pluton 034.jpg
Le Pluton, missile préstratégique de l'Armée de terre, opérationnel de 1974 à 1993.

Le Modèle:Date-, l’Armée de terre, sans vecteurs nucléaires depuis le retrait des missiles américains Honest John en 1966, retrouve sa place dans l’édifice stratégique national lorsque son [[3e régiment d'artillerie|Modèle:3e d'artillerie]] est équipé du missile Pluton. Le Pluton équipera par la suite quatre régiments d'artillerie nucléaire supplémentaires (les [[4e régiment d'artillerie (France)|Modèle:4e]], [[15e régiment d'artillerie|Modèle:15e]], [[32e régiment d'artillerie|Modèle:32e]] et [[74e régiment d'artillerie|Modèle:74e]]).

Le Modèle:Date-, le porte-avions Clemenceau reçoit, à la suite d'une IPER, la qualification nucléaire. Un local spécial pour l'embarquement de quatre ou cinq armes nucléaires AN-52 pouvant être utilisé par les Super-Étendard de la Marine nationale y fut aménagé<ref>Guide d'accueil du porte-avions Clemenceau R98.</ref>; entre 1980 et 1981, c'est le Foch qui est à son tour aménagé dans cette fonction pour une prise opérationnelle de service le Modèle:Date-<ref>Georges Croulebois, Pont libre, Éditions des 7 vents, 1993, Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>,<ref>Marc Théléri, Initiation à la force de frappe française (1945-2010), Stock, 1997, Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>.

Bien que la France ne fasse plus partie du Commandement intégré de l'OTAN, elle passe une série d'accords secrets avec l’organisation militaire à la fin des années 1970 pour coordonner avec ses membres d’éventuelles frappes nucléaires tactiques. De même, à partir de cette époque, les États-Unis partagent des secrets nucléaires avec la France, tel le dispositif de sécurité et d'armement<ref>Les États-Unis ont un programme secret de sécurisation de l'arsenal nucléaire pakistanais - Sylvain Cypel, Le Monde, 20 novembre 2007 (site d'Europe Solidaire Sans Frontières).</ref>.

La troisième force nucléaire mondiale (années 1980)

Fichier:Missile S3 monté en position verticale Musee du Bourget P1010455.JPG
Un missile S3, en service de 1980 à 1996. Ici au musée du Bourget.

Durant les années 1980, les SNLE deviennent la pièce maîtresse de la dissuasion française. À partir de 1983, trois d'entre eux sont constamment déployés en mer prêt à faire feu. Des programmes de modernisation des vecteurs, aériens, navals et terrestre sont lancés. À la fin de cette décennie la Force de frappe atteint son maximum avec plus de 500 ogives nucléaires réparties sur :

Le Bulletin of the Atomic Scientists estime un pic de 540 ogives en 1992 et un total de 1 260 armes construites depuis 1964<ref name="sagepub" />.

Les effectifs impliqués au Modèle:Date- sont alors de Modèle:Unité, réparties ainsi<ref>Modèle:Lien web.</ref> :

Forces nucléaires stratégiques : Modèle:Unité

Armement nucléaires pré-stratégiques : Modèle:Nombre

Réduction et modernisation de l'arsenal (depuis 1991)

Modèle:Article détailléUn premier escadron d'avions Jaguar abandonne le rôle nucléaire tactique à partir du Modèle:Date-, les 2 derniers le Modèle:Date-.

Le Modèle:Date-, le Président de la République annonce le retrait anticipé des missiles Pluton dont les derniers seront retirés le Modèle:Date-. Son successeur, le missile Hadès, est déployé à partir de 1992 au sein du [[15e régiment d'artillerie|Modèle:15e régiment d'artillerie]].

Des essais à la simulation

Le Modèle:Date-, le président Mitterrand annonce la mise en place d'un moratoire sur les essais nucléaires. Le Modèle:Date-, nouvellement élu, le président Jacques Chirac déclare que huit essais nucléaires auront lieu de septembre 1995 à janvier 1996. Ces essais ont pour but de récolter assez de données scientifiques pour simuler les futurs essais. Une vague de contestation internationale a lieu. Le Modèle:Date-, dans un communiqué, la présidence annonce, après le sixième essai (qui a eu lieu le Modèle:Date- sur l'atoll de Fangataufa en Polynésie) sur les huit prévus à l'origine, que la France met fin aux essais nucléaires. Avec ce dernier tir, c'est 210 explosions qui ont été réalisées par la France depuis l'acquisition de l'arme atomique en 1960 d'une puissance cumulée d'environ Modèle:Unité<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Après cette dernière campagne de tests, la France signe le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICE) le Modèle:Date- et démantèle ses installations de tests dans le Pacifique. Le Parlement ratifie le TICE le Modèle:Date-, engageant ainsi la France à ne plus jamais réaliser d'essais nucléaires. Les essais sont désormais réalisés par le programme « Simulation ».

Retrait de la composante terrestre

Le Modèle:Date-, le président Chirac annonce la fermeture et le démantèlement des silos du plateau d'Albion.

Le dernier missile Hadès est démantelé le Modèle:Date- après seulement cinq années de service. Depuis cette date, la force de frappe ne dispose plus de composante terrestre.

Depuis fin 1997, les deux sites de production de matières fissiles de qualité militaire sont en cours de démantèlement (Marcoule pour le plutonium militaire, devra être achevé en 2050 et de l'usine militaire de Pierrelatte pour l'uranium hautement enrichi, fin du démantèlement en 2008).

Développements récents

Entre 1997 et 2010, quatre SNLE de classe Le Triomphant remplacent les six de classe Le Redoutable ; le dernier sous-marin, Le Terrible, livré en 2010, est équipé du nouveau missile M51 qui remplace les M45.

Entre 2008 et 2011 le nouveau missile ASMPA, remplaçant de l’ASMP, à Tête nucléaire aéroportée (TNA), est livré<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Budget

Depuis la chute de l'Union soviétique et le changement dans la doctrine de la dissuasion nucléaire qui en a découlé, le budget du maintien de la Force de frappe a été réduit et ne représente que 21,9 % du budget de la Défense en 1995, contre 31,4 % en 1990.

Évolution des crédits de la dissuasion nucléaire de 1990 à 2018<ref>Rapport du Sénat sur le Projet de loi de finances pour 2005 : Défense - Nucléaire, espace et services communs.</ref>,<ref>Projet de loi de finances 2010 : Budget de la défense Modèle:Pdf, 30 septembre 2009 (voir archive).</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>
Année Crédits de paiement
(en milliards d'euros constants de 2015)
Part dans le budget d'équipement de la Défense
(Chapitre 5<ref>Chapitre 5 : Les équipements.</ref>)
1990 7,25 31,4 %
1995 4,2 21,9 %
2000 3,03 19,1 %
2005 3,58 20,7 %
2010 3,75 21 %
2014 3,50 21 %
2015 3,55 21,0 %
2016 3,65 21,5 %
2017 3,87 22,3 %<ref>Modèle:Lien web.</ref>
2018 4,04 22,1 %<ref>Modèle:Lien web</ref>
2019 4,45 22,8 %<ref>Modèle:Lien web.</ref>

Programme de simulation des armes nucléaires

Modèle:Article détaillé En contrepartie de l'arrêt des essais nucléaires, la France lance en 1996 un programme de simulation Modèle:Citation<ref name=":8">Modèle:Harvsp.</ref>. Depuis 2010, ce programme est mené pour une part en collaboration avec le Royaume-Uni<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Le programme comporte trois volets, placés sous la responsabilité de la Direction des applications militaires (DAM) du CEA<ref>Modèle:Lien web.</ref> :

  • l'utilisation de calculateurs très puissants, dits massivement parallèles, fournis par Bull, pour modéliser le fonctionnement des armes nucléaires<ref>Modèle:Lien web.</ref> ;
  • la réalisation d'expériences sous-critiques, c'est-à-dire sans dégagement d'énergie nucléaire, au moyen du Laser Mégajoule ;
  • des expérimentations d'architectures des armes conduites avec des outils de radiographie avec la machine Airix, considérablement améliorée avec l'installation Épure franco-britannique depuis 2014.

Les têtes TNA et TNO en service dans les années 2010 sont le produit de ce vaste programme de simulation, qui s'appuie toujours sur les résultats de la dernière campagne d'essais nucléaires de 1995-1996. En l'absence d'essais, il serait impossible de développer des armes sûres et fiables de conception entièrement nouvelle<ref name=":8" />.

Systèmes d'armes

Tableau des systèmes d'armes nucléaires français historiques et en service<ref>Modèle:Lien web.</ref>
Dates Vecteurs Effecteur Type Nombre Puissance Commentaires
Forces nucléaires stratégiques
Forces aériennes stratégiques (FAS)
1964-1967 Dassault Mirage IVA AN-11 Bombe 36 70 kt 40 produites. Déployés sur 9 escadrons en 1966.
1967-1988 AN-22 36 Modèle:Unité AN-11 allégée et avec un parachute retardateur.
1971-1983 S2 MR 31 SSBS 18 Modèle:Unité Déployés en silos sur le Plateau d'Albion.
1980-1996 S3 TN 61 18 Modèle:Unité
1986-1996 Dassault Mirage IVP ASMPb TN 80 Missile air-sol 18 Modèle:Unité Déployés sur deux escadrons (EB 1/91 et 2/91).
1988-2012 Dassault Mirage 2000Na TN 81 50 Modèle:Unité 80 ogives fabriquées<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Déployés sur trois escadrons (EC 1/4, 2/4 et 3/4).

2009<ref>Modèle:Lien web.</ref>-2018 Dassault Mirage 2000N K3 ASMPAb TNA Missile air-sol 50<ref name=":9">Modèle:Lien web.</ref> Modèle:Unité Déployés sur un escadron (EC 2/4)<ref>Modèle:Lien web</ref>
2009- Dassault Rafale B F3 54 missiles ASMP-A partagés avec la FANu<ref>Modèle:Lien web</ref>

47 ogives TNA

50 Rafale B des FAS

Déployés sur deux escadrons (EC 1/4 et EC 2/4).

Force océanique stratégique (FOST)
1971-1979 Classe Le Redoutable M1 MR 41 MSBS 32 Modèle:Unité Déployés uniquement sur le Redoutable et le Terrible.
1974-1979 M2 16 Déployés uniquement sur le Foudroyant<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
1976-1978 M20 TN 60 16 Modèle:Unité Aides à la pénétration ajoutées au missile M2.
1978-1993 TN 61 64 Version allégée de la TN 60.
1985-1997 M4A TN 70 96 Modèle:Unité x 6 Modèle:1er missile mirvé. Déployés sur l'Inflexible.
1988-2005 M4B TN 71 288 Modèle:Unité x 6
1997-2017 Classe Le Triomphant M45<ref>Modèle:Lien web.</ref> TN 75 288 Modèle:Unité x 6
2010- M51.1 MSBS 288 Déployés sur le Terrible puis le Vigilant et le Triomphant.
2017- M51.2 TNO Modèle:Unité x 6 Déployés sur le Téméraire.
Force aéronavale nucléaire (FANu)
1978-1991 Dassault Super-Étendard AN-52 Bombe 10 6-Modèle:Unité Bombe dérivée de l'AN-51. 80 à 100 fabriquées.
1989-2012 Dassault Super-Étendard ASMP TN 81 Missile air-sol 10 Modèle:Unité 80 ogives fabriquées.
2010- Dassault Rafale M F3 ASMPA TNA Missile air-sol 42 Modèle:Unité 54 missiles ASMP-A partagés avec les FAS<ref>Modèle:Lien web</ref>

47 ogives TNA

42 Rafale M F3 de la FANu

Déployés sur trois flottilles (11F, 12F et 17F).

Forces nucléaires tactiques
Forces Aériennes Tactiques (FATac)
1972-1988 Dassault Mirage IIIE AN-52 Bombe 6-Modèle:Unité Déployés sur deux escadrons (EC 1/4 et 2/4).
1973-1991 SEPECAT Jaguar A Déployés sur trois escadrons (EC 1/7, 3/7 et 4/7).
Artillerie Nucléaire Tactique (ANT)
1974-1993 AMX-30 Pluton Pluton AN-51 SRBM 30 10-Modèle:Unité Puissance sélectionnable. 70 ogives fabriquées.

Équipe 5 régiments d'artillerie (3e, 4e,15e, 32e, 74e).

1991-1996 Camion semi-remorque Hadès TN 90 30 Modèle:Unité Déployés sur 15 camions banalisés en stockage.

a : Les Mirage 2000N, introduits en 1988, ne furent intégrés aux Forces aériennes stratégiques (FAS) qu'à partir du Modèle:Date-, auparavant ils dépendaient des Forces Aériennes Tactiques (FATac).

b : Les missiles Air Sol Moyenne Portée (ASMP) et Air Sol Moyenne Portée Amélioré (ASMPA), bien que désignés « préstratégique », sont intégrés aux FAS depuis la dissolution des FATac.

Sites nucléaires militaires

France métropolitaine
Modèle:Début de carte[[Fichier:Modèle:Géolocalisation/France|500px|Carte de France]]

Modèle:G Modèle:G Modèle:G Modèle:G Modèle:G Modèle:G Modèle:G Modèle:G Modèle:G Modèle:G Modèle:G Modèle:G Modèle:G Modèle:G Modèle:G Modèle:G Modèle:G Modèle:G Modèle:G Modèle:G Modèle:G Modèle:Fin de carte

Algérie française
Modèle:Début de carte[[Fichier:Modèle:Géolocalisation/Algérie française|300px]]

Modèle:G Modèle:G Modèle:G Modèle:G Modèle:G Modèle:Fin de carte

Polynésie française (CEP)
Modèle:Début de carte[[Fichier:Modèle:Géolocalisation/Polynésie française|290px]]

Modèle:G Modèle:G Modèle:G Modèle:Fin de carte

Sites de fabrication et de test d'armes et de vecteurs nucléaires.
Dates Site Fonctions Commentaires
Recherche, conception, fabrication
1955-1997 Fort de Vaujours Recherche et conception spécialisé en détonique et engins.
1955-1999 Fort de Limeil Recherche spécialisée sur les bombes H.
Depuis 1955 DAM Île-de-France
(CEA de Bruyères-le-Châtel)<ref>Modèle:Lien web.</ref>
Recherche, conception et simulation d'essais. Abrite le Très Grand Centre de calcul (TGCC).
Depuis 1957 CEA Valduc<ref>Modèle:Lien web.</ref> Recherche, conception, fabrication des composants nucléaires des armes et expériences de criticité. Accueille une installation franco-britannique.
Depuis 1959 CEA Gramat<ref>Modèle:Lien web.</ref>
(Centre d’étude de Gramat)
Recherche et évaluation de la résistance des armes. Spécialisé en détonique et électromagnétisme<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Depuis 1962<ref>Modèle:Article.</ref> CEA Le Ripault<ref>Modèle:Lien web.</ref> Recherche, conception et fabrication des composants non nucléaires des armes.
Depuis 1963 Centre de Cadarache Recherche et conception. Conception des réacteurs navals.
Fabrication de matière fissile
1946-1971 Usine du Bouchet Conversion de l'uranium. Démantelé depuis 1979.
1955-2009 Site nucléaire de Marcoule Fabrication de plutonium et tritium. Réacteurs en démantèlement.
1960-1996 Usine militaire de Pierrelatte Enrichissement de l'uranium. Démantelé depuis 2008.
Essais
1957-2014 Polygone d'expérimentation de Moronvilliers Essais sous-critiques. Accueillait la machine de radiographie flash Airix.
1957-1961 Centre d'expérimentation saharien militaire (CESM) Essais nucléaires aériens. 4 essais réalisés.
1961-1966 Centre d'expérimentations militaires des oasis (CEMO) Essais nucléaires souterrains. 13 essais réalisés.
1964-1996 Centre d’expérimentation du pacifique (CEP) Essais nucléaires aériens et souterrains. 193 essais réalisés, dont 46 aériens.
Depuis 1965 Centre d’études scientifiques et techniques d'Aquitaine (CESTA)<ref>Modèle:Lien web.</ref> Essais sous-critiques et simulés. Accueille le laser Mégajoule depuis 2014.
Vecteurs nucléaires
1947-1967 Centre interarmées d'essais d'engins spéciaux (CEES) Développement des missiles balistiques. Évacué cinq ans après les accords d'Évian.
Depuis 1962 Centre d'essais des Landes (CEL)
DGA Essais de missiles
Développement des missiles balistiques.
Depuis 1967 Centre d’achèvement et d’essais des propulseurs et engins (CAEPE)
DGA Essais de missiles
Essais au sol des propulseurs à propergol solide.

Débat public et opposition

Utilité militaire et politique

Depuis la fin de la guerre froide, la question de l’utilité de l’arme nucléaire est posée. Le Modèle:Date-, Alain Juppé, Bernard Norlain, Alain Richard et Michel Rocard écrivent dans Le Monde que la dissuasion a permis de limiter les conflits pendant la guerre froide, mais les conflits actuels offrent beaucoup moins de prise aux mécanismes de la dissuasion<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

En mai 2010, Alain Juppé réaffirme sa position en faveur de la dissuasion : Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Lors de la campagne électorale des élections présidentielles de 2012, à l'exception des candidats d'extrême-gauche et d'Eva Joly, tous les candidats de gauche, du centre, et de droite se déclareront favorables à la dissuasion nucléaire, et ce après la visite à bord du Modèle:Navire du futur président de la république François Hollande et son discours d'engagement en faveur de la dissuasion reprenant sa tribune du Modèle:Date- : "D'ores et déjà je veux réaffirmer [...] la consolidation de notre dissuasion nucléaire [...] le contexte international n'autorise aucune faiblesse [...] Nous conserverons donc les deux composantes, aérienne et sous-marine, de notre dissuasion. L'engagement est repris à l'encre rouge sous le Modèle:N° du programme de François Hollande.

Un sondage réalisé en 2013 lors de début du mandat du président Hollande, par l'institut LH2 indiquera que pour 68 % des Français, soit un bond de 14 % en un an, la possession de l'arme nucléaire est un point fort de la défense<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Selon un rapport du Sénat il y a un consensus bien établi chez les dirigeants politiques français qui a pour objet le fait que la force nucléaire donne à la France un poids diplomatique à l’échelle mondiale<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Critique des essais nucléaires

Modèle:Article détaillé Le Traité de Non-Prolifération nucléaire (TNP) ne contient aucune disposition visant à limiter les droits d'un État doté de l'arme nucléaire (cinq États, dont la France, sont « dotés » au sens du traité) à procéder à un essai nucléaire. Cela dit, le préambule du TNP se réfère à l'interdiction totale des essais nucléaires, ce qui explique que la France n'a adhéré au TNP qu'en 1992.

Les organisations antinucléaires françaises et internationales ont toujours critiqué les essais nucléaires. Au premier rang figure Greenpeace qui, à partir de 1972, envoya des navires perturber les tirs d'essais à Moruroa. S'ensuivirent des tentatives identiques continues, systématiquement repoussées par la Marine nationale. Cette lutte conduisit à la tragique affaire du Rainbow Warrior en juillet 1985.

La reprise d'une série de six essais nucléaires souterrains en Polynésie française, décidée le Modèle:Date- par le président Jacques Chirac, afin de valider les modèles de simulation numérique des essais, a provoqué une vague de contestation au niveau national et international. À l'issue de ces essais, achevés le Modèle:Date-, la France a signé, en mars 1996, le traité de Rarotonga qui a créé une zone dénucléarisée dans le Pacifique Sud et a signé le Modèle:Date- le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, mettant ainsi un point final à la polémique. Le traité a été ratifié le Modèle:Date-.

En avril 2012, à l'inverse de la France, la plupart des États détenteurs (ou potentiellement détenteurs) de l'arme atomique n'ont pas signé ce traité (Corée du Nord, Inde, Pakistan, Israël<ref>Modèle:Lien web.</ref>), ou l'ont signé mais pas ratifié (Chine, États-Unis, Iran), ce qui le rend inefficace.

Importance technologique

Des sénateurs ont signalé l’importance des retombées technologiques issues de la recherche sur l’arme nucléaire, dans les domaines des calculateurs, de la micro-électronique, de l’optique, de la physique des particules<ref>Modèle:Harvsp.</ref>…

La fusée Ariane et les sous-marins nucléaires d'attaque utilisent les mêmes savoir-faire que les missiles balistiques et les SNLE.

Déchets nucléaires

La France aurait produit plus de Modèle:Nb cubes de déchets nucléaires d’origine militaire depuis le milieu des années 1950, posant Modèle:Passage évasif<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Aspect juridique

Les critiques s'appuient sur l'avis consultatif de la Cour internationale de justice en 1996 qui déclare que Modèle:Citation. Néanmoins, dans ce même avis, la Cour précise en conclusion que Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web Modèle:Pdf.</ref>.

Cet avis a donné lieu à divers commentaires de juristes, publiés le Modèle:Date- dans un numéro de la Revue internationale de la Croix-Rouge consacré aux armes nucléaires<ref>Revue internationale de la Croix-Rouge Modèle:N° du 28/02/1997 Armes nucléaires Lire en ligne.</ref>.

Dimension économique et sociale

Enfin, les critiques portent sur la dimension économique et sociale de la force de dissuasion nucléaire, dont la modernisation s'élève à plus de Modèle:Nobr d'euros (trois milliards pour le seul Modèle:Lnobr) dans le budget de défense<ref>Document de la campagne contre le missile M-51 Modèle:Pdf.</ref>. Dans la Loi de Programmation Militaire votée par le Parlement pour les années 2014-2019, 23 milliards d'euros sont dédiés à la dissuasion parmi les 102 milliards de l'équipement de l'armée française, soit environ 20 % du total<ref>Loi de Programmation Militaire: Dossier Thématique, Ministère de la Défense, Paris, 2014, Modèle:P..</ref>

En mars 2012, un sondage Ifop/Mouvement de la paix (en partenariat avec Témoignage chrétien et L'Humanité) fait apparaître que 81 % des Français désirent que la France Modèle:Citation et que 64 % ne sont pas favorables à la modernisation des armes nucléaires françaises<ref>Sondage IFOP, mars 2012 Modèle:Pdf.</ref>.

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références nombreuses

Voir aussi

Bibliographie

Modèle:Légende plume

Lois de programmation militaire

Autres documents ou discours officiels

Ouvrages

Articles connexes

Modèle:Autres projets

Liens externes

Modèle:Palette Modèle:Portail