Clemenceau (porte-avions)
Modèle:Titre mis en forme Modèle:Voir homonymes Modèle:Confusion Modèle:Infobox Navire
Le Clemenceau (indicatif visuel R98 puis, après 2002, coque Q-790), navire de tête de sa classe, souvent surnommé familièrement « Clem » dans la marine, fut le Modèle:6e porte-avions entré en service dans la Marine française mais seulement le Modèle:2e construit en France (après le Béarn) et le Modèle:1er conçu dès l'origine comme tel.
Resté en service du Modèle:Date au Modèle:Date, il constitua, en même temps que le Foch, son jumeau mis en service un an après lui, la pièce maîtresse de la marine nationale. Durant sa (longue) carrière, le Clemenceau a parcouru plus d'un million de nautiques sur tous les océans et mers du globe.
Bien qu'étant le premier bâtiment opérationnel à porter le nom de Clemenceau (en l'honneur de Georges Clemenceau), ce patronyme avait déjà été attribué à un cuirassé, dérivé du cuirassé Richelieu, mis sur cale en 1939 et jamais achevé, puis à un projet de porte-avions léger PA 28, budgété en 1947 et abandonné en 1949.
Histoire
Le projet de statut naval établi par l’état-major général en 1949 demande quatre porte-avions de Modèle:Unité pour en avoir deux disponibles en permanence. Dans sa séance du Modèle:Date-, le Conseil supérieur de la Marine est encore plus ambitieux : discutant le projet de statut naval, il demande six porte-avions d’escadre. Le Modèle:Date-, il en réclame encore cinq dont deux pour l’Union française (non mis à la disposition de l’OTAN). D’après le MRC 12, document final de la Conférence de Lisbonne de 1952, la France devrait mettre à la disposition de l’OTAN un porte-avions au jour J, deux à J+30, trois à J+180.
Mais, dès 1953 la Marine doit réviser ses ambitions à la baisse, avec un objectif de trois porte-avions<ref group="note">La construction du troisième porte-avions (du type PA 58) envisagée de 1958 à 1960, sera définitivement abandonnée en 1960, lors de la parution de la Loi-Programme quinquennale 1960-1965, du 6 décembre 1960.</ref>.
Le PA 54 Clemenceau, inscrit au budget de 1953, est mis sur cale en novembre 1955 ; le PA 55 Foch, inscrit au budget de 1955, est mis sur cale en février 1957<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>.
Construction
L'ordre de mise en chantier date du Modèle:Date- et l'assemblage des premiers éléments préfabriqués (à l'arsenal de Brest) débute en décembre 1955 au bassin Modèle:N° de Laninon (DCAN).
Mis à l'eau le Modèle:Date-, le Clemenceau effectue ses premiers essais à la mer le Modèle:Date-. Admis au service actif le Modèle:Date- et affecté au groupe des porte-avions (ALPA), il appareille aussitôt pour Toulon où il sera basé dans un premier temps.
Ce porte-avions mettait en œuvre des avions d'assaut (GAMD Étendard IV puis Dassault Super-Étendard), des avions d'interception (SNCASE-20N Aquilon puis Vought F-8E Crusader) et des avions de lutte anti-sous-marine (Breguet Alizé).
Carrière
Dès le Modèle:Date-, il participe jusqu'au Modèle:Date- à l'exercice OTAN BigGame, avec la sixième flotte américaine (porte-avions Modèle:USS et Modèle:USS), en Méditerranée occidentale, en tant que porte-avions de lutte anti-sous-marine, puis il enchaîne, du Modèle:Date- au Modèle:Date- avec l'exercice OTAN Dawn Breeze Modèle:VII, dans la zone de Gibraltar.
Au cours de sa longue carrière, il a participé à la majorité des opérations navales de la France :
- 1968 : déploiement de la Force Alfa dans le Pacifique ;
- 1974-1977 : opérations Saphir I et II dans l’océan Indien d'engagement et protection lors de l'accession à l'indépendance de la république de Djibouti ;
- 1983-1984 : opération Olifant en Méditerranée orientale lors de la guerre civile libanaise ;
- 1987-1988 : opération Prométhée en mer d'Oman lors de la guerre entre l'Iran et l'Irak ;
- 1990 : opération Salamandre en mer Rouge et mer d'Arabie lors du conflit entre l'Irak et le Koweït ;
- 1993-1996 : opération Balbuzard puis Salamandre en mer Adriatique lors de la guerre civile yougoslave.
Entre 1959 et 1997, le Clemenceau a subi, comme son Sister ship, le porte-avions Foch, de nombreuses modifications. On peut noter tout particulièrement :
- la modernisation « capacité Crusader » en 1966 ;
- la « qualification nucléaire » le Modèle:Date- avec la possibilité d'emport de quatre ou cinq bombes AN-52 puis de missiles Air-Sol Moyenne Portée à partir de 1993 <ref>Marc Théléri, Initiation à la force de frappe française (1945-2010), Stock, 1997, Modèle:P.</ref> dans le cadre de la Force aéronavale nucléaire ;
- l'installation de 2 « systèmes antiaériens Crotale EDIR » en 1985 (1 sur tribord avant, 1 sur bâbord arrière), en même temps que la modernisation de son appareil propulsif et de son système de détection.
Pendant les années 1960 et 1970, les deux porte-avions ont souvent été amarrés côte à côte aux « épis porte-avions » dans la rade abri de Brest.
Il a navigué sur tous les océans et mers du monde et a totalisé à l'issue de sa carrière la somme impressionnante de plus d'un million de nautiques (ou milles marins), soit Modèle:Unité le tour du globe. Il aura ainsi passé Modèle:Unité à la mer, Modèle:Unité de fonctionnement et aura effectué plus de Modèle:Nombre.
En 1983, le bâtiment sera la première unité navigante de la marine à embarquer du personnel féminin. Trois femmes seront affectées à son bord : un médecin des Armées, un maître principal secrétaire militaire et un premier maître fourrier.
Fidèle à la tradition de la Marine française, le Clemenceau a accueilli à son bord pour des séjours de quelques jours, quelques semaines ou quelques mois, de nombreux artistes peintres parmi lesquels Maurice Boitel, Gaston Sébire (nommé depuis peintre officiel de la Marine) etc. Le Carré des officiers subalternes était d'ailleurs décoré d'une huile sur toile du peintre de la marine Mathurin Méheut intitulée Clemenceau visitant une tranchée. Dans le domaine du septième art, le cinéaste Pierre Schœndœrffer a navigué à son bord en 1981, ayant embarqué à Brest et débarqué à Hambourg.
Caractéristiques générales
[[Fichier:FS Clem plan1.jpg|thumb|600px|center|1 : [[Canon de 100 mm modèle 53|canon de Modèle:Unité]] ; 2 : radar de conduite de tir DRBC-31 ; 3 : ascenseur latéral ; 4 : grue de 15 T ; 5 : radar d'approche NRBA-50 ; 6 : radar d'altimétrie DRBI-10 radar ; 7 : cheminée ; 8 : radar de veille air DRBV-20 ; 9 : balise Tacan ; 10 : radar combiné surface-air basse altitude DRBV-50 ; 11 : radar de veille air DRBV-23 ; 12 : radar d'altimétrie DRBI-10 ; 13 : radar de conduite de tir DRBC-31]]
Données générales
- Dimensions : Modèle:Tunité
- Tirant d'eau en charge : Modèle:Unité
- tirant d'air : pont d'envol Modèle:Unité, passerelle Modèle:Unité, balise Tacan Modèle:Unité
- Déplacement : Modèle:Unité (32 500 pleine charge)
- Capacités : Modèle:Unité de mazout ; Modèle:Unité de carburéacteur ; Modèle:Unité de munitions
Armement
- 8 [[Canon de 100 mm modèle 53|tourelles Modèle:Unité]] dont 4 remplacées en 1985 par 2 systèmes SACP Crotale EDIR (52 missiles) ; 5 mitrailleuses Browning M2 Modèle:Unité
- Parc aérien maximum (40 aéronefs) :
- 15 Super-Étendard ;
- 4 Étendards IVP ;
- 8 Crusaders F-8P ;
- 8 avions de sûreté Alizé ;
- 2 hélicoptères Dauphin Pedro ;
- 2 hélicoptères Super Frelon.
Installations aéronautiques
- Pont d'envol de Modèle:Unité de long (surface Modèle:Unité) ;
- Piste oblique inclinée à 8° de Modèle:Dunité. Largeur de la piste par le travers de l'îlot: Modèle:Unité. Piste axiale : Modèle:Dunité.
- Hangar de 180 × 22 à Modèle:Dunité (clair en hauteur) ; surface Modèle:Unité.
- 2 ascenseurs de Modèle:Dunité. Capacité : Modèle:Unité.
- 2 catapultes à vapeur Mitchell-Brown de Modèle:Unité type BS 5 pouvant catapulter des avions de 12 à Modèle:Unité à Modèle:Unité, l'un à bâbord de la piste axiale, l'autre sur la piste oblique.
- 1 miroir d'appontage avec optique française type OP 3. Système optronique d'aide à l'appontage.
- 4 brins d'arrêt ;
- 1 grue de Modèle:Unité.
Équipage
- Configuration PA 1 : Modèle:Nombre dont Modèle:Nobr (dont 650 pour le groupe aérien). Configuration PA 2 (version porte-hélicoptère) Modèle:Nombre.
- Navigation inertielle : le porte-avions Clemenceau est équipé d'une centrale de navigation inertielle à cardans MiniCIN créée par Sagem.
- Propulsion :
- 6 chaudières Indret ; utilisent de la vapeur à Modèle:Unité et à Modèle:Tmp en sortie des surchauffeurs<ref>Modèle:Article</ref>.
- 4 turbines à vapeur entraînant 2 lignes d'arbres
- Puissance : Modèle:Unité
- Vitesse maximale : Modèle:Nombre
- Usine électrique :
- 2 turbo-alternateurs (Modèle:Nombre) ;
- 6 diesel-alternateurs (Modèle:Nombre) ;
- Détection :
- 1 radar de veille air DRBV-23B ;
- 1 radar de veille surface-air (basse altitude) DRBV-50 (puis par la suite par un surface-air DRBV-15) ;
- 1 radar d'approche sous radôme NRBA-50 ;
- 1 radar de veille air tridimensionnelle DRBI-10 ;
- 4 radars de conduite de tir DRBC-31 (puis DRBC-32C) ;
- radars de navigation DRBN-34
- Les senseurs et systèmes d'armes sont intégrés dans un système automatisé d'exploitation navale des informations tactiques (SENIT 2).
- Guerre électronique :
- 1 détecteur de radar ARBR-16 ;
- 1 détecteur de radar ARBR-17 ;
- 2 lance-leurres EM et IM Sagaie
Commandants
Le Clemenceau a été commandé par les capitaines de vaisseau dont les noms suivent :
- Jean Lorain, du Modèle:Date- au Modèle:Date- ;
- Jules Vilbert, du 20 décembre 1960 au Modèle:Date- ;
- Raymond Behic, du 7 avril 1962 au Modèle:Date- ;
- Gérard Daille, du 21 mai 1963 au Modèle:Date- ;
- Robert Landrin, du 25 mars 1964 au Modèle:Date- ;
- Paul Gueirard, du 26 avril 1965 au Modèle:Date- ;
- Jean Le Franc, du 6 août 1966 au Modèle:Date- ;
- Antoine Sanguinetti, du 20 octobre 1967 au Modèle:Date- ;
- Jacques Wacrenier, du 25 septembre 1968 au Modèle:Date- ;
- André Maler, du 30 septembre 1969 au Modèle:Date- ;
- Yvan Scordino, du 11 septembre 1970 au Modèle:Date- ;
- Roger Vercken, du 10 septembre 1971 au Modèle:Date- ;
- Robert Chaperon, du 17 novembre 1972 au Modèle:Date- ;
- Jacques Degermann, du 2 août 1974 au Modèle:Date- ;
- Bernard Capelle, du 17 décembre 1975 au Modèle:Date- ;
- Jacques Campredon, du 13 septembre 1977 au Modèle:Date- ;
- Jean de Laforcade, du 31 juillet 1979 au Modèle:Date- ;
- Jean Betermier, du 8 janvier 1981 au Modèle:Date- ;
- Michel Tripier, du 14 juillet 1982 au Modèle:Date- ;
- Jean-Jacques Then, du 12 janvier 1984 au Modèle:Date- ;
- Jean-Charles Lefebvre, du 21 juin 1985 au Modèle:Date- ;
- Jean Wild, du 21 août 1987 au Modèle:Date- ;
- Jacques Célerier, du 20 avril 1989 au Modèle:Date- ;
- Alain Witrand, du 26 août 1990 au Modèle:Date- ;
- Alain Coldefy, du 9 mars 1992 au Modèle:Date- ;
- Alain Oudot de Dainville, du 27 août 1993 au Modèle:Date- ;
- Patrick Hébrard, du 4 août 1995 au Modèle:Date- ;
- Capitaine de frégate Louis-Henry Le Pennec, Modèle:Date-.
Démantèlement
Modèle:Article détaillé Le démantèlement du porte-avions Clemenceau a débuté avec sa vente pour démolition le Modèle:Date-. Retardée plusieurs années, l'opération, confiée à la société Able Ship Recycling, sur le fleuve Tees (Royaume-Uni) a commencé en 2009 et s'est terminée fin 2010.
Hommages
- Le chanteur français Renaud a évoqué le porte-avions dans la chanson Trois matelots<ref>Trois matelots de Renaud Séchan et Franck Langolff</ref> présente sur l’album Mistral gagnant (1985).
- Dans son livre Quand s'avance l'ombre (qui relate sa participation à la MISNUS), Énora Chame confesse que, alors simple appelée du contingent, c'est un stage sur le Clemenceau qui la décida à s'engager. Seule femme à bord, elle était logée dans la prison<ref>Énora Chame, Quand s'avance l'ombre. Mission à haut risque en Syrie. Mareuil Éditions, 2022. Pages 18 et 19</ref>.
Culture populaire
- Jean-François Sers , Alerte rouge en Méditerranée, Grasset et Frasquelle, 1982, Modèle:ISBN
- Le Ciel sur la tête, film français d'Yves Ciampi (1965)
Galerie
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La barre à roue du Clemenceau.
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Le tableau de contrôle de l'une des machines de propulsion.
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Super-Étendard paré au catapultage (16 juillet 1997).
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Super-Étendard sur le pont d'envol.
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Vue aérienne du Clemenceau en 1981 prise par un TARPS.
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L'étrave du Q790 désarmé à Toulon (juillet 2004).
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Le sponson bâbord arrière sans sa rampe crotale (juillet 2004).
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Deux tourelles de Modèle:Unité sur le sponson bâbord avant (juillet 2004).
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Tourelles de Modèle:Unité bâbord avant (juillet 2004).
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Arrivée à Brest (17 mai 2006).
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Départ de Brest pour son ultime traversée. (3 février 2009)
Notes et références
Notes
<references group=note/>
Références
Voir aussi
Articles connexes
- Liste des porte-aéronefs français
- Liste des anciens navires de la Marine nationale depuis 1945
- Force maritime de l'aéronautique navale
Liens externes
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Fichier sur NetMarine
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Porte-avions Clemenceau