Ferhat Abbas

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Personnalité politique

Ferhat Abbas (en arabe : Modèle:Lang, en kabyle : Modèle:Langue, en tifinagh : ⴼⴻⵔⵃⴰⵜ ⵄⴰⴱⴱⴰⵙ) né le Modèle:Date à Chahna (commune mixte de Taher, actuelle Oudjana) wilaya de Jijel et mort le Modèle:Date à Alger, est un chef nationaliste et homme d'État algérien.

Fondateur de l'Union populaire algérienne (UPA), et de l’Union démocratique du manifeste algérien (UDMA)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, rallié au Front de libération nationale (FLN) durant la Guerre d'Algérie, président du premier gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) de 1958 à 1961, il est élu président de l’Assemblée nationale constituante après l’indépendance, devenant ainsi le premier chef de l’État de la République algérienne démocratique et populaire.

Biographie

Enfance et formation

Ferhat Abbas est né le Modèle:Date- à Ouadjana, faisant alors partie de la commune mixte de Taher, dans la wilaya de Jijel<ref>Modèle:Lien web</ref>. Son père était le caïd Saïd Ben Ahmed Abbas, qui fut commandeur de la légion d'honneur, et sa mère Maga Bint Ali. Sa famille, originaire de Tizi N'Bechar dans le nord-est de Sétif, a dû quitter la région après l'échec de la révolte menée en 1871 par Mohamed El Mokrani. Le grand-père est alors chassé de ses terres par les autorités françaises et reconduit à la condition de fellah. Condamné à être ouvrier agricole, il descend des Hauts-plateaux pour se rendre sur la côte<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Entré à l’école française à dix ans<ref name="pervillé3">Modèle:Harvsp.</ref>, Ferhat Abbas fait ses études primaires à Jijel et, bon élève, est envoyé à quinze ans avec une bourse pour poursuivre des études secondaires à Philippeville<ref name="pervillé3" /> (actuelle Skikda). De 1921 à 1924, il fait son service militaire<ref name="pervillé3" /> et, dès cette époque, écrit des articles pour différents journaux sous divers pseudonymes<ref name="pervillé3" />, dont « Kamel Abencérages »<ref>« Kamel » en référence au dirigeant turc Mustafa Kemal, et « Abencérages » pour la dynastie maure d’Andalousie durant la Reconquista.</ref>.

Étudiant en pharmacie à l’université d'Alger de 1924 à 1933<ref name="pervillé3" />, il est un membre actif de l’Amicale des étudiants musulmans d’Afrique du Nord (AEMAN), dont il est vice-président en 1926-1927<ref name="pervillé3" /> et président de 1927 à 1931<ref name="pervillé3" />, date à laquelle il transforme l’amicale en association. Il est également élu vice-président de l’Union nationale des étudiants de France (UNEF) lors du congrès d’Alger en 1930<ref name="pervillé3" />,<ref>Modèle:Lien web</ref>

Lutte contre l’idéologie coloniale

À la fin des années 1920, avant de se prendre d'admiration pour Léon Blum, Ferhat Abbas entretient une correspondance avec Charles Maurras. Il espérait que son nationalisme soit ainsi mieux compris par le penseur de l'Action française, qui condamnait la colonisation en vertu de son nationalisme intégral opposé à l'expansionnisme<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Dans le cadre de la colonisation de l'Algérie, Ferhat Abbas est d’abord favorable à la politique d’assimilation avec un maintien du statut personnel, il milite activement au Mouvement de la jeunesse algérienne, qui réclame l’égalité des droits dans le cadre de la souveraineté française et développe sa propre pensée<ref>Modèle:Article</ref>.

En 1931, il publie le livre Le Jeune Algérien, regroupant notamment ses articles écrits dans les Modèle:Nobr, et dont la thèse se rapporte à la lutte contre la colonisation, pour assurer l’entente entre les Français et musulmans. Il dénonce notamment Modèle:Citation. Dans ce livre, il est aussi question d’« algérianité », de convoitise des colons, d’État algérien et d’islam : Modèle:Citation

Diplômé docteur en pharmacie en 1933, il s’établit à Sétif, où il devient rapidement une importante figure politique en devenant conseiller général en 1934, conseiller municipal en 1935 puis membre des Délégations financières (qui tiennent lieu d’Assemblée algérienne, mais avec des compétences limitées)<ref name="KB">Kamel Beniaïche, « Ferhat Abbas : L’homme des convictions profondes », El Watan, 24 décembre 2018.</ref>. Il adhère à la Fédération des élus musulmans du département de Constantine et devient rédacteur de son organe de presse, l’hebdomadaire L’Entente franco-musulmane (communément appelé « L’Entente ») ; très vite remarqué par son président, le docteur Bendjelloul, qui, en 1937, le promeut rédacteur en chef du journal.

C’est là que, le Modèle:Date-, il publie un article intitulé « La France, c’est moi », dans lequel il brûle les idoles nationalistes de sa jeunesse et affirme que les destins algériens et français doivent demeurer liés :

Modèle:Citation

Plus radical dans son combat et dans ses revendications, dénonçant notamment le « code de l’indigénat », Mohammed Bendjelloul fonde son propre parti en 1938, l’Union populaire algérienne. L’Entente devient alors un moyen d’expression politique pour Ferhat Abbas<ref>Modèle:Pdf Modèle:Article.</ref>.

Vers la cause nationaliste

La période de la Seconde Guerre mondiale joue un rôle important dans l’évolution de Ferhat Abbas, en mettant un terme à ses espoirs d’« égalité dans le cadre d’une souveraineté française », le convainquant que le colonialisme était « une entreprise raciale de domination et d’exploitation » dans laquelle même les élites républicaines françaises les plus éclairées étaient entièrement impliquées<ref>Modèle:Article Modèle:OCLC.</ref>.

Ferhat Abbas est engagé volontaire dans l’armée française en 1939, puis il tente de dialoguer avec le régime de Vichy. Le Modèle:Date-, il demande, dans une lettre adressée au gouverneur général Jean-Marie Charles Abrial, à faire partie de la commission financière de l'Algérie<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Le Modèle:Date-, il adresse au maréchal Pétain, chef du régime de Vichy, un rapport intitulé Modèle:Citation, appelant son attention sur le sort des indigènes musulmans et réclamant prudemment des réformes : Pétain lui répond poliment, mais ne prend aucun engagement<ref name="Mont_108">Modèle:Ouvrage.</ref>. Après le débarquement allié en Afrique du Nord, Abbas se tourne vers l’amiral Darlan, maintenu au pouvoir par les Alliés, mais ce dernier fait, pour le sort des musulmans comme pour celui des juifs d’Algérie, le choix de l’immobilisme<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Ferhat Abbas publie, le Modèle:Date, un manifeste demandant un nouveau statut pour l’Algérie, qui va beaucoup plus loin que ses précédentes requêtes : le « Manifeste du peuple algérien »<ref>« 10 février 1943 : Ferhat Abbas réclame une Algérie autonome », Herodote.net. Lire en ligne Le Manifeste du peuple algérien.</ref>, suivi d’un additif en mai, un « Projet de réformes faisant suite au Manifeste du Peuple algérien » faisant notamment allusion à une « nation algérienne ». Le projet est alors soumis à la Commission des réformes économiques et sociales musulmanes tout juste créée par le gouverneur général Peyrouton. Mais son successeur, le général Georges Catroux, bloque le projet et rejette les initiatives prises par Ferhat Abbas qui est, de septembre à décembre, assigné à résidence à In Salah par le général de Gaulle, chef du Comité français de libération nationale<ref name="perv">« Abbas, Ferhat (1899-1985) » par Guy Pervillé, in Parcours, L’Algérie, les hommes et l’histoire, recherches pour un dictionnaire biographique de l’Algérie, no 8 (novembre-décembre 1987), Modèle:Pp. Modèle:Lire en ligne.</ref>.

De Gaulle répond par la suite en partie aux réclamations des musulmans : par les décrets du Modèle:Date-, il permet l’accession de dizaines de milliers de musulmans à la citoyenneté française, sans pour autant toucher au statut coranique, et constitue des assemblées locales, comptant deux cinquièmes d’élus indigènes. Abbas et ses amis jugent cependant ces concessions insuffisantes<ref name="Mont_108" />. Le Modèle:Date-, Abbas crée l’association des Amis du manifeste et de la liberté (AML) soutenu par le cheikh Mohamed Bachir El Ibrahimi de l’Association des oulémas et par Messali Hadj du Parti du peuple algérien (PPA). En septembre 1944, il crée l’hebdomadaire Égalité (avec pour sous-titre Égalité des hommes - Égalité des races - Égalité des peuples)<ref name="LBB">Modèle:Article.</ref>. Au lendemain des émeutes de Sétif de mai 1945, tenu pour responsable avec Mohammed Bachir et Chérif Saâdane, il est arrêté et l’association des AML est dissoute. Libéré en 1946, Ferhat Abbas et son compagnon de cellule Ahmed Chérif Saâdane fondent l’Union démocratique du manifeste algérien (UDMA). Outre Saâdane, il est alors entouré de militants plus jeunes, comme Ahmed Boumendjel, Ahmed Francis ou Kaddour Sator<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. En juin, le parti obtient onze des treize sièges du deuxième collège à la seconde Assemblée constituante et Ferhat Abbas est élu député de Sétif.

Combat indépendantiste

Fichier:Abbas, Boudiaf, Bitat, Ben Bella et Ait Ahmed en 1962.jpg
Ferhat Abbas, Mohamed Boudiaf, Rabah Bitat, Ahmed Ben Bella et Hocine Aït Ahmed en 1962 à la frontières algéro-marocaine.

Après le refus à deux reprises de son projet sur le statut de l’Algérie, il démissionne de l’Assemblée en 1947. Il durcit alors ses positions, l’hebdomadaire l’Égalité devient, en février 1948, Égalité - République algérienne puis République algérienne en juin de la même année<ref name=LBB/>. Alors qu’il y annonce dès 1953 une rupture imminente et définitive<ref>Il écrit notamment dans La République algérienne, trois semaines avant le déclenchement du Modèle:1er novembre 1954 : Modèle:Citation.</ref>, le Front de libération nationale (FLN) lance le Modèle:Date les premières actions armées<ref>Voir aussi l'article [[Déclaration du 1er novembre 1954|Déclaration du Modèle:1er novembre 1954]].</ref> et marque le début de la « Révolution algérienne ».

Il rejoint, d’abord secrètement, en mai 1955 le FLN, après plusieurs rencontres avec Abane Ramdane et Amar Ouamrane, puis annonce publiquement son ralliement et la dissolution officielle de l’UDMA lors d’une conférence de presse au Caire le 25 avril 1956. Dès le 20 août 1956, à l’issue du Congrès de la Soummam, il devient membre titulaire du Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA), puis entre au Comité de coordination et d'exécution (CCE) en 1957. Ferhat Abbas devient ensuite président du premier gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) à sa création le 19 septembre 1958, puis du second GPRA, élu par le CNRA en janvier 1960. En août 1961, considéré comme n’étant pas assez ferme face au gouvernement français<ref name=perv/>, il est écarté du GPRA et remplacé par Benyoucef Benkhedda.

À l’indépendance de l’État algérien, lors de la « Crise de l'été 1962 »<ref>Modèle:Pdf Boukhalfa Amazit, La crise de l’été 1962 « La deuxième mort » du congrès de la Soummam, El Watan.</ref>, opposant le GPRA de Benkhedda et le bureau politique du FLN, Ferhat Abbas rallie le 16 juillet les partisans d'Ahmed Ben Bella, tout en désapprouvant le principe de parti unique retenu par le programme du congrès de Tripoli<ref>« Projet de programme », Déclaration du congrès de Tripoli (juin 1962).</ref>. Il succède à Abderrahmane Farès, président de l’exécutif provisoire, et devient le président, élu par Modèle:Nombre contre 36 blancs ou nuls, de la première Assemblée nationale constituante (ANC) fixée le 20 septembre (en tant que député FLN de Sétif) faisant fonction de chef de l’État à titre provisoire. Le Modèle:Date, il proclame la naissance de la République algérienne démocratique et populaire<ref>Proclamation de la République algérienne, Journal officiel de la République algérienne démocratique et populaire, Modèle:1re, no 1, 26 octobre 1962 Modèle:P. Modèle:Pdf.</ref>.

Militant démocrate

Modèle:Article détaillé

Il quitte ses fonctions le Modèle:Date à la suite de son profond désaccord avec la politique de « soviétisation » de l’Algérie par Ahmed Ben Bella, en dénonçant « son aventurisme et son gauchisme effréné »<ref>Extrait de L’indépendance confisquée (Éditions Flammarion, 1984) : Modèle:Citation.</ref>. Cette prise de position le fait exclure du FLN et lui vaut d'être emprisonné à Adrar, dans le Sahara, la même année. Il est libéré en mai 1965, à la veille du coup d’État du 19 juin par Houari Boumédiène.

Retiré de la vie politique, mais toujours militant et fervent démocrate, il rédige avec Benyoucef Benkhedda, Hocine Lahouel, ex-secrétaire général du PPA-MTLD, et Mohamed Kheireddine, ex-membre du CNRA, en mars 1976, un « Appel au peuple algérien »<ref>« Appel au peuple algérien », Manifeste du 10 mars 1976.</ref>, réclamant des mesures urgentes de démocratisation et dénonçant « le pouvoir personnel » et la Charte nationale élaborée par Boumédiène. Il est alors une nouvelle fois assigné à résidence jusqu’au 13 juin 1978. En 1980, il publie ses mémoires, Autopsie d’une guerre, puis se livre, en 1984, dans L’Indépendance confisquée, à une virulente dénonciation de la corruption et de la bureaucratie qui régnaient en Algérie, engendrées par les régimes successifs de Ben Bella et Boumédiène<ref name=perv/>. Le 30 octobre 1984, dans sa villa du quartier de Kouba, il est décoré au nom du président alors en exercice, Chadli Bendjedid, de la médaille du résistant.

Ferhat Abbas est mort à Alger le Modèle:Date-. Il est enterré au carré des martyrs du cimetière d'El Alia à Alger.

Publications

  • Le Jeune Algérien, La Jeune Parque, Paris, 1931 [réédition Garnier, 1981. Le Jeune Algérien : 1930. De la colonie vers la province. (suivie de) Rapport au maréchal Pétain : avril 1941,Modèle:ISBN.
  • J’accuse l’Europe, Libération, Alger, 1944.
  • Guerre et révolution I : La nuit coloniale, éditions Julliard, Paris, 1962.
  • Autopsie d’une guerre : L’aurore, éditions Garnier, Paris, 1980 Modèle:ISBN.
  • L’Indépendance confisquée, éditions Flammarion, Paris, 1984 Modèle:ISBN.
  • Demain se lèvera le jour, Alger-Livres éditions, Alger, 2010 Modèle:ISBN.
  • Le Manifeste du peuple algérien - suivi du Rappel au peuple algérien, Orients, 2014,

Hommages et mémoire

Plusieurs bâtiments ou lieux publics portent le nom de Ferhat Abbas, comme l'aéroport Ferhat-Abbas de Jijel et l'université Ferhat-Abbas de Sétif.

De plus, des mémoriaux ont été érigés à l’aéroport de Jijel<ref>« Le nouveau mémorial de l'aéroport de la wilaya de Jijel », L'Écho de Jijel, 27 avril 2009.</ref> à Bouafroune, localité de sa naissance (projet<ref>« Bientôt un mémorial… ».</ref>). Un enjeu de mémoire existe au sujet de sa maison natale, actuellement utilisée comme bâtiment agricole<ref>« Quel statut pour la maison de Ferhat Abbas ? », L'Écho de Jijel, 21 avril 2009.</ref>.

Notes et références

Modèle:Références

Annexes

Bibliographie

Modèle:Légende plume

Articles connexes

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Liens externes

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