Mohamed Boudiaf

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Modèle:Infobox Personnalité politique

Mohamed Boudiaf (en Modèle:Lang-ar, en Modèle:Lang-ber), né le Modèle:Date de naissance à M'Sila et mort assassiné le Modèle:Date de décès à Annaba, est un homme d'État algérien. Il est président du Haut Comité d'État du Modèle:Date au Modèle:Date<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Fonctionnaire de profession, membre fondateur du Front de libération nationale (FLN), un des chefs de la guerre d'indépendance algérienne et membre du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), au poste de ministre d'État de 1958 à 1961 puis vice-président jusqu'en 1962, il entre en opposition contre les premiers régimes mis en place à l'indépendance de son pays, et s'exile durant près de 28 ans au Maroc. Rappelé en Algérie en 1992 en pleine crise politique marquée par la dissolution de l'APN, la proclamation de l'état d'urgence puis la démission du président Chadli Bendjedid le Modèle:Date-, il participe à la création d'un Haut Comité d'État de cinq membres dont il est élu président, en même temps qu'il est désigné comme chef de l'État le Modèle:Date-. Il est assassiné quelques mois plus tard lors d'une conférence des cadres à Annaba le Modèle:Date-.

Biographie

Militant nationaliste

Fichier:Lettre envoyée par mohamed boudiaf aux dirigeants du caire, ahmed benbella, mohamed khider et hocine ait ahmed.png
Lettre envoyée par Mohamed Boudiaf aux dirigeants du Caire, Ahmed Benbella, Mohamed Khider et Hocine Ait Ahmed.

Mohamed Boudiaf naît le Modèle:Date de naissance- à M'Sila<ref name="Harbi p.189">Mohammed Harbi, 1954, la guerre commence en Algérie, Editions Complexe, 1998 - 209 pages, Modèle:Pp. (présentation en ligne)</ref> dans l'actuelle wilaya de M’sila en Algérie, alors départements français. D’origine arabe il est issu de la tribu hilalienne des Ouled Madhi<ref>Modèle:Lien web</ref>. Après avoir effectué ses études à M'sila, il devient fonctionnaire dans l'administration<ref name=elmo>Mohamed Boudiaf, portrait sur le site de la Présidence de la République algérienne.</ref>. Adjudant dans l'armée française en 1942 pendant la Seconde Guerre mondiale, il est commis au service des contributions à Djileli, puis est envoyé sur le front en Italie où il participa à la bataille de Monte Cassino, ainsi que Krim Belkacem qui était caporal, Larbi Ben M'Hidi qui était sergent et Rabah Bitat. Cependant ces hommes, qui servaient dans des divisions différentes, ne se connaissaient pas à cette époque. Après les massacres de Sétif de 1945, il s'engage dans les mouvements nationalistes algériens, et adhère au Parti du peuple algérien (PPA) de Messali Hadj, puis participe à la création de l’Organisation spéciale (OS), branche armée secrète du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD)<ref name=elmo/>. Vers la fin de 1947, il en constitue une cellule pour le département de Constantine. L'OS est démantelée par la police française en 1950, et avec les autres membres dirigeants de l'organisation, il est jugé et condamné par contumace pour ses activités militantes. En 1952, il est muté en France par le MTLD où il milite au sein de la communauté immigrée algérienne.

Guerre d'Algérie

Fichier:Khider - Lacheraf - Aït Ahmed - Boudiaf - Ben Bella.jpg
Délégation des principaux dirigeants du FLN (de gauche à droite : Ahmed Ben Bella, Mohamed Boudiaf, Hocine Aït Ahmed, Mostefa Lacheraf, Mohamed Khider) après leur arrestation à la suite du détournement, le 22 octobre 1956 par l'armée française, de leur avion civil marocain, entre Rabat et Tunis, en direction du Caire (Égypte).

Il rentre en Algérie en Modèle:Date- et crée, avec huit autres militants, qui devinrent les « chefs historiques du FLN »<ref>À l'origine de la création du FLN, ces neuf militants prendront le nom de « chefs historiques du FLN », ou les « historiques ». Ils sont, avec Mohamed Boudiaf, Hocine Aït Ahmed, Ahmed Ben Bella, Krim Belkacem, Mostefa Ben Boulaïd, Larbi Ben M'Hidi, Rabah Bitat, Mourad Didouche et Mohamed Khider.</ref>, avec pour objectif l'indépendance de l'Algérie par la lutte armée, le Comité révolutionnaire d'unité et d'action (CRUA) dont il est élu président lors de la réunion Modèle:Refnec.

Après l'échec du CRUA, il fait partie, une nouvelle fois comme coordonnateur général, du « groupe des 22 », qui organise la préparation de la lutte armée désormais certaine<ref name=elmo/>. Titulaire de la carte no 1 du Front de libération nationale (FLN), créé pour rassembler dans la lutte les différentes forces nationalistes, il est décidé comme date du déclenchement des « hostilités » le [[Toussaint rouge|Modèle:1er novembre 1954]] — date qui marque le début de la guerre d'Algérie.

À l'issue du Congrès de la Soummam, en Modèle:Date- il devient membre du Conseil national de la révolution algérienne (CNRA). Le Modèle:Date-, il est arrêté, avec d'autres chefs du FLN, par l'armée française à la suite du détournement de l’avion civil marocain qui le menait vers la Tunisie. Il dirige alors depuis sa prison la fédération de France du FLN et est nommé en 1958 ministre d’État du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), à sa création, puis vice-Président en 1961<ref name=elmo/>. Il est libéré le Modèle:Date- après les accords d'Évian.

Exil politique

Modèle:Article détaillé À l'indépendance en Modèle:Date-, il entre en désaccord avec Ben Bella, soutenu par le commandement de l'Armée de libération nationale (ALN) de l'extérieur, qui crée un bureau politique du FLN pour remplacer le GPRA<ref name="conf">« Pourquoi Mohammed Boudiaf a-t-il été assassiné ? » Mahfoud Bennoune, Confluences Méditerranée Modèle:N°, mars 1998 Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>. Le Modèle:Date-, alors que le bureau politique constitue la première assemblée nationale constituante algérienne, Mohamed Boudiaf fonde en opposition son propre parti, le Parti de la révolution socialiste (PRS). Le Modèle:Date-, il est arrêté sur le pont d'Hydra<ref name="conf1970">Mohamed Boudiaf, Où va l'Algérie ?, 1970.</ref>, puis séquestré à Tsabit<ref name=conf1970/> dans le Sud algérien où il entame une grève de la faim avec ses compagnons de cellule. Il sera détenu avec 3 autres prisonniers dont Mohand Akli Benyounes<ref name=conf1970/> durant plusieurs semaines avant d'être transféré vers Saïda<ref name=conf1970/>, où il retrouvera Salah Boubnider en prison. Il réussit à faire passer une lettre à sa famille où il dénonce sa séquestration ; l'affaire est médiatisée<ref name=conf1970/>. Il est transféré une dernière fois près de Sidi Bel Abbès<ref name=conf1970/>. L'exil vers la Suisse lui est proposé mais il refuse<ref name=conf1970/>. Il prend position contre la nouvelle constitution et la politique du régime. Condamné à mort en 1964 par le régime Ben Bella, il quitte l'Algérie et rejoint la France puis le Maroc. Il œuvre au sein de son parti, et anime à partir de 1972 entre la France et le Maroc plusieurs conférences où il expose son projet politique pour l'Algérie, et anime la revue El Jarida<ref name=elmo/>. Son livre Où va l'Algérie, qui livre un témoignage lucide sur l'après-indépendance et la prise du pouvoir par les militaires<ref name=conf1970/>, résume ses propositions politiques. En 1979, après la mort de Houari Boumédiène, il dissout le PRS et va se consacrer à ses activités professionnelles en dirigeant à Kénitra au Maroc une briqueterie.

Retour en Algérie

Fichier:Boudiaf with some Algerian kids.jpg
Le président Boudiaf avec des enfants algériens.

Dans le cadre des événements de janvier 1992 en Algérie, après la démission du président Chadli Bendjedid (au soir du Modèle:Date-), il revient en Algérie le Modèle:Date-<ref>« Le 16 janvier 1992, Boudiaf revenait en Algérie… », algerie360.com, 16 janvier 2012.</ref>. Alors que le FIS, parti islamiste, emporte une large majorité au Modèle:1er des élections législatives, Chadli Bendjedid, après avoir dissous l'Assemblée nationale et laissé un vide constitutionnel, démissionne sous la pression des janviéristes et le Haut conseil de sécurité (HCS) annule les élections. Mohamed Boudiaf est rappelé en Algérie pour devenir le président du Haut Comité d’État<ref>Le HCE est en outre composé de : Khaled Nezzar, Ali Kafi, Ali Haroun et El-Tidjani Haddam.</ref>, en charge provisoire des pouvoirs de chef de l'État. Par son long exil, il apparaissait en effet paradoxalement comme un homme neuf, non impliqué dans les tribulations du régime algérien et donc susceptible de sortir le pays de l’impasse<ref name=conf/>. Souhaitant une Algérie démocratique tournée vers la modernité, il disait vouloir mettre fin à la corruption qui gangrenait l'État.

En Modèle:Date-, il lance un nouveau parti politique, le Rassemblement patriotique national<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Au même moment, il envisage de limoger le général Mohamed Mediène, le chef du gouvernement Sid Ahmed Ghozali et de lancer une purge anticorruption<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Assassinat

Modèle:Article détaillé Le Modèle:Date-, Mohamed Boudiaf est assassiné au cours d'une conférence des cadres qu'il tenait dans la ville d'Annaba<ref name=report>Jean-Paul Mari, « Ils avaient juré la mort de Boudiaf », Grands-Reporters, 2 juillet 1992.</ref>. Un sous-lieutenant du Groupement d'intervention spécial (GIS), Lambarek Boumaarafi, ayant lancé une grenade pour faire diversion, tira sur le président à bout portant et le tua sur le coup. La motivation de son assassinat est sujette à controverse, entre la piste d’une action isolée commise par un militaire ayant des sympathies islamistes et celle d’un complot plus vaste impliquant des généraux de l'armée<ref name=report/>. Sans faire la lumière sur l'assassinat de Boudiaf, la commission d’enquête instituée par le gouvernement algérien écarte la thèse de l’« action isolée » d’un officier de l’armée ayant agi pour des motifs strictement religieux<ref>Hassane Zerrouky, « L’espoir assassiné », L'Humanité, 29 juin 2002.</ref>. Nacer Boudiaf est convaincu que son père a été assassiné avec la bénédiction de François Mitterrand Modèle:Référence nécessaire, ce dernier ayant été accusé par l'ancien hebdomadaire Algérie-Actualité d'être derrière l'assassinat<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Portrait officiel de Mohamed Boudiaf (1992)
Enterrement de Mohamed Boudiaf , en 1992.

Œuvre

  • Où va l'Algérie ? (essai), Éditions de l'Étoile, Paris, 1964, 208 p.
  • La préparation du Modèle:1er novembre suivie de Lettre ouverte aux Algériens (autobiographie), El Jarida, Paris, 1976, 94 p.

Décorations

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Annexes

Modèle:Autres projets

Bibliographie

  • Nacer Boudiaf, Autopsie d'un assassinat - Boudiaf, l'Algérie avant tout !, Éditions Apopsix, Paris, 2011 Modèle:ISBN.
  • Benjamin Stora, Dictionnaire biographique de militants nationalistes algériens, L'Harmattan, Paris, 1985 Modèle:ISBN erroné Modèle:BNF.
  • Mohammed Harbi, FLN mirage et réalité, des origines à la prise du pouvoir (1945-1962), Jeunes Afrique, 1980 Modèle:ISBN.
  • Gilbert Meynier, Histoire intérieure du FLN 1954-1962, Paris, Fayard, 2002 Modèle:ISBN.
  • Salah Chekirou, Le grain de sable : exploration dans les mystères de l'assassinat du président Mohamed Boudiaf, Publisud, Alger, 2000 Modèle:ISBN.
  • Mohamed Abbas, Ightiyal Houlm (« Assassinat d’un rêve »), Alger, 2004.
  • Guerfi Azeddine, Chaïb Aïssa Khaled, Boudiaf - l'homme des ruptures, Éditions Chihab, Batna, 1992.

Articles connexes

Liens externes

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