Jean Borotra

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Joueur de tennis

Jean Borotra est un joueur de tennis et homme politique français, né le Modèle:Date de naissance à Biarritz et mort le Modèle:Date de décès à Arbonne (Pyrénées-Atlantiques).

Surnommé « le Basque bondissant », il est l'un des « Quatre Mousquetaires » qui se sont notamment illustrés avec l'équipe de France en Coupe Davis dans les années 1920 et 1930. Vainqueur de dix-huit tournois du Grand Chelem toutes catégories confondues, il s'est notamment imposé en simple à Wimbledon en 1924 et 1926 et à Roland-Garros en 1931. D'Modèle:Date- à Modèle:Date-, il est commissaire général à l'éducation physique et aux sports du gouvernement de Vichy.

Biographie

Famille

Jean Laurent Robert Borotra est le fils d'Henri Borotra (1864-1907), homme de lettres, et de Marguerite Laurence Suzanne Juliette Revet (1868-1947). Son père Henri est né en 1864 à Zacatecas au Mexique, d'une mère mexicaine et de Jean Borotra, qui sera maire d'Arbonne de 1881 à 1896.

Jean Laurent Robert Borotra a deux frères cadets : Frédéric (1902-1923), diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris, mort à Modèle:Nobr d'une double pneumonie<ref>Modèle:Lien web.</ref>, et Édouard (1904-1979), chef d'entreprise et père de Didier et Franck Borotra, frères jumeaux, futurs hommes politiques, respectivement député et sénateur. Son jeune frère Édouard, aussi joueur de tennis, a également participé au tournoi de Roland-Garros en 1925, 1928 et 1929, ainsi qu'au tournoi de Wimbledon de 1928<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Jean Borotra est donc le grand-oncle de l'actrice Claire Borotra, qui est la fille du sénateur Franck Borotra.

Jean Borotra épouse le Modèle:Date- Mabel de Forest-Bischoffsheim (1902-1998), fille d'un aristocrate naturalisé britannique, héritier par adoption de la grande fortune Hirsch-Bischoffsheim et connu sous le titre de « comte de Bendern »<ref>Modèle:Article</ref>. Elle est divorcée de l'homme politique Edmond Barrachin<ref>Modèle:Article.</ref>. Borotra et elle auront un fils, Yves<ref>Modèle:Article</ref>, avant de divorcer en Modèle:Date-<ref name=marge>Selon mention marginale de l'acte de naissance, no 170.</ref>, elle ayant été accusée à la Libération d'avoir dénoncé des résistants et d'avoir été une informatrice de la Gestapo<ref>Modèle:Article.</ref>. Elle est jugée par contumace en Modèle:Date- alors qu'elle s'est réfugiée en Suisse. Condamnée à une peine de Modèle:Nobr de travaux forcés, elle est finalement acquittée en 1953 par le tribunal militaire de Paris, après son retour en France en 1952. Jean Borotra témoigne en sa faveur, en 1950 (affirmant qu'il ne l'a plus vue depuis Modèle:Date- mais qu'elle ne peut pas être coupable) et en 1953<ref>Le Monde, 31/12/1949 : Le Parisien libéré, 25/7/1953, Tucson daily citizen, 1/5/1950, Modèle:P., The Ottawa journal, 28/4/1950, Modèle:P., The Evening independant, 31/5/1952, Modèle:P., The Kansas city times, 25/7/1953, Modèle:P., Spokane daily chronicle, 28/4/1950.</ref>. Il se remarie en Modèle:Date-<ref name=marge/> avec l'historienne Janine Bourdin (1925-2017)<ref>Modèle:Article.</ref>.

Jeunesse et Première Guerre mondiale

Jean Borotra passe sa jeunesse au Pays basque. Il découvre le tennis à 14 ans lors d'un séjour linguistique dans une famille anglaise, les Wildy, habitant à Kenley (Surrey)<ref name=Metairie>Modèle:Article.</ref> : jusqu'alors, il n'avait connu que la pelote basque. Ses hôtes ont bien du mal à croire qu'il n'a jamais touché une raquette (il a d'ailleurs commencé à renvoyer les balles à mains nues, comme dans le jeu de maniste, une des variantes de la pelote basque qu'il pratiquait en alternance avec le joko garbi, ou chistera courte). Les tennismen locaux se bousculent pour affronter le jeune phénomène français dont le style tennistique est tout sauf académique mais dont la condition physique exceptionnelle, associée à un grand désir de vaincre le font progresser à pas de géant.

Dès ses dix-huit ans, Jean Borotra interrompt ses études au lycée Saint-Louis à Paris pour s'engager volontairement dans l’Armée, le Modèle:Date- pour la durée de la guerre<ref>Fiche matricule no 1661 du bureau de recrutement de Bayonne.</ref>. D'abord canonnier de Modèle:2e au Modèle:118e d'artillerie lourde, il est admis<ref>Dernier, d'après la liste publiée au Journal officiel du Modèle:Date-.</ref>, en Modèle:Date-, à l’École de l'artillerie de Fontainebleau. Il en sort, fin Modèle:Date-, aspirant d'artillerie à titre temporaire, d'abord au Modèle:105e d'artillerie<ref>Journal officiel du 30 août 1917.</ref> puis au Modèle:121e d’artillerie lourde. Il gagne ses galons de sous-lieutenant à titre temporaire le Modèle:Date-<ref>Journal des marches et opérations du Modèle:8e du Modèle:121e d'artillerie lourde, Modèle:Date- ; Modèle:Article.</ref> et termine la guerre avec deux citations<ref> Modèle:Citation (fiche matricule no 1661). À l’ordre du régiment, sous–lieutenant Jean Borotra, Modèle:8e du Modèle:121e d’artillerie lourde : Modèle:Citation (Modèle:Article).</ref> : Croix de guerre<ref>Modèle:Article.</ref>. Son grade de sous-lieutenant est rendu définitif peu avant sa démobilisation en octobre 1919<ref>Journal officiel du Modèle:Date-.</ref>.

Son engagement volontaire pendant la Guerre de 1914-1918 met entre parenthèses sa carrière tennistique naissante, cependant il parvient en finale du double du championnat militaire de tennis de l'armée du Rhin en 1919, associé à un ancien champion de France militaire, le capitaine Cardot. La paire Cardot - Borotra est battue en finale, de peu, et Cardot demande à Borotra combien de fois il a joué au tennis. Borotra répond qu'il n'a joué que moins d'une centaine de parties. Cardot répond que cela ne l'étonne pas, Modèle:Citation.

Études

Comme son engagement sous les drapeaux ne lui a pas permis de suivre une scolarité normale, il peut participer à une épreuve spéciale<ref>Modèle:Lien web.</ref> du concours d’entrée à l'École polytechnique qu'il intègre dans la promotion dite « 1920 spéciale » ou « 1920S<ref name="Polytech.Fiche">sur le site de la [http://www.bibliotheque.polytechnique.fr bibliothèque de l'École polytechnique. Sa fiche mentionne notamment qu'il a été classé Modèle:27e au classement d’entrée et Modèle:221e au classement de sortie, dans une promotion de Modèle:Nobr.</ref> ». Borotra fait très probablement partie de la khômiss<ref name=hervekabla>Modèle:Lien web.</ref>. Il est également fortement engagé dans la pratique sportive et n'entre pas dans la fonction publique à sa sortie de l'École en 1922. Durant cette période, il remporte le championnat de France militaire de football avec l'équipe de Polytechnique en 1921. Il obtient également une licence de droit.

Brillant étudiant, il est toutefois plus assidu sur l'unique court de tennis de l'école (alors en plein Paris) qu'en cours. Il lui arrive même de se faire remplacer lors d'un examen partiel par son condisciple Louis Leprince-Ringuet (futur physicien et bon joueur de tennis) car il est parti disputer un tournoi en Belgique sous le pseudonyme d'Ortabor (anagramme transparent de Borotra).

Carrière tennistique

En Modèle:Date-, Jean Borotra bat un des meilleurs joueurs français de l'époque, André Gobert, alors qu'il s'adonne également au football, et accède directement à la première série, avec le rang de Modèle:N°5 français. En 1921 il dispute des tournois internationaux, dont une finale de double mixte, au tournoi de Cannes, associé à Suzanne Lenglen. Malgré la présence d'Henri Cochet, il remporte le simple messieurs et le double mixte. Dès 1922, il est sélectionné dans l'équipe de France de Coupe Davis, épreuve qu'il dispute de multiples fois associé aux trois autres mousquetaires Henri Cochet, René Lacoste et Jacques Brugnon.

Il gagne les tournois de Wimbledon en 1924 et 1926 (trois fois finaliste) et de Roland-Garros en 1931, ainsi que le championnat d'Australie en 1928, à l'occasion d'une tournée organisée par son club, le Racing. Il est un des rares joueurs non australiens à avoir disputé ce dernier championnat car les moyens de transport de l'époque ne favorisaient guère la venue des grands champions du temps, et le seul « Mousquetaire » à l'avoir remporté. Il échoue en finale de l'US Open de tennis 1926 contre René Lacoste, qui le bat en finale Modèle:Nobr, Modèle:Nobr, Modèle:Nobr, ce qui l'empêche ainsi de réaliser un Grand Chelem sur la durée de sa carrière.

Volleyeur de premier ordre, avec une technique peu orthodoxe mais des qualités athlétiques exceptionnelles, Borotra pratique toute sa vie un tennis d'attaque, s'emparant du filet à la première occasion, où il est quasiment « impassable ». Excellent sur surfaces rapides, il est particulièrement redoutable sur courts couverts en bois, surface sur laquelle il remporte des tournois à plus de cinquante ans, comme le championnat d'Angleterre sur court couvert alors qu'il est âgé de cinquante-et-un ans. En 1936, il remporte la Coupe du Roi au côté de Bernard Destremau. Ayant arrêté la compétition au plus haut niveau à la veille de la Seconde Guerre mondiale, il fait sa rentrée dans le tournoi de Deauville en 1946<ref>Modèle:Article.</ref> et parvient à réaliser en 1947 une unique et dernière apparition en équipe de France de Coupe Davis, en double contre la Tchécoslovaquie où il perd cependant son match. Il joue son dernier match en compétition à Modèle:Nobr lors du tournoi de double mixte vétéran de Wimbledon<ref>Voir Le dictionnaire des médaillés olympiques français.</ref>.

Sa « bête noire » a été le champion américain Bill Tilden ; il est toutefois le premier des Mousquetaires à le battre, lors du championnats des États-Unis sur courts couverts de 1926, ce qui restera sa seule victoire contre lui.

Jean Borotra a été membre depuis 1920 puis président du Tennis club de Paris de 1930 à 1941, lauréat du prix Guy Wildenstein de l'Académie des sports en 1937, et lauréat du Prix du Dirigeant sportif en 1938 du comité de l'Association des écrivains sportifs. Jean Borotra est nommé président d'honneur de la Fédération française de tennis après la guerre. Il a également été vice-président de la Fédération internationale de tennis; il est évincé en 1969, car il s'oppose à ses collègues français sur la question du statut des joueurs et leurs rapports avec les promoteurs professionnels<ref>Modèle:Article.</ref>. Il a été nommé membre de l'International Tennis Hall of Fame avec ses camarades Mousquetaires en 1976, et a été élu Gloire du sport.

Jean Borotra est le détenteur d'au moins 85 titres internationaux. Il a été 59 fois champion de France, 20 fois champion d'Angleterre, trois fois champion du monde et deux fois champion d'Amérique<ref>Jean Laurent Robert BOROTRA (1898-1994).</ref>.

Il compte 32 sélections en Coupe Davis de 1922 à 1947. En 54 matchs disputés, il totalise 19 victoires pour 12 défaites en simple et 17 victoires pour 6 défaites en double. Il a aussi été médaille de bronze en double aux Jeux olympiques à Paris.

Au Championnat international des vétérans, il a remporté le simple en 1959 et le double en 1960 (avec Adrian Quist) et 1964 (avec McCall).

Carrière professionnelle

Jean Borotra mène de front une double carrière de champion de tennis et de cadre dirigeant dans l'industrie. Il est embauché en 1924 par la SATAM (« société anonyme pour tous appareillages mécaniques », qui fabrique des appareils pour la distribution des carburants) en qualité d'ingénieur commercial chargé des exportations. Il devient ensuite administrateur de la société de 1933 à 1976, ainsi que de l’Union française de crédit pour le commerce et l’industrie, de la marque Hotchkiss-Delahaye en 1953. La SATAM et l’Union française de crédit font partie d’un groupe fondé par le polytechnicien Alexandre Giros, la SGE (Société générale d’entreprise). L’un des ses fils, François, PDG de la SATAM, est administrateur avec Borotra d’une filiale, la société britannique Avery-Hardoll Ltd<ref>L’Industrie du pétrole en Europe, 1972, Modèle:N°, « Les cinquante ans d’industrie de Jean Borotra », Modèle:P..</ref>.

Sa facette d'homme d'affaires se double d'un volet de relations publiques et mondaines, pour lequel le tennis lui sert parfois de sésame. Il affronte en match amical des têtes couronnées, comme Manuel II du Portugal ou Gustave V de Suède... qu'il laisse, très diplomatiquement, gagner<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Incarnation avant la lettre de l'Homme pressé de Paul Morand, Borotra parcourt la planète entière en combinant matches de tennis et rendez-vous professionnels, à une époque où les lignes aériennes transocéaniques n'existent quasiment pas.

Carrière politique : ministre de Pétain

Jean Borotra a adhéré à la ligue antiparlementaire des Croix de feu. Le Modèle:Date- il est, à la salle Wagram, à la tribune aux côtés de son chef, le colonel de La Rocque et, tout en appelant à une union nationale Modèle:Citation, il y cite en exemple les régimes fascistes italien et allemand : Modèle:Citation<ref name=hervekabla/>. Il participe encore à un Modèle:Citation au profit des Croix de feu en Modèle:Date-, à Amiens<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>, mais « devait cesser discrètement d’être des nôtres après l’échec de sa démarche » pour réconcilier La Rocque avec ses « maréchaux » en 1935, écrit ce dernier dans ses carnets de captivité. Il a adhéré au Parti social français (PSF)<ref>Albert Kéchichian, Les Croix de feu à l’âge des fascismes : travail famille, patrie, Champ Vallon, 2006, Modèle:P., BNF/gallica: Le Journal des débats, 31-10-1934, La Rocque, Pourquoi je suis républicain. Carnets de captivité, Seuil, 2014. La Rocque évoque "le naïf et honnête Borotra".</ref>. Le Modèle:Date-, il est l'une des personnalités présentes au dîner offert, par le tout nouveau Comité France-Allemagne, au comité olympique allemand et à son président, le Reichssportführer Hans von Tschammer und Osten, ainsi qu'au bureau du comité Allemagne-France de Berlin<ref>Modèle:Article</ref>.

Officier de réserve (lieutenant en 1928, capitaine en 1936), Borotra est rappelé à l'activité « par mesure de sécurité » le Modèle:Date- avant d'y être maintenu par la mobilisation générale du Modèle:Date- et nommé adjoint au commandant du Modèle:5e du Modèle:232e d'artillerie<ref name=hervekabla/>. Rencontré dans la débâcle par le général Maczek près de Montbard, il refuse d’appuyer, avec la batterie d'artillerie dont il commande la retraite, l'ultime bataille que va mener la [[10e Brigade de cavalerie blindée (Pologne)|Modèle:10e brigade de cavalerie blindée polonaise]], le Modèle:Date-, pour briser l'encerclement allemand<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Fait prisonnier après l'encerclement de sa batterie, il s'évade, est repris, s'évade à nouveau<ref>Modèle:Article.</ref> et arrive à Montauban fin juin<ref>Modèle:Article.</ref>. Il est démobilisé à Clermont-Ferrand le Modèle:Date-<ref name=hervekabla/>.

Fichier:Jean Borotra en janvier 1942.jpg
Jean Borotra en janvier 1942.

Sous le régime de Vichy, il est nommé, le Modèle:Date-, commissaire général à l’Éducation physique et aux Sports<ref>Modèle:Article.</ref> (titre élargi ensuite en « commissaire général à l'éducation générale et aux sports »)<ref>Modèle:Article.</ref>. Il le reste jusqu'en Modèle:Date-, sous les gouvernements Laval, Flandin et Darlan<ref name="slate">Modèle:Lien web.</ref>. Il est le premier membre du gouvernement de Vichy autorisé par les Allemands à se rendre officiellement dans la zone interdite du Nord-Pas-de-Calais<ref>Modèle:Article</ref> et est accueilli comme tel, le Modèle:Date- à Arras, par le préfet Bussière : Modèle:Citation<ref>Modèle:Article</ref>. En visite à Nancy en Modèle:Date-, c'est encore en tant que Modèle:Citation qu'il fait acclamer le nom du maréchal Pétain<ref>Modèle:Article</ref>.

Au printemps 1941, lors d'une tournée en Afrique du Nord Modèle:Incise il emmène avec lui le champion de France de natation, Alfred Nakache, juif, ce qui excite la réprobation des militants les plus ardents de la collaboration<ref>Julian Jackson, La France sous l’Occupation, 1940-1944, Paris, Flammarion, 2004, (Modèle:1re : 2001), Modèle:ISBN, Modèle:P.</ref>, en particulier dans l'hebdomadaire Au Pilori<ref>Modèle:Article</ref>.

Comme devait le rappeler Nakache lui-même à son retour de déportation, ce sont tout de même les services dirigés par Borotra qui le forcent, à la même période, à quitter l’École normale d'éducation physique<ref name=Metairie/>. Et Borotra lui-même, bien que ce soit avec le souci déclaré de protéger le « petit personnel » de l'application des lois d'exclusion, n'en écrit pas moins, le Modèle:Date-, au Commissaire général aux questions juives : Modèle:Bloc citation

Partisan de la pratique populaire du sport et opposé à sa professionnalisation, Borotra cherche à promouvoir le sport amateur. C'est pourquoi, dès Modèle:Date- avec Joseph Pascot, son directeur des sports, il prend des dispositions pour :

En la circonstance les mesures contre les fédérations multi-sports apparaissent motivées par l'idéologie : la FSGT est une organisation proche des milieux syndicalistes d'obédience communiste, en particulier la CGT, tandis que l'UFOLEP et l'USEP, où les enseignants laïcs sont nombreux, sont proches des socialistes de la SFIO et d'autant plus suspectes, aux yeux de Vichy, que le président Joseph Brenier de la Ligue de l'enseignement, à laquelle elles sont affiliées, est, comme l'avaient été avant lui le fondateur de la Ligue Jean Macé et son second président Léon Bourgeois, un membre éminent de la franc-maçonnerie. Les sanctions qui frappent ces trois organismes ne peuvent en tout cas se justifier par leur conception de la pratique sportive, qui était aussi tournée vers la pratique amateure et la diffusion du sport dans les milieux populaires.

Les préventions contre les organisations marquées politiquement à gauche s'illustrent dans la façon dont sont encadrés les hommages à l'ancien ministre des sports du Front populaire Léo Lagrange, qui avait disparu lors de la bataille de l'Aisne (1940) et dont la tombe est retrouvée, sur le champ de bataille, au début de l'année 1941. Tandis que la FSGT est empêchée de consacrer sa réunion du Modèle:Date- au souvenir de Léo Lagrange<ref>Modèle:Article</ref>, l'UFOLEP peut organiser, le Modèle:Date-, une Modèle:Citation en l'honneur de son ancien commissaire général<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>. Mais c'est à la Modèle:Citation organisée, à sa demande, par la FFA le Modèle:Date- au stade Jean-Bouin<ref>Modèle:Article</ref> que Jean Borotra prononce, en présence de sa veuve et de son fils, son éloge officiel, en mettant davantage l'accent sur son sacrifice patriotique que sur l’impulsion qu'il avait déjà donnée en faveur de la pratique populaire du sport : Modèle:Bloc citation

Sans se réclamer de la politique de son prédécesseur, mais sans la critiquer<ref name=gaylesc/>, Borotra la poursuit d'une certaine manière, à cette différence près que la promotion du sport devient, sous Vichy, l'illustration de la pensée anti-intellectualiste du Maréchal selon laquelle Modèle:Citation<ref name=PhP>Modèle:Article, cité par Modèle:Lien web.</ref>. Sans doute impressionné par l'embrigadement de la jeunesse allemande au sein des organisations sportives satellites du parti nazi, Borotra rejoint dans ses objectifs, parmi lesquels explicitement la lutte contre la dénatalité<ref>Modèle:Article</ref>, le mot d'ordre du Maréchal : Modèle:Citation en s'attachant Modèle:Citation<ref name=PhP/>. Cependant, à ceux qui voudraient utiliser la pratique sportive pour faire entrer la collaboration dans les mœurs, Borotra oppose l'interdiction des rencontres officielles avec l'Allemagne<ref>Modèle:Article</ref>.

Dans ces circonstances, il parvient à imposer une très forte augmentation du budget consacré aux sports dans le cadre d'un secrétariat d'État à la Jeunesse et aux sports rattaché au ministère de l'Éducation nationale, un triplement des horaires de sports dans les emplois du temps scolaires et un recrutement massif de professeurs et moniteurs sportifs. Pour populariser le sport de la voile, alors élitiste, il donne carte blanche à un officier de marine en retraite, basque comme lui, le commandant Rocq, qui avait créé avant guerre une école de voile dans le fort de Socoa. Ces centres de voile, développés en pleine Occupation en utilisant comme cadres des officiers de marine en disponibilité après le sabordage de la flotte à Toulon, auront un grand succès<ref>Modèle:Article.</ref>.

Au dîner donné en l'honneur de l'ambassadeur de Lequerica, à l'occasion du Modèle:Citation entre la France et l'Espagne<ref>Modèle:Article</ref>, Borotra salue, le Modèle:Date-, la communauté d'idéaux de l’État français et de l'Espagne franquiste : Modèle:Bloc citation avant de conclure par un éloge de son homologue espagnol, le général Moscardó<ref>Modèle:Article</ref>.

Les fonctions officielles de Borotra prennent fin, comme celles de la majorité des ministres et secrétaires d'État du gouvernement Darlan, lors de la formation du gouvernement Laval, le Modèle:Date-<ref>Modèle:Article.</ref>. Tandis que sa succession est assurée, au commissariat général à l’éducation générale et aux sports, par son Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref> Joseph Pascot, Borotra n'en continue pas moins à faire partie des personnalités qui, le Modèle:Date-, accueillent le maréchal Pétain à l'inauguration du Salon<ref>Modèle:Article</ref>. Il est encore reçu en audience par le chef de l’État en octobre<ref>Modèle:Article</ref>.

Il tente ensuite de gagner l'Afrique du Nord dans une Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp, cité par Modèle:Harvsp.</ref> ; arrêté par la Gestapo en novembre 1942<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>, il est déporté<ref>Fondation pour la mémoire de la déportation.</ref> le Modèle:Date- au camp de Sachsenhausen, où il est détenu à la prison Zellenbau<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, puis - sur la requête du roi Gustave V de Suède, joueur de tennis averti, - au château d'Itter dans le Tyrol autrichien avec d'autres personnalités politiques et militaires françaises, parmi lesquelles des amis (le colonel de La Rocque, le général Weygand) mais aussi des adversaires comme Édouard Daladier. Celui-ci décrit ainsi Borotra, durant ces mois de captivité : « Comme on disait autrefois, c'est un vrai gentilhomme ; il fera aimer et respecter la France partout où il passera »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Il est libéré lors de la bataille du château d'Itter, le Modèle:Date-, au cours de laquelle il trouve le moyen de s'échapper pour hâter l'arrivée des renforts alliés<ref name=slate/>.

Borotra a échappé à l’épuration et n'a fait l’objet d’aucune poursuite de la part de la Haute Cour de Justice, même s'il a été arrêté le Modèle:Date- en même temps que Weygand et placé un temps en résidence surveillée<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>. Le Conseil d'État a reconnu en Modèle:Date- que d'avoir occupé les fonctions de haut commissaire à la jeunesse à Vichy ne faisait pas obstacle à ce qu'il reçoive le titre de déporté-résistant<ref>Modèle:Article.</ref>.

Maréchalisme

Commandeur de la Légion d'honneur en 1952 – avec comme parrain le général Weygand<ref>Bulletin de l'ADMP, Modèle:N°, octobre 1952, ce qui donne lieu à une prise d'armes dans la cour des Invalides.</ref> –, croix de guerre 1914-1918 et 1939-1945, médaille des évadés<ref name=decreva>Modèle:Article.</ref> et médaille de la déportation et de l'internement pour faits de Résistance, il n’en demeure pas moins l’un des plus fidèles partisans de l'ex-« chef de l’État français », Philippe Pétain : il fait partie des personnalités présentes à la messe célébrée à sa mémoire à Notre-Dame le Modèle:Date-<ref>Modèle:Article.</ref>, on le trouve également à la première messe-anniversaire en hommage à Pétain, à l'île d'Yeu, en 1952<ref>Modèle:Article.</ref>, il fait alors partie du comité d'honneur de l’Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain (ADMP). Il en est élu vice-président en Modèle:Date-<ref>Bulletin de l'ADMP, Modèle:N°, Modèle:Date-, Modèle:N°, Modèle:Date- : Modèle:Citation a-t-il pourtant déclaré. Collection du Maréchal : on le trouve au congrès de Lyon en Modèle:Date-, à des réunions des comités de l'association (Modèle:Date-, Modèle:Date-, Modèle:Date-, Modèle:Date-, Modèle:Date-, Modèle:Date-, Modèle:Date-, etc.), aux messes-anniversaires à Paris (1960, 1961, 1963, 1964, 1965, 1967, etc.) ou à Vichy (1962, 1963). Il a écrit dans Le Maréchal un article en hommage à Weygand, président d'honneur de l'ADMP (Modèle:N°, Modèle:Nobr, Modèle:N°, Modèle:Nobr). Cf. sa lettre adressée au Monde au sujet de la translation des cendres de Pétain en 1967 : Le Monde, 26/4/1967.</ref> avant de la présider de 1976 à 1980 puis d'être désigné président d'honneur<ref>Le Monde, 17/8/1976, Le Monde, 3/5/1977, Le Monde, 6/3/1978, Ibid., 16/6/1980, Ibid., 25/7/1981, Ibid., 12/11/1981, Ibid., 12/1/1982. Cf. aussi les lettres adressées par Borotra au Le Monde, 2/9/1975, 2/1/1980, 5/3/1980.</ref>. C'est ainsi qu'il écrit notamment, dans une lettre adressée le Modèle:Date- au Garde des Sceaux pour demander la révision de la condamnation de Pétain en 1945 par la Haute cour de justice : Modèle:Bloc citation

Ses fonctions passées de commissaire général à l'éducation physique et aux sports du gouvernement de Vichy conduisent les instances britanniques, après la guerre, à lui interdire - semble-t-il sur la prière du gouvernement français<ref>Modèle:Article.</ref> - de participer au tournoi de Wimbledon. Il n'y réapparaît qu'en 1948<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>.

À partir de 1966 ou 1967, il devient aussi l'un des vice-présidents du Centre d'études politiques et civiques, un club de réflexion patronal de droite, qu'il fréquente depuis quelques années. Le CEPEC est présidé par un patron pétainiste, Georges Laederich, membre du bureau national de l'ADMP, puis par François Lehideux, ancien ministre du régime de Vichy à l'instar de Borotra et futur président de l'ADMP.

Il a été l'un des conseillers des gouvernements gaullistes dans les Modèle:Nobr en matière de sport Modèle:Incise, et le vice-président du Conseil international pour l'éducation physique et le sport<ref>Modèle:Article.</ref>.

Palmarès (partiel)

En simple messieurs

Modèle:Boîte déroulante/début Modèle:Palmarès ATP/début

Modèle:Palmarès ATP/ligne

Modèle:Palmarès ATP/ligne

Modèle:Palmarès ATP/ligne

Modèle:Palmarès ATP/ligne

Modèle:Palmarès ATP/ligne

Modèle:Palmarès ATP/ligne

Modèle:Palmarès ATP/ligne

Modèle:Palmarès ATP/ligne

Modèle:Palmarès ATP/fin Modèle:Boîte déroulante/fin

Modèle:Boîte déroulante/début Modèle:Palmarès ATP/début

Modèle:Palmarès ATP/ligne

Modèle:Palmarès ATP/ligne

Modèle:Palmarès ATP/ligne

Modèle:Palmarès ATP/ligne

Modèle:Palmarès ATP/ligne

Modèle:Palmarès ATP/ligne

Modèle:Palmarès ATP/fin Modèle:Boîte déroulante/fin

En double messieurs

Modèle:Boîte déroulante/début Modèle:Palmarès ATP/début

Modèle:Palmarès ATP/ligne

Modèle:Palmarès ATP/ligne

Modèle:Palmarès ATP/ligne

Modèle:Palmarès ATP/ligne

Modèle:Palmarès ATP/ligne

Modèle:Palmarès ATP/ligne

Modèle:Palmarès ATP/ligne

Modèle:Palmarès ATP/ligne

Modèle:Palmarès ATP/ligne

Modèle:Palmarès ATP/ligne

Modèle:Palmarès ATP/fin Modèle:Boîte déroulante/fin

Modèle:Boîte déroulante/début Modèle:Palmarès ATP/début

Modèle:Palmarès ATP/ligne

Modèle:Palmarès ATP/ligne

Modèle:Palmarès ATP/ligne

Modèle:Palmarès ATP/ligne

Modèle:Palmarès ATP/fin Modèle:Boîte déroulante/fin

En double mixte

Modèle:Boîte déroulante/début Modèle:Palmarès ATP/début

Modèle:Palmarès ATP/ligne

Modèle:Palmarès ATP/ligne

Modèle:Palmarès ATP/ligne

Modèle:Palmarès ATP/ligne

Modèle:Palmarès ATP/ligne

Modèle:Palmarès ATP/ligne

Modèle:Palmarès ATP/fin Modèle:Boîte déroulante/fin

Modèle:Boîte déroulante/début Modèle:Palmarès ATP/début

Modèle:Palmarès ATP/ligne

Modèle:Palmarès ATP/ligne

Modèle:Palmarès ATP/fin Modèle:Boîte déroulante/fin

Hommages et distinctions

Jean Borotra donne son nom à la coupe Jean Borotra - Junior Davis Cup qui se déroule chaque année au Touquet Tennis Club, club de tennis du Touquet-Paris-Plage<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Son nom est cité dans une scène du film Papy fait de la résistance : Modèle:Citation bloc

Distinction

Modèle:Déco ME (1949)<ref name=decreva/>

Voir aussi

Bibliographie

Modèle:…

Articles connexes

Liens externes

Modèle:Autres projets

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Modèle:Palette Modèle:Portail