Joseph Darnand

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Personnalité politique

Modèle:Infobox Personnalité militaire

Joseph Darnand, né le Modèle:Date de naissance à Coligny (Ain) et mort fusillé le Modèle:Date de décès au fort de Châtillon, à Fontenay-aux-Roses (Seine, actuel département des Hauts-de-Seine), est un militaire et homme politique français. Il est, sous l'Occupation, une figure majeure de la collaboration française.

Ancien combattant, héros de la Grande Guerre et de la campagne de France de 1940, militant d'extrême droite dans l'entre-deux-guerres, il choisit la voie de la collaboration totale avec l'occupant nazi en s'engageant dans les Waffen-SS le Modèle:Nobr.

Il reste pour l'histoire le secrétaire général et véritable chef opérationnel de la Milice française, organisation paramilitaire de type fasciste, supplétive de la Gestapo, chargée de la traque des résistants, des Juifs, des francs-maçons et des réfractaires au STO, créée par Pierre Laval, en accord avec Pétain, par la loi du Modèle:Date-. Après avoir été nommé, à la demande des autorités allemandes, secrétaire général au maintien de l’ordre dans le gouvernement de Vichy le Modèle:Date-, il devient secrétaire d’État à l’Intérieur le Modèle:Date-.

Les exactions et les crimes commis par les miliciens sous ses ordres, principalement au sud de la ligne de démarcationModèle:Sfn, valent à Darnand d'être considéré comme l'une des personnalités les plus jusqu'au-boutistes de la collaboration. Il est jugé, condamné à la peine de mort et fusillé après la Libération.

Origines familiales et formation

Joseph Darnand est né dans une famille nombreuse et modesteModèle:Sfn, d'origine paysanne, de tradition catholique<ref name="arkheia-revue.org">Modèle:Lien web.</ref>,Modèle:Sfn et dont le père est cheminot à la gare de Bourg-en-Bresse<ref name="arkheia-revue.org"/>,Modèle:Sfn. On le décrit comme un Modèle:CitationModèle:Sfn. Il est élève de l'école Saint-Louis à Bourg-en-Bresse jusqu'à l'âge de Modèle:Nobr puis d'Modèle:Date- à Modèle:Date- au collège Lamartine de Belley<ref name="histoquiz-milice">Modèle:Lien web.</ref>. Contraint d'abandonner l'école, il rentre à ColignyModèle:Sfn pour commencer un apprentissage de trois ans en ébénisterieModèle:Sfn,<ref name="histoquiz-milice"/>.

Première Guerre mondiale

[[Fichier:Joseph Darnand 1916.jpg|vignette|gauche|

Joseph Darnand, jeune soldat du [[35e régiment d'infanterie (France)|Modèle:35e d'infanterie]] de Belfort (1916).

]]

Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, il a Modèle:Nobr et cherche en vain à s'engagerModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Il est finalement incorporé au [[35e régiment d'infanterie (France)|Modèle:35e d'infanterie]], le Modèle:Nobr. Il est nommé caporal en [[Avril 1917 (guerre mondiale)|Modèle:Date-]], sergent le Modèle:Nobr et affecté au [[366e régiment d'infanterie|Modèle:366e d'infanterie]] où il se fait remarquer : Modèle:Citation Il est promu adjudant en 1918Modèle:Sfn. Plusieurs fois blesséModèle:Sfn, il reçoit six citations, dont deux à l'ordre de l'armée pour son courage comme « nettoyeur de tranchées »<ref name="AF_7/4/1927">Modèle:Article Modèle:Commentaire biblio SRL.</ref>.

Le Modèle:Nobr, son corps franc fait vingt-sept prisonniers au sein d'un état-major de régiment allemand et s'empare de documents essentiels qui permettent de connaître le plan de l'[[Bataille de Champagne (1918)|offensive ennemie du Modèle:Date-]]Modèle:Sfn,Modèle:Sfn : celle-ci avorte à la suite des manœuvres du général Gouraud, qui commande la [[4e armée (France)|Modèle:4e]]Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Modèle:Article détaillé

Darnand reçoit la médaille militaire le Modèle:NobrModèle:Sfn des mains de PétainModèle:Sfn,Modèle:Sfn, à qui il voue par la suite un attachement sans borne. Pour ce fait d'armes, le général Gouraud remet également à l’adjudant Darnand la croix de la Légion d’honneur le Modèle:Date-, au cours d'une prise d'armes dans la cour des InvalidesModèle:Note<ref>Modèle:Lien web</ref>. La croix est accompagnée de cette citation : Modèle:Citation

Dans une lettre adressée à Maxime Real del Sarte, Raymond Poincaré, l'ancien Président de la République devenu Président du Conseil, s'excuse de son absence au banquet qui a lieu après la cérémonie et salue en lui Modèle:Citation<ref name="AF_8/4/1927">Modèle:Article.</ref>,<ref>Jean Mabire, La Division Charlemagne, J. Grancher, 1998, Modèle:P.48.</ref>.

En septembre 1919, il s'engage pour deux ans dans l'armée<ref name="histoquiz-milice"/>. Après un passage dans les troupes d'occupation en Allemagne, il participe à la campagne contre les forces de Kemal Atatürk en CilicieModèle:Sfn. Il part en permission libérable en Modèle:Date-Modèle:Sfn, quittant l'armée avec le grade d'adjudantModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Entre-deux-guerres

Après une vie quelque peu instable, il entre comme vendeur décorateur à la fabrique de meubles Chaleyssin à Lyon<ref name="histoquiz-milice"/>. Il devient ensuite directeur de la succursale niçoise de cette société puis directeur en 1929 de la société des bus du littoral à Nice<ref name="histoquiz-milice"/>. Il fonde aussi une société de transportsModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Il milite d'abord dans le cadre de l’Action française (AF)Modèle:Sfn,<ref>Gisèle et Serge Berstein, Dictionnaire historique de la France contemporaine, Modèle:Tome : 1870-1945, Éditions Complexe, 1995 Modèle:ISBN Modèle:Présentation en ligne.</ref> à partir de 1925, à Lyon puis à Nice, comme commissaire d'AF puis chef des commissaires d'AF de cette ville<ref name="AF_31/3/1927">Modèle:Article.</ref>. Lorsque la section de Nice leur fait savoir en Modèle:Date- qu'il a reçu la Légion d'honneur<ref name="AF_28/2/1927"/>, les chefs de la ligue royaliste décident d'utiliser cette décoration pour leur propagande, alors que l'Action française a été excommuniée par le pape en 1926, ils soulignent son appartenance à la ligue, lui offrent plusieurs fois la « une » de l'Action française, le présentent comme Modèle:Citation<ref name="AF_7/4/1927"/>, lui font publier un récit de son exploit<ref>Modèle:Article.</ref>, font venir des militants de la ligue pour l'acclamer lors de la prise d'armes du Modèle:Date-<ref>Modèle:Article.</ref>, organisent un banquet à Paris en son honneur<ref name="AF_31/3/1927"/>,<ref>Modèle:Article.</ref> auquel prennent part des dirigeants d'associations d'anciens combattants et les chefs de la ligue, dont Charles Maurras, Maxime Real del Sarte et Maurice Pujo. Darnand y déclare : Modèle:Citation.

En 1928, Darnand est président de la fédération des commissaires d'Action française des Alpes-Maritimes<ref>Modèle:Lien web</ref>.

En Modèle:Date-, les dirigeants de la ligue lui offrent la présidence d'une réunion publique à Paris d'anciens combattants, organisée par les royalistes, contre la ratification des dettes interalliées<ref group=alpha>Pour le gouvernement Raymond Poincaré, il s'agissait de ratifier les accords Mellon-Béranger (Modèle:Date-) et Caillaux-Churchill (Modèle:Date-), auxquels s'étaient opposés les anciens combattants, afin de faciliter les négociations dans le cadre du plan Young. Ils le furent finalement en Modèle:Date-.</ref>, auquel prend part le président de l'Union nationale des combattants, Henri Rossignol, et le secrétaire général de l'Association des mutilés de guerre, Edmond Bloch, aux côtés de dirigeants de la ligue, dont son président<ref>Modèle:Article ; Modèle:Article ; Modèle:Article ; Modèle:Article.</ref>. Deux jours plus tard, il prend part au défilé organisé sur l'avenue des Champs-Élysées par l'Action française et des associations d'anciens combattants pour protester contre la ratification et contre le Gouvernement ; il porte le drapeau des anciens combattants d'AF et défile à leur tête<ref>Modèle:Article Modèle:Commentaire biblio SRL ; Modèle:Article Modèle:Commentaire biblio SRL.</ref>. En Modèle:Date-, les chefs de la ligue royaliste lui offrent la présidence de leur association d'anciens combattants, l'Association Marius Plateau, constituée légalement le Modèle:Date- de cette année<ref>Modèle:Article Modèle:Commentaire biblio SRL ; Modèle:Article Modèle:Commentaire biblio SRL ; Modèle:Article Modèle:Commentaire biblio SRL. Il n'a donc pas quitté l'Action française en 1928 et n'a pas été le chef des Camelots pour toute la Provence, comme on peut le lire parfois, notamment dans Michel Germain, Histoire de la Milice et des forces du maintien de l'ordre en Haute-Savoie, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Il quitte cette fonction au cours de l'année 1931<ref group=alpha>Il est remplacé par Georges Gaudy.</ref>. Il semble quitter l'Action française avant 1935, déçu par son manque d'activisme<ref>Gérard Gaudin, « L'Action française en Provence », dans Michel Leymarie, Jacques Prévotat, L'Action française : culture, société, politique, Éditions du Septentrion, 2008, Modèle:P..</ref>.

Il adhère ensuite aux Croix-de-Feu et à partir de 1936 au Parti populaire français (PPF)Modèle:Sfn,Modèle:Sfn, mais il est une nouvelle fois déçu par le manque d'action directe, notamment contre les communistes qu'il déteste<ref>Michèle Cointet, La Milice française, Fayard, 2013.</ref>. Il conspire contre la République en liaison avec le complot de la CagouleModèle:Sfn, dont il est le responsable à NiceModèle:Sfn. Arrêté le Modèle:Date-<ref>Modèle:Article ; Modèle:Article ; Modèle:Article ; Modèle:Article.</ref>, il prend comme avocat Xavier Vallat<ref>Modèle:Article ; Modèle:Article.</ref>. Il est libéré le Modèle:Date-<ref>Modèle:Article.</ref> et bénéficie d'un non-lieuModèle:Sfn.

Seconde Guerre mondiale

Modèle:Citation Il est affecté, comme lieutenant, dans un corps franc de Modèle:Unité du Modèle:24e de chasseurs de la Modèle:29e, chargé d’actions de commando et de renseignement derrière les lignes ennemiesModèle:Sfn. À la suite d'une mission de renseignement, les Modèle:Date-Modèle:Sfn et Modèle:Date-, à Forbach, il est nommé « premier soldat de France » et fait officier de la Légion d’honneur<ref>Modèle:Lien web</ref>, par le général Georges, pour être retourné chercher aux mains de l'ennemi le corps de son chef et ami, le capitaine AgnelyModèle:Sfn. La couverture de Match<ref group=alpha>Ancien nom de Paris Match.</ref>,Modèle:Sfn du Modèle:Date- lui est consacrée<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Lien web ; voir aussi : Modèle:Lien web.</ref>. Après de nombreux combats lors de la bataille de France, de la Somme à la LoireModèle:Sfn, il est fait prisonnier le Modèle:Date-, il parvient à s’évader du camp de Pithiviers en Modèle:Date- et à rejoindre Nice<ref name="arkheia-revue.org"/>,Modèle:Sfn.

Pétain et le SOL

Après l'arrivée au pouvoir de Pétain, en Modèle:Date-, Joseph Darnand se rallie à lui sans hésitation, en raison du prestige de Pétain puis adopte les principes de la Révolution nationaleModèle:Sfn. À l’automne 1940, il prend la tête de la nouvelle Légion française des combattants (LFC) dans les Alpes-Maritimes<ref>Modèle:Article.</ref>,Modèle:Sfn, laquelle comptera jusqu'à Modèle:Nombre dans ce départementModèle:Sfn. Après l’ouverture de la LFC aux jeunes partisans du régime qui n’ont jamais combattu, il fonde en Modèle:Date-, dans son département, un Service d'ordre légionnaire (SOL)Modèle:Sfn,Modèle:Sfn, où s’introduisent certains éléments du milieu niçois. Ce SOL, étendu ultérieurement à toute la zone non occupée (le Modèle:Date-Modèle:Sfn) et à l’Afrique du Nord, prône la Collaboration active avec l’occupant allemandModèle:Sfn. Plusieurs chefs et militants des SOL se livrent à des actions brutales contre les adversaires réels ou supposés du régime et déclenchent une vague de délation qui n’épargne ni les autorités civiles, ni Modèle:Quoi de l’État français.

Lorsque le commandement national du SOL est attribué à Darnand, en Modèle:Date-Modèle:Sfn, il s’installe à Vichy et il affiche des positions ouvertement collaborationnistes et racistesModèle:Sfn, tout en restant toujours très proche de PétainModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,<ref>Modèle:Article ; Modèle:Article.</ref>. Darnand devient en Modèle:Date- délégué permanent de la Légion auprès du gouvernement<ref>Modèle:Article.</ref>.

En Modèle:Date-, au retour d'un voyage en Pologne à l'invitation des Allemands, il adhère à la Légion des volontaires français contre le bolchevisme (LVF) Modèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Selon le résistant Claude Bourdet<ref>Claude Bourdet, L'Aventure incertaine - De la Résistance à la Restauration, Stock, 1975.</ref>, des résistants des Alpes-Maritimes tentèrent en 1940 de convaincre Darnand d'entrer dans la dissidence et de fonder les groupes-francs de la Résistance. Un instant hésitant, Darnand refusa au nom de son allégeance absolue à Pétain. En 1943, dans un moment de négociations difficiles avec Laval et les Allemands, Darnand, un temps découragé, fit quelques sondages en direction de la France libreModèle:Sfn,<ref name="De Gaulle, mdg III_300-301">Charles de Gaulle, Mémoires de guerre – Le Salut : 1944-1946, Modèle:T., Paris, éd. Plon, 1959 ; rééd. Pocket, 1999 (nouvelle édition 2006, texte intégral), 567Modèle:Nb p. Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>, puis abandonna définitivement toute idée de changer de camp ; selon Jean Lacouture (qui, dans sa biographie de De Gaulle, cite Louis Vallon), à la suite du signalement fait par le BCRA de la demande de Darnand, le général de Gaulle s'y était opposé violemment en ces termes : Modèle:Citation

En Modèle:Date-, Darnand est à Espalion et assiste aux obsèques de Louis Canaguier, légionnaire aveyronnais<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Lors du débarquement allié du Modèle:Date- en Afrique du Nord, Darnand donne l'ordre aux SOL de résisterModèle:Sfn. La Phalange africaine est créée en Tunisie le Modèle:Date- sur suggestion des Allemands et Darnand prononce un discours appelant les jeunes Français à s'enrôler pour combattre à leur côté par Modèle:Citation pour ne pas Modèle:CitationModèle:Sfn. Bon nombre des officiers de la Phalange africaine proviennent du SOLModèle:Sfn.

Dans un message aux Français du Modèle:Date-<ref name="Pétain_5/1/1943">Philippe Pétain, Discours aux Français, Modèle:Date-Modèle:Date-, Paris, Albin Michel, 420Modèle:Nb p. Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>, Pétain déclare que les SOL lui Modèle:Citation et que ceux d'Afrique du Nord, Modèle:Citation. En réalité, lors des opérations de Modèle:Date-, seules quelques dizaines des hommes de Darnand, sur des milliers, se sont battus contre les Alliés à Oran et au Maroc, tandis qu’à Alger les SOL se sont tous laissé capturer sans résistance.

Naissance de la Milice

Fichier:Loi du 30 janvier 1943 portant création de la Milice française 1 - Archives Nationales - A-1853.jpg
Loi du Modèle:Date- portant création de la Milice française, Archives nationales A/1853.
Fichier:Flag of the collaborationist French Militia.svg
Drapeau de la Milice
Fichier:Gammamilice.gif
L'emblème de la Milice.

Lorsque Pierre Laval se rend en Prusse orientale le 19 décembre 1942 pour rencontrer Adolf Hitler, ce dernier lui reproche l’insécurité croissante à laquelle sont confrontés les forces d’occupation et les représentants des différentes administrations allemandes, en France. Hitler exige alors la création d’une police supplétive devant collaborer avec les Allemands pour maintenir l’ordre et s’affranchir si besoin de l’intervention de la justice française qu’il juge inadaptée aux exigences du moment et qui applique une législation hors du temps.

Pétain annonce alors le Modèle:Date- l’autonomie du SOL<ref name="Pétain_5/1/1943"/> Modèle:Incise et sa transformation en Milice française, sous les ordres de son chef national Darnand<ref name="Pétain_5/1/1943"/>. Par la loiModèle:Sfn du Modèle:Date-<ref>Journal officiel du 31 janvier 1943, Modèle:N°27, Modèle:P.260.</ref> la fondation de la Milice a lieu à VichyModèle:Sfn et une cérémonie se déroule le Modèle:Date-Modèle:Sfn. Laval en est le président officielModèle:Sfn,Modèle:Sfn, mais la gestion courante et la direction opérationnelle en reviennent à DarnandModèle:Sfn, son secrétaire généralModèle:Sfn,<ref>« Création de la Milice française – Nomination du secrétaire général », État français – Informations générales, 9 février 1943.</ref>.

C’est une organisation qui se veut tout à la fois antisémite Modèle:Incise anticommuniste, anticapitaliste et révolutionnaireModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Elle est aussi farouchement nationaliste, antidémocratique, antimaçonnique et antigaullisteModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Elle affirme la primauté de la société contre l’individualisme, de la hiérarchie des individus contre l’égalitarisme, de la foi contre le scepticisme et revendique la défense de Modèle:Citation et de Modèle:CitationModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Selon les historiens Henry Rousso ou Jean-Pierre Azéma, le projet de Darnand et de ses hommes consiste à faire de la Milice un succédané de parti unique, et à terme l'ossature d'un authentique régime totalitaire.

Le Modèle:Date-, Pétain s'adresse à la Milice pour lui indiquer qu'Modèle:CitationModèle:Sfn,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> En 1943, Laval et Darnand Modèle:Citation. Pétain et Laval ne démentiront jamais leur soutien public à la Milice et à ses agissements.

En Modèle:Date-, Darnand est nommé SS-Frw.Obersturmführer (lieutenant) de la Waffen-SSModèle:Sfn,<ref>De nombreuses sources, même sérieuses, citent à tort qu'il reçut le grade Sturmbannführer (commandant), en réalité il ne recevra ce grade que le Modèle:Date-.</ref> et il prête serment de fidélité à HitlerModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn à l'ambassade d'AllemagneModèle:Sfn, rue de Lille, à Paris. Il ne revêt l'uniforme SS qu'en de très rares occasions, notamment pour sa prestation de serment et quand il se présente en Modèle:Date- au dépôt de Wildflecken de la division SS Charlemagne pour y prendre ses fonctions ; il en est d'ailleurs refoulé, les autorités allemandes ne voulant pas de politiques. Son engagement dans les Waffen-SS est suivi par celui de quatorze de ses proches collaborateurs, le Modèle:Date-Modèle:Sfn.

Le Modèle:Date-, Darnand est cosignataire, avec Marcel Déat, Jean Luchaire, Georges Guilbaud et Noël de Tissot, d'un texte intitulé « Plan de redressement national français »Modèle:Sfn,Modèle:Sfn et adressé au gouvernement français et aux autorités allemandesModèle:Sfn. Ce programme politique, qui constitue un Modèle:CitationModèle:Sfn, est largement inspiré de celui des nazis et vise à la création d'un parti uniqueModèle:Sfn,Modèle:Sfn et d'un État national-socialiste en FranceModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Les signataires y dénoncent pêle-mêle l'inaction du gouvernement Laval contre les communistesModèle:Sfn, les réfractaires au STOModèle:Sfn,Modèle:Sfn, l'opposition croissante de la populationModèle:Sfn et demandent son remplacement par des collaborationnistes principalementModèle:Sfn. Ils prévoient de renforcer la collaboration avec l'Allemagne, dont ils souhaitent la victoire, de participer à la Modèle:Citation, de s'engager à Modèle:Citation et de revoir dans un sens plus favorable la question de la main-d'œuvreModèle:Sfn.

Puis, le Modèle:Date-, dans un article paru en première page de l'hebdomadaire de la Milice, Combats, sous le titre « Alerte, miliciens ! », Darnand lance à ses hommes un appel à s'engager dans la Waffen-SS, pour lutter contre le Modèle:Citation et Modèle:Citation, ce qui est, selon lui, la façon la plus utile de servir la cause françaiseModèle:Sfn.

Le Modèle:Date-, à la demande des Allemands et après négociations avec Laval fin Modèle:Date-, Pétain, qui souhaite la venue de Darnand au Gouvernement et a toute confiance en luiModèle:Sfn, nomme ce dernier secrétaire général au Maintien de l’ordre, en remplacement de René BousquetModèle:Sfn,<ref name="paxton 294-295, 310">Robert O. Paxton, La France de Vichy 1940-1944 (préface de Stanley Hoffmann, traduction Claude Bertrand), Éditions du Seuil, 1973 ; rééd. 1997 ; réimp. Seuil, coll. « Points Histoire », novembre 1999, 475Modèle:Nb p. Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>,Modèle:Sfn,<ref>Cette nomination est actée officiellement le Modèle:Date-, par décret publié au Journal officiel du Modèle:Date- (André Brissaud, La Dernière année de Vichy, Modèle:Opcit, Modèle:P.).</ref>. À cette occasion, Laval déclare : Modèle:CitationModèle:Sfn. La montée en force de Darnand dans le gouvernement de Vichy, jusque-là avant tout autoritaire et réactionnaire, marque une étape décisive dans la fascisation finale du régime, ainsi que dans sa satellisation par les Allemands<ref>Selon Robert Paxton et Stanley Hoffmann.</ref>. En Modèle:Date-, la Milice est étendue à la zone nordModèle:Sfn et les hommes de main de divers partis collaborationnistes y sont versésModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, quelques jours après le débarquement allié, le titre ministériel de Darnand est changé en secrétaire d’État à l’IntérieurModèle:Sfn.

Il a été décoré de l'ordre de la Francisque<ref>Modèle:Ouvrage Modèle:Commentaire biblio SRL</ref>.

Activité de la Milice

[[Fichier:Bundesarchiv Bild 146-1983-077-15A, Joseph Darnand bei einer Massenveranstaltung.jpg|vignette|gauche|Darnand en [[Juillet 1944 (guerre mondiale)|Modèle:Date-]].]] Darnand vient à Paris et recherche un logement confortable. Il jette son dévolu sur un appartement du Modèle:16e, dans un immeuble appartenant à la famille juive Schwob d’Héricourt, dont les occupants légitimes, y compris leurs petits-enfants, sont contraints de se cacher.

La Milice française, que Darnand qualifie de « nouvelle chevalerie », et qui, depuis [[Janvier 1944 (guerre mondiale)|Modèle:Date-]], est arméeModèle:Sfn, mène une série d'actions violentesModèle:Sfn : comme supplétifs des Allemands, ils luttent contre la Résistance<ref name="paxton 349-350">Robert O. Paxton, La France de Vichy 1940-1944, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn et participent à la liquidation des maquis des GlièresModèle:Sfn,<ref name="paxton 349-350"/>,Modèle:Sfn,<ref name="conan-lexpress">Éric Conan, « La cavale des maudits », 12 août 1993, sur le site lexpress.fr.</ref>. Déstabilisés par leur impopularité auprès de la nette majorité des Français, les miliciens redoublent d'extrémismeModèle:Sfn. Les immeubles de la Milice, à commencer par le Petit Casino de VichyModèle:Sfn, deviennent des lieux de torture systématique. Les miliciens pratiquent également la délation, contribuent à l'organisation des rafles, et se livrent parfois à d'authentiques massacres, ainsi à Saint-Amand-Montrond (Modèle:Date-) où plus de Modèle:Nobr de civils seront retirés d'un puits. Contre les résistants, Darnand institue fin Modèle:Date- aussi des cours martiales, où aucune garantie élémentaire du droit n'est respectéeModèle:Sfn,<ref>Une loi du Modèle:Date- avait autorisé Darnand à constituer des cours martiales sommaires (il n'y avait ni procureur ni avocats) : trois juges, tous miliciens, siégeaient anonymement et prononçaient en quelques minutes des condamnations à mort exécutables immédiatement.</ref>. Elles se chargeront notamment de condamner à mort et de faire exécuter les révoltés de la prison centrale d'Eysses (Modèle:Date-), à qui la vie sauve avait été promise en échange de leur redditionModèle:Sfn.

Au début de 1944, les miliciens fusillent aussi près de Lyon Victor Basch et son épouse Hélène Basch, tous deux octogénaires, faisant ainsi payer à l'ancien président de la Ligue des droits de l'homme des décennies de dreyfusisme et de militantisme républicain, ainsi que ses origines juives. Les hommes de Darnand s’engagent dans la chasse aux Juifs, et dans l’assassinat des hommes politiques, qui, comme Jean ZayModèle:Sfn,Modèle:Sfn, Georges MandelModèle:Sfn,Modèle:Sfn et Maurice Sarraut, ont tenté de s’opposer à l'Allemagne nazie. Les miliciens se livrent également à des exécutions sommairesModèle:Sfn : à la suite de l’assassinat par la Résistance du secrétaire d'État de l'Information et de la Propagande Philippe Henriot, le Modèle:NobrModèle:Sfn, des membres de la Milice sillonnent en voiture les rues de Châteauroux en tirant au hasard sur les passants. À Rillieux-la-Pape, Paul Touvier fait fusiller arbitrairement sept JuifsModèle:Sfn et le chef milicien Joannès Clavier fait fusiller sept autres personnes à MâconModèle:Sfn. Ces crimes sont désavoués par Laval qui, craignant les réactions de l'opinion publique très largement acquise aux Alliés et à la Résistance, réprimande Darnand ; Clavier est emprisonné brièvement à la prison MontlucModèle:Sfn ; il sera condamné à mort et fusillé en 1945<ref>André Brissaud, La Dernière année de Vichy, Modèle:Opcit, Modèle:P.438 Modèle:Commentaire biblio</ref>.

Manquant d'hommes, Darnand ne disposera jamais de plus de Modèle:NombreModèle:Sfn à Modèle:Nombre<ref name="paxton 349-350"/>, dont à l'automne 1943 environ Modèle:Nombre armés, actifs sur le terrain<ref>Pascal Ory, Les Collaborateurs 1940-1945, Seuil, 1976, Modèle:P..</ref>. Aussi se montre-t-il peu regardant sur le recrutement : des jeunes gens qui cherchent à échapper au STO, mais aussi des aventuriers, des repris de justice ou criminels de droit commun. Les exactions politiques des miliciens se doublent ainsi de nombreux vols, cambriolages, rackets, extorsions de fonds, voies de faits sur la voie publique ou contre des fonctionnaires, qui achèvent de discréditer totalement la Milice dans la populationModèle:Sfn.

Le Modèle:Nobr, dans une lettre à Laval, Pétain dresse un réquisitoire très dur contre la Milice<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Laval transmet cette lettre à Darnand qui répond à Pétain : Modèle:Citation

Fuite en Allemagne

À la Libération, les miliciens prennent le chemin de l’Allemagne. Darnand participe à Sigmaringen au gouvernement en exil de la France vichysteModèle:Sfn, chargé de l'Intérieur, puis tente avec Jacques Doriot et Marcel Déat de créer un « Comité de libération française »Modèle:Sfn qui ne voit pas le jour en raison de la mort de Doriot, le Modèle:Nobr, victime d'une attaque aérienne (par des avions américains ou allemands) non loin de SigmaringenModèle:Sfn.

Les miliciens sont ensuite affectés à la Waffen SS (division Charlemagne). Mais Darnand doit en abandonner le commandement à un officier supérieur allemand. Il repart bientôt sur le terrain, en République sociale italienne, faire la chasse aux partisansModèle:Sfn. Là, il est reçu villa Bianca à Fasano par Georges Guilbaud, ministre plénipotentiaire en Italie, et sa femme Maud<ref>Maud de Belleroche, Le Ballet des crabes, Paris, Filipacchi, 1975, Modèle:P..</ref>. Il est arrêté le Modèle:Date- par les Britanniques, et remis peu après aux autorités françaises.

Procès et condamnation à mort

Transféré en France et incarcéré à la prison de Fresnes dans l'attente de son procès, Darnand a pour aumônier, lors de sa détention, son ancien subalterne des corps francs, le père Bruckberger, qui a fait le choix de la Résistance.

Il est finalement jugé par la Haute Cour de justice. À son procès, qui se déroule dans l'après-midi du Modèle:Date-, le père Bruckberger intervient comme seul témoin, à décharge, en rappelant ses brillants faits d'armesModèle:Sfn. Dans la soirée, après avoir été qualifié de Modèle:Citation et d'Modèle:Citation par l'avocat général, E. J. Carrive, dans son réquisitoire, il est condamné à la peine de mortModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Sa demande de grâce, formulée contre sa volonté, est rejetée par le général de Gaulle le Modèle:Date-Modèle:Sfn. Le Modèle:Date-, il adresse une lettre à de Gaulle, pour demander celle de ses camarades miliciens : Modèle:CitationModèle:Sfn Le père Bruckberger, qui a rencontré de Gaulle le Modèle:Date-, rapporte les paroles de ce dernier dans un ouvrage de souvenirs, Si grande peine : Modèle:CitationModèle:Sfn. Dans ses Mémoires de guerre, de Gaulle écrit : Modèle:Citation

Fichier:Tombe de Darnand.jpg
Tombe de Darnand.

Il est fusillé le Modèle:Date-<ref>Robert O. Paxton, La France de Vichy 1940-1944, Modèle:Opcit, Modèle:P.400.</ref>,<ref>Son procès fait l'objet d'un long chapitre du livre de l'historien Roger Maudhuy, Les Grands procès de la Collaboration (Lucien Souny).</ref>, à Modèle:Heure au fort de ChâtillonModèle:Sfn. Au moment de l'exécution, il entonne le refrain du chant des cohortes (composé pour le SOL et repris par la Milice) : Modèle:Citation. Le père Bruckberger a écrit un opuscule dans lequel il décrit la conversion de Darnand, mort en paix et muni des sacrements<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Sa tombe se trouve au cimetière des Batignolles, à Paris (Modèle:32e)<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Famille

Le Modèle:Date-, il épouse Antoinette Foucachon (1899-1994) (nièce de son employeur d'alors), avec qui il a deux enfants : un garçon Maurice (1922) qui meurt en bas âge et un autre fils, Philippe<ref>Modèle:Article.</ref>, lui-même membre de l'Avant-garde puis speaker à Radio Vatican, professeur de français à Tucumán en Argentine, ingénieur à Cologne, en Allemagne<ref name="conan-lexpress"/>, et enfin résident espagnol à Tarragone, où il se marie.

Le neveu de Joseph Darnand, Robert Darnand (1921-1998), était résistant et a été déporté à Neuengamme<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Sa nièce, Jeanne Brevet (1922-2014), a épousé Henry Charbonneau puis Léon Degrelle.

Distinctions

Dans la culture

Musique

  • Reprenant un cliché antisémite, le groupe de black metal nationaliste français Peste Noire, proche des mouvements néofascistes européens, publie en 2013 l'album Peste Noire, comprenant le titre La Bêche et l'épée contre l'usurier, à la fin duquel on entend des extraits du discours de Joseph Darnand au SOL, samplés avec les instruments<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Télévision

  • La série télévisée Un village français (2009-2017) présente, à partir de la saison 6, des personnages de miliciens aux profils psychologiques différents. L'un d'eux, Alban Lubac (interprété par Fabrice Richert) s'est engagé dans la milice afin d'échapper au STO, et meurt pendu par les résistants.
Au début de la saison 7, on apprend que la grand-mère d'Alban, Mamé (Isabelle Sadoyan), est une fervente admiratrice de Joseph Darnand, dont le portrait est exposé dans sa ferme avec une photographie d'Alban, à côté de la cheminée. Ce portrait suscite d'abord la stupéfaction d'Antoine (Martin Loizillon), futur petit-gendre de la vieille femme, et chef d'un réseau de résistance. Lorsque Mamé lui fait remarquer qu'il a bien connu Alban, celui-ci rétorque que c'est vrai, mais ajoute cyniquement qu'il n'a pas connu Darnand personnellement.
Plus tard, lorsque Anselme Mercier (Bernard Blancan), autre résistant devenu marginal, est invité à boire un bol de soupe à la ferme, il ne peut s'empêcher de manifester de la colère et du dégoût en apercevant le portrait de Darnand. Alors que Mamé lui explique mettre de la mélasse dans sa soupe, ce dernier déclare que la soupe a surtout un Modèle:"<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Notes et références

Notes

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Références

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Voir aussi

Bibliographie

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Article connexe

Liens externes

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