Jacques Bainville

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Jacques Bainville, né le Modèle:Date de naissance- à Vincennes (Val-de-Marne) et mort le Modèle:Date de décès- à Paris, est un journaliste, historien et académicien français.

Il est une figure majeure de l'Action française, mouvement politique nationaliste et royaliste d'extrême droite.

Biographie

Origines, jeunesse et formation de sa pensée

Fichier:Plaque Ici Né Jacques Bainville Rue Fontenay - Vincennes (FR94) - 2022-06-25 - 1.jpg

Plaque à son lieu de naissance, rue de Fontenay, Vincennes.

Né à Vincennes dans une famille attachée aux valeurs républicaines<ref name=":0">Modèle:Lien web</ref>, Jacques Pierre Bainville est élève du lycée Henri-IV puis pendant une année de la faculté de droit de Paris<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Il est le neveu de l’écrivain du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle Camille Bainville<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il commence son œuvre en 1900, à l'âge de Modèle:Nobr, avec Louis II de Bavière<ref name=":0" />.

En 1900, à l’issue de son séjour en Bavière et après avoir été dreyfusard<ref>Voir sa notice du Dictionnaire biographique et géographique de l'affaire Dreyfus {https://dicoaffairedreyfus.com/index.php/2020/05/18/jacques-bainville/}.</ref>, Jacques Bainville devient monarchiste<ref name=":0" />. C’est par réflexion et comparaison, que ce fils de famille républicaine, libre penseur et voltairien, peu sensible à tout sentiment nostalgique, s’est tourné vers le royalisme. Face au rayonnement d’une Allemagne unifiée par Bismarck, en pleine expansion économique et démographique, au pouvoir stable et fort, il juge que la République – « la fille de Bismarck », écrit-il dans son Bismarck et la France – est un régime malthusien, essoufflé, livré à des gens médiocres et aux querelles intestines, incapable de faire face à cette Allemagne qui le fascine autant qu’elle l’inquiète<ref name=":0" />.

Carrière d’écrivain, journaliste et historien

Fichier:Café de Flore - 1900.jpg

Le Café de Flore vers 1900, lieu de réunion habituel des fondateurs de l'Action française.

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Maurras le fait entrer comme journaliste à La Gazette de France<ref name=":0" />, ensuite à la Revue d'Action française puis, à sa fondation en 1908, au quotidien L’Action française<ref>Modèle:Lien web.</ref>, Modèle:Citation du mouvement d'extrême droite<ref name="Winock1994-p.8-9">Modèle:Chapitre.</ref>^,<ref>Modèle:Chapitre.</ref>, où il tient la rubrique de politique étrangère<ref name=":0" />. Bainville écrit aussi pour La Liberté, Le Petit Parisien et La Nation belge. Il assure la direction du journal La Revue universelle. En 1922, on lui proposera de prendre la direction du Figaro<ref>Modèle:Lien web.</ref>Modèle:Source insuffisante, qui vient d'être racheté par le millionnaire antisémite François Coty.

Il y décrit le nationalisme français comme l'inspirateur du nationalisme allemand, donc la cause profonde des catastrophes de 1870 et de 1914-1918. Il l’explique en 1915 dans son Histoire de deux peuples puis en 1918 dans son Histoire de trois générations, où il martèle cette idée que la plus grande erreur de la France, qui a abouti à la Première Guerre mondiale, est d’avoir contribué à l’unification allemande :

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Bainville publie en 1920 un ouvrage commentant le traité de Versailles, Les Conséquences politiques de la paix<ref>Les Conséquences politiques de la paix, ouvrage de Jacques Bainville.</ref>, en contrepoint au livre à succès de Keynes Les Conséquences économiques de la paix<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Jacques Bainville y critique le « laisser aller » pacifiste de Clemenceau et d'autres sur la question allemande. Selon lui, le pacifisme a conduit la France à ne pas demander de lourdes sanctions à l'Allemagne ne respectant pas le traité de Versailles, à ne pas la démanteler et faire venir les troupes françaises en Allemagne pour montrer la victoire françaiseModèle:Refnec. Il écrit notamment : Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Fichier:Plaque Monge-Daudet-Bainville, 31 rue de Bellechasse, Paris 7.jpg

Plaque apposée au Modèle:N° de la rue de Bellechasse, dans le Modèle:7e arrondissement de Paris, où mourut Jacques Bainville en 1936.

Grande figure du monarchisme nationaliste et de l'Action française, nationaliste, il exalte la politique de la monarchie française (Histoire de France, 1924) et s’inquiète de la faiblesse de la démocratie face à la puissance allemande (La Troisième République, Modèle:Date-). Il est élu le Modèle:Date- membre de l'Académie française, en même temps qu'André Bellessort et Claude Farrère. Il obtient vingt voix sur vingt-sept votants pour succéder à Raymond Poincaré au [[Liste des membres de l'Académie française par fauteuil#Fauteuil 34|Modèle:34e]]<ref name=":0" />.

Bainville affiche des sympathies envers le fascisme et plusieurs dictatures. Dans l'avant-propos qu'il rédige pour l'édition française d'un ouvrage de Pietro Gorgolini sur le fascisme, il rédige un éloge de Benito Mussolini et épanche son admiration pour les Chemises noires<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Il tient des propos élogieux sur le dictateur portugais Salazar, qualifiant son régime de Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Vie personnelle, incident lors de ses funérailles

En 1912, à Marigny, Bainville épouse Jeanne Niobey<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> (1889-1970) avec laquelle il aura un fils, Hervé (1921-2014)<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En 1920, Bainville est nommé au grade de chevalier de la Légion d'honneur<ref>Modèle:Base Léonore.</ref>.

Il meurt le 9 février 1936, des suites d'un ulcère dont il souffrait depuis près d'un an<ref>Modèle:Article</ref>.

Lors de ses funérailles, le Modèle:Date-, le cortège funéraire provoque un embouteillage dû à la vitesse peu élevée à laquelle il avançait. Malgré lui, Léon Blum, dans une voiture à cocarde, se trouve à proximité du cortège funéraire. Reconnu par des militants d'extrême droite, Blum — alors âgé de Modèle:Nobr — est violemment frappé par nombre d'entre eux : d'anciens camelots, séparés officiellement de l'Action française<ref>Eugen Weber, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>, cassent la vitre arrière de la voiture de Blum, ce qui le blesse au cou et à la tempe d'où une effusion importante de sang<ref>Cédric Gruat, « 1936 : l’agression filmée de Léon Blum ».</ref>. L'intervention d'ouvriers travaillant sur un chantier voisin évite que le chef socialiste ne soit lynché<ref>Eugen Weber, L'Action française, Fayard, coll. « Grandes études historiques », 1985, Modèle:P.. Voir les références dans l'article Action française.</ref>. L'enquête montre ensuite que « la plupart des agresseurs portaient des brassards et insignes d’Action française », et le chapeau de Blum est ensuite retrouvé dans ses locaux<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Cette violente agression suscite une importante émotion. En signe de protestation, une manifestation se déroule du Panthéon à la Bastille en étant marquée par quelques affrontements<ref>Dominique Borne & Henri Dubief, La Crise des années 30 (1929-1938), éditions du Seuil, collection « Points histoire », 1989, Modèle:P..</ref>.

Postérité

Dans Apologie pour l'histoire ou Métier d'historien, l'historien Marc Bloch cite Bainville parmi les exemples d'Modèle:Citation<ref>Marc Bloch, Apologie pour l'histoire ou métier d'historien, Armand Colin, 1949, chapitre III, partie 1 : Esquisse d’une histoire de la méthode critique.</ref>.

François Mauriac, louant les talents d'analyste de Bainville, écrit en 1956 : « D'une science conjecturale, Bainville a fait une science exacte<ref>La Revue des Deux Mondes, janvier-Modèle:Date-, Modèle:P..</ref>. »

En 1977, un « cercle Jacques-Bainville » (CJB), regroupe les étudiants de l'Action française à l'université d'Assas. Tombé progressivement en désuétude, il est reformé à la rentrée 2010 par des étudiants d'extrême droite.

Fichier:Vue de la station Solférino depuis la place Jacques Bainville.jpg

Vue de la station Solférino depuis la place Jacques-Bainville, dans le Modèle:7e arrondissement de Paris.

Pour le Modèle:70e de sa mort, une « journée Jacques Bainville » est organisée le Modèle:Date- à Paris, avec diverses conférences (« Jacques Bainville et l'Europe » par Christophe Dickès, docteur en histoire, journaliste à Canal Académie, radio des cinq Académies (Institut de France), « Jacques Bainville, un modèle pour comprendre l'avenir » par Pierre Hillard, militant antisémite<ref>Qui est Pierre Hillard, l’auteur compulsif de propos antisémites qui a provoqué la dissolution de Civitas ?, Libération, 8 août 2023.</ref>, « Jacques Bainville et l'Action française » par Pierre Pujo, directeur du journal Action française 2000.)

Des artères ont été nommées en son honneur dans quelques villes de France comme à Paris (place Jacques-Bainville dans le Modèle:7e), Marseille (avenue Jacques-Bainville dans le Modèle:9e), Marigny (rue Jacques-Bainville), Vincennes et Tourcoing (allée Jacques-Bainville).

Un buste de lui a été exécuté par le statuaire Philippe Besnard<ref>L'Atelier, Bulletin de l'association Le temps d'Albert Besnard, n^o 4 - 2008, Modèle:ISSN.</ref>.

Au début des années 2020, Éric Zemmour se revendique régulièrement de lui<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Le 6 décembre 2022, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin introduit son projet de réforme de l'immigration à l'Assemblée nationale en citant les premières lignes de l'Histoire de France de Bainville<ref>Modèle:Lien web</ref>^,<ref>Modèle:Lien web</ref>.