Stanislas de Guaita

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Homonymes Modèle:À sourcer Modèle:Infobox Biographie2

Stanislas de Guaita (Modèle:Date à Tarquimpol (Moselle) et mort dans cette même ville le Modèle:Date) est un occultiste et poète français, cofondateur avec Papus et Joséphin Péladan de l'Ordre kabbalistique de la Rose-Croix<ref>Modèle:Article</ref>.

Biographie

Né en Lorraine le Modèle:Date au château d’Alteville<ref name="Anthologiedespoètesfrançais(Lemerre,1888)">Alphonse Lemerre - Anthologie des poètes français du XIXème siècle, aux éditions Alphonse Lemerre, tome 4, Paris, 1888</ref>, près de Tarquimpol, Stanislas de Guaita est issu, par sa mère, Marie-Amélie Grandjean, d'une famille lorraine, et par son père, François-Paul de Guaita, d'une ancienne famille noble d'origine lombarde (Italie), établie en Lorraine depuis 1800. Il avait le titre de Marquis.

Fichier:Stanilas de Guaita.jpg
Stanislas de Guaita à dix-neuf ans.

Dès le lycée à Nancy, vers 1880, il se lie d'amitié avec Maurice Barrès, qu'il fera adhérer plus tard au martinisme. La préface de l'une des éditions d'Au seuil du mystère est d'ailleurs signée Maurice Barrès. L'Histoire ne dit pas si les deux hommes partageaient les mêmes convictions politiques : Barrès évolua en effet vers un esthétisme individualiste dont témoigne assez bien son "culte du Moi" à une mystique nationaliste et catholique de la Terre et des morts, centrée sur le patriotisme lorrain et républicain. Barrès évoquera Guaita avec le personnage de Saint-Phlin dans Les Déracinés.

C'est dans les écrits de son ami et colocataire de jeunesse Péladan que Stanislas de Guaïta trouve sa première porte d'entrée dans l'univers de la Tradition. Par la suite, la lecture de l'œuvre d'Éliphas Lévi, dont il se fera dès lors le commentateur et le thuriféraire l'initie au mysticisme chrétien ; Fabre d’Olivet l'oriente vers les grands mystères en général et vers la langue hébraïque ; et Saint-Yves d'Alveydre l'initie à la Synarchie. Il entre dans le tout récent Ordre Martiniste de son ami Papus, alors étudiant en médecine, dont il raille le pseudonyme.

À la lumière de toutes ces influences, Guaita prône un spiritualisme exaltant la Tradition chrétienne, qui, grâce à la mise en place éventuelle de la synarchie – forme de gouvernement idéal –, devrait conduire à l'avènement du royaume de Dieu. En 1888, dans le même esprit, il fonde avec Péladan l’Ordre kabbalistique de la Rose-Croix, dont fait aussitôt partie Papus, y adhérèrent aussi Erik Satie et le banquier des artistes, Olivier Dubs. Peladan s’en sépara ensuite pour fonder un autre ordre : la Rose-Croix catholique, alléguant son refus de la magie opérative.

En 1887, en collaboration avec son secrétaire et ami Oswald Wirth, il réalise un Tarot kabbalistique qui est reproduit dans le Tarot des Bohémiens de Papus<ref>Ce tarot, redessiné par Wirth en 1926 est toujours édité à l'heure actuelle sous le nom de Tarot de Wirth</ref>.

En 1893, l’Ordre de Guaita est attaqué par Huysmans, qui l’accuse d’envoûter à distance l’abbé défroqué lyonnais Joseph-Antoine Boullan. Des duels s’ensuivent ; Huysmans et Jules Bois s’opposent à Papus et à Guaita.

Stanislas est encore ce jeune poète moins fasciné par le goût baudelairien que par la parfaite esthétique du Parnasse de Leconte Delisle et de Mallarmé. D'ailleurs, Alain Mercier<ref>Les Sources ésotériques et occultes de la poésie symboliste, 1870-1914 (1969)</ref>, confirmera que Guaita poète<ref>(Les Oiseaux de passage, 1881; La Muse noire, 1883; Rosa mystica, 1885)</ref> « par son classicisme de forme et d’écriture, est plus proche des parnassiens que des symbolistes. Ainsi il y eut en lui deux êtres distincts : l’hermétiste aristocrate et généreux d’une part, le poète tourmenté et inquiet d’artifices d’autre part »<ref>Rosa mystica est disponible à la Bibliothèque Universitaire de la faculté de Lettres de Nancy 2Devenue Université de Lorraine, en édition originale</ref>. C'est l'écrivain Mendès qui va l'inciter à lire Éliphas Lévi.

Il meurt le Modèle:Date, à 36 ans, à Alteville. Il est inhumé à Tarquimpol<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Photo de la tombe</ref>. Les causes de sa mort précoce ont été expliquées par des problèmes rénaux ou par la prise de drogue. À propos des drogues, il écrivait<ref>Le Serpent de la Genèse, Modèle:1ère septaine, chapitre V : « L'arsenal du sorcier ».</ref> : Modèle:Citation blocSa riche bibliothèque, constituée d'ouvrages, parchemins, traités d'alchimie et de grimoires remontant à des temps immémoriaux, est dispersée à l'occasion de plusieurs ventes à Paris, en 1899 (Dorbon - René Philippon), et en 1968 (Drouot) et 2014 (Piasa).

Stanislas de Guaita vu par ses contemporains

« Il passait cinq mois de l'année dans un petit rez-de-chaussée de l'avenue Trudaine, où il ne recevait que quelques occultistes, et dont il lui arrivait de ne pas sortir pendant des semaines. Il avait amassé là toute une bibliothèque étrange et précieuse, des textes latins du Moyen Âge, des vieux grimoires chargés de pentacles, des parchemins enluminés de miniatures, des traités d'alchimie, les éditions les plus estimées de Van Helmont, Paracelse, Raymond Lulle, Saint-Martin, Martinès de Pasqually, Corneille Agrippa, Pierre de Lancre, Knorr de Rosenroth, des manuscrits d'Éliphas, des reliures signées Derome, Capé, Trautz-Bauzonnet, Chambolle-Duru, des ouvrages de science contemporaine. » (Maurice Barrès, Un rénovateur de l'occultisme: Stanislas de Guaita, Chamuel, 1898, Modèle:P.)

« Partant d'Éliphas Lévi, il était remonté aux Kabbalistes de la Renaissance et aux Philosophes hermétiques du Moyen Âge, lisant tout et comprenant tout avec une prodigieuse facilité. Les textes les plus obscurs s'éclairaient dès qu'il y projetait la clarté de son esprit solaire. Il se jouait des problèmes métaphysiques et j'étais loin de pouvoir le suivre... » (Oswald Wirth, Le Tarot des Imagiers du Moyen Âge, Émile Nourry, Paris, 1927.)

« Il était fort riche, et s'était adonné aux sciences occultes sans savoir ni méthode. Il n'y voyait que le côté pittoresque à la Rembrandt, à la Téniers, à la Jordaëns. Vêtu d'une robe rouge, l'épée à la main, dans un décor que n'eût pas désavoué Breughel, il évoquait les phantasmes et dissolvait les larves. La vérité est que, saturé de morphine et d'alcool, il croyait réellement voir des animaux grimper le long de ses membres, et des spectres s'agiter obstinément sous ses yeux. » (Michel de Lézinier, Avec Huysmans - Promenades et souvenirs, Paris, Delpeuch, 1928.)

Bibliographie

Œuvres de Stanislas de Guaita

Essais de sciences mauditesModèle:Note

  • I. Au seuil du Mystère, Paris, G. Carré, 1886. [1]
  • II. Le serpent de la Genèse :
    • Première septaine, Le Temple de Satan, Paris, Carré, 1891. [2]
    • Deuxième septaine, La Clef de la Magie Noire, Paris, Carré, 1897. [3]
    • Troisième septaine, Le Problème du Mal (inachevé. En partie poursuivi par Oswald Wirth, et achevé par Marius Lepage). Éditions Véga, Paris, 1949, 176 p.
  • "Discours d'initiation martiniste pour une réception martiniste tenue du 3° degré" (1889), in F.-Ch. Barlet, Ferran, Papus, Eugène Nus, Julien Lejay, Stanislas de Guaita, La Science Secrète, Paris, Georges Carré, 1890, Modèle:P. [4]Modèle:Note

Poésie

  • Oiseaux de passage : rimes fantastiques, rimes d'ébène, Paris, Berger-Levrault, 1881, 151 p. [5]
  • La Muse noire, Paris, Alphonse Lemerre, Paris, A. lemerre, 1883, 167 p. [6]
  • Rosa mystica, Paris, A. Lemerre, 1885, 170 p. [7]

Études sur Stanislas de Guaita

(par ordre chronologique)

  • Maurice Barrès, Stanislas de Guaita (1861-1898) : un rénovateur de l'occultisme : souvenirs, Chamuel, Paris, 1898. [8]
  • Albert de Pouvourville (Matgoï). Nos Maîtres. Stanislas de Guaita. Librairie Hermétique, Paris, 1909.
  • Oswald Wirth, Stanislas de Guaita, souvenirs de son secrétaire, Éd. du symbolisme, Paris (1935).
  • André Billy, Stanislas de Guaita, Mercure de France, 1971.
  • Arnaud de l'Estoile, Guaita, collection "Qui suis-je ?", Éditions Pardès, 2004.
  • Steeve Fayadas : Les signatures, un complément d’histoire. L’exemplaire de Stanislas de Guaita, ''Aletheia'' volume 4, Modèle:Date-.
  • Steeve Fayadas '':'' Le symbole de la Rose-Croix au sein de l’OKRC, d’après un manuscrit inédit de Stanislas de Guaita'', Les Cahiers de l'Ailleurs'', Modèle:Date-.
  • Steeve Fayadas - Dominique Dubois : Dossier Stanislas de Guaita / D.A. Courmes & lettre inédite, ''Les Cahiers de l'Ailleurs'', Modèle:Date-.
  • Œuvres Poétiques Complètes. Avec une Introduction d'E.-D.Kowalski. Éditions Slatkine, Coll. Bibliothèque Initiatique, série 2, n°8. Genève, 2016. Modèle:ISBN.
  • Rémi Boyer, Gilles Bucherie, Serge Caillet, Steeve Fayadas, Daniel Guéguen, Jean-Pierre Laurant, Alain Marchiset, Stanislas de Guaita Précurseur de l'occultisme, Ed. du Cosmogone, Lyon 2018. Modèle:ISBN.
  • Emmanuel Dufour-Kowalski, Stanislas de Guaita (1861-1897). Grand Maître de la Rose + Croix Kabbalistique. Aux sources poétiques et anthropologiques de son œuvre. Éditions Archè / Milano. 2021Modèle:ISBN.

Postérité

Un prix Stanislas de Guaita sera remis par l'Académie de Stanislas jusqu'en 1984.

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Articles connexes

Liens externes

Modèle:Portail