Paul Bourget

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:En-tête label Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2

La page (numérotée 1.) de papier jauni porte Modèle:Nobr serrées, légèrement descendantes, rédigées à l’encre noire. De nombreuses ratures émaillent le texte dense dont l’écriture droite, non penchée, ne lie pas toujours entre elles les lettres des mots.
Le Roman des Quatre, fragment du manuscrit original écrit en collaboration avec Gérard d'Houville, Henri Duvernois et Pierre Benoit<ref name="Plantier"/>.
Portrait de trois quarts gauche de Paul Bourget, en costume et cravate, portant un monocle à l’œil droit.
Portrait de Paul Bourget par Paul Chabas, 1895, esquisse pour le tableau définitif commandé par Lemerre.

Paul Bourget, né le Modèle:Date de naissance à Amiens et mort le Modèle:Date de décès à Paris, est un écrivain et essayiste français, membre de l'Académie française.

Ayant donné le signal d’une réaction contre le naturalisme en littérature, Bourget est d’abord tenté par le roman d’analyse expérimental<ref>Selon l'Enquête sur l'évolution littéraire menée en 1891 par Jean Huret : Modèle:Ouvrage.</ref>. La finesse de ses études de mœurs et de caractères séduit le public mondain qu’il fréquente dans les salons parisiens de la Troisième République. Ses premiers romans – Cruelle énigme (1885), Un crime d'amour (1886) et Mensonges (1887) – ont ainsi un grand retentissement auprès d’une jeune génération en quête de rêve de modernité<ref group="E">Modèle:P.21 et 22.</ref>.

Le romancier change ensuite de direction et s’oriente à partir du roman Le Disciple (1889), considéré comme son œuvre majeure, vers le « roman à thèse », c’est-à-dire le roman d'idées. Il ne se contente plus de l’analyse des mœurs mais en dévoile les origines et les causes, soumises à des lois inéluctables et dont la transgression amène tous les désordres individuels et sociaux. Cette nouvelle voie conduit Paul Bourget à écrire des romans davantage psychologiques : L’Étape (1902), Un divorce (1904) et Le Démon de midi (1914). Il est alors influencé dans son engagement littéraire et dans son orientation romanesque par sa conversion au catholicisme et tente une synthèse entre la science et la foi. L’écrivain est amené à appliquer son talent de romancier psychologue et moraliste aux problèmes sociaux, politiques et religieux de son temps<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> de ce début de Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

Son œuvre multiple comprend aussi des poèmes de jeunesse, des essais et quelques pièces de théâtre. L’engagement politique de Paul Bourget, même s’il reste souvent cantonné à l’expression littéraire, s’est cependant manifesté au sein de mouvements militants ; les nombreuses prises de position du romancier traditionaliste, catholique et antidreyfusard en faveur de la monarchie brouillent la lecture de son œuvre, aujourd’hui incomprise voire méprisée et tombée dans l’oubli.

Modèle:Sommaire

Biographie

Premières années

Extrait d'acte de naissance ancien écrit à l'encre.
Extrait d'acte de naissance, 1852.
trois jeunes lycéens posent pour une photographie.
Paul Bourget (centre), lycéen à Clermont-Ferrand en 1866.

Né à Amiens, Paul Bourget passe cependant son enfance et son adolescence à Clermont-Ferrand, de 1854 à 1867, où son père, Justin Bourget<ref group="Note">Justin Bourget est un mathématicien né à Savas (Ardèche) en 1822 et mort à Clermont-Ferrand le 10 octobre 1887. Il est reçu docteur ès sciences en 1852 et devient successivement professeur à la Faculté des sciences de Clermont, directeur des études au collège Sainte-Barbe et recteur des Académies d'Aix (1878-1882) et de Clermont (1882 - 1887).</ref>, tient la chaire de mathématiques près la faculté de Clermont. Il est notamment inscrit dans cette ville au lycée Blaise-Pascal. Sa famille est originaire d’Ardèche (plus précisément de Savas<ref>Modèle:Article, Robert Bombrun est le descendant de l’écrivain par une branche collatérale.</ref> et de Peaugres<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>). Son grand-père, Claude Bourget, travaille sous les ordres du célèbre inventeur Marc Seguin<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Paul Bourget perd sa mère, Anne Adélaïde Valentin, à l’âge de Modèle:Nobr. Son père se remarie après cinq mois de veuvage<ref group="A">Son père se remarie avec Marie Nicard, dont il a quatre enfants : Camille, né en 1866, demi-frère de Paul Bourget, peintre qui vit longtemps près de Paul puis se fixe à Florence ; Claire, née en 1859, demi-sœur de Paul, qui épouse le docteur Gautrez et qui a elle-même une fille, Germaine (épouse Daille), nièce et future héritière de Paul Bourget, Modèle:P., note 52 ; Henry Bourget, astronome ; Louise, qui épouse Francis Laurent Modèle:Incise et dont la fille, Simone Laurent épouse Louis David, frère de Minnie Bourget.</ref>.

Paul Bourget, enfant, entretient des relations difficiles avec sa belle-mère. L’écrivain reviendra ensuite fréquemment à Clermont, en particulier le Modèle:Date- lors des obsèques de son père, devenu dans ses dernières années d’existence recteur de l’académie en 1882. Il garde de l’Auvergne des souvenirs de lieux qui serviront, plus tard, de cadre à certains de ses romans, le château de Cordès, par exemple, dans le roman Le Démon de midi. Il garde aussi un souvenir enthousiaste du château de son ami Eugène-Melchior de Vogüé, le château de Gourdan, situé à Saint-ClairModèle:Note, près de Peaugres et de Savas ; les terres des Bourget voisinant celles des Vogüé. Certains de ses ouvrages sont imprégnés par l’atmosphère morale de l’Auvergne comme Le Disciple, Un drame dans le monde et plus particulièrement dans Le Démon de midi, écrit pour partie à Clermont en 1912.

Albert Cahen, cheveux roux, sourcils épais, moustache fournie et de même couleur, est peint de face, assis dans un fauteuil à accoudoirs garni d’une tapisserie à dessins bleus semblable à celle qui orne le mur de fond. Il est vêtu d’un costume bleu foncé qui laisse voir une chemise à col droit et de petits motifs bleus. Le bras gauche est appuyé sur l’accoudoir et la main dressée à hauteur de l’épaule tient entre l'index et le majeur un porte-cigarette muni d’une cigarette encore allumée. Le bras droit est posé sur une jambe.
Albert Cahen peint par Auguste Renoir en 1881.

Au collège Sainte-Barbe où il est pensionnaire, le jeune Paul Bourget fait la connaissance de son condisciple, Georges Hérelle, avec lequel il entretient une vaste correspondance conservée à la Bibliothèque municipale de Troyes, et qui devient son grand ami. Il y fréquente aussi Auguste Gérard. Bon élève, Bourget est admis au lycée Louis-le-Grand en qualité d’externe<ref group="A">Modèle:P.34 à 38.</ref>. Cette double appartenance lui permet d’entrer en contact avec de nombreux autres camarades : Saint-René Taillandier, Henri Becquerel, Denys Cochin ou Ferdinand Brunetière. Une profonde amitié le lie surtout à Adrien Juvigny, avec qui il engage une correspondance suivie<ref>Bibliothèque de l’agglomération troyenne, fonds Hérelle (3141 Modèle:Rom-maj, Modèle:Rom-maj, Modèle:Rom-maj, Modèle:Rom-maj), Lettres d’Adrien Juvigny à Paul Bourget, catalogue Morel-Payen, manuscrit no 3178.</ref>. En 1867, il rencontre pour la première fois Albert Cahen, jeune musicien et élève de César Franck, grâce à qui il pourra avoir accès, plus tard, aux salons littéraires de la haute société juive<ref group="D">Modèle:P.56 et 57.</ref>, nouer des relations qui compteront dans son parcours d’homme de lettres (avec Louise de Morpurgo, les Ephrussi, les Bischoffsheim ou encore les Stern), croiser le chemin de jeunes femmes aussi séduisantes qu’intelligentes (Marie Kann et Loulia Warchawsky notamment) ou d’une grande piété (Minnie David, sa future épouse)Modèle:Note.

Ses premières acquisitions intellectuelles le portent à avoir un goût très vif pour Victor Hugo, grâce à son professeur Eugène Despois, mais ses classiques préférés ont pour nom Byron, Heine et Balzac<ref>Sur la fascination de Bourget pour Balzac, on peut consulter : Modèle:Article.</ref>. L’agitation politique de 1870 ne le laisse pas indifférent et il est acquis aux idées démocratiques contre le régime impérial. Durant la Semaine sanglante de la Commune, il assiste à quelques exécutions sommaires et réprouve fermement l’attitude des Versaillais<ref group="Note">Il assiste avec grande inquiétude aux événements insurrectionnels menés par des chefs communards parfois issus du lycée Sainte-Barbe. Il écrit ainsi dans la revue Parlement un article du Modèle:Date- intitulé « Spectacle coupé ».</ref>,<ref group="A">Michel Mansuy insiste sur la sympathie de Bourget envers les émeutiers, Modèle:P.112.</ref>. Cette sympathie pour les Fédérés transparaît dans l’un de ses premiers poèmes écrit pour la tragédienne Marie Léonide Charvin, dite « Agar »<ref group="C">L’affaire Agar défraye la chronique des années 1870. La tragédienne, admirée par le public, obéit aux injonctions du directeur de la Comédie-Française, Édouard Thierry, et prête son concours à une fête de charité donnée au profit des victimes de la Commune. Une fois le gouvernement régulier rétabli, les journaux prennent à partie l’actrice, accusée d’avoir aidé les insurgés. Paul Bourget écrit un poème pour défendre la jeune femme et le lui envoie avec une lettre enthousiaste, explique Albert Feuillerat, Modèle:P.24.</ref>.

Premiers succès, poète, journaliste, essayiste

En 1872, les premiers dîners littéraires auxquels il participe permettent à Paul Bourget d’étoffer ses relations, avec Maurice Bouchor notamment. Il est en effet admis au dîner des « Vilains Bonshommes »<ref group="A">Modèle:P.172 et suivantes.</ref>. Il y retrouve Paul Verlaine, Théodore de Banville, Stéphane Mallarmé, Albert Mérat et le jeune Arthur Rimbaud qui se signale, lors de ces banquets, par sa grossièreté<ref>Sur les rencontres supposées mais incertaines entre Bourget et Rimbaud, consulter : Modèle:Ouvrage.</ref>.

Tableau de Béraud représentant Bourget dans la salle de rédaction du Journal des débats, parmi un groupe de médecins. Certains débattent alors que d'autres lisent le journal.
La Salle de rédaction du Journal des débats, peinture de Jean Béraud, 1889. Paul Bourget est le deuxième, assis, en partant de la droite, de face, bras droit replié sur le dossier de la chaise (musée d’Orsay).

Proche de Paul Bourget, André Gill est également présent<ref group="Note">André Gill fournit des caricatures de Modèle:Souverain2 au journal républicain de François Polo La Lune qui, censuré, devient L’Éclipse.</ref>. Il fréquente donc les milieux d’avant-garde et devient un ami proche de François Coppée. C’est durant cette période qu’il entre dans le mouvement littéraire du Parnasse pour s’en éloigner ensuite vers 1876 en se rapprochant du « Groupe des Vivants » de ses amis Jean Richepin et Raoul Ponchon qui se réunissent avec le peintre Tanzi à la brasserie du Sherry-Cobbler<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Paul Bourget écrit alors ses premières poésies dont certaines sont publiées brièvement dans l'Album Zutique<ref>Modèle:Article.Modèle:Commentaire biblio</ref>,<ref>Modèle:ArticleModèle:Commentaire biblio</ref>. Bourget fréquente aussi le club littéraire des hydropathes. Il devient correspondant à la revue Renaissance littéraire et artistique et à la Revue des Deux Mondes, puis critique dramatique au Globe en 1879, puis au journal Parlement. Il publie ainsi le Modèle:Date-, à Modèle:Nobr, dans Renaissance littéraire et artistique, son premier article intitulé « Le Roman d’amour de Spinoza »<ref name="Guyaux">Modèle:Ouvrage.</ref>. Dans les années qui suivent il publie aussi des vers dans diverses revues, dont ses plus célèbres : La Vie inquiète (1875) et Aveux (1882). À partir de l'année 1880 et jusque vers 1889, Paul Bourget est aussi un collaborateur notable d'une revue fondée par Octave Uzanne, Le Livre, dans laquelle il propose plusieurs chroniques et quelques critiques d'ouvrages fraîchement imprimés sous les initiales P.B.

Journaliste à ses débuts, Bourget devient chroniqueur à la Nouvelle revue en publiant des essais<ref>Bourget se veut être un disciple d’Hippolyte Taine : Modèle:Ouvrage.</ref>. Entrevoyant une nouvelle approche critique de la littérature contemporaine, fondée sur la psychologie, Bourget commence par publier une série d’articles portant sur des auteurs, de 1883 à 1885, dans diverses revues. La série, compilée, donne en 1885 les Essais de psychologie contemporaine. Bourget y propose une « théorie de la décadence » qu’il attribue à Baudelaire en rapprochant l’esprit décadent de la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle du déclin de l’Empire romain<ref>Modèle:Ouvrage, consulté le 25 janvier 2013.</ref>. Certains critiques littéraires voient en lui, durant cette période, un dandy dont l’élégance rappelle Baudelaire ou Alfred de Musset et qui est certainement influencé par sa rencontre avec le célèbre dandy Jules Barbey d'Aurevilly<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage, André Guyaux évoque le snobisme de Bourget comme de Modèle:Citation.</ref>.

Vers la célébrité

En 1884, il rédige ses premières nouvelles, dont L’Irréparable<ref>Il emménage rue Guy-de-La-Brosse selon Gabriel Hanotaux. Modèle:Ouvrage.</ref>. Son éditeur est Alphonse Lemerre, à qui il intente un procès, qu’il gagne, en 1896<ref group="Note">En 1894, Bourget découvre que son éditeur a lancé sur le marché étranger une édition clandestine de Cosmopolis. À la demande d’explications, Lemerre se retranche derrière sa susceptibilité et refuse de montrer ses comptes. Le procès qui s’ensuit donne raison à l’écrivain qui cependant est isolé et meurtri par les plaidoiries du bâtonnier Pouillet, également Président de la Société littéraire et artistique internationale.</ref>. Ce litige qui concerne le roman Cosmopolis est porté devant le tribunal de commerce. L'instance est minutieusement contée par Émile Zola<ref>Seul Émile Zola prend parti publiquement en faveur de Paul Bourget : Modèle:Ouvrage.</ref> et engendre des conséquences juridiques non négligeables à l’époque : un contrat d’édition est bien un contrat de participation qui donne à l’auteur un droit de contrôle absolu.

Paul Bourget en tenue d'académicien, habit, manteau et bicorne, moustache, tient un document dans la main gauche, peut-être le discours de réception d'Émile Boutroux. Il marche en regardant le sol pavé de la cour d'honneur de l'Institut de France, quai de Conti. Une automobile est garée à gauche de la photographie sur verre. Un homme, au second plan, chapeau et manteau, adossé à la façade du bâtiment, près de deux fenêtres avec barreaux, observe l'académicien en portant sa main gauche au visage et en tenant un sac dans sa main droite. Une hampe en bois (?) disparaît dans l'angle droit du négatif sur verre.
Arrivée de Paul Bourget en académicien, quai de Conti, le 22 janvier 1914, pour la réception d'Émile Boutroux.

Paul Bourget transfère alors ses droits à la maison Plon-Nourrit. Il demande souvent au peintre Paul Chabas d’illustrer ses productions littéraires. Ce dernier immortalise Paul Bourget dans la vaste composition peinte représentant les poètes du Parnasse, intitulée Chez Alphonse Lemerre, à Ville-d’Avray et présentée lors du salon de 1895. Le tableau, bien connu du commerce de l’art nord-américain, documenté et souvent publié, a pour cadre la propriété de l’éditeur du passage Choiseul, à Ville-d’Avray. Achetée par Lemerre en 1875, elle avait appartenu à Louis-Jacques Corot, père de Camille Corot. Sont portraiturés aux côtés de Paul Bourget : Leconte de Lisle, François Coppée, Marcel Prévost, Auguste Dorchain, Léon Dierx, Henri Cazalis, Jeanne Loiseau (dite Daniel-Lesueur), Alphonse Daudet, Sully Prudhomme, Jules Breton, Paul Arène, André Theuriet, Jules Claretie, José-Maria de Heredia, Paul Hervieu, Henry Roujon, Georges Lafenestre ou Modèle:M. et Modèle:Mme avec leur fils Désiré<ref>Modèle:Ouvrage, reproduit partiellement. Voir aussi Modèle:Ouvrage, en page de couverture. Paul Bourget est au centre droit, debout, cravate, moustache. Voir enfin Modèle:Ouvrage, reproduit en entier. Ce tableau important appartient actuellement à une collection privée (exposition à la Art Gallery of Hamilton, Ontario, Toronto, 1988-1990 puis vente chez Christie's, États-Unis, 1997 et collection Joey et Toby Tanenbaum, 2002).</ref>.

Après la publication de Cruelle énigme, Paul Bourget devient Modèle:Citation, selon le mot d’Albert Feuillerat<ref group="C">Modèle:P.105.</ref>, beau-frère de Paul Bourget (il a épousé une demi-sœur de l’écrivain, Fanny) et l’essayiste vient de faire place au romancier. Le peintre Jean Béraud le représente aux côtés d’Hippolyte Taine dans une grande peinture réalisée en 1889 : La Salle de rédaction du « Journal des débats »<ref group="Note">Cette composition académique, commandée à Jean Béraud par la rédaction du journal à l’occasion du centenaire de sa fondation, a été donnée au musée d'Orsay en 1990, par Daniel Wildenstein et réunit administrateurs et collaborateurs de ce quotidien, Ernest Renan, Hippolyte Taine ou Melchior de Vogüé, tous en activité en 1889<ref>Modèle:Ouvrage, reproduit ; Modèle:Ouvrage ; Modèle:Ouvrage.</ref>. Pour une iconographie complète de l'œuvre : Modèle:Lien web.</ref>. Paul Bourget est alors l’un des grands romanciers de la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et du début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Le critique littéraire Pierre de Boisdeffre remarque : Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref>. Parrainé par François Coppée et par le comte d'Haussonville, il est élu le Modèle:Date à l’Académie française (à l’âge de Modèle:Nobr), au Modèle:33e<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Il y est reçu le Modèle:Date par le vicomte Eugène-Melchior de Vogüé<ref>Modèle:Lien web.</ref> et lui-même reçoit André Theuriet et Émile Boutroux.

Modèle:Encadré

Jeune femme dans un parc avec allée et ombrelle en guise de canne, chapeau, robe longue ancienne.
Minnie Bourget en 1890.

Bourget se marie le Modèle:Date en l’église Saint-François-de-Sales avec Minnie David<ref>Julia Louise Amélie (son véritable prénom, qui n’est pas usité selon Modèle:Ouvrage) a vingt-deux ans et Paul en a trente-huit. Elle avait préféré devenir madame Paul Bourget plutôt que d’épouser un financier belge, Henri Bamberger (Modèle:Nobr), qui avait jeté son dévolu sur elle, mais qui était d’une grande laideur et que l’on surnommait « Couche-en-joue » (voir Modèle:Ouvrage, Modèle:Vol.I). Il semble que ce mariage ait été décidé précipitamment, un mois après les fiançailles officielles du Modèle:Date- selon Modèle:Ouvrage.</ref>, fille de John David, armateur à Anvers<ref>Minnie, juive convertie, vécut les douze premières années de sa vie à Anvers, mais, en 1880, un sérieux revers de fortune contraint John David et son épouse Emma née Meticke à s’installer à Paris. Minnie rencontra son futur mari chez une amie de sa mère, Modèle:Mme Louis Cahen d'Anvers, née Louise de Mopurgo, qui tenait salon en compagnie des banquiers Ephrussi, Modèle:Ouvrage.</ref>. Leurs témoins de mariage sont : François Coppée, de l'Académie française, Albert Cahen compositeur, Jules Ephrussi et Eugène Beyens, conseiller de la légation belge. Dès 1894, ils s’installent 20, rue Barbet-de-Jouy<ref group="E">Une plaque de marbre sur la façade inaugurée le Modèle:Date- pour le centenaire de sa naissance par Henry Bordeaux y entretient le souvenir de l’écrivain, Modèle:P.95.</ref>, où ils vivent toute leur vie<ref group="Note">Le caractère de Minnie, son amour pour l'Italie, sa lutte contre la maladie et ses affections nous sont révélés par Marie-Gracieuse Martin-Gistucci dans un portrait de l’épouse complété par les écrits d'Élisabeth Sylvain-David, (Paul Bourget et l’Italie et Paul et Minnie Bourget, Journaux croisés (Italie, 1901)), ainsi que par les témoignages de Lucien Corpéchot en 1936 (Souvenirs d’un journaliste).</ref>. En 1898, Minnie Bourget traduit Modèle:Langue, le chef-d'œuvre de la romancière italienne Matilde Serao, grande amie de Paul Bourget. Il semble que ce soit une des rares incursions de Minnie dans le domaine de la littérature. Comme toute la famille David, elle parle couramment l'italien et son mari admire l'aisance avec laquelle, à table, on passe sans transition d'une langue à l'autre. Dans l’hôtel particulier (ils habitent au deuxième étage)<ref group="D">Modèle:P.160.</ref>, Bourget pratique presque tous les matins la boxe ou l’escrime avec le même professeur ou son prévôt et, entre deux assauts, il se livre à des réflexions littéraires avec, entre autres, Henry de Cardonne. Modèle:Article détaillé

Paul Bourget est d’un caractère pessimiste ; Henry Bordeaux, auquel le lie une sincère amitié, fait remonter la cause de ce pessimisme à la perte de sa mère ainsi qu’au fait d’avoir vécu la défaite et l’humiliation à la guerre de 1870. Bordeaux souligne également qu’il Modèle:Citation<ref group="E">Modèle:P.70.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Un autre ami de longue date de l’auteur du Disciple, le vicomte (puis comte) Florimond de Basterot<ref group="Note">Florimond Jacques de Basterot, grand voyageur et Irlandais d’origine, était un monarchiste proche de la famille d’Orléans et des Cahen d’Anvers. Ses cousinages prestigieux lui assuraient d’être reçu dans les meilleures familles de France. Dans ses Souvenirs d’enfance et de jeunesse, il évoque son oncle, Victor de la Tour-Maubourg et eut une influence sur la littérature irlandaise de la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Ami intime de Bourget à partir de 1880, il était célibataire et affligé d’infirmités gênantes.</ref>, résume dans son journal les traits de caractère de Paul Bourget lorsque ce dernier s’emporte contre une amie, Marie Kann : Modèle:Citation<ref group="A">Florimond de Basterot, Journal inédit, Modèle:Date-, rapporté par Michel Mansuy Modèle:P.457, Modèle:Nobr.</ref>. Florimond de Basterot rajoute que Bourget fait Modèle:Citation. Lors d’un dîner en Modèle:Date-, la comtesse de La Tour, une amie de Gobineau, remarque Modèle:Citation<ref group="A">Modèle:P.457, Modèle:Nobr.</ref>. Léon Bloy l’avait également surnommé Modèle:Citation et le méprisait cordialement (Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>).

Salons littéraires et relations mondaines

Tableau représentant une dame assise, bras posés sur les appui-coudes d'un fauteuil.
Louise Cahen d'Anvers en 1870 par Carolus-Duran.
Portrait de Marie Kann, visage de face avec épingle à cheveux en forme de croissant et deux boucles d'oreilles.
Marie Kann en 1882.

Paul Bourget est reçu dans les milieux littéraires de l’aristocratie parisienne ou de la bourgeoisie juive liée à la noblesse d'Empire. Il fréquente les dîners, notamment celui fondé par Jacques Alexandre Bixio en 1856, duquel Bourget est membre en 1924 et dont le doyen d'alors est Raymond Poincaré. Les salons du faubourg Saint-Germain sous la Troisième République l'accueillent<ref>Modèle:Ouvrage et Modèle:P.258 (dîners).</ref> : celui de la princesse Mathilde<ref group="Note">Mathilde Bonaparte, princesse Demidof, fille de Jérôme Bonaparte, donc nièce de Napoléon, Elle recevait au 20, rue de Berri.</ref>, de la comtesse Potocka, de Juliette Adam (qui avait lancé Paul Bourget au début de sa carrière puisqu'il devient correspondant dans sa Nouvelle Revue) ou encore ceux de [[Geneviève Halévy|Modèle:Mme Straus]] ou de la marquise d'Argenson<ref group="Note">Le salon d'Isabelle d'Argenson a vu les débuts de François Mauriac. La récente redécouverte de la correspondance de Paul Bourget avec la marquise d'Argenson éclaire notamment la genèse de son œuvre Le Démon de midi. Cette correspondance, propriété jusqu'en 2007 du petit-fils d'Isabelle d'Argenson, l'écrivain contemporain Robert de Goulaine, est désormais consultable dans la maison hyéroise de Paul Bourget.</ref>. On le croise chez la comtesse de Fitz-James née Gutmann, rue d'Artois, chez qui Bourget dispute à Paul Hervieu la primauté des faveurs de la maîtresse de maison. Il est aussi un habitué du salon tenu par [[Ernesta Stern|Modèle:Mme Stern]] qui publie des contes vénitiens sous le pseudonyme de « Maria Star » et il apparaît de temps à autre dans le Grenier des Goncourt, rue de Montmorency à Auteuil. Bourget se rend également au 33, de la rue de Monceau, chez madame Kann, née Marie Warchawsky, parente de la comtesse Cahen d'Anvers<ref group="Note">Coquette, un tantinet perfide, étrangement compliquée et peu capable de grandes passions, selon le professeur Michel Mansuy, la « petite perfection » (Edmond de Goncourt, journal du Modèle:Date-) n'en est pas moins intelligente et très dépensière. Elle reçoit Paul Bourget à Cannes en décembre 1882, Villa des Dunes, 90 – 92, boulevard de La Croisette. Le professeur Mansuy semble croire que les Kann sont propriétaires de cette villa célèbre qui accueille à cette époque la tsarine Marie Alexandrovna. Il paraît plutôt qu'ils la louaient à Charles Mallet (Modèle:Nobr), président du PLM (voir la « villa des Dunes », Modèle:Base Mérimée, consulté le 17 janvier 2013). Détruite après guerre, la villa a fait place à un immeuble. Il rencontre aussi souvent Marie dans sa villa de Houlgate ou chez ma comtesse Cahen d'Anvers, soit dans son chalet de Gérardmer (station vosgienne connue pour avoir été le lieu de villégiature d'une communauté juive sous le Second Empire), soit dans son château de Nainville, dans l'Essonne (anciennement Seine-et-Oise) que Louis Cahen d'Anvers vend en 1883 pour acheter le château de Champs-sur-Marne en 1895.</ref>. Elle n'hésite pas à voyager avec son mari, Édouard Kann, épousé en janvier 1882, mais accompagnée aussi de Paul Bourget qui a honte de Modèle:Citation. Marie Kann devient la maîtresse de Paul Bourget, une maîtresse fantasque qui a recours aux stupéfiants<ref group="D">Modèle:P.58.</ref>, parfois, pour oublier le vide de son existence. Elle n'hésite pas à mener de front plusieurs liaisons et est aussi la maîtresse, entre autres, de Maupassant<ref group="D">Michel Mansuy, « Itinéraires italiens de Paul Bourget » in Paul Bourget et l’Italie, Slatkine, 1985, Modèle:P.58. Quoi qu'il en soit, les liaisons Bourget/Hayman et Bourget/Kann ont lieu avant son mariage, alors qu'il est célibataire. Ce sont les récits de seconde main d'Edmond de Goncourt qui l'attestent, in Journal des 6 et 21 septembre 1890.</ref>,<ref group="A">Modèle:P.445, note 76.</ref>. Leur liaison s'étale de 1881 à 1888 et Marie inspire à l'écrivain Un crime d'amour. Modèle:Article détaillé

Il fréquente aussi assidûment le salon littéraire de la courtisane Laure Hayman (Modèle:Nobr)<ref>Certains pensent que Paul Bourget eut pour cette courtisane célèbre plus que de l'amitié et que leurs relations furent tendres, peut-être pas seulement platoniques, Modèle:Ouvrage, notes sous Bourget et Hayman Modèle:P.110 et 127, Bourget y est cité comme « l’amant » de Laure Hayman. Dans une lettre du 26 décembre 1888, Bourget, en parlant de Proust, écrit à Laure : Modèle:Citation. Laure Hayman était la descendante du peintre Francis Hayman, le maître de Gainsborough. Elle était née dans un ranch des Andes ou son père était ingénieur. Elle compta parmi ses amants le duc d'Orléans, Louis Weil (grand-oncle maternel de Proust), le roi de Grèce et un prince Karageorgévitch, prétendant au trône de Serbie, qu'elle aima vraiment. Elle vivait des libéralités du financier Raphaël Bischoffsheim que Paul Bourget connaissait bien. À ses talents d’« éducatrice des ducs », de « déniaiseuse des ducs » diront certains, elle ajoutait un réel talent artistique de sculpteur. Voir l'exposition Galerie Georges Petit du 3 au Modèle:Date. Voir aussi Modèle:Ouvrage, no 34 ; dans ce livre, aucune mention n'est faite de la relation sentimentale Bourget/Hayman comme dans l'édition Robert Laffont (supra).</ref> qu'il admire et qu'il prend pour modèle dans une nouvelle sous le nom de Gladys Harvey. En Modèle:Date-, Laure en donne un exemplaire à Marcel Proust, relié avec la soie d'un de ses jupons et dédicacé d’une mise en garde : Modèle:Citation. Elle est le modèle supposé d’Odette de Crécy dans À la recherche du temps perdu<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, comme Paul Bourget peut avoir inspiré le personnage de Bergotte (on cite plus volontiers Anatole France comme source inspiratrice de ce personnage, que Bourget rencontre parfois chez son égérie Modèle:Mme Arman de Caillavet).

Portrait de Laure Hayman, assise de trois quarts sur un fauteuil, les deux mains reposant sur accoudoir de droite et les pieds gainés de bas rouges et chaussés de même couleur reposent sur un gros coussin bicolore, jaune paille au-dessus, rouge en-dessous. Le bleu, le rose et le rouge dominent dans cette œuvre, donnant une impression de légèreté, de jeunesse, de luminosité. Le rouge se retrouve dans le nœud qui surmonte des cheveux bouclés serrés en chignon, dans celui qui enserre le cou, dans celui qui orne la pointe du décolleté bordé d’un volant de la robe bleue et jaune dont les manches arrêtées à hauteur des coudes se terminent elles aussi par un volant, et dont la jupe, ouverte sur le devant, s’achève en traîne. Du rouge encore pour la jupe de fond recouverte de cinq volants de tulle ou de mousseline qui donnent par transparence un effet rose incarnat rappelant celui des lèvres et des joues fardées. Un bleu et un rose plus légers forment aussi la trame de la draperie en arrière fond.
Laure Hayman, modèle supposé de Gladys Harvey, nouvelle de Paul Bourget, peinte par Julius LeBlanc Stewart en 1882.

L’auteur du Disciple côtoie enfin de grands collectionneurs de peinture impressionniste, dont les Cahen d'Anvers (qui ont passé commande à Renoir pour le portrait de leur fille Irène) et Charles Ephrussi, critique d’art et spécialiste de Degas, mais également propriétaire de la Gazette des Beaux-Arts à laquelle collabore Paul Bourget<ref group="Note">Un autre ami de Paul Bourget travaille aussi à cette gazette, c’est Amédée Pigeon.</ref>. C’est par l’entremise de Bourget que Jules Laforgue devient secrétaire de Charles Ephrussi. D’autres amis de Paul Bourget ont constitué des collections de peinture : Charles Deudon<ref>Modèle:Article pour sa relation avec Paul Bourget.</ref>, qui a assemblé une collection fameuse où l'on découvre des toiles d’Édouard Manet, d’Alfred Sisley ou de Claude Monet mais également Henri Cernuschi et Jules Ephrussi, témoin de Minnie à son mariage<ref group="D">Modèle:P.156.</ref> ; Paul Bourget rencontre parfois les Ephrussi dans leur chalet de Meggen sur les rives du lac des Quatre-Cantons<ref>Le chalet Ephrussi de Meggen, près de Lucerne, existe toujours. Il s’appelle aujourd’hui la « Villa Heckenried ». Voir Modèle:Ouvrage pour le séjour de Bourget à Meggen.</ref>. Édouard et Marie Kann, eux, ont préféré s’attacher les talents du portraitiste des milieux officiels de la Troisième République, Léon Bonnat, pour immortaliser leurs proches. Mais Paul Bourget ne semble pas sensible à cette peinture contemporaine de l’époque. Il a des goûts plus classiques comme une autre de ses relations, Gustave Dreyfus, qui est spécialiste de la Renaissance italienne. On l’aperçoit alors chez l’artiste Madeleine Lemaire, peintre de fleurs, qui tient salon dans son atelier, rue de Monceau.

Cosmopolitisme européen et voyage outre-mer

Croquis de profil, de l’auteur en tenue de montagnard et espadrilles, tenant un bâton à la main. Chacun des éléments, calotte, chemise, accessoires, etc. est sommairement annoté de part et d’autre de la silhouette.
Autoportrait de Paul Bourget, lors de son voyage en Grèce (croquis).

Cosmopolitisme européen

L’académicien et romancier est également un grand voyageur qui fréquente les capitales européennes, telles que Rome, durant une période qui voit l’apogée du rayonnement culturel européen<ref>Modèle:Chapitre. Le Modèle:Nobr est entièrement consacré, sur cet aspect européen, à Paul Bourget. Voir aussi Modèle:Ouvrage.</ref>. Dans la ville éternelle, il rencontre le comte Primoli, accompagné par Guy de Maupassant qui fréquente les maisons closes de la capitale italienne<ref>Maupassant et Bourget se rendent dans un lupanar. Maupassant s'offre les services d'une prostituée alors que Bourget l'attend dans le salon du rez-de-chaussée, stoïque : Modèle:Ouvrage.</ref>. Il visite par ailleurs plusieurs fois l'Italie<ref>Modèle:Ouvrage, consulté le 25 janvier 2013 et Modèle:Ouvrage. Consulter enfin les Lettres à Louise Cahen d'Anvers, Bibliothèque Nationale, côte Modèle:Abréviation 13717 à 719.</ref>, et tire de ces voyages Sensations d’Italie. Dans ses Lettres à madame Cahen d’Anvers, son enthousiasme pour Sienne apparaît et sa prédilection pour cette ville se manifeste surtout dans Voyageuses : Modèle:Citation<ref group="B">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Entre avril et juin 1887, le romancier s’établit dans la Cité des Doges, sur le Grand Canal, près de La Salute, où il loue le Palais Dario Modèle:Nobr la saison, gondolier compris<ref group="Note">Il a peut-être loué ce prestigieux palais à Augustine Bulteau (journaliste au Figaro et proche des gens de lettres) et à la comtesse Isabelle Gontran de La Baume-Pluvinel (arrière-petite-nièce de Modèle:Souverain-, qui signait des romans sous le pseudonyme masculin de « Laurent Evrard »), propriétaires conjointes de cette maison vers 1887 ou 1896.</ref>. Il revient ensuite souvent à Venise, notamment avec Henry James, Bernard Berenson et John Singer Sargent, au Palazzi Barbaro<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Le séjour romain de Paul Bourget (de décembre 1891 à avril 1892) illustre bien les avantages que lui procurent ses nombreuses et prestigieuses relations. Il est reçu dans le palais du comte Primoli, habitué à Paris du salon de la princesse Mathilde, sa tante<ref>Voir aussi le site internet de la Fondation Primoli : Modèle:Lien web. On se référera surtout à : Modèle:Article.</ref>, et grâce auquel l’écrivain français est accueilli dans les salons romains les plus célèbres, chez les Minghetti, les Gravina, ou les Pasolini. Le pape Modèle:Souverain2 le reçoit en audience privée<ref>Le 18 février 1892, il est reçu en audience privée par le Saint-Père qui lui apparaît comme Modèle:Citation rapporte Michel Mansuy, (Modèle:Ouvrage). Le seul témoignage de cette date nous est rapporté par Bastérot dans son Journal.</ref>. De ce séjour naît Cosmopolis (1893), qui comporte une description détaillée du Saint-Père à la fin de l’ouvrage.

Bourget voyage aussi en Angleterre (Cruelle énigme a été écrit à Londres en 1884 et L’Irréparable à Oxford) ; il y rencontre Walter Pater<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> et Vernon Lee<ref>Modèle:Article.</ref>.

Bourget découvre l'Irlande en 1881. Il rend visite au comte Florimond de Basterot qui est propriétaire d'un cottage, Parkmore (maintenant Modèle:Langue). Ce voyage est relaté dans le second volume de Études et Portraits (1889) ; il donne l'occasion à l'écrivain de rencontrer William Butler Yeats et d'écrire Neptune vale, une nouvelle influencée par l'occultisme, incluse dans Voyageuses<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Le romancier y retourne en août 1896.

Bourget voyage encore en Grèce, à Corfou, en Espagne, en Écosse, en Allemagne, en Suisse, au Maroc ou en Terre sainte, voyage brusquement interrompu par son départ pour l’Amérique d’où il rapporte Outre-mer.

Voyage en Amérique

Le séjour américain de Paul Bourget l’occupe durant huit mois. Sur la côte Est où il arrive sur un paquebot transatlantique, « lévrier des mers » de la Cunard, le romancier français s'installe avec son épouse à Modèle:Langue et rencontre pour la première fois Edith Wharton dans sa nouvelle propriété de Newport, Land's End<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Il est ensuite reçu par Isabella Stewart Gardner, épouse du propriétaire de la compagnie « Modèle:Langue », magnat du rail<ref group="C">Modèle:P.193.</ref>. Il loge à Boston, à Modèle:Langue, Modèle:Langue, la mythique propriété de Brookline achetée par le père de son hôte en 1846, puis dans le Massachusetts, toujours chez les Gardner, dans leur résidence de Modèle:Langue. Il s’est en effet embarqué à Liverpool avec une lettre de recommandation signée de l'écrivain Henry James qui lui ouvre toutes les portes du Nouveau Monde<ref>Cette lettre est consultable sur Modèle:Lien web.</ref>. Paul Bourget est également recommandé par le député Paul Deschanel. À Chicago, il a le loisir de visiter les usines de John Lowell « Jack » Gardner et découvre un jeune romancier américain, Richard Harding Davis dont Minnie Bourget traduit une nouvelle, Gallegher : scène de la vie de journal aux États-Unis. Il découvre aussi New York, la Floride et la ville de Salem lui laisse une impression profonde.

Ce voyage en Amérique est l'occasion pour le romancier de populariser un anglicisme, « building », qui fait alors son apparition dans la langue française : le Dictionnaire étymologique et historique des anglicismes d'Édouard Bonnaffé cite en effet à l'entrée « building » une phrase d'Outre-mer (1895)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Le Petit Robert, en 2009 encore, donne la date de 1895, celle de la publication du livre de Bourget, pour l'apparition de ce mot dans un texte français.

Modèle:Encadré texte

Conversion au catholicisme

Paul Bourget dans son bureau, rue Barbet – de – Jouy, debout devant un pupitre.
Paul Bourget examinant, rue Barbet-de-Jouy, une carte du continent nord-américain, en 1893, alors qu'il s'apprête à partir huit mois outre – Atlantique.

En 1890, lorsqu'il a épousé Minnie David qui était comme la pupille de Louise Cahen d'Anvers<ref>Louise Cahen d'Anvers : le surnom ne devint légalement patronymique qu'après un décret du 21 août 1923. Cependant, le titre de comte fut accordé par le roi d'Italie ultérieurement au décret, Modèle:Ouvrage.</ref>, Bourget croit bon de prendre ses distances à l'égard de son ancienne muse (« sa muse alpha » selon ses propres termes) ; de cette manière, il compte assurer la tranquillité de son ménage. Mais les Cahen d'Anvers ne dissimulent pas leur mécontentement au romancier. D'où un refroidissement de leurs relations qui n'est pas sans donner corps à un certain antisémitisme chez Bourget, antisémitisme que, du reste, l'écrivain se garde toujours de manifester publiquement<ref group="A">Modèle:P.95, note 18.</ref>. Cette relative modération permet à Paul Bourget d'atténuer le ressentiment de ses anciennes relations dans la haute société juive lors de l'Affaire Dreyfus. Ernesta Stern<ref group="Note">Née Hierschel von Minerbi, Ernesta Stern (Modèle:Nobr) était originaire de Trieste, comme Louise Cahen d'Anvers et comme la mère de Minnie Bourget, Emma David. Elle était romancière, très jolie, mariée au banquier Louis Stern (Modèle:Nobr, lui-même fils d'Antoine Stern) en 1874 à Venise. Elle est morte dans sa villa Torre Clementina à Roquebrune-Cap-Martin.</ref>, qui reçoit souvent l'écrivain chez elle, 68 Faubourg Saint-Honoré, où elle tient salon, ne perd de vue le romancier anti-dreyfusard qu'un moment au plus fort de l'Affaire.

On distingue traditionnellement deux périodes dans l'œuvre littéraire de Paul Bourget, avant et après son retour au catholicisme (il se Modèle:Citation en 1901)<ref group="E">Henry Bordeaux estime que la conversion de Paul Bourget est due en partie à son épouse, qui était d'une intelligence remarquable et d'un catholicisme fervent, étayé par de fortes études, Modèle:P.35.</ref>,<ref>Lettre de la pieuse Minnie Bourget à Bastérot du 14 octobre 1890 : Modèle:Citation in Modèle:Ouvrage.</ref>, ce retour s'effectuant progressivement dans les années 1890. Les transformations intérieures de l'écrivain sont perceptibles dans ses lettres et son Journal intime ou l'inquiétude morale et religieuse est visible à tout instant. Il adopte sincèrement Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Il avait abandonné le catholicisme en 1867<ref group="Note">À cette époque, l'hostilité à la religion catholique est générale. Bourget est séduit par le positivisme que combat Félix Dupanloup. Hasard de la vie : trente ans plus tard, il achète Le Plantier de Costebelle à Hyères, maison où vécut le prélat.</ref>, avant d’y revenir à partir de 1889 et d’une façon toujours approfondie jusqu’à sa mort. Un roman significatif de sa conversion définitive au catholicisme, Modèle:Citation selon Henry Bordeaux<ref group="E">Modèle:P.39.</ref>, est L'Échéance, paru en 1900. L'écrivain y expose un des dogmes catholiques les plus mystérieux, la réversibilité des mérites, en mettant en scène un jeune médecin qui apprend que son éducation est le fruit d'un vol de la part de ses parents qui ont jadis détourné un héritage. Le jeune homme va alors se dévouer aux autres hommes, il méritera son destin pour ses parents indélicats. Sous le pseudonyme de Junius, il s'attaque au prêtre moderniste Alfred Loisy, qu'il déteste, dans L'Écho de Paris notamment le 27 avril 1908<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Sont représentatifs du « premier » Paul Bourget et de son talent à étudier la psychologie humaine : Cruelle énigme, Cosmopolis, André Cornélis<ref group="Note">Modèle:Citation explique-t-il.</ref>, Mensonges — inspiré du calvaire amoureux d'Octave Mirbeau — et du « second » Paul Bourget : L'Étape, Le Démon de midi, Nos actes nous suivent. Le Disciple (1889) est considéré comme le roman faisant la transition entre ces deux périodes.

Paul Bourget, conservateur du domaine de Chantilly

Homme avec chapeau et veste, nœud papillon devant une porte vitrée ouverte.
Paul Bourget à la maison Sylvie (Chantilly) en 1924.
Groupe de personnages discutant sur le pas d'une porte.
P. Bourget, Gustave Macon, Francis Carco et Tristan Derême en août 1924 à la maison Sylvie.

L'auteur du Disciple est reçu dans la propriété du duc d'Aumale lors de grands dîners dans la Galerie des Cerfs en compagnie d'Émile Zola, Edmond de Goncourt, Ernest Renan ou Pierre Loti. Sa qualité d’homme de lettres réputé permet à Paul Bourget de rendre un hommage au conservateur du domaine de Chantilly, Élie Berger, pour son attitude courageuse lors du passage des troupes allemandes au château, durant la Première Guerre mondiale<ref>Modèle:Article. Modèle:Commentaire biblio</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>. Il y exerce la charge de président du collège des conservateurs<ref group="Note">Cette charge de conservateur est plutôt une responsabilité au sein d’un conseil d’administration qu’est le Collège des Conservateurs et qui rend compte chaque année à la commission administrative centrale de l’Institut de France. Le collège s’appuie, pour les tâches plus professionnelles sur un conservateur-adjoint.</ref> du domaine de Chantilly de 1922 à sa mort, en 1935 en tant que membre de l’Académie française où il avait été élu en 1894. Nommé commandeur dans l'Ordre de la Légion d'honneur par décret du 31 juillet 1925, Pierre de Nolhac en reçoit les insignes, le 8 octobre suivant au château de Chantilly, des mains de Paul Bourget. En 1926, le musée Condé subit un important vol avec l'enlèvement du diamant rose, le « Grand Condé », d'un poignard et d'une boucle de ceinture, sertis de pierres précieuses et d'autres bijoux, ayant appartenu à Abd el-Kader. Paul Bourget relate ce malheureux événement dans le rapport annuel du musée<ref>Modèle:Article.</ref>. Il travaille avec Gustave Macon, premier conservateur-adjoint, désigné par le duc d'Aumale et s'investit dans les projets de réhabilitation du château, du parc, des canaux et des étangs<ref>Modèle:Article.</ref>. Il dispose d'un appartement de fonction dans le bâtiment Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle situé sur la terrasse du château et appelé « château d’Enghien » ou « pavillon des conservateurs »<ref>En 1936, les descendants de l’écrivain, le général et Modèle:Mme font don au musée Condé de Chantilly d’un buste en bas-relief en plâtre de Paul Bourget de profil par le sculpteur Hippolyte-Paul Roussel ainsi que d’un moulage de sa main. Modèle:Article, moulage et buste reproduits. Références sur la base joconde du ministère de la Culture (consulté le 9 janvier 2013) : Modèle:Base Joconde.</ref>. Cet appartement a ensuite été occupé par Alain Decaux jusqu’en Modèle:Date-.

À partir du Démon de midi (1914), Paul Bourget écrit la plupart de ses œuvres dans sa propriété du « Plantier », à Costebelle (domaine qu'il a acheté en 1896 à la famille Husson de Prailly), près d'Hyères, propriété où il passe tous ses hivers. Il y reçoit notamment le vicomte Eugène-Melchior de Vogüé qui y écrit Jean d’Agrève, ainsi qu’Edith Wharton, la disciple d’Henry James, qui y est très souvent reçue en compagnie de son époux Teddy Wharton. Les Bourget ont fait sa connaissance en 1893, en Amérique, à Newport<ref>Modèle:Article et Modèle:Article.</ref> et la voient souvent à Paris, Faubourg Saint-Germain<ref>Modèle:Article.</ref>. À cette époque, les ambitions littéraires d'Edith Wharton sont encore modestes, elle écrit essentiellement pour échapper à la monotonie de sa vie de femme mariée. Modèle:Citation Dans sa biographie d’Edith Wharton, Modèle:Lien rapporte que la traduction était « plutôt grossière »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Elle paraît néanmoins en juillet 1900 dans la Revue hebdomadaire, avec une préface enthousiaste de Paul Bourget, dans laquelle il félicite les traductrices<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Le Plantier de Costebelle

Modèle:Article détaillé L’installation de Paul Bourget à Hyères<ref group="Note">Paul Bourget vient à Hyères pour la première fois en 1889. Il écrit Un cœur de femme à l'Hôtel des Îles d'Or, où il est descendu.</ref> date de l'achat, à Costebelle, le 29 janvier 1896, d'un domaine qui s'appelle alors « La Villa des Palmiers », et qui appartient à madame Berthe de Guichen, veuve du comte du Bouëxic de Guichen et fille de Hortense Husson, baronne de Prailly<ref>Sur les circonstances exactes de l'achat de ce domaine par Paul Bourget : Modèle:Article.</ref>. Cette maison a été construite en 1857 sur les instructions de la baronne de Prailly, par l'architecte hyérois Victor Trotobas suivant les plans d'une villa italienne de type palladien.

Les photographes toulonnais Marius Bar et Marcellin Solia ont immortalisé l'écrivain dans sa vie quotidienne au Plantier vers 1923 : devant la chapelle en compagnie de Minnie, de l'abbé, du jardinier et du maître d'hôtel. Le personnel domestique occupe tout le rez-de-chaussée de la maison et un escalier de service en excroissance sur la façade nord, destiné à permettre l'accès à l'étage noble, a été ajouté par l'architecte Pierre Chapoulard sur les ordres de l'académicien en 1896. La ferme du Plantier, où se trouvent les écuries, est une grande bâtisse, plus ancienne où a vécu quelque temps madame de Prailly pour superviser les travaux de construction de la maison en 1857. C'est dans cette annexe que logent les invités du romancier. Jean d'Agrève y fut achevé et Henry James y enflamma par mégarde les rideaux de sa chambre.

Les sites hyérois, proches du Plantier de Costebelle, ont servi de décor à quatre romans : Lazarine (1917), Laurence Albani (1919), Le Danseur Mondain (1926) et à une partie du roman Le Fantôme (1901). De plus, le Roman des quatre (1923), écrit en collaboration avec Henri Duvernois, Pierre Benoit et Gérard d'Houville (Marie de Heredia, fille de José-Maria de Heredia), se déroule à Hyères, à Giens plus précisément.

Plusieurs nouvelles ont également pour cadre les environs du Plantier : Voyageuses, Les Pas dans les pas, L'Eau Profonde ou Le Justicier. L'écrivain se mettait au travail dès sept heures le matin et jusqu'à l'heure du déjeuner. L'après-midi était consacré aux visites, aux réceptions et souvent aux promenades à cheval durant lesquelles madame Bourget se révèle une amazone confirmée. Dans un des derniers articles de sa vie, Edith Wharton, la romancière américaine, évoque les promenades des Bourget : Modèle:Citation<ref>Commémoration de la naissance de Paul Bourget, 28 septembre 1952, Modèle:Éd. de la ville de Hyères, Modèle:P.11, faisant référence au roman autobiographique de Edith Wharton, Modèle:Ouvrage.</ref>. À côté de la ferme, les écuries abritent deux ou trois chevaux et même un poney du Pays de Galles qu'affectionne Paul Bourget. Il a écrit et préfacé, en collaboration avec Ernest Molier, l'ouvrage L’Équitation et Le Cheval (1913)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

En raison sans doute de l'abondance des végétaux exotiques et précieux (palmiers, cactées, arbousiers de Chypre (Arbutus andrachne) ou encore bulbes de tulipes des Indes offertes par la reine Victoria lors de son séjour à Costebelle et au Plantier en 1892), Paul Bourget rebaptise son domaine hyérois « Le Plantier de Costebelle »<ref>L'arboretum de Paul Bourget, labellisé « jardin remarquable » (Modèle:Lien web) en 2009 possède des essences exotiques peu communes : Jubaea chilensis, Ravenea rivularis de Madagascar, Trachycarpus wagnerianus, Livistona chinensis, cycas du Japon circinalis, Syagrus, Sabal palmetto, Chamaedorea microspadix, Butia capitata, Pinus canariensis, Brachychiton d'Australie, Phoenix canariensis, Nolina Longifolia, Washingtonia robusta, un énorme Yucca filifera planté par Paul Bourget lors de l'achat du domaine ou un genévrier de Syrie. L'ensemble « rocaille » (grotte, puits, banc, faux arbre), élément décoratif typique des jardins et parcs du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, œuvre d'un rocailleur, a également été restitué tel qu'il était du temps de Paul Bourget.</ref>.

C'est sans doute l'endroit où il a le plus et le mieux travaillé. Il réside au premier étage du bâtiment où son bureau avait été autrefois la chambre de Monseigneur Dupanloup (évêque d'Orléans et habitué des lieux)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Latiniste distingué, le romancier disait de cette maison : Modèle:Citation étrangère (Modèle:Citation) reprenant le début d'un célèbre distique<ref>Modèle:Citation étrangère(« Petite mais à ma convenance, ne devant rien à personne, loin d'être misérable et pourtant maison acquise de mes seuls deniers »). Lire : Modèle:OuvrageModèle:Commentaire biblio</ref> gravé sur le frontispice de la maison de l'Arioste à Ferrare. Paul Bourget reçoit au Plantier nombre de personnalités (littéraires, politiques, médicales, militaires)<ref>Modèle:Article.</ref> : Edith Wharton<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, Maurice Barrès, Edmond Jaloux, le professeur Grasset, Pierre Benoit, Jean-Louis Vaudoyer, Henry Bordeaux, Charles Maurras, Francis Carco qui relate dans Bohème d'artiste le cambriolage que subit son hôte au plantier<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, Matilde Serao, André Beaunier, le compositeur Paul de Richard d'Ivry, Gabriel Hanotaux, alors ministre des Affaires étrangères, le professeur Charles Richet, Émile Ripert, William James, en 1900, José-Maria de Heredia, André Gide, le maréchal Joffre<ref>Modèle:Article.</ref>, le général Nivelle, Henry James<ref>Henry James se rendit pour une semaine au Plantier, fin mars 1899, alors que l'Affaire Dreyfus était présente dans les esprits. Modèle:Ouvrage.</ref>, Gérard Bauër<ref>Modèle:Article.Modèle:Commentaire biblio</ref>, Gaston Jollivet ou même Lady Randolph Churchill<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Très proche des milieux aristocratiques parisiens qu'il fréquente au travers des salons (notamment celui d'Isabelle d'Harcourt, marquise d'Argenson), il poursuit ces relations mondaines en hiver à Costebelle en rendant souvent visite aux voisins immédiats du Plantier : le comte et la comtesse de Léautaud Donine qui habitent la Villa Léautaud<ref>Les traces de l'amitié entre les Léautaud et les Bourget sont rares : Modèle:Chapitre ; voir également Modèle:Abréviation Modèle:Nobr, lettre du comte de Léautaud à Charles Maurras fin 1900 et Modèle:Abréviation Modèle:Nobr, lettre du comte de Léautaud à Charles Maurras 14 avril 1902.</ref>.

Deux persommages assis avec chapeaux et une dame debout derrière les deux hommes.
Paul Bourget, Teddy Wharton<ref group="Note">Edward R. (Teddy) Wharton (1850 † 1928) est le mari de la romancière Edith Wharton, grande amie des Bourget. Issu du même milieu social que son épouse mais de douze ans son aîné, il ne partage aucun intérêt intellectuel et artistique avec Edith et finit par divorcer en 1913, après de nombreuses infidélités de la part de Teddy, dont la santé mentale décline.</ref> et Minnie Bourget (cercle) au Plantier de Costebelle en janvier 1904.

Charles Maurras décrit l'univers de la propriété hyéroise dans lequel Bourget se retire du monde pour se livrer à de profondes réflexions<ref>Modèle:Article.</ref> :

Modèle:Citation bloc

Paul Bourget ne désespère pas de recevoir à Costebelle son ami Jules Claretie. Lorsque le romancier offre à ce dernier ses Œuvres complètes, il y joint un envoi autographe avec un dessin original à la plume avec la légende suivante : Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Paul Bourget, collectionneur d'art

Tableau sur panneau de bois en plusieurs parties.
Bartolo di Fredi, Retable de la Trinité (1397), collection Paul Bourget.

La chapelle du Plantier, construite en 1857 mais d'un style néogothique bien différent de l'architecture italienne de la maison est bénie pour la première fois par le père Lacordaire, directeur de conscience de la baronne de Prailly. Cinq statues religieuses sont à remarquer à l'intérieur : saint Joseph, saint Dominique, saint Vincent de Paul, la Vierge et sainte Catherine d'Alexandrie. Cet édifice ogival sert d'écrin à plusieurs tableaux primitifs italiens de l'école siennoise, acquis par l'écrivain lors de ses voyages en Italie. Paul Bourget est en effet un amateur d'art et un expert en histoire de l'art. Ainsi, par exemple dans une de ses nouvelles les plus connues, La Pia, il relate sa découverte d'une œuvre siennoise dans une église de la région de Castelfiorentino (le couvent San Sébastiano de Montajone). Bourget, en parfait professionnel date cette tablette de Biccherna de 1471 et propose des noms d'artistes de l'époque pour l'attribuer<ref group="D">Modèle:P.165 et suivantes.</ref>. Il agit par conséquent en historien d'art plus qu'en amateur. C'est avant tout un collectionneur<ref>Eugène Marsan décrit sa collection de cannes dans Modèle:Ouvrage. Jules Barbey d'Aurevilly, le « Connétable des lettres », maître à penser de Paul Bourget, lui aurait légué cette collection.</ref>. Paul et Minnie Bourget fréquentent les antiquaires de Pérouse et de Rome, et sont de grands admirateurs de la collection de Victor Martin Le Roy.

Le Retable de la Trinité (1397) de Bartolo di Fredi, panneau provenant de la Basilique San Domenico de Sienne<ref>Modèle:Article.</ref>, est la pièce majeure de sa collection<ref>La collection de primitifs italiens de Paul Bourget comprend également : une Vierge à l'Enfant avec deux saints de Neroccio di Landi, une Vestale portant le feu de Girolamo di Benvenuto, une Sainte Famille de Beccafumi, une Vierge à l'Enfant de Sano di Pietro et un Saint Paul de l'atelier de Simone Martini. Cette collection a été examinée par l'expert américain Bernard Berenson et mentionnée dans son ouvrage Modèle:Ouvrage. D'autres revues spécialisées ont mentionné les œuvres de Paul Bourget : Modèle:Article et Modèle:Ouvrage.</ref>. Cette œuvre a été offerte en dation au musée des beaux-arts de Chambéry par le descendant par alliance de Paul Bourget, le général Marius Daille, inhumé dans cette même chapelle<ref group="D">Modèle:P.13 et suivantes.</ref>.

Personnages habillés à l'antique devant un port avec grappes de fruits.
Peinture de 1900, Camille Bourget.

Tout au long de sa production littéraire, le romancier évoque cet attrait de la « collection », notamment de tableaux anciens italiens : dans Une idylle tragique (1896), les héros visitent la collection d'antiques du prince Fregoso alors que dans la nouvelle L'Adoration des mages (1897), Bourget met en scène un pittoresque collectionneur de primitifs italiens. Dans Le Fantôme (1901) il évoque un vieux célibataire entouré d'une collection d'objets italiens du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Ce sont encore des collectionneurs que l'on croise en lisant Monique (1902) ou L'Émigré (1907), dans le cadre du château des Claviers-Grandchamps ou un expert, croyant reconnaître un Vinci, dans la nouvelle La Dame qui a perdu son peintre (1910). La Seconde Mort des Broggi-Mezzastris, nouvelle parue en 1904, semble prédire de façon prémonitoire et inconsciente l'avenir de la collection de tableaux de Paul Bourget lorsque l'écrivain évoque l'histoire d'une collection privée léguée à la ville de Bologne<ref>Modèle:Ouvrage, consulté le 27 janvier 2013.</ref>. Enfin, le hall d'entrée du Plantier est orné de peintures de Camille BourgetModèle:Note, demi-frère de Paul. Le romancier a déjà eu recours au talent de Camille Bourget lorsqu'il lui commande un portrait de Jules Barbey d'Aurevilly en 1889<ref group="A">Modèle:P.504.</ref>.

Dernières années

Assassinat de Gaston Calmette en 1914 dans le bureau du directeur du journal. Dessin de presse d'une scène de crime.
Le 16 mars 1914, Paul Bourget est témoin de l'assassinat du directeur du Figaro, Gaston Calmette par Henriette Caillaux<ref>Modèle:Image Couverture du journal Le Miroir, 22 février 1914 et 22 mars 1914, avec un plan de la scène du crime. Événement relaté aussi dans Le Petit Journal, supplément illustré, dimanche 29 mars 1914.</ref>.
Paul Bourget dans ses dernières années, de face, moustache, portrait.
Paul Bourget dans ses dernières années.

Paul Bourget est le témoin involontaire de l'assassinat du journaliste Gaston Calmette, dans les bureaux du Figaro, en mars 1914, tué par [[Henriette Caillaux|Modèle:Mme Caillaux]], ulcérée par la campagne de dénigrement lancée contre son mari, le ministre des Finances du gouvernement Doumergue, Joseph Caillaux<ref group="Note">L'Affaire Caillaux fait l'objet d'une série télévisée de docufiction (Les Procès de l'Histoire) réalisée par Ghislain Vidal sur la chaîne « Toute l'Histoire » en 2010. Thomas Sertillanges y reprend le rôle de Paul Bourget et Cécile Bouillot, celui d'Henriette Caillaux. Modèle:Lien web.</ref>.

Masque en plâtre d'une personne morte, le visage est moulé avec tous les détails de la peau, les yeux sont clos.
Masque mortuaire de Paul Bourget au Plantier de Costebelle.

Bourget ne quitte plus son appartement de la rue Barbet-de-Jouy à Paris durant ses dernières années, appartement décrit par Henry Bordeaux qui explique que Modèle:Citation<ref group="E" name="p52">Modèle:P.52.</ref>. Il ajoute : Modèle:Citation<ref>Bourget possède aussi un morceau de sarcophage égyptien offert par Saint-René Taillandier, chargé d'affaires au Caire selon Modèle:Ouvrage.</ref>. Eugène Marsan remarque lui des tableaux anciens de Pietro Longhi, représentant des personnages de carnaval. Il s'agit en fait de fixés sous verre vénitiens du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

Le 28 juin 1920, aux côtés du sénateur Raymond Poincaré, l'écrivain inaugure le buste de Stendhal et prononce à cette occasion un discours. Le 14 octobre 1923, il préside l'inauguration d'une plaque commémorative à la gloire de Jules Barbey d'Aurevilly, un de ses maîtres, rue Rousselet à Paris. Le 15 décembre 1923, le théoricien du roman psychologique réunit amis et admirateurs à la Maison de Balzac<ref group="C">Modèle:P.359.</ref>. Il y prononce un discours à l'occasion de son jubilé littéraire : « Cinquante années dévouées au service des Lettres »<ref group="B">Modèle:Article.</ref>. C'est encore à Paul Bourget que l'on fait appel pour inaugurer au Jardin du Luxembourg un monument à la mémoire de Gabriel Vicaire. En 1924, il parraine l'abbé Henri Bremond lors de sa réception à l'Académie française. Le 19 novembre 1925, Paul Bourget et le maréchal Lyautey parrainent Louis Bertrand, reçu à l'Académie française au fauteuil de Maurice Barrès. En novembre 1926, il est sacré « Maréchal des Lettres françaises » par la société des Amis de Pascal. Le 28 juin 1931, il inaugure une stèle commémorative à la gloire d'Hippolyte Taine dans le petit square des Invalides (devenu depuis le square d'Ajaccio) sous la forme d'un médaillon de bronze dû à Oscar Roty (1928). C’est sa dernière apparition en public.

Une tombe avec croix et inscription des personnes mortes.
La tombe de John, Emma et Betti David au cimetière du Montparnasse, Modèle:26e.

Durant l'hiver 1925, Minnie Bourget se casse le col du fémur en descendant de voiture sur l'esplanade du Plantier. Les Bourget y sont immobilisés pendant une grande partie de l'année 1926. Bourget y écrit Le Danseur mondain. À cette chute succède une dégénérescence mentale<ref group="D">Le caractère de Minnie Bourget et ses affections nous sont révélés par Marie-Gracieuse Martin-Gistucci dans un portrait de l'épouse complété par les écrits d'Elisabeth Sylvain-David, in Paul Bourget et l'Italie, Modèle:P.155 et suivantes. Élisabeth Sylvain-David a une double parenté avec Paul Bourget : par sa mère, née Simone Laurent, qui était la fille de Louise Bourget, demi-sœur de Paul Bourget ; et par son père, Louis David, qui était le frère de Minnie Bourget.</ref>. Paul Bourget, pour se rapprocher de la clinique du Vésinet où Minnie Bourget est hospitalisée<ref group="Note">Il s'agit de la clinique Villa des Pages du docteur Vincent Raffegeau 35, rue Horace Vernet, au Vésinet. La nouvelle La Rechute est écrite durant cette période.</ref>, ne revient plus à Hyères. Il écrit son dernier roman, Le Diamant de la Reine, à dimension autobiographique. Modèle:Mme Bourget meurt en octobre 1932. C'est l'année ou le sculpteur Paul Roussel lui offre pour ses Modèle:Nobr une médaille de bronze représentant le romancier de profil<ref>Médaille commémorative, poinçon corne d'abondance, Modèle:Nobr, poids Modèle:Unité, signée Paul Roussel, reproduite dans Modèle:Ouvrage.</ref>.

Très gravement malade à partir de septembre 1934, à Chantilly, Paul Bourget vit ses derniers mois à la maison de santé des Frères de Saint-Jean-de-Dieu, rue Oudinot, à Paris. Il meurt chez lui, dans le [[7e arrondissement de Paris|Modèle:7e]] de Paris, le matin de Noël 1935<ref>Archives de Paris Modèle:15e, acte de décès no 1722, année 1935 (page 3/6)</ref>. Le 27 décembre 1935 ont lieu ses obsèques. La cérémonie religieuse se déroule en l'église Saint-François-Xavier où la messe est célébrée par l'abbé Pellerin et présidée par le cardinal Verdier, en présence du garde des Sceaux, Léon Bérard<ref group="C">Modèle:P.376.</ref>. Le cortège funèbre passe devant l'Hôtel des Invalides ; les professeurs Maurice Chevassu et Charles Fiessinger qui l'avaient soigné, Lucien Corpechot, René Doumic, Henry Bordeaux, le maréchal Pétain, et Saint-René Taillandier tiennent les cordons du poêle<ref group="Note">Le poêle est un drap mortuaire noir muni de cordons et qui recouvre les cercueils lors des cérémonies funéraires.</ref>. Bourget est inhumé au cimetière du Montparnasse à Paris<ref>Le masque mortuaire du romancier, réalisé par le sculpteur Fix Masseau, est exposé au Plantier de Costebelle, un moulage en plâtre de sa main et son habit d'académicien avec deux bicornes, sont conservés au musée municipal d'Hyères. Sa tombe est située dans la Modèle:26e du cimetière (concession Modèle:Nobr, petit cimetière), tout près de la sépulture des parents de Modèle:Mme Paul Bourget ainsi que de celle de son ami, Guy de Maupassant : Modèle:Lien web.</ref>, aux côtés de son épouse<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Décorations

Paul Bourget est nommé chevalier de la Légion d'honneur par décret du 11 juillet 1889 rendu sur rapport du ministre de l'Instruction publique. Il est promu officier de Légion d'honneur, parrainé par François Coppée, le 10 octobre 1895, puis promu commandeur de la Légion d'honneur et reçu en cette qualité par le maréchal de France Joseph Joffre le 10 août 1923. Paul Bourget est élevé à la dignité de grand officier de la Légion d'honneur le 2 septembre 1931, parrainé par le maréchal de France Philippe Pétain et à celle de grand-croix, le 27 août 1935<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Opinions de Paul Bourget

La pensée politique de Paul Bourget trouve sa source d'inspiration et ses fondements dans les idées développées par les chefs de file français et théoriciens de la contre-révolution et de la pensée chrétienne du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Les philosophes Louis de Bonald<ref group="B">Modèle:Ouvrage.</ref> et Joseph de Maistre<ref>Journaux intimes de Paul Bourget, Bibliothèque universitaire de Fels, Institut catholique de Paris, Modèle:Vol.8, 19 avril 1900.</ref>, l'historien Fustel de Coulanges<ref group="E" name="p52" />, le sociologue Frédéric Le Play<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> et l'écrivain Honoré de Balzac<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, disciple de Bonald<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref group="B">Modèle:Ouvrage.</ref>, sont à la base des choix doctrinaux traditionalistes du romancier. Dans un numéro de la Revue hebdomadaire consacré à Paul Bourget, Marcel Bouteron a analysé le culte de cet homme de lettres pour Balzac : Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref>.

Traditionalisme social par l'engagement politique

Avec Henry Bordeaux et René Bazin, Paul Bourget est, selon Frédéric Fabre, l'un des « 3B », ces auteurs<ref group="Note">On pourrait rajouter Maurice Barrès, ainsi Georges-Henri Dumont évoque les « 4B » : Modèle:Lien web. D'autres encore rajoutent Brunetière, René Boylesve ou René Benjamin.</ref> dits de référence pour les milieux catholiques et traditionalistes du début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Anti-scientisme, défense de la culture classique contre les « barbares », selon ses mots, de l'école républicaine, refus de la liberté de l'art au profit de la responsabilité sociale, autant d'éléments qui entrent en résonance avec le rôle que tient l'Église dans la conservation de l'ordre social et des valeurs classiques. Cette configuration contribue à rapprocher, parfois jusqu'à la conversion, plusieurs écrivains, dont Léon Bloy (1879), Paul Claudel (1886), Bourget (1889), Joris-Karl Huysmans (1892), François Coppée (1897) et Brunetière (1905)<ref>Modèle:Ouvrage pour Bourget, Modèle:P.82 et suivantes pour Huysmans, Modèle:P.129 et suivantes pour Brunetière, Modèle:P.193 et suivantes pour Coppée.</ref>.

Paul Bourget au Plantier de Costebelle avec Henry Bordeaux et quelques amis, photo d'extérieur, certains sont assis sur un banc
Paul Bourget (à droite) et Henry Bordeaux (avec une canne) au Plantier de Costebelle. Minnie Bourget est assise au premier plan<ref>Modèle:Image Collection Le Plantier de Costebelle.</ref>.

Ces conversions sont suivies dans les années 1900 – 1910 du retour à la foi de plusieurs dizaines d'artistes<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Le ton sentencieux et les positions traditionnelles adoptés par Paul Bourget dans ses romans (Charles Maurras dans son Triptyque de Paul Bourget, en 1931<ref>Modèle:Ouvrage. L'ouvrage regroupe trois articles (de 1895, 1900 et 1923) de Maurras auxquels est ajouté en appendice un quatrième sur le roman L'Étape de Bourget.</ref>, retrace la jeunesse de Paul Bourget et évoque son combat contre le naturalisme) attirent de nombreuses inimitiés dans le milieu littéraire, notamment, chez les écrivains catholiques, parmi eux, celle de Léon Bloy. D'autres, plus compréhensifs, voient en lui un Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Dès 1900 en effet Bourget devient un écrivain engagé, auprès des thèses nationalistes et conservatrices. Dans la pièce de théâtre La Barricade, il exhorte les patrons à poursuivre leur rôle d'exploiteurs et appelle à reprendre la lutte de classe au profit de la bourgeoisie<ref>Modèle:Article.</ref>.

Ainsi donc, peu à peu, à partir de 1889, Paul Bourget se met à l'école du traditionalisme politique, social et religieux. Il se fait, progressivement, le défenseur de la famille<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, de l'Église et de la monarchie (contre la république et la démocratie), ceci parallèlement au long cheminement de son retour au catholicisme, de 1889 à 1902. Cette évolution est doublée d'une adhésion politique d'abord, en 1898, à la Ligue de la patrie française, puis, en 1900, à l'Action française. Il est également aux côtés de l'abbé Georges de Pascal dans le mouvement Tradition et Progrès<ref>Modèle:Ouvrage. Modèle:Commentaire biblio</ref>.

Son élection sous la Coupole du quai de Conti en 1894 et sa vision européenne de la politique lui font dire que les quatre grandes forteresses européennes de défense contre la Révolution sont : la Chambre des lords, la Papauté, le grand état-major prussien et l'Académie française. Pour certains, sa collaboration à l'Action française reste un engagement Modèle:Citation (selon le mot de Yehoshua Mathias). Il n'est pas un tribun ; le fait qu'il se présente en 1904 en tête de liste (liste Massel), aux élections municipales de Hyères, contre la liste du bloc des gauches, apparaît comme l'exception dans une vie consacrée à la littérature. Les prises de position politiques du romancier n'en demeurent pas moins notoires. Le romancier est devenu en effet un anti-dreyfusard convaincu<ref>Sur son engagement dans l'affaire Dreyfus, voir sa notice du Dictionnaire biographique et géographique de l'affaire Dreyfus {https://dicoaffairedreyfus.com/index.php/2020/01/27/paul-bourget/}</ref>. Il soutient en 1904 la création de l'Entente nationale pour la reconstitution intégrale des libertés de France<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> et en 1930, il est président d'honneur, lors de sa fondation, du Cercle Augustin Cochin<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> dont l'objectif est de « lutter contre l'esprit démocratique et révolutionnaire et contre la franc-maçonnerie, le socialisme et le bolchévisme »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Les intellectuels communistes le considèrent par ailleurs comme une menace car il représente Modèle:Citation<ref>Modèle:Article. La revue Clarté est une revue communiste qui parait entre 1921 et 1928. Voir aussi : Modèle:Article.</ref>, lectorat considérable pour l’époque.

La « solution monarchiste »

Paul Bourget (cercle) chez l'éditeur Alphonse Lemerre, avec les poètes du Parnasse, peint par Paul Chabas (1895). Peinture en extérieur, dans le jardin de la maison avec mobilier de jardin.
Paul Bourget (cercle) chez l'éditeur Alphonse Lemerre, avec les poètes du Parnasse, peint par Paul Chabas (1895).

Paul Bourget se rapproche de la famille royale à partir de 1894. En septembre 1894 en effet, à la mort du comte de Paris, les Bourget se rendent à Stowe House pour présenter leurs condoléances au duc d'Orléans et à son épouse et sont parmi les rares personnes reçues en audience privée par la famille<ref>Modèle:Article.</ref>. Le comte d'Haussonville, qui a été nommé représentant accrédité du comte de Paris en France et qui cherche à renforcer le parti orléaniste, est le parrain de Bourget à son élection à l'Académie française. Proclamé par Charles Maurras « prince de la jeunesse »<ref>Modèle:Article.</ref>, Bourget est en 1900, le seul des grands auteurs de l'époque à se déclarer en faveur d'un mouvement monarchiste philosophique<ref>Lettre à Maurice Barrès, 6 mars 1890, fonds Maurice Barrès, Bibliothèque nationale de France, no 48.</ref> et positiviste<ref group="G">Modèle:P.14-29 article consultable en ligne Modèle:Pdf. Consulté le 17 janvier 2013. Yehoshua Mathias est chargé de cours à l'Université Hébraïque de Jérusalem. Il a travaillé sur Paul Bourget et sa réception publique 1899 – 1920 (Thèse d'État).</ref>. Lorsqu'il répond à « l'Enquête », lancée par Maurras auprès des intellectuels de droite sur l'éventualité de l'établissement d'un régime monarchiste, Paul Bourget est très clair : Modèle:Citation<ref group="G">La Gazette de France, 19 août 1900, citée par Yehoshua Mathias, Modèle:P.15.</ref>. Favorable à une révolution monarchiste sur le plan politique, le « maître à penser des cercles monarchistes »<ref>Archives nationales (AN), Modèle:Nobr no 4 : Royalistes. Notes de police sur différents membres du Parti royaliste, dont Paul Bourget (1903).</ref> estime que celle-ci doit être d'abord préparée moralement et socialement au travers des œuvres littéraires<ref group="B">Modèle:Ouvrage, Modèle:Vol.2 ; Modèle:Ouvrage ; Lettre à Barrès, juin 1910, Fonds Barrès de la Modèle:Abréviation, no 151.</ref>. L'adhésion de Paul Bourget à la cause monarchiste est, selon Maurras, comparable à celle de Chateaubriand à la cause de la Restauration : Modèle:Citation<ref>Lettre de Charles Maurras à André Buffet au sujet de Paul Bourget, non datée, 1903, Archives nationales (AN), Modèle:Nobr.</ref>.

Personnages recueillis devant la dépouille d'un proche étendu sur un lit. Gravure.
Paul Bourget (cercle) à Stowe House en septembre 1894<ref group="Note">Modèle:Image La mort du comte de Paris en septembre 1894, par Louis Tinayre (1861 Modèle:Abréviation discrète 1941). Collection privée, Modèle:Langue.</ref>.

En 1902, il reçoit, dans sa propriété hyéroise du Plantier de Costebelle, Anatole de Cabrières, évêque de Montpellier et connu pour ses convictions monarchistes, en compagnie de Gaston Jollivet (directeur du Gaulois) et de Maurice Barrès. Il propose<ref>Sur cette candidature, les archives diocésaines de Montpellier ont conservé la correspondance adressée à Cabrières par Paul Bourget, soit Modèle:Nobr : Modèle:S.d. (avant le Modèle:Date-), Modèle:Date-, Modèle:Date-, Modèle:Date-, Modèle:Date-, Modèle:Date-, Modèle:Date-, fin Modèle:Date- ; Modèle:Date-, février (Modèle:S.d.), fin mai, Modèle:Date-, Modèle:Date- ; Modèle:Date-, Modèle:Date-. Paul Bourget lance l'idée de cette candidature à la suite de la disparition du cardinal de Curie Mathieu (Modèle:Article).</ref> même la candidature de ce prélat pour un fauteuil vacant à l'Académie française<ref>Modèle:Ouvrage (ouvrage qui a obtenu le prix Peiresc).</ref>. Paul Bourget, pour « légitimer le recours au monarque »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, s'appuie sur les travaux de Joseph Grasset, proche de Monseigneur de Cabrières et neurologue montpelliérain qui place la Tradition au centre de ses préoccupations médicales et qui donne une conférence sur « L'Idée médicale dans les romans de Paul Bourget » en 1904 en insistant sur l'attachement du romancier à la notion d'hérédité<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Ainsi le romancier qui défend ces idées conservatrices au sein du mouvement royaliste de Charles Maurras, encore embryonnaire, ne se montre pas insensible aux considérations rationnelles et scientifiques qui « permettent d'éviter délibérément la démagogie »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. La science a donc droit de cité, Modèle:Citation précise Philippe Secondy<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. En 1911, Paul Bourget préface une biographie élogieuse sur le duc d'Alençon<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Le but est donc clair : il convient de Modèle:Citation<ref group="B">Modèle:Ouvrage.</ref>. L'écrivain adhère aux idées favorables à la décentralisation, en réaction aux conceptions du pouvoir centralisateur « jacobin ». Mais la conversion spirituelle de Bourget incite le romancier à se rapprocher aussi de mouvements aux objectifs larges, dirigés par des personnes modérées et « attirées par le catholicisme »<ref group="G" name="p17">Modèle:P.17.</ref>. Bourget analyse alors sa relation avec Maurras : « Ce puissant esprit n'entend rien au christianisme ; là est sa limite, il ne voit que la société »<ref>Journaux intimes de Paul Bourget, Bibliothèque universitaire de Fels, Institut catholique de Paris, Modèle:Vol.6, 17 février 1900.</ref>. À la demande de son président Émile de Marcère, magistrat et républicain, Paul Bourget devient vice-président de la Ligue républicaine de décentralisation<ref>Modèle:Article.</ref>.

Paul Bourget et la question juive

40 académiciens posent dans l'amphithéâtre de l'Académie française.
L'Académie française en 1935, tableau peint par André Devambez.

Entre fin décembre 1898 et janvier 1899 et après de longues hésitations<ref>Sur les hésitations de Bourget lors de l'Affaire Dreyfus, on peut lire la critique d'Octave Mirbeau, « Chez l'illustre écrivain », dans Le Journal, 28 novembre 1897.</ref>, Bourget devient l'un des nombreux signataires de la première déclaration de la Ligue de la patrie française (LPF)<ref name="LPF1900">Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Fonds Maurice Barrès de la Modèle:Abréviation, lettre à Barrès, 3 février 1899.</ref>, un manifeste antidreyfusard mais modérément nationaliste et dépourvu de tout antisémitisme<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. L'attitude de l'écrivain vis-à-vis de la LPF, qu'il qualifie « d'opportuniste », est critique car Bourget reste réservé et méfiant sur ses dirigeants : Modèle:Citation<ref>Fonds Maurice Barrès de la Modèle:Abréviation, lettre à Barrès, 16 avril 1899.</ref>.

Si le romancier met ses espoirs dans l'Action française, une formation politique nationaliste farouchement antidreyfusarde, antisémite, antiprotestante et xénophobe, participant aux banquets de L'Appel du soldat et prononçant souvent les discours d'ouverture de l'assemblée annuelle de ce mouvement<ref group="G" name="p17" />, il s'oppose cependant à ceux qu'il traite de « fanatiques », Maurice Pujo et Henri Vaugeois en particulier, et reproche à Charles Maurras son Modèle:Citation<ref>Journaux intimes de Paul Bourget, Bibliothèque de Fels, Institut catholique de Paris, Modèle:Abréviation, français, 664, Modèle:Vol.12, 8 août 1910 et 10 mai 1910 et Modèle:Vol.14, 27 février 1914.</ref>.

La question juive et la défense de la race demeurent néanmoins « une obsession »<ref group="G" name="p18">Modèle:P.18.</ref> pour l'écrivain. Le ressentiment qu'il éprouve vis-à-vis de ses amis juifs de naguère (Cahen d'Anvers, Ephrussi, Kann, Stern, Bischoffsheim), « dont j'ai été pour un long temps, dupe », transparaît dans ses journaux<ref>Journaux intimes de Paul Bourget, Bibliothèque de Fels, Institut catholique de Paris, Modèle:Vol.6, 2 octobre 1898.</ref>. Certaines œuvres aussi trahissent la colère et le dégoût du romancier contre les juifs de la Haute Banque à travers notamment la figure du baron Hafner, juif affairiste cosmopolite dans la préface de Cosmopolis (alors que L'Étape illustre au contraire un juif idéaliste). En 1899, lors du séjour de Henry James au Plantier de Costebelle, l'Affaire Dreyfus est évoquée et les deux écrivains constatent l'abîme qui sépare leurs positions respectives<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Il refuse cependant de s'engager et de prendre part à quelque réunion que ce fût Modèle:Citation<ref group="G" name="p18" />,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> : Charles Maurras et Maurice Barrès se plaignent d'ailleurs de l'attitude prudente de Bourget dans leur correspondance et tentent à plusieurs reprises, sans succès, d'exercer des pressions sur l'auteur du Disciple<ref>Modèle:Ouvrage, lettre du 4 juillet 1900.</ref>. Paul Bourget manifeste donc des scrupules moraux et bien qu'antidreyfusard, en 1898, il refuse de se déclarer contre Zola lors du procès<ref>Modèle:Ouvrage.Modèle:Commentaire biblio</ref>, donnant la primauté à ses fidélités personnelles<ref>Fonds Maurice Barrès de la Modèle:Abréviation, lettre de Bourget à Barrès du 26 février 1898. Également Journaux intimes de Paul Bourget, Bibliothèque universitaire de Fels, Modèle:Vol.6, 2 octobre 1898.</ref>. Lorsque les cendres de l'écrivain dreyfusard sont transférées au Panthéon, Paul Bourget, se démarquant de la campagne hostile à ce transfert menée par Barrès au Parlement, publie une série d'articles élogieux sur Émile Zola<ref>L'Echo de Paris, 21, 22, 25 mars et Modèle:1er, 8 et 23 avril 1908, cité dans Modèle:Ouvrage.</ref>. Barrès constate que Paul Bourget Modèle:Citation<ref>Lettre à Maurras du 17 mai 1902, Modèle:Ouvrage.</ref>. C'est pour cette raison qu'Yehoshua Mathias évoque le Modèle:Citation<ref group="G" name="p18" />. De même dans son essai de 1936 qui évoque longuement l'amitié qui la lie à Paul Bourget depuis quarante ans, la romancière américaine Edith Wharton explique que les positions antidreyfusardes du romancier français « n'étaient pas dues à de l'antisémitisme, mais plutôt à la certitude que l'armée française ne pouvait pas se tromper »<ref>Modèle:Article, essai cité dans Modèle:Article.</ref>.

Réflexions sur la notion de race

La race est un thème central dans l'œuvre de Paul Bourget<ref>Modèle:Chapitre, Actes du Colloque International de Lyon (16-18 novembre 2000).</ref>. Amateur de voyages, il décrypte cette notion en abordant l'étude du cosmopolitisme qui alimente à son époque la chronique mondaine. Le romancier évoque à ce sujet, dans Outre-Mer, les grands noms qui illustrent et cautionnent ce mode de vie dilettante de la haute société européenne qui se déplace dans les capitales au gré des saisons : Lord Byron, le prince de Ligne, Stendhal, madame de Staël, Goethe ou Heinrich Heine<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Bourget a déjà évoqué l'influence des voyages, la découverte d'un pays nouveau et le contact avec une civilisation différente dans ses Essais de psychologie contemporaine dès 1883<ref>À propos de Stendhal, il présente le voyage comme une expérience qui, pour le psychologue, consiste à Modèle:Citation, Modèle:Ouvrage.</ref>. Dans Cosmopolis, le personnage de Dorsenne, considéré généralement comme le double de l'auteur, analyse les mœurs futiles de cette société aristocratique et cosmopolite et conclut, selon Michèle Fontana, que « la race de chaque personnage définit la capacité à survivre »<ref>Modèle:Chapitre.</ref> :

Modèle:Citation bloc

Paul Bourget s'interroge aussi sur le mélange des races lors de son voyage outre-Atlantique. Il pose d'entrée comme une évidence l'existence d'une race américaine et met en scène dans Outre - Mer le cas réussi d'un métissage : l'Américain blanc, Maitland, fils d'une Anglaise et d'un Américain. Mais il note les différences de modes de vies des Noirs américains et leur propension à revenir à des coutumes africaines<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Modèle:Citation bloc

En février 1894, Ludwig Schemann fonde la Société Gobineau, qui connait un grand succès et accueille notamment les Français Florimond de Basterot, Paul Bourget, Édouard Schuré et Georges Vacher de Lapouge<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Joseph Arthur de Gobineau doit sa notoriété posthume à son Essai sur l'inégalité des races humaines (1853-1855), qui le range parmi les pères de la pensée racialiste.

Du roman d'analyse au roman à thèse

Paul Bourget énonce dans ses Nouvelles Pages de Critique et de Doctrine (1921), les quatre vertus cardinales du roman<ref group="H">Modèle:P.145</ref> : la crédibilité qui naît de la conviction du romancier, le don de présence dû aux détails significatifs qui crédibilisent les personnages, l'importance du sujet et le naturel du style. Cet Modèle:Citation<ref group="H">Modèle:P.146</ref> s'impose pendant de longues années à toute la critique qui reprend les analyses de Bourget<ref group="H">Modèle:P.145.</ref>.

Une controverse entre Paul Bourget et Albert Thibaudet sur le roman permet également de préciser cette définition puisque le romancier défend la doctrine d'une stricte composition dans laquelle le narrateur, garant d'un récit bien noué et d'une progression dramatique logique, est toujours présent : « Un roman n'est pas de la vie représentée. C'est de la vie racontée »<ref group="B">Modèle:Ouvrage, tome Modèle:Rom-maj.</ref>. Cette composition dramatique serrée, nécessaire à la « mise en place des épisodes »<ref group="B">Modèle:Ouvrage, tome I, « La Place de Flaubert dans le roman français ».</ref>, s'oppose à la forme de roman souple et libre, s'inspirant du théâtre et de l'essai, justifiée par Thibaudet<ref>Modèle:Article.</ref>.

Ces différents critères sont présents à la fois dans le roman d'analyse, qui caractérise les écrits de Paul Bourget, fin psychologue, jusqu'à la parution du Disciple en 1889 et dans le roman à thèse, que Bourget préférait nommer « le roman à idées »<ref group="B">Modèle:Article.</ref>, qui devient le vecteur de l'engagement littéraire et des thèses morales du romancier après 1889.

Roman d'analyse

Analyste des désordres du cœur

Le « premier » Paul Bourget, celui d'avant sa conversion au catholicisme, est moraliste, un analyste des désordres du cœur ; faisant preuve d'un certain relativisme, il accorde moins d'importance aux mœurs qu'à la psychologie et considère ses romans comme « de simples planches d'anatomie morale »<ref group="B">Modèle:Ouvrage, dédicace à monsieur Hippolyte Taine.</ref>. Il accuse en effet une vision souvent pessimiste de la société. Pour Édouard Rod, son contemporain, Paul Bourget apparaît comme Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref>. Par ailleurs Bourget désigne Henry James explicitement comme un « maître » et l'écrivain anglais considère le Français comme son favori français<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> dans sa poursuite d'une profondeur intellectuelle et morale qui lui semble manquer au roman français<ref>Modèle:Article.</ref>.

Bourget recherche en effet le style analytique, la précision de l'observation minutieuse et se réfère à la science médicale et anatomique de l'époque. Il s'oppose pourtant au naturalisme<ref name="Dict. des écrivains">Modèle:Ouvrage.</ref>. Il définit en effet le moraliste comme étant Modèle:Citation et cette prise de position littéraire est soutenue par une volonté de connaissance psychologique. Dans Mensonges, il dresse ainsi le tableau complet d'une société, avec ses ramifications, y compris ses lisières douteuses. Il ajoute : Modèle:Citation<ref group="B">Modèle:Ouvrage ; cité dans Modèle:Ouvrage.</ref>. Il écrit par ailleurs dans la préface de Physiologie de l'amour moderne (1889) : Modèle:Citation. Il ajoute : Modèle:Citation<ref group="B">Préface à Modèle:Ouvrage.</ref>. Paul Bourget s'est aussi inspiré des avancées de Hippolyte Taine sur la psychologie associationiste (De L'Intelligence, 1870)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, qui consiste à intégrer dans l'œuvre littéraire les résultats de la science de son temps.

Roman et littérature psychiatrique, médecine et psychanalyse

Paul Bourget vers 1893, assis à une table en train d'écrire, porte-plume dans la main droite et bras gauche appuyé sur le bureau, visage penché et regard concentré sur son manuscrit.
Paul Bourget écrivant, vers 1893.

À la façon d'un scientifique, sans parti pris, Paul Bourget s'interroge sur les passions humaines qui constituent parfois « une cruelle énigme » d'après le titre d'une de ses œuvres. En 1905, fasciné par la médecine, et grâce au professeur Ernest Dupré (fondateur du concept de mythomanie et médecin-chef de l'Infirmerie du Dépôt)<ref group="C">Modèle:P.261.</ref>, il a accès au dépôt de l'infirmerie spéciale qui concentre toute la misère humaine<ref name="Bieder">Modèle:Article.</ref>. Il est en effet l'un des très rares écrivains à pouvoir observer les cas psychopathologiques que la Préfecture de police rassemble dans cet établissement psychiatrique. Après lui, seul Georges Simenon a accès au quai de l'Horloge (le rez-de-chaussée de la Conciergerie) pour étayer les enquêtes menées par le commissaire Maigret<ref>Modèle:Ouvrage,Modèle:Commentaire biblio</ref>. En 1925 Bourget écrit la préface à l'ouvrage clinique de Dupré, Pathologie de l'imagination et de l'émotivité<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Paul Bourget propose par la suite dans Le Figaro du 5 avril 1928, Modèle:Citation. Il suit avec assiduité les leçons cliniques de Paul Georges Dieulafoy à la Faculté de médecine de Paris et crée à sa demande, en 1908, le terme de « Pathomimie » pour caractériser les simulateurs de maladies<ref>Modèle:Article.</ref>. Il préface aussi la thèse de doctorat en médecine de Paul Guérin (futur chroniqueur à Je suis partout<ref group="Note">Médecin français, Paul Guérin assure la critique médicale antisémite de Je Suis Partout puis écrit de nombreux articles dans le journal de la Milice Combats. Il préside le groupement sanitaire corporatif français. Blessé de huit balles le 27 septembre 1943 dans un attentat, il survit et continue d’écrire. Pas inquiété après la guerre, il exerce en qualité de médecin pneumologue en 1960 à Paris.</ref>), favorable à une reconnaissance de l'Ordre<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Durant la Première Guerre mondiale, Bourget fait de fréquents séjours à Clermont-Ferrand, chez son beau-frère le médecin hygiéniste Eugène Gautrez et se rend en sa compagnie à l'hôpital de l'Hôtel-Dieu.

Modèle:Images

C'est à un spécialiste de la psychologie expérimentale qu'il se réfère lorsqu'il écrit en 1883 L'Irréparable. Théodule Ribot a en effet écrit Les Maladies de la mémoire (1881) et Paul Bourget met à contribution ce professeur pour étayer sa nouvelle<ref group="A">Modèle:P.360-361.</ref>. Il suit aussi les progrès de l'aliénisme et ceux de la criminologie, dont le premier congrès se tient à Rome en 1885. La psychologie et la morale dans son œuvre, doublées d'un intérêt pour la médecine depuis son adolescence, amènent l'écrivain à lire Sigmund Freud puis à le faire connaître. Ainsi l'entrée de la psychanalyse sur le sol français<ref>Aujourd'hui encore il est rendu hommage à Paul Bourget dans ce domaine, Modèle:Article.</ref> s'est en effet effectuée avec des œuvres d'auteurs dans un premier temps, tels André Gide (avec Les Faux-monnayeurs)<ref>André Gide introduit dans son livre la notion de « cure », à travers le portrait de la « doctoresse Sophroniska ». Paul Bourget reçoit Gide au Plantier de Costebelle le 26 novembre 1915. Gide est amusé par le vieil homme qui l'éclabousse de littérature, de psychologie et d'amabilité, mais il se dit « interloqué » par ses vues sur la pédérastie. « Moi, je suis panpsychique ! je ne crois plus à la matière » lui explique Paul Bourget dans la rotonde centrale du Plantier, Modèle:Ouvrage.</ref> et Paul Bourget. Némésis (1918) est son roman le plus promoteur de la psychanalyse. Eugénie Sokolnicka, amie de Paul Bourget, qui lui fait rencontrer le psychiatre Georges Heuyer (Bourget se rend souvent à Vaugirard dans le dispensaire où le docteur Heuyer poursuit ses études sur les enfants anormaux), fonde ainsi la Société psychanalytique de Paris (« SPP »). Elle choisit pour sa cure Sigmund Freud.

L'intérêt que le « maître » du roman psychologique portait à la médecine mentale lui vaut une grande reconnaissance du corps médical. Le neurologue montpelliérain Joseph Grasset livre en 1904 une étude sur les médecins présents dans les romans de Paul Bourget<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Il est pressenti un temps pour siéger parmi les membres de l'Académie de médecine mais malgré l'insistance des professeurs Fiessinger et Maurice de Fleury, son élection ne peut aboutir à cause d'un membre influent de l'académie, qui avait épousé une femme divorcée, et qui ne tolérait pas que Paul Bourget ait écrit un ouvrage hostile au divorce (Un divorce, 1904). Il se voit cependant décerner, sur l'initiative de René Doumic, le très recherché Prix Osiris de l'Institut de France, sur proposition de l'Académie des sciences. Ce prix triennal, crée en 1899 par Daniel Iffla (dit « Osiris »), est une distinction dans le domaine de la biologie humaine. Le romancier se lie aussi d'amitié avec le docteur Albert Robin à qui il dédicace Un cœur de femme en 1890<ref name="Bieder"/>,<ref group="Note">D'origine dijonnaise, Albert Robin mène à Paris une brillante carrière de médecin et d'homme du monde qui lui ouvre les portes du milieu artistique et littéraire le plus novateur. Parmi ses illustres patients, il compte Villiers de L'Isle-Adam, Paul Bourget et l'épouse de l'éditeur et collectionneur Georges Charpentier.</ref>.

Roman à thèse

Manuscrit de Abel Hermant
Abel Hermant, manuscrit de La Vie à Paris, vers 1928, où il évoque le souvenir de L'Irréparable de Paul Bourget<ref name="Plantier"/>.

Fondements du roman à thèse

Dans la préface de La Terre Promise (1892), Paul Bourget revient longuement sur la notion de responsabilité et sur les critiques adressées aux auteurs de romans d'analyse, ou « romans d'idées » suivant l'expression de Balzac, termes que Paul Bourget choisit de préférence à « romans psychologiques ». Ces critiques développent l'antithèse entre esprit d'analyse et action ; pour elles Modèle:Citation. Or, écrit Paul Bourget, Modèle:Citation<ref group="B">Préface à Modèle:Ouvrage.</ref>. Dès lors, Paul Bourget ne souhaite plus se contenter d'observer et de décrire sans juger. Pour lui, la littérature doit joindre le thérapeutique au diagnostic. Il veut être un directeur de conscience et est persuadé que le romancier doit être un guide pour ses lecteurs, notamment pour les jeunes sur qui il eut l'autorité que possède un bon professeur. Dans des romans où il se fait maintenant plus moralisateur que moraliste, Paul Bourget propose des types de personnages, aux traits parfois poussés à l'excès, dont les actes sont analysés au regard de la morale, le plus souvent chrétienne. Paul Bourget reste alors, jusqu'à sa mort, fidèle au roman à thèse<ref name="Dict. des écrivains"/>, thèse parfois toute contenue dans le seul titre du livre : Nos actes nous suivent, Le Sens de la mort, ou L’Étape<ref group="E">Cette œuvre est particulièrement caractéristique de l'évolution du romancier : L'Étape renferme d'abord une thèse sociale. C'est le danger commun que représente une élévation trop rapide dans l'échelle sociale, danger dû au système démocratique qui invite à toutes les ambitions car chacun est mécontent de son sort et souhaite la place d'autrui. Alors, et c'est la thèse religieuse, ce danger peut être conjuré par l'éducation religieuse qui est le meilleur frein, dans une société démocratique, où les forces morales sont souvent diminuées, Modèle:P.41.</ref>.

Le roman à thèse, serviteur de ses idées

Modèle:Article détaillé L'action des romans de Paul Bourget se déroule généralement sur une très courte durée (quelques jours) et la description minutieuse de la psychologie des principaux personnages y tient une place prépondérante. Ces romans ont le plus souvent pour cadre ce que Paul Bourget nomme « le monde », c'est-à-dire la noblesse ou la grande bourgeoisie (jamais le milieu ouvrier ou paysan), dont il décrit les mœurs et les travers. Pour Pierre de Boisdeffre, les romans à thèse de Paul Bourget sont Modèle:Citation. D'autres vont plus loin dans la critique : ils estiment que les thèses de Paul Bourget (et d'autres théoriciens du roman engagé tels que plus tard Jean-Paul Sartre) vont à l'encontre de la liberté de création<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Pourtant, durant toute sa vie, Paul Bourget ne cesse de s'interroger sur son travail de romancier. Ainsi dans la préface du Démon de midi (dédié à René Bazin) explique-t-il la genèse de cette étude de psychologie religieuse<ref group="B">Préface du Démon de midi (1914), Plon-Nourrit, 2004.</ref> :

Homme à cheval dans une allée de parc public avec passants. Le cavalier porte un chapeau.
Paul Bourget au bois de Boulogne en 1895.

Modèle:Citation bloc

Technique narrative et schémas préparatoires

Dans le débat sur la définition du roman qui oppose, au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Paul Bourget à Albert Thibaudet<ref>Modèle:Article.</ref>, l'auteur du Disciple défend l'idée du schéma du roman français traditionnel<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, c'est-à-dire une œuvre qui raconte une histoire, une intrigue, et dans laquelle chaque passage concourt au dénouement final. Dans cette suite d'épisodes qui a pour but d'acheminer l'histoire vers sa conclusion, les personnages Modèle:Citation<ref group="H">Modèle:P.418.</ref> et mobilisés pour la démonstration finale<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

L'auteur intervient dans le récit pour expliquer les états d'âme de ses personnages (métalepse narrative). Sans possibilité de laisser au lecteur une activité interprétative, celui-ci a donc Modèle:Citation<ref group=" F">Béatrice Laville, Modèle:P.24.</ref> puisque le but de ce roman est de le rallier à une thèse. Susan Suleiman a théorisé les fondements de ce genre littéraire dans son étude sur le roman à thèse en remarquant que Bourget, dans L'Étape, s'efforce d'amener son lecteur à se transformer en fonction des valeurs qu'il lui propose<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Cette technique, étayée par l'insertion d'éléments d'érudition (principalement les thèses de Théodule Ribot sur les « maladies de la volonté » ou les théories de Eduard Von Hartmann<ref group="H">Modèle:P.416</ref> par exemple) pour renforcer l'autorité de la thèse qui prend corps au fil des pages, rend le genre sérieux, austère et l'auteur, le narrateur, les personnages, suivent une voie tracée à l'avance vers la démonstration finale.

Paul Bourget construit aussi une communauté de visées et d'expériences au fur et à mesure que s'affirme sa thèse en utilisant un « nous » de connivence et des épiphrases fréquentes (« comme nous nous rappelons », « vous me direz ») destinés à ménager la mémoire du lecteur<ref group="F">Béatrice Laville, Modèle:P.25.</ref>. Enfin, cette technique littéraire du discours commentatif sur un ton démonstratif, présente dans L'Irréparable, Cruelle énigme, ou L'Étape entre autres, est, selon Colette Becker, une des raisons de la désaffection contemporaine de l'œuvre de Bourget<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. C'est cette technique narrative que Charles Maurras évoque déjà dans un article paru en septembre 1952, dans Aspects de la France en posant la question suivante : Modèle:Citation.

Paul Bourget insère dans les manuscrits de premier jet de ses romans les schémas préparatoires, les échafaudages de l'œuvre qui permettent d'en faciliter sa critique génétique ; ce sont des plans et des « anatomies » explique l'écrivain. Les plans et anatomies nous renseignent sur les personnages ; un inventaire de leurs traits moraux apparaît. Bourget n'a cependant pas l'imagination des formes<ref group="A">Modèle:P.531.</ref> ; comme il craint de ne pas « voir » ses personnages, il dessine leur profil sur des feuillets isolés ou en pleine page comme dans le manuscrit d'Un cœur de femme (1890).

Son œuvre

Poésies

Pensées d'Automne, in Au bord de la mer (1872)

<poem class="center"> Ce monde meilleur et tout autre, Le Paradis, je n'en veux pas. Tout mon souvenir tient au nôtre, Toute ma vie est ici-bas.

La belle enfant que j'ai choisie, Ses cheveux, sa bouche et ses yeux, Sa jeunesse et sa poésie, Je ne les aurai pas aux cieux.

Si la chair n'est pas immortelle, Si les formes doivent périr, Je ne reconnaîtrai plus celle Qui m'a fait aimer et souffrir. </poem>

Manuscrit autographe. Lettre manuscrite de Léon Bloy sur les poèmes de Paul Bourget, 1877.
Agrandissez cette image

Paul Bourget a publié six recueils de poésies entre vingt et vingt-sept ans<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> : Au bord de la mer (1872), premier recueil de poésies reprises en 1885 dans Poésies (1872-1876), la poésie Præterita est adaptée musicalement en 1901 (composition) ; La Vie inquiète (1875), ce second recueil de poésies est aussi repris en 1885 dans Poésies (1872-1876), les poésies suivantes sont adaptées musicalement : Très vieux vers (date inconnue), Souvenirs du Levant Modèle:Rom-maj. Sérénade italienne (date inconnue) ; Edel, recueil de poésies (Alphonse Lemerre, Paris, 1878), ces poésies sont reprises en 1887 dans Poésies (1876-1882) ; Les Aveux, recueil de poésies (Alphonse Lemerre, Paris, 1882), ces poésies sont aussi reprises dans Poésies (1876-1882).

Les poésies suivantes sont adaptées musicalement la plupart du temps par Claude Debussy : L'amour naissant en 1910 (composition), Musique en 1883 (composition), Paysage sentimental en 1883 (composition), et 1900 (édition), Regret en 1884 (composition), Romance (L'âme évaporée et souffrante) en 1891 (composition) et 1906 (édition), Romance (Silence ineffable de l'heure) en 1883 (composition), Soirs d’Été Modèle:Rom-maj. Le cœur gai s'enivre de l'heure en 1902 (composition et édition), Romance (Voici que le printemps) en 1884 (composition) et 1900 (édition), Les cloches en 1885 (composition) et 1891 (édition), La romance d'Ariel en 1884 (composition), Beau soir en 1880 (composition) et 1891 (édition), Romance (La mort viendra) 1896 (édition).

Fichier:Paul Bourget 002.jpg
Hélène, dialogue lyrique, 1923.

Le Parnasse contemporain (Alphonse Lemerre, Paris, 1876) est un ensemble de trois volumes collectifs de poésies qui contient dans son troisième recueil 221 poèmes de 63 auteurs. Les poèmes de Paul Bourget sont : Soir d'été et Le sommeil sincère, repris en 1885 dans Poésies (1872-1876) ; Zante et La révolte, repris en 1887 dans Poésies (1876-1882).

Essais

Essais de psychologie contemporaine (1883)

Modèle:Article détaillé Le premier essai de Bourget, issu d'une série d'articles<ref>D'abord commencée dans le journal Le Parlement de 1880 à 1883, Bourget poursuit la rédaction de ses chroniques dans Le Journal des débats et parallèlement dans La Nouvelle Revue, jusqu'en 1885 explique André Guyaux, préface à : Modèle:Ouvrage.</ref>, tente d'analyser les raisons de la décadence en Occident : Modèle:Citation explique-t-il<ref group="B">Modèle:Ouvrage.</ref>. Il établit ici les caractères d'un nouveau genre littéraire qu'il oppose à l'omniprésent roman naturaliste. Pourtant, cette théorie de la décadence ne couvre que quatre pages dans les Essais, et elle a contribué à la réputation de l'ouvrage<ref>André Guyaux, préface à : Modèle:Ouvrage.</ref>. L'ambition de Bourget est, dans cette vaste étude, d'expliquer en quoi Baudelaire, Renan, Flaubert, Taine, Barrès, Stendhal, Alexandre Dumas fils, Leconte de Lisle, Edmond et Jules de Goncourt, Tourguéniev et Amiel font œuvre d'analyse psychologique dans la littérature mondiale. Pour Bourget ces auteurs sont aussi autant de témoins de la décomposition caractéristique de la fin-de-siècle<ref name="Guyaux"/>. Les Essais, republiés en 1885 sous le titre de Nouveaux Essais de psychologie contemporaine sont avant tout, en littérature, une nouvelle approche de la critique littéraire, davantage portée sur la psychologie et considérant que l'œuvre est un organisme vivant<ref>André Guyaux, préface à : Modèle:Ouvrage.</ref>.

Physiologie de l'amour moderne (1889)

Portrait de profil d'un homme jeune.
Portrait de Bourget en frontispice de Physiologie de l'amour moderne, 1891.

Dans cet essai, sous-titré Méditations de philosophie parisienne sur les rapports des sexes entre civilisés dans les années de grâce 188-, Bourget expose sa théorie de l'amour moderne. C'est l'œuvre d'analyse du « premier » Bourget, écrite par un véritable physiologiste littéraire à prétention de physiologie scientifique et Modèle:Citation<ref group="C">Modèle:P.131.</ref>. Cette histoire de la maladie d'amour en évoque tous les aspects : l'amant, la maîtresse, le flirt, la naissance de la jalousie, la colère, la vengeance, la rupture et les remèdes à l'amour. Paul Bourget aborde ce sujet au travers d'anecdotes, introduisant une foule de personnages et parfois se mettant en scène. Dans cet « ouvrage grouillant de vie »<ref group="A">Modèle:P.471.</ref>, nous découvrons un étalage chirurgical à propos des plus vulgaires sensations, l'ensemble des phénomènes cérébraux qui constituent l'instinct sexuel. En décrivant sur un ton de persiflage la femme, proie naturelle des désirs masculins, Paul Bourget (il a trente-sept ans et vient de clôturer sa liaison parfois ombrageuse avec Marie Kann, qu'il a fini par détester<ref group="Note">Sur l'attitude de Marie Kann qui, pour se venger de Bourget, donne à Maupassant le thème de Fort comme la mort, emprunté à Cosmopolis, consulter les Journaux intimes du comte Primoli à la Fondation Primoli (notamment Paris, juin 1889 et Rome, Carnaval 1892). Le livre de Maupassant présente avec le canevas de Bourget trop d'analogies pour qu'elles soient l'effet du hasard selon Michel Mansuy.</ref>) nous livre en fait toutes les découvertes qu'il a faites depuis dix ans sur la passion qui domine dans ce monde. Cette enquête sur les mœurs galantes des Parisiens dans les années 1880 apparut parfois comme une intention de libertinage et l'essayiste dut en adoucir plusieurs passages.

Principaux romans

Le Disciple (1889)

Modèle:Article détaillé C'est peu après Physiologie de l'amour moderne, en 1889, dans le roman Le Disciple, que Paul Bourget met les préoccupations morales au premier plan. Il y développe la question de la responsabilité, notamment celle de l'écrivain ou du philosophe, vis-à-vis des conséquences de ses écrits. Modèle:Citation, note Victor Giraud, contemporain de Paul Bourget<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, Modèle:Citation. Selon Jean-Christophe Coulot Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Il ajoute que ce roman constitue plus de Modèle:Citation. Notons cependant que si Le Disciple est considéré comme le premier roman du « deuxième » Paul Bourget, il avait déjà, dans Mensonges (1887), et à travers les propos qu'il prête à l'un de ses personnages, l'abbé Taconet, introduit les notions de responsabilité des guides de la pensée humaine, de supériorité de l'action, de salut par la pitié et par la foi.

Marie Kann en 1882 : portrait en pied, robe longue foncée, mains gantées jointes.
Marie Kann en 1882<ref>Modèle:Image Source : musée Bonnat, Bayonne.</ref>.

Avec ce roman, Paul Bourget, un des « fils de Taine entre science et morale »<ref>Modèle:Article.</ref>, accomplit l'essentiel de la réinterprétation spiritualiste du positivisme et dont la figure dans le roman est le philosophe Adrien Sixte, le maître à penser du disciple, Robert Greslou. Le parcours tragique de ce dernier, jeune étudiant précepteur chez le marquis de Jussat, qui devient meurtrier, traverse toute l'œuvre. Ce jeune disciple, issu d'un milieu modeste, et donc incapable de maîtriser le savoir abstrait du savant révéré, se veut la démonstration du nécessaire rejet de la figure du savant prophétique au nom d'un Modèle:Citation<ref>Modèle:Article, et Modèle:Chapitre.</ref>. L'écrivain ne peut pas par conséquent se placer hors de l'ordre social.

Cosmopolis (1892)

La grande nouveauté du roman Cosmopolis, dans la production littéraire de Paul Bourget, est l'importance donnée aux agissements des personnages. Ceux-ci sont en effet systématiquement confrontés aux conséquences de leurs actions. Bourget décrit la société élégante, européenne et cosmopolite, évoluant dans les différentes capitales culturelles incontournables que sont Paris, Rome, Londres, Saint-Moritz ou Venise. Si l'écrivain dépeint les masques de la société bourgeoise, l'entregent et les relations d'intérêt<ref group="E">Modèle:P.22 – 23.</ref>, il explique aussi comment naissent des conflits de caractères, des passions en lutte qui s'éveillent sous la mondanité. On découvre alors des Modèle:Citation<ref group="C">Modèle:P.178-179.</ref>. Chacun des personnages se conduit selon la nature qu'ont façonnée ses hérédités nationales et suivant les stéréotypes propres à Bourget<ref>Modèle:Chapitre.</ref>. Ainsi, dans le personnage de Boleslas Gorka, se retrouve l'irritabilité nerveuse du Slave ; chez madame Gorka, sous l'amabilité souriante, on perçoit le fanatisme de vérité qui a fait les Puritains anglais ; derrière les raffinements artistes d'un Lincoln Maitland, on devine l'Américain invinciblement robuste et brutal, l'être positif, insensible et volontaire comme toute l'Amérique. Le romancier, qui applique tout au long du roman, sa théorie des races, en arrive à la conclusion que Modèle:Citation<ref group="C">Modèle:P.180.</ref>.

Une édition illustrée par Myrbach, Duez (déjà décédé) et Jeanniot parait à Paris chez Alphonse Lemerre Éditeur en 1893.

L'Étape (1902)

Modèle:Article détaillé

Roman traditionaliste, L'Étape relate l'ascension sociale et les valeurs de la famille en décomposition surtout, celle du professeur Joseph Monneron. Alors que son fils, Antoine, se dissipe dans les jeux et le plaisir, sa fille Julie se dissout auprès d'un jeune homme qui finit par la laisser seule et enceinte. Seul Jean, son dernier enfant, est vertueux mais porté vers des idées religieuses que son père hait. On retrouve dans L'Étape quelques-uns des thèmes récurrents de l'œuvre de Paul Bourget, comme le déracinement et le « déclassement social ». Paul Bourget y célèbre les mérites du patrimoine, de la durée, de Modèle:Citation. Il y affirme que Modèle:Citation.

L'Émigré (1907)

Ce roman d'idées est le troisième panneau d'un triptyque consacré à la famille. Dans L'Étape, Paul Bourget avait traité de l'ascension d'une famille paysanne ; dans Un divorce, il avait étudié l'ébranlement d'une famille bourgeoise par la méconnaissance de la loi fondamentale du mariage. Dans L'Émigré, il va montrer ce que deviennent les familles nobles dans la France moderne et quel rôle elles pourraient encore jouer, développant ainsi les idées traditionalistes qu'il défend<ref>Modèle:Ouvrage. Modèle:Commentaire biblio</ref>.

Le romancier fait revivre les avatars d'une famille noble menacée de disparition au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Ayant survécu aux calamités de 1789, cette famille ne survit pas à celles engendrées par la dégradation des mœurs aristocratiques. Le marquis Geoffroy de Claviers-Grandchamp, personnage principal de cette œuvre engagée, est en fait le porte-parole de toutes les idées sur la noblesse et la monarchie que Modèle:Citation<ref group="C">Modèle:P.266.</ref>. Bourget se fait Modèle:Citation<ref>Modèle:Chapitre, Actes du colloque international 14-16 mars 1990 au château du Mirail, Toulouse.</ref>.

Le Démon de midi (1914)

Modèle:Article détaillé Ce roman est paru en 1914 aux éditions Plon-Nourrit à Paris. Il s'agit d'un roman à thèse à forte teneur idéologique, comme L'Étape (1902) ou Un divorce (1904), qui permet à l'académicien de développer les thèmes sociaux, politiques et religieux qui lui sont chers et qu'il a découvert en lisant Joseph de Maistre, théoricien de la Contre-révolution : la lutte contre les idées révolutionnaires et la défense de l'Église catholique, de la famille traditionnelle et des valeurs patriotiques. En décrivant les milieux ecclésiastiques de l'époque, alors agités selon lui par des controverses dangereuses, Paul Bourget affirme la nécessité d’une discipline de l’esprit et des mœurs et, conséquemment, d’une autorité supérieure à toute discussion, d’un magistère infaillible qui règle cette discipline<ref group="B">Modèle:Article.</ref>.

Le livre s'inscrit au cœur de la crise du modernisme, qui, entre 1900 et 1910, remet en cause les valeurs traditionnelles de l'Église catholique et suscite l'émotion des théologiens proches du Pape Modèle:Monarque. Paul Bourget se fait l'interprète des positions exprimées par le Saint-Siège dans les textes pontificaux publiés à cette époque et qui condamnent sans appel le courant moderniste<ref>Modèle:Lien web.</ref>. La publication du Démon de midi est l'occasion pour les historiens du modernisme de livrer leur interprétation sur la spiritualité et les thèses dégagées dans le roman et sur les limites de la vision conservatrice du romancier catholique<ref>Modèle:Article.</ref>.

Réception, influence et postérité de Paul Bourget

Une page de l'ouvrage Physiologie de l'amour moderne
Fragments de Physiologie de l'amour moderneModèle:Note.

En littérature

Dans son introduction à la réédition du Disciple, aux éditions Nelson (1910), Téodor de Wyzewa revient sur l’impression que produisit le roman sur les hommes de lettres de sa génération : Modèle:Citation. Bourget est ainsi le premier écrivain à faire intervenir les acquisitions de la nouvelle psychologie scientifique dans la conception des personnages et, par, là il influence directement ses contemporains<ref group="H">Modèle:P.420</ref>. Bourget influence donc en premier lieu Maupassant (dans Pierre et Jean, 1888 et Notre cœur, 1890), Pierre Loti (Pêcheur d'Islande, 1886), Octave Mirbeau (Le Calvaire, 1886) qui, à leurs tours, usent des acquisitions de la psychologie dans leurs romans. Abel Hermant, un des principaux héritiers de Bourget<ref group="H">Modèle:P.426.</ref> reprend aussi ces théories dans Cœurs à part (1890). D'autres écrivains, avec des réussites inégales, profitent à des titres divers des innovations littéraires de Paul Bourget : Émile Zola avec son Docteur Pascal, Paul Hervieu dans L'Exorcisée, Édouard Rod avec La Sacrifiée, Jules Renard avec L'Écornifleur et Poil de carotte, ou Léo Trézenik enfin avec La Confession d'un fou<ref group="H">Modèle:P.427</ref>. En second lieu, Bourget influence l'école « anti-romantique » représentée par Charles Maurras (l'Action française était par définition anti-romantique), Léon Daudet (L'Hérédo), Ernest Seillière (Le Mal Romantique, 1908) ou Pierre Lasserre (Le Romantisme français, 1907)<ref>Modèle:Ouvrage, à propos de l'influence de Bourget sur les écrivains qui considèrent le Romantisme comme un « mal ».</ref>.

En Amérique, l'influence du romancier est perceptible après son voyage outre-atlantique en 1893, sur certaines œuvres d'Edith Wharton (Chez les heureux du monde, 1905)<ref>Modèle:Article.</ref>, de Francis Scott Fitzgerald<ref>Modèle:Article.</ref> ou de Henry James qui revisite les témoignages sur les comportements humains présents dans les nouvelles de l'auteur du Disciple<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. La connaissance des œuvres de Henry James doit aussi à l'implication de Bourget dans la réception française de l'écrivain américain<ref>Modèle:Chapitre.</ref>.

La littérature italienne porte aussi l'empreinte des amitiés et des voyages transalpins, nombreux, de Paul Bourget : Gabriele D'Annunzio s'inspire ainsi du Disciple pour son Triomphe de la mort (1894)<ref group="D">Modèle:P.176-177.</ref>, tandis que les écrits de Luigi Gualdo évoquent certains romans de l'écrivain hyèrois<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref group="D">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:P.121.</ref>. La littérature d'évasion italienne a aussi pris pour modèle les romans mondains de Paul Bourget. Lucio D'Ambra, l'écrivain italien de romans légers, avoue que Bourget « était pour lui un maître vénéré » et revendique son héritage<ref>Modèle:Ouvrage, actes du colloque international Sherbrooke 2000 et Modèle:Ouvrage.</ref>.

Paul Bourget exerce aussi une influence sur les penseurs traditionalistes japonais tel l'historien Kiyoshi Hiraizumi<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

En psychologie

Les Essais de psychologie contemporaine ont influencé durablement écrivains et philosophes allemands : le jeune Heinrich Mann est en effet un fervent lecteur de Paul Bourget<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Il publie en 1894, dans un journal intitulé Le Présent et sous le titre Bourget, un cosmopolite, une recension de deux ouvrages de l'écrivain : Sensations d'Italie et Cosmopolis<ref>Modèle:Chapitre.</ref>. Le chef de file de l'école psychologique viennoise, Hermann Bahr, a profondément subi l'ascendant de Paul Bourget. C'est à l'exemple de Bourget qu'il a su vaincre la décadence dans la tradition du christianisme<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Les Essais de psychologie contemporaine prennent également place dans la construction nietzschéenne<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Grâce à Paul Bourget, Friedrich Nietzsche apprend en effet à considérer Hegel comme « un événement européen »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. De même, l'usage nietzschéen du mot « nihilisme » a pour origine les Essais de Bourget<ref>Modèle:Ouvrage et Modèle:Chapitre.</ref>. Enfin, le philosophe allemand s'est inspiré de la notion de décadence, théorisée dans les Essais, pour l'appliquer au Cas Wagner (1888)<ref>Modèle:Ouvrage, note 30.</ref> et le terme, « inscrit directement en français, règne en maître sur le dernier état de la pensée de Nietzsche, dans les fragments posthumes de l'année 1888 »<ref>Modèle:Article.</ref>.

Postérité de Paul Bourget après 1935

Pourtant, après la Première Guerre mondiale et jusqu'en 1950, Paul Bourget devient pour beaucoup Modèle:Citation<ref group="F">Jacques Poirier, Modèle:P.167.</ref>, et auquel il convient d'opposer une littérature nouvelle. Les romans de l'auteur du Disciple apparaissent rigides à cause des thèses conservatrices qu'ils défendent. Julien Benda classe donc Paul Bourget parmi les mauvais maîtres<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Louis-Ferdinand Céline, en 1938 dans son pamphlet : Bagatelles pour un massacre<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, perçoit les écrits de l'académicien comme des Modèle:Citation. Modèle:Citation<ref group="F">Jacques Poirier, Modèle:P.168.</ref>, Bourget est même tombé en disgrâce aux yeux d'André Gide qui estime que son œuvre est périssable et qu'elle Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Ce rejet dont Paul Bourget est victime semble s'estomper pour la célébration du centenaire de sa naissance en 1952. François Mauriac, Pierre de Boisdeffre ou Emmanuel Beau de Loménie se font, dans les articles de presse évoquant l'homme et son œuvre, l'écho de ses qualités<ref>Modèle:Article, Modèle:Article et Modèle:Article.</ref>. Cette timide réhabilitation semble se poursuivre avec la publication des ouvrages de Michel Mansuy, à partir de 1960 et se confirmer avec la tenue d'un premier colloque international consacré à l'écrivain en 2005.

Œuvres complètes de Paul Bourget

Modèle:Infobox Liste de fichiers Les titres d'œuvres sont suivis de leurs premières éditions ainsi que de leurs années de parution<ref>Pour une liste complète des œuvres de Paul Bourget se reporter à : Modèle:Lien web Modèle:Pdf.</ref>.

Poésies

  • Au bord de la mer (?, 1872)
  • La Vie inquiète (Lemerre, 1875)
  • Petits Poèmes (1876)
  • Le Parnasse contemporain (Lemerre, 1876)
  • Edel (Lemerre, 1878)
  • Les Aveux (Lemerre, 1882)
  • Poésies inédites (2 vol.)
  • Hélène; dialogue lyrique (au Pigeonnier, 1923)

Romans

  • La Passion d'Armand Cornélis ([1877 - 1878], Plon – Nourrit, 1903)
  • Cruelle énigme (Lemerre, 1885)
  • Un crime d'amour (Lemerre, 1886)
  • André Cornélis (Lemerre, 1887 et Fayard, 1946)
  • Mensonges (Lemerre, 1887 et Fayard, 1948)
  • Le Disciple (Lemerre, 1889, Plon – Nourrit, 1901, Nelson, 1911 et Marseille Transbordeurs, 2006)
  • Un cœur de femme (Lemerre, 1890 et Flammarion, 1936)<ref>Modèle:Ouvrage.Modèle:Commentaire biblio</ref>
  • Cosmopolis (Lemerre, 1892 et 1898, et Fayard, 1947)
  • La Terre Promise (Lemerre, 1892)
  • Steeple-Chase (Maurice Olivier) (Alphonse Lemerre, Paris, 1894)
  • Une idylle tragique (mœurs cosmopolites) (Lemerre, 1896)
  • La Duchesse Bleue (Lemerre, 1898)
  • Trois petites filles (Alphonse Lemerre, Paris, 1899)
  • L'Écran (L. Borel, Paris, 1900)
  • {{#invoke:Biblio | ouvrage

|langue = |titre = [[s:{{#if: | : | }}{{#if: Le Fantôme (Bourget) | Le Fantôme (Bourget) | Le Fantôme }}|Le Fantôme]] }}{{#if: | Fac-similé disponible sur Wikisource | }}{{#if: | Télécharger cette édition au format ePub Télécharger cette édition au format PDF | }} (Wikisource{{#switch:

| en = anglophone
| de = germanophone
| es = hispanophone
| 

}})

  • L'Étape (Plon – Nourrit, 1902, Hachette, 1929 et Fayard, 1946)
  • Un divorce (Plon – Nourrit et Modèle:Cie, 1904 et Flammarion, 1938)
  • L'Émigré (Plon – Nourrit et Modèle:Cie, 1907)
  • La Dame qui a perdu son peintre (Plon, 1910)
  • Le Démon de midi (Plon – Nourrit, 1914 et Fayard, 1946)
  • Le Sens de la mort (Plon – Nourrit et Modèle:Cie, 1915)
  • Lazarine (Plon – Nourrit, 1917)
  • Némésis (Plon – Nourrit, 1918 et Flammarion, 1942)
  • Laurence Albani (Plon – Nourrit, 1919)
  • Un drame dans le monde (Plon – Nourrit et Modèle:Cie, 1921)
  • L'Ecuyère (Plon, 1921)
  • La Geôle (Plon – Nourrit et Modèle:Cie, 1923)
  • Le Roman des quatre (Plon – Nourrit, 19231926), écrit en collaboration avec Gérard d'Houville, Henri Duvernois et Pierre Benoit
  • Cœur pensif ne sait où il va (Plon – Nourrit et Modèle:Cie, 1924)
  • Tragiques remous, (Arthème Fayard, Paris, 1924)
  • Le Danseur mondain (Plon – Nourrit, 1926)
  • Nos actes nous suivent (Plon, 1927)
  • La vengeance de la vie - Agnès Delas (Plon, 1930)
  • La rechute, (Plon-Nourrit, Paris, 1931)
  • Le Diamant de la reine (Plon, Paris, 1932)

Nouvelles

Modèle:Animation

  • L'Irréparable (Lemerre, 1884)
  • Pastels (dix portraits de femmes) (Lemerre, 1889)
  • Nouveaux pastels (dix portraits d'hommes) (Lemerre, 1891)
  • Aline ; Croquis londoniens ; Jules Vallès (H. Gautier, Paris, 1891)
  • Un scrupule (Lemerre, 1893)
  • Un Saint ; Antigone ; Un humble ; Un joueur ; Autre joueur ; Aline ; L'ancêtre (Alphonse Lemerre, Paris, 1894)
  • Voyageuses (Lemerre, 1897)
  • Recommencements (Lemerre, 1897)
  • Complications sentimentales (Lemerre, 1898)
  • Drames de famille ; L'échéance ; Le luxe des autres ; Cœurs d'enfants (1900)
  • Un homme d'affaires ; Dualité ; Un réveillon ; L'outragé (1900)
  • Monique ; Les gestes ; Reconnaissance, Trois récits de guerre (1900)
  • Bob Milner (conte, Le Gaulois du Dimanche, 18-19 janvier 1902)
  • L'Eau Profonde (1902)
  • Les Deux Sœurs. Le cœur et le métier (Plon-Nourrit, Paris, 1905)
  • {{#invoke:Biblio | ouvrage

|langue = |titre = [[s:{{#if: | : | }}{{#if: Une nuit de Noël sous la Terreur | Une nuit de Noël sous la Terreur | Une nuit de Noël sous la Terreur }}|Une nuit de Noël sous la Terreur]] }}{{#if: | Fac-similé disponible sur Wikisource | }}{{#if: | Télécharger cette édition au format ePub Télécharger cette édition au format PDF | }} (Wikisource{{#switch:

| en = anglophone
| de = germanophone
| es = hispanophone
| 

}})

  • Modèle:Article.
  • Les Détours du cœur (1908)
  • La barricade. Chronique de 1910 (Plon-Nourrit, Paris, 1910)
  • Vision d'Autriche, monographie, de Marie-Anne de Bovet et collectif (Grasset, Paris, 1911)
  • L'Envers du décor (1911)
  • Le testament, (Édition de la Guirlande, Paris, 1919)
  • Le Justicier ; La cachette ; Le carré d'orties ; Le fruit juge l'arbre ; L'apache (Plon – Nourrit et Modèle:Cie, 1919)
  • Anomalies (Plon, 1920)
  • Profil de veuve, (Flammarion, Paris, 1920) ; L'aveu menteur, (Ferenczi, Paris, 1921) ; L'écuyère, (Plon-Nourrit, Paris, 1921)
  • Conflits intimes (Plon, 1925)<ref group="B">Modèle:Ouvrage.</ref>, recueil incluant Le Beau Rôle et Le Chapiteau ; contient également : Le chauffeur ; Le geste du fils ; Le sursis ; L'exemple ; Le couvent désaffecté
  • Le tapin, (la Revue des deux Mondes, Modèle:1er décembre 1927)
  • Confidences de femmes, nouvelle inédite, (Candide, Modèle:1er décembre 1927)
  • Deux nouvelles : Le scrupule de l'apostat ; Confidences de femmes, (Éditions des Portiques, Paris, 1928)
  • Cryptesthésie, nouvelle inédite, (Candide, 7 août 1930) ; Une âme d'enfant, nouvelle inédite, (Candide, 16 octobre 1930) ; Le Buste posthume, nouvelle inédite, (Candide, 13 novembre 1930)
  • L'Honneur du Nom, recueil de nouvelles : L'Apostat, La Confidente, Secrets de femmes, Sous les palmiers d'Hyères (Plon, Paris, 1933)
  • Une laborantine (août-septembre 1933)

Essais

Fichier:Études et portraits.tif
Études et portraits, 1889
  • Essais de psychologie contemporaine (Lemerre, 1883)
  • Ernest Renan (Maison Quantin, 1883)
  • Nouveaux essais de psychologie contemporaine (Lemerre, 1886)
  • Études et portraits (I Portraits d'écrivains et II Notes d'esthétiques) (2 Modèle:Vol., Lemerre, 1891)
  • Physiologie de l'Amour Moderne (Lemerre, 1891)
  • Sensations d'Italie (Toscane. Ombrie. Grande-Grèce) (Lemerre, 1891)
  • Guy de Maupassant (dans: la Revue hebdomadaire, 15 juillet 1893, Modèle:P.454 à 464)
  • Outre-mer. (Notes sur l'Amérique) (Lemerre, 1895)
  • Études et portraits III (Plon – Nourrit, 1903)
  • Le livre d'or de Sainte-Beuve, Collectif ; Un texte de Paul Bourget dans ce recueil : Sainte-Beuve poète (Aux bureaux du Journal des Débats, Paris, 1904)
  • Nos traditions nationales, comment les défendre ? (l'Entente nationale, Bourges, Modèle:Abréviation.Tardy-Pigelet, 1904)
  • La Renaissance du traditionalisme en politique (Modèle:Éd. de propagande de la Revue catholique et royaliste, 1904)
  • Études et portraits IV (Plon – Nourrit, 1906)
  • L’Œuvre de Gustave Flaubert (Modèle:Abréviation. des Annales, 13 octobre 1907, Modèle:P.341 à 343)
  • Modèle:Article.
  • Pages de critique et de doctrine (Plon – Nourrit, 1912)
  • Nouvelles Pages de critique et de doctrine (Plon – Nourrit, 1922)
  • La Leçon de Barrès (À la Cité des Livres, Paris 1924)
  • L'Art du roman chez Balzac (extr. de la Revue des deux mondes, 15 février 1926, Modèle:P.931 à 942)
  • L'Actualité de Sainte-Beuve (Modèle:Abréviation. de la Revue des deux mondes, 15 juin 1927, Modèle:P.926 à 936)
  • Quelques témoignages, (Plon-Nourrit, 2 volumes, Paris, 1928)<ref>Modèle:Lien web.</ref>
  • Le Centenaire d'Hippolyte Taine (extr. de la Revue des deux mondes, 15 mars 1928, Modèle:P.241 à 257)
  • Au service de l'ordre (Paris, Plon, 1929 – 1932, 2 Modèle:Vol. et Notes sociales)
  • Sur la Toscane, (Horizons de France, Paris, 1929)

Pièces de théâtre

Couverture de la pièce de théâtre La Crise, de Paul Bourget et andré Beaunier avec deux portraits ovales.
Couverture de la pièce La Crise de Paul Bourget et André Beaunier<ref group="Note">André Beaunier écrit cette pièce conjointement avec Paul Bourget au Plantier de Costebelle où il est invité avec son épouse à l'automne 1911.</ref>.
  • Idylle tragique, pièce en cinq actes et six tableaux de Pierre Decourcelle et Armand d'Artois (avec Jane Hading, théâtre du Gymnase, 1896)
  • Le Luxe des autres, en collaboration avec Henri Amic, comédie en trois actes, (présenté à Paris à l'Odéon-Théâtre de l'Europe, le 20 février 1902)
  • Un divorce, pièce en trois actes de Paul Bourget et André Cury (Plon – Nourrit, théâtre du Vaudeville, 1908)
  • L'Émigré, pièce en quatre actes de Paul Bourget (L'Illustration, 1908)
  • Un cas de conscience, pièce en deux actes de Paul Bourget et Serge Basset (L'Illustration, 1910)
  • La Barricade, chronique de 1910, pièce de Paul Bourget (L'Illustration théâtrale, no 140, 1910)
  • Le Tribun, chronique de 1911, pièce en trois actes de Paul Bourget (L'Illustration, théâtre du Vaudeville, 1911)
  • La Crise, comédie en trois actes de Paul Bourget et André Beaunier (L'Illustration, théâtre de la Porte-Saint-Martin, 3 mai 1912)
  • La Vérité délivre, chronique de 1916, (La Revue des deux Mondes, avril 1916). Édition en volume : On ne voit pas les cœurs ; Le soupçon ; La vérité délivre ; Trop de remède est un poison (Plon-Nourrit, Paris, 1929)
  • Monique, trois actes en prose, d'Henry Gaillard de Champris (présenté à Paris au théâtre Moncey le 30 juillet 1920)
  • L'Échéance, pièce en trois actes de J. Truffier et E. Mollier-Viéville (Paris, 1926)
  • Laurence Albani, pièce en quatre actes de Bertrande Rouzès (G.Enault, Paris, 1930)

Discours

  • Discours de réception à l'Académie française, prononcé par le récipiendaire, le 13 juin 1895 (Académie française, 1895)
  • Discours de réception à l'Académie française, Éloge de Maxime Du Camp, le 13 juin 1895 (Lemerre, 1895)
  • Gustave Flaubert, Essai, Discours, lecture faite le 23 juin 1897 au Modèle:Langue d'Oxford (la Revue du Palais, Modèle:1er juillet 1897)
  • Réponse de Modèle:M. au discours de Modèle:M., en séance publique, le 9 décembre 1897 (Paris, Palais de l'Institut)
  • Le Banquet de l'Étape, 7 juillet 1902, discours de Modèle:MM. Henri Vaugeois et Paul Bourget, pour rendre hommage à l'œuvre de P. Bourget, à l'occasion de la sortie de son roman L'étape (L'Action Française, 15 juillet 1902)
  • La renaissance du traditionalisme en politique, discours de Modèle:M., et conférence de Modèle:M., prononcés à la salle de la Société de géographie au mois de juin 1904 (Éditions de propagande de la Revue catholique et royaliste, Paris, 1904)
  • Discours à l'inauguration de la statue d'Alexandre Dumas, discours prononcés par Modèle:MM. Victorien Sardou, Paul Bourget, Paul Hervieu et Jules Claretie à l'Institut de France, Académie française, le 12 juin 1906 (Firmin-Didot, Paris, 1906)
  • Prix de vertu : discours prononcé à l'Académie française dans la séance publique du 29 novembre 1906 (Firmin-Didot, Paris, 1906)
  • Réponse de Modèle:M. au discours de Modèle:M., prononcé dans la séance du jeudi 19 décembre 1907 (Firmin-Didot, Paris, 1907)
  • Réponse de Modèle:M. au discours de Modèle:M., en séance publique, 22 janvier 1914 (Paris, Palais de l'Institut)
  • Discours prononcé le 28 juin 1920 à l'inauguration du médaillon de Stendhal au jardin du Luxembourg (Paris, H.Champion, 1920)
  • Gustave Flaubert, discours prononcé dans le salon carré du musée du Luxembourg, à l'inauguration du monument le 12 décembre 1921, (Les Amis d'Édouard, Paris, 1921)
  • Discours prononcé le 15 décembre 1923 par Paul Bourget pour son jubilé littéraire (Maison de Balzac, Courrier balzacien, 2001, no 82)

Préfaces

Modèle:Boîte déroulante/début

  • Le Roman comique, Paul Scarron, préface de Paul Bourget, Librairie des Bibliophiles, 3 volumes, Paris, 1880
  • Le deuxième mystère de l'Incarnation, Léon Cladel, préface de Paul Bourget, E. Rouveyre et G. Blond, Paris, 1883
  • Memoranda, J. Barbey d'Aurevilly, préface de Paul Bourget, E. Rouveyre et G. Blond, Paris, 1883
  • Le rouge et le noir, Stendhal, préface de Paul Bourget, Alphonse Lemerre, Paris, 1886
  • Répertoire de la comédie humaine de H. de Balzac, par Anatole Cerfberr et Jules Christophe, avec une introduction de Paul Bourget, Calmann-Lévy, Paris, 1887
  • Nos gens de lettres, leur vie intérieure, leurs rivalités, leur condition, Frédéric Loliée, préface de Paul Bourget, Calmann-Lévy, Paris, 1887
  • Adolphe, Benjamin Constant, préface par Paul Bourget, L. Conquet, Paris, 1889
  • Miss Brown, Vernon Lee, traduit de l'anglais par Robert de Cerisy, préface de Paul Bourget, Calmann-Lévy, Paris, 1889
  • Poèmes du soir ; Les crépuscules ; La veille du péché ; Les campanelles, Frédéric Bataille, sonnet-préface de Paul Bourget, Alphonse Lemerre, Paris, 1889
  • « Affaire Chambige », dans Causes criminelles et mondaines de 1888, Albert Bataille, préface de Paul Bourget, Dentu, Paris, 13 mars 1889
  • Amaïdée : poème en prose, Jules Barbey d'Aurevilly, préface de Paul Bourget, Alphonse Lemerre, Paris, 1890
  • Poésies intimes, Paul Schafer, préface de Paul Bourget, Alphonse Lemerre, Paris, 1892
  • Gladys, Hugues Le Roux, lettre-préface de Paul Bourget, Calmann-Lévy, Paris, 1894
  • À côté : roman, Jean de Forceville, préface de Paul Bourget, P. Ollendorff, Paris, 1900
  • J. H. Newman : essai de psychologie religieuse, Georges Grappe, préface de Paul Bourget, P.-J. Béduchaud, Paris, 1902
  • L'accalmie : œuvre posthume, Pierre Gérard, préface par Paul Bourget, Société d'édition du Livre à l'auteur, Paris, 1902
  • Short stories of the comedy and tragedy of life, Guy de Maupassant, préface de Paul Bourget, Walter Dunne, New York, 1903
  • Bonald, introduction et préface de Michel Salomon et Paul Bourget, Bloud et Modèle:Cie, Paris, 1905
  • France et Belgique : études littéraires, Eugène Gilbert, lettre-préface de Paul Bourget, Plon-Nourrit, Paris, 1905
  • L'équivoque démocratique, Pierre Félix, préface par Paul Bourget, Librairie des Saints-Pères, Paris, 1906
  • Sous la hache du bourreau, Louis Ducrocq, préface de Paul Bourget, Arras, 1907
  • Lettres sur l'histoire de France, Abbé Georges de Pascal, préface de Paul Bourget, Nouvelle Librairie Nationale, Paris, 1908
  • Chez les Heureux du monde, Edith Wharton, préface de Paul Bourget, Plon-Nourrit et Modèle:Cie, 1908
  • L'idée traditionaliste dans le roman de Modèle:M. Paul Bourget L'Émigré, conférence donnée au Cercle du Luxembourg le 16 décembre 1907, Guy de Cassagnac, lettre-préface de Paul Bourget, Société Française d'Imprimerie et de Librairie, Paris, 1908
  • Trente-cinq ans d'épiscopat, Modèle:Mgr de Cabrières, préface par Modèle:M. Paul Bourget, Plon-Nourrit, Paris, 1909
  • Étienne Mayran : fragments, Hippolyte Taine, préface de Paul Bourget, Hachette, Paris, 1910
  • L'équitation et le cheval, Ernest Molier, préface de Paul Bourget, P. Lafitte, Paris, 1912
  • Le roman de la famille française : essai sur l'œuvre de Modèle:M. Henry Bordeaux, Joseph Ferchat, préface de Paul Bourget, Plon-Nourrit, Paris, 1912
  • Les deux ivresses, Noël Bangor, préface de Paul Bourget, Perrin, Paris, 1913
  • Le voyage du centurion, Ernest Psichari, préface de Paul Bourget, L. Conard, Paris, 1916
  • Quelques lettres de guerre, Capitaine Augustin Cochin, préface de Paul Bourget, Bloud et Gay, Paris, 1917
  • Verdun (mars-avril-mai 1916), Raymond Jubert, préface de Paul Bourget, Payot, Paris, 1918
  • Sous les mers : roman, Gérard Bauër, préface de Paul Bourget, Édition Française Illustrée, Paris, 1919
  • Le docteur Boissarie, président du bureau des constatations médicales de Lourdes, Alfred Van den Brule, préface de Paul Bourget, J. de Gigord, Paris, 1919
  • Le masque déchiré, Félicien Pascal, préface de Paul Bourget, Flammarion, Paris, 1919
  • L'âme du chirurgien, Jean-Louis Faure, préface de Paul Bourget, G. Crès, Argenteuil, 1920
  • Portraits et paysages, Michel Salomon, préface de Paul Bourget, Perrin, Paris, 1920
  • Âmes françaises : essais littéraires, Hector Reynaud, préface de Paul Bourget, A. Picard, Paris, 1922
  • Psychologie du féminisme, Léontine Zanta, préface de Paul Bourget, Plon-Nourrit, Paris, 1922
  • Les Cannes de Modèle:M. Paul Bourget et le bon choix de Philinte, petit manuel de l'homme élégant (…), Eugène Marsan, avec une lettre de Modèle:M. Paul Bourget, Le Divan, Paris, 1923
  • Le missel d'amour : roman, Albéric Cahuet, préface de Paul Bourget, Charpentier Fasquelle, Paris, 1923
  • Quand les fées vivaient en France, Yvonne Ostroga, préface par Paul Bourget, Hachette, Paris, 1923
  • Modèle:Mme de Maintenon : l'énigme de sa vie auprès du grand Roi, Madeleine Saint-René Taillandier, préface de Paul Bourget, Hachette, Paris, 1923
  • Sur la route de Palmyre, Paule Henry-Bordeaux, lettre-préface de Paul Bourget, Plon-Nourrit, Paris, 1923
  • De profundis clamavi, album de 12 eaux-fortes par Achille Ouvré et composé d'après des figures observées dans un asile d'aliénés de Picardie. Texte de présentation de Paul Bourget, 1924
  • La Côte d'Azur ; La Corse, introduction de Paul Bourget (La Côte d'Azur), Hachette, Paris, 1925
  • Pathologie de l'imagination et de l'émotivité, Ernest Dupré, préface de Paul Bourget, Payot, Paris, 1925
  • Souvenirs de la vie de plaisir sous le second Empire, Gaston Jollivet, lettre-préface de Paul Bourget, Jules Tallandier, Paris, 1927
  • Souvenirs d'un Parisien, Gaston Jollivet, préface de Paul Bourget, Jules Tallandier, Paris, 1928
  • L'État contre le médecin : vers une renaissance corportative, Docteur Paul Guérin, préface de Paul Bourget, Éditions Médicales Norbert Maloine, Paris, 1928
  • L'Appel de la forêt, Jack London, traduit par Modèle:Mme la comtesse de Galard, lettre-préface de Paul Bourget, La Renaissance du Livre, Paris, 1929
  • La Vie de mon père, Restif de La Bretonne, préface de Paul Bourget, Tallandier, Paris, 1929
  • Images, Louis Sainte-Marie-Perrin, préface de Paul Bourget, Plon, Paris, 1929
  • La résurrection du village, A. Garet et A. Billard, préface de Paul Bourget, Charpentier, Paris, 1930
  • Éducation psychologique de l'enfance, docteur Henri Mignon, préface de Paul Bourget, P. Lethielleux, Paris, 1930
  • Les indépendantes : 25 professions pour les jeunes filles d'aujourd'hui, Yvonne Ostroga, lettre-préface de Paul Bourget, Plon-Nourrit, Paris, 1932
  • Aventures à Skipalon, Jón Svensson, adaptation de Madeleine Pinard de La Boullaye, préface de Paul Bourget, Éditions Alsatia, Paris, 1938
  • Jours ensoleillés : Nonni en Islande : récits de jeunesse, Jón Svensson, adaptation de Madeleine Pinard de La Boullaye, préface de Paul Bourget, Éditions Alsatia, Paris, 1939

Modèle:Boîte déroulante/fin

Adaptations cinématographiques et musicales

Adaptations cinématographiques

Modèle:Média externe

Adaptations musicales

  • Paysage sentimental, poésie de Paul Bourget mise en musique par Claude Debussy, novembre 1883.
  • Romance, poème de Paul Bourget, musique de Claude Debussy, septembre 1883.
  • Romance, poème de Paul Bourget, musique de Claude Debussy, janvier 1884.
  • La Romance d'Ariel, poésie de Paul Bourget mise en musique par Claude Debussy, février 1884.
  • Regret, poésie de Paul Bourget mise en musique par Claude Debussy, février 1884.
  • Romance, poème de Paul Bourget, musique de Claude Debussy, 1885.
  • La Mort viendra, paroles de Paul Bourget, musique de Paul de Wailly, 1896.
  • Præterita, paroles de Paul Bourget, musique de Charles Koechlin, 1901.
  • Second recueil de mélodies, paroles de Paul Bourget, musique de Charles Koechlin, 1905.
  • Les Cloches, poésie de Paul Bourget mise en musique par Claude Debussy, 1906.
  • Marine : au bord de mer, poésie de Paul Bourget, musique de Georges Brun, 1908.
  • Très vieux vers, poésie de Paul Bourget, musique de L. Lehmann, date inconnue.
  • Sérénade italienne, poésie de Paul Bourget, musique de Charles-Marie Widor, date inconnue.
  • Beau soir, paroles de Paul Bourget, musique de Claude Debussy en 1890 ou 1891 puis de Barbra Streisand en 1976<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Fonds d'archives de l'écrivain Paul Bourget

Les archives de l’écrivain peuvent être consultées dans les lieux suivants (liste non exhaustive, les fonds d'archives principaux sont signalés par deux astérisques **) :

Fonds institutionnels

Paris

Hyères

portrait d'un homme âgé.
P. Bourget, fonds de la médiathèque d'Hyères.
  • Musée de Hyères-Les-Palmiers (fermé actuellement) ** : fonds Paul Bourget, général Daille et docteur Gautrez (deux tableaux signés de Claude (Claire ?) Bourget, épouse du docteur Gautrez), bas-relief en plâtre et en bronze, masque mortuaire, moulage en plâtre d'une main, habit d'académicien et deux bicornes, correspondances et photographies, une sanguine représentant Minnie Bourget, deux carnets d'adresses ayant appartenu à Paul Bourget,
  • Médiathèque de la ville de Hyères-Les-Palmiers : fonds d'archives, manuscrit original de Laurence Albani, photographies,
  • Archives municipales de Hyères-Les-Palmiers, Park Hôtel : projet d'érection d'une statue de l'écrivain, correspondance sur les dégâts causés par l'occupation allemande au Plantier de Costebelle.

Autres lieux

Fonds privés

  • Fonds d'archives du Plantier de Costebelle ** : manuscrits originaux du Roman des quatre, d'Un cœur de femme, de Beau rôle, des Notes sociales, importante correspondance avec la marquise d'Argenson, masque mortuaire, correspondance, photographies (très souvent dues au photographe toulonnais Solia).

Modèle:Boîte déroulante/début Consultable sur demande écrite au Plantier de Costebelle. Cette liste, non exhaustive, ne comprend pas les photographies, objets et souvenirs du romancier. Modèle:Colonnes Modèle:Boîte déroulante/fin

Commerce de l'Art

Manuscrits et autographes

Modèle:Média externe Il est possible de se procurer des manuscrits ou lettres autographes de Paul Bourget dans des ventes aux enchères publiques ou dans certaines galeries spécialisées dans l'expertise, la négociation de gré à gré de correspondances, autographes ou tout autre patrimoine écrit de personnalités célèbres. Les souvenirs du romancier avaient au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle une grande valeur, du fait de la notoriété de Bourget à l'époque. Actuellement, Modèle:Citation selon Bertrand Galimard-Flavigny<ref>Modèle:Lien web.</ref>, journaliste spécialisé dans le marché de l'Art.

Si les manuscrits de la main de Paul Bourget, les épreuves corrigées, ont une valeur réduite<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, les lettres autographes d'auteurs célèbres adressées au romancier, peuvent atteindre, elles, des sommes importantes sur le marché de l'art. Ainsi, l'édition rare d'un ouvrage d'Edith Wharton accompagnée d'un courrier manuscrit daté du 29 décembre 1897 à l'attention de Minnie Bourget, est-elle proposée dans une galerie américaine en 2013 au prix de 15 000 $<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Éditions rares (grands papiers)

Modèle:Images Modèle:Refnec. Conquet a compris que les collections de volumes du même format, ornés de la même façon, par les mêmes artistes ou les mêmes procédés, devenaient monotones. Il s’attache donc à varier le genre de ses livres, l’impression et les illustrations. Ainsi Paul Bourget est-il présent dans la collection du relieur avec notamment une édition de Pastels – Dix portraits de femmes – (1895, Modèle:Abréviation in-8, 200 Modèle:Abréviation), ornée de 11 aquarelles d'Alcide Théophile Robaudi et de 35 aquarelles d'Adolphe Giraldon. La reliure est verte, de ruban.

L'œuvre majeure de Bourget, Le Disciple, bénéficie en 1925 d'un tirage limité et numéroté par son éditeur Henri Cyral, comme cet exemplaire hors commerce sur papier Rives qui est tiré spécialement pour Paul Bourget signé et daté par l'éditeur. Les illustrations sont d'André Fournier, Collection Française, in-8, Modèle:Abréviation, non coupé.

Un exemplaire sur hollande de Paul Bourget avec une reliure d'époque à la Bradel, en parchemin, a atteint Modèle:Unité lors d'une vente aux enchères à l'hôtel Drouot en 2010<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Un ouvrage de Stendhal ayant appartenu à Paul Bourget, Le Rouge et le Noir, et donné par lui à Georges Heuyer, est estimé en 2015 entre 8 000 et Modèle:Unité. Il s'agit d'une édition originale rare et recherchée, sans tirage en grands papiers. Le titre de chaque tome y est orné d'une vignette d'Henry Monnier<ref name="alde"/>.

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Ouvrages utilisés

  • Œuvres de Paul Bourget

Modèle:Références

Modèle:Références

Modèle:Références

Modèle:Références

Modèle:Références

Modèle:Références

Modèle:Références

Modèle:Références

Autres références

Modèle:Références nombreuses

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Articles connexes

Liens externes

Modèle:Liens

Bibliographie

Modèle:Légende plume

Paul Bourget, études bibliographiques ou critiques

Colloques sur Paul Bourget

  • Premier colloque international organisé sur l'écrivain par Daniel Sangsue et Marie-Ange Voisin-Fougère du 17 mars 2005 au 18 mars 2005, Universités de Neuchâtel et Dijon. Actes du colloque réunis dans l'ouvrage Avez-vous lu Paul Bourget ?, Éditions Université de Dijon, 2007, Modèle:ISBN.Modèle:PlumeModèle:Commentaire biblio

Colloques évoquant Paul Bourget

  • Colloque Les écrivains français et l'affaire Dreyfus, 29-31 octobre 1981, Université d'Orléans et Centre Charles Péguy (intervention de Christophe Charle, « La lutte des classes en littérature, L'Étape de Paul Bourget et Vérité d'Émile Zola »).
  • Colloque international Après 89, La Révolution modèle ou repoussoir, 14-16 mars 1990, Université de Toulouse-Le Mirail Modèle:Rom-maj (intervention de Sante Arcangelo Viselli « L'Émigré de Sénac de Meilhan où les avatars d'un nouveau héros »).Modèle:Plume
  • Colloque international Les écrivains et leurs lectures philosophiques, Université de Bourgogne, 3 et 4 février 1995, textes du colloque réunis dans Le Chant de Minerve, 1996.Modèle:Plume
  • Colloque international Amoralités de la littérature, 26 et 27 mars 1998, Metz, Paris (intervention d'Emmanuel Godo, « La morale fissurée : Le Disciple de Bourget »). Actes du colloque, éditions H.Champion, Modèle:Abréviation. Varia, no 41, 2000.
  • Colloque Pour une histoire sociale de la littérature II, 21 – 24 octobre 1999, Université de Fribourg, (intervention « La responsabilité de l'écrivain : de Paul Bourget à Jean-Paul Sartre »).
  • Colloque international Littérature et esclavage ({{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XVIIIe{{#if:|  }} }}-{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XIXe{{#if:|  }} }}), 18 – 20 juin 2000, Lyon (intervention de Michèle Fontana, « L'Esclavage dans Outre – mer, notes sur l'Amérique, de Paul Bourget »).Modèle:Plume
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Colloque Modèle:Langue, 21 – 25 juin 2000, Newport, États-Unis (intervention de Sarah Bird Wright, Midlothian, « Modèle:Langue »).
  • Colloque européen Nietzsche, un bon européen à Cosmopolis, 17 octobre – 15 novembre 2000, Paris, Weimar, Bologna (intervention de Joëlle Stoupy, « Nietzsche, lecteur de Bourget »).
  • Colloque Maupassant, 9 octobre 2004, Rouen (intervention de Laure Helms, doctorante, « Maupassant-Bourget, quelques prolongements romanesques »).
  • Colloque Les ennemis de Léon Tolstoï, 8 novembre 2006, Paris (intervention de Wladimir Troubetzkoy, « Paul Bourget, critique de Léon Tolstoï »).
  • Colloque L'Action française : culture, politique, société, 21 – 23 mars 2007, Paris. Centre d'histoire de l'Institut d'Études Politiques et Institut de Recherches Historiques du Septentrion.
  • Colloque du réseau ESSE (Espace des Sciences Sociales Européen), Venise, 3 – 5 mai 2007 (intervention de Blaise Wilfert Portal, « L'Internationalité d'un nationaliste de Paris : Paul Bourget, entre Paris, Londres et Rome »).Modèle:Plume
  • Colloque André Gide à la BNF, 9 octobre 2009 (intervention de Jean-Michel Wittmann, « Quand l'écrivain remet son ouvrage sur le métier »), La Chambre noire d'André Gide, sous la direction d'Alain Goulet, Actes du colloque André Gide, BNF, 9 octobre 2009, Paris, Éditions Le Manuscrit, « Recherche Université », 2009.
  • Colloque Maurrassisme et littérature. L’Action française. Culture, société, politique Modèle:Rom-maj, sous la direction de Jeanyves Guérin, du 20 octobre 2011 au 22 octobre 2011, Paris, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3.Modèle:Plume
  • Colloque Crimes et délits {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XVe{{#if:|  }} }} Colloque des Invalides, 18 novembre 2011, Paris, Daniel Ridge « Paul Bourget et la loi morale ».
  • Colloque Italiques 2012 : 30 et 31 octobre 2012, Hôtel de Ville de Paris, Yves Hersant « L'image de Rome chez les auteurs français du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Paul Bourget et Émile Zola ».
  • Colloque international pluridisciplinaire La Parisienne, du Second Empire aux années folles : les 16 - 17 janvier 2014 et les 30 - 31 janvier 2014, Université d'Angers, Jean-Pierre Ricard « Paul Bourget, la Parisienne et les autres ».

Ouvrages et articles critiques en langues étrangères

Modèle:Palette Modèle:Portail Modèle:Méta bandeau{{#ifeq:|| {{#if:||}} |}}{{#if:||{{#switch:60926918

 |oldid=
 |XXXXXX=
 |XXXXXXX=
 |XXXXXXXX=
 |#default={{#if:60926918||}}
 }}

}}