Louis-Ferdinand Céline

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Voir homonymes Modèle:Autre Modèle:Infobox Biographie2 Louis Ferdinand Destouches, dit Louis-Ferdinand Céline <templatestyles src="Prononciation/styles.css" />{{#invoke:Prononciation|prononciation}}, né le Modèle:Date de naissance à Courbevoie<ref>Modèle:Lien web</ref> et mort le Modèle:Date de décès à Meudon, connu sous son nom de plume généralement abrégé en Céline<ref>Qui est le prénom de sa grand-mère et l'un des prénoms de sa mère. Modèle:Ouvrage</ref>, est un écrivain, médecin et collaborateur français. Il est notamment célèbre pour Voyage au bout de la nuit, publié en 1932 et récompensé par le prix Renaudot la même année.

Considéré, à l'instar de Faulkner et de Joyce, comme l'un des plus grands novateurs de la littérature du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Modèle:Citation estime George Steiner, Céline introduit un style elliptique personnel et très travaillé, qui emprunte à l'argot et tend à s'approcher de l'émotion immédiate du langage parlé. À propos de son style, Julien Gracq dira : Modèle:Citation

Céline est aussi connu pour son antisémitisme et sa collaboration active avec l'occupant nazi : Il publie des pamphlets virulents dès 1937 (année de la parution de Bagatelles pour un massacre) et, sous l'Occupation durant la Seconde Guerre mondiale, écrit des lettres de dénonciation. Il est alors proche des milieux collaborationnistes et du service de sécurité nazi. Il rejoint en 1944 le gouvernement en exil du Régime de Vichy à Sigmaringen, épisode de sa vie qui lui inspire le roman D'un château l'autre, paru en 1957.

Modèle:Sommaire

Biographie

Jeunesse en région parisienne

Louis Ferdinand Destouches naît à Courbevoie, au 11, rampe du Pont-de-Neuilly<ref name="ChronoPleiade">Chronologie du volume I Romans, Bibliothèque de la Pléiade, éditions Gallimard, Modèle:ISBN, p.LV-LVI.</ref>,<ref name="ActeNaiss">Modèle:Lien web.</ref> (aujourd'hui chaussée du Président-Paul-Doumer). Il est le fils unique de Ferdinand Destouches (Le Havre 1865 - Paris 1932), issu, du côté paternel, d'une famille de petits commerçants et d'enseignants d'origine normande installés au Havre<ref>Descendants de hobereaux du Cotentin, les Des Touches de Lentillière.</ref>, et de Marguerite Guillou (Paris 1868 - Paris 1945), descendante d'une famille d'artisans et de petits commerçants d'origine bretonne, installée en région parisienne<ref name="ChronoPleiade"/>. Il est baptisé le Modèle:Date avant d'être confié à une nourrice<ref name="MagLitt2011">« Louis-Ferdinand Céline » dans Le Magazine littéraire, Sophia Publication, Paris, no 505, février 2011, Modèle:ISSN.</ref>. Son père est employé d'assurances et « correspondancier », selon les propres mots de l'écrivain, et a des prétentions nobiliaires (parenté revendiquée plus tard par son fils avec le chevalier Destouches, immortalisé par Jules Barbey d'Aurevilly), et sa mère est commerçante en dentelles, exploitant une petite boutique de mode du passage Choiseul à Paris.

Fichier:64, passage Choiseul étages.JPG
Le no 64 du passage Choiseul où vécut Louis Destouches enfant.

Ses parents déménagent en 1897 et s'installent à Paris, d'abord rue de Babylone puis, un an plus tard, rue Ganneron, et enfin, durant l'été 1899, passage Choiseul, dans le quartier de l'Opéra, où Céline passe toute son enfance dans ce qu'il appelle sa « cloche à gaz », allusion à l'éclairage de la galerie par une multitude de becs à gaz au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. En 1900, il entre à l'école communale du square Louvois. Après cinq ans, il intègre une école catholique durant une année avant de revenir à un enseignement public. Il reçoit une instruction assez sommaire, malgré deux séjours linguistiques en Allemagne d'abord, à Diepholz pendant un an puis à Karlsruhe, puis en Angleterre. Il occupe de petits emplois durant son adolescence, notamment dans des bijouteries, et s'engage pour trois ans dans l'armée française le Modèle:Date, à Modèle:Nobr, par devancement d'appel<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Première Guerre mondiale et Afrique

Fichier:Céline soldier 1914.jpg
Le soldat Louis Ferdinand Destouches en octobre 1914.

Il rejoint le [[12e régiment de cuirassiers|Modèle:Nobr de cuirassiers]] à Rambouillet. Il utilisera ses souvenirs d'enfance dans Mort à crédit et ses souvenirs d'incorporation dans Voyage au bout de la nuit ou encore dans Casse-pipe (1949). Il est promu brigadier en 1913, puis maréchal des logis le Modèle:Date. Quelques semaines avant son vingtième anniversaire, il est ainsi sous-officier.

Trois mois plus tard, son régiment participe aux premiers combats de la Première Guerre mondiale en Flandre-Occidentale. Pour avoir accompli une liaison risquée dans le secteur de Poelkapelle au cours de laquelle il est grièvement blessé au bras par balle et coup de sabre Modèle:Incise . Il est successivement cité à l'ordre du régiment le 29 octobre 1914, à l'ordre de la [[7e division de cavalerie (France)|Modèle:7e DC]] le 25 octobre 1914<ref>Modèle:Lien web</ref> et le Modèle:Date, il est décoré de la médaille militaire<ref>Citation : « En liaison entre un Régiment d'Infanterie et sa brigade, s'est offert spontanément pour porter sous un feu violent un ordre que les agents de liaison de l'infanterie hésitaient à transmettre. A porté cet ordre et a été grièvement blessé au cours de sa mission. », Ordre Modèle:N° D du 25 novembre 1914</ref>, puis rétroactivement de la croix de guerre avec étoile d'argent. Ce fait d'armes est relaté dans L'Illustré national<ref>Hebdomadaire pour la famille créé en 1898, L’Illustré national propose des histoires en images dès 1899. À partir de 1904, les bandes dessinées supplantent les dessins d’humour. Après la Première Guerre mondiale, le journal revient pour une dernière série, entre 1922 à 1923. {BnF Gallica.</ref>.

Réopéré en Modèle:Date-, il est déclaré inapte au combat, et est affecté comme auxiliaire au service des visas du consulat français à Londres (dirigé par l'armée en raison de l'état de siège), puis réformé après avoir été déclaré handicapé à 70 % en raison des séquelles de sa blessure (Céline se dit Modèle:Citation notamment dans D'un château l'autre). L'expérience de la guerre jouera un rôle décisif dans la formation de son pacifisme et de son pessimisme. Il se marie, à Londres, avec Suzanne Nebout, le Modèle:Date-<ref>Certainement un mariage de complaisance car non enregistré au consulat</ref>. Ce mariage n'est pas déclaré au consulat et Louis Destouches rentre seul en France, considéré comme célibataire par l'État français. Ensuite, il contracte un engagement avec une compagnie de traite qui l'envoie au Cameroun, où il part en Modèle:Date- surveiller des plantations. Malade, il rentre par bateau en France au mois d'Modèle:Date-, pendant lequel il rédige une nouvelle, Des vagues. Il arrive à destination en Modèle:Date-<ref name="MagLitt2011"/>.

Il travaille en 1917-1918 au côté de l'écrivain polygraphe Henry de Graffigny, qui inspirera à l'écrivain le personnage de Courtial des Pereires dans Mort à crédit. Embauchés ensemble par la Fondation Rockefeller, ils parcourent la Bretagne en 1918 pour une campagne de prévention de la tuberculose.

Formation de médecin

Fichier:Louis Ferdinand Destouches.jpg
Louis Ferdinand Destouches durant les années 1920.

Après la guerre, Louis Ferdinand Destouches se fixe à Rennes. Il épouse Édith Follet, la fille du directeur de l'école de médecine de Rennes, le Modèle:Date- à Quintin (Côtes-du-Nord). Celle-ci donne naissance à son unique fille, Colette Destouches (Modèle:Date- - Modèle:Date-)<ref>Céline vu par sa fille Modèle:Lien archive dans Le Figaro du 26 mai 2012.</ref>. Il prépare alors le baccalauréat, qu'il obtiendra en 1919, puis poursuit des études de médecine de 1920 à 1924 en bénéficiant des programmes allégés réservés aux anciens combattants, ponctuées par des remplacements de médecin en Bretagne, et dans les Ardennes, à Revin<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Sa thèse de doctorat de médecine, La Vie et l'Œuvre de Philippe Ignace Semmelweis (soutenue en 1924), sera plus tard considérée comme sa première œuvre littéraire. Il publie ensuite un ouvrage médical, La Quinine en thérapeutique (1925). Après son doctorat, il est embauché à Genève par la fondation Rockefeller qui subventionne un poste de l'Institut d'hygiène de la Société des Nations, fondé et dirigé par le Modèle:Dr Rajchman. Sa famille ne l'accompagne pas. Il effectue plusieurs voyages en Afrique et en Amérique avec des médecins. Cela l'amène notamment à visiter les usines Ford au cours d'un séjour à Détroit qui dure un peu moins de Modèle:Nobr, le temps pour lui d'être vivement impressionné par le fordisme et plus largement par l'industrialisation. Contrairement à la légende souvent reprise, il n'a jamais été conseiller médical de la société des automobiles Ford à Détroit<ref>Nicholas Hewitt, The Life of Céline: a Critical Biography, Blackwell Publishers, 1998, Modèle:P..</ref>.

Son contrat à la Société des Nations n'ayant pas été renouvelé, il envisage d'acheter une clinique en banlieue parisienne puis s'essaie à l'exercice libéral de la médecine. Il finit par être engagé au dispensaire de Bezons où il perçoit Modèle:Unité par an après sa titularisation<ref>Modèle:Pdf, Modèle:Lien brisé</ref>. Il y rencontre Albert Sérouille et lui fera même une fameuse préface à son livre Bezons à travers les âges<ref>Bezons à travers les âges, préface de Louis-Ferdinand Céline, éditions Denoël, coll. À la Ronde du grand Paris, no 1, 1944, 17 illustrations et 4 plans. Achevé à Bezons en août 1943 et dédié à son épouse, Modèle:Mme Sérouille de Meester.</ref>. Pour compléter ses revenus, il occupera un poste polyvalent de concepteur de documents publicitaires, de spécialités pharmaceutiques (il élabore en 1933 un traitement de la maladie de Basedow qui sera commercialisé sous le nom de Basedowine<ref>Louis-Ferdinand Céline et la pharmacie, Lucie Coignerai-Devillers, Revue d'histoire de la pharmacie, Modèle:74e année, no 269, 1986. Modèle:P..</ref>) et même de visiteur médical dans trois laboratoires pharmaceutiques.

Elizabeth Craig

En 1926, il rencontre à Genève Elizabeth Craig (1902-1989), une danseuse américaine, qui sera la plus grande passion de sa vie. C'est à elle, qu'il surnommera « l'Impératrice », qu'il dédiera Voyage au bout de la nuit. Elle le suit à Paris, 98 rue Lepic<ref>Appartement qui sera racheté par Dalida. Modèle:Ouvrage.</ref>, mais le quitte en 1933, peu après la publication du Voyage. Il part à sa recherche en Californie, mais il apprend qu'elle a épousé Ben Tankel qui se trouve être juif. Après cela, on n'entend plus parler d'elle jusqu'en 1988, date à laquelle l'universitaire américain Modèle:Lien la retrouve, quelques jours avant le critique Jean Monnier, qui était sur sa trace également<ref>Voir Elizabeth Craig raconte Céline : entretien avec la dédicataire de Voyage au bout de la nuit, par Jean Monnier, Paris, Bibliothèque de littérature française contemporaine, 1988 Modèle:OCLC et Elizabeth et Louis : Elizabeth Craig parle de Louis-Ferdinand Céline, propos recueillis et présentés par Alphonse Juilland, Paris, Gallimard, 1994 Modèle:ISBN Modèle:OCLC.</ref>. Elle affirme alors dans une interview qu'elle craignait qu'en perdant sa beauté avec l'âge, elle finisse par ne plus rien représenter pour lui<ref name="Brami"/>.

Formation de l'écrivain

Fichier:Céline - photo Henri Manuel.jpg
Céline photographié par Henri Manuel (années 1930).

Comme d'autres écrivains, Céline a su habilement bâtir toute une série de mythes sur sa personne. En même temps que Voyage au bout de la nuit, Céline écrivait des articles pour une revue médicale (La Presse médicale) qui ne correspondent pas à l'image de libertaire qu'on s'est faite de lui<ref>Si, en 1933, dans une lettre à Élie Faure, Céline s'est déclaré Modèle:Citation, c'était pour rejeter l'engagement dans l'Association des écrivains et artistes révolutionnaires (AEAR, organisation antifasciste proche des communistes) que lui proposait son correspondant, ainsi que Modèle:Citation. Mais il ne s'engagera pas non plus avec les anarchistes, alors même que certains d'entre eux l'y incitaient après la guerre. Dans une lettre à Albert Paraz, il écrira même : Modèle:Citation</ref>. Dans le premier des deux articles publiés dans cette revue en Modèle:Date-, Céline vante les méthodes de l'industriel américain Henry Ford, méthodes consistant à embaucher de préférence « les ouvriers tarés physiquement et mentalement » et que Céline appelle aussi « les déchus de l'existence ». Cette sorte d'ouvriers, remarque Céline, « dépourvus de sens critique et même de vanité élémentaire », forme « une main-d’œuvre stable et qui se résigne mieux qu'une autre ». Céline déplore qu'il n'existe rien encore de semblable en Europe, « sous des prétextes plus ou moins traditionnels, littéraires, toujours futiles et pratiquement désastreux ».

Dans le deuxième article, publié en Modèle:Date-, Céline propose de créer des médecins-policiers d'entreprise, « vaste police médicale et sanitaire » chargée de convaincre les ouvriers « que la plupart des malades peuvent travailler » et que « l'assuré doit travailler le plus possible avec le moins d'interruption possible pour cause de maladie ». Il s'agit, affirme Céline, d'« une entreprise patiente de correction et de rectification intellectuelle » tout à fait réalisable pourtant car « Le public ne demande pas à comprendre, il demande à croire. » Céline conclut sans équivoque : « L'intérêt populaire ? C'est une substance bien infidèle, impulsive et vague. Nous y renonçons volontiers. Ce qui nous paraît beaucoup plus sérieux, c'est l'intérêt patronal et son intérêt économique, point sentimental. » On peut toutefois s'interroger sur la correspondance entre ces écrits et les sentiments véritables de Céline, sur le degré d'ironie de ces commentaires « médicaux » (ou sur une éventuelle évolution) car, quelques années plus tard, plusieurs passages de Voyage au bout de la nuit dénonceront clairement l'inhumanité du système capitaliste en général et fordiste en particulier<ref>Citons ces deux passages relevés dans l'édition Folioplus de l'œuvre maîtresse de l'écrivain :

Modèle:Citation (Modèle:P.)

Modèle:Citation (Modèle:P.)</ref>.

C'est toute cette partie de sa vie qu'il relate à travers les aventures de son antihéros Ferdinand Bardamu, dans son roman le plus connu, Voyage au bout de la nuit (Modèle:Date). Ce premier livre a un retentissement considérable<ref name="Godard174">Godard (2011), Modèle:P.</ref>. Aux réactions scandalisées ou déconcertées, se mêlent des éloges enthousiastes<ref>Voir le recueil d'André Derval, Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline : Critiques 1932-1935, IMEC et 10/18, 2005, Modèle:P..</ref>. Le roman reçoit le prix Renaudot, après avoir manqué de peu le prix Goncourt<ref>Les raisons pour lesquelles Céline fut privé du Goncourt sont évoquées dans un article du Petit Bara du Modèle:Date, in André Derval, Modèle:Opcit, Modèle:P., ainsi que dans Frédéric Vitoux, La Vie de Céline, Grasset, 1988, Modèle:P.. L'affaire a inspiré à Eugène Saccomano son roman Goncourt 32, Flammarion, 1999.</ref> (ce qui provoquera le départ de Lucien Descaves du jury du Goncourt<ref name="Godard162-3">Godard (2011), Modèle:P.</ref> : il ne reviendra qu'en 1939). Il connaît un grand succès de librairie.

Le Modèle:Date, paraît L'Église<ref>François Gibault, Céline, Mercure de France, 1985, t. II, Modèle:P..</ref>, pièce de théâtre écrite en 1926 et 1927<ref>Philippe Destruel, « Dossier », in Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit, coll. « Folio plus », Gallimard, 1996, Modèle:P.. Le manuscrit avait été refusé par Gallimard en octobre 1927. Une édition en tirage limité avait eu lieu chez Denoël le Modèle:Date. Frédéric Vitoux, Modèle:Opcit, Modèle:P., 241 et 258.</ref>, où figurent des allusions antisémites<ref>Frédéric Vitoux, Modèle:Opcit, Modèle:P. et 259.</ref>. Les ventes sont modestes<ref>Frédéric Vitoux, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.

À cette époque, en raison de la publication de Voyage au bout de la nuit, Céline est particulièrement apprécié des milieux de gauche qui voient en lui un porte-parole des milieux populaires et un militant antimilitariste<ref>Philippe Destruel, Modèle:Opcit, Modèle:P. et 523.</ref>. Louis Aragon le presse, mais en vain, de rejoindre la SFIC-Parti communiste<ref name="Godard168">Godard (2011), Modèle:P.</ref> (ancien nom du PCF). Il aurait cependant assisté en 1933 au banquet médical parisien de l'Action française<ref>Bec et ongles, 15 juillet 1933, « Un curieux homme », Modèle:P.. Le journaliste s'étonne à raison que l'Action française n'ait pas souligné sa présence. Ne l'a-t-il pas confondu avec un homonyme, le docteur L-D Destouches, de Troyes, un militant de la ligue royaliste ( secrétaire de la section locale, délégué des Camelots du roi, fondateur-directeur du périodique Champagne: cf. la collection de l'Action française dans BNF/gallica ) ? Cf. cet article de Patrick Chevrel qui fait mention de cet Modèle:Citation ( même s'il ignore ses convictions politiques ): Patrick Chevrel, « Un autre Docteur Destouches », 12 juin 2013, sur lepetitcelinien.com</ref>. Le Modèle:Date, Céline prononce à Médan, sur l'invitation de Lucien Descaves, un discours intitulé « Hommage à Zola » lors de la commémoration annuelle de la mort de l'écrivain<ref>Chronologie du volume I Romans, Bibliothèque de la Pléiade, éditions Gallimard, p. LXIX, Modèle:ISBN.</ref>, discours qui demeure la seule allocution publique littéraire de sa carrière<ref>Modèle:Article, précédé d’une étude par Modèle:Article.</ref>. « Pessimiste radical<ref name="Godard170">Godard (2011), Modèle:P.</ref> » selon Henri Godard, Céline y dénonce aussi bien les sociétés fascistes que bourgeoises ou marxistes. Elles reposeraient toutes sur le mensonge permanent et n'auraient qu'un seul et même but : la guerre<ref>Modèle:Citation Louis-Ferdinand Céline, « Hommage à Zola », Le Style contre les idées, coll. « Le regard littéraire », Complexe, 1987, Modèle:P..</ref>. Elsa Triolet participe à la traduction en russe du Voyage au bout de la nuit<ref>Selon Aragon, le traducteur est un Soviétique œuvrant à Moscou, à qui Triolet fournit une aide dans la compréhension des expressions populaires. Le livre attribue la traduction à Triolet. Elle-même la revendique. François Gibault, Modèle:Opcit, t. II, Modèle:P. et 130.</ref>. Il paraît en URSS en janvier 1934, lourdement sabré<ref>François Gibault, Modèle:Opcit, t. II, Modèle:P..</ref>. C'est vers la même période qu'il rencontre Max Jacob chez le Docteur Augustin Tuset, à Quimper. Une courte correspondance a lieu entre les deux hommes<ref>Gaël Richard, La Bretagne de Céline, Tusson, Du Lérot Editions, 2013, Modèle:P., 367 et s. et Jean Tuset, Les Amis d'Augustin Tuset, Max Jacob, Jean Moulin, Louis-Ferdinand Céline, idem, 2006, Modèle:P., cités dans Les Cahiers Max Jacob 2021-22, Association des Amis de Max Jacob, Toulouse, 2021, Modèle:P., voir aussi Modèle:P., 498, 559, 593, 608 & 623.</ref>.

Le Modèle:Date-, en plein Front populaire, paraît le deuxième roman de Céline, Mort à crédit, avec des coupures imposées par l'éditeur<ref>Le réalisme de certaines pages choquait Robert Denoël. Le texte intégral ne paraîtra en édition courante qu'en 1981, dans la Bibliothèque de la Pléiade. François Gibault, Modèle:Opcit, t. II, Modèle:P..</ref>. Le livre se vend bien, mais loin des proportions attendues<ref>Frédéric Vitoux, Modèle:Opcit, Modèle:P. et 288.</ref>. Selon François Gibault, le public a la tête ailleurs : la société française, en pleine décomposition, en plein désarroi face au conflit des idéologies, réclame des penseurs et des philosophes, non des romanciers<ref>François Gibault, Modèle:Opcit, t. II, Modèle:P. et 120.</ref>. Les critiques, de gauche comme de droite, se déchaînent contre le livre<ref>François Gibault, Modèle:Opcit, t. II, Modèle:P. et 119.</ref>. Ils dénoncent d'une part le style<ref>Modèle:Citation Alain Laubreaux, La Dépêche de Toulouse, Modèle:Date.</ref> (le vocabulaire emprunte plus que jamais au langage populaire, et la phrase est maintenant déstructurée<ref name="Godard211-2">Godard (2011), Modèle:P.</ref>), d'autre part la propension de Céline à rabaisser l'homme<ref>Modèle:Citation Paul Nizan, l'Humanité, Modèle:Date.</ref>. Les écrivains ne reconnaissent pas Céline pour leur pair<ref>Frédéric Vitoux, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Les fervents laudateurs du Voyage Modèle:Incise se taisent<ref>Frédéric Vitoux, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Céline est blessé du feu nourri d'attaques dirigées contre Mort à crédit<ref name="Godard221">Godard (2011), Modèle:P. et Modèle:P.</ref>. Certains biographes y voient la raison de l'interruption de sa production romanesque<ref>Modèle:Citation Frédéric Vitoux, Modèle:Opcit, Modèle:P. et 302. Modèle:Citation François Gibault, Modèle:Opcit, t. II, Modèle:P..</ref> : il va se consacrer pour un temps à l'écriture de pamphlets<ref>François Gibault, Modèle:Opcit, t. II, Modèle:P. et 152.</ref>.

Il se rend en URSS en septembre<ref>On ignore la date de son arrivée à Leningrad, peut-être fin août 1936, plus probablement début septembre. Il repart le 21 septembre. François Gibault, Modèle:Opcit, t. II, Modèle:P..</ref> pour dépenser les droits d'auteur de Voyage au bout de la nuit — les roubles n'étaient pas convertibles<ref>Marc Hanrez, Céline, coll. « La bibliothèque idéale », Gallimard, 1961, Modèle:P.. Le rouble n'était plus convertible depuis 1932.</ref>. Deux mois plus tard, le 28 décembre, il publie Mea culpa, vision apocalyptique de la nature humaine. Pour Céline, toute forme d'optimisme est une imposture : on ne se débarrassera jamais des égoïsmes, et par conséquent le sort des hommes ne s'améliorera jamais<ref>« Massacres par myriades, toutes les guerres depuis le Déluge ont eu pour musique l'Optimisme… Tous les assassins voient l'avenir en rose, ça fait partie du métier. Ainsi soit-il. » Louis-Ferdinand Céline, Mea Culpa, Denoël, 1936, Modèle:P..</ref>. Dans ce court pamphlet, l'auteur exprime d'abord son dégoût du capitalisme et des bourgeois, avant de s'en prendre au communisme, qui ne serait rien d'autre que Modèle:Citation. Le texte est suivi de sa thèse de médecine consacrée à Semmelweis<ref>Frédéric Vitoux, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.

Époque des « pamphlets » antisémites

À la fin des années 1930, alors qu'il est en contact avec Arthur Pfannstiel<ref name="Godard251">Godard (2011), Modèle:P.</ref>, un critique d'art et traducteur travaillant pour le Welt-Dienst (service mondial de propagande nazie anti-maçonnique et antisémite), organe auprès duquel il se renseigne<ref name="Godard251"/>,<ref>Pascal Ory, Les Collaborateurs coll. Points/Histoire, Le Seuil 1976, Modèle:P..</ref>, Céline publie deux pamphlets violemment antisémites<ref name="larousse">Notice « Louis-Ferdinand Céline » sur larousse.fr.</ref>,<ref name="LP0511"/> : Bagatelles pour un massacre (1937) et L'École des cadavres (1938).

Il présente lui-même ces ouvrages ainsi dans une lettre au docteur Walter Strauss : Modèle:Citation bloc

Ces écrits révèlent de la « nordolâtrie » et affichent clairement son antiméridionalisme en reprenant plusieurs lieux communs : le Nord conquérant et productif est opposé au Sud menaçant et paralysant<ref name="journals.openedition.org" group="AM">Modèle:Article.</ref>. Dans L'École des cadavres, Modèle:Citation<ref name="journals.openedition.org" group="AM" />.

Dès la fin des années 1930, Céline se rapproche des milieux d'extrême droite français pro-nazis, en particulier de l'équipe du journal de Louis Darquier de Pellepoix, La France enchaînée<ref>Céline et l'extrême droite française.</ref>.

Le Modèle:Date-, Céline et Robert Denoël décidèrent de retirer de la vente Bagatelles pour un massacre et L'École des cadavres. Cette décision est justifiée par la parution du décret-loi Marchandeau, le Modèle:Date-. Ce dernier ne les vise pas directement : il a pour but de protéger les minorités raciales, et de prévenir des agitations liées à des publications racistes et antisémites<ref name="Vitoux">La vie de Céline, Par Frédéric Vitoux</ref>.

Lucienne Delforge

Céline a une relation avec la pianiste Lucienne Delforge entre Modèle:Date et Modèle:Date. Ensemble ils visitent le Danemark, la Suède et l'Autriche. Leur maigre correspondance (6 lettres) a été vendue aux enchères pour Modèle:Unité<ref>Modèle:Lien web</ref> en 2003.

Durant l'Occupation

Sous l'Occupation, Céline, s'il ne signe pas à proprement parler d'articles, envoie des lettres aux journaux collaborationnistes<ref>Cahiers Céline, no 7 : « Céline et l'actualité, 1933-1961 / Louis-Ferdinand Céline ». Textes réunis et présentés par Jean-Pierre Dauphin, Pascal Fouché. Préface de François Gibault. Édition augmentée, Gallimard, 1987 (table des matières).</ref>, qui sont publiées pour la plupart<ref>Emile Brami et Céline par l’INRP.</ref> ; il leur accorde également des interviews<ref>Modèle:Lien web</ref>. Il exprime dans ces publications un antisémitisme violent<ref>« Quatre lettres de Louis-Ferdinand Céline aux journaux de l'Occupation » in Philippe Alméras, Sur Céline, Éditions de Paris.</ref>,<ref>L'article « lettres aux journaux » dans Philippe Alméras, Dictionnaire Céline, Plon.</ref> et se campe en écrivain pro-nazi.

À l'opposé de la thèse qui relativise, voire nie le rôle de Céline dans la collaboration<ref>Par exemple : « Il se tient soigneusement à l'écart de la collaboration officielle », Henri Godard dans Le Monde du 24 janvier 2011 ; « La collaboration de Céline n'avait rien d'officiel », Pierre Lainé dans Le Monde du 27 janvier 2011.</ref>, Pierre-André Taguieff et Annick Duraffour présentent l'écrivain comme un agent actif des services de sécurité de l'Allemagne nazie pendant l'occupation<ref>Céline activiste et délateur hitlérien, Le Monde des livres, 8 février 2017, compte rendu de Céline, la race, le Juif de Pierre-André Taguieff et Annick Duraffour. -- Voir ci-dessous, L'écrivain pro-nazi.</ref>. Toutefois, d'après Émile Brami, Taguieff et Duraffour procéderaient par amalgame pour suggérer, sans preuve formelle, que Céline était un agent payé par la propagande allemande, informé de la solution finale, qu'il aurait approuvée<ref name="preuves">Modèle:Lien web</ref>.

Le Modèle:Date-, l'hebdomadaire Je suis partout publie son interview<ref name=klein8>Modèle:Ouvrage.</ref> :

Modèle:Citation bloc

Dans le numéro 4 (Modèle:Date-) de Notre Combat - pour la nouvelle France socialiste, André Chaumet sélectionne pour ses lecteurs de courts extraits de Bagatelles pour un massacre (1937) sous le titre « Céline nous parle des juifs<ref>L'antisémitisme de plume, 1940-1944, Pierre-André Taguieff (sous la dir. de), Étude de documents, Berg International, Paris, 1999 Modèle:ISBN</ref>… » :

Modèle:Citation bloc

Fichier:Bundesarchiv Bild 146-1975-041-07, Paris, Propaganda gegen Juden.jpg
Affiche de l'exposition « Le Juif et la France » sur la façade du palais Berlitz.

Visitant l'exposition « Le Juif et la France », Céline reproche à Paul Sézille d'avoir éliminé de la librairie de l'exposition Bagatelles pour un massacre et L'École des cadavres. Ces ouvrages sont controversés jusque chez les nazis : si Karl Epting, directeur de l'Institut allemand de Paris, décrit Céline comme Modèle:Citation, Bernard Payr, qui travaille au service de la propagande en France occupée se plaint du fait que Céline Modèle:Citation son antisémitisme par des Modèle:Citation et des Modèle:Citation<ref>Gérard Loiseaux, La Littérature de la défaite et de la collaboration, Fayard, 1995.</ref>.

Durant cette période, Céline exprime ouvertement son soutien à l'Allemagne nazie. Lorsque celle-ci entre en guerre contre l'Union soviétique, en Modèle:Date-, il déclare :

Modèle:Citation bloc

Fichier:Bouffer du Juif par Louis-Ferdinand Céline.png
« Bouffer du Juif » par Louis-Ferdinand Céline, Le Magazine, Modèle:N°, Modèle:Date- (présentation d'extraits du pamphlet Les Beaux Draps). L'article est illustré par une caricature antisémite dépeignant Édouard Daladier et Léon Blum en train de sacrifier un soldat français à Modèle:Citation à l'occasion de la déclaration de guerre à l'Allemagne nazie en Modèle:Date-.

Il publie alors Les Beaux Draps, son troisième et dernier pamphlet antisémite (Nouvelles éditions françaises, le Modèle:Date-), dans lequel il ironise sur les sentiments du peuple français envers l'occupant :

Modèle:Citation bloc En 1943, Hans Grimm, membre du Sicherheitsdienst, le service de renseignement de la SS à Rennes, fournit à Louis-Ferdinand Céline une autorisation pour se rendre en villégiature à Saint-Malo (zone d'accès limité à cette période du conflit). L’auteur lui offre un exemplaire d'une première édition de Mort à crédit<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

L'absence en librairie des pamphlets n'est pas due à une décision d'interdiction officielle, Bagatelles pour un massacre n'ayant donné lieu à aucun procès, tandis que L'École des cadavres fut amputée de six pages (à la suite du jugement en correctionnelle pour diffamation du Modèle:Date-<ref name="Vitoux" />), mais ne connut aucune mesure de restriction à la vente.

Les Beaux Draps fut interdit en zone libre le Modèle:Date-<ref name="Vitoux" /> par le gouvernement de Vichy dont le régime<ref>"Œuvres Complètes: Volume 2 (comprenant les Tomes 7 à 13)", De Cock Jacques</ref> y est sévèrement critiqué. À son retour en France, Céline n'autorisa jamais leur réimpression et son ayant droit a, depuis 1961, respecté sa décision<ref>Dauphin & Fouché: Bibliographie des écrits de L.-F. Céline</ref>.

En février 1944, lors d'un dîner à l'ambassade d'Allemagne à Paris avec ses amis Jacques Benoist-Méchin, Pierre Drieu la Rochelle et Gen Paul, Céline aurait, selon Benoist-Méchin, déclaré à l'ambassadeur allemand Otto Abetz qu'Hitler était mort et remplacé par un sosie juif<ref>Jacques Benoist-Méchin, À l’épreuve du temps. Souvenirs chez Perrin, 2011.</ref>.

Le Modèle:Date marque son retour au roman : il publie Guignol's Band<ref>Henri Thyssens, « Robert Denoël, éditeur : 1944 » sur thyssens.com, 2012.</ref>, récit de son séjour de 1915 en Angleterre.

Polémiques sur son attitude face au nazisme

Certaines lettres privées de Céline font écho à la violence antisémite de ses pamphlets. Il écrit à sa secrétaire littéraire en Modèle:Date- :

« Lorsque Hitler a décidé de « purifier » Moabit à Berlin (leur quartier de la Villette), il fit surgir à l'improviste dans les réunions habituelles, dans les bistrots, des équipes de mitrailleuses et par salves, indistinctement, tuer tous les occupants ! […] Voilà la bonne méthode<ref>Lettres à Marie Canavaggia, éd. Du Lérôt, 1995, réédité par Gallimard), 2007 (lire en ligne).</ref>. »

Bien que Céline ait été ouvertement antisémite dans certains de ses livres, Henri Guillemin, grand admirateur de l'écrivain, affirme en 1966 que ce dernier n'aurait selon lui jamais collaboré pendant la guerre<ref>Céline vu par Guillemin, documentaire du 26 juin 1966, sur le site de la RTS.</ref>. De même, l'écrivain Marc-Édouard Nabe affirme dans une tribune du Point en 2011 que Céline n'a jamais commis d'action antisémite de sa vie et que ses pamphlets n'étaient pas récupérables à des fins politiques sérieuses<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Or, dans un courrier adressé le Modèle:Date- au Modèle:Dr Cadvelle, directeur de la Santé à Paris, Céline a dénoncé, d'abord comme Modèle:Citation, puis comme Modèle:Citation, le Modèle:Dr Joseph Hogarth<ref>Modèle:Harvsp, lire en ligne.</ref>, médecin du dispensaire de Bezons dont il convoitait le poste<ref>Modèle:Article</ref>. Ces dénonciations montrent « de quoi Céline était capable quand racisme et intérêt personnel se mettaient au service l'un de l'autre », relèvent Annick Duraffour et Pierre-André Taguieff dans leur étude intitulée Céline, la race, le juif : légende littéraire et vérité historique (2017)<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Cet ouvrage réexamine le « combat sans cesse renaissant entre l’histoire et la légende », et procède à une « démythologisation de la question Céline plus d’un demi-siècle après la mort de l’écrivain »<ref name="crif">Céline mis à nu : l’écrivain pronazi, Crif, 20-02-2017.</ref>.

Répondant aux contestations de certains biographes comme Émile Brami qu'ils estiment œuvrer à la disculpation de Céline, Duraffour et Taguieff entendent démontrer qu'il n'y a pas que des « vilaines opinions »<ref name="crif" /> à lui reprocher, mais des actes concrets que masquent son attitude trompeuse de « persécuté » et de « bouc émissaire »<ref>« Le persécuté c’est moi », écrit Céline à Lucette Destouches le 13 août 1946, dans Lettres de prison à Lucette Destouches et à maître Mikkelsen 1945-1947, Gallimard, 1998 (Modèle:P.).</ref>,<ref name="CRISP">Pierre-André Taguieff, Modèle:Lien brisé, Courrier hebdomadaire du CRISP, 1989/15.</ref>. Les deux chercheurs affirment qu'« il a été un agent d’influence nazi » et qu'il est cité par le chef SS Knochen « parmi les Français désireux de collaborer volontairement avec les services allemands »<ref name="Causeu">Pierre-André Taguieff, Pour une libre critique de Céline, Causeur, 23 avril 2017.</ref> ; « sur la base des auditions de Knochen conduites par la DST, la direction générale des Renseignements généraux identifie Céline comme « agent du SD »<ref name="crif" />, c'est-à-dire du service de sécurité nazi mis en place par Heydrich. Il serait établi qu'il était lié à « des réseaux nazis ou pronazis » comme le Welt-Dienst, dont il a « utilisé de nombreux documents Modèle:Incise »<ref name="crif" />.

Selon Duraffour et Taguieff, Céline s'est livré Modèle:Citation

Exil

Sigmaringen (octobre 1944 - mars 1945)

Fichier:Fremdenpass de Louis-Ferdinand Céline.jpg
Fremdenpass fourni à Céline sous l'Occupation. Ce passeport pour étrangers servit sa fuite vers l'Allemagne nazie puis le Danemark (collection François Gibault).

Après le débarquement allié en Normandie le Modèle:Date-, Céline, craignant pour sa vie, confie le manuscrit de Guignol's band II et quelques pages de Casse-pipe à sa secrétaire particulière Marie Canavaggia<ref name="dupuis" /> puis, le Modèle:Date-, il quitte la France avec son épouse Lucette. Il laisse à son domicile de la rue Girardon des documents et écrits qui seront considérés comme prise de guerre (volés pour Céline) par les résistants et disparaîtront durant près de quatre-vingts ans avant qu'ils ne soient remis à Jean-Pierre Thibaudat en 2021<ref name="dupuis">Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref> qui les remettra aux héritiers, une fois la femme de Céline décédée : un mètre cube de papiers personnels, manuscrits et textes inédits notamment 600 feuillets de Casse-pipe, et un roman intitulé Londres<ref name=":2" />,<ref>Pauline Gabinari, « Que peut-il advenir des manuscrits volés de Louis-Ferdinand Céline ? », Livres Hebdo, 6 août 2021.</ref> Pour son départ, le couple est muni de près d'un million de francs de pièces d'or cousues dans un gilet de Lucette<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, de deux ampoules de cyanure de mercure et de faux papiers<ref>Il se fait appeler Louis-François de L'Etang de Montréal et est représentant de commerce. Lucette, devient « Lucile Alcante », née à Pondichéry, et est professeur de culture physique.</ref>. Le couple se retrouve au Modèle:Lien de Baden-Baden, tout juste réquisitionné par la Wilhelmstrasse du Reich pour accueillir les hôtes de marque du gouvernement de Vichy en déroute. N'obtenant pas de visa pour le Danemark, ils sont transférés à Berlin puis à Modèle:Lien (le Zornhof de son roman Nord), à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de la capitale allemande. Apprenant qu'un gouvernement français en exil tente de se former à Sigmaringen, Céline propose alors à Fernand de Brinon, ancien représentant de Vichy pour la France occupée et qui va présider ce gouvernement, d'y exercer la médecine ; celui-ci accepte. Céline gagne par le train Sigmaringen, voyage qu'il relate dans Rigodon ; fin Modèle:Date-, il s'installe avec sa femme et son chat Bébert dans le château de Sigmaringen et côtoie le dernier carré des pétainistes et des dignitaires du régime de Vichy, épisode qu'il raconte dans D'un château l'autre<ref>Chronologiquement, La trilogie allemande n'a pas été publiée dans l'ordre de ce qu'elle narre, puisqu'est d'abord paru D'un château l'autre puis Nord et enfin, à titre posthume, Rigodon.</ref>. Le Modèle:Date-, il obtient enfin son visa pour le Danemark grâce à l'intervention du Lorrain Hermann Bickler. Il quitte Sigmaringen le Modèle:Date- et arrive cinq jours plus tard à Copenhague.

Danemark (mars 1945 - juillet 1951)

Le pays étant encore occupé par les Allemands, il s'installe dans l'appartement de Karen Marie Jensen, danseuse et ancienne maîtresse de Céline qui a placé en 1942 les fonds de l'écrivain sous forme de lingots d'or, dans une banque de Copenhague. Il récupère ses lingots et les échange en couronnes danoises sur le marché noir<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Le Modèle:Date-, il est arrêté. Il passe au Danemark près d'une année et demie dans la prison de Modèle:Lien<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, et plus de trois ans à Korsør dans une chaumière au confort rudimentaire près du Grand Belt et qui appartient à son avocat. Il est depuis la Libération boycotté par le monde littéraire français. Entre 1947 et 1949, Céline entame une longue correspondance avec un universitaire juif américain, Milton Hindus, admirateur de son œuvre romanesque<ref name="Hindus">Lettres à Milton Hindus (1947-1949), dir. Jean Paul Louis, coll. « Les Cahiers de la NRF », éditions Gallimard, 2012 Modèle:ISBN Modèle:Précision nécessaire</ref> qui publie en 1950 une importante étude sur le romancier intitulée The Crippled Giant<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Review of « The Crippled Giant » by Milton Hindus, John Switalski, Chicago Review, vol. 5, no 1, 1951, Modèle:P..</ref> (« Le Géant infirme » sorti en France l'année suivante sous le titre de L.-F. Céline tel que je l’ai vu) que ce dernier versera à sa décharge lors de son procès<ref name="larousse"/>. En 1947, Céline fait la connaissance de François Löchen, un pasteur français installé à Copenhague, ancien aumônier militaire à Sartrouville et Bezons, avec qui il échangera une abondante correspondance<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Le Modèle:Date, dans le cadre de l'épuration, il est condamné définitivement par contumace par la chambre civique de la Cour de justice de Paris pour collaboration selon l'Modèle:Nobr (pour « actes de nature à nuire à la défense nationale ») Modèle:Incise, à une année d'emprisonnement (qu'il a déjà effectuée au Danemark), Modèle:Unité d'amende, la confiscation de la moitié de ses biens et à l'indignité nationale<ref name="Godard468-9">Godard (2011), Modèle:P.</ref>,<ref name="Brami"/>,<ref>Pierre Assouline, L'Épuration des intellectuels, éd. Complexe, 1985, 174 p.</ref>,<ref name="LPC"/>. Raoul Nordling Modèle:Incise, est intervenu en sa faveur auprès de Gustav Rasmussen, ministre des Affaires étrangères danois, pour retarder son extradition et aurait écrit en sa faveur au président de la Cour de justice qui le jugeait<ref>Lettres de Céline, bibliothèque de la Pléiade, éditions Gallimard, 2009, Modèle:ISBN, Modèle:P. (note 1, lettre 48-90) et Modèle:P. (note 1, lettre 49-33)</ref>,<ref name="Godard458">Godard (2011), Modèle:P.</ref>. Céline fait valoir auprès des autorités danoises son exécution de peine de prison effectuée en 1946-1947.

Le Modèle:Date-, Jean-Louis Tixier-Vignancour, son avocat depuis 1948, obtient l'amnistie de Céline<ref name="Godard475-7">Godard (2011), Modèle:P.</ref> au titre de « grand invalide de guerre » (depuis 1914) en présentant son dossier sous le nom de Louis-Ferdinand Destouches sans qu'aucun magistrat fasse le rapprochement<ref>Modèle:Lien brisé. Article de Dominique Chabrol du 3 octobre 2007.</ref>,<ref name="LP0511"> Modèle:Lien brisé</ref>,<ref name="LPC">Le procès Céline</ref>.

Retour en France

Fichier:Maison Louis-Ferdinand Céline à Meudon.JPG
La maison de Céline et de son épouse Lucette, route des Gardes à Meudon en 2012.

De retour de Copenhague l'été suivant, Céline et son épouse Modèle:Incise Lucette (née Lucie Almansor, 1912-2019) s'installent chez des amis à Nice en Modèle:Date-. Son éditeur Robert Denoël ayant été assassiné en 1945, il signe le même mois un contrat de cinq millions de francs avec Gaston Gallimard (il lui a demandé 18 % de droits d'auteur<ref>Ce que gagnent les écrivains dans L'Express du 2 avril 2010.</ref>) pour la publication de Féerie pour une autre fois, la réédition de Voyage au bout de la nuit, de Mort à crédit et d'autres ouvrages<ref>Henri Thyssens, Chronologie biographique de Robert Denoël, éditeur, in site personnel Thyssen.com, 2005-2010, passage en ligne</ref>.

En octobre de la même année le couple s'installe dans un pavillon vétuste, 25 ter route des Gardes, à Meudon, dans les Hauts-de-Seine (à l'époque, département de Seine-et-Oise). Inscrit à l'Ordre des médecins, le Docteur L.-F. Destouches, docteur en médecine de la Faculté de Paris accroche une plaque professionnelle au grillage qui enclot la propriété, ainsi qu'une plaque pour Lucette Almanzor qui annonce les cours de danse classique et de caractère que son épouse donne dans le pavillon<ref>Jean-Louis Cornille, Céline, d'un bout à l'autre, éd. Rodopi, 1999, Modèle:P., extrait en ligne</ref>. Il vit pendant plusieurs années des avances de Gallimard jusqu'à ce qu'il renoue avec le succès<ref>Céline à Meudon, Film documentaire de Nicolas Crapanne, 2009, découvrir en ligne. Intervenants : David Alliot, Philippe Alméras, Madeleine Chapsal, Christian Dedet, Geneviève Freneau, François Gibault, Henri Godard, Judith Magre, Frédéric Vitoux.</ref>, à partir de 1957, grâce à sa « Trilogie allemande », dans laquelle il romance son exil.

Publiés successivement et séparément, D'un château l'autre (1957), Nord (1960) et Rigodon (1969) forment en réalité trois volets d'un seul roman. Céline s'y met personnellement en scène comme personnage et comme narrateur.

Le 16 juin 1959, il donne un entretien à Francine BlochModèle:Note pour la Phonothèque nationale. Lucette Destouches dira à Francine Bloch que Céline fut ravi de cet entretien<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Mort

Fichier:Sépulture Louis-Ferdinand Céline 1.JPG
Tombe de Céline au cimetière des Longs-Réages, à Meudon.

Louis-Ferdinand Destouches meurt à son domicile de Meudon le Modèle:Date, vraisemblablement des suites d'une athérosclérose cérébrale<ref>Christian Dedet, La condition médicale de L.-F. Céline, Louis-Ferdinand Céline, L'Herne, no 3, 1963, Modèle:P. et Céline à Meudon, Film documentaire de Nicolas Crapanne, 2009, découvrir en ligne. Intervenants : David Alliot, Philippe Alméras, Madeleine Chapsal, Christian Dedet, Geneviève Freneau, François Gibault, Henri Godard, Judith Magre, Frédéric Vitoux.</ref> Modèle:Incise laissant veuve Lucette Destouches. Il est enterré discrètement au cimetière des Longs Réages, à Meudon le Modèle:Date- en présence de sa fille Colette Destouches, de Roger Nimier, Marcel Aymé, Claude Gallimard, Max Revol, Jean-Roger Caussimon, Renée Cosima et Lucien Rebatet et des journalistes André Halphen et Roger Grenier<ref>Modèle:Article</ref> ; ses lettres et manuscrits<ref>Michel Audiard à propos de Louis-Ferdinand Céline sur le site de l'INA.</ref>, sont détruits en Modèle:Date à la suite de l'incendie du pavillon qu'il occupait.

Le style de Céline

Le style littéraire de Louis-Ferdinand Céline est souvent décrit comme ayant représenté une Modèle:Citation<ref>Agnès Spiquel, Jean-Yves Guérin, Les révolutions littéraires aux {{#switch: XX

 | e | er | = 
   {{#switch: XX
 | e | er | = 
   Modèle:S mini-{{#ifeq: et|-| – | et }}Modèle:S mini- siècles
 | 
   Modèle:S mini-{{#ifeq: XX|-| – | XX }}Modèle:S mini- siècle{{{3}}}

}}

 | 
   {{#switch: et
 | e | er | = 
   Modèle:S mini-{{#ifeq: XX|-| – | XX }}Modèle:S mini- siècle
 | 
   Modèle:S mini-{{#ifeq: et|-| – | et }}Modèle:S mini- siècles

}}

}}Presses universitaires de Valenciennes, 2006, page 187</ref>. Il renouvelle en son temps le récit romanesque traditionnel, jouant avec les rythmes et les sonorités, dans ce qu'il appelle sa « petite musique »<ref>Isabelle Chantemerle, Céline, Artefact, 1987, page 78</ref>. Son épouse Lucette Destouches le décrit elle-même comme ayant été « avant tout […] un musicien »<ref>Modèle:Lien web</ref>. Le vocabulaire à la fois argotique influencé par les échanges avec son ami Gen Paul ainsi que le style scientifique, familier et recherché, est au service d'une terrible lucidité, oscillant entre désespoir et humour, violence et tendresse, révolution stylistique et réelle révolte (le critique littéraire Gaëtan Picon est allé jusqu'à définir le Voyage comme « l'un des cris les plus insoutenables que l'homme ait jamais poussés »). Son style se caractérise par ailleurs par l’emploi d’un langage cru et un recours fréquent à l’invective<ref>Modèle:Article</ref>.

C'est en 1936, dans Mort à crédit, mettant en scène l'enfance de Ferdinand Bardamu, alter ego littéraire de Céline, que son style se fait plus radical, notamment par l'utilisation de phrases courtes, très souvent exclamatives, séparées par trois points de suspension. Cette technique d'écriture combinant langue écrite et orale, conçue pour exprimer et provoquer l'émotion, se retrouvera dans tous les romans qui suivront. Elle décontenancera une bonne partie de la critique à la publication de Mort à crédit. Dans ce roman nourri des souvenirs de son adolescence, Céline présente une vision chaotique et antihéroïque, à la fois burlesque et tragique, de la condition humaine. Le livre, cependant, connaît peu de succès, et se trouve même critiqué par les partisans de Voyage au bout de la nuit. Simone de Beauvoir prétendra (mais longtemps après, en 1960) qu'elle et Jean-Paul Sartre y auraient alors vu « un certain mépris haineux des petites gens qui est une attitude préfasciste<ref>La Force de l'âge, Gallimard, Modèle:P..</ref> », tandis qu'Élie Faure, qui avait encensé le Voyage, juge simplement que Céline « piétine dans la merde<ref>Élie Faure, O. C., Jean-Jacques Pauvert, t. III., Modèle:P..</ref> ».

Sur le plan stylistique, la progression qui apparaît entre son premier roman et son ultime trilogie est marquée par une correspondance de plus en plus nette entre le temps du récit (ou temps de l'action) et le temps de la narration (ou temps de l'écriture). C'est ainsi que le présent de narration envahit l'espace romanesque au point que l'action ne semble plus se dérouler dans le passé, mais bien au contraire au moment même où le narrateur écrit. Le texte se rapproche ainsi progressivement du genre de la chronique, donnant à son lecteur l'impression que les événements se déroulent « en direct », sous ses yeux.
Il est intéressant de le rapprocher de son contemporain Ramuz, qu'il disait être « l'initiateur du transfert de la langue parlée dans la langue écrite ».

Avis politique, racisme et antisémitisme

Voyage au bout de la nuit au moment de sa parution (1932) est apparu aux yeux d'écrivains de droite tels Bernanos et Léon Daudet « comme une profession de foi humaniste<ref name="univ">Encyclopaedia Universalis, fiche de lecture.</ref> » et par sa forte critique du militarisme, du colonialisme et du capitalisme, « il impressionnait les hommes de gauche, d'Aragon à Trotski<ref name="univ" /> ». Mais Mort à crédit (1936) déconcerta parce que « l'engagement idéologique avait presque disparu<ref name="univ" /> ». De fait, à la suite du Voyage, un certain « sentiment d'impuissance domine l'univers des romans et des pamphlets » ; son nihilisme et sa haine de l'humanité, alors, ne débouchent plus sur rien<ref>André Smith, « Céline et la notion de complot », Études françaises, vol. 7, Modèle:N°, mai 1971, Modèle:P. (lire en ligne).</ref>.

En 1936, il est invité en URSS<ref>Céline précisera « à mes frais » dans D'un château l'autre. Ce voyage devait valider les droits d'auteur du Voyage au bout de la nuit, droits qui en Russie soviétique étaient bloqués sur un compte qui ne pouvait être utilisé que dans le pays même.</ref>, notamment sous l'influence d'Elsa Triolet. À son retour, il écrit son premier pamphlet, Mea culpa, charge impitoyable contre une Union soviétique qu'il juge bureaucratique et barbare, la même année que Retour de l'U.R.S.S. d'André Gide. Céline publie ensuite une série de pamphlets violemment antisémites<ref name="larousse" />,<ref>Modèle:Article</ref>, commençant en 1937 par Bagatelles pour un massacre, puis en 1938, L'École des cadavres.

Cependant Céline n'est pas qu'antisémite et anticommuniste, il a aussi une vision très péjorative de la France méridionale. Il écrit en 1940 : « Zone Sud, zone peuplée de bâtards méditerranéens dégénérés, de nervis, félibres gâteux, parasites arabiques que la France aurait eu tout intérêt à jeter par-dessus bord. Au-dessous de la Loire, rien que pourriture, fainéantise, infects métissages négrifiés<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> ».

Bagatelles pour un massacre

Si dès 1927 sa pièce de théâtre L'Église dénonçait la Société des Nations comme une institution menée par des Juifs caricaturaux (Judenzweck et Mosaïc)<ref>Voir en ligne.</ref>, ses pamphlets désormais étalent un racisme et un antisémitisme radicaux, et ils connaissent un grand succès. Céline en outre y exprime le désir de voir se créer une armée franco-allemande, ainsi qu'une apologie de Hitler supposé n'avoir aucune visée sur la France : « Si demain Hitler me faisait des approches avec ses petites moustaches, je râlerais comme aujourd'hui sous les juifs. Mais si Hitler me disait : « Ferdinand ! c'est le grand partage ! On partage tout ! », il serait mon pote<ref>Bagatelles pour un massacre, Denoël, 1937, Modèle:P..</ref> ! »

L'École des cadavres

Et dans L'École des cadavres (1938) : Modèle:Citation bloc Ou encore :

Modèle:Citation bloc

Les Beaux Draps

Après la défaite de la France en 1940 et son occupation par les armées allemandes, Céline rédige un troisième pamphlet : Les Beaux Draps, où il dénonce non seulement les Juifs et les francs-maçons mais aussi la majorité des Français, soupçonnés de métissage et d'être stupides. Le pamphlétaire demande également, entre autres considérations, une réduction du temps de travail (à trente-cinq heures dans les usines, pour commencer) et s'en prend assez clairement à la politique d'ordre moral du maréchal Pétain. Cela déplaît tant au régime de Vichy que, au même titre que Les Décombres de Lucien Rebatet, le livre est mis à l'index (sans pour autant être interdit de publication).

Céline adresse ensuite une quarantaine de lettres ouvertes publiées par les organes les plus virulents de la collaboration, sans toutefois adhérer formellement à aucun des mouvements collaborationnistes créés à la faveur des événements. Dans ces lettres, il se présente comme le pape du racisme et déplore l'insuffisance de la répression contre les Juifs, les francs-maçons, les communistes et les gaullistes. Il écrit en Modèle:Date une lettre à Jacques Doriot dans laquelle il déplore le sentiment de communauté des Juifs, qu'il estime responsable de leur « pouvoir exorbitant » : « Le Juif n'est jamais seul en piste ! Un Juif, c'est toute la juiverie. Un Juif seul n'existe pas. Un termite, toute la termitière. Une punaise, toute la maison »<ref>L'Express no 3045, Céline en toutes lettres, « Un juif, c'est toute la juiverie. », Modèle:P.</ref>.

Opinions sur l'antisémitisme de Céline

L'antisémitisme de Céline a suscité de nombreux commentaires. André Gide déclare en 1938 : Modèle:Citation.

Julien Gracq : Modèle:Citation.

Pour l'historien Philippe Burrin : « Ses pamphlets de l'avant-guerre articulaient un racisme cohérent. S'il dénonçait en vrac la gauche, la bourgeoisie, l'Église et l'extrême droite, sans oublier sa tête de Turc, le maréchal Pétain, c'est pour la raison qu'ils ignoraient le problème racial et le rôle belliciste des juifs. La solution ? L'alliance avec l'Allemagne nazie, au nom d'une communauté de race conçue sur les lignes ethnoracistes des séparatistes alsaciens, bretons et flamands. »<ref>La France à l'heure allemande, 1940-1944, éditions du Seuil, 1995, Modèle:P..</ref>. Philippe Burrin écrit encore : « Autant qu'antisémite, il [Céline] est raciste : l'élimination des juifs, désirable, indispensable, n'est pas le tout. Il faut redresser la race française, lui imposer une cure d'abstinence, une mise à l'eau, une rééducation corporelle et physique. […] Vichy étant pire que tout, et en attendant qu'une nouvelle éducation ait eu le temps de faire son œuvre, il faut attirer par le « communisme Labiche » ces veaux de Français qui ne pensent qu'à l'argent. Par exemple, en leur distribuant les biens juifs, seul moyen d'éveiller une conscience raciste qui fait désespérément défaut<ref>ibid., Modèle:P.</ref> ».

L'historien Robert Soucy perçoit une dimension sexuelle dans l'antisémitisme de l'auteur : Modèle:Citation

Selon l'historien Michel Winock, l'antisémitisme de Céline s'explique en partie par son expérience traumatisante de la Première Guerre mondiale. Se définissant comme antimilitariste, et pacifiste viscéral, il entend dénoncer ce qu'il considère comme un pouvoir occulte des Juifs, tout comme Hitler prétendait que les Juifs fomentaient la guerre<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, motif d'ailleurs repris par Céline.

Rapprochement avec les idées anarchistes

L'anarchisme est un thème souvent abordé dans l’étude de la pensée politique de Céline<ref name=":0" />. Par ailleurs, l'écrivain se définit comme un anarchiste. Le Modèle:Date-, il écrit à Élie Faure une lettre dans laquelle il déclare : Modèle:Citation. Cette position s'inscrit avant tout dans son refus d'adhérer à l'Association des écrivains et artistes révolutionnaires, proche des communistes, que son interlocuteur lui propose. Dans cette même lettre, il précise : Modèle:Citation. Pour le sociologue libertaire Alain Pessin, Céline s'inscrit dans une pensée anarchiste tout au long de son œuvre, et trouve le soutien d'anarchistes divers comme le journal Le Libertaire lors de son procès en 1950. Mais le sociologue souligne que l'antisémitisme de Louis-Ferdinand Céline est incompatible avec une posture d'anarchiste. Elle révèle selon lui une conception proche des mouvements d'extrême-droite avant la Seconde Guerre mondiale qui s'illustre par un pacifisme justifiant l'antisémitisme. Il souligne toutefois un lien avec la pensée nihiliste, qu'il analyse aussi chez Dubuffet (grand admirateur de Céline), et qui peut s'apparenter à une forme d'anarchisme individualiste<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Pour Jacqueline Morand, ce qui éloigne Céline de l'anarchisme traditionnel, Modèle:Citation<ref name=":0">Modèle:Ouvrage</ref>. Elle souligne toutefois qu'il existe une proximité entre l'écrivain et les idées anarchistes, d'abord dans le Voyage au bout de la nuit<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, avec un antimilitarisme fort, et une dénonciation du capitalisme à travers le tableau qu'il dresse des usines américaines Ford. Mais c'est dans Les Beaux Draps qu'il se rapproche selon elle le plus de l'anarchisme traditionnel, en évoquant l'idée d'une école proche des concepts de Stirner (mais aussi de l'anarchisme individualiste, par ce biais), une forme de justice sociale dans des temps de travail réduits, et une dénonciation des hommes de pouvoir. Pour autant, Céline ne remet pas en question l’État, et ne croit pas, d'après l'auteure, en la possibilité d'un ordre social fondé sur la libre association des individus, ce qui démontre l'éloignement entre Céline et les idées anarchistes.

L'historien Pascal Ory classe Céline dans les anarchistes de droite<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. C'est aussi l'avis de François Richard, qui voit dans Louis-Ferdinand Céline l'un des membres de ce courant, qui se caractérise par une posture anti-démocratique, anti-conformiste, mais aussi attaché à des valeurs classées généralement à droite, et souvent à des thèses antisémites et racistes (que l'on observe chez Céline, mais aussi chez Rebatet, Drumont ou encore Léautaud), là ou l'anarchisme traditionnel est opposé<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Le peintre Gen Paul, dans un témoignage filmé en 1969, s'insurge contre l'idée d'un Céline anarchiste et proclame qu'il voit Céline comme un « Français » (c'est-à-dire, dans son esprit, comme un patriote)<ref>Céline vivant, Entretiens - Biographie, 2 DVD et un livret (Éditions Montparnasse 2007), sous la direction de Émile Brami. Témoignage de Gen Paul interviewé par Alphonse Boudard et Michel Polac.</ref>. Céline et le peintre étaient brouillés et ne se fréquentaient plus depuis le retour d'exil de l'écrivain<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Postérité

Restitution des manuscrits volés

En août 2021<ref>Modèle:Lien web</ref>, six mille feuillets de la main de Céline, qui lui avaient été volés à la fin de la guerre, et dont les spécialistes doutaient de l'existence, réapparaissent, donnés au journaliste Jean-Pierre Thibaudat par une source anonyme<ref>Le trésor retrouvé de Louis-Ferdinand Céline, blog de Jean-Pierre Thibaudat, qui avait reçu les documents.</ref>,<ref name="dupuis" />,<ref>Modèle:Lien web</ref> ; outre des pages non publiées de Voyage au bout de la nuit et le manuscrit original de Mort à crédit, on y trouve un roman complet intitulé Londres, un autre intitulé La Volonté du roi Krogold (saga médiévale que Denoël avait refusée à Céline malgré le succès du Voyage)<ref>Céline et le thème du Roi Krogold.</ref>, et Modèle:Nobr inédits de Casse-pipe, considéré comme inachevé à ce jour<ref name=":2" />. David Alliot, écrivain et spécialiste de Céline, estime qu'il faudra plusieurs années avant que ces textes puissent être exploités et publiés<ref>Manuscrits retrouvés : "Dix ou quinze ans de publications inédites de Céline nous attendent !", interview de David Alliot.</ref>. Antoine Gallimard souhaite rééditer Casse-pipe en collection Blanche dès septembre 2022<ref>Modèle:Lien web</ref>. Le premier inédit est publié le 5 mai 2022, Guerre, roman de 150 pages, probablement écrit en 1934 selon l'éditeur Pascal Fouché<ref name=":1">Modèle:Article</ref>. Le deuxième manuscrit est publié le 13 octobre 2022, Londres, roman de 576 pages, probablement écrit avant 1936 et sa dérive antisémite, tant la figure du médecin juif Yugenbitz y est exaltée<ref>Modèle:Article</ref>.

Rééditions

Ses livres sont réédités et ils ont été traduits dans de nombreuses langues. Les romans de Louis-Ferdinand Céline sont notamment publiés dans la Bibliothèque de la Pléiade. Une sélection de sa correspondance y a également fait l'objet d'un volume, en 2009<ref>Céline en toutes lettres</ref>.

Ses pamphlets des années 1930 et 1940 n'ont pas fait l'objet de rééditions officielles en France Modèle:Incise à la demande de Céline puis de sa veuve après sa mort, arguant du droit de retrait. Ils sont concernés par le décret-loi Marchandeau de 1939 et par la loi Pleven de 1972, qui interdisent la provocation à la haine raciale. Cependant, depuis une décision de 1979 de la cour d'appel de Paris, de tels textes peuvent être publiés à condition d'être précédés d’un préambule les resituant dans l’Histoire<ref name="franceculture">Modèle:Lien web.</ref>. Les exemplaires d'origine se négocient aux alentours de Modèle:Unité minimum (2008) pour l'édition originale en mauvais état, dépassant largement les Modèle:Unité lorsqu'ils sont en parfait étatModèle:Référence nécessaire. Ils font également l'objet de publications pirates.
La publication de ces pamphlets suscite une controverse entre les adversaires de la réédition qui Modèle:Citation, et ses partisans pour qui Modèle:Citation<ref name="franceculture"/>.
En 2012, la maison d'édition québécoise Huit publie une édition intégrale et critique des trois pamphlets antisémites de Céline en les réunissant dans un recueil intitulé Écrits polémiques<ref>Les pamphlets antisémites de Céline réédités au Québec dans L'Express du 4 septembre 2012.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>http://www.editionshuit.com/ecrits-polemiques/</ref>.
En 2017, Gallimard annonce qu'il rééditera en Modèle:Date, après accord de Lucette Destouches, les trois pamphlets (ainsi que Mea Culpa et À l'agité du bocal) en reprenant l'édition critique canadienne de 2012 (établie par Régis Tettamanzi) augmentée d'une préface de Pierre Assouline<ref>Les pamphlets antisémites de Céline bientôt republiés en France par Thierry Clermont dans Le Figaro du 13 décembre 2017.</ref>,<ref>Les pamphlets antisémites de Céline vont être réédités en 2018 par Jérôme Dupuis dans le magazine L'Express du 5 décembre 2017.</ref>. Mais, à la suite de pressions, le projet est finalement reporté sine die<ref>Modèle:Lien web</ref> (voir ci-dessous).

Travaux autour de l'œuvre

De nombreux travaux ont été consacrés à la vie et à l'œuvre de Céline. Deux numéros des Cahiers de l'Herne (no 3 et 5) lui ont été consacrés. François Gibault lui a consacré une biographie en trois tomes. Des auteurs comme Philippe Alméras, Pol Vandromme, Philippe Muray, Frédéric Vitoux, Maurice Bardèche, Robert Poulet ou Henri Godard lui ont également consacré études et biographies. L'association Société d'études céliniennes organise échanges et colloques à son sujet, publiant également la revue Études céliniennes. Une autre publication, La Revue célinienne, a existé de 1979 à 1981, pour devenir ensuite une revue mensuelle, Le Bulletin célinien.

Le périodique Le Bulletin célinien annonce, en octobre 2014, la découverte d'un texte inédit, intitulé On a les maîtres qu'on mérite, retrouvé dans les archives de la Société des Nations. Ce texte a vraisemblablement été écrit à Genève lorsque Céline y officiait en tant que médecin.

Emmanuel Bourdieu réalise, en 2016, un film intitulé Louis-Ferdinand Céline, qui est une adaptation du livre The Crippled Giant de Milton Hindus. Le film se focalise sur les relations entre l'universitaire et l’écrivain au cours de leur rencontre au Danemark, en 1948<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Auteurs ou artistes faisant référence à Céline

Modèle:Colonnes

Controverse de 2011

Céline figurait parmi les 500 personnalités et événements pour lesquels le ministère de la Culture souhaitait, en 2011, des célébrations nationales (en l'occurrence, à l'occasion du cinquantenaire de sa mort). À la suite d'une protestation de Serge Klarsfeld, qui a déclaré : Modèle:Citation<ref>Le maire de Paris, Bertrand Delanoé a également affirmé à la radio que Modèle:Citation : La Croix, 20 janvier 2011</ref>, le ministre de la culture, Frédéric Mitterrand, a finalement décidé de retirer Céline de cette liste, estimant que, selon les termes de Serge Klarsfeld, Modèle:Citation<ref>Propros de Serge Klarsfel rapportés par « Doit-on célébrer Louis-Ferdinand Céline ? », Le nouvelobs, 23 janvier 2011</ref> de l'écrivain empêchent que la République lui rende hommage.

Ce retrait a suscité en retour des protestations, particulièrement de la part de Frédéric Vitoux et d'Henri Godard<ref>« Mitterrand retire Céline des célébrations nationales », Le Figaro, 21 janvier 2011</ref>.

Controverse sur un projet de réédition des pamphlets par Gallimard

En Modèle:Date-, on apprend que Gallimard projette de publier un volume regroupant les pamphlets antisémites de Céline, Bagatelles pour un massacre, L'École des cadavres et Les Beaux draps, à paraître en mai 2018 sous le titre euphémisant Écrits polémiques et accompagné d’un apparat critique établi par Régis Tettamanzi, professeur de littérature française du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle à l’Université de Nantes<ref>Les pamphlets antisémites de Céline vont être réédités en 2018, L'Express, 5/12/2017.</ref>.

Une vive controverse s'ensuit<ref>Modèle:Lien web. – Serge Klarsfeld réclame l'interdiction de la réédition des pamphlets antisémites de Céline, Le Figaro, 22/12/2017. – Réédition des pamphlets antisémites de Céline: le gouvernement veut des garanties, L'Express, 14/12/2017.</ref>,<ref>Controverse 2017 - REVUE DE PRESSE : www.lepetitcelinien.com/2017/12/louis-ferdinand-celine-parutions-2018.html</ref>, qui conduit Gallimard à suspendre ce projet, le Modèle:Date- : « Au nom de ma liberté d'éditeur et de ma sensibilité à mon époque, je suspends ce projet, jugeant que les conditions méthodologiques et mémorielles ne sont pas réunies pour l'envisager sereinement », indique Antoine Gallimard dans un communiqué<ref>le figaro.fr, 11 janvier 2018.</ref>.

En mai 2022, Antoine Gallimard confirme sa volonté de republier les pamphlets de Céline, avec un appareil critique adapté. « Je n'ai jamais dit que j'y renoncerais. J'ai suspendu le projet » [...] « Il y a là toute une matière historique, historiographique et célinienne pour faire une édition riche »<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Œuvres

Romans

Pamphlets

Autres textes

Correspondances

  • 1979 : Cahiers Céline 5 : Lettres à des amies, Paris, Gallimard
  • 1980 : Vingt lettres : à André Pulicani, Jean-Gabriel Daragnès, Ercole Pirazzoli, Charles Frémanger, Charles de Jonquières et Albert Manouvriez, Tusson, Éd. du Lérot
  • 1981 : Cahiers Céline 6 : Lettres à Albert Paraz 1947-1957, Paris, Gallimard
  • 1984 : Lettres à son avocat : 118 lettres inédites à Maître Albert Naud, Paris, La Flûte de Pan
  • 1985 : Lettres à Tixier : 44 lettres inédites à Maître Tixier-Vignancour, Paris, La Flûte de Pan
  • 1987 : Lettres à Joseph Garcin (1929-1938), Paris, Librairie Monnier
  • 1988 : Lettres à Charles Deshayes, 1947-1951, Paris, Bibliothèque de Littérature française contemporaine
  • 1989 : Le questionnaire Sandfort, précédé de neuf lettres inédites à J.A. Sandfort, Paris, Librairie Monnier
  • 1991 : Lettres à la NRF 1931-1961, Paris, Gallimard
  • 1991 : Lettres à Marie Bell, Tusson, Éd. du Lérot
  • 1991 : Céline et les éditions Denoël, 1932-1948, Paris, IMEC
  • 1995 : Lettres à Marie Canavaggia, 1 : 1936-1947, Tusson, Éd. du Lérot
  • 1995 : Lettres à Marie Canavaggia, 2 : 1948-1960, Tusson, Éd. du Lérot
  • 1998 : Lettres de prison à Lucette Destouches et à Maître Mikkelsen (1945-1947), Paris, Gallimard
  • 2000 : Au fil de l'eau : Lettres de Louis-Ferdinand Céline à deux amies, Aimée Barancy et Éliane Tayar, et documents annexes, Tusson, Éd. du Lérot
  • 2002 : Lettres à Antonio Zuloaga (1947-1954), texte établi, présenté et annoté par Eric Mazet, préface de Philippe Sollers, Paris, La Sirène, 2002 (imprimerie Du Lérot, Tusson)
  • 2007 : Cahiers Céline 9 : Lettres à Marie Canavaggia (1936-1960), Paris, Gallimard
  • 2009 : Lettres, édition établie par Henri Godard et Jean-Paul Louis, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade
  • 2009 : Devenir Céline : lettres inédites de Louis Destouches et de quelques autres (1912-1919), édition et postface de Véronique Robert-Chovin, Paris, Gallimard
  • 2009 : Cahiers Céline 10 : Lettres à Albert Paraz (1947-1957), Paris, Gallimard
  • 2012 : Cahiers Céline 11 : Lettres à Milton Hindus (1947-1949), Paris, Gallimard
  • 2013 : Modèle:Ouvrage
  • 2015 : Modèle:Ouvrage

Chansons

  • 1955 : À nœud coulant et Règlement, interprétées par l'auteur sur une musique de Jean Noceti et enregistrées par Paul Chambrillon. Elles sont accompagnées à l'accordéon par Aimable en rerecording<ref>« On sait que c’est à Paul Chambrillon que l’on doit ses [sic] enregistrements. C’est en 1955 qu’il enregistra Céline à son insu alors qu’il venait de lui suggérer d’interpréter ces deux compositions »[1].</ref>.

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références nombreuses

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie

  • David Alliot, Louis-Ferdinand Céline en verve, Paris, Éd. Horay, 2004.
  • David Alliot, Céline, la légende du siècle, Infolio, 2006.
  • David Alliot, Céline à Meudon : images intimes, 1951-1961, préface de François Gibault, Paris, Ramsay, 2006.
  • David Alliot, L'Affaire Louis-Ferdinand Céline : les archives de l'ambassade de France à Copenhague, 1945-1951, Paris, Éd. Horay, 2007.
  • David Alliot, Céline : idées reçues sur un auteur sulfureux, Paris, Le Cavalier bleu, 2011.
  • D'un Céline l'autre, édition établie par David Alliot, préfacée par François Gibault, Paris, Robert Laffont, 2011.
  • David Alliot, Le Paris de Céline, Paris, Éd. Alexandrines, 2017.
  • David Alliot, François Marchetti, Céline au Danemark, préface de Claude Duneton, Paris, Éd. du Rocher, 2008.
  • David Alliot, Daniel Renard, Céline à Bezons, 1940-1944, Paris, Éd. du Rocher, 2008 Modèle:ISBN.
  • David Alliot et Éric Mazet, Avez-vous lu Céline ?, Éd. Pierre-Guillaume de Roux, 2018 [réponse à l'ouvrage d'A. Duraffour & P.-A. Taguieff].
  • Philippe Alméras, Les idées de Céline, Paris, Bibliothèque de littérature contemporaine de l'Université Paris 7, 1987.
  • Philippe Alméras, Céline : entre haines et passion, Paris, Robert Laffont, 1993 (réédition revue : Éd. Pierre-Guillaume de Roux, 2011).
  • Philippe Alméras, Dictionnaire Céline, Paris, Plon, 2004.
  • Philippe Alméras, Sur Céline, Paris, Éd. de Paris, 2008 Modèle:ISBN.
  • Sonia Anton, Céline épistolier : écriture épistolaire et écriture littéraire, Paris, Kimé, 2006.
  • Jacques d'Arribehaude, Le cinéma de Céline : avec quatre lettres de Céline à l'auteur, Tusson, Éd. du Lérot, 1987.
  • Maurice Bardèche, Louis-Ferdinand Céline, Paris, La Table Ronde, 1986.
  • Alain de Benoist, Bibliographie internationale de l'œuvre de Louis-Ferdinand Céline, Éd. Pierre-Guillaume de Roux, 2015.
  • Interview de Louis-Ferdinand Céline par Francine Bloch retranscrit dans « Céline et l’actualité, 1933-1961 », Cahiers Céline no 7, Paris, Gallimard, 1986.
  • Michel Bounan, L'art de Céline et son temps, Paris, Allia, 1997.
  • Émile Brami, Céline : "Je ne suis pas assez méchant pour me donner en exemple", Paris, Écriture, 2003.
  • Émile Brami, Céline, Hergé et l'affaire Haddock, Paris, Écriture, 2004.
  • Yves Buin, Céline, Paris, Gallimard, 2009.
  • Émeric Cian-Grangé (éd.), Céline's big band : d'un lecteur l'autre, préfacé par Henri Godard, Paris, éditions Pierre-Guillaume de Roux, 2015.
  • Émeric Cian-Grangé (éd.), D'un lecteur l'autre : Louis-Ferdinand Céline à travers ses lecteurs, préfacé par Philippe Alméras, Éd. Krisis, 2019 Modèle:ISBN
  • Jean-Pierre Dauphin et Jacques Boudillet, Album Céline (iconographie réunie et commentée), Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1977.
  • Modèle:Ouvrage.
  • Annick Duraffour, « Céline, un antijuif fanatique », in L'antisémitisme de plume, 1940-1944 : études et documents, Paris, Berg International, 1999.
  • Modèle:Ouvrage.
    • David Alliot et Éric Mazet, Avez-vous lu Céline ?, Éd. Pierre-Guillaume de Roux, 2018 [réponse à l'ouvrage d'A. Duraffour & P.-A. Taguieff].
  • Michaël Ferrier, Céline et la chanson : de quelques oreilles que la poétique célinienne prête aux formes chantées, Tusson, Éd. du Lérot, 2006.
  • François Gibault, Céline, Paris, Mercure de France, 1977-1985 (3 volumes).
  • Henri Godard, Poétique de Céline, Paris, Gallimard, 1985 Modèle:ISBN.
  • Henri Godard, Céline scandale, Paris, Gallimard, 1994 Modèle:ISBN.
  • Henri Godard, Un autre Céline, Paris, Textuel, 2008.
  • Henri Godard, Céline et Cie, Paris, Gallimard, 2020 Modèle:ISBN
  • Modèle:Ouvrage.
  • Henri Godard, À travers Céline, la littérature, Paris, Gallimard, 2014 Modèle:ISBN.
  • Pauline Hachette, Sous le signe de la colère. Henri Michaux et Louis-Ferdinand Céline, Paris, Classiques Garnier, coll. « Études de littérature des XXe et XXIe siècles », 2022, 614 p.
  • Marc Hanrez, Céline, coll. « La bibliothèque idéale », Gallimard, , Paris, 1961; (une des premières études sur Céline)
  • Marc Hanrez, Céline et ses classiques et autres essais, Editions de Paris-Max Chaleil, Paris, 2019
  • Nicholas Hewitt, Modèle:Lang, Blackwell critical biographies, Blackwell, Oxford, 1999.
  • Milton Hindus, L.-F. Céline tel que je l'ai vu, Paris, L'Herne, 1999.
  • Alain Jugnon, Pourquoi je lis « Rigodon » de Louis-Ferdinand Céline : « Rigodon », les preuves de l'existence de l'homme, Lyon, Le Feu sacré, 2015.
  • Hanns-Erich Kaminski, Céline en chemise brune ou Le Mal du présent, Les Nouvelles Éditions Excelsior, 1938 (réédition Éditions Plasma, 1977; Champ Libre, 1983 et Mille et une nuits, septembre 1997, avec une postface de Jean-Pierre Martin : Kaminsky scandale, deux lettres inédites de 1940 et 1941 et une notice biographique de Joël Gayraud sur Kaminsky : Portrait partiel d'un proscrit).
  • Serge Kanony, Céline à fleur de peau, préface d’Éric Mazet, collection « Du côté de Céline », La Nouvelle Librairie Éditions, 2021.
  • Alice Kaplan, Relevé des sources et citations dans « Bagatelles pour un massacre », Tusson, Éd. du Lérot, 1987.
  • Dominique Lacout, Louis-Ferdinand Céline : un salaud de génie, Le Flâneur des deux rives, 2017.
  • Gérard Loiseaux, La littérature de la défaite et de la collaboration, Paris, Fayard, 1995.
  • La Cavale du Modèle:Dr Destouches, texte de Christophe Malavoy, dessins de Gaëtan et Paul Brizzi, Éd. Futuropolis, 2015 Modèle:ISBN (bande dessinée).
  • L.-F. Céline : les années noires, texte de Christophe Malavoy, illustrations de José Correa, L'Observatoire, 2021 (roman illustré).
  • Jean-Pierre Martin, Contre Céline ou D'une gêne persistante à l'égard de la fascination exercée par Louis Destouches sur papier bible, Paris, José Corti, 1997.
  • Éric Mazet et Pierre Pécastaing, Images d'exil : Louis-Ferdinand Céline 1945-1951, préface de Claude Duneton, Tusson, Éd. du Lérot, 2004.
  • Pierre Monnier, Ferdinand furieux (avec 313 lettres inédites de Louis-Ferdinand Céline), Paris, L'Âge d'Homme, 1979.
  • Philippe Muray, Céline, Paris, Seuil, 1981 (réédition : Paris, Gallimard, 2001).
  • Yves Pagès, Céline : fictions du politique, Paris, Le Seuil, 1994 (réédition augmentée d'une postface : Paris, Gallimard, 2010).
  • Antoine Peillon, Céline, un antisémite exceptionnel, Lormont, Éd. Le Bord de l'eau, 2013 Modèle:ISBN.
  • Pascal Pia, Céline en liberté : chroniques publiées dans "Carrefour", Tusson, Éd. du Lérot, 2011 [dix chroniques de l'auteur parues entre 1955 et 1977].
  • Philippe Pichon, Le Cas Céline : coupable mais de quoi ?, Dualpha, 2007.
  • Évelyne Pollet, Escaliers (une passion avec L.-F. Céline), réédition, préface de Marc Laudelout, postface de Jeanne Augier, Paris, La Nouvelle Librairie Éditions, coll. « Du côté de Céline », 2020.
  • Robert Poulet, Entretiens familiers avec L. F. Céline, Paris, Plon, 1958 (version définitive : Mon ami Bardamu : entretiens familiers avec L. F. Céline, Paris, Plon, 1971).
  • François Richard, L'Anarchisme de droite dans la littérature contemporaine, Paris, PUF, 1988.
  • Dominique de Roux, Michel Thélia et M. Beaujour (dir.), Cahier Céline, Paris, L'Herne, Tome 1, 1963 ; Tome 2, 1965 (réédition en un volume en 1972 et 2006 Modèle:ISBN).
  • Dominique de Roux, La mort de L.-F. Céline, Christian Bourgois, 1966 (réédition : Paris, La Table ronde, 2007)
  • Odile Roynette, Un long tourment : Louis-Ferdinand Céline entre-deux-guerres, 1914-1945, Paris, Les Belles Lettres, 2015 Modèle:ISBN.
  • Eugène Saccomano, Céline coupé en deux, Paris, Le Castor astral, 2013 Modèle:ISBN.
  • Modèle:Ouvrage.
  • Philippe Sollers, Céline, Paris, Écriture, 2009.
  • Pol Vandromme, Céline, Grez-sur-Loing, Éd. Pardès, 2001.
  • Frédéric Vitoux, Céline : misère et parole, Paris, Gallimard, 1973.
  • Frédéric Vitoux, Bébert, le chat de L.-F. Céline, Paris, Grasset, 1976.
  • Frédéric Vitoux, Céline, Paris, Belfond, 1987.
  • Frédéric Vitoux, La vie de Céline, Paris, Grasset, 1988.
  • Stéphane Zagdanski, Céline seul, Paris, Gallimard, 1993.

Enregistrements audio

Enregistrements vidéo

Articles connexes

Liens externes

Notices et ressources

Modèle:Palette Modèle:Portail