Marcel Aymé

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Marcel Aymé, né le Modèle:Date de naissance à Joigny et mort le Modèle:Date de décès chez lui, rue Norvins dans le [[18e arrondissement de Paris|Modèle:18e arrondissement de Paris]], est un écrivain, dramaturge, nouvelliste, scénariste et essayiste français. Écrivain prolifique, il est l'auteur de deux essais, 17 romans, plusieurs dizaines de nouvelles, une dizaine de pièces de théâtre, plus de 160 articles et des contes<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Il est resté très attaché à sa région d'origine, la Franche-Comté, à laquelle il a fait une place de choix dans ses romans : La Table aux crevés (1929) pour lequel il obtient le prix Renaudot, La Vouivre (1941), Gustalin (1938). Il devient néanmoins un véritable « parigot »Modèle:Pourquoi de Paris dont il a mis en scène les classes populaires (La Rue sans nom), la petite bourgeoisie (Le Bœuf clandestin en 1939), les intellectuels et les snobs (Travelingue en 1941).

Avec ces écrits, il fournit une « étude sociale », avec un vocabulaire précis pour chaque type humain. Son langage mêle les différents registres : argot, patois régional franc-comtois soutenu et anglais phonétiquement francisé<ref name="Michel Lécureur">La Comédie humaine de Marcel Aymé, La Manufacture, Lyon, 1985, Modèle:P. Modèle:ISBN.</ref>,<ref>J. L. Bourget, Nouvelle Revue franc-comtoise, no 38, Modèle:P..</ref>.

Attaqué par la critique, y compris pour ses textes les plus inoffensifs comme Les Contes du chat perché<ref>Modèle:Citation</ref>, il doit l'essentiel de son succès au public. Au théâtre, son plaidoyer contre la peine de mort, La Tête des autres (1952), a soulevé de vives réactions, mais aussi de l'enthousiasme, tout comme ses comédies grinçantes : Lucienne et le Boucher (1948), Clérambard (1950).

Il a également écrit de nombreux scénarios et traduit des auteurs américains importants : Arthur Miller (Les Sorcières de Salem), Tennessee Williams (La Nuit de l'iguane). De nombreux films, téléfilms et dessins animés ont été tirés de ses œuvresModèle:Référence nécessaire. Cultivant son statut d'écrivain politiquement marginal, il est resté très à l'écart des milieux intellectuels, ce qui l'a fait classer dans les écrivains d'abord de gauche, puis de droite, puis comme anarchiste de droite<ref>Michel Lécureur, Modèle:P..</ref>.

Biographie

L'enfance

Marcel Aymé est né le Modèle:Date- à Joigny, dans l’Yonne, où son père, maître maréchal-ferrant dans un régiment de dragons, est en garnison. Il est le benjamin de six enfants et ses parents sont originaires de villages voisins du Jura. Sa mère meurt en 1904, alors qu'il n'a que deux ans. Son père le confie alors à la plus jeune de ses sœurs, Suzanne, son aînée de deux ans, ainsi qu'aux grands-parents maternels, Auguste Monamy et Françoise Curie, qui exploitent une tuilerie, une ferme et un moulin à Villers-Robert dans le Jura<ref>Michel P. Schmitt, Dictionnaire des littératures de langue française, éd. Bordas, Modèle:Vol.Modèle:Rom-maj, 1984, Modèle:P. Modèle:ISBN.</ref>.

Le village lui servira de décor pour La Jument verte et de nombreux autres romans tels que La Vouivre, Gustalin ou encore La Table aux crevés (1929). C'est de ce monde-là qu'il s'inspirera pour décrire les très vives passions politiques, anticléricales ou religieuses du monde rural. Il vit d'ailleurs lui-même ces querelles à l'intérieur de sa propre famille, puisqu'il faudra attendre la mort du grand-père (anticlérical) pour qu'il soit baptisé, à l'âge de sept ans.

En 1910, à la mort de sa grand-mère, il est pris en charge par sa tante Léa Monamy, la plus jeune sœur de sa mère, qui n’a pas d’enfants et tient un commerce de mercerie. Elle le place en pension au collège de Dole, mais il retourne passer ses vacances à la campagne où il se fait berger à l'occasion<ref>Jacques Brenner, Dictionnaire des auteurs, éd. Laffont-Bompiani, Modèle:Vol.Modèle:Rom-maj, Modèle:P. Modèle:ISBN.</ref>. C’est là que Marcel apprend à connaître le monde rural qui inspirera ses romans de la campagne et ses contes. Il y vit entouré d’affection, et découvre, dans cette période de séparation des Églises et de l’État, les luttes violentes entre républicains et cléricaux. Petit-fils d’un homme engagé dans le camp républicain, il subit les moqueries de ses camarades, majoritairement de l’autre bord. Il conservera de cette expérience une aversion pour l’intolérance et l’injustice<ref>Le Monde des religions, 30/01/2012 Consulté le 14 octobre 2017.</ref>.

Il poursuit ses études au collège de l'Arc et obtient le baccalauréat « math-élèm » en 1919. Sa scolarité fut bonneModèle:C'est-à-dire, en tout cas différente de l’image de cancre qu’il a donnée de certains de ses personnages. Entré en mathématiques supérieures au lycée Victor-Hugo de Besançon pour préparer le concours de Polytechnique, il doit abandonner ses études en 1920, victime de la grippe espagnole. Il restera longtemps d'une santé fragile<ref>Dictionnaire historique, thématique et technique des littératures, Modèle:Vol.Modèle:Rom-maj, Modèle:P., éd. Larousse, 1985 Modèle:ISBN.</ref>.

L'écrivain débutant

Après son service militaire de 1919 à 1923, il arrive à Paris où il exerce les métiers les plus divers : employé de banque, agent d'assurances, journaliste. Il ne se trouve aucun talent : Modèle:Citation bloc

Il profite pourtant d'une convalescence pour écrire son premier roman, Brûlebois, publié en 1926, qui attire l’attention. Suivent Aller-retour (1927), La Table aux crevés (1929) qui obtient cette même année le prix Renaudot, La Rue sans nom (1930). Mais c'est avec La Jument verte (1933) que Marcel Aymé obtient la grande notoriété. À partir de là, il considère la littérature comme un métier. Il se lance en même temps dans le cinéma et commence à s'intéresser au théâtre. C'est avant la Seconde Guerre mondiale qu'il écrit Vogue la galère<ref>Spectacle : Vogue la galère, BnF : [1].</ref>, pièce qui ne sera jouée qu'en 1947<ref>Jacques Brenner, Dictionnaire des auteurs, Modèle:Opcit</ref>.

L’écrivain reconnu puis décrié

Modèle:Citation bloc

Son parcours est déconcertant. Il est classé à gauche jusqu'à ce que, le Modèle:Date-, il signe le Manifeste des intellectuels français pour la défense de l'Occident et la paix en Europe, qui soutient Mussolini dans la seconde guerre italo-éthiopienne<ref>Bernard Morlino, Emmanuel Berl. Les tribulations d'un pacifiste, Paris, éd. La Manufacture, 1990, Modèle:P..</ref>. Tandis qu'en pleine Occupation il fait équipe au cinéma avec un réalisateur marxiste, Louis Daquin, il donne dans le même temps romans et nouvelles à des journaux collaborationnistes : Je suis partout, La Gerbe, mais, comme il n'y a dans ses textes aucune trace d'engagement politique, il ne sera pas mis sur la liste noire des écrivains à la Libération<ref>Jacques Brenner, Modèle:Opcit</ref>. Il a même férocement tourné en dérision le régime nazi avant 1939 (voir Travelingue, et « La Carte » ou « Le Décret » dans Le Passe-muraille) et n'a donné aucun gage de ralliement à l'occupant après 1940. Ironie du sort, c'est une collaboration cinématographique avec la Continental Films<ref>Pour le film Le Club des soupirants (Michel Lécureur, La Comédie humaine de Marcel Aymé, Lyon, éd. La Manufacture, 1985, Modèle:P.).</ref> qui lui vaudra un « blâme sans affichage » en 1946, pour avoir « favorisé les desseins de l'ennemi »<ref>Marcel Aymé, « L’épuration et le délit d’opinion », in Le Crapouillot, no 11, Les pieds dans le plat, avril 1950, Modèle:P..</ref>,<ref>Dans l'équipe de cette compagnie dirigée par Joseph Goebbels, on trouve de jeunes talents – Henri-Georges Clouzot, Jacques Becker, Robert Bresson, André Cayatte, Marcel Carné ou Maurice Tourneur –, dont certains seront inscrits sur la liste noire du Comité d'épuration du cinéma français ; voir le détail dans l'article Continental Films.</ref>. En conséquence, il refuse la Légion d'honneur qui lui est proposée trois ans plus tard en 1949. Il est alors invité à l'Élysée, invitation qu'il décline, s'en s'estimant indigne pour le motif qui a entraîné son blâme, et il écrit : Modèle:Citation bloc

La réputation de collaboration a pu être entretenue par la défense de ses amis : Robert Brasillach (Modèle:Nobr)<ref>Marcel Aymé, Confidences et propos littéraires, Modèle:Pp..</ref>, Maurice Bardèche (Modèle:Nobr)<ref>Marcel Aymé, Confidences et propos littéraires, Modèle:P..</ref> et Céline (Modèle:Nobr)<ref>Marcel Aymé, Confidences et propos littéraires, Modèle:P..</ref>.

Au sujet de l'antisémitisme, l'auteur Henri Jeanson raconte dans ses Mémoires<ref>Henri Jeanson : "Soixante-dix ans d'adolescence", Mémoires posthumes. Pages 459 et 460 de l'édition Le livre de Poche (1973).</ref> : « L'apparition de l'étoile jaune, par exemple, souleva la colère des Parisiens et ils surent la manifester, cette colère, à leur risques et périls. Je me souviens très bien que Marcel Aymé le silencieux, que Marcel Aymé dont l'impassibilité n'était qu'apparente, écrivit alors sous le coup d'une émotion, qu'il ne put ni ne voulut maîtriser, un article d'une violence inouïe contre les responsables de ces mesures ignobles et humiliantes qui nous atteignaient tous. Cet article, il le proposa en toute innocence à un journal.

L'article fut accepté, composé et soumis à l'obligatoire censure allemande qui, comme prévu, en interdit la publication. À l'imprimerie, les typos en tirèrent alors de nombreuses épreuves à la brosse et se firent un devoir de les distribuer autour d'eux avec prière de faire circuler. »

La controverse Marcel Aymé

L'écrivain a été attaqué par tous ceux qui ne supportaient pas la description crue dans les romans de la France des années 1940 et celle de l'épuration, mettant sur le même pied les collaborateurs monstrueux et les revanchards sinistres, dépeignant avec une exactitude désinvolte le marché noir, les dénonciations, les règlements de comptes (Uranus, Le Chemin des écoliers). Mais il a surtout soutenu jusqu'au bout Robert Brasillach, tentant de faire signer à des intellectuels et des artistes de tout bord la pétition<ref>Pour le texte de la pétition et la liste des signataires Pierre Pellissier, Robert Brasillach… le maudit, Denoël, 1989, Modèle:P..</ref> contre la peine de mort dont Brasillach était frappé. Albert Camus, Jean Cocteau, François Mauriac et d'autres l'ont signée, sauf Picasso qui venait d'adhérer depuis peu au parti communiste, ainsi que l'explique Claude Roy : Modèle:Citation

Il a également collaboré à Défense de l'Occident, périodique nationalisteModèle:Sfn.

En Modèle:Date-, il est cosignataire d'une lettre du Comité de secours aux objecteurs de conscience réclamant au Président de la République et au Premier ministre un statut pour que les objecteurs puissent effectuer un service civil et non militaire<ref>Modèle:Article</ref>.

Le succès populaire malgré tout

Bien que très blessé par cet épisode, Marcel Aymé n'en continue pas moins à publier un grand nombre de romans, de contes, de nouvelles et de pièces de théâtre. Si ses œuvres lui valent un immense succès populaire, la critique le met en pièces ou l'ignore, et cela jusqu'à sa mort en 1967. Champion du contre-courant, on lui reproche l'anti-américanisme de La Mouche bleue<ref>Résumé et extrait [2].</ref>,<ref name="video ina CPF86612311">La Mouche bleue - Vidéo Ina.fr [3].</ref> en pleine période pro-américaine<ref>« Réalités », février 1958</ref>.

À propos de sa pièce Les Oiseaux de lune, mise en scène par André Barsacq au Théâtre de l'Atelier, Elsa Triolet écrit : « On rit énormément à ces oiseaux de lune. Mais hier comme aujourd'hui, qu'on pleure ou qu'on rie, il y a quelque chose de pourri dans ce royaume-là<ref>« Les Lettres Françaises », 1956</ref>. »

Et pourtant, au théâtre, Marcel Aymé obtient de grands succès en particulier avec La Tête des autres, mise en scène par André Barsacq au théâtre de l'Atelier, une satire dont la magistrature est seule à ne pas rire.

La Tête des autres est le premier grand plaidoyer contre la peine de mort qui fait scandale. Marcel Aymé y ridiculise les procureurs de la République.

Famille

Son frère aîné, Georges Aymé, est général de brigade durant la Seconde Guerre mondiale, et décoré de l'ordre de la Francisque<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Il est également le second du général Eugène Mordant, commandant des forces françaises en Indochine, et son principal collaborateur à la tête de la Résistance indochinoise<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Georges épouse en 1931 Alix Hava, artiste peintre et professeure à l'école des beaux-arts du Viêt Nam.

Le 16 avril 1931, Marcel Aymé a épousé Marie-Antoinette Arnaud.

Le style

Fichier:Rue Norvins Montmartre Paris.jpg
Rue Norvins à Paris.

Le style de Marcel Aymé analyse avec esprit les travers de l'homme et de la société. Sa vision peut être noire. L’hypocrisie, l'avidité, la violence, l'injustice, le mépris, apparaissent dans ses ouvrages, aussi bien que la camaraderie, l'amitié, la bonté, l'indulgence et le dévouement. Il mêle une description réaliste de la société à des éléments de fantastique. Ce fantastique, loin d'être traditionnel, est teinté d'ironie et peut être qualifié de « fantastique ludique » (cf. le recueil Le Passe-muraille)Modèle:Référence nécessaire.

Le fantastique de Marcel Aymé

Il ne propose aucune hésitation entre deux interprétations, l'une rationnelle, l'autre surnaturelle (selon le schéma de Todorov , qui s'appuie sur le fantastique de Maupassant) ; ce n'est pas non plus l'intrusion du mystère dans le cadre du quotidien selon la définition de P.-G. Castex, dans la mesure où il n'introduit pas souvent une atmosphère de cauchemar.

Fichier:Rue-Norvins-Le-Passe-Muraille-statue.jpg
Le Passe-muraille (statue place Marcel-Aymé).

Les histoires fantastiques de Marcel Aymé sont souvent fondées sur l'irruption, dans la vie d'un homme souvent peu enclin à chercher l'aventure, d'une entorse majeure aux lois physiques les plus inébranlables, qui transforme son existence, mais dont l'origine n'est presque pas envisagée, tandis que les conséquences, parfaitement logiques, obéissent aux lois naturelles : Dutilleul, le héros du Passe-muraille, peut traverser les murs et la nouvelle est le récit humoristique des conséquences de cet événement sur sa vie de petit employé.

Raoul Cérusier, dans La Belle Image (1941), découvre en fournissant des photos d'identité qu'il a changé de visage et qu'il est devenu beau : l'histoire est celle des conséquences logiques de ce changement sur sa vie professionnelle et affective. Le nain du cirque Barnaboum grandit en une nuit (Le Nain, 1934) : le phénomène n'est ni expliqué ni décrit, mais l'histoire des conséquences de cette perte d'identité obéit aux lois physiques et psychologiques.

Marcel Aymé ne se limite pourtant pas à une recette du fantastique : l'écrivain Martin (Derrière chez Martin, 1938), qui cède trop souvent à la nécessité de faire mourir ses personnages prématurément, après avoir été morigéné par son éditeur, reçoit la visite de l'un d'entre eux, qui réclame contre le mauvais traitement que l'auteur lui fait subir. La suite de l'histoire se fonde sur les interactions entre le monde réel et celui du roman où Martin occupe la place de Dieu. Le fantastique s'enrichit de cet échange entre le déterminisme du réel et l'omnipotence de l’écrivain. Dans Le Cocu nombreux, du même recueil, un vagabond découvre tout un village peuplé d'êtres humains dotés de deux corps (sauf les fous !), et l'on mentionne d'autres villages Modèle:Citation.

Le langage de Marcel Aymé

Marcel Aymé a l'art de mettre en scène toutes les classes sociales avec le langage qui leur est propre. Bourgeois, snobs, parisiens, voyous, intellectuels (Travelingue), paysans (Marthe et Hyacinthe Jouquier dans Gustalin, Arsène Muselier dans La Vouivre), universitaires (l'oncle Jouquier dans Gustalin), politiques et militants (Gaigneux et Jourdan dans Uranus) tous sont restitués avec authenticité dans leur milieu selon leur parler. Évidemment, compte tenu de ses origines franc-comtoises, l'écrivain fait une place de choix au parler franc-comtois essentiellement dans La Table aux crevés, La Vouivre, Gustalin et Brûlebois.

Le parler franc-comtois

Dans Gustalin, lorsque Marthe est partie avec Sylvestre Harmelin (surnommé Gustalin), Hyacinthe rentre à la ferme et trouve la maison vide. Il doit donc faire lui-même le travail de sa femme.

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En revenant des bois où habite sa tante Talentine, Marthe se signe en voyant trois pies et récite une comptine pour conjurer le sort : Modèle:Citation<ref>AGASSE : (n. f.) Pie. Provient sans doute de l’italien gazza. Variantes : adiasse, agace, aigasse</ref>. Malaigasse. Passe, passe, passe<ref>Gustalin, Le livre de poche Hachette, 1971, Modèle:P..</ref>.

Arsène Muselier contemple les champs de turquis dans lesquels il n'y a plus trace des serpents de la Vouivre<ref>TURQUIE : (n. m.) Maïs (Lexilogos). Graphie dans la Vouivre : Turquis</ref>,<ref>La Vouivre, Le Livre de poche Hachette, 1969, Modèle:P..</ref>. »

Il arrive même que Marcel Aymé assume dans le récit l'emploi de certains vocables franc-comtois sans prendre la distance qui siérait à un auteur parisien distingué. Le mot « ticlet » apparaît dans « Je suis renvoyé » et « L'élève Martin », deux nouvelles de Derrière chez Martin qui ne sont pas régionalistes, pour désigner un loquet. Dans les deux cas, il s'agit de celui des « vécés » – puisque Marcel Aymé francise tous les anglicismes et acronymes de l'usage courant.

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L'argot et les voyous

Sa fréquentation de Céline et de Gen Paul a apporté à Marcel Aymé une riche moisson d'argot parisien qu'il a aussitôt placé dans la bouche de ses personnages. Le Bombé a Modèle:Citation Milou raconte que Modèle:Citation<ref>Travelingue, chapitre {{#if:

 | Modèle:Abréviation discrète
 | XIV

}}, Michel Lécureur, ibid.</ref>. Dans la nouvelle Avenue Junot Marcel Aymé cite directement son ami Gen Paul (Modèle:Citation), tout comme dans Le Passe-muraille (Modèle:Citation).

Le ton des beaux quartiers

C'est une annonce compassée, presque professionnellement bourgeoise, qui consacre dans Le Bœuf clandestin, le mariage de la fille de M. Berthaud, qui habite le Modèle:Nobr de Paris, rue Villaret-de-Joyeuse : Modèle:Citation

Les snobs qui se retrouvent dans Travelingue, délirent sur le monde ouvrier avec ferveur. Modèle:Citation

Marcel Aymé, comme Boris Vian ou Raymond Queneau, ne se prive pas d’utiliser l’anglais de manière phonétique ce qui donne « biftèque », « blaquaoute », « coquetèle », « fodeballe », « interviouve », « métingue », « travelingue », etc.

Militants et politiques

La méfiance du monde ouvrier pour les intellectuels qui militent en sa faveur est illustrée par le personnage de Gaigneux dans Uranus. Gaigneux supporte assez mal les grandes envolées verbeuses de Jourdan, qui Modèle:Citation

Les ouvriers

Modèle:Citation Ce sera La Rue sans nom où le langage des protagonistes est moins marqué par leur condition d'immigrés que par leur condition désolante et le racisme que l'écrivain dénonce sans ménagement. Modèle:Citation<ref>La Rue sans nom, Œuvres complètes illustrées par Roland Topor, Flammarion, 1977, t.1, Modèle:P..</ref>. L'écrivain emploie d'ailleurs, en faisant parler les observateurs de ces immigrés, des mots qui sont toujours utilisés de nos jours. Modèle:Citation

Réception

Accueil par ses contemporains

Quand il reçoit le Goncourt en 1945, Jean-Louis Bory déclare : Modèle:Citation.

Et Antoine Blondin : Modèle:Citation

En 1949, le ministère de l'Éducation nationale fit savoir à Marcel Aymé qu'il allait être inscrit sur la liste de la prochaine promotion de la Légion d'honneur. Il se souvint alors du « blâme sans affichage » auquel il avait été condamné en 1946 pour avoir vendu sous l'occupation un scénario à la Continental film et refusa. En outre, l'année suivante, il déclina la proposition faite publiquement par François Mauriac de présenter sa candidature à l'Académie française : Modèle:Citation À cette époque il venait à la belle saison dans sa maison du 7 route du Buisson à Grosrouvre dans le département des Yvelines de 1950 à 1967.

Réception scolaire et universitaire

Il fut longtemps difficile de trouver des ouvrages de référence sur Marcel Aymé. Néanmoins, de nos jours, avec les travaux des deux responsables de l'édition des Œuvres dans la Pléiade et ceux de la Société des Amis de Marcel Aymé, on dispose de davantage d'études et d'informations. Seuls les Contes du chat perché ont été étudiés à l'école, principalement à l'école primaire (CE2, CM1, CM2)<ref>Le cycle 3 comprend le CE2 CM1 CM2.</ref> et au collège<ref>[4] Voir la liste ouvrages littéraires sur le site de l'Éducation nationale.</ref>.

Fichier:Tombe de Marcel Aymé - Cimetière Saint-Vincent (Paris).JPG
Tombe de Marcel Aymé au cimetière Saint-Vincent à Paris.

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Hommage

Œuvres

Modèle:Article détaillé

Romans

Recueils de nouvelles

Essais

Articles de Marcel Aymé

Modèle:Article détaillé

Chanson

  • Chanson pour Marie-Zoé, dessins de Jean-Marie Queneau, Vézelay, éditions de la Goulotte, 2001

Théâtre

Correspondance

  • Lettres d'une vie, Les Belles Lettres, 2001

Scénarios, adaptation et dialogues

Iconographie

Adaptations pour le cinéma, le théâtre et la télévision

Notes et références

Modèle:Références nombreuses

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie

  • Album Marcel Aymé : iconographie choisie et commentée par Michel Lécureur, Paris, Gallimard, La Pléiade, coll. « Album », no 40, 2001, 316 p. Modèle:ISBN. Inclut une table des 304 illustrations et un index des noms de personnes, de titres d'œuvres, de textes et de périodiques.
  • Modèle:Ouvrage
  • Jean Cathelin, Marcel Aymé ou le paysan de Paris, Paris, Debresse, coll. « Au carrefour des lettres », 1958, 253 p.
  • Jean-Louis Dumont, Marcel Aymé et le merveilleux, Paris, Debresse, 1970, 223 p.
  • Maximilien Laroche, La Dramaturgie de Marcel Aymé, mémoire de D.E.S., Université de Montréal, 1968
  • Michel Lécureur :
    • Lettres d'une vie, Marcel Aymé, Paris, Les Belles Lettres. Modèle:Isbn
    • Modèle:Ouvrage
    • Marcel Aymé : un honnête homme, Paris, Les Belles Lettres-Archimbaud, 1997, 448 p. + 28 p. de planches Modèle:ISBN
    • Les chemins et les rues de Marcel Aymé (préface de Benoît Duteurtre ; photos de Thierry Petit), Besançon, Tigibus, 2002, 139 p. + 1 livret de 16 p. encarté Modèle:ISBN
    • "Qui suis-je?" Marcel Aymé, Grez-sur-Loing, Pardès, 2014, 128 p. Modèle:Isbn
    • Modèle:Ouvrage.
  • Agnès Akérib, Marcel Aymé, pourfendeur du délit d'opinion (adaptation de sa correspondance), Éditions TriArtis, coll. « Scènes intempestives à Grignan », Paris, 2019, Modèle:ISBN
  • Roger Nimier, Journées de lecture (préface de Marcel Jouhandeau), Paris, Gallimard, 1965, 277 p.
  • Valentine Terray, Marcel Aymé et les Hussards : un « contemporain capital » ? La droite littéraire à la reconquête de son aura intellectuelle après la Libération, mémoire de Master 2, Université Paris I (Panthéon-Sorbonne), 2018.
  • Pol Vandromme, Marcel Aymé, Paris, Gallimard, 1994, réédition d'un ouvrage publié en 1960; Aymé y donne un texte autobiographique intitulé Les jours qui se termine ainsi: «La seule littérature qui compte aujourd’hui en France, celle qui contribue avec les classiques encore imposés à l’école à former les esprits, est Tintin, le reste n’étant d’importance que dans la mesure où il est utilisable pour le cinéma, ta presse, la radio, la télévision, les magazines. De tels changements nous font vieillir plus vite que le calendrier.»
  • Pol Vandromme, « Marcel, Roger et Ferdinand », Bruxelles, La Revue célinienne no 7-8, 1984, 191 p. [avec des annexes : chronologie bio-bibliographique ; publications (sur les relations entre Marcel Aymé, Roger Nimier et Louis-Ferdinand Céline)]
  • Jean-Claude Véniel, Créateurs, créatures et création dans l'œuvre de Marcel Aymé, thèse de doctorat en littérature moderne et contemporaine, Université de Lille-3, 1988.
  • Jean-Claude Véniel, L'Œuvre de Marcel Aymé, de la quête du Père au triomphe de l'écrivain, Paris, Aux Amateurs du livre, 1990, 417 p. Modèle:ISBN.

Infographies

  • Marcel Aymé disparaissait il y a 50 ans. FR3 Bourgogne-Franche-Comté [6]. Vidéo INA, document lié au reportage sur le Jura de Marcel Aymé.
  • Marcel Aymé : un irremplaçable écrivain à la fois « ange et sorcier » [7], Le Figaro, consulté le Modèle:Date-.

Articles connexes

Notices

Liens externes

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