Intellectuel
Un intellectuel est une personne dont l'activité repose sur l'exercice de l'esprit, qui s'engage dans la sphère publique pour faire part de ses analyses, de ses points de vue sur les sujets les plus variés ou pour défendre des valeurs, qui n'assume généralement pas de responsabilité directe dans les affaires pratiques<ref>Voir par exemple Joseph Schumpeter, Capitalisme, socialisme et démocratie, 1942, Paris : Petite bibliothèque Payot, II. La sociologie de l'intellectuel. Modèle:P. et suivantes disponible sur Les Classiques des sciences sociales.</ref>, et qui dispose d'une forme d'autorité. L'intellectuel est une figure contemporaine distincte de celle plus ancienne du philosophe qui mène sa réflexion dans un cadre conceptuel.
La « naissance sociale » de ce concept en France remonte à l'engagement de grands scientifiques lors de l'affaire Dreyfus, dans le sillage du prestigieux journaliste et écrivain à succès Émile Zola. Selon les historiens Pascal Ory et Jean-François Sirinelli, un intellectuel est « un homme du culturel, créateur ou médiateur, mis en situation d’homme du politique, producteur ou consommateur d’idéologie »<ref>Pascal Ory et Jean-François Sirinelli, Les Intellectuels en France. De l’affaire Dreyfus à nos jours, Paris, Armand Colin, 2002, Modèle:P..</ref>. Cette définition assez large, ancienne et imprécise est malmenée dès l'affaire Dreyfus par l'engagement éruptif d'une cohorte d'universitaires, qui ne se mobilisent pas par idéologie mais par souci du respect de la vérité, en apportant leur légitimité scientifique. Elle sera aussi contestée par une majorité de chercheurs<ref name=fouc/>, menés en France par Michel Foucault, qui lui préfèrent celle de l'autorité scientifique ou universitaire, accordée par les pairs de l'intellectuel plutôt que par le jeu mondain<ref name=fouc/>. Mais comme Ory et Sirinelli, il inclut le critère de l'engagement public. Cependant, le consensus sur la « mise en situation d’homme du politique », notion assez floue, n'existe pas non plus, car battu en brèche par la définition du « spectateur engagé », qui n'en reste pas moins un spectateur, selon Raymond Aron.
Si le modèle français de « l'intellectuel » reste prégnant dans l'histoire des idées également hors de l'Hexagone, se pose aussi la question plus vaste d'une histoire des intellectuels en Europe et dans le monde.
L'intellectuel en France
Rôle et définition dans les années 1880 et 1890
Les milieux littéraires de la décennie 1880
Le mot est utilisé de manière assez confidentielle dès la décennie 1880, en particulier par la critique littéraire, où il prend déjà une valeur polémique : la question de la pertinence de l'avis exprimé efface alors celle de savoir qui peut entrer dans cette catégorie et du lien entre les deux<ref>Trevor Field, « Vers une nouvelle datation du substantif intellectuel », dans Travaux de linguistique et de littérature, 1976, tome 14, Modèle:N°, pages 159-167.</ref>,<ref>William M. Johnson, « The origins of the term "intellectual" in the French novels and essays of the 1890's », dans Modèle:Lang, 1974, Modèle:P., cité par Yvan Lamonde, « Les « intellectuels » francophones au Québec au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle : questions préalables », dans Revue d'histoire de l'Amérique française, vol. 48, Modèle:N°, 1994, Modèle:P..</ref>.
William M. Johnson identifie la première occurrence du substantif sous la plume de Paul Bourget dans un article sur Gustave Flaubert datant de 1882, tandis que selon Geneviève Idt <ref> « L'intellectuel avant l'affaire Dreyfus », dans Cahiers de Lexicologie, t. 15, 1969, Modèle:P..</ref>, le substantif apparait sous la plume de Joséphin Peladan en 1891 : « Le devoir supérieur de l'intellectuel réside tout entier dans la manipulation du Divin », dans une France encore très catholique et peu industrialisée.
L'ouvrage de l'historien Jacques Le Goff, Les intellectuels au Moyen Âge, rappelle que la fonction n'était pourtant pas nouvelle, bien qu'étant restée longtemps confiné dans un cadre contraint et sans réelle définition. Plus généralement, Marie-Christine Granjon, chargée de recherches au CNRS<ref>Pour une histoire comparée des intellectuels paru en 1998.</ref>, évoque une Modèle:Cita d' Modèle:Cita, encore très peu discernable avant 1898.
Octave Mirbeau et la germination des idées
En 1895, l'écrivain, critique d'art et journaliste français Octave Mirbeau définit ainsi la mission de l'intellectuel, « dégagé des contingences » : Modèle:Citation<ref>Article paru le 11 mars 1895 dans Le Journal.</ref>.
L'intellectuel est « né socialement » lors de l'affaire Dreyfus
Le nom commun Modèle:Citation est « né socialement » avec l’affaire Dreyfus en France<ref>Selon l'expression de Maurice Tournier, « Des mots en politique. Les intellectuels, déjà, encore, toujours », dans Mots, décembre 1993, Modèle:N°, Modèle:P..</ref>. Dans un article de L'Aurore du Modèle:Date-, Georges Clemenceau reprend le mot au détour d’une phrase, en italiques, peut-être pour mieux en signaler la nouveauté ou la bizarrerie. Dès sa naissance, le discours sur les intellectuels est ainsi très tôt inséparable d’un anti-intellectualisme qui faisait dire à Maurice Blanchot : « Intellectuel, voilà un nom de mauvais renom facile à caricaturer et toujours prêt à servir d’injure. » L'énergie se concentre sur la manière de qualifier le rôle de l’intellectuel (de gauche, de droite, organique, universel, etc.) via une critique permanente de la notion et des hommes censés l’incarner.
La figure de Zola, vilipendée et adulée, après J'accuse
Dans Pour une histoire comparée des intellectuels paru en 1998, Marie-Christine Granjon écrit : Modèle:Cita. Plus loin dans son texte Modèle:Cita, en introduction de l'ouvrage Pour une histoire comparée des intellectuels, elle écrit : Modèle:Cita<ref>Pour une histoire comparée des intellectuels (dir. Michel Trebitsch, Marie-Christine Granjon), 1998, Modèle:P..</ref>. M.-C. Granjon, à propos du livre de Louis Bodin, Les Intellectuels existent-ils ? (1997), s'interroge également sur cette particularité française : Modèle:Cita<ref>Marie-Christine Granjon, « Une enquête comparée sur l'histoire des intellectuels : synthèse et perspectives », dans Pour une histoire comparée des intellectuels (dir. M-C. Granjon, M. Trebitsch, 1998, Modèle:P.. M.-C. Granjon cite en note 2 Louis Bodin, Les intellectuels existent-ils?, Paris, Bayard Éditions, 1997, Modèle:P..</ref>.
Le mot a été adopté par Maurice Barrès<ref>Zeev Sternhell, Barrès et le nationalisme français.</ref> et Ferdinand Brunetière<ref>Ferdinand Brunetière, « Après le procès », Revue des deux mondes, 15 mars 1898, Modèle:P., réédité la même année : « Après le procès. Réponse à quelques « intellectuels ». Paris: Librairie académique Didier-Perrin et Cie., 1898.</ref>, qui, dans leurs écrits anti-dreyfusards, entendaient dénoncer l'engagement d'écrivains comme Émile Zola, Octave Mirbeau ou Anatole France en faveur de Dreyfus, et sur un terrain – les affaires militaires et l'espionnage – qui leur était étranger. La notion de compétence, suffisante ou pas, est déjà au cœur de la définition du statut d'intellectuel.
En 1898, la figure différenciée du savant entre en scène
Le lendemain de J'accuse, le Modèle:Date-, L'Aurore publie ce qui sera un peu vite baptisé le « Manifeste des intellectuels »<ref name=fouc/>, avec les signatures d’Émile Zola, Marcel Proust, Anatole France ou encore Jean Ajalbert, mais aussi celles d’Andler, Lucien Herr, Célestin Bouglé et Jean Perrin, donc plus seulement des gens de lettres<ref name=fouc/>, car Modèle:Citation<ref name=fouc/>. La construction d’un enseignement supérieur dans les années 1880 l’a rendue possible : les « maîtres de la Sorbonne » notamment sont désormais en première ligne<ref name=fouc/>.
Le « tir groupé » des scientifiques à la fin de l'Affaire Dreyfus
L'Affaire Dreyfus voit monter au créneau massivement des scientifiques, qui font pencher la balance de l'opinion car ils semblent moins suspects de partialité que les écrivains et journalistes, d'autant que cette Affaire Dreyfus est d'abord une question de recherche de la vérité. Le Modèle:Date-, l'historien Gabriel Monod – membre de l’Institut, professeur à l’École normale supérieure et à l’École des hautes études, fondateur et directeur de la Revue historique – avait publié dans Le Temps une lettre dans laquelle il affirmait que son enquête le conduisait à parler d’erreur concernant le capitaine Dreyfus<ref name=fouc/>. Ce n’est que parce qu’il est personnellement attaqué, précise-t-il, qu’il s’autorise de cette initiative qui reviendrait plutôt à ses yeux à un homme politique ou à un publiciste<ref name=fouc/>. Il ne se conçoit donc pas comme légitime pour intervenir directement dans la sphère politique<ref name=fouc/>, et ne le fait qu'en raison de ce qui l'a ému en particulier dans cette affaire. À peine deux mois plus tard, dans les jours qui suivent la lettre de Émile Zola au président de la République Félix Faure<ref name=fouc/>, la première protestation du Modèle:Date- est initiée notamment par le directeur de l’Institut Pasteur, Émile Duclaux<ref name=fouc/>. La deuxième protestation en date du Modèle:Date- est à mettre au crédit des chimistes Édouard Grimaux – professeur à l’Institut agronomique et à l’École polytechnique – et Charles Friedel – professeur à la Sorbonne –, tous deux membres de l’Académie des sciences<ref name=fouc/>.
Les historiens ont vu dans l’affaire Dreyfus l’instauration d’un « pouvoir intellectuel »<ref name=fouc/>, même si d'autres, plus rares, comme Pascal Ory et Jean-François Sirinelli, contestent cette hypothèse<ref name=fouc/>. Selon eux, qui voient une définition plus large et donc moins précise de l'intellectuel, il n’y a pas de collectif organique et solidaire, mais des divisions et des conflits permanents entre des groupes, pour des profits matériels ou symboliques<ref name=fouc/>. Ory et Sirinelli défendent l’idée qu’il faut appréhender plutôt la réalité en termes de sociétés intellectuelles qui élaborent des outils d’analyse spécifiques et développent des réseaux qui ne se recoupent que très partiellement<ref name=fouc/>. D’une certaine manière, l'essayiste et polémiste François de Negroni défend une thèse similaire, pointant la célébrité et la maîtrise des règles du jeu mondain qui ont permis à l’écrivain de prendre la vedette sur son compagnon universitaire de lutte pour diverses causes<ref name=fouc/>.
Le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle
La classe intellectuelle de Joseph Schumpeter
L'économiste autrichien Joseph Schumpeter définit dans Capitalisme, socialisme et démocratie (1942), ce qu'il appelle la classe intellectuelle.
Selon lui, Modèle:".
Les deux définitions de Michel Foucault, du rôle ancien au statut moderne
L'universitaire Michel Foucault, philosophe français à l'influence internationale depuis les années 1960, élabore ensuite explicitement « la notion d'intellectuel spécifique » dans un texte paru dans Politique Hebdo en 1976<ref name=fouc>Laurent Dartigues, Une généalogie de l’intellectuel spécifique, par revue Astérion de décembre 2014 [1].</ref>. Foucault constate « la fin de l'intellectuel universel », celui qui devait incarner le « juste-et-le-vrai pour tous »<ref name=fouc/>. Cette extinction s'explique par l'absence de demande pour ce rôle, la société ayant évolué vers plus de démocratie, de technicité et de pluralisme<ref name=fouc/>. C'est une déqualification historique d’un type de fonction, qui s'efface devant une définition plus adaptée, celle de « l’intellectuel spécifique », par excellence un universitaire, précise-t-il<ref name=fouc/>. Contrairement à « l’intellectuel universel », autrefois un simple écrivain qui a un avis sur tout, « l’intellectuel spécifique » s’immisce dans des secteurs déterminés<ref name=fouc/>: il se politise là où il dispose de savoirs spécifiques<ref name=fouc/>, ou bien là où il exerce ses compétences professionnelles<ref name=fouc/>. C’est un intellectuel « modeste »<ref name=fouc/> qui ne cherche pas à s’ériger en conscience universelle<ref name=fouc/>, surtout lorsqu'il s'aventure en dehors de son domaine universitaire. Pour illustrer son propos, Foucault prend l'exemple du grand physicien Robert Oppenheimer, surnommé le « père de la bombe atomique » car chef du Projet Manhattan, qui est pour Michel Foucault la « figure charnière » entre ces deux types d’intellectuels<ref name=fouc/>.
Malgré des problèmes, « différents souvent », les intellectuels ont rencontré « le même adversaire » que le peuple, les multinationales, l’appareil judiciaire et policier, la spéculation immobilière<ref>Michel Foucault, Dits et écrits II, 1976-1988, Gallimard, Paris, 2001, Le Monde diplomatique, mai 2006 [2].</ref>. Foucault défend ainsi le rôle des intellectuels face aux pouvoirs, lorsqu'il parle de la figure de « l'intellectuel spécifique »<ref>Voir : « Pouvoir, assujettissement, subjectivation » par Bruno Karsenti (Futur Antérieur, Modèle:N°, 1992).</ref>, conception qui va nourrir des controverses.
L'intellectuel organique de Gramsci, proche de l'intellectuel spécifique de Foucault
Le concept gramscien d’« intellectuel organique »<ref name=fouc/>, développé par le philosophe, écrivain et théoricien politique italien Antonio Gramsci est sur les mêmes lignes que la réflexion foucaldienne<ref name=fouc/>. Il est d’ailleurs vraisemblable que Foucault s’en soit nourri, ayant eu accès par la traduction ou la discussion à l’élaboration que Gramsci proposa dans les Cahiers de prison<ref name=fouc/>. Antonio Gramsci, qui est marxiste, insiste en plus sur le besoin d'encourager le développement d'intellectuels provenant de la classe ouvrière, ce qu'il a appelé « l'intellectuel organique »<ref>Stuart Hall : {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Critical dialogues in cultural studies, 1996Modèle:Pdf.</ref>.
Rôle socio-historique de l'intellectuel en France
Plusieurs conceptions du rôle de l'intellectuel dans la société peuvent être évoquées.
Le savant selon Raymond Aron, un « spectateur engagé »
Raymond Aron, dans L'Opium des intellectuels (1955), pose cette question du rôle du savant dans la cité, et concernant les grands débats du moment. Pour Aron, l'intellectuel est un Modèle:Citation et doit être un Modèle:Citation. À cette conception s'oppose celle du dreyfusard Julien Benda. Dans un essai intitulé La Trahison des clercs (1927), il déplorait le fait que les intellectuels, depuis la guerre, aient cessé de jouer leur rôle de gardiens des valeurs Modèle:Citation universelles, celles des dreyfusards (la vérité, la justice et la raison), et les délaissent au profit du réalisme politique, avec tout ce que cette expression comporte de concessions, de compromis, voire de compromissions. La référence aux Modèle:Citation (que la tonsure distinguait des laïcs) souligne cette fonction quasi religieuse qu'il assigne aux intellectuels. L'attitude du clerc est celle de la conscience critique (plutôt que de l'engagement stricto sensu).
Sartre et le tribunal d'opinion
Jean-Paul Sartre, définira l'intellectuel comme Modèle:Citation. C'est celui à qui, selon la formule de Diderot empruntée à Térence, rien de ce qui est humain n'est étranger, qui prend conscience de sa responsabilité individuelle dans une situation donnée, et qui, refusant d'être complice, par son silence, des injustices ou des atrocités qui se perpètrent, en France même ou ailleurs dans le monde. Sartre va jouer dans le Tribunal Bertrand Russell érigé pour juger les crimes de guerre au Vietnam, puis décliner en France ce modèle du Tribunal d'opinion en acceptant de jouer le rôle de procureur général du Tribunal populaire de Lens en 1970, chargé de juger le patronat minier après une catastrophe qui a causé une quinzaine de morts. Il utilise sa notoriété pour se faire entendre sur des questions qui ne relèvent pas strictement de son domaine de compétence, mais où l'influence qu'il exerce et le prestige, national ou international, dont il bénéficie peuvent se révéler efficaces, tout en se plaçant à l'écoute des spécialistes et professionnels, comme il le fait dans le Tribunal populaire de Lens en 1970. L'intellectuel, pour Sartre, est forcément Modèle:Citation pour la cause de la justice, et donc en rupture avec toutes les institutions jugées oppressives.
Cela l'oppose évidemment à Raymond Aron, son ancien « petit camarade » de l'École normale supérieure, à propos duquel il écrira, en Modèle:Date- : Modèle:Citation<ref>Cité par Annie Cohen-Solal, Sartre, Gallimard, 1989, Modèle:P..</ref>. Pour Sartre, l'intellectuel ne peut donc être que Modèle:Citation, à condition d'entendre ce terme dans le sens d'un désir éthique de justice, et non dans un sens purement politique et partidaire.
Albert Camus et ceux qui subissent l'histoire
Pour Albert Camus, l'écrivain Modèle:Citation : Modèle:Citation Mais, ajoute-t-il, il ne faudrait pas pour autant Modèle:Citation<ref>Discours de Suède, Gallimard, 1958, p. 14, 59 et 19.</ref>. Serge Halimi, reprenant une célèbre expression de Paul Nizan<ref>Les Chiens de garde, Rieder, 1932.</ref>, a qualifié de Modèle:Citation du système, par opposition aux intellectuels Modèle:Citation et Modèle:Citation<ref>Les Nouveaux Chiens de garde, Liber - Raisons d'agir, 1997, nouvelle édition en 2005.</ref>, les intellectuels de la fin du siècle. Dans la continuité de Michel Foucault, et selon la définition que celui-ci en a donnée, Pierre Bourdieu était un « intellectuel spécifique »<ref>Pour Michel Foucault, il s'agit d'un « intellectuel qui ne travaille plus dans « l’universel », « l’exemplaire », « le-juste-et-le-vrai-pour-tous », mais dans des secteurs déterminés, en des points précis où les situent soit leurs conditions professionnelles, soit leurs conditions de vie (le logement, l’hôpital, l’asile, le laboratoire, l’université, les rapports familiaux) », Michel Foucault, Dits et écrits, « La Fonction politique de l’intellectuel », no 184, 1976, Modèle:P..</ref> et il entendait mettre ses compétences de sociologue au service de son engagement. Des hellénistes comme Jean-Pierre Vernant, ancien résistant, et Pierre Vidal-Naquet ne prétendaient pas avoir de compétences particulières dans leurs interventions sur la scène publique, que ce soit contre la torture en Algérie ou pour les droits du peuple palestinien, et se situaient davantage dans la lignée d'Albert Camus et des intellectuels dreyfusards comme Émile Zola et Octave Mirbeau, qui partaient du principe d'éthique.
Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle : L'intellectuel français dans l'espace « médiatique »
Laurent Mucchielli et la rupture avec les registres événementiel et émotionnel
Pour le sociologue Laurent Mucchielli, directeur de recherches au Centre national de la recherche scientifique Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Entre histoire et sociologie : la « vie intellectuelle » en France
En Modèle:Date- paraît une vaste étude collective et interdisciplinaire sur La vie intellectuelle en France de 1789 à nos jours ; l'ouvrage en deux tomes, I. Des lendemains de la Révolution à 1914, II. De 1914 à nos jours, sous la direction de l'historien Christophe Charle et du Modèle:Cita, Laurent Jeanpierre, Modèle:Cita. Pour le sociologue Luc Boltanski, Modèle:Cita
Intellectuel(le)s en Europe et dans le monde
Si le modèle français de l'intellectuel et les critiques qu'il suscite demeure prégnant, une « histoire comparée des intellectuels » montre que, compte tenu des spécificités nationales de différents pays dans le monde, Modèle:Citation<ref name="Granjon">, Marie-Christine Granjon, « Une enquête comparée sur l'histoire des intellectuels: synthèse et perspectives », dans Pour une histoire comparée des intellectuels (dir. M-C. Granjon et M. Trebitsch),1998, Modèle:P..</ref>.
Exportation et retour du modèle français
Dans le cadre d'une « histoire comparée des intellectuels en Europe », Christophe Charle analyse quelques retombées d'un certain Modèle:Cita des Modèle:Cita qui Modèle:Cita : Modèle:Cita
Yvan Lamonde, s'interrogeant sur Modèle:Citation, pose la question suivante : Modèle:Cita À la fin des années 1990, Michel Trebitsch souligne dans sa « Présentation » de l'ouvrage Pour une histoire comparée des intellectuels, combien la Modèle:Cita d'Yvan Lamonde Modèle:Cita révèle Modèle:Cita
Polémique des années 2010 au Québec
Un consensus s'est détaché au Québec sur le fait qu'il y a une équivalence, au moins implicite, entre intellectuel et universitaire, a observé Benoît Melançon, professeur et écrivain québécois<ref name=oreil/> ; ce n'est plus « à titre d’intellectuels », car à travers eux, « ce sont des experts que les médias invitent », à « des règles implicites mais claires : l’expert médiatique est un spécialiste »<ref name=oreil/>. Un rapport conflictuel s'est instauré entre anti-intellectualisme et culture francophone.
Le débat critique sur les intellectuels a opposé deux chroniqueurs du quotidien La Presse, Patrick Lagacé, journaliste et animateur de télévision, contre Marc Cassivi, quand ce dernier a pris dans ce journal la défense de Wajdi Mouawad, homme de théâtre d'origine libanaise qui avait dénoncé la critique virulente de intellectualisme par Lagacé<ref name=Menute/> avant de se faire traiter de « mange-Québécois » par ce dernier<ref name=anti>« Le Québec anti-intellectuel », par Marc Cassivi, La Presse du 7 juillet 2011 [3].</ref>.
Modèle:Citation, a dénoncé à son tour Marc Cassivi<ref name=Menute/>,<ref name=anti/>. C'est dû à une définition souvent péjorative et trop large de l’intellectuel comme une personne qui parle avec des mots savants, affirme Cassivi<ref> [4].</ref>.
Dans un autre journal, l'écrivain québécois Jean-François Lisée a nuancé ce débat et rappelé la théorie de l'historien et sociologue québécois Gérard Bouchard<ref name=Menute/>, selon laquelle le parti pris historique de l'élite québécoise pour la France et sa culture et de celui du peuple québécois pour les États-Unis et sa culture a généré un « grand écart d’affiliation culturelle »<ref name=Menute/> qui a longtemps nourri le mépris des seconds et le dédain des premiers<ref name=Menute/>. Mais la fin Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle s'est traduite par une « réconciliation entre la francité et l’américanité québécoise », a cependant observé cette théorie<ref name=Menute>« Le Québec, anti-intello? Wô Menute ! », par Jean-François Lisée, dans L'Actualité du 7 juillet 2011 [5].</ref>. Jean-François Lisée, dont le blog est le second au Québec selon le palmarès de Wikio<ref name=Menute/>, a rappelé avoir travaillé pour Lucien Bouchard, premier ministre le plus populaire du Québec contemporain, qui ne cachait pas son statut de lecteur vorace<ref name=Menute/>. Il souligne la richesse du dialogue entre les universitaires québécois et les concepteurs de politiques publiques au Québec<ref name=Menute/>.
Les médias québécois, critiqués, se défendent : pour Cassivi, on ne les entend pas assez dans les médias ; pour Lagacé et Lisée ce n'est pas vrai, mais tous trois se retrouvent sur le fait qu'il y a une équivalence, au moins implicite, entre intellectuel et universitaire, a observé le professeur et écrivain québécois Benoît Melançon<ref name=oreil>« L'Oreille tendue » 12 juillet 2011, par Benoît Melançon [6].</ref>.
Jean-François Lisée a Modèle:Citation<ref name=oreil/>, mais ;Modèle:Citation, car à travers eux, Modèle:Citation, a rappelé Benoît Melançon<ref name=oreil/>.
Selon Michèle Fortin, l'ex-PDG de Télé-Québec, il y a une place pour l’intellectualisme à l’antenne de chaînes comme TV5, Télé-Québec et le Canal Savoir<ref name=rq>La télévision québécoise a-t-elle peur des intellectuels? Radio-Canada, août 2018 [7].</ref> mais Pierre Barrette, directeur de l'École des médias de l'Université du Québec à Montréal, a rappelé que les universitaires ont l'habitude d’avoir Modèle:Citation<ref name=rq/>, mais peuvent se voir couper la parole après 10 secondes, Modèle:Citation<ref name=rq/>.
États-Unis
Contrairement aux stéréotypes habituels, il existe aux États-Unis une vie intellectuelle riche et ancienne<ref name=":0">Modèle:Article.</ref>. Les intellectuels américains enseignent dans les universités les plus prestigieuses et animent le débat public et politique du pays. Ils appartiennent à des tendances politiques fort variées comme les libéraux, les conservateurs, les pragmatiques (William James), les communistes (W. E. B. Du Bois) ou encore les socialistes libertaires (Noam Chomsky). Parmi les intellectuels américains, les femmes sont très minoritaires : Hannah Arendt (naturalisée américaine en 1951) ou encore Susan Sontag en sont les représentantes les plus connues. De nombreux intellectuels furent des immigrés venus d'Europe dans l'Entre-Deux-Guerres : ainsi, les intellectuels new-yorkais (en anglais New York Intellectuals), étaient majoritairement d'origine juive et furent de plus en plus influents aux États-Unis dans les années 1930<ref name=":0" />.
L'engagement des intellectuels américains a connu son apogée au moment des événements de 1968 et de la guerre du Vietnam. Par exemple, Allan Bloom critiqua l'agitation qui secoua les campus universitaires, alors que Noam Chomsky dénonça la politique étrangère du gouvernement américain et fut arrêté à plusieurs reprises à la suite de manifestations de protestation contre la guerre du Vietnam<ref name=":0" />. L'écrivain américain Norman Mailer fut emprisonné pour sa participation aux manifestations pacifistes<ref name=":0" />.
Noam Chomsky contre les « commissaires politiques »
Aux États-Unis, Noam Chomsky – souvent présenté comme un intellectuel d'envergure internationale – est très critique à l'égard de la figure de l'intellectuel telle qu'elle se manifeste dans les médias. Pour lui, elle caractérise les acteurs d'un consensus politique qui étouffe toute critique réelle et efficiente des discours dominants. Dans cette perspective, l'intellectuel est avant tout au service de l'idéologie dominante<ref>Modèle:Citation dans Comprendre le pouvoir, deuxième mouvement, Noam Chomsky (propos recueillis par Peter R. Mitchell et John Schoeffel), éditions Aden, 2006, Modèle:P..</ref>. Chomsky considère qu'Modèle:Citation<ref>Comprendre le pouvoir, premier mouvement, Noam Chomsky (propos recueillis par Peter R. Mitchell et John Schoeffel), éditions Aden, 2006, Modèle:P..</ref>. Il ajoute : Modèle:Citation Au Canada et en Belgique, d'autres auteurs dans la lignée de Chomsky, comme Normand Baillargeon ou Jean Bricmont, défendent cette idée.
Italie et Espagne au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle
Chaque pays Modèle:Citation, en Italie (exemple de Michela Nacci) et en Espagne (exemples de Carlos Serrano, Jean-Louis Guerrena), les intellectuels Modèle:Citation<ref name="Granjon"/>. Granjon évoque Antonio Gramsci, devenu après 1945, pour les intellectuels italiens, une Modèle:Citation quant à Modèle:Citation<ref name="Granjon"/>. Les intellectuels espagnols Modèle:Citation<ref name="Granjon"/>.
Intellectuels allemands
Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle : Les intellectuels allemands et la Révolution française
En reprenant Modèle:Cita, Lucien Calvié analyse Modèle:Cita: entre 1789-1845, on observerait dans la culture allemande Modèle:Cita<ref> Löwy Michael. Lucien Calvié, Le renard et les raisins : la Révolution française et les intellectuels allemands (1789-1845), Paris, EDI, 1989, In: L'Homme et la société, N. 102, 1991. État et société civile. p. 134. [8].</ref>.
Le Bildungsbürgertum (moyenne bourgeoisie cultivée)
Sous le deuxième Reich, la « moyenne bourgeoisie cultivée » (Bildungsbürgertum) représente une « catégorie sociale » qui est, Modèle:Citation<ref name="Bock">Hans Manfred Bock, « Histoire et historiographie des intellectuels en Allemagne », dans Pour une histoire comparée des intellectuels (dir. M-C. Granjon et M. Trebitsch),1998, Modèle:P..</ref>. Selon Hans Manfred Bock, l'histoire des intellectuels en Allemagne depuis la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle se distingue de celle des intellectuels en France (tout en la rapprochant en partie d'autres pays), en raison de Modèle:Citation<ref name="Bock"/>. Ces conditions ne permirent pas Modèle:Citation<ref name="Bock"/>. De ce fait, les intellectuels allemands d'avant la Première Guerre mondiale, Modèle:Citation<ref name="Bock"/>.
L'intellectuel juif en Europe au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle avant Auschwitz
Selon Michaël Löwy, les intellectuels juifs d'Europe centrale Modèle:Citation<ref name="Löwy">Michaël Löwy, « Les intellectuels juifs », dans Pour une histoire comparée des intellectuels (dir: M. Trebitsch, M.-C. Granjon), Bruxelles, Complexe, 1998, coll. « Histoire du temps présent », Modèle:P..</ref>. Les Juifs Modèle:Citation<ref name="Löwy"/>. Et Modèle:Citation (Pologne et Russie), dont la langue juive dominante est le yiddish, existe Modèle:Citation<ref name="Löwy"/>. En soulignant la Modèle:Citation du milieu du XIXe siècle jusqu'aux années 1930, Michaël Löwy relève : Modèle:Citation<ref name="Löwy"/>. Toute la culture du XXe siècle restera marquée par le rayonnement de cette culture juive-allemande Modèle:Citation<ref name="Löwy"/>.
- Intellectuels juifs en Europe au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle avant Auschwitz
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Karl Marx en 1874.
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Sigmund Freud vers 1921.
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Albert Einstein en 1947.
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Theodor W. Adorno en 1964.
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Walter Benjamin vers 1928.
Histoire transnationale et approches post-coloniales
Comme le montre l'essai d'Edward Saïd, L'Orientalisme, qui exprime une conception de l' « Orient » par l'Occident et les manières occidentales de penser cet orient, l’intérêt pour les études post-coloniales se fait de plus en plus grand depuis les dernières années du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle<ref>Grimm, Sabine: Einfach hybrid! Kulturkritische Ansätze der Postcolonial Studies, in: izw3 Nr. 223 (September 1997) S. 39-42. Said, Edward, W.: Orientalism. London 1978.</ref>. Selon Jacques Pouchepasdass, les termes respectifs de Subaltern et de Postcolonial Studies désignent Modèle:Citation que lancent, au tournant des années 1980, des intellectuels issus en majorité de l'ancien monde colonial, qui travaillent dans les universités des pays développés anglophones<ref name="Pouchepasdass"> Jacques Pouchepasdass, « Subaltern et Postcolonial Studies »dans Historiographies. Concepts et débats (dir. : C. Delacroix, F. Dosse, P. Garcia & N. Offenstadt), tome I, Gallimard folio histoire, 2010, Modèle:P..</ref>. Comme dans les autres formes d'études transnationales, les approches postcoloniales montrent l'influence réciproque entre colonisés et colonisateurs. Les « études postcoloniales » offrent ainsi la possibilité de découvrir les liens coloniaux et les conséquences du colonialisme dans le monde européen et de démontrer comment le colonialisme a influencé l'image de l'Europe sur les sociétés européennes<ref>Transnationale Geschichte. Themen, Tendenzen und Theorien. (Jürgen Kocka zum 65. Geburtstag). Hrsg. von Gunilla Budde, Sebastian Conrad und Oliver Janz, Göttingen, 2006, p. 12.</ref>.
Intellectuelles, l'impact du genre
Un groupe de recherche de l'Institut d'histoire du temps présent (IHTP) du CNRS s'est penché sur l'impact du genre dans l'histoire des intellectuel(le)s <ref name="RacineTrebitsch">Nicole Racine et Michel Trebitsch (dir.), Intellectuelles. Du genre en histoire des intellectuels, Paris/Bruxelles, IHTP-CNRS/Complexe, coll. « Histoire du temps présent », 2004, Modèle:Lire en ligne</ref>. L'ouvrage issu de ce Modèle:Cita (GRHI) Modèle:Cita<ref name="RacineTrebitsch"/>.
Le livre, qui contient de nombreuses contributions d'auteures et d'auteurs (Françoise Blum, Anne Boigeol, Isabelle Brouard-Arends, Sylvie Chaperon, Danielle Haase-Dubosc, Ingrid Galster, Nathalie Heinich, Dorothy Kaufmann, Michèle Le Dœuff, Antoine Lilti, Annelise Maugue, Nicole Mosconi, Delphine Naudier, Michelle Perrot, Clausd Piganiol-Jacquet, Nicole Racine, Françoise Thébaud, Michel Trebitsch, Éliane Viennot), s'organise en trois parties, Modèle:Citation :
- En remontant à la Renaissance, une première partie tente, sur une longue durée, de Modèle:Citation instituée, dans laquelle l’Affaire Dreyfus constituerait Modèle:Citation<ref name="RacineTrebitsch"/>.
- Dans une seconde partie, il est moins question de la place des femmes et et de son évolution dans les professions intellectuelles, que des Modèle:Citation<ref name="RacineTrebitsch"/>
- Une troisième partie traite de Modèle:Citation, des Modèle:Citation<ref name="RacineTrebitsch"/>.
- Des intellectuelles dans l'histoire
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Louise Labé (1524-1566).
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Olympe de Gouges (1748-1793)
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Madame de Staël (1766-1817).
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George Sand (1804-1876).
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Lou Andreas-Salomé en 1897.
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Virginia Woolf en 1927.
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Simone de Beauvoir en 1967.
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Michelle Perrot en 2016.
Notes et références
Annexes
Bibliographie
Intellectuels en France
- Jean-Claude Baudet, Les agitateurs d'idées en France, Bruxelles, La Boîte à Pandore, 2014.
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- Christophe Charle, Naissance des « intellectuels » (1880-1900), Éditions de Minuit, 1990 (réédition en 2001).
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- « Histoire intellectuelle » (Article), dans Historiographies. Concepts et débats (dir. : C. Delacroix, F. Dosse, P. Garcia & N. Offenstadt), tome I., Gallimard folio histoire, 2010, Modèle:P..
- La Saga des intellectuels français, tome I. À l’épreuve de l'histoire (1944-1968), Paris, Gallimard, 2018.
- La Saga des intellectuels français, tome II. L’Avenir en miettes (1968-1989), Paris, Gallimard, 2018.
- Serge Halimi, Les Nouveaux Chiens de garde, Liber, 1997 (réédition en 2005).
- Jacques Julliard et Michel Winock, Dictionnaire des intellectuels français, Paris, Seuil, 1996, 1280 p.
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- Modèle:Ouvrage
- La responsabilité de l'écrivain. Littérature, droit et morale en France (Modèle:S mini–Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle), Éditions du Seuil, Paris, 2011
- Les Ecrivains et la politique en France : De l'Affaire Dreyfus à la guerre d'Algérie, Paris, Le Seuil, 2018
- Hervé Serry, Naissance de l’intellectuel catholique, éd. La Découverte, 2004.
- Jean Perdijon, Les Physiciens sont-ils des intellectuels ?, Paris, L'Harmattan, 2016.
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Intellectuels en Europe et dans le monde
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- Gisèle Sapiro, Modèle:Ouvrage
- Dans : Michel Trebitsch, M.-C. Granjon (dir.), Pour une histoire comparée des intellectuels, Bruxelles, Complexe, 1998, coll. « Histoire du temps présent »:
- Hans Manfred Bock, « Histoire et historiographie des intellectuels en Allemagne ».
- Yvan Lamonde, « L'affaire Dreyfus et les conditions d'émergence de l'intellectuel vues des Amériques ».
- Michael Löwy, « Les intellectuels juifs ».
- Max-Jean Zins, « L'intellectuel occidentalisé indien : de l'intellectuel syncrétique à l'intellectuel organique ».
Articles connexes
- Intellectualisme
- Histoire intellectuelle
- Histoire comparée
- Histoire croisée
- Histoire transnationale
- Humanisme
- Philosophie
- Raison
- Le Rappel à l'ordre : Enquête sur les nouveaux réactionnaires
Liens externes
- Groupe de recherche sur l'histoire des intellectuels (GRHI) au C.N.R.S. - Institut d'histoire du temps présent [9], [10].
- Courrier international, 24/05/2006, « Qu’est-ce qu’un intellectuel ?. La pensée, une manie française » (article de Timothy Garton Ash), site consulté le Modèle:Date-, [11].
- Émission « L'invité-e du matin » du 3 septembre 2020 sur France-Culture avec Pierre Nora et Marcel Gauchet, site consulté le 3 septembre 2020 : « Le Débat est mort, vive le débat » [12]
- Yann Lagarde. La disparition des intellectuels en quatre symptômes. France culture, 30 aout 2018.