Lucien Herr
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2 Lucien Herr, né le Modèle:Date à Altkirch (Haut-Rhin) et mort le Modèle:Date à Paris, est un bibliothécaire et intellectuel français.
Bibliothécaire de l'École normale supérieure de 1888 à 1926, il fut un pionnier du socialisme.
Biographie
À vingt ans, il entre à l’École normale supérieure. Il est reçu à l'agrégation de philosophie en 1886<ref>http://rhe.ish-lyon.cnrs.fr/?q=agregsecondaire_laureats&nom=&annee_op=%3D&annee%5Bvalue%5D=1886&annee%5Bmin%5D=&annee%5Bmax%5D=&periode=All&concours=14&items_per_page=10.</ref>.
Dès la fin de ses études, il pose sa candidature au poste de bibliothécaire de l'École normale, fonctions qu'il occupe de 1888 jusqu'à la fin de sa vie. Cette fonction emblématique dans l’établissement cadre bien avec cet homme qui passait pour avoir tout lu, tout retenu et connaissait sur chaque question, en chaque langue, le dernier ouvrage paru. Il la mit aussi à profit pour défendre ses idées socialistes et les droits de l'homme, notamment auprès des nombreux élèves dont il guidait les recherches dans la bibliothèque.
À son contact, plusieurs générations de dirigeants socialistes découvrirent les grands auteurs du socialisme : Modèle:Citation « Ce fut Herr, déclarait Léon Blum, qui cristallisa toutes les tendances diffuses qui étaient en moi, et c'est à lui que je dois d'avoir opéré une “réorientation profonde” de ma conception individualiste et anarchique du Socialisme »<ref>Louis Lévy, Comment ils sont devenus socialistes, Paris, 1931, p. 21.</ref>.
L’historien américain Joe Colton brosse un portrait de Lucien Herr : Modèle:Citation
Un intellectuel engagé
Pacifiste, il était aussi un spécialiste de la culture germanique. Il sera très déçu du déclenchement du conflit en 1914.
Vers 1889, il rejoint le « parti possibiliste », la Fédération des travailleurs socialistes de Jean Allemane séduit par son action la défense de la République au cœur de son action (face au général Boulanger notamment) et sa revendication de la grève générale. Il est ensuite adhérent du Parti ouvrier socialiste révolutionnaire. C'est lui qui aurait « converti » Jean Jaurès au socialisme<ref name="Andler">Charles Andler, Vie de Lucien Herr, Rieder, 1932</ref>.
Lors de l’affaire Dreyfus, Herr réplique à Maurice Barrès dans La Revue blanche du Modèle:Date-<ref>A M. Maurice Barrès par Lucien Herr, La Revue blanche T. 15 {{#if:|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/{{{n}}}%7C{{ #if: |{{ #if: | {{{t}}} | lire en ligne]}} | {{ #if: https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k15536r/f242 |lire en ligne|lire en ligne}} }} sur Gallica}}</ref>, et revendique sa qualité de « déraciné » (sa famille choisit de rester française après l'annexion de 1871) et organise la rencontre des intellectuels dreyfusards (Zola, Clemenceau, Jaurès, Lazare, Scheurer-Kestner et Péguy). Il lance une pétition en faveur du capitaine et devient un des fondateurs de la Ligue des droits de l'homme, à laquelle il resta fidèle jusqu'à sa mort.
Il est cofondateur en 1904 du quotidien L'Humanité, dont il trouve le titre, et favorise par son intense travail militant au sein du « Groupe de l’unité socialiste » qui aboutit en Modèle:Date- au Congrès du Globe et à la création de la SFIO<ref>Il y a 80 ans disparaissait Lucien HERR</ref>. Au Congrès de Tours en 1920, il contribue à la rédaction du discours de Léon Blum, meurtri par la division d'un mouvement qu'il avait fortement contribué à unir.
En 1911, il épouse Jeanne Cuénod, une Suissesse de vingt ans sa cadette. Ils ont trois enfants : Jacques en 1913, Madeleine en 1916 et Michel en 1919 – ces deux derniers intègrent d'ailleurs également l'ENS en 1938 pour Michel et 1939 pour Madeleine<ref>Modèle:Chapitre.</ref>.
Après la Première Guerre mondiale, il contribue à renouer les relations intellectuelles avec les Allemands et, dès 1920, reçoit pour mission de négocier à Berlin le réapprovisionnement des bibliothèques de France.
En 1916, il prend la direction du Musée pédagogique, l'ancêtre de l'INRP. Il y reste jusqu'à sa mort en 1926<ref name="Andler"/>. Il est enterré dans le cimetière de Grosrouvre (78)<ref>« J'ai découvert la tombe du Parti socialiste », par Bruno Roger-Petit sur lepost.fr, 2 novembre 2009</ref>. Paul Étard lui succède peu après comme bibliothécaire de l'École normale supérieure.
L’Académie française lui décerne le prix Langlois en 1924 pour la traduction de la Correspondance entre Schiller et Goethe (1794-1805).
En 1927, un hommage lui est rendu en nommant de son nom la place Lucien-Herr dans le [[5e arrondissement de Paris|Modèle:5e]] de Paris proche de l'ENS.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- Charles Andler, Vie de Lucien Herr (1864-1926), Paris, Rieder, 1932, lire en ligne.
- Charles Andler, Vie de Lucien Herr (1864-1926), présentation par Justinien Raymond, Paris, Maspéro, 1977 (collection Actes du peuple)
- Catherine Bernier, « L'énigmatique Monsieur Herr », Argus, vol. 33, no 3, hiver 2004, p. 25-28 (lire en ligne)
- Jean-Pierre Kintz, « Lucien Charles Herr », in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 16, p. 1542
- Daniel Lindenberg et Pierre-André Meyer, Lucien Herr : le socialisme et son destin, Paris, Calmann-Lévy, 1977 (collection L'ordre des choses)
- Correspondance entre Charles Andler et Lucien Herr : 1891-1926, éd. établie, présentée et annotée par Antoinette Blum ; préf. de Christophe Charle, Paris, Rue d'Ulm, 1992
- Modèle:Chapitre.
- Modèle:PDF Anne-Cécile Grandmougin, Lucien Herr bibliothécaire (mémoire pour le diplôme de conservateur des bibliothèques, sous la direction d'Anne-Marie Bertrand) 2011.