Charles Péguy

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Redirect Modèle:Infobox Biographie2

Charles Pierre Péguy, né le Modèle:Date de naissance à Orléans (Loiret) et mort pour la France le premier jour de la première bataille de l'Ourcq, le Modèle:Date de décès à Villeroy (Seine-et-Marne), est un écrivain, poète, essayiste et officier de réserve français. Il est également connu sous les noms de plume de Pierre Deloire et Pierre Baudouin<ref>Source BnF</ref>.

Son œuvre, multiple, comprend des mystères d'inspiration médiévale en vers libres<ref group="Note">Ces vers libres n'ont rien à voir avec ceux des poètes de l'école symboliste. Péguy parlait plutôt de Modèle:Citation.</ref>, comme Le Porche du Mystère de la deuxième vertu (1912), et des recueils de poèmes en vers réguliers, comme La Tapisserie de Notre-Dame (1913), d'inspiration mystique, et évoquant notamment Jeanne d'Arc, un symbole de l'héroïsme des temps sombres, auquel il reste toute sa vie profondément attaché.

C'est aussi un intellectuel engagé : après avoir été militant socialiste libertaire<ref>Charles Péguy, Encyclopædia Universalis, en ligne.</ref>, anticlérical, puis dreyfusard au cours de ses études, il se rapproche à partir de 1908 du catholicisme<ref>Jérôme Grondeux, « Péguy conservateur ? », Mil neuf cent. Revue d'histoire intellectuelle 1/2002 (no 20), Modèle:P.35-53.</ref> ; il reste connu pour sa poésie et ses essais, notamment Notre Jeunesse (1910) ou L'Argent (1913), où il exprime ses préoccupations sociales et son rejet de l'âge moderne<ref group="Note">Il fixait les débuts de l'âge moderne vers 1880.</ref>, où toutes les antiques vertus se sont altérées. Le noyau central de toute son œuvre réside dans une profonde foi chrétienne qui ne se satisfaisait pas des conventions sociales de son époque.

Biographie

Jeunesse

Fichier:Charles Péguy en 1885.jpg
Péguy en uniforme de pensionnaire au lycée Pothier d'Orléans en 1885.

Charles Pierre Péguy naît le Modèle:Date- au 50 rue du Faubourg-Bourgogne, à Orléans, dans une famille modeste. Son père, Désiré Péguy (1846-1873), est menuisier : il meurt d'un cancer de l'estomac (maladie contractée par le pain du siège de Paris en 1870<ref>Robert Burac, Charles Péguy : la révolution et la grâce, Robert Laffont, 1994, Modèle:P..</ref> comme son fils en sera persuadé<ref>Modèle:Article</ref>) dix mois après la naissance de l'enfant. Sa mère, Cécile Quéré Modèle:Incise<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> (1846-1933), est rempailleuse de chaises.

Durant son enfance, élevé par sa grand-mère et sa mère, Charles Péguy connaît la pauvreté, dont il gardera un souvenir positif marquant sa pensée, expliquant : Modèle:Citation<ref>L'Argent , Modèle:Harvsp</ref>. De 1879 à 1885, il fréquente les classes de l'école primaire annexe de l'École normale d'instituteurs d'Orléans. C'est au sein de Modèle:Citation que le jeune Péguy est formé aux valeurs de Modèle:Citation, l'honneur et la fierté du travail bien fait, la décence, le sens du respect étendu à tous les âges de la vie humaine, et Modèle:Citation<ref>L'Argent, Modèle:Harvsp</ref> que l'enfant trouvait chez tous les maîtres de l'enseignement primaire dans les années 1880. Le voisin de la famille Louis Boitier, lui récite Les Châtiments et le premier, lui donne le goût des vers de Victor Hugo qui vont chanter dans sa mémoire<ref>Victor-Marie, comte Hugo, Modèle:Harvsp</ref>.

L'ayant remarqué, le directeur de l'École normale, Théophile Naudy, le fait entrer en 1885 au lycée d'Orléans en lui faisant obtenir une bourse qui lui permet de continuer ses études. Pendant ces années passées à Orléans, Péguy suit des cours de catéchisme auprès de l'abbé Cornet, chanoine de la cathédrale. En classe de quatrième, son professeur de lettres, Jules Doret, lui fait apprendre par cœur les poèmes de Hugo, et Péguy témoignera plus tard de l'emprise que les vers célèbres de Napoléon II<ref group="Note">Napoléon II, poème V dans Les Chants du crépuscule.</ref> ont exercé sur lui<ref>Victor-Marie, comte Hugo, Modèle:Harvsp</ref>. Au lycée Pothier, quoique bon élève, il se fait remarquer par son caractère : en avril 1889, le proviseur du lycée écrit sur son bulletin : Modèle:Citation<ref>Robert Burac, Charles Péguy, La révolution et la grâce, Robert Laffont, Modèle:P.36.</ref>.

Il obtient finalement son baccalauréat le Modèle:Date. Demi-boursier d'État, Péguy prépare ensuite le concours d'entrée à l'École normale supérieure au lycée Lakanal, à Sceaux, puis au collège Sainte-Barbe, où commence une amitié avec Léon Deshairs, futur directeur de l'École des arts décoratifs, qui dessine et lui offre son portrait à mi-jambe<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref group="Note">Leur admission à l'École normale supérieure leur permettra de poursuivre leur amitié.</ref>, et où il suit avec Raoul Blanchard les cours d'allemand d'Albert Lange au lycée Louis-le-Grand<ref>Raoul Blanchard, Ma jeunesse sous l'aile de Péguy, Paris, 1961, Fayard, Modèle:P..</ref>. Il fréquente encore la chapelle du lycée Lakanal en 1891-1892. D'après son condisciple Albert Mathiez, c'est peu à la fin de cette période qu'il devient Modèle:Citation<ref>Réponse à l'enquête : Y a-t-il une renaissance religieuse en France ?, dans La Grande revue, mai 1915.</ref>. Il intègre l'École normale supérieure le Modèle:Date, sixième sur vingt-quatre admis. Entre-temps, il est incorporé le 11 novembre 1892 comme soldat de première classe au [[131e régiment d'infanterie|Modèle:131e d'infanterie]] d'Orléans et y fait son service militaire jusqu'au 27 septembre 1893<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

À l'École normale supérieure, il est l'élève de Romain Rolland et d’Henri Bergson, qui ont une influence considérable sur lui : Modèle:Citation<ref name="Pierre-Henri Simon">Pierre-Henri Simon, Histoire de la littérature française au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Paris, Armand Colin, 1959.</ref>. Il y affine également ses convictions socialistes, selon une vision personnelle faite de rêve de fraternité et de convictions tirées de sa culture chrétienne, qu'il affirme dès sa première année à l'École. Lorsqu'éclate l'affaire Dreyfus, il se range d'emblée du côté des dreyfusards. En février 1897, il écrit son premier article dans la Revue socialiste<ref>Principal article publié par Péguy en 1897 dans la Revue socialiste : La cité socialiste.</ref>, et en juin 1897, achève d'écrire Jeanne d'Arc, un mystère lyrique en vue duquel il a effectué un important travail de documentation.

Son socialisme libertaire<ref>Jean Bastaire, Péguy tel qu'on l'ignore, Gallimard, Collection Folio essais, 1995, notice éditeur</ref>,<ref>Éric Thiers, « Péguy ou l’imperfection démocratique », Commentaire, Modèle:N°, automne 2010, p. 740.</ref>,<ref>Isabelle Poulin, Jérôme Roger, Le lecteur engagé - Critique, enseignement, politique, Presses Universitaires Bordeaux, février 2008, p. 28.</ref> n'est pas un programme politique, et ne relève pas d'une idéologie plus ou moins fondée sur le marxisme ; pour Péguy, le socialisme choisi et formulé dès sa jeunesse est essentiellement un idéal rêvé de société d'amour et d'égalité entre les hommes : Modèle:Citation<ref name="Pierre-Henri Simon"/>.

Sur la Commune de Paris, Charles Péguy a écrit dans Notre Jeunesse : Modèle:Citation<ref>Notre jeunesse, Modèle:Harvsp et Œuvres complètes tome 4, p. 67-68.</ref>.

Affaire Dreyfus

Modèle:Article détaillé Charles Péguy, dès le début de ses études supérieures, est profondément révolté par l'antisémitisme — au point d'avoir réclamé une réparation par duel au pistolet après une plaisanterie faite sur son ami Albert Lévy. Il garde de l'année 1898 le souvenir d'un Modèle:Citation<ref>Œuvres en prose complètes, tome I, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, Paris, 1987, Modèle:P.1197.</ref>. En janvier de cette même année, il signe toutes les protestations publiées dans l'Aurore pour demander la révision du procès Dreyfus, alors même qu'il prépare l'agrégation. Il participe à de nombreux affrontements entre dreyfusards et antidreyfusards.

Intellectuel et visionnaire

Fichier:21 rue de l'Estrapade.JPG
Domicile rue des Fossés-Saint-Jacques avec un panneau Histoire de Paris.

Le Modèle:Date, il épouse civilement Charlotte-Françoise Baudouin (1879-1963), sœur de Marcel Baudouin, un de ses proches amis décédé en juillet 1896, et s'installe avec elle au 7, rue de l'Estrapade (aujourd'hui no 21, rue des Fossés-Saint-Jacques). Ils ont quatre enfants : Marcel (1898-1972), Germaine (1901-2001), Pierre (1903-1941) et Charles-Pierre (1915-2005). Le Modèle:Date, il est promu sous-lieutenant de réserve<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Un an plus tard, il fonde, près de la Sorbonne, la librairie Bellais, qui sert de quartier général au mouvement dreyfusiste ; son échec à l'agrégation de philosophie l'éloigne définitivement de l'université. À la même époque, il écrit dans la Revue blanche<ref>Henri Guillemin, Charles Péguy, Modèle:P.108.</ref>.

Cependant, dès 1900, après la quasi-faillite de sa librairie, il se détache de ses associés Lucien Herr et Léon Blum et fonde dans la foulée les Cahiers de la Quinzaine, au 8, rue de la Sorbonne, revue destinée à publier ses propres œuvres et à faire découvrir de nouveaux écrivains. Romain Rolland, Julien Benda, Georges Sorel, Daniel Halévy et André Suarès y contribuent. Le premier numéro paraît le Modèle:Date, tiré à mille trois cents exemplaires ; en quatorze années d'existence et deux cent vingt-neuf Cahiers à parution très irrégulière, la revue ne dépasse jamais les mille quatre cents abonnés, et sa survie reste toujours précaire. Il fut un farouche défenseur de la cause arménienne, lors des massacres qui préludèrent au génocide<ref>sur le site de l'ADIC</ref>.

En 1913, dans L'Argent, Charles Péguy est le premier à employer l'expression « hussards noirs »<ref>L'Argent, Modèle:Harvsp</ref> à propos des élèves-maîtres de l'École normale d'Orléans dont il fréquenta l'école primaire annexe de 1879 à 1885 : l'expression est employée depuis lors pour désigner les instituteurs de la [[Troisième République (France)|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:|  }} }} République]] après le vote des lois Jules Ferry.

En politique, après sa Modèle:Citation<ref>Œuvres en prose complètes tome I, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1987, Modèle:P.144, cité dans Henri Guillemin, Charles Péguy, Seuil, 1981, Modèle:P.171.</ref> au socialisme, Péguy soutient longtemps Jean Jaurès<ref>Sur la relation Péguy-Jaurès, voir notamment cet article synthétique : Jaurès et Péguy : le grand malentendu. http://www.jaures.eu/syntheses/jaures-et-peguy-le-grand-malentendu-jerome-pellissier/</ref>, avant qu'il n'en vienne à considérer ce dernier, à cause de son pacifisme, comme un traître à la nation<ref>Lire l'argumentation anti-jauressiste de Péguy dans L'Argent, Modèle:Harvsp</ref> et à sa vision du socialisme : car pour Péguy, Modèle:Citation<ref>L'Argent, Modèle:Harvsp</ref>,<ref>Sur les relations qu'ont entretenues Péguy et Jaurès, voir Henri Guillemin, ch. 3, « Péguy et Jaurès », dans Charles Péguy, Seuil, 1981, Modèle:P.63-103 et Arnaud Teyssier, Charles Péguy, Perrin, 2008.</ref>. Dans l'immédiate avant-guerre et le climat de fièvre d'une revanche longtemps espérée sur l'Allemagne, il écrit dans le Petit Journal daté du 22 juin 1913 : Modèle:Citation<ref>Google books : Jean-Jacques et Annette Becker, La France en guerre, 1914-1918, Éditions Complexe, Modèle:P.11.</ref>.

Pour Péguy, la République se doit de poursuivre, par son organisation, ses exigences morales et donc son énergie, l'œuvre de progrès de la monarchie au service du peuple tout entier, et non pas au service de quelques-uns — comme la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:|  }} }} République le faisait selon lui, à cause de la faiblesse de son exécutif et de l'emprise abusive des partis. Modèle:Référence nécessaire Par conviction, il s'oppose fermement à cet Modèle:Citation qui commence, à ses yeux, à marquer la vie économique et culturelle : Modèle:Citation<ref>Le Mystère de l'enfant prodigue, Modèle:Harvsp</ref>. Pour Péguy, tout ce qui relève de la confusion et du désordre nous enchaîne ; ce sont l'ordre, l'organisation, la rationalité qui libèrent.

Profonde influence d'Henri Bergson

Péguy, disciple de Bergson dès 1898, quand le philosophe fut nommé maître de conférence à l'École normale supérieure, exprima ensuite son enthousiasme d'auditeur des leçons de ce maître au Collège de France. C'est que très tôt, Péguy avait pressenti l'affinité de la philosophie bergsonienne avec la spiritualité chrétienne, que Bergson explicitera en 1932 dans Les Deux sources de la morale et de la religion. Il écrit à Bergson, dès le Modèle:Date : Modèle:Citation. Bien que mise à l'Index en juin 1914 par l'Église catholique et sévèrement critiquée par Jacques Maritain<ref group="Note">Jacques Maritain, dans sa Philosophie bergsonienne, considérait celle-ci comme Modèle:Citation (Modèle:P.149, 177, 306 à 311).</ref>, la philosophie bergsonienne du « mouvant » avait de quoi profondément séduire Péguy<ref name="hl">Henri Lemaitre, L'aventure littéraire du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, 1890-1930, Pierre Bordas et fils, 1984, Modèle:P.79.</ref>. Dans sa Note conjointe, il traduit en termes littéraires, notamment la notion Modèle:Incise de la durée : Modèle:Citation bloc

Le réalisme spirituel de Bergson a aussi été à la source de la poétique de Péguy : aux yeux du poète, c'est lui qui fonde l'harmonie entre ce qu'il appelle le charnel et le spirituel<ref name="hl"/>. Unissant Bergson et Descartes, Péguy accorde à la révolution bergsonienne une importance égale à la révolution cartésienne<ref>Note sur Bergson et la philosophie bergsonienne, Modèle:Harvsp</ref>.

Bergson lui-même appréciait Péguy et l'interprétation qu'il donnait de sa philosophie. Il le confia à Jacques Chevalier en 1919 parlant de Péguy comme Modèle:Citation<ref>Jacques Chevalier, Entretiens avec Bergson, Plon Paris, 1959, Modèle:P.</ref>.

Écrivain et mystique

Son retour au catholicisme, dont il avait été nourri durant son enfance, a eu lieu entre 1907 et 1908<ref>Jules Sageret, Les Grands Convertis, Soc. du Mercure de France, 1906</ref>,<ref group="Note">Ce mouvement de retour au catholicisme touche aussi Paul Claudel, Huysmans, Paul Bourget, Brunetière, Léon Bloy et François Mauriac.</ref>. Il confie en septembre 1908 à son ami Joseph Lotte : Modèle:Citation<ref>J. Lotte, Bulletin des professeurs catholiques de l'Université, 23 mai 1911.</ref> Cependant, son entourage remarquait depuis quelques années déjà ses inclinations mystiques ; ainsi, les frères Jean et Jérôme Tharaud se souviennent l'avoir fait pleurer en racontant les miracles de la Vierge, à la Noël 1902<ref>Charles Péguy, Modèle:P.223.</ref>. Une confidence à demi-mot de Péguy<ref>Dialogue de l'histoire et de l'âme charnelle, texte posthume, Modèle:Harvsp</ref> laisse à penser que sa conversion intervint à la suite d'une lecture de l'Évangile de la Passion selon saint Matthieu<ref>Pierre-Olivier Walzer, Le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, 1896-1920, collection Littérature française, Arthaud, 1975, Modèle:P.263-264.</ref>. Le Modèle:Date- paraît Le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc, qui s'inscrit clairement dans la perspective d'une méditation catholique et manifeste publiquement sa conversion. Plutôt que par le mot conversion qui sous-entendrait un rejet de sa vie passée, c'est par Modèle:Citation que Péguy retrouve la foi. Approfondissement qu'il exprime ainsi : Modèle:Citation. La réaction du public catholique au Mystère de la charité de Jeanne d'Arc est plutôt méfiante, même si L'Amitié de France et La Croix font une critique élogieuse de l'ouvrage. Son intransigeance et son caractère passionné le rendent suspect à la fois aux yeux de l'Église, dont il attaque l'autoritarisme et l'orientation bourgeoise, et aux yeux des socialistes, dont il dénonce l'anticléricalisme ou, un peu plus tard, le pacifisme, pour lui inopérant et, qui plus est, à contre-sens, quand l'Allemagne redevient menaçante.

À partir de 1911, Péguy qui est au tournant de la quarantaine, fait l'expérience des déceptions et des critiques des milieux académiques après les remous provoqués par l'essai polémique contre Fernand Laudet<ref group="Note">Un nouveau théologien, M. Fernand Laudet, septembre 1911, Modèle:Harvsp</ref>. Son pessimisme et sa détresse sont immenses, comme en témoigne son ami Daniel Halévy : Modèle:Citation Cet aveu de désespoir est suivi d'une frénésie de travail, moyen pour lui de tenter de lui échapper : Modèle:Citation, écrit-il le Modèle:Date à son ami Charles Lucas de Pesloüan. Rédigés entre l'automne 1911 et le printemps 1912, les Quatrains, envahis de visions sanglantes, sont à la fois une imploration et le poème de ce désespoir<ref>Jean Onimus, Introduction aux Quatrains de Péguy, Cahiers de l'Amitié Charles Péguy, 1954, Modèle:P.34 à 37.</ref>. Au milieu de ces difficultés, s'ajoute en 1912, l'inquiétude provoquée par la paratyphoïde de Pierre, son second fils ; Péguy fait alors le vœu de se rendre en pèlerinage solitaire à Chartres, du 14 au 17 juin, parcourant Modèle:Unité en trois jours. Alain-Fournier l'accompagne sur une partie du chemin<ref>Y. Rey-Herme, Charles Péguy et Alain Fournier, Revue d'histoire littéraire de la France - 1973.</ref>. Modèle:Citation, avoue-t-il à son ami Joseph Lotte, ajoutant : Modèle:Citation<ref>Entretien de Péguy avec Joseph Lotte - Henri Massis, De l'homme à Dieu, Modèle:P.</ref>. C’est ce pèlerinage qui, par la suite, inspira les pèlerinages de Chartres. Il fait à nouveau ce pèlerinage en 1913, du 25 au 28 juillet. Il écrit : Modèle:Citation<ref>Cité par Arnaud Teyssier, Charles Péguy, Paris, Perrin 2008.</ref>. Modèle:Référence nécessaire

La bénédiction de son patriotisme par Dieu s'inscrit dans le courant de pensée majoritaire des années d'avant-guerre qui, après les années d'abattement dues à la défaite de 1870, attendait et espérait une revanche : Modèle:Citation bloc Elle fait écho aux Béatitudes.

L'œuvre de Péguy célèbre ainsi des valeurs qui pour lui sont les seules respectueuses de la noblesse naturelle de l'homme, de sa dignité et de sa liberté : d'abord, son humble travail, exécuté avec patience, sa terre, cultivée avec respect, sa famille : Modèle:Citation, écrit-il<ref>Dialogue de l'histoire et de l'âme charnelle, Modèle:Harvsp</ref>. Ce sont là ses valeurs essentielles, liées à son patriotisme et à sa foi dans une République qui serait enfin forte, généreuse et ouverte. Et c'est précisément là, pour lui, que dans une action résolue, se rencontre Dieu. À ce titre Péguy peut apparaître comme un théologien, chantre des valeurs de la nature créée par un Dieu d'amour. C'est ce ton de respect et d'amour pour toutes les créatures vivantes que l'on trouve dans les quatrains d’Ève, au seuil de ce grand poème, où se développe un tableau du paradis terrestre<ref>Modèle:Citation L’Ève de Péguy, in Modèle:Harvsp</ref>. D'où aussi son attachement profond à Marie<ref>Assomption : la passion de Charles Péguy pour Marie, article de Damien Le Guay sur lefigaro.fr du 14 août 2014.</ref> : il aurait passé la nuit précédant sa mort à fleurir la statue de la Vierge dans la chapelle de la butte de Montmélian près de Vémars, où stationnait son unité<ref group="Note">Selon le capitaine Claude Casimir-Périer, cantonné dans un vieux couvent des bois de Saint-Witz, il aurait passé la nuit à accumuler des fleurs au pied de l'autel de la Vierge (André Bellard, Péguy devant Metz).</ref>.

Antimoderne

La réforme scolaire de 1902, portant sur les humanités modernes et l'enseignement secondaire unique, est sans doute la première occasion à laquelle Péguy exprime violemment son rejet du monde moderne<ref>Sur Péguy antimoderne, voir "Péguy", dans Les antimodernes. De Joseph de Maistre à Roland Barthes, Antoine Compagnon, Gallimard, 2005.</ref> : Modèle:Citation. Dans ses Cahiers de la quinzaine, il écrit : Modèle:Citation<ref>Œuvres en prose complètes, I, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, Paris, 1987, Modèle:P.1390.</ref>. Il se sépare ainsi peu à peu de la gauche parlementaire coupable, à ses yeux, de trahir ses idéaux de justice et de vérité, pour rejoindre les rangs des nationalistes qui jugent inévitable une nouvelle guerre, au moins pour recouvrer l'intégrité du territoire d'une France mythifiée par le culte de figures comme Richelieu, que nul ne surpasse, selon lui, Modèle:Citation<ref>L'Argent suite, Modèle:Harvsp</ref>, et surtout de Jeanne d'Arc.

Deux ans plus tard, dans Zangwill, il allie ce rejet de la modernité à celui d'une certaine idée du progrès, Modèle:Citation<ref>Œuvres en prose complètes, I, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, Paris, 1987, Modèle:P.1398.</ref>. Péguy critique dans la modernité d'abord la vanité de l'homme qui prétend remplacer Dieu, et un avilissement moral largement inévitable, en raison surtout de la part donnée à l'argent et à l'âpreté mise dans sa recherche et son accumulation ; un monde qui tourne le dos aux humbles vertus du travail patient de l'artisan ou du paysan.

Guerre et mort

Modèle:Infobox Personnalité militaire

Fichier:Memorial charles péguy.jpg
Mémorial à la nécropole nationale de Chauconin-Neufmontiers près de Villeroy (Le nom de Péguy se trouve en haut à droite).

Son fils aîné devant rentrer à Sainte-Barbe en Modèle:Date, Péguy loue une maison à Bourg-la-Reine, 7 rue André Theuriet<ref name="Rues19">Xavier Lenormand, Histoire des rues de Bourg-la-Reine, Modèle:P.19.</ref>. Il y demeure avec son épouse, Charlotte-Françoise Baudouin, et ses enfants, Marcel, Germaine et Pierre. À Bourg-la-Reine, il termine Ève, rédige la Note sur Bergson et la Philosophie bergsonienne, la Note conjointe sur Descartes et la philosophie cartésienne et continue la rédaction des Cahiers de la Quinzaine<ref name="Rues19" />.

Lieutenant de réserve, il part en campagne dès la mobilisation en Modèle:Date, dans la Modèle:19e du [[276e régiment d'infanterie|Modèle:276e d'infanterie]]. Il meurt le Modèle:Date, à Villeroy dans la Goële, près de Meaux, lieu essentiel des combats<ref>Voir la carte des combats en ce jour samedi 5 septembre.</ref> de la bataille de l'Ourcq à la veille de la première bataille de la Marne, Modèle:Référence nécessaire. Il serait mort, selon Victor Boudon<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, l'un de ses camarades de combat présents à ses côtés, en disant : Modèle:Citation<ref>France Inter, Émission le 7h43 Centenaire de la Mort de Charles Péguy, [1].</ref>

Selon le maréchal Juin<ref>Maréchal Juin, La brigade marocaine à la bataille de la Marne, La brigade marocaine du Modèle:1er au 17 septembre 1914, la bataille de Penchard.</ref>, le Modèle:5e du Modèle:276e RI, dans lequel se trouvait Charles Péguy, est venu en soutien sur le flanc gauche de l'attaque de Penchard, menée par une brigade marocaine<ref>Journaux des marches et opérations des corps de troupe, J.M.O. du Modèle:2e de marche de chasseur indigène (Infanterie d'Afrique), 26 N 858/3, diapositives 18 à 21, sur le site Mémoire des hommes du ministère de la Défense.</ref>, pour une mission de sacrifice sur un terrain à découvert. L'attaque échoua faute d'une préparation d'artillerie<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Un quatrième enfant, posthume, Charles-Pierre Péguy (1915-2005), naît au mois de février 1915<ref name="Rues19" />.

Sa famille quitte alors la maison de Bourg-la-Reine et laisse la demeure au romancier et essayiste Léon Bloy, qui s'y installe avec sa femme et ses deux filles le Modèle:Date-<ref name="Rues19" />. Madame Péguy s'installe avec son dernier fils dans un logement au fond de la cour du no 24 boulevard Carnot<ref name="Rues19" />.

Postérité

Modèle:Citation<ref>Pierre-Henri Simon, op. cit.</ref>. Se voulant un héritier intellectuel de Charles Péguy, le philosophe Alain Finkielkraut considère que Modèle:Citation. Il a contribué à réhabiliter son maître dans son essai Le Mécontemporain (1992), Modèle:Référence nécessaire Modèle:Référence nécessaire Un autre philosophe, Damien Le Guay, considère lui aussi qu'il est nécessaire de lire Péguy (qu'il estime être Modèle:Citation) pour Modèle:Citation et les nombreux Modèle:Citation qu'il fournit aux poisons qui rongeraient notre société<ref>Damien Le Guay, L'actualité brûlante de Charles Péguy, lefigaro.fr, 4 septembre 2014.</ref>.

L'amitié mystiquement fraternelle unissant Charles Péguy à Jules Isaac est aujourd'hui encore célébrée comme un exemple du trait d'union nécessaire entre chrétiens et juifs<ref>Jean-François Bensahel, Charles Péguy, trait d'union entre juifs et chrétiens de France, sur lefigaro.fr du 5 septembre 2014.</ref>.

En Modèle:Date-, sa ville natale érige sur un square baptisé à son nom un monument portant son buste en bronze sculpté par Paul Niclausse.

En France, de nombreuses rues portent aujourd'hui le nom de Charles Péguy ; son nom a également été attribué à plusieurs établissements scolaires : lycée d'Orléans, d'Eysines, de Marseille et de Gorges, collèges du 11e et du [[19e arrondissement de Paris|Modèle:19e de Paris]], du Chesnay, d'Arras, de Wittelsheim, Moulins, Morsang-sur-Orge, Chartres, Cattenom, Bobigny, Tourcoing, Melun, Metz, Moncoutant, Palaiseau, Bondoufle, Verneuil-l'Étang et Vauvillers. Une grande partie des archives concernant Péguy sont rassemblées au Centre Charles Péguy<ref>Présentation du Centre Charles-Péguy.</ref>,<ref>Centre Charles Péguy d'Orléans.</ref> d'Orléans, fondé par Roger Secrétain en 1964. On y trouve notamment la quasi-totalité de ses manuscrits.

Le centre d'accueil des jeunes Français à Londres, créé en 1954 par le gouvernement français, porte le nom de Centre Charles Péguy<ref>Voir le site officiel.</ref>.

Un Cercle Charles Péguy a été fondé en 1963 à Lyon par le biologiste Michel Delsol, père de la philosophe Chantal Delsol, au sein des milieux catholiques lyonnais. Sa vocation est la reconstruction d'une droite authentiquement conservatrice au sortir de la guerre d'Algérie. Jean Bastaire y voit un exemple de Modèle:Citation caractéristique de Modèle:Citation<ref>« Plongée dans La Droite profonde », L'Express, 29 octobre 1998.</ref>. Le cercle est relancé à Lyon en 2012<ref>Article de présentation du Cercle Charles Péguy.</ref> ; une antenne du cercle est ouverte à Paris l'année suivante, où est notamment invité Alain Finkielkraut<ref>Article sur lefigaro.fr</ref>.

Le réalisateur Bruno Dumont adapte au cinéma le Jeanne d'Arc de Charles Peguy dans Jeannette, l'enfance de Jeanne d'Arc en 2017 et dans Jeanne en 2019.

Œuvres

Essais

  • De la raison, 1901.
  • De Jean Coste, 1902.
  • Notre Patrie, 1905.
  • Situations, 1907-1908.
  • Notre Jeunesse, 1910.
  • Victor-Marie, Comte Hugo, 1910 ; réédition Fario 2014.
  • Un nouveau théologien, 1911.
  • Modèle:Ouvrage
  • L'Argent suite, 1913 ; rééd. La Délégation des siècles, L'Argent & l'Argent suite (réunion des deux textes), 265 p., 2020.
  • Note sur M. Bergson et la philosophie bergsonienne, 1914.
  • Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne, 1914 (posth.).
  • Clio. Dialogue de l'histoire et de l'âme païenne, 1931 (posth.).
  • Par ce demi-clair matin, 1952 (posth.) (recueil de manuscrit inédits dont les deux suites de Notre Patrie)
  • Un poète l'a dit…, Gallimard, 1953 (posth.)
  • Véronique. Dialogue de l'histoire et de l'âme charnelle, Gallimard, 1972 (posth.).

Recueil d'essais

  • Charles Péguy, Mystique et politique, préface d'Antoine Compagnon, Édition établie et annotée par Alexandre de Vitry. Comprend : Zangwill ; Notre patrie ; Situations ; À nos amis, à nos abonnés ; Notre jeunesse ; Victor-Marie, Comte Hugo (Solvuntur objecta) ; Un nouveau théologien, M. Fernand Laudet ; L'argent ; L'argent suite. Éditeur : Robert Laffont, collection Bouquins. 2015.
  • Jean Bastaire, Péguy tel qu'on l'ignore, Idées/Gallimard, 1973 ; Folio/Gallimard, 1996.
  • Les cahiers de la Quinzaine de Péguy U. Rolandi, Éditions Paradigme 2002.

Poésie

Mystères lyriques

Divers

  • Lettres et entretiens, 1927 (posth.).
  • Correspondance Charles Péguy - Pierre Marcel, Paris, L'Amitié Charles Péguy, XXVII (posth.).
  • Une éthique sans compromis, préface Dominique Saatdjian, 2011, Éditions Pocket (morceaux choisis de l'œuvre de Charles Péguy rangés selon cinq thèmes : héroïsme, travail, sciences, dieux et révolution<ref>Une éthique sans compromis sur Le choix des libraires.com</ref>).
  • Pierre Commencement d'une vie bourgeoise, 2023 préface d'Éric Thiers, président de l'Amitié Charles Péguy, Corsaire.

Œuvres complètes

Éditions bibliophiliques

  • Présentation de la Beauce à Notre-Dame de Chartres, vingt lithographies originales d'André Jordan, N.R.F., 1946.

Anthologies

Ainsi parlait Charles Péguy, dits et maximes de vie choisis et traduits par Paul Decottignies, éditions Arfuyen, 2020 Modèle:ISBN.

Distinctions

Hommages

Liste non exhaustive :

NB : un livre parle des lieux nommés en l'honneur de Péguy : Modèle:Ouvrage.

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références nombreuses

Voir aussi

Modèle:Autres projets Modèle:Catégorie principale

Bibliographie

Biographies générales

Sur les idées philosophiques et politiques de Charles Péguy

  • Jean Bastaire, Péguy l'insurgé, Payot, Paris, 1975.
  • Jean Bastaire, Péguy tel qu'on l'ignore, Gallimard - Idées, 1973.
  • Jean-Michel Rey, Colère de Péguy, NRF, essais Gallimard.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Elisbeth Gremminger, Charles Peguy, vom Sozialismus zur christlichen Weltschau, Olten, O. Walter, 1949.
  • Bernard-Henri Lévy, L'Idéologie française, Grasset, 1981.
  • Alain Finkielkraut, Le Mécontemporain : Péguy, lecteur du monde moderne, Gallimard, 1991.
  • Philippe Bedouret, Barrès, Maurras et Péguy face au germanisme (1870-1914) (thèse de doctorat en Histoire des idées politiques de l'École Pratique des Hautes Études), ANRT, Lille, 2007, 2 vol, 748 p. Modèle:ISBN.
  • Géraldi Leroy, Les Idées politiques et sociales de Charles Péguy, thèse Lille-III, 1980.
  • Géraldi Leroy, Péguy entre l'ordre et la révolution, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1981 Modèle:ISBN.
  • Emmanuel Mounier, Charles Péguy philosophe, 1930.
  • André Robinet, Métaphysique et Politique selon Péguy : Péguy entre Jaurès, Bergson et l'Église, Les données immédiates de l'anarchie, L'Archipel, Seghers, 1968.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Giaime Rodano, Il pensiero politico di Charles Péguy, Quaderni della Rivista Trimestrale, Roma, 1973-1975.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Hans A. Schmitt, Charles Péguy : The Decline of an Idealist.
  • Modèle:Ouvrage.
  • Jean-Noël Dumont, Péguy - L'axe de détresse, Le bien commun, Michalon, 2005, 124 p.
  • Modèle:Ouvrage.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Jorge Molinas Lara, Crisis y compromiso : La ética política de Charles Péguy, Universidad de Valencia, 2014.
  • Jacques Viard, Philosophie de l'art littéraire et socialisme selon Péguy, Klincksieck, 1969 et Pierre Leroux, Charles Péguy, Charles de Gaulle et l'Europe, L'Harmattan, 2004.
  • Alexandre de Vitry, Conspirations d'un solitaire : l’individualisme civique de Charles Péguy, Les Belles Lettres, 2015.
  • Modèle:Ouvrage.

Sur l'œuvre littéraire de Charles Péguy

  • Modèle:Article.
  • Jean Onimus, L'Image dans l’Ève de Péguy : Essai sur la symbolique et l'art de Péguy, Cahiers de l’Amitié Charles Péguy, 1952 ; Introduction aux Quatrains de Péguy, Cahiers de l'Amitié Charles Péguy, 1954 ; Introduction aux « Trois Mystères » de Péguy, Cahiers de l'Amitié Charles Péguy, Librairie Minard, 1962.
  • Pierre-Henri Simon, Histoire de la littérature française au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Paris, Armand Colin, Modèle:T.I, 1959.
  • Modèle:Ouvrage.
  • Robert Vigneault, L’univers féminin dans l'œuvre de Charles Péguy : essai sur l'imagination créatrice d'un poète, Paris, Desclée de Brouwer, 1967.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Gino Collenea Isernia, Charles Péguy poeta e pensatore della speranza, Napoli, M. D'Auria, 1993.
  • Modèle:Ouvrage.

Sur la religion de Charles Péguy

  • Jean Bastaire, Péguy l'inchrétien, 1991.
  • Pie Duployé, La Religion de Péguy, Slatkine, 1965.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Paul Gregor, Charles Péguy und die christliche Revolution, Einsiedeln, Johannes Verlag, 1969.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Yvonne Servais, Charles Péguy: The Pursuit of Salvation, Cork University Press, 1953.

Recueils d'articles

  • Jean Bastaire (dir.), Charles Péguy, L'Herne, 1977.
  • Yann Moix (dir.) Charles Péguy. Année Zéro. 2022

Articles connexes

Liens externes

Notices et ressources

Modèle:Liens

Modèle:Portail