Index librorum prohibitorum

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Index librorum prohibitorum, 1564.

L’Modèle:Lang ou ILP (Index des livres interdits), aussi appelé Modèle:Lang, Modèle:Lang, est un catalogue instauré à l'issue du concile de Trente (1545-1563). Il s'agit d'une liste d'ouvrages que les catholiques romains n'étaient pas autorisés à lire, des « livres pernicieux », accompagnée des règles de l'Église au sujet des livres. Le but de cette liste était d'empêcher la lecture de livres jugés immoraux ou contraires à la foi. Depuis la « Notification de la suppression de l'index des livres interdits », émise par le Vatican en 1966, cet index perd son caractère obligatoire et n'a plus valeur de censure, même s'il reste un guide moral.

De 1559 à 1948

L’Index librorum prohibitorum est un ouvrage publié par la Congrégation de l’Index. Celui-ci contient le nom des auteurs, des ouvrages et des textes anonymes dont Rome désapprouve officiellement la possession, la lecture, la vente ou la diffusion. Cette liste est régulièrement mise à jour par la congrégation et elle est largement diffusée auprès des autorités ecclésiastiques du monde catholique qui veillent à son application<ref name=":0">Modèle:Article</ref>.

Vers la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, avec l’avènement de l’imprimerie et l’émergence de plusieurs mouvements « hérétiques »<ref>On parlerait aujourd'hui de « frères séparés »</ref>, l’Église est préoccupée par le contrôle des idées exprimées par l’écrit. Les premiers efforts de contrôle ne réussissent pas à endiguer le flot, si bien que la censure prend, avec le Concile de Trente au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, le tournant négatif qui marquera les trois prochains siècles. C’est le début de la censure répressive<ref name=":1">Modèle:Ouvrage</ref>. L’Église implante un important cadre censorial au nom de l’orthodoxie religieuse. Elle instaure en 1564 la Congrégation de l’Index qui sera chargée de veiller sur la moralité des écrits diffusés dans le monde catholique romain<ref>Modèle:Article</ref>. Le premier Index romain fut publié pendant le concile de Trente par le pape Paul IV en 1559<ref group="N">Jean-Christophe Saladin indique 1557, et non 1559, dans sa Modèle:Ouvrage</ref> à la demande de l'Inquisition, et confirmé en 1564.

La congrégation de l'Index, un dicastère romain, fut instituée en 1571. L’Index fut régulièrement mis à jour jusqu'en 1961, par ajout de la congrégation de l'Inquisition ou du pape. La liste n'était pas un simple travail de réaction ; les auteurs étaient invités à défendre leurs travaux, qu'ils pouvaient corriger et rééditer s'ils désiraient éviter l'interdiction, et une censure avant publication était encouragée. Pour qu’un livre soit officiellement mis à l’Index, il doit être examiné attentivement par Rome, c’est-à-dire la congrégation de l’Index, qui doit prendre la décision<ref name=":1" />.

Pie IX restreint la censure, en 1848, aux écrits qui touchent la religion et les mœurs. Léon XIII fait aussi une révision importante avec l’Index leonianus en janvier 1897. Il élimine alors tous les ouvrages condamnés avant 1600<ref name=":1" />.

Sans être officiellement mis à l’Index, il y a des ouvrages qui seront interdits par des archevêques partout dans la diaspora catholique. Ceux-ci ont le pouvoir de le faire, la législation de l’Index leur donne ce pouvoir<ref name=":1" />.

Il existe deux formes principales de condamnation : opera omnia ou un ouvrage en particulier. Un opera omnia est pour l’interdiction de toutes les œuvres d’un auteur. Par exemple, ce fut le cas pour Émile Zola en 1898<ref name=":1" />.

En 1948, la Modèle:20e<ref name="EB" /> et dernière édition contenait quatre mille titres indexés et répertoriés sous des raisons diverses : hérésie, immoralité, licence sexuelle, théories politiques subversivesModèle:Etc. On y trouvait des écrivains et des philosophes connus tels que Montaigne, Diderot, Rousseau, Descartes, Montesquieu, Laurence Sterne, Voltaire, Daniel Defoe, Balzac, Larousse pour son [[Grand dictionnaire universel du XIXe siècle|Dictionnaire du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle]], André Gide (pour l'ensemble de son œuvre, en 1952), ainsi que le sexologue hollandais Theodor Hendrik van de Velde, auteur du manuel sur la sexualité Le Mariage parfait. Presque tous les philosophes occidentaux ont été inclus dans l’Index — même ceux qui croyaient en Dieu, tels que Descartes, Kant, Berkeley, Malebranche, Lamennais et Gioberti. Les athées, tels que d'Holbach, le marquis de Sade, Schopenhauer et Nietzsche, ne sont pas inclus en raison de la règle tridentine que les œuvres hérétiques (qui contredisent le dogme catholique) sont Modèle:Lang interdites. Le naturaliste Buffon y échappa grâce à ses rétractations. Quelques œuvres importantes ne sont pas incluses, simplement parce que personne ne s'est soucié de les dénoncer. Darwin ne fut jamais mis à l’index<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Europe Features – Christiane Jacke, « Modèle:Lang » (Le Vatican ouvre ses archives sur la censure), 22 décembre 2005, news.monstersandcritics.com.</ref>.

La mise à l’index la plus célèbre dans l’histoire de l’Église est probablement celle des écrits de Copernic (1473-1543) sur l'héliocentrisme (Modèle:Date). La condamnation de Galilée intervint dans ce contexte, même si l'on n'est pas tout à fait sûr, aujourd'hui, que la raison réelle et complète de la condamnation était bien celle-là. Les ouvrages de Copernic et celui de Galilée ont été rayés de l'Index, partiellement en 1757, et définitivement en 1835<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Modèle:Citation bloc Certaines mises à l’index furent de nature politique : dès 1559, Le Prince de Machiavel fut mis à l'index.

En 1909, par une lettre pastorale, Modèle:Nombre et archevêques de France mirent à l'index un certain nombre de manuels scolaires, notamment d'histoire, en particulier ceux qui mettaient en doute que Jeanne d'Arc ait réellement « entendu des voix ».

En 1917, le pape Benoît XV, par le motu proprio Alloquentes Proxime<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Texte du motu proprio sur le site du Vatican.</ref>, supprime la congrégation de l'Index et confie la mise à jour de l'Index librorum prohibitorum à la congrégation du Saint-Office<ref group="N">Aujourd'hui congrégation pour la doctrine de la foi.</ref>.

En 1926, le journal l’Action française, mouvement nationaliste et royaliste, y fut ajouté, ainsi que les textes de ses principaux auteurs (Charles Maurras et Léon Daudet).

Bien qu'on n'y trouve pas d'ouvrages de personnages comme Adolf Hitler ou Joseph Staline, on y trouve Le Mythe du vingtième siècle d'Alfred Rosenberg<ref name="Jesus-M de Bujanda, p. 41" />, considéré comme le livre fondateur du nazisme avec Mein Kampf<ref name="Jesus-M de Bujanda, p. 41" />. On a pris le soin d'y condamner en latin l'anarchiste Edgar Bauer, aujourd'hui relativement oublié, mais non son frère aîné, Bruno Bauer, pour qui Jésus n'avait jamais existé<ref>Article sur Bruno Bauer dans la Modèle:Lang. On peut y lire : Modèle:Citation étrangère</ref>. La congrégation de l'Index n'était pas une mécanique impeccablement huilée mais une administration comme une autre<ref>On trouvera sur le site cégep du Vieux Montréal une liste complète des auteurs mis à l'Index en 1948.</ref>.

Sans figurer nommément à l’index d'autres ouvrages pouvaient tomber sous les interdictions des règles générales. Jesús Martínez de Bujanda et Marcella Richter du Centre d'études de la Renaissance de l'université de Sherbrooke précisent à la Modèle:Nobr de Modèle:Lang (édité par Droz en 2002) que c'était le cas de Karl Marx.

Le dernier livre mis à l’index l'a été, en 1961, sous le pontificat de Jean XXIII : il s'agit de La Vie de Jésus de l'abbé Jean Steinmann.

La toute dernière édition (la Modèle:20e) est parue en 1948, et l’Index lui-même a été définitivement aboli le Modèle:Date- par le pape [[Paul VI|Modèle:Nobr]]<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Modèle:Lang.</ref>,<ref name="EB">Modèle:Lang.</ref>.

La recension d’ouvrages condamnés, entre le Modèle:S mini- et Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, est estimée à entre Modèle:Formatnum et Modèle:Formatnum<ref name=":1" />.

Index et monitum

Une pratique alternative à l'Index est l'usage d'un monitum, c'est-à-dire d'un avertissement, plus ou moins grave, sur l’œuvre d'un théologien. Ainsi Teilhard de Chardin n'a-t-il jamais été mis à l'Index, mais ses œuvres ont fait l'objet d'un monitum sévère en 1962, déconseillant son usage dans les séminaires et universités.

Censure au Québec

Les effets de l’Index se firent sentir d'un bout à l'autre du monde catholique notamment au Québec.

Au Québec, il n'y a eu que trois mises à l’Index officiel : l’Annuaire de l’Institut Canadien de 1868 et de 1869, et un pamphlet de 123 pages intitulé Le Clergé canadien, sa mission, son œuvre de Laurent-Olivier David, daté de 1896<ref name=":1" />.

Par contre, les conséquences de l’application de l’Index dans le monde catholique européen donnent lieu à une censure de type local au Québec. Nombreuses sont de telles interdictions par un ou plusieurs diocèses, car la législation de l’Index permet à un évêque de bannir de sa propre initiative un ouvrage dans son diocèse. Ceci est vu dans le cas de l’œuvre de Jean-Charles Harvey, Demi-civilisés, qui ne sera qu’interdit par S.É. Rodrigue Villeneuve le Cardinal-archevêque de Québec en 1934<ref name=":1" />.

Le problème de la censure des livres se pose dès les débuts de la Nouvelle-France. La France a un contrôle indirect de l’entrée des livres dans sa colonie. La métropole applique la censure de l’Index, mais la colonie n’a pas de cadre précis à l’époque. Il faudra attendre le milieu du XIXe siècle pour avoir un plan contre l’hérésie des œuvres littéraires <ref name=":1" />. En 1626, les Jésuite réussissent à obtenir la condamnation d'un pamphlet dirigé contre eux et qui circulait clandestinement dans la colonie : L'Anti Coton<ref name=":2">Modèle:Article</ref>. Ce document provenait directement d’Europe et est contre le père Coton, un jésuite. Personne ne sait quand le pamphlet est arrivé en Nouvelle-France, mais la congrégation Jésuite se serait occupée de le faire brûler par le bourreau sur la place publique de Québec<ref name=":1" />.

Jusqu’aux années 1950, le pouvoir politique n’a jamais organisé de véritable institution censoriale. C’est l’Église catholique qui instaure ce cadre formel qui demeure en force et en application jusqu’à la levée de l’Index en 1966 par le concile de Vatican II. «Ce contrôle, souvent sévère, se traduit par une action de censure préalable visant à interdire la diffusion d’une œuvre en tout ou en partie, ou encore au moyen de la censure punitive, dont les démonstrations empruntent parfois un aspect spectaculaire une fois l’ouvrage présent dans la sphère publique.»<ref name=":0" />

La censure diminue et disparait avec la Révolution tranquille. Le Concile et les difficultés de l'Église engagent cette dernière à faire preuve d'une plus grande ouverture d'esprit. C’est aussi la séparation de l’Église et de l’État qui baisse l’influence des dogmes de la religion catholique dans la population québécoise. Dans le numéro de mars 1970 de la revue Relations, le père Marcel Marcotte commente l'abrogation de l'Index. Père Marcotte prévoit que la censure n'a plus d'avenir et n'aura plus beaucoup de succès au Québec<ref name=":2" />.

Expression

Le mot a donné l'expression « mettre à l'index », qui signifie « exclure, condamner »<ref>index dans le dictionnaire du CNRTL</ref>.

Quelques écrivains ou savants notables dont des œuvres figurent ou ont figuré dans l’Modèle:Lang

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Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

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Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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Modèle:Liens

Œuvres de fiction

  • Dans le visual novel Steins;Gate, le personnage Okabe Rintaro fait référence à l'Index Librorum Prohibitorum en parlant d'une fonction cachée de l'IBN 5100 que seul quelques personnes connaissent. Il utilise ce terme car il semble être atteint de Modèle:Lien.

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