Léon XIII

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}} Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Prélat catholique

Vincenzo Gioacchino Raffaele Luigi Pecci, né le Modèle:Date de naissance à Carpineto Romano et mort le Modèle:Date de décès à Rome, est le 256e évêque de Rome et donc « successeur de Pierre » et pape de l'Église catholique, qu'il gouverna sous le nom de Modèle:Noble- (nom latin : Modèle:Noble- ; nom italien : Modèle:Noble-) de 1878 à 1903. Il est enterré dans la basilique Saint-Jean-de-Latran, cathédrale de Rome.

Son pontificat aura été l'un des plus longs de l'histoire, avec ceux de Modèle:Noble et de Modèle:Noble. Ce pontificat est marqué par diverses initiatives, notamment 86 encycliques, la relance des études thomistes et surtout l'encyclique Rerum novarum (1891), consacrée à la doctrine sociale de l'Église catholique.

Modèle:Noble- a été le premier pape à être filmé<ref>Modèle:Article</ref>.

Origines familiales

Vincenzo Gioacchino Raffaele Luigi Pecci est né au Modèle:Lien à Carpineto Romano près de Rome. Suite aux victoires militaires de Napoléon Ier, cette partie de l'Italie centrale dépendait alors des 130 départements du Premier Empire français. Il est le fils du comte Lodovico Pecci (colonel de la milice locale) (1767–1833) et de la comtesse née Anna Prosperi-Buzi (1773–1824), qui ont six autres enfants<ref>Lodovico Pecci (2.6.1767 - 8.3.1833) et son épouse Anna Francesca Prosperi (décembre 1772 - 5.8.1824), mariés le 27 novembre 1791, sont parents de sept enfants : 1) Carlo Ludovico (23.11.1793 - 29.8.1879), célibataire, 2) Anna Giovanna Francesca (23.5.1798 - 1870), 3) Caterina Maria Flaminià (3.11.1800 - 1867), épouse du chevalier Lolli de Ferentino, 4) Giovanni Battista (20.10.1802 - 28.3.1883), 5) Giuseppe (15.12.1807 - 8.2.1890), 6) Vincenzo Gioacchino (Modèle:Noble-) et 7) Ferdinand (6.1.1816 - 1835) – source : Le Figaro, Supplément littéraire du dimanche - 31.12.1887.</ref>, dont le futur cardinal Giuseppe Pecci (1807–1890). Les origines de sa famille remontent avec certitude en 1531 lorsqu'Antoine Pecci (ancêtre à la onzième génération agnatique du souverain pontife) acquiert dans les monts Lépins une petite terre dépendant de Carpineto. Il y fait souche : ses descendants demeurent dans la région durant plus de quatre siècles. Dès le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, on compte dans la famille Pecci plusieurs membres occupant des fonctions ecclésiastiques (un curial de la Rote, un protonotaire apostolique, un commissaire de la Révérende Chambre)<ref>Henri Durand-Morimbau, Histoire de Modèle:Noble-, Paris, 1900, Modèle:P..</ref>.

Formation et carrière de prélat

En Modèle:Date-, Vincenzo Gioacchino Pecci devient élève au collège des jésuites de Viterbe<ref>Henri Durand-Morimbau, Histoire de Modèle:Noble-, Paris, 1900, Modèle:P..</ref>, avant d'entrer en 1824 au Collegium romanum<ref>Le collège romain (université grégorienne) venait d’être rendu aux Jesuits par le pape Modèle:Noble-</ref> des Jésuites de Rome, avec son frère qui devient ensuite jésuite. Il poursuit ses études à l'Académie des nobles ecclésiastiques qui prépare les futurs diplomates du Saint-Siège. Il est reçu docteur en théologie en 1836 puis docteur en droit in utroque jure, à Rome. Il est ordonné prêtre le Modèle:Date.

Ses qualités universitaires le font remarquer par le cardinal Lambruschini qui le présente au pape Modèle:Noble. Il est bientôt nommé « prélat de Sa Sainteté ».

Fonctions diplomatiques

Fichier:Nuncio Gioacchino Pecci.jpg
Vincenzo Gioacchino Pecci, nonce apostolique à Bruxelles.

Nommé légat pontifical à Bénévent, enclave pontificale dans le royaume de Naples, les mesures énergiques du jeune prélat de 27 ans mettent fin au banditisme. Désigné légat pontifical à Spolète, le pape Modèle:Noble le transfère finalement à la légation pontificale de Pérouse<ref name=":0">Modèle:Ouvrage.</ref>. Il y organise la visite de Modèle:Noble- dans ce diocèse de Modèle:Unité. Il y participe à la création d'une caisse d'épargne.

En 1843, il est nommé archevêque titulaire (ou in partibus) de Modèle:Lien et reçoit l'ordination épiscopale, qui lui est conférée des mains du cardinal Lambruschini. Il est alors âgé de 32 ans.

Il est aussitôt envoyé en tant que nonce apostolique en Belgique, le Modèle:Date ; le jeune diplomate met fin à une opposition entre les universités de Namur, tenue par les jésuites, et de Louvain. Il entre en contact avec la famille royale belge et bénit le prince héritier [[Léopold II (roi des Belges)|Léopold, duc de Brabant et futur roi Modèle:Noble-]], fils aîné du roi Modèle:Noble et de la reine Louise-Marie d'Orléans, âgé de 8 ans.

Il soutient l'opposition des députés catholiques contre le gouvernement de Jean-Baptiste Nothomb sur la question des jurys d'examen, opposition qui contraint le ministre à démissionner en Modèle:Date-. Le roi Modèle:Noble, soucieux de ne pas froisser la majorité catholique, soutint cette opposition et proposera le nonce au cardinalat dans une lettre au pape Modèle:Noble-<ref name=":0" />. Durant ce séjour belge, le comte Ferdinand de Meeûs, gouverneur de la Société générale de Belgique, lui expliquera la nécessité pour l'Église de s'intéresser à la nouvelle industrie et au monde ouvrier. N'avait-il pas lui-même créé en famille la Société du Crédit de la Charité ? Mgr Pecci devient ensuite en 1846 archevêque de Pérouse (jusqu'en 1877) et est nommé par Modèle:Noble cardinal in pectore, c'est-à-dire en secret. À la mort de Modèle:Noble- la même année 1846, l'ouverture des archives secrètes du Vatican dévoile son titre de cardinal. Modèle:Noble, qui avait répondu à la sollicitation de Modèle:Noble en indiquant qu'il y pourvoirait « en temps convenable », lui décerne le « chapeau » en 1853. Il lui maintient en revanche son titre d'archevêque bien que Pérouse ne soit qu'un évêché. Le cardinal Pecci a 43 ans.

Archevêque de Pérouse

Entre 1859 et 1866, le Royaume de Sardaigne, avec l'aide de la France de Modèle:Noble puis des Chemises rouges de Garibaldi, chasse les Autrichiens et leurs alliés de la péninsule, annexe leurs États ainsi que la moitié orientale des États pontificaux. Le roi Modèle:Noble- de Sardaigne se fait proclamer roi d'Italie, transfère sa capitale de Turin à Florence. Pérouse passe de la suzeraineté du pape à celle du roi d'Italie. L'indépendance de ce qui reste des États pontificaux ainsi que la ville de Rome sont protégées par l'armée française. En 1870, la défaite française face à la Prusse et la chute du Second Empire libère le roi d'Italie de la présence française et lui permet d'envahir puis d'annexer les États pontificaux et d'établir sa capitale à Rome. Les États pontificaux sont rayés de la carte. Le pape Modèle:Noble- se réfugie dans son Palais du Vatican où il se considère comme un otage ou un captif.

Devenu citoyen italien, le cardinal Pecci est un pasteur que l'on qualifierait aujourd'hui d'intransigeant. Il s'oppose avec hardiesse aux exigences des représentants du gouvernement anticlérical de Modèle:Noble<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> et condamne dans ses mandements les erreurs modernes<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> dans la ligne du Syllabus de Modèle:Noble dont il avait d'ailleurs demandé la rédaction<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. En septembre 1877, il est nommé cardinal camerlingue de la Sainte Église romaine.

Le conclave de 1878

Modèle:Section à sourcer

Fichier:Leo XIII.jpg
Le pape Modèle:Noble-.

Modèle:Article détaillé Après la mort de Pie IX, le cardinal Pecci est très rapidement élu pape le Modèle:Date, à l'âge de 67 ans, au troisième tour de l'élection qui se tint dans l'enceinte du Vatican. Ce conclave de 1878, réunissant 62 cardinaux, le choisit peut-être en raison de sa santé fragile et de son âge, la majorité des cardinaux souhaitant un pape de transition après le long règne de son prédécesseur<ref>Maurice Larkin, L'Église et l'État en France. 1905 : la crise de la séparation, Privat, 2004, Modèle:P..</ref>. Il avait aussi la réputation d'avoir « [graduellement] mis au point une pensée personnelle » et d'avoir « un sens des réalités contemporaines »<ref name=":11">Modèle:Ouvrage</ref>.

Il prend le nom de Léon XIII en reconnaissance pour ses prédécesseurs Léon XII et saint Léon Ier.

Après le long pontificat de Pie IX (1846-1878), d'abord assez libéral puis très conservateur après le virage des révolutions de 1848, et par ailleurs à l'origine du Concile de Vatican I (1870) ayant proclamé l'infaillibilité pontificale, l'Eglise catholique découvre la figure de Léon XIII. Déjouant tout pronostic, il règnera pendant vingt-cinq ans, atteignant l'âge de Modèle:Nombre ans, inégalé depuis des siècles, et enterrant la plupart des ses électeurs.

Le pontificat

Les principales encycliques

L'encylique Rerum novarum sur le catholicisme social

Modèle:Article détaillé Sur les pas des catholiques sociaux, tel que Frédéric Ozanam, il se saisit de la question ouvrière, tout d'abord par son appui à la Conférence internationale de Berlin en Modèle:Date-, puis dans l'encyclique Rerum Novarum du Modèle:Date, il fustige Modèle:Citation, mais, tandis que Friedrich Engels publie les parties 2 et 3 de l'œuvre, Le Capital, de Karl Marx, mort en 1883, Modèle:Noble- condamne le marxisme comme une Modèle:Citation pour la société. Dans ce document, Modèle:Noble- critique également le libéralisme et son régime de concurrence effrénée qui réduit les ouvriers à la misère, mais rejette le socialisme qui veut abolir la propriété privée, droit naturel, et instaurer la lutte des classes. Il recommande l'association fraternelle des travailleurs et l'intervention de l'État pour régler les rapports entre patrons et ouvriers.

En 1891, l'encyclique Rerum novarum est fondatrice du catholicisme social, évoquant les conditions de travail inhumaines de la classe ouvrière et les moyens pour les catholiques d’y remédier.

L'encylique Aeterni Patris sur la relance des études thomistes

Modèle:Article détaillé Au travers de plusieurs initiatives et documents<ref name=":3">Modèle:Lien web</ref>, Léon XIII promeut l’étude de la philosophie thomiste au sein de l’Église, appuyant ce modèle sur l’enseignement de saint Thomas d’Aquin.

Fichier:Saint-Thomas d'Aquin 2.jpg
Thomas d'Aquin, aux origines du thomisme

Ce renouveau est initié dès 1879 par la promulgation le 4 août de l’encyclique Aeterni Patris sur la philosophie chrétienne et par la fondation le 15 octobre de l’Académie pontificale saint Thomas à Rome<ref>Modèle:Lien web</ref>. Un travail de fond est démarré de publication des œuvres de Thomas d'Aquin, de recherche d’ouvrages inédits, de vérification et de confrontation des sources et manuscrits existants<ref name=":3" />.

Confiée aux dominicains à travers la Commission léonine, cette œuvre poursuit ses travaux jusqu'à nos jours<ref name=":3" />.

L'encylique Providentissimus Deus sur les études bibliques

L'encyclique Providentissimus Deus, publiée en 1893, donna une impulsion aux études bibliques, demandant aux catholiques de pratiquer l'exégèse pour réfuter les accusations d'erreur dans la Bible. Cette encyclique réaffirme clairement le principe de l'inerrance biblique énoncé lors du concile Modèle:Lnobr rom, et récuse la notion d'auteur pour les écrivains bibliques : la Bible, ayant Dieu pour auteur direct, ne peut contenir aucune erreur même concernant les faits scientifiques ou historiques<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Cette position sera remise en cause lors du concile Modèle:Lnobr rom avec la constitution Dei Verbum<ref>Modèle:Chapitre</ref>.

Christoph Theobald pense que le cardinal Camillo Mazzella parlant des textes de la Bible comme « des choses et des assertions que Dieu a voulu faire écrire<ref>Dans De virtutibus infusis. Praelectionnes schalistico-dogmaticae, Modèle:3e éd., Rome 1884, p. 526, cité par C. Theobald, dans « L'apologétique historique d'Affred Loisy » paru dans les Études historiques qui suivent la première édition du manuscrit inédit de Loisy, La crise de la foi dans le temps présent, Brepols, Tornhout, 2010, p. 587-693, p. 623.</ref>. », a fortement influencé cette encyclique, de même que le cardinal Johann Baptist Franzelin. Dans la mesure où celle-ci, estime Theobald, considère que Dieu est « l'auteur littéraire » des Écritures et que « leur inspiration s'étend à toutes leurs parties », il conclut que cette école dite « romaine », dont font partie Mazzella ou encore Louis Billot, dont l'influence marque le texte, « prend des allures franchement fondamentalistes<ref>C. Theobald, article cité, p. 626.</ref>. » C'est à ces conceptions que se heurtèrent, quelques années plus tard, Marie-Joseph Lagrange et surtout Alfred Loisy acteurs emblématiques de la crise moderniste<ref> cf. par ex. Modèle:Ouvrage</ref>.

Émile Poulat note cependant que Modèle:Noble-, en 1903, peu avant de mourir, décida de dessaisir le Saint-Office et l'Index de la dénonciation portée contre Loisy par le Cardinal français Richard, instituant une « Commission internationale pour les questions bibliques » dont Loisy considéra les membres comme « à peu près tous honnêtes<ref>É. Poulat, Histoire, dogme et critique dans la crise moderniste, Albin-Michel, Paris, 1996, p. 333.</ref>. » L'abbé Loisy sera néanmoins destitué de sa chaire d’exégèse biblique à l'École française de Rome dès 1893.

Les 12 encycliques sur le rosaire

Alors que le dogme de l'Immaculée Conception a été promulgué par son prédécesseur Pie IX en 1854, Léon XIII publie pendant son pontificat onze encycliques sur le rosaire et une douzième sur la Vierge Marie, s'insérant dans la longue liste des papes ayant promu la pratique de cette prière<ref>Modèle:Lien web</ref>.

  • Supremi apostolatus<ref name=":5">Modèle:Lien web</ref>, le 1er septembre 1883, sur le rosaire et la consécration de l’année 1883 à sa prière, disponible en langue française sur le site du Saint-Siège,
  • Superiore Anno<ref name=":5" />, le 30 août 1884, reprenant les recommandations de la précédente à l'occasion d'une épidémie de choléra survenue à Naples en 1884 <ref>Modèle:Article</ref>,
  • Vi è Ben Noto<ref name=":5" />, le 20 septembre 1887, recommandant la prière du rosaire pour l'Italie et le pape, et promouvant liturgiquement la fête de Notre-Dame du Rosaire (en « double de deuxième classe »),
  • Octobri Mense<ref name=":5" />, le 22 septembre 1891,
  • Magnae Dei Matris<ref name=":5" />, le 8 septembre 1892,
  • Laetitiae Sanctae<ref name=":5" />, le 8 septembre 1893,
  • Iucunda Semper Expectatione<ref name=":5" />, le 8 septembre 1894,
  • Adiutricem populi<ref name=":5" />, le 5 septembre 1895,
  • Fidentem Piumque Animum<ref name=":5" />, le 20 septembre 1896,
  • Augustissimae Virginis Mariae<ref name=":5" />, le 12 septembre 1897,
  • Diuturni Temporis<ref name=":5" />, le 5 septembre 1898, à l’occasion du mois du Rosaire,
  • et Quamquam Pluries<ref name=":5" />, le 15 août 1889, la 12ème encyclique mariale consacrée à l’urgence de prier la Vierge Marie et son époux saint Joseph.

Il publia également trois autres documents :

  • Le bref pontifical Salutaris Ille Spiritus, le 24 décembre 1883, pour exhorter à la prière quotidienne du rosaire
  • Le décret de la Congrégation des Rites sur la fête de N.-D. du Rosaire, le 11 septembre 1887, qui fixe la fête de Notre-Dame du Rosaire au 1er octobre.
  • La lettre apostolique Parta Humano Generi<ref>Modèle:Lien web</ref> le 8 septembre 1901, relative à la consécration du sanctuaire Notre-Dame du Rosaire, à Lourdes.

En 1883<ref>Modèle:Lien web</ref>, il fera ajouter l'invocation "Notre-Dame du Rosaire" dans les Litanies de la Vierge Marie<ref>Modèle:Lien web</ref>.

En 1900, il proclame Notre-Dame de Guadalupe comme sainte patronne des Amériques.

Enfin, 1903 voit le lancement d'un projet de réalisation dans les jardins du Vatican d'une réplique de la grotte de Lourdes<ref>Modèle:Lien web</ref>, Lourdes en France où eurent lieu les apparitions mariales de 1858 à sainte Bernadette Soubirous.

Les encycliques sur les relations entre la société civile et religion

La condamnation du divorce. Dès En 1880, Léon XIII publia Arcanum Divinae, une première encyclique sur le mariage, qui veut en rappeler le sens authentique et s’attacher à condamner le divorce. Le XIXème siècle assiste à une cristallisation ample et ouverte de remise en cause du mariage chrétien et de séparation de plus en plus marquée de route entre l’Église catholique et les États. En France par exemple, si la révolution promulgua une loi sur le divorce en 1792 abrogée en 1816, le sujet redevint d’actualité, le rétablissant en 1884.

Les trois encycliques "politiques". La ligne papale sur ce thème s'exprime essentiellement au travers de de tryptique <ref>Modèle:Ouvrage</ref> :

  • Diuturnum<ref name=":5" />, parfois appelée Diuturnum illud, en 1881, qui traite de l'origine du pouvoir civil ;
  • Immortale Dei<ref name=":5" />, en 1885, sur les rapports entre l'Église et l'État ;

Les thèmes abordés sont essentiellement l'origine divine du pouvoir, l'attitude que les dirigeants devraient suivre pour se conformer à l'enseignement de l'Eglise, la reconnaissance de diverses formes de gouvernement (dont la démocratie), la dénonciation de divers écoles de pensée et philosophies (laïcisme, libéralisme, naturalisme, socialisme, communisme), les réflexions sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat, ou encore l'implication des laïcs dans la vie civile.

Ces trois encycliques de Léon XIII constituèrent des sources du Catéchisme de l'Eglise catholique, publié en 1992.

La condamnation de la franc-maçonnerie. En avril 1884, Léon XIII publiera aussi l'encyclique Humanum Genus contre la franc-maçonnerie, dans laquelle il énumère les nombreuses condamnations de celle-ci par ses prédécesseurs, constituant en cela un autre volet du manifeste catholique du contre-modernisme. Cette condamnation restera constante par la suite<ref>Modèle:Article</ref>, notamment par la note publiée en 1983 par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

La condamnation de l'esclavage et de la traite humaine. Enfin, en 1899, il rappelle dans l'encyclique In Plurimis l'opposition du christianisme à l'esclavage et la traite humaine, en opposition avec la dignité de tout baptisé, notamment au Brésil, mais aussi au Soudan et à Zanzibar. En gratitude pour l'engagement de l'impératrice du Brésil Isabelle contre l'esclavage, Léon XIII avait déjà remis à celle-ci en 1888 la distinction papale de l'une « rose d'or »<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Quelques autres encycliques

Le culte du Sacré-Cœur. Il en est question dans une des dernières encycliques de Léon XIII, Annum Sacrum, publiée le Modèle:Date-, portant sur la consécration du genre humain au Sacré Cœur.

Le gouvernement de l'Église et du Saint-Siège sous le pontificat

La question romaine

Suite à l'occupation des anciens États pontificaux et de Rome elle-même par les troupes italiennes en 1870, et tout comme son prédécesseur Pie IX, Modèle:Noble- s'affirme Prisonnier du Vatican, revendiquant ainsi ses droits à la souveraineté temporelle sur les États pontificaux toujours considérés comme usurpée par Modèle:Noble décédé quelques semaines avant son élection et auquel a succédé son fils Modèle:Noble.

Le Modèle:Date, Modèle:Noble- dissout officiellement les États pontificaux, mettant ainsi la papauté en accord avec la réalité politique.

En remerciement de l'engagement pris entre 1860 et 1870 par les zouaves pontificaux, des volontaires catholiques du monde entier qui avaient défendu par les armes le pouvoir temporel du pape, Léon XIII encouragea la nouvelle Association des chevaliers pontificaux<ref>Modèle:Lien web</ref>.

La création de cardinaux

Modèle:Article détaillé/Bac à sable Au cours de son pontificat, Léon XIII a créé 147 cardinaux au cours de 27 consistoires. Si la plupart étaient d'origine italienne, il créa une vingtaine de cardinaux français, dont les plus connus furent le cardinal Pie et le cardinal Lavigerie.

C'est également lui qui créa Joseph Sarto cardinal, son successeur sous le nom de saint Pie X. Parmi les autres cardinaux célèbres, l'anglais John Henry Newman, le frère du pape Léon XIII, Giuseppe Pecci, l'américain James Gibbons, auteur d'ouvrages et très actif dans la cause ouvrière, le français Benoît Langénieux (1824-1905), évêque de Tarbes puis archevêque de Reims, Elzéar-Alexandre Taschereau (1820-1898), premier cardinal canadien,

Enfin, Carlo Christofori est le dernier prélat catholique qui n'était pas prêtre au moment de sa création comme cardinal en 1885.

L'ouverture des archives du Vatican

Fichier:Seal of the Vatican Secret Archives.svg
Sceau des Archives Apostoliques du Vatican, avec des emblèmes de la papauté : les clés de saint Pierre et la tiare pontificale

Alors que la fin du siècle est marquée par un climat anticlérical et globalement hostile au catholicisme, Léon XIII lance dès le début de son pontificat un ambitieux programme d'approfondissement de la recherche historique concernant la papauté et l'Église. Les Archives privées apostoliques du Vatican, devenues en 2019 Archives apostoliques du Vatican sont les archives centrales du Saint-Siège, regroupant tous les actes et documents concernant le gouvernement et l'activité pastorale du pape et des organismes du Saint-Siège, dont la Curie romaine. Elles sont parfois qualifiées à tort de « secrètes » dans la mesure où cet adjectif est à comprendre dans le sens qu’on lui donnait autrefois, c’est-à-dire « privé » ou « réservé au souverain »<ref name=":6">Modèle:Article</ref>. En 1881, Léon XIII décide de commencer à les ouvrir à la libre consultation des chercheurs et universitaires. Le cardinal bavarois Joseph Hergenröther en est nommé premier préfet.

Dans cet élan, le pape Léon XIII instaure également :

Les papes suivants poursuivront et étendront l'accès aux Archives<ref name=":6" />.

La révision de l'index (des livres interdits)

Instauré à l'issue du concile de Trente (1545-1563), l'Index était une liste d'ouvrages éditée par Rome que les catholiques n'étaient pas autorisés à lire, parce qu'immoraux ou contraires à la foi catholique. Si Pie IX en restreignit déjà sa portée, Léon XIII entreprit une révision importante avec l’Index leonianus, formalisée par la constitution apostolique Modèle:Lien <ref>Modèle:Lien web</ref>du 25 janvier 1897, restructurant, adoucissant et simplifiant l'Index, tant sur la méthode et les procédures que sur la liste elle-même <ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Initiatives apostoliques

Béatifications et canonisations

Modèle:Article détailléAu cours de son pontificat, le pape Léon XIII a présidé 4 cérémonies de canonisations, proclamant un total de 27 saints donnés comme modèles et intercesseurs aux croyants. Si la plupart sont d'origine italienne, trois français parviennent aux « honneurs des autels » selon l'expression consacrée : saints Benoît-Joseph Labre, Pierre Fourier et le plus connu des trois, saint Jean-Baptiste de la Salle, fondateur de l'ordre des Frères des écoles chrétiennes, dédié à l'enseignement et à la pédagogie.

La proclamation de quatre Docteurs de l'Église

Parmi les 35 Docteurs de l'Église reconnus comme tels par l'Église catholique, plusieurs le devinrent à partir des années 1830 (la dernière désignation remontant à 1754), essentiellement des français d'ailleurs (saints Pierre Damien, saint Bernard, Hilaire de Poitiers, Alphonse de Liguori et François de Sales), et dans cette accélération de dynamique, quatre le furent sous le pontificat de Léon XIII<ref>Modèle:Lien web</ref>, tous Pères de l'Église :

L'approche unioniste avec les autres églises chrétiennes

L’action de Léon XIII à l’égard de la Terre sainte s’inscrit dans plusieurs dimensions : spirituelle, diplomatique, apostolique, désir d’ouverture au reste du monde et de connaissance. Le Patriarcat latin de Jérusalem a été restauré en 1847, un protectorat de la France à l’égard des chrétiens d’Orient s'est mis en place (suite à la guerre de Crimée), et les voyageurs ou pèlerins célèbres sont nombreux<ref>Comme illustré par exemple par les récits de voyage de l'écrivain Pierre Loti, dont Galilée, publié en 1896, disponible su Gallica https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5773042w.</ref>. Face à une mosaïque d’églises, le pape appela de ses vœux et engagea une approche plutôt « unioniste »<ref name=":2">Modèle:Article</ref>, au sens d’un appel à l’union à Rome des églises orientales. Une première étape fut franchie avec  l’encyclique Sancta Dei civitas<ref>Modèle:Lien web</ref> du 3 décembre 1880 recommandant notamment aux catholiques de soutenir financièrement  l’Œuvre d’Orient, fondée à Paris en 1856 et approuvée par Pie IX en 1858, et dont la mission est de venir en aide spirituellement et matériellement aux chrétiens d’Orient. Après l'accueil du Congrès eucharistique international à Jérusalem en 1893, où le pape se fit représenter par son légat le cardinal Benoît Langénieux, Léon XIII publia deux autres lettres apostoliques : Praeclara gratulationis<ref>Modèle:Lien web</ref> du 20 juin 1894, qui reconnaissait la valeur des rites des Églises d’Orient puis Orientalium dignitas Ecclesiarum <ref>Modèle:Lien web</ref> du 30 novembre 1894. Enfin, six conférences patriarcales se tinrent à Rome du 24 octobre au 28 novembre 1894, présidées par le Pape en personne<ref name=":2" />.

Parmi les créations cardinalices, Léon XIII choisit Antoine-Pierre IX Hassoun, patriarche de l'église catholique arménienne, lors du consistoire de 1880.

Par ailleurs, Léon XIII considère que le contexte politico-religieux marqué par le déclin de l'Empire ottoman et la formation de nouveaux États dans l’Europe danubienne et balkanique paraît favorable à des initiatives en direction des populations orthodoxes dont l’émancipation nationale s’accompagne en général de la revendication de l’autonomie ecclésiastique. Plusieurs initiatives voient le jour dont la reprise de liens diplomatiques avec la Russie <ref name=":9">Modèle:Lien web</ref>. Ces initiatives resteront sans réelle suite concrète dans le domaine des relations interconfessionnelles<ref name=":10">Modèle:Lien web.</ref>, voire encore empreintes de polémiques.

Médaille du pèlerin. Léon XIII, qui bénissait et encourageait les pèlerins sur le chemin des lieux saints, institua le 2 mai 1901, la médaille du pèlerin, en forme de croix de Terre Sainte, destinée à tous ceux qui effectuaient le saint pèlerinage, comme un signe visible d'une réalité atteinte, vécue et gravée dans leur cœur<ref name=":4">Modèle:Lien web</ref>.

Les relations avec les ordres religieux

Il réorganise les grands ordres en particulier l'ordre de Saint-Benoît en fondant la confédération bénédictine en 1893 par le bref Summum semper. Le 24 janvier 1891, il approuve définitivement le texte Constitutions des Filles de Marie et de Joseph.

La relance du pèlerinage à saint Jacques de Compostelle

Léon XIII authentifia la découverte des ossements retrouvés sous la cathédrale par l’archevêque de Compostelle comme étant les reliques de saint Jacques. Dans sa Lettre apostolique de 1884 Deus omnipotens, il rappelle avec force détails l’origine de Compostelle, reposant sur « une tradition orale constante, répandue partout, qui remonte jusqu'aux temps apostoliques et confirmée d'ailleurs par des Lettres publiques de Nos Prédécesseurs », évoquant à plusieurs reprises la présence à Compostelle du tombeau de l’apôtre sans la mettre en doute<ref>Modèle:Lien web</ref>.

C'est la reprise des voyages vers saint Jacques de Compostelle, qui s'accéléreront particulièrement suite à la visite sur place du pape Jean-Paul II en 2010.

La diplomatie

Le souverain pontife doit compter avec l'anticléricalisme français qui expulse les congrégations, le Kulturkampf prussien qui tente de mettre sous tutelle de l'État les catholiques allemands, la méfiance de l'Italie mais aussi par exemple l'instabilité politique chronique de l'Espagne. Dans tous ces pays de longue tradition chrétienne en voie de laïcisation, le pouvoir du clergé est combattu, tandis que des théories révolutionnaires prônant la violence telles que le nihilisme russe ou l'anarchisme, se développent. L'autorité est aussi largement agressée : le [[Alexandre II de Russie|tsar de Russie Modèle:Noble-]] est assassiné en 1881, l'impératrice d'Autriche en 1898, le roi d'Italie en 1900.

Relations du Saint-Siège avec la France

Fichier:Le Pape Léon XIII.jpg
Le monument de Modèle:Noble- dans la basilique Saint-Jean-de-Latran, Rome.

Devant les appels au renversement des institutions par certains catholiques français<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, Modèle:Noble- rappelle la doctrine traditionnelle de la soumission des sujets à tous les gouvernements, quelle que soit leur forme (Toast d'Alger, encyclique Au milieu des sollicitudes et lettre Notre Consolation<ref>Modèle:Lien web</ref>). Il demande une réconciliation des différents courants politiques et l'union de « tous les gens honnêtes » pour contrer le parti anticlérical au pouvoir et parvenir à la mise en sourdine, sinon à la suppression, des lois antireligieuses, comme en Allemagne.

L'opposition d'une partie notable de catholiques aux directives de Modèle:Noble-, à la suite de quelques figures influentes — souvent laïques — de l'Église de France, semble davantage idéologique que politique, plus gallicane que favorable au principe monarchiste. L'opposition à ce qui sera désormais nommé le Ralliement, a d'ailleurs pour origine, dès la fin de l'année 1892, les écrits d'Émile Dillon, un ami d'Alfred Loisy (dans un article anonyme de la Contemporary Review d'Modèle:Date-), relayé sinon plagié par un protestant allemand Friedrich Heinrich Geffcken (dans Modèle:Noble- devant l'Allemagne<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>) et un ancien ministre piémontais Ruggiero Bonghi. Ces trois auteurs semblent s'être inspirés de La société de Rome<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> écrit anticlérical d'Henri Durand-Morimbau dit Henri des Houx sous le pseudonyme de Comte Paul Vasili. Le jésuite Salvatore Brandi s'employa non sans succès, au début de l'année 1893, à réfuter Émile Dillon et Friedrich Heinrich Geffcken dans une série d'articles de la Civiltà Cattolica, reprise en France dans l'Univers et la Revue des deux mondes (puis rassemblés en brochure La politique de Modèle:Noble-<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>).

L'opposition aux directives du pape, sans être majoritaire dans une Église de France profondément marquée par l'école ultramontaine (Louis-Édouard Pie, Louis-Gaston de Ségur, Louis Veuillot, entre autres), influença néanmoins un certain nombre de catholiques ; ainsi, Modèle:Citation<ref>Anatole France, l'Église et la République, 1904, réédité par BiblioLife, 2009, Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref> ; certains vont même jusqu'à soutenir qu'au véritable Modèle:Noble- on a substitué un sosie ; Les Caves du Vatican contiennent une allusion à cette fable qu'on a répétée avec Modèle:Noble. La comtesse de Pange raconte<ref>Comtesse de Pange, Comment j'ai vu 1900, Bernard Grasset, 1962.</ref> que son père, le duc de Broglie, a coutume d'inviter à déjeuner une ou deux fois par an les curés du voisinage ; l'un d'eux, un peu échauffé par le vin de champagne dont il n'a pas l'habitude, n'hésite pas à lancer au dessert un : Modèle:Citation, qu'il refuse de retirer.

Prérogative du Saint-Siège, Léon XIII éleva 22 églises comme basiliques mineures en France, ce qui leur donna un titre honorifique et une dignité particulière<ref>Modèle:Lien web</ref> au sein des églises et des cathédrales.

Modèle:Article détaillé

Relations du Saint-Siège avec l'Empire allemand

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Modèle:Noble- et Bismarck.

Les relations avec le nouvel Empire allemand (proclamé à Versailles le Modèle:Date) sont rompues depuis l'arrivée au pouvoir du chancelier Bismarck. Toute la diplomatie de Modèle:Noble- sera tournée vers l'apaisement progressif du Kulturkampf. Entre 1871 et 1887, le prince de Bismarck veut renforcer autoritairement et unilatéralement la « solidarité » des composantes de l'Empire et ce, au détriment de l'Église (notamment en rabaissant le parti catholique du Zentrum dont l'un des fondateurs est l'évêque de Mayence Wilhelm Emmanuel von Ketteler). Ainsi, toute critique de l'Empire (cela inclut non seulement la Prusse, mais aussi la Rhénanie prussienne à majorité catholique) est punie de prison. Il veut en fait mater l'esprit d'autonomie des Lorrains récemment annexés (et qui ont élu député le très francophile évêque de Metz Paul Dupont des Loges) et des Polonais de Prusse, de Posnanie et de Silésie, populations catholiques qui trouvent en l'Église un refuge pour leurs activités patriotiques, et en même temps affaiblir l'identité catholique des pays rhénans, pas assez « prussiens » aux yeux du chancelier.

Ce sont les mêmes procédés qu'ailleurs, mais menés tambour battant : mariage civil obligatoire, dissolution de toutes les congrégations, contrôle sur la nomination et la formation du clergé, lois scolaires, etc. Nonobstant, le « chancelier de fer » doit reculer et en 1882, Modèle:Noble- réussit à rétablir les relations diplomatiques avec la Prusse. Le pape a soutenu, avec un certain succès, les évêques dans leur appui aux actions sociales et à la formation d'associations de laïcs d'entraide de travailleurs. Les évêques soutiennent aussi le parti Zentrum dont Bismarck a besoin des voix. Ainsi en 1887, les congrégations peuvent progressivement revenir et les lois les plus répressives de la précédente période du Kulturkampf ne sont plus appliquées. Cependant à l'extérieur, à partir du renouvellement de la Triplice en février 1887, puis avec l'abandon du traité de réassurance avec la Russie en 1890, le pape s'inquiète du caractère offensif du dernier système bismarckien dirigé contre la France.

Relations du Saint-Siège avec l'empire d'Autriche-Hongie

En 1889, il est confronté au Drame de Mayerling. L'empereur d'Autriche devra envoyer deux télégrammes pour obtenir la dispense permettant à son fils et héritier, mort dans des conditions scandaleuses, d'être inhumé chrétiennement. Le cardinal Mariano Rampolla del Tindaro sera soupçonné par le souverain autrichien de s'être opposé à cet acte de miséricorde du pape. L'empereur s'en souviendra. Lors du Conclave de 1903, il usera de son droit d'exclusive afin d'empêcher le prélat, pourtant favori, de ceindre la tiare pontificale.

Relations du Saint-Siège avec l'Empire russe

Au début de son pontificat, Modèle:Noble- envoie une missive au ton conciliant à l'empereur Modèle:Noble, dans laquelle il rappelle au bon souvenir du tsar l'existence de millions de ses sujets de confession catholique qui souhaitent vivre en loyaux sujets de l'Empire. L'empereur répond tout aussi courtoisement qu'il promet que ses sujets catholiques disposeront des mêmes droits que les autres. Les relations entre Modèle:Noble et la Russie exécrables à cause de la question polonaise et rompues depuis 1870, Modèle:Noble- fait un premier pas en publiant, le Modèle:Date, une encyclique condamnant le socialisme, l'anarchisme et le nihilisme.

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Modèle:Noble- vers 1903.

Cela ne peut que plaire à Modèle:Noble- (et à d'autres souverains européens), devant constamment se défendre contre des attentats visant sa personne ou celle de représentants du pouvoir impérial. À plusieurs reprises, Modèle:Noble- fait lire des lettres en chaire, contre ces attentats. En réponse, des sièges épiscopaux reçoivent enfin l'approbation impériale et sont pourvus. Mais la question polonaise n'évolue guère : le Saint-Siège juge inacceptable l'usage du russe — langue administrative de l'Empire récemment imposée en Pologne — dans l'enseignement et le catéchisme. Plus encore, des Ruthènes en majorité uniates ont été obligés de se placer sous la juridiction canonique de l'Église orthodoxe.

Lorsqu'Modèle:Noble- est assassiné, Modèle:Noble- envoie, en 1881, au couronnement du nouvel empereur de toutes les Russies Modèle:Noble un prélat de haut rang pour le représenter. Modèle:Noble- reconnaissant demande au pape d'exhorter les évêques de Pologne à ne pas apporter leur soutien aux mouvements patriotes polonais et à l'agitation politique. Les relations s'améliorent encore lorsque Modèle:Noble- use de son influence pour rapprocher la Russie de la France. En effet, le pape voit d'un mauvais œil la création de la Triplice. Celle-ci réunit une Italie gouvernée par un ministère de gauche anti-clérical, tenté par l'expérience voisine du Kulturkampf de Bismarck, un Empire austro-hongrois miné par les nationalismes et un nouvel Empire allemand qui a chassé les congrégations de son pays et promulgué des lois anti-catholiques.

La France, affaiblie par sa défaite de 1870, a un régime politique considéré comme l'épouvantail d'une Europe monarchique ; mais la Russie a besoin des capitaux français pour se développer et pour se défendre d'une Allemagne trop orgueilleuse à ses frontières ; tandis que la France souhaite sortir de son isolement diplomatique et contrecarrer la puissance de la Triplice. Après la mort d'Modèle:Noble-, la question des uniates et de la langue en Pologne est réglée. Un accord, en 1896, permet la fondation de nouveaux diocèses catholiques dans tout l'Empire. Modèle:Noble facilite le financement de la gestion du grand séminaire catholique de Saint-Pétersbourg, des églises catholiques sont construites dans les grandes villes commerçantes de Russie, tandis qu'en Pologne les derniers sièges épiscopaux vacants sont pourvus.

Mais finalement Modèle:Noble-, âgé et préoccupé par des questions plus urgentes, ne cueille pas les fruits de sa politique. La nonciature de Saint-Pétersbourg ne rouvre pas.

Relations du Saint-Siège avec le Royaume-Uni

Depuis le milieu du XIXème siècle, l'Angleterre est traversée par un mouvement de conversion, dit le Mouvement d'Oxford, autour du cardinal Newman.

Dans ce contexte, après avant mandaté l'expertise d'un groupe d'experts réunis autour du cardinal Camillo Mazzella, Léon XIII clarifie la position de l'Église vis-à-vis de l'anglicanisme<ref>Bulle apostolique Apostolicæ Curæ, 1896.</ref> par la lettre apostolique Apostolicae Curae du 13 septembre 1896. Ainsi donc, il déclare nul le rite d'ordination sacerdotal anglican.

En juin 1902, le jeune évêque Merry del Val représenta le pape au couronnement d’Edouard VII à Londres <ref name=":8" />. Il était alors âgé de 34 ans, et connaîtra une brillante carrière notamment comme secrétaire d'Etat de saint Pie X.

Relations avec l'Espagne

En 1885, à la demande du roi Modèle:Noble, il élève la capitale du pays, Madrid, au rang d'évêché et crée le Diocèse de Madrid.

Relations du Saint-Siège avec l'Amérique du Nord

En 1899, par la lettre apostolique Testem benevolentiæ nostrae, il redresse certaines conceptions du catholicisme aux États-Unis - le libéralisme et le pluralisme religieux - en condamnant l'américanisme.

Au Canada, après l'envoi d'un premier visiteur apostolique à la fin du pontificat de Pie IX, Léon XIII en envoya un second (en 1883-1884), puis monseigneur Merry del Val (en 1897), et enfin y créa formellement une délégation apostolique le 3 août 1899<ref name=":8">Modèle:Lien web</ref>.

Relations du Saint-Siège avec l'Asie

Modèle:… Léon XIII s'intéresse aux développements de l'Eglise catholique en Asie.

Inde - La lettre apostolique Humanae salutis <ref>Modèle:Lien web</ref> datée du Modèle:1er septembre 1886 établit la hiérarchie catholique en Inde, alors sous domination anglaise. Quelques années plus tard, l'encyclique Ad Orientis extremas oras <ref>Modèle:Lien web</ref>(24 juin 1893) poursuit l'œuvre d'évangélisation dans ce pays en mettant l'accent sur la fondation de séminaires pour la formation d’un clergé autochtone ainsi que sur l'extension de postes missionnaires dans les régions non-chrétiennes du pays.

À partir des années 1880, Modèle:Noble- relance des missions pontificales en Extrême-Orient et y noue des relations diplomatiques<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Japon - Il rencontre Yamamoto Shinjiro qui est reçu en audience en tant que Japonais catholique. Il l'encourage à persévérer et répandre la foi catholique en son pays. Modèle:Noble continuera son œuvre dans ce sens.

Autres faits

La proclamation de titres de saints patrons

  • Le 4 août 1880, en application de la politique de relance des études thomistes, saint Thomas d’Aquin comme patron des Universités, des Académies et des Écoles catholiques<ref name=":3" />.
  • En 1886 saint Jean de Dieu comme patron des malades et hôpitaux, patronage qui sera étendu en 1930 aux personnels infirmiers<ref>Modèle:Lien web</ref>.
  • En 1897, l'espagnol saint Pascal Baylon<ref>Modèle:Lien web</ref>, frère mineur du XVIème siècle, comme patron des congrès et des associations eucharistiques<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

La rencontre avec la future sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus

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Illustration de la rencontre entre Léon XIII et la future sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus

En novembre 1887, Thérèse Martin, la future sainte Thérèse de Lisieux, est en pèlerinage à Rome avec le diocèse de Coutances. Le 20 novembre, le pape Léon XIII les reçoit en audience. Désobéissant au protocole, Thérèse Martin profite alors du moment où elle salue le Saint-Père pour lui demander, en l'honneur de son jubilé (il fête alors ses cinquante ans de sacerdoce), l'autorisation d'entrer au Carmel nonobstant son jeune âge - 15 ans, autorisation jusqu'alors refusée, tant par son père que par les autorités religieuses du diocèse et du Carmel de Lisieux. Au cours de ce bref dialogue, qui surprend et agace l'entourage des deux protagonistes, le Pape suggère avec bienveillance dans un premier temps « Mon enfant, faites ce que les supérieurs vous diront », puis il prend congé d'elle en la bénissant et en lui indiquant « Allons, allons, vous entrerez si le Bon Dieu le veut. »<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Si la réponse semblait un peu évasive et l'avait laissée déçue, la jeune fille entra au Carmel de Lisieux quelques mois plus tard, le 9 avril 1888.

La création de l'ordre pontifical Croix Pro Ecclesia et Pontifice

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Médaille Modèle:Latin, instituée par Léon XIII.

Littéralement « Pour l’Église et pour le Pape », la distinction Pro Ecclesia et Pontifice a été instituée par Léon XIII le 17 juillet 1888 à l'occasion de son jubilé sacerdotal (50 ans de prêtrise), et étendue en 1898 pour récompenser des services rendus à l'Eglise catholique. Elle est en forme de croix grecque sur laquelle sont représentés saint Pierre et saint Paul, surmontés des armoiries pontificales. Le ruban est blanc et jaune, aux couleurs du Vatican. L’impératrice Zita, la princesse Benedikte de Danemark et la reine Fabiola de Belgique en furent des récipiendaires célèbres.

La fin du pontificat

Dégradation de sa santé

Le Modèle:Date-, le pape, alors nonagénaire, rapporte de légers sentiments de dyspepsie. Modèle:Noble- contracte initialement un rhume lors d'une sortie le Modèle:Date-, mais celui-ci dégénère en une pneumonie. Cette nuit-là, il perd connaissance. Lorsqu’un médecin est appelé au chevet du pape, il détermine que l'huile de ricin avec laquelle Modèle:Noble- avait tenté de se soigner avait dérangé son estomac et aggravé son état. Les neveux du pape sont immédiatement informés de la maladie de leur oncle, tout comme les cardinaux Mariano Rampolla del Tindaro et Luigi Oreglia di Santo Stefano, en leur qualité respectives de secrétaire d'État et de camerlingue de la Sainte Église romaine. Le Modèle:Date-, le pape fait sa dernière confession au cardinal Serafino Vannutelli. Le jour-même, il perd l'appétit et souffre d'essoufflements. Le lendemain, le médecin déclare qu’une hépatisation affecte les lobes supérieur et moyen du poumon droit, tandis que Modèle:Noble- souffre d'une faiblesse cardiaque considérable et de difficultés respiratoires malgré l'absence de fièvre ou de quintes de toux. Ce même jour, après avoir reçu les sacrements, le pape déclare : « Je suis maintenant près de ma propre fin. Je ne sais pas si tout ce que j'ai fait a été bon, mais j'ai certainement obéi à ma conscience et à notre foi ».

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La dépouille embaumée du pape Modèle:Noble- exposée dans la Basilique Saint-Pierre de Rome, lors de ses funérailles, le Modèle:Date-.

Le 6 juillet, on administre au pape une injection pour le soulager de la douleur qu'il ressent, alors qu'on rapporte que la pneumonie qu'il a contractée commence à se propager au poumon gauche. Le pape, qui avait un pouls imperceptible, a eu une nuit agitée et a dû recevoir de l'oxygène. Ce matin-là, il laisse entendre à ceux qui l’entourent qu'il préférerait que le cardinal Girolamo Maria Gotti lui succède lors du prochain conclave. Lorsque les médecins demandent au pape de se reposer, afin de ne pas aggraver davantage sa santé déclinante, Modèle:Noble- a déclaré : Modèle:Citation. Le pape perd connaissance mais se réveille pour recevoir les sacrements à Modèle:Heure, avant de vivre une nouvelle nuit agitée. Modèle:Noble- ne dort que trois heures, mais une douleur intense le contraint à se réveiller immédiatement, le souverain pontife se plaignant de douleurs des deux côtés du thorax qui obligent les médecins à le déplacer afin de lui offrir un meilleur confort. Sa situation devient réellement critique dans après-midi, où il reçut les derniers sacrements, alors que ses médecins constataient une soudaine détérioration. Le 7 juillet, le pape, affaibli, demande qu'on ouvre les volets de sa fenêtre, déclarant : Modèle:Citation. Dans les nuits suivantes, le pape souffre de plusieurs crises de toux, transpirant abondamment en raison de sa fièvre montante. La santé de Modèle:Noble- s’améliore légèrement le Modèle:Date-, lorsqu’il reçoit des pèlerins hongrois. Cependant, épuisé, il s’effondre peu après cette ultime réunion.

Décès et funérailles

Après plus de 25 ans de règne, le pape Modèle:Noble- meurt le Modèle:Date- à Modèle:Heure, dans sa chambre du Palais du Vatican après s’être confessé une dernière fois, à l’âge de 93 ans. Les membres du Saint-Siège ont annoncé l'heure de sa mort à 16h04 lorsqu’elle fut formellement confirmée. Officiellement, le pape est mort d'une pneumonie, suivie d'une pleurésie hémorragique.

Lors de ses funérailles, le Modèle:Date-, le corps du pape est exposé dans la Basilique Saint-Pierre de Rome, avant qu’il n’y soit inhumé. En 1924, vingt-et-un ans après sa disparition, son cercueil est finalement transféré dans la Basilique Saint-Jean-de-Latran.

Le conclave de 1903

Modèle:Article détaillé Joseph Sarto sera élu pape en 1903, succédant à Léon XIII, et prenant le nom de Pie X.

L'état d'esprit du pontificat

La question romaine a dépouillé le pape de son pouvoir temporel, réduit à la Cité du Vatican. Léon XIII inaugure donc un nouveau style de pontificat, et fait entrer l'Église dans le XXe siècle :

Quand le cardinal Vincenzo Gioacchino Pecci est élu pape sous le nom de Léon XIII le 20 février 1878, la papauté se trouve dans une situation tout à fait inédite : elle n’est plus souveraine sur le plan temporel, elle ne dispose plus d’aucun support territorial. Le mérite de Léon XIII sera d’en tirer les conséquences et d’inventer une nouvelle façon d’exercer le ministère suprême dans l’Église ou, si l’on préfère, la façon d’ « être pape » dans le contexte d’une société moderne en voie de constante démocratisation et sécularisation. La papauté nouvelle qu’il incarne, détachée de toute préoccupation liée à des intérêts de nature temporelle et prenant progressivement conscience du rôle de l’opinion publique dans la vie politique des États démocratiques contemporains, se veut une papauté ouverte à l’universel, s’efforçant d’exercer une sorte de magistère moral sur le monde des nations<ref>Modèle:Article.</ref>.

Léon XIII n'en resta pas moins convaincu de la primauté devant être accordée à Dieu et ancrée dans l'Eglise catholique :

La conviction qu’exprimait Léon XIII, dans sa première encyclique Incrustabili Dei concilio (21 avril 1878), était que « tous les maux » de la société moderne avaient « leur principale cause dans le mépris et le rejet de cette sainte et très auguste autorité de l’Église qui gouverne le genre humain au nom de Dieu, et qui est la sauvegarde et l’appui de toute autorité légitime »<ref name=":7" />.

Un pape Modèle:Citation

Fichier:Papa Leone XIII (1898).jpg
Modèle:Noble- vers 1898.

On a pu considérer que les encycliques du pape Modèle:Noble-, au nombre de quatre-vingt-six, étaient savantes et que peu de gens les ont lues jusqu'au bout, mais elles ont eu une influence notable sur la participation des catholiques aux grands débats intellectuels et socio-politiques de leur époque. Il a renouvelé l'enseignement des séminaires et des universités pontificales, fait progresser les études bibliques et patristiques et ouvert les archives du Vatican.

Son Modèle:Citation

Fichier:Leo XIII, 1887.jpg
Modèle:Noble- vers 1887

À la suite de son prédécesseur, s'il développe une nouvelle forme d'intransigeantisme<ref name=":7">Modèle:Chapitre.</ref>, foncièrement anti-moderne<ref name=":1">Modèle:Ouvrage.</ref>, auquel il donne une forme plus conquérante, qui s'attaque au présent<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> afin de « reprendre l'initiative »<ref name=":1" /> et proposer « un catholicisme de mouvement »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, c'est surtout la prudence qui caractérise son pontificat.

Au contraire du style plus lapidaire de Modèle:Noble, illustré par exemple dans le Syllabus, Modèle:Noble- quant à lui développe son sens de la pédagogie dans des encycliques, s'appuyant souvent sur ses prédécesseurs et ouvrant la voie à ses successeurs, sur des thèmes traditionnels comme sur des thèmes nouveaux.

Il poursuit inlassablement sa défense de la liberté de l'Église face aux nouveaux problèmes de la modernité : rupture entre le prolétariat et les classes aisées, mainmise du pouvoir politique sur l'enseignement dans différents pays d'Europe, laïcisation des consciences, et problème de la dissolution des congrégations en France (encyclique Nobilissima Gallorum Gens) et dans d'autres pays.

Hommages

Notes et références

Modèle:Traduction/Référence

Références

Modèle:Références nombreuses

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie

  • Modèle:Ouvrage
  • Bernard O'Reilly, Vie de Modèle:Noble-, Paris & Bruxelles, 1887.
  • R.P. Lecanuet, Les signes avant-coureurs de la Séparation, Les dernières années de Modèle:Noble- et l'avènement de Modèle:Noble-, Modèle:Coll. L'Église de France sous la Troisième République, Paris, Librairie Félix Alcan, 1930.
  • Charles Bronne, L'Industrie belge et ses animateurs, Desoer, Liège, s. d., Chap. XV.
  • Anatole Leroy-Beaulieu, La papauté et la démocratie, dans la Revue des deux mondes, Modèle:Date-, Modèle:P..
  • Xavier de Montclos, Le Toast d'Alger, Documents, 1890-1891, Paris, de Boccard, 1966.
  • Paul Vial, L'Europe et le monde de 1848 à 1914, Paris, Hachette, 1968.
  • Christian Ambrosi, L'apogée de l'Europe 1871-1918, Paris, Masson, 1975.
  • Philippe Levillain, Jean-Marc Ticchi (dir.), Le pontificat de Modèle:Noble-. Renaissances du Saint-Siège, Rome, École française de Rome, 2006.
  • Modèle:Article.
  • Martin Dumont, Le Saint-Siège et l'organisation politique des catholiques français aux lendemains du Ralliement, 1890-1902, Paris, Honoré Champion, 2012.
  • Roberto de Mattei, Le ralliement de Modèle:Noble-, L'échec d'un projet pastoral, Cerf, 2016, 482 pages.
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Articles connexes

Liens externes

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