Rosaire

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Modèle:Voir homonymes

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La Vierge de la fête du rosaire par Dürer (Galerie nationale de Prague).

Le Rosaire est un exercice de piété catholique qui consiste à dire trois chapelets d'oraisons. Consacré à la Vierge Marie, mère de Jésus-Christ, il tire son nom du latin ecclésiastique rosarium qui désigne la guirlande de roses dont Marie est couronnée dans les représentations traditionnelles.

Notre-Dame du Rosaire est dans le catholicisme une des nombreuses dénominations de Marie.

Spiritualité

Le culte marial

Le rosaire, est une forme de dévotion mariale qui consiste à réciter trois chapelets, composés chacun de cinq dizaines de grains qui symbolisent cinquante roses envoyées à Marie<ref>Modèle:Article.</ref>. Ces quinze dizaines permettent de méditer sur des « mystères » liés à Marie et à Jésus.

Depuis le pontificat de Jean-Paul II, une quatrième série de mystères a été ajouté, portant le total à vingt. Cette quatrième série est laissée "à la libre appréciation des personnes et des communautés".

Le pape Jean-Paul II a expliqué dans la lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae que Modèle:Citation

Le chapelet traditionnel

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Un chapelet traditionnel.

Le chapelet comprend cinq dizaines de petits grains appelés Ave, précédées chacune d'un grain plus gros appelé Pater. Partant de l'un des grains plus gros, une branche terminale comporte trois petits grains (Ave), un gros (Pater) et un crucifix. Les appellations Ave et Pater correspondent au premier mot de la version latine des prières récitées.

Ces prières sont :

Au début de chaque dizaine peuvent également être annoncés les mystères du rosaire.

Cette prière peut être dite de façon personnelle, familiale, ou en groupe. L'Église catholique, s'appuyant sur les textes bibliques, affirme que l'Esprit saint reçu au baptême est présent dans la récitation du chapelet.

Les formats réduits

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Une bague de Rosaire antérieure au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle.

Au Moyen Âge, à l'époque des Croisades, sont apparus des chapelets de taille réduite sous forme de bracelets ou de bagues, le plus souvent à dix grains Modèle:Refnec, parfois à cinq grains. Ces anneaux sont ornés d'une croix. Ils permettent de prier le Rosaire complet en le récitant plusieurs fois.

Cette tradition s'est perpétuée notamment avec le chapelet basque.

Les mystères du Rosaire

Le Rosaire énonce Modèle:Unité (signifiant ici évènements fondamentaux) de la vie de Jésus-Christ et de la Vierge Marie, précédant chacun un temps de méditation puis un Notre Père, dix Je vous salue Marie et un Gloire au Père<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Initialement au nombre de 15, les mystères appartenaient à trois catégories :

Lors de l'« année du Rosaire » (Modèle:Date- - Modèle:Date-), le pape Jean-Paul II a ajouté une quatrième catégorie de cinq mystères, plus spécifiquement christologiques :

Dans une volonté d'œcuménisme, ces mystères lumineux portent sur des épisodes de la vie de Jésus qui intègrent les préoccupations des Églises réformées, soucieuses de mettre l'accent sur son message. L'Église catholique recommande de méditer sur les mystères lumineux le jeudi. Ces derniers restent optionnels et ne sont pas inclus dans le rosaire en entier.

Un mystère est prié sur une dizaine de chapelet, un chapelet entier comprend donc la prière d'un mystère. Les différents mystères du rosaires sont habituellement priés et médités selon le jour de la semaine, comme suit :

Jour de la semaine Mystères du jour

(Moderne)

Mystères du jour

(Traditionnel)

Lundi Joyeux Joyeux
Mardi Douloureux Douloureux
Mercredi Glorieux Glorieux
Jeudi Lumineux Joyeux
Vendredi Douloureux Douloureux
Samedi Joyeux Glorieux
Dimanche Glorieux

Joyeux (Temps de l'Avent et de Noël, optionnel)

Douloureux (Temps du Carême, optionnel)

Un rosaire est prié en entier lorsque les 15 mystères traditionnels ont été médités et priés, soit 3 tours de chapelet. Les vingt mystères, comprenant les mystères lumineux, ne sont pas habituellement priés tous ensemble.

La méditation

La prière et la méditation de l'ensemble de ces mystères du Rosaire sont répartis sur les jours de la semaine : le lundi et le samedi, les mystères joyeux ; le mardi et le vendredi, les mystères douloureux ; le mercredi et le dimanche, les mystères glorieux ; et le jeudi, les mystères lumineux. Les autres jours de méditation peuvent aussi être modifiés en fonction du calendrier (par exemple, méditer les mystères glorieux les jours de fête et les mystère joyeux la veille). À la fin du Rosaire, on conclut par une prière mariale.

Autrefois à chaque catégorie de mystère étaient associés deux jours de la semaine, le dimanche faisant exception. En six jours on priait deux fois le Rosaire, et le dimanche on priait encore une catégorie de mystère, suivant le calendrier.

Dans le Je vous salue Marie, entre « Jésus » et « le fruit de vos entrailles », on peut réciter une clausule<ref group=Note>Modèle:Citation Modèle:Cf Directoire sur la Piété populaire et la Liturgie, n° 201.</ref>.

Une piété populaire

La pratique du Rosaire consiste en un exercice de méditation simple sur les épisodes importants de la vie de Jésus-Christ à travers le regard marial. Cette forme de piété correspond à une culture « à la fois rurale, populaire et orale »<ref>Marie-Odile Métral-Stiker, article « Rosaire » in Encyclopædia Universalis, édition 2006.</ref>.

Histoire

Origines

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Panneau central du Polittico Guidalotti de Fra Angelico, retable de l'église Saint-Dominique de Pérouse. Les anges offrent à la Vierge Marie deux corbeilles de cinq roses, symboles des prières du Rosaire.

Les prières répétitives apparaissent dès les premiers siècles du christianisme. On attribue à Antoine le Grand, ermite dans le désert d'Égypte, l'invention du komvoskhinion, chapelet orthodoxe encore utilisé par les moines du mont Athos. L'anachorète Pallade à Scété récitait chaque jour 300 prières identiques, ainsi que Paul de Thèbes, qui mettait sous les pans de son manteau 300 petits cubes de pierre destinés aux mosaïques ; il en jetait un chaque fois qu'il récitait une prière. Ces prières, appelées orationes, pouvaient être récitées 100, 300, 700 fois de suite selon des auteurs anciens, mais l'histoire ne dit pas s'il s'agit du Notre Père, du Je vous salue Marie ou d'autres textes. Plus tard, Bonaventure de Bagnoregio récitera jusqu'à Modèle:Nombre Ave Maria par jour.

La dévotion du Rosaire, déjà en usage chez les Cisterciens depuis le Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, s'est développée au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle sous l'influence des Dominicains. Il n'existe sous sa forme actuelle que depuis le Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. C'est pourquoi de nombreux tableaux de la « Vierge du Rosaire » représentent celle-ci offrant une rose ou un chapelet à des membres de cet ordre : saint Dominique, le fondateur, ou Alain de La Roche et Catherine de Sienne.

Le mot « rosaire », attesté à partir du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, vient du latin rosarium (ou rosarius), qui désigne une roseraie ou un champ de roses. Il est attesté à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle dans d'autres emplois, religieux ou profanes. Le mot rosarium est par exemple utilisé en 1498 par le franciscain Bernardino de Bustis pour son Rosarium sermonum, recueil de sermons contenant des citations d'auteurs tels que Dante, Pétrarque, Jacopone da Todi ou Cecco d'Ascoli : on traduit ce titre par Guirlande de sermons. Sont connus aussi le Rosarius des miracles de Notre-Dame<ref>Université d'Ottawa</ref> et le Rosarium philosophorum en alchimie<ref>Le poète, la vierge et le prince: étude sur la poésie mariale, Gérard Gros, collection Université de Saint-Étienne, Modèle:P..</ref>.

Le dominicain Alain de La Roche, fondateur de l'une des premières confréries du Rosaire à Douai<ref>Voir {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Winston Allen, Stories of the Roses</ref>, ne voulait pas employer ce terme, qui évoquait pour lui le paganisme, et lui préférait celui de Psautier de Notre-Dame.

À partir du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle les ouvrages sur le Rosaire se multiplient, avec notamment en 1526 le Rosaire de Notre-Seigneur, en 1533 la Mystique du doux Rosaire pour les âmes croyantes et plus tard, le Rosier mystique du frère Antonin-Thomas<ref>Histoire générale du Rosaire, Marcelin Mery.</ref>.

Le Rosaire des Dominicains

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Dominique de Guzman et Marie. Un chapelet est tenu par la Vierge, avec les dizaines marquées par des grains rouges, symbole des Pater Noster ; un second chapelet, dans la main du saint, est formé de simples grains de corail, sans les dizaines.
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Psautier d'Alain de La Roche, 1492. Chaque mystère est un médaillon entouré de cinq fleurs à cinq pétales.

Le Rosaire des Dominicains date du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Au terme de trois jours de prière dans la forêt de Bouconne, aux portes de Toulouse, Dominique de Guzmán aurait reçu le Rosaire comme moyen de convertir les populations adeptes du catharisme. Cette légende ne fait que traduire l'attachement des Dominicains à la récitation du Rosaire, mais celui-ci ne s'est stabilisé que beaucoup plus tardivement, vers le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

C'est au frère dominicain Alain de la Roche, né en Bretagne en 1428, que l'on doit sa diffusion : il prêche en Flandre puis à Lille, où, en contact avec des monastères chartreux, il découvre les clausules de Dominique de Prusse, qui l'enthousiasment. Alain de La Roche devient alors l'apôtre du Rosaire, qu'il appelle « Psautier du Christ et de la bienheureuse Vierge Marie ».

On lui doit également la division des trois cinquantaines (mystères joyeux, douloureux et glorieux) et en quinze mystères précis.

Les clausules des Chartreux

La division du chapelet en quinze dizaines séparées chacune par la récitation d'un Pater Noster est attribuée à Henri Eger de Calcar<ref>[http///www.musicologie.org/Biographies/h/heinrich_eger_von_kalkar.html Biographie de Henry of Kalkar]</ref> (mort en 1408), chartreux de Cologne, berceau de la première confrérie du Rosaire.

Vers 1398, Adolphe d'Essen, moine de la chartreuse Saint-Alban de Trèves, écrit le premier texte recommandant la récitation des 50 Ave sous une forme brève soutenue par la méditation sur la naissance et la vie de Jésus. Cette dévotion est ensuite introduite à la cour par son amie, la bienheureuse Marguerite de Bavière.

Par la suite, Adolphe d'Essen initie à cette formule un chartreux polonais, Dominique de Prusse. Ce dernier a alors l'idée de lier systématiquement la récitation du chapelet et la contemplation de la vie du Christ, en divisant celle-ci en 50 épisodes puis en rédigeant pour chacun un court texte destiné à suivre l'Ave Maria. Il étend ensuite ce procédé à tout le psautier marial en rédigeant 50 courtes méditations, ou clausules, en latin et en allemand, sur l'enfance, la vie publique et la Passion du Christ. Par exemple : "Jésus, que Jean baptisa dans le Jourdain et désigna comme l’Agneau de Dieu" ; "Jésus, qui après avoir choisi ses disciples, prêcha aux hommes le Royaume de Dieu" ; "Jésus, qui à la dernière Cène, a institué le sacrement de son Corps et de son Sang"... Son prieur, séduit par cette proposition, l'envoie à divers monastères de son ordre.

Puis Dominique de Guzmán rédige une série de trois fois 50 clausules, en parallèle avec les 150 psaumes de la Bible.

Le double principe du Rosaire, à la fois marial et christocentré, est dès lors posé. Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et durant les siècles suivants, sont apportées différentes modifications qui touchent plus à la forme qu'au fond.

Les bulles pontificales

Dans une bulle pontificale de 1294, Alexandre IV accorde une indulgence à la confrérie du Rosaire fondée dans l'église des dominicains de Florence, et, dans deux autres bulles, aux couvents dominicains de Plaisance et de Padoue<ref>Source : Migne</ref>.

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L'abbesse Anna Eisenberger (à gauche) et deux autres cisterciennes du Modèle:Lien (Bavière), Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle.

Pie V ordonne que le premier dimanche d'octobre on fasse mémoire de sainte Marie de la Victoire pour remercier Dieu, par l'intercession de la sainte Vierge, de la victoire remportée sur les Turcs à la bataille de Lépante, le Modèle:Date : ce jour tombait au premier dimanche d'octobre en cette année. Pie V en aurait été miraculeusement informé avant que la nouvelle officielle eût pu lui parvenir.

Son successeur publie la bulle de la fête du Rosaire. Le pape Grégoire XIII fixe la date de cette fête au premier dimanche d'octobre, à célébrer dans les églises qui possèdent un autel sous l'invocation du Rosaire.

Sous l'influence de la piété populaire, le texte de l'Ave Maria est augmenté et se transforme en prière de supplication. C'est au temps du jésuite Pierre Canisius (1521-1597) que l'invocation « Sainte Marie, priez pour nous, pécheurs » se répand de plus en plus.

Le rosaire des Carmes

Les Carmes n’ont pas le rosaire comme signe distinctif mais le scapulaire du mont Carmel. Jean de la Croix insiste cependant sur la spiritualité de la prière du rosaire, et l’esprit de pauvreté : propos révolutionnaires à une époque où se crée la confrérie des patenôtriers, qui fabriquent des chapelets de plus en plus luxueux, de corail ou d’ambre, suivent la mode, alors que les premiers rosaires étaient une simple corde avec des grains, parfois des bracelets de perles de bois<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref group=Note>Modèle:Cita Saint Jean de la Croix, La Montée du Carmel, L.III, ch. 34.</ref>.

Grignion de Montfort

Le rosaire est avant tout une école d'oraison et de contemplation, ce qui implique qu'il soit pratiqué régulièrement. La manière de le réciter est décrite par Louis-Marie Grignion de Montfort dans Le Secret admirable du Très Saint Rosaire pour se convertir et se sauver<ref group=Note>Modèle:Citation (§117).</ref>. Il importe d'éviter toute distraction volontaire (mais Modèle:Citation - 120) et s'accompagner d'une « oraison mentale »<ref group=Note>Modèle:Citation</ref>. La prière commence par une invocation silencieuse au Saint-Esprit (§126)<ref group=Note>Modèle:Citation</ref>.

Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

Fichier:Laurens vieille normande.JPG
Vieille Normande au Rosaire, par Nicolas Laurens (1829-1908).

Jean-Paul II priait tous les jours le Rosaire et lui a consacré une lettre apostolique : Rosarium Virginis Mariae. Paul VI a lui aussi encouragé cette prière dans son exhortation apostolique "Marialis cultus". C'est Jean-Paul II qui a ajouté les cinq mystères lumineux : baptême du Seigneur, noces de Cana, proclamation du Royaume, Transfiguration, institution de l'eucharistie.

Pour Jean-Paul II, l'objectif du Rosaire est avant tout de Modèle:Citation.

Bibliographie

Encycliques

Léon XIII
Pie XI
Pie XII
Jean XXIII

Ouvrages de foi et de piété

Ouvrages anciens

  • Bernard de Clairvaux. La Louange de la Vierge Mère, Œuvres complètes XX Introduction, traduction, notes et index par Marie-Imelda Huille, o.c.s.o., moniale de Notre-Dame d'Igny, et Joël Regnard, o.c.s.o., moine de Notre-Dame de Cîteaux. Modèle:Date- [2009]. Le Cerf.
  • Louis-Marie Grignion de Montfort, Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge, éd. Mediapaul, 1997
  • Louis-Marie Grignion de Montfort, Le Secret admirable du très saint Rosaire - Pour se convertir et se sauver, éd. Traditions monastiques, 2005

Ouvrages contemporains

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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