Bernard de Clairvaux

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Saint Bernard de Fontaine, abbé de Clairvaux, né en 1090 à Fontaine-lès-Dijon<ref>Au château de Fontaine-lès-Dijon.</ref> et mort le Modèle:Date de décès- à l'abbaye de Clairvaux, est un moine bourguignon, réformateur de la vie religieuse catholique.

Directeur de conscience et important promoteur de l'ordre cistercien (ou ordre de Cîteaux), il recherche l'amour du Christ par la mortification la plus dure. Bernard de Fontaine fait preuve, toute sa vie, d'une activité inlassable pour instruire ses moines de Clairvaux, pour émouvoir et entraîner les foules, pour allier son ordre avec la papauté et pour « élaborer un dogme militant » que son ordre et toute l'Église catholique mettront en œuvre<ref>Ferran Garcia-Oliver, El Císter, ideals i realitat d'un orde monàstic: actes del Simposi, [2], universitat valencia 2001, Modèle:P..</ref>.

C'est aussi un conservateur, qui fustige les mutations de son époque, la « [[Renaissance du XIIe siècle|Renaissance du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle]] », marquée par une profonde transformation de l'économie, de la société et du pouvoir politique.

Mort en 1153, il est canonisé dès 1174 et devient ainsi saint Bernard de Clairvaux. Il est proclamé Docteur de l'Église catholique (Doctor mellifluus) en 1830 par le pape Modèle:Noble.

Enfance et entrée au monastère

Fichier:Maison natale Saint Bernard 001.jpg
Basilique et maison natale de Saint Bernard à Fontaine-lès-Dijon, face à l'église Saint-Bernard de Fontaine-lès-Dijon.
Fichier:Eglise Fontaine-les-Dijon 002.jpg
L'église Saint-Bernard de Fontaine-lès-Dijon.

Né en 1090 ou 1091<ref>La date traditionnelle est 1091. L'abbé Chomton (1891) et le chanoine Vacandard (1895) firent accepter la date de 1090, mais dans une étude que l'historien Pierre Aubé (P. Aubé, Saint Bernard de Clairvaux, Paris, 2003, Modèle:P.) considère comme décisive, Adriaan Hendrik Bredero (A.H. Bredero, « Saint Bernard est-il né en 1090 ou en 1091 ? », dans Papauté, monachisme et théories politiques. Modèle:Rom-maj. Le pouvoir et l'institution ecclésiale, Lyon, 1994, Modèle:P.) conclut en faveur de la date traditionnelle de 1091.</ref> au château de Fontaine-lès-Dijon près de Dijon, dans une famille noble de Bourgogne<ref> Jacques Berlioz, Saint Bernard, le soldat de Dieu, tiré de Moines et religieux au Moyen Âge, Seuil 1994, Modèle:P..</ref>, Bernard est le troisième de sept enfants, six garçons (dont saint Gérard de Clairvaux), et une fille, sainte Ombeline de Jully. Fils du seigneur Tescelin le Roux (Tescelin Saurel ou Sorrel<ref>Pierre Aubé (Saint Bernard de Clairvaux, Paris, 2003, Modèle:P.) écrit « Técelin le Saur ».</ref>) et de sainte Alèthe de Montbard. Son père, Tescelin, est l'un des seigneurs de Châtillon-sur-Seine. Modeste chevalier, il est au service du duc de Bourgogne et a cherché à faire un riche mariage. Il possède des terres autour de Montbard, d'Alise-Sainte-Reine, dans la vallée de la Laignes ou au confluent de l'Aube et de l'Aujon en plus de sa seigneurie de Fontaine<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Fichier:Saint-Vorles.jpg
Vers 1100, Bernard de Clairvaux est envoyé à l'école de Saint-Vorles à Châtillon-sur-Seine.

La famille de sa mère, Alèthe ou Aleth, est de plus haute lignée. Le grand-père de Bernard règne sur la seigneurie de Montbard : ses terres s'étendent sur les plateaux situés entre l'Armançon et la Seine. Son oncle, André de Montbard, est l'un des neuf fondateurs de l'ordre du Temple et devient même Grand Maître<ref>Jean-Philippe Lecat, « L'idée de croisade selon Bernard de Clairvaux », Grandes signatures, no 1, Modèle:Date-, Modèle:P..</ref>. La famille de Bernard appartient donc à la moyenne noblesse<ref name="Pacaut">Marcel Pacaut, article « Bernard de Clairvaux », Encyclopædia Universalis, DVD, 2007.</ref>.

Vers 1100, il est envoyé à l'école canoniale de Saint-Vorles à Châtillon-sur-Seine<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Après les rudiments, il suit le trivium, premier cycle d'enseignement consacré aux lettres (grammaire, rhétorique et dialectique). Montrant un goût particulier pour la littérature<ref>Théodore Ratisbonne, Histoire de saint Bernard, 1853, Modèle:P..</ref>, il acquiert une bonne connaissance de la Bible, des Pères de l'Église et de divers auteurs latins : Horace, Lucain, Sénèque (Lettres à Lucilius), Tacite, Juvénal, Perse, Stace, Térence et, surtout, Cicéron, Virgile et Ovide (y compris, de ce dernier, l'Art d'aimer)<ref>P. Aubé, Saint Bernard de Clairvaux, Paris, 2003, Modèle:P..</ref>, ce qui fait de lui un parfait représentant des lettrés de son temps.

En revanche, il ne suit pas le quadrivium (second cycle, portant sur l'arithmétique, la géométrie, la cosmologie et la musique)<ref>P. Aubé, Saint Bernard de Clairvaux, Paris, 2003, Modèle:P..</ref>. À l'âge de seize ou dix-sept ans, il perd sa mère et en est très vivement affecté. Il mène ensuite l'existence mondaine des jeunes nobles de son âge mais semble très vite vouloir entrer dans les ordres. Dans un premier temps, pour ne pas inquiéter sa famille par ses préparatifs à la vie monacale, il leur laisse entendre qu'il prépare un pèlerinage à Jérusalem<ref name="Lecat64">Jean-Philippe Lecat, Modèle:P..</ref>.

En 1112, il entre à l'abbaye de Cîteaux en compagnie de quatre de ses frères (le cadet Nivard les rejoindra plus tard) et d'une vingtaine de connaissances<ref name="Pacaut"/>. L'abbaye de Cîteaux a été fondée en 1098 par Robert de Molesme, et Étienne Harding en est l'abbé depuis Modèle:Date-. Les fondateurs se sont détachés de l'ordre de Cluny, alors en pleine gloire, pour vivre intégralement la règle de saint Benoît.

Ils souhaitent répondre à un idéal plus rigoureux : retour à la simplicité dans la vie quotidienne, dans le culte et dans l'art ; rupture avec le monde, pauvreté, silence, travail manuel, tels seront les éléments principaux de la création cistercienne. Cela correspond aux souhaits de Bernard qui veut parvenir à l'ascèse monastique la plus rude<ref>Jaques Berlioz, Saint Bernard, le soldat de Dieu, tiré de Moines et religieux au Moyen Âge, Seuil 1994, Modèle:P..</ref>. Cette ascèse est comparable selon lui à la route de Jérusalem : Modèle:Citation bloc

La fondation de Clairvaux

Fichier:Bernhard von Clairvaux (Initiale-B).jpg
Portait de Bernard de Clairvaux dans une lettrine ornant un manuscrit de La Légende dorée, vers 1267-1276.

En 1115, Étienne Harding envoie le jeune homme à la tête d'un groupe de moines pour fonder une nouvelle maison cistercienne dans une clairière isolée à une quinzaine de kilomètres de Bar-sur-Aube : le val d'Absinthe<ref>Selon le site de l'Abbaye de Clairvaux, le Val d’Absinthe est une légende poétique : Modèle:Citation bloc Pierre Aubé, lui, pense que Guillaume de Saint-Thierry a exagéré la désolation des lieux où Bernard et ses compagnons s'installèrent, mais que le nom de Val d'Absinthe est vraisemblable, l'absinthe proliférant sur les terrains pierreux (Pierre Aubé, Saint Bernard de Clairvaux, Fayard, 2003, Modèle:P.).
Voir aussi Jean Waquet, Jean-Marc Roger, Laurent Veyssière, Recueil des chartes de l'abbaye de Clairvaux au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, 2003, Modèle:P..</ref>, sur une terre donnée par le comte Hugues de Champagne. La fondation est appelée « claire vallée » (clara vallis), qui devient ensuite « Clairvaux ». Bernard est élu abbé de cette nouvelle abbaye, et confirmé à Châlons par Guillaume de Champeaux, évêque de Châlons et célèbre théologien. Il demeure abbé de Clairvaux jusqu'à sa mort en 1153. Les débuts de Clairvaux sont difficiles : la discipline imposée par Bernard est très sévère. Bernard poursuit ses études sur les Saintes Écritures et sur les Pères de l'Église.

Les gens affluent dans la nouvelle abbaye, et Bernard convertit même toute sa famille : son père, Tescelin, et ses cinq frères entrent à Clairvaux en tant que moines<ref>Au sujet de la conversion du père du futur saint Bernard, Étienne de Bourbon, inquisiteur, a écrit : Modèle:Citation bloc</ref>. Sa sœur, Ombeline, prend également l'habit au prieuré de Jully-les-Nonnains. L'attrait qu'exerce Bernard est parfaitement illustré par cette anecdote : vers 1129, l'évêque de Lincoln s'étonne de ne pas avoir de nouvelle d'un chevalier qui devait faire étape à Clairvaux sur la route des croisades. Bernard l'informe qu'il a économisé la route de Jérusalem en entrant au monastère<ref name="Lecat64"/>.

Dès 1118, de nouvelles maisons doivent être fondées pour éviter l'engorgement de Clairvaux. Les trois premières fondations sont La Ferté, Pontigny, et Morimond. Ces premières fondations sont implantées dans les domaines des seigneuries alliées ou amies.

Ces trois abbayes, plus Cîteaux et Clairvaux, sont les cinq têtes de pont de l'ordre nouveau, chacune essaimant pour son compte<ref>Jean Chélini, Histoire religieuse de l'Occident médiéval, Hachette, 1991, Modèle:P..</ref>. De 1115 à 1133, Bernard et ses moines vivent à Clairvaux dans les conditions les plus frustes. Le prieur du couvent (Geoffroy de La Roche-Vanneau) et le maître des novices (Achard) convainquent Bernard d'agrandir le monastère en 1133. En 1145, l'église est enfin consacrée et, en 1153, la partie occidentale réservée aux frères convers est achevée<ref>Carol Heitz, Article « Architecture monastique », Encyclopaeædia Universalis, DVD, 2007.</ref>.

Pendant ses Modèle:Nobr d'abbatiat, Bernard contribue à la création de Modèle:Nobr filles de Clairvaux (57 par fondation et 11 par agrégation) dont 35 pour la France, qui à leur tour vont essaimer, si bien qu'au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Cîteaux compte pas moins de Modèle:Nobr soit plus que Cluny (environ 300)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

En 1119, Bernard fait partie du chapitre général des cisterciens convoqué par Étienne Harding, qui donne sa forme définitive à l'ordre. La « Charte de charité » qui y est rédigée est confirmée peu après par Modèle:Noble. En 1132, il fait accepter par le pape l'indépendance de Clairvaux vis-à-vis de Cluny.

Le religieux

Fichier:Stained glass St Bernard MNMA Cl3273.jpg
Bernard de Clairvaux (vers 1450), vitrail, Paris, musée de Cluny.
Fichier:Josefa de Óbidos - Lactação de São Bernardo - MNMC.jpg
Lactation de saint Bernard (vers 1670), tableau de Josefa de Óbidos.

Dès le début de son abbatiat, Bernard rédige des traités, des homélies, et surtout une Apologie, écrite sur la demande de Guillaume de Saint-Thierry, qui défend les bénédictins blancs (cisterciens) contre les bénédictins noirs (clunisiens). À l'austérité cistercienne, élaborée à partir de la fuite du monde, de la pauvreté et du travail manuel, Bernard ajoute la mise en valeur de la pureté et le désintérêt de la culture et de tout ce qui peut sembler un divertissement pour l'esprit.

Pierre le Vénérable, abbé de Cluny, lui répond amicalement, et malgré leurs différends idéologiques, les deux hommes se lient d'amitié. Il envoie également de nombreuses lettres pour inciter à la réforme le reste du clergé, en particulier les évêques. Sa lettre à l'archevêque de Sens, Henri de Boisrogues dit Sanglier, intitulée par la suite De Officiis Episcoporum (Sur la conduite des évêques), est révélatrice du rôle important joué par les moines au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, et des tensions entre clergé régulier et séculier. Bernard a une prédilection presque exclusive pour le Cantique de Salomon et pour saint Augustin. Il est le dernier père de l'Église de par sa façon de raisonner<ref>Jean Chélini, Modèle:P..</ref>.

Il considère que l'Homme n'a pas à tenter d'élucider les contradictions apparentes du dogme ou de trouver une explication rationnelle aux textes saints : la foi que l'on reçoit doit être transmise inchangée. Il reste étranger aux changements de l'époque où, avec la naissance des universités, de plus en plus d'esprits s'attaquent à la compréhension des textes par la raison. Il défend avec la même fougue la société féodale, la division du monde en trois ordres et l'autorité pontificale. Pour lui, l'ordre établi est voulu par Dieu. Il suffit de corriger les vices des hommes pour résoudre les problèmes de la société<ref name="Jean">Jean Chélini, Modèle:P..</ref>.

La spiritualité de Bernard est fortement marquée par la pénitence. Il fait subir à son corps les plus cruels traitements, mettant ainsi sa santé en danger. Son goût pour l'austérité s'accorde à merveille avec le dépouillement des églises cisterciennes. À ce sujet, il évoque les états de conscience modifiés auxquels il parvient : Modèle:Citation<ref name="Davy">Marie-Madeleine Davy, Placide Deseille, article « Cisterciens », Encyclopædia Universalis, DVD, 2007.</ref>.

Il fulmine d'ailleurs contre les cloîtres sculptés à chapiteaux historiés dans son Apologie à Guillaume de Saint-Thierry (vers 1123-1125). Il considère que les décorations richement ornées de figures monstrueuses et que les narrations souvent profanes et coûteuses sont de nature à détourner l'esprit du moine de la méditation<ref>Léon Pressouyre, article « Cloîtres », Encyclopædia Universalis, DVD, 2007. Voir Bernard de Clairvaux, Apologie à Guillaume de Saint-Thierry, Modèle:Nobr rom (lire sur Wikisource).</ref>.

Il est aussi porté par un amour fervent envers Dieu et la Vierge, pour qui il a une dévotion particulière<ref name="Davy"/>. Toutes les églises cisterciennes sont dédiées à la Vierge et Bernard cherche à développer le culte marial dans tout l'Occident<ref name="Jean"/>. Il est parfois présenté sur des tableaux avec la Vierge qui presse son sein découvert et envoie une goutte ou un jet de son lait à l'abbé<ref>Dans l'iconographie chrétienne, ce jet l'atteint sur la bouche, l'œil ou le front, selon que le lait lui apporte l'éloquence, la clairvoyance ou la sagesse. L'étude de ces représentations Modèle:Citation. Modèle:Cf. Modèle:Ouvrage.</ref>, épisode à la suite duquel il devient « l'orateur de Marie mère (miracle de la Lactation de saint Bernard)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Il prône une religion faite d'élan du cœur plus que de comptabilité des actions bonnes ou mauvaises.

C'était un homme entier, totalement dévoué à sa foi, qui n'acceptait pas les compromis. Son ardeur dans les prêches, sa rhétorique puissante le faisait craindre de certains, et suivre sans retenue par d'autres. Modèle:Citation bloc

Un abbé engagé dans les affaires de son temps

Fichier:Jehan Bellegambe - Le Cellier Triptych.jpg
indicationDeLangue}} A. G. Pearson « [1] Nuns, images, and the ideals of women's monasticism: Two paintings from the Cistercian convent of Flines », Renaissance Quarterly, Modèle:Date-.</ref>.

Bernard, pourtant si engagé dans son monastère, sillonne les routes d'Europe occidentale pour défendre l'Église et porter témoignage de sa vision de Dieu<ref name=magnificat2012>Modèle:Article.</ref>. En 1129, il participe au concile de Troyes, convoqué par le pape Modèle:Souverain2 et présidé par Matthieu d'Albano, légat du pape. Bernard est nommé secrétaire du concile, mais en même temps il est contesté par une partie du clergé, qui pense que, simple moine, il n’a pas à se mêler de choses qui ne le regardent pas. Il finit par se disculper. C'est lors de ce concile que Bernard fait reconnaître les statuts de la milice du Temple, les Templiers, dont il a grandement influencé la rédaction.

L'existence d'un ordre de moines appelés à manier l'épée et à verser le sang était, selon Jean Flori, une « monstruosité doctrinale » que Bernard de Clairvaux réussit à faire accepter par le concile. Ce qui officialisa l'intégration définitive, dans la doctrine de l'Église romaine, de la notion de guerre sainte<ref>Jean Flori, Chevaliers et Chevalerie au Moyen Âge, Paris, 1998, Modèle:P.. Cité par Anne Brenon, [https://books.google.fr/books?id=JVeswY78GDsC&pg=PA50&lpg=PA50&dq=%22monstruosit%C3%A9+doctrinale%22+bernard+Clairvaux&source=bl&ots=GMWYPEsEmb&sig=O8Sym_jtyA33JcAZn3w5GzbTwKQ&hl=fr&ei=_BfZTLC0E4f44Aa54bTfCA&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CBcQ6AEwAA#v=onepage&q=%22monstruosit%C3%A9%20doctrinale%22%20bernard%20Clairvaux&f=false Les Cisterciens contre l'hérésie, {{#switch: -

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}} - Des vignes domestiques aux vignes du seigneur : des croisés dans l'âme], dans « El Císter, ideals i realitat d'un orde monàstic: actes del Simposi Internacional sobre el Císter, Valldigna, 1298-1998 », édité par l'Universitat de València, 2001, Modèle:P..</ref>.

En 1130, il adresse une lettre aux chevaliers du Temple. Il explique que pour un chrétien il est plus difficile de donner la mort que de la recevoir. Il fustige le « chevalier du siècle » qui engage des guerres. Il rappelle que le Templier est un combattant discipliné sans orgueil et sans haine<ref name="Lecat66">Jean-Philippe Lecat, Modèle:P..</ref>.

Devenu une personnalité importante et écoutée dans la catholicité, il intervient dans les affaires publiques, il défend les droits de l'Église contre les princes temporels, et conseille les papes. Il attache en effet une grande vénération au trône de saint Pierre.

Le schisme d'Anaclet

En 1130, après la mort d'Modèle:Noble, deux papes rivaux sont élus par les cardinaux : le cardinal Aimeric, qui prend le nom d'Modèle:Noble, et le cardinal Pierleone, qui prend le nom d'Modèle:Noble. Ce dernier reçoit le soutien de Modèle:Noble, duc des Pouilles et de Calabre, lequel reçoit le titre de roi de Sicile. En France, Modèle:Noble convoque un synode à Étampes et demande à Bernard d'y siéger. Dans une intervention enflammée, Bernard se déclare en faveur d'Modèle:Noble-, car il le juge plus saint, donc plus apte, et certainement élu par le groupe le plus sain (sanior pars) des cardinaux<ref>Centre national de la recherche scientifique, [3] Revue historique de droit français et étranger 1968, Modèle:P..</ref>.

Modèle:Noble- appartient à une famille issue d'un juif converti, il se pourrait que cela ait influencé le choix. Bernard, qui s'opposera par ailleurs aux massacres des Juifs pendant la deuxième croisade, écrit qu'il considère comme une injure que la « race juive » puisse occuper le siège de saint Pierre<ref>Pierre Aubé, Saint Bernard de Clairvaux, Fayard, 2003, Modèle:P..</ref>.

Le roi de France et son clergé reconnaissent alors Modèle:Noble-, qui se réfugie en France. L'empereur germanique [[Lothaire de Supplinbourg|Modèle:Noble-]] le reconnaît à son tour et conduit une expédition pour l'installer à Rome. Bernard accompagne l'empereur et le pape quand ils entrent dans Rome en 1133. Mais Modèle:Noble- est rapidement attaqué par les partisans d'Anaclet. Il réunit le concile de Pise en Modèle:Date-, pour anathématiser son rival.

Bernard y prononce un discours très violent. Il négocie ensuite le ralliement de la ville de Milan au pape. De retour d'Italie la même année, il rencontre le duc d'Aquitaine à Parthenay. C'est à cette occasion que se produit la conversion miraculeuse de ce dernier<ref>Modèle:Article.</ref>. En 1137, il essaye en vain de faire changer Modèle:Noble de camp. Après la mort d'Anaclet en Modèle:Date-<ref name="Pacaut" />, Modèle:Noble- convoqua le deuxième concile du Latran pour mettre fin au schisme<ref>Yves Chiron, Histoire des conciles, Paris, Perrin, 2011, Modèle:Nobr.</ref>.

Bernard et la seconde croisade (1146)

Prêche pour la croisade

Fichier:Saint-Bernard prêchant la 2e croisade, à Vézelay, en 1146.jpg
Émile Signol, Saint Bernard prêche la deuxième croisade (1840), Versailles, musée de l'Histoire de France<ref>« Saint Bernard prêche la deuxième croisade », notice sur museehistoiredefrance.fr.</ref>.

En 1145, Bernard de Clairvaux donne un pape à l'Église, Modèle:Noble, dont Bernard devient le maître à penser. Il suggère à celui-ci la création de l'auditorium, ancêtre du tribunal de la Rote. Cette institution permet au pape de se dégager des procès de plus en plus nombreux que la papauté devait régler<ref>Jean Chélini, Modèle:P..</ref>.

Lorsque le royaume de Jérusalem se trouve menacé après la chute du comté d'Édesse, Modèle:Noble- demande à Bernard de prêcher la deuxième croisade, laquelle sera entreprise en grande partie à l'initiative du roi de France Modèle:Noble<ref>Cécile Morrisson, Les Croisades, PUF, 1969 ; nouvelle édition : 2006, Modèle:P..</ref>.

À cette époque, Bernard de Clairvaux a cinquante-six ans. Plus préoccupé par le développement de l'« hérésie » cathare, il est réticent à l'idée de s'associer à une croisade en Terre sainte. Il ne s'incline que par obéissance au pape<ref>Jean-Philippe Lecat, Modèle:P..</ref>. Il prend la parole le Modèle:Date-, le jour de Pâques, au milieu d'une foule de seigneurs et chevaliers réunis et d'étendards au pied du versant nord de la colline de Vézelay, l'église étant trop petite pour contenir cette assemblée. Son discours enflamme la foule. Il évoque Édesse profané et le tombeau du Christ menacé.

Il invite les chevaliers qui veulent se croiser à l'humilité, à l'obéissance et au sacrifice. Après son prêche, on lui arrache même des morceaux de son vêtement pour en faire des reliques<ref name="Lecat66" />. Son prestige entraîne donc le peuple de France.
Néanmoins, certains historiens comme Pierre Bauduin remarquent que la présence de Bernard à Vézelay n'est attestée par aucune source de l'époque et qu'il ne subsiste pas la moindre partie du sermon<ref>Franck Ferrand, « Bernard de Clairvaux », émission Au cœur de l'histoire, Modèle:Date-.</ref>.

Il prêche aussi à Spire. Finalement, le roi de France Modèle:Noble et l'empereur Modèle:Noble prennent la croix. L'échec de la deuxième croisade lui est ensuite reproché de partout, de Rome, de la cour de France, des évêques et des maîtres des écoles. Bernard est blessé par ces attaques mais soumis au pape, il accepte d'être mis à la tête d'une nouvelle croisade qui ne partira d'ailleurs jamais<ref name="Lecat">Jean-Philippe Lecat, Modèle:P..</ref>.

Lutte contre les violences antisémites

En Germanie (Allemagne), sa campagne pour la croisade lui donne l'occasion de combattre les discours du prédicateur populaire Raoul, Rodolphe ou Rudolf, un ancien moine cistercien de Clairvaux<ref>Cécile Morrisson, Modèle:P..</ref> qui forçait les Juifs à choisir entre le baptême et la mort<ref>Pierre Aubé, Saint Bernard de Clairvaux, Paris, 2003, Modèle:P..</ref>, en vertu de la doctrine catholique du filioque qui, faisant découler le Saint Esprit du Christ autant que de Dieu, impliquait que seule une âme chrétienne puisse être sauvée<ref>Modèle:Noble- de Constantinople, Mystagogie du Saint Esprit, Fraternité orthodoxe St Grégoire Palamas, Paris 1991.</ref>. Ce prêche provoqua contre les Juifs une flambée de violences<ref>Cécile Morrisson, Modèle:P..</ref>, et méconnaissait l'apôtre Paul, qui affirme « qu'à la fin des temps tout Israël sera sauvé », de sorte qu'au sujet des juifs, la doctrine de l'Église catholique au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle était que leur conversion doit être obtenue par la prière : Modèle:Citation Alerté par les évêques qui protégeaient traditionnellement les Juifs<ref name="roylat">Joshua Prawer, Histoire du royaume Latin de Jérusalem : le Monde byzantin, Paris : Éditions du Centre national de la recherche scientifique, 1969-1970, Modèle:P..</ref> Bernard, qui est lui-même partisan du baptême forcé des non-chrétiens<ref>Pierre Aubé, Saint Bernard de Clairvaux, Paris, 2003, Modèle:P..</ref>, s'en prit à Rudolf, affirmant que celui-ci « n'a reçu de personne mission de prêcher ». Modèle:Citation bloc

Lors de ses déplacements en Allemagne, Bernard ne cesse de répéter : Modèle:Citation bloc

Il importe en effet à ses yeux qu'en leur laissant la vie, leur misère témoigne et de leur crime déicide et de leur erreur religieuse de sorte qu'Modèle:Citation<ref>B. de Fontaine, « Ad orientalis Franciae clerum et populum », cité in J. Mabillon, Sancti Bernardi abbatis Clarae-Vallensis opera omnia, Modèle:Vol., Modèle:P., Apud Gaume Fratres, Paris, 1839.</ref>. Les sources juives révèlent une connaissance précise des faits, mais aussi des motivations théologiques invoquées par Bernard pour la défense des Juifs<ref name="roylat"/>,Modèle:Efn. L'auteur du Sepher Zekhira [« Livre du souvenir »] parle avec reconnaissance de la protection des communautés allemandes par l'intervention de Bernard : Modèle:Citation bloc

Dans sa lettre aux habitants de l'Allemagne, Bernard écrivait : Modèle:Cita

L'attitude de Bernard sur la question juive se fonde sur les Pères des {{#switch: VI

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}}<ref>Joshua Prawer, Histoire du royaume Latin de Jérusalem : Le Monde byzantin, Éditions du Centre national de la recherche scientifique, Paris 1969-1970, Modèle:P..</ref> : Modèle:Citation

Selon Joshua Prawer, Bernard de Clairvaux définit les positions de l'Église catholique à l'égard des deux religions juive et islamique : Modèle:Citation bloc

La lutte pour la sauvegarde de la doctrine catholique

Dans cette période de développement des écoles urbaines, où les nouveaux problèmes théologiques sont discutés sous forme de questions (quæstio) et d'argumentation et de recherche de conclusion (disputatio), Bernard est partisan d'une ligne traditionaliste.

Lutte contre Abélard

Bernard combat les positions d'Abélard, inventeur de la théologie, le mot et la chose, c'est-à-dire l'introduction de la réflexion aristotélicienne, la Logica nova, dans la patristique et le commentaire de l'Évangile. Il le fait condamner au concile de Sens en 1140. Aux yeux de Bernard, Abélard incarne des choses détestables : l'intelligence triomphante, l'arrogance dominatrice, les prouesses dialectiques, une célébrité immense, fondée sur une foi passée au crible de la raison au détriment, selon lui, de la vie intérieure, l'obstination à défendre ses positions<ref>Pierre Aubé, Modèle:P..</ref>.

Bernard refuse que les secrets de Dieu, en particulier la Trinité, principal point d'achoppement entre les deux hommes, soient examinés et questionnés par la raison. Il veut que la raison reconnaisse ce qu'il y a d'infiniment profond et d'incompréhensible dans les choses divines. Son attitude tranchante entraîne des pamphlets contre lui comme celui que Bérenger de Poitiers<ref>Apologie de Bérenger de Poitiers contre saint Bernard.</ref> écrit après l'affaire Abélard : « Depuis longtemps la renommée aux ailes rapides a répandu dans l'univers entier le parfum de ta sainteté, proclamé tes mérites, pompeusement propagé tes miracles. Tu as pris Abélard comme cible de ta flèche pour vomir contre lui le venin de ton aigreur, pour le rayer de la terre des vivants, pour le mettre au rang des morts. Tu étais enflammé contre Abélard non du zèle de la correction, mais du désir de ta propre vengeance »<ref>Pierre Aubé, Modèle:P..</ref>.

Bernard combat la thèse de l'Immaculée Conception

Parmi les positions doctrinales soutenues par Bernard, certaines sont encore proches de la théologie de la Pentarchie (église trinitaire avant le schisme de 1054) et contraires à des dogmes définis plus tard par l'Église catholique<ref>Albrecht Ritschl a dressé un catalogue des opinions de saint Bernard qui ne correspondent plus au dogme catholique depuis le Concile de Trente : voir brève mention dans E. Vacandard, « La Vie de saint Bernard et ses critiques », Revue des questions historiques, Modèle:T., 1897, Modèle:P..</ref>. C'est ainsi qu'en 1139<ref>Date donnée par Marie-Bénédicte Dary, « Saint Bernard et l'Immaculée Conception - La question liturgique », Revue Mabillon, 2002, Modèle:Vol., Modèle:P., sommaire en ligne.</ref>, il écrit une Lettre aux Chanoines de Lyon (Modèle:Nobr), où, malgré sa dévotion à la Vierge, il combat la pratique, alors relativement nouvelle, de fêter l'Immaculée Conception et argumente contre la thèse qui fonde cette fête<ref>Pierre Aubé, Saint Bernard de Clairvaux, Paris, 2003, Modèle:P.. Lire cette lettre sur Wikisource.</ref>.

Indissolubilité du mariage

En 1141-1142, Bernard intervient dans un conflit entre le roi Modèle:Noble et le pape Modèle:Noble. Le pape a mis l'interdit sur Modèle:Louis VII et excommunié Modèle:Noble, sénéchal du roi, qui, sur le conseil du roi, a répudié sa première épouse, Éléonore de Blois, pour épouser Pétronille d'Aquitaine. C'est le comte Modèle:Noble, oncle de l'épouse répudiée, qui a porté l'affaire devant le pape. Modèle:Louis VII fait marcher son armée sur la Champagne et la situation de Thibaud est bientôt désespérée. Modèle:Louis VII propose la paix, à condition que Modèle:Noble- obtienne du pape la levée de l'interdit et de l'excommunication. Modèle:Noble- accepte et Bernard se porte garant pour lui.

Cependant, Bernard s'acquitte de ses engagements d'une façon où l'abbé Vacandard<ref>Elphège Vacandard, Premier aumônier du lycée de Rouen, Vie de saint Bernard, Modèle:T., 1895, Modèle:P..</ref> voit « une combinaison dont la loyauté était absente » : il propose au pape de lever l'excommunication « puisque vous auriez le droit de renouveler immédiatement une excommunication qui n'est que trop juste et de la confirmer pour toujours. Ainsi, la ruse déjouerait la ruse, la paix sera rétablie, et celui qui se glorifie de sa mauvaise foi n'en tirera aucun avantage »<ref>Elphège Vacandard, Premier aumônier du lycée de Rouen, Vie de saint Bernard, Modèle:T., 1895, Modèle:P., qui renvoie à la Modèle:Nobr de saint Bernard; pour la traduction du passage et le contexte, Pierre Aubé, Saint Bernard de Clairvaux, Fayard, Paris, 2003, Modèle:P..</ref>. L'intervention de Bernard semble l'avoir mis en disgrâce aux yeux du pape<ref>Pierre Aubé, Saint Bernard de Clairvaux, Paris, Fayard, 2003, Modèle:P. et 442, où est citée une lettre de saint Bernard selon laquelle son intervention aurait soulevé contre lui l'indignation du pape.</ref>, mais Modèle:Noble- entre dans la manœuvre qui lui est proposée : il lève l'excommunication, puis somme Raoul de Vermandois de cesser son adultère avec Pétronille et de reprendre sa première épouse sous peine d'une nouvelle excommunication<ref>Pierre Aubé, Saint Bernard de Clairvaux, Fayard, Paris, 2003, Modèle:P..</ref>.

Lutte contre le catharisme

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Francisco Ribalta, Le Christ embrassant saint Bernard de Clairvaux, Madrid, musée du Prado. Illustration de son titre de Doctor mellifluus dans sa louange au Fils de Dieu.

À la même époque, l'hérésie cathare fait de grand progrès dans le Midi de la France. Bernard intervient pour réfuter les doctrines cathares. En 1145, il accompagne en Languedoc Albéric d'Ostie, légat du pape Modèle:Noble, et Geoffroy de Lèves, évêque de Chartres, afin de prêcher contre l'« hérésie » dans cette région. Il passe par Poitiers, Bergerac, Périgueux, Sarlat, Cahors, Albi, Verfeil. C'est dans cette dernière localité que, rencontrant les cathares, Bernard, enflammé du zèle de la foi, aurait prononcé ces mots en quittant la ville : Modèle:Citation

Avant de se retirer au monastère de Cîteaux pour des problèmes de santé, Modèle:Refnec

Selon Pierre des Vaux de Cernay, apologiste de la croisade et de Simon de Montfort, Bernard aurait déclaré : Modèle:Citation mais Pierre des Vaux de Cernay, qui est né en 1185, soit Modèle:Nobr après le prêche de Bernard en Languedoc en 1145, écrit très longtemps après les faits et rien ne vient appuyer cette affirmation : selon Anne Brenon, l'attribution (en l'absence de texte écrit de sa main qui la contienne) de cette phrase à une personnalité d'autorité morale et spirituelle reconnue comme Bernard, avait évidemment pour but d'appuyer l'organisation de la croisade des albigeois par l'Église catholique et le pouvoir royal, pour déraciner une foi bien ancrée dans les populations méridionales, ce qui aboutit en 1209 avec la première expédition militaire<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Tentative de faire condamner Gilbert de la Porrée

Au concile de Reims, en 1148, auquel assistait son ami le saint abbé Gossuin d'Anchin, il porte une accusation d'hérésie contre Gilbert de la Porrée, évêque de Poitiers. Il n'obtient qu'un mince avantage<ref>Selon Pierre Aubé, Saint Bernard de Clairvaux, Paris 2003, Modèle:P., le pape Modèle:Noble- demanda à Gilbert de la Porrée de corriger une erreur, mais il n'y eut pas de véritable condamnation.</ref>, et son adversaire conserve son évêché et toute sa considération<ref>Selon Eugène Alexis Escallier, l'Abbaye d'Anchin 1079-1792, Lille, L. Lefort, 1852, Modèle:Chap., Modèle:P., qui reprend le texte du moine Alexandre, contemporain et auteur de Vita D. B. Gozuini, mss du Modèle:S mini- Modèle:N° archives départementales du Nord: Dans ce concile (Reims 1148) furent examinées de nouveau et définitivement condamnées les six propositions de l'évêque de Poitiers qui avait comparu l'année précédente au concile de Paris.</ref>. Plein de zèle pour l'orthodoxie, Bernard combat aussi les thèses de Pierre de Bruys, d'Henri de Lausanne, d'Arnaud de Brescia, et condamne les excès de Rudolf, qui demandait le massacre des juifs. En cette même année, il prêche la croisade en Hainaut et séjourne à Mons, la capitale des comtes de Hainaut. Son arbitrage est accepté dans toute l'Europe du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

Relations avec le pouvoir temporel

Bernard, qui interprète le passage des deux glaives dans l'Évangile de Luc, comme subordonnant le pouvoir temporel au pouvoir spirituel<ref>Pierre Aubé, Saint Bernard de Clairvaux, Paris, 2003, Modèle:P..</ref>, s'oppose plusieurs fois aux rois de France. Il traite Modèle:Noble de nouvel Hérode<ref>Thomas Merton, Bernard de Clairvaux 1953, Modèle:P..</ref> quand celui-ci cherche à déposer l'archevêque de Sens, il accuse Suger de négliger son abbaye de Saint-Denis, le poussant ainsi à se consacrer davantage à l'administration de son abbaye à partir de 1127. En 1138, une crise éclate lorsque le roi Modèle:Louis VII accorde son investiture pour l'évêché de Langres à un moine de Cluny et non au candidat de Bernard de Clairvaux<ref>Marcel Pacaut, Modèle:Louis VII et les élections épiscopales 1957, Modèle:P..</ref>.

Bernard fonde jusqu'à Modèle:Nobr, répandus dans toutes les parties de l'Europe : trente-cinq en France, quatorze en Espagne, dix en Angleterre et en Irlande, six en Flandre, quatre en Italie, quatre au Danemark, deux en Suède et un en Hongrie.

En 1151, deux ans avant sa mort, il y a Modèle:Nobr cisterciennes. Clairvaux compte Modèle:Nobr. Bernard meurt en 1153, à soixante-trois ans. Canonisé le Modèle:Date- par Modèle:Noble, Bernard de Clairvaux a été déclaré Docteur de l'Église par Modèle:Noble en 1830. On le fête le 20 août.

La spiritualité de Bernard de Clairvaux

Fichier:Dijon - Musée Art Sacré - Saint Bernard.jpg
Armoire de reliques de saint Bernard, musée d'Art sacré de Dijon de l'église Sainte-Anne de Dijon.

Bernard s'adresse à des moines. Sa théologie mystique concerne des hommes qui se vouent à la prière et à l'amour de Dieu. Pour lui, tout savoir humain n'a d'importance que dans la mesure où il est ordonné à la vérité religieuse<ref name="Marie">Marie-Madeleine Davy, article « Bernard de Clairvaux », Encyclopædia Universalis, DVD, 2007.</ref>.

La paix intérieure

En entrant au monastère, le moine laisse tout, sa vie est rythmée par la liturgie. Rien ne doit le perturber dans sa vie intérieure. Le monastère a pour fonction de favoriser cet aspect de la spiritualité cistercienne. C'est pourquoi les rituels cisterciens sont précisément codifiés dans les Ecclesiastica officia et que l'architecture des couvents doit répondre avant tout à cette fonction suivant les instructions précises de Bernard de Clairvaux.

Avant d'être une mystique, la spiritualité cistercienne est une spiritualité incarnée : que la vie quotidienne aille de soi est la condition sine qua non de la paix intérieure et du silence, propices à la relation avec Dieu. Tout doit y conduire et rien n'en distraire<ref name="Aub44">Jean-Baptiste Auberger, « La spiritualité cistercienne », Histoire et Images médiévales no 12 (thématique), Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Ainsi, l'architecture, l'art ou les manuscrits cisterciens adoptent un style pur et dépouillé. Sous l'impulsion de Bernard de Clairvaux, mû par un idéal d'austérité, un style très épuré est utilisé pour les manuscrits à partir de 1140. Il se caractérise par de grandes initiales peintes en camaïeu d'une seule couleur, sans représentation humaine ou animale ni utilisation d'or<ref>Thierry Delcourt, « Les manuscrits cisterciens », Histoire et Images médiévales , no 12 (thématique), Modèle:P. ; Cister.net.</ref>.

Le cheminement vers Dieu

Bernard de Clairvaux, dans son traité De l'Amour de Dieu, est à la source d'une véritable école spirituelle en faisant passer un pas décisif à la littérature descriptive des états mystiques<ref>Marcel Pacaut, Les moines blancs, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Il développe un ascétisme extrême de dépouillement qui est très visible d'un point de vue artistique. La liturgie développe des mélodies épurées totalement au service de la parole divine pour en révéler toute la richesse et le mystère qui y est contenu. Il est donc crucial que l'écoute ne soit pas perturbée par d'autres signaux, d'où la recherche du silence. Il n'y a pas d'écoute vraie sans l'attitude fondamentale d'humilité.

Pour Bernard de Clairvaux, Modèle:Citation bloc

Cette authentique connaissance de soi ne peut être obtenue que par le retour sur soi. Par la connaissance de sa propension au péché, le moine se doit d'exercer, comme Dieu, la miséricorde et la charité envers tout homme. En s'acceptant tel qu'il est, grâce à cette démarche d'humilité et de travail intérieur, l'homme connaissant sa propre misère devient capable de compatir à celle d'autrui.

Selon Bernard de Clairvaux, on doit alors parvenir à aimer Dieu par amour de soi et non plus de Lui. La prise de conscience que l'on soit un don de Dieu ouvre à l'amour de tout ce qui est à Lui. Cet amour est, pour Bernard, le seul chemin qui permette d'aimer comme il le faut son prochain puisqu'il permet de l'aimer en Dieu. Finalement, après ce cheminement intérieur, on parvient au dernier stade de l'amour qui est d'aimer Dieu pour Dieu et non plus pour soi<ref name="Aub47">Jean-Baptiste Auberger, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.

Le libre arbitre

Pour Bernard de Clairvaux, du fait de son libre arbitre, l'homme a la possibilité de choisir sans contrainte de pécher ou de suivre le cheminement qui conduit à l'union avec Dieu. Par l'amour de Dieu, il lui est possible de ne pas pécher et d'atteindre au sommet de la vie mystique en ne voulant plus autre chose que Dieu, c'est-à-dire de s'affranchir de toute possibilité de pécher en étant totalement libre. Ce qui meut le désir des cisterciens de quitter le monde, c'est l'union dans l'amour de la créature avec le créateur. Union parfaitement vécue par la Vierge Marie qui est le modèle exemplaire de la vie spirituelle cistercienne. C'est pourquoi les moines cisterciens lui vouent une dévotion particulière<ref name="Aub49">Jean-Baptiste Auberger, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.

Réflexions sur la croisade

À la fin de sa vie, dans une de ses œuvres majeures, De la Considération (1152), adressé au pape Modèle:Noble<ref>Modèle:Article.</ref>, il accepte la responsabilité de l'échec de la deuxième croisade. Il écrit : Modèle:Citation. Continuant sa réflexion il demande : Modèle:Citation. Il compare ensuite, que Dieu a choisi Moïse pour sortir les Hébreux d'Égypte et les conduire en Terre promise, mais il ne les a pas fait entrer en Pays de Canaan car les Hébreux se sont montrés rebelles et incrédules<ref name="Lecat"/>. Dans une lettre à son oncle André de Montbard, maître du Temple, il écrit : Modèle:Citation. Il adjure les Templiers de rester des moines avant d'être des soldats<ref>Jean-Philippe Lecat, Modèle:P..</ref>.

Principales œuvres

Reliques

Fichier:Troyes - cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul, trésor (08).jpg
Châsse contenant le crâne de saint Bernard de Clairvaux.

Le crâne (chef) de Bernard de Clairvaux repose à la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Troyes dans une châsse avec une relique de Malachie d'Armagh. D'autres reliques sont au musée d'Art sacré de Dijon. Autrement de nombreux ossements et objets personnels du saint ont été dispersés pour être vénérés notamment dans différents monastères de son Ordre ou dans des églises<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, comme par exemple, à l'église Saint-Martin de Ville-sous-la-Ferté, à la basilique Notre-Dame-de-l'Assomption de Maastricht, et à l'église Saint-Jean-Baptiste à Burtscheid près d'Aix-la-Chapelle.

En 1965, des pèlerins allemands apportèrent un coffret contenant des reliques de sainte Hildegarde de Bingen et de Bernard de Clairvaux au sanctuaire de Lourdes<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Elles sont conservées dans la chapelle Pax Christi à la basilique Saint-Pie-X.

Iconographie

Hommages

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Statue de Bernard au Louvre.

Musique

Notes et références

Notes

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Références

Modèle:Références nombreuses

Voir aussi

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Bibliographie

Biographies

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Ouvrages généraux

Pseudo-Bernard de Clairvaux

Bande-dessinée

Articles connexes

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Liens externes

Bases de données et dictionnaires

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