Deuxième croisade
Modèle:Sources Modèle:Infobox Croisade
La deuxième croisade (1146-1149) est une expédition des chrétiens d'Occident vers la Terre Sainte, lancée en décembre 1145 par le pape Eugène III à la suite de la prise d'Édesse par l'atabeg seldjoukide de Mossoul en 1144, suivi de la conquête du comté d'Édesse, qui met en danger les États latins d'Orient, issus de la première croisade (1095-1099).
Prêchée en France et dans le Saint-Empire par Bernard de Clairvaux en 1146, l'expédition en Terre sainte commence, avec la participation du roi de France Louis VII, accompagné de son épouse Aliénor d'Aquitaine, et de l'empereur Conrad III, par la traversée de l'Empire byzantin par voie de terre. Arrivés sur place à la fin de 1147, les Croisés subissent plusieurs défaites face aux Turcs seldjoukides, puis à Damas, qu'ils ne parviennent pas à prendre (juillet 1148), de sorte que l'expédition s'achève en 1149 par un retour à la situation de 1146.
Cette expédition vers la Terre Sainte est associée avec des opérations sur deux autres théâtres de conflit des Chrétiens d'Occident : la péninsule Ibérique, où a lieu depuis le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle la guerre de reconquête des chrétiens sur les musulmans, et les pays de la mer Baltique, où ils sont aux prises avec des populations païennes (polythéistes) principalement slaves.
Contexte
Chrétiens d'Occident, chrétiens d'Orient, musulmans
La rupture politique entre l'Empire romain d'Occident, qui disparaît en 476, et l'Empire romain d'Orient, qui devient l'Empire « byzantin<ref>Cette dénomination est purement historiographique. Pour ses habitants, c'était l'Empire romain continué. Mais « Empire byzantin » est utilisé par tous les historiens universitaires.</ref> », est prolongée par un écart religieux de plus en plus grand entre deux formes de christianisme qui se séparent formellement lors du schisme de 1054 entre les chrétiens qui reconnaissant l'autorité suprême de l'évêque de Rome, successeur de Saint Pierre, le pape, et les chrétiens grecs, à l'origine associés à l'Empire byzantin, désormais en partie sous domination musulmane, dirigés par des patriarches autonomes (Constantinople, Antioche, Alexandrie).
L'Empire byzantin subit des pertes considérables à partir du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, lorsqu'il est attaqué par les armées musulmanes de Mahomet (570-630), puis des califes omeyyades. Ils leur abandonnent l'Égypte (Alexandrie), la Terre sainte (Jérusalem) et la Syrie (Damas, Alep, Antioche).
Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle apparaissent de nouveaux acteurs, les Turcs seldjoukides, qui perturbent l'équilibre géopolitique de la région. La prise de Jérusalem par les Seldjoukides en 1070, au détriment des Fatimides d'Égypte, est à l'origine de la première croisade.
La première croisade (1099)
L'appel à la croisade est dû au pape Urbain II en 1095.
L'expédition organisée en conséquence de son appel de Clermont-Ferrand aboutit à des résultats tangibles : prise de Jérusalem par les croisés, puis après qu'ils ont repoussé une armée de secours musulmane, fondation des quatre États latins d'Orient, du sud au nord : le royaume de Jérusalem, le comté de Tripoli, la principauté d'Antioche et le comté d'Édesse.
Les puissances musulmanes au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle
Le monde musulman a perdu l'unité qu'il avait sous les califes omeyyades (Damas), puis sous les califes abbassides (Bagdad). Il existe désormais plusieurs pouvoirs de religion musulmane.
Notamment, dans le voisinage des États latins :
- l'Empire seldjoukide (capitale Ispahan) avec ses annexes et provinces :
- le sultanat de Roum en Anatolie (capitale Konya),
- la régence de Mossoul : tenu par l'atabeg Zengi jusqu'en 1146
- l'émirat d'Alep tenu par Zengi, puis par son fils Nur ad-Din
- l'émirat de Damas
- le califat d'Égypte, tenu par la dynastie des Fatimides, qui inclut la ville d'Ascalon à la limite du royaume de Jérusalem.
Les États latins d'Orient de 1099 à 1144
Confrontés aux musulmans d'une part, aux Byzantins de l'autre, les croisés se trouvent en état de guerre quasi permanent.
Un des éléments essentiel de leur défense, en plus des seigneurs féodaux vassaux des princes chrétiens, est constitué par les ordres militaires, dont le plus connu est l'ordre du Temple.
Les États latins parviennent ainsi à se maintenir pendant plusieurs décennies.
La chute du comté d'Édesse (1144) et ses conséquences
En 1144, le comté d'Édesse est attaqué par l'atabeg Zengi qui s'empare d'Édesse le Modèle:Date-. Cette victoire musulmane place les États latin dans une situation critique, qui pousse le pape Eugène III à appeler à une nouvelle croisade.
Josselin II d'Édesse reprend la ville après la mort de Zengi, mais Nur ad-Din réussit à le chasser en novembre 1146.
Les débuts de la croisade
L'appel du pape Eugène III (1145)
Après avoir appris la chute d'Édesse, Eugène III promulgue le Modèle:Date-, la bulle Quantum prædecessores, appelant à une nouvelle croisade.
Cet appel reste d'abord sans réponse, Modèle:Refnec.
Il ne se produit pas d'enthousiasme populaire pour la croisade, contrairement à ce qu'on avait pu observer en 1095-1096 pour la première.
Le pape Eugène III confie à Bernard de Clairvaux, connu comme un prédicateur hors pair, la cherge de prêcher la croisade, accordant aux croisés les mêmes indulgences que celle accordées par le pape Urbain II en 1095<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Prédication de Bernard de Clairvaux en France (1146)
Le Modèle:Date-, jour de Pâques, en présence du roi Louis VII et de la reine Aliénor, il prêcha à Vézelay, devant une foule immense, évaluée par la tradition à Modèle:Nb. Ce prêche prend place au lieu-dit « la Croix Saint-Bernard », situé à quelques centaines de mètres en contrebas de la basilique, sur le versant face à Asquins et non au sommet de la colline en raison de l'exiguïté de l'abbatiale beaucoup trop petite pour contenir une telle foule (pour commémorer l’événement, l'abbé du monastère, Ponce de Montbroissier, fait élever la chapelle commémorative Sainte-Croix, consacrée en 1152, et une croix en pierre détruite à la Révolution).
À la suite du prêche de Bernard de Clairvaux, Louis VII, son épouse, les princes, les hauts seigneurs présents et toute l'assistance se prosternent devant lui en réclamant des croix de pèlerin (selon la légende, le tissu serait venu à manquer et Bernard de Clairvaux aurait donné son habit pour que l'on y taille des croix).
Le pape Eugène Modèle:Quand pour encourager l'entreprise<ref name=Gods275>Modèle:Harvsp.</ref>.
Dans le Saint-Empire
Bernard se rend ensuite dans le Saint-Empire, où la rumeur des miracles qui se multiplient à chacun de ses pas contribue à la réussite de sa mission. À Spire, l'empereur Conrad III de Hohenstaufen et son neveu Frédéric Barberousse? reçoivent la croix des mains de Bernard<ref name="Riley-Smith (1991) p.48">Modèle:Harvsp.</ref>.
Comme lors de la première croisade, le prêche de Saint Bernard provoque, sans qu'il le veuille, des attaques contre les juifs ; un moine français nommé Radulphe est à l'origine de massacres de juifs en Rhénanie, à Cologne, à Mayence, à Worms et à Spire, en reprochant aux juifs de ne pas contribuer (financièrement) au secours de la Terre sainte. Bernard ainsi que l’archevêque de Cologne et l’archevêque de Mayence, étant opposés à de telles accusations, Bernard se rend sur place pour empêcher la poursuite de ces exactions. Rencontrant Radulphe à Mayence, il parvient à le réduire au silence et à le renvoyer dans son monastère<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Personnalités prenant la croix en 1146
La nouvelle entreprise attira des princes de toute l'Europe, à l'exemple de Louis VII et d'Aliénor : Thierry d'Alsace, comte de Flandre ; Henri, héritier présomptif du comté de Champagne ; le frère de Louis VII, [[Robert Ier de Dreux|Robert {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} de Dreux]] ; le comte [[Alphonse Jourdain|Alphonse {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} de Toulouse]] ; Guillaume II de Nevers ; Guillaume III de Warenne, Modèle:3e comte de Surrey ; Hugues VII de Lusignan, Amédée III de Savoie, etc.
Les interventions des croisés en Europe
La croisade contre les païens slaves
Dans le Saint-Empire, les Saxons du Nord sont réticents pour partir en Terre sainte. Ils font donc part à saint Bernard de leur souhait de faire la croisade contre les peuples slaves païens vivant au nord-est de l'Empire, lors d'une réunion de la Diète d'Empire tenue à Francfort le Modèle:Date-.
Le pape Eugène III approuve le plan des Saxons et le Modèle:Date-, promulgue la bulle Divina dispensatione, stipulant qu'il n'y aurait aucune différence en ce qui concerne les récompenses spirituelles entre leur croisade et celle de Terre Sainte.
Les volontaires pour la croisade contre les Slaves païens sont principalement les Danois, les Saxons et les Polonais<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, secondairement les Tchèques<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le légat du pape, Anselme de Havelberg, est désigné comme chef spirituel de l'expédition. La campagne elle-même est menée par des familles saxonnes comme les Ascaniens, le Wettin et les Schauenburger<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Outrés par la participation des Allemands à cette croisade, les Abodrites envahirent par anticipation la Modèle:Lien en Modèle:Date-, entraînant le mouvement des croisés à la fin de l'Modèle:Date-. Après avoir expulsé les Abodrites des territoires chrétiens, les croisés prirent en ligne de mire les forteresses de Dobin et de Demmin. Parmi les forces qui attaquèrent Dobin se trouvaient les troupes de Knut V et Sven III de Danemark, celles d'Modèle:Lien, l'archevêque de Brême, et le duc de Saxe Henri le Lion. Lorsque certains croisés suggérèrent de ravager la campagne, d'autres objectèrent en demandant Modèle:Citation. L'armée saxonne d'Henri le Lion se retira après que le chef païen Niklot eut accepté que la garnison de Dobin fît son baptême. Après le siège infructueux de Demmin, un contingent de croisés fut persuadé par les margraves de plutôt attaquer la Poméranie. Ils atteignirent la ville de Stettin, déjà convertie au christianisme, d'où les croisés se dispersèrent après avoir rencontré l'évêque Albert de Poméranie et le duc [[Racibor Ier|Racibor {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]]. Selon Bernard de Clairvaux, l'objectif de la croisade était de combattre les Slaves païens Modèle:Citation Cependant, la croisade échoua en grande partie dans son entreprise de conversion des Wendes. Les conversions obtenues par les Saxons à Dobin étaient surtout des conversions symboliques, vu que les Slaves revinrent à leurs croyances païennes à la suite de la dispersion des armées chrétiennes. Albert de Poméranie dit à ce sujet : Modèle:Citation
À la fin de la croisade, les campagnes du Mecklembourg et de la Poméranie furent pillées et dépeuplées dans un bain de sang, particulièrement par les troupes d'Henri le Lion. Cela aura eu pour conséquence de faciliter d'autres victoires chrétiennes dans les décennies suivantes. Les autochtones slaves perdirent également une grande partie de leur matériel de production, ne leur permettant d'offrir par la suite qu'une résistance limitée aux envahisseurs.
Départ de la croisade anglaise et prise de Lisbonne (24 octobre 1147)
[[Image:AfonsoI-P.jpg|redresse|gauche|vignette|[[Alphonse Ier (roi de Portugal)|Alphonse {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} de Portugal]].]] À la mi-Modèle:Date-, une flotte de près de deux cents navires quitte le port de Dartmouth en Angleterre, emmenant des croisés flamands, frisons, normands, anglais, d'écossais, ainsi que de quelques Allemands et Français.
Aucun prince ni roi n'est présent sur cette flotte, le royaume d'Angleterre connaissant alors une période d'anarchie.
La flotte, qui longe les côtes, s'arrête le Modèle:Date- à Porto dont l'évêque les convainc d'aller à Lisbonne afin de prêter main-forte au roi [[Alphonse Ier (roi de Portugal)|Alphonse {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} de Portugal]], qui va mettre le siège devant cette ville. Puisqu'il s'agit de combattre des musulmans, les croisés, sous la conduite du flamand Arnoul d'Arschot<ref>Biographie nationale (1866), publiée par l'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, Modèle:P.473.</ref>, acceptent de se joindre à Alphonse.
Le siège de Lisbonne commence le Modèle:Date- et s'achève le Modèle:Date-. Les croisés se livrent au pillage avant de remettre la ville au roi du Portugal. Certains s'installent à Lisbonne, notamment Gilberto de Hastings, qui en devient l'évêque, mais la plus grande partie de la flotte reprend sa route en Modèle:Date-.
Conquêtes castillanes : Almeria, Tortosa et Lérida (1147-1148)
Presque au même moment, à l'est de la péninsule Ibérique, Alphonse VII de Castille, aidé de Garcia Ramirez, roi de Navarre, de Raimond-Bérenger IV, comte de Barcelone, ainsi que de croisés venus d'Italie et de France, réussit à reprendre Almería le Modèle:Date-, puis Tortosa, Fraga et Lérida en 1148 et en 1149.
La croisade en Terre sainte
Organisation de la croisade impériale
Modèle:... Les croisés de l'Empire décident de voyager par voie de terre, à travers la Hongrie et l'Empire byzantin, du fait que la route maritime leur est fermée, le roi de Sicile Roger II étant un ennemi de Conrad II de Hohenstaufen. Modèle:Lien et Otton de Freising prennent également la croix.
Le Modèle:Date- à Francfort, Frédéric de Souabe, fils de Conrad, est élu roi des Romains (ce qui le désigne comme future empereur) et placé sous la régence de l’archevêque de Mayence Heinrich Felix von Harburg.
Les Allemands prévoient leur départ pour Pâques, mais ils ne partent finalement qu'en mai<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Organisation de la croisade française
Le Modèle:Date-, les croisés français se réunissent à Étampes pour choisir l’itinéraire à suivre.
Beaucoup de nobles français se méfient de la route passant par l’Empire byzantin dont ils connaissent l'attitude envers les premiers croisés. Ils décident tout de même de suivre la voie de terre, à travers l'Empire byzantain puis l'Anatolie, selon les souhaits de l'empereur Conrad. Louis VII écarte la voie maritime préconisée par le roi de Sicile, Roger II<ref>Modèle:Ouvrage</ref> qui renonce alors à prendre part à la croisade.
L'abbé de Saint-Denis, Suger, est investi de la tutelle du royaume de France, pendant l'absence du roi. Il est assisté par le sénéchal Raoul de Vermandois et par l'archevêque de Reims<ref>Jean Flori, op.cit., p. 70.</ref>.
Départ des expéditions : traversée de l'Empire et du royaume de Hongrie
Les croisés français, sous la conduite du roi Louis VII, partent de Metz le Modèle:Date-. Ils rejoignent l'armée allemande conduite par Conrad III de Hohenstaufen, dans la vallée du Danube. Modèle:Refnec
La colonne française connaît des difficultés logistiques : passant après l’armée allemande, sur la même route, elle a du mal à se ravitailler en Hongrie. Elle est aussi ralentie par les suites des épouses, d'abord celle de la reine Aliénor, et celles de Modèle:Lien, de Faydide de Toulouse, etc., qui nécessitent des bagages considérablesModèle:Référence nécessaire. La présence de nombreuses suivantes suscite des convoitises chez les chevaliersModèle:Référence nécessaire (un chroniqueur écrit : castra non casta, « les camps ne sont pas chastes »).
Traversée de l'Empire byzantin et relations avec Manuel {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} Comnène
L'armée de Conrad III arrive la première à Constantinople mais les relations entre l'empereur germanique et l'empereur byzantin, Manuel {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} Comnène, sont tendues. L'armée impériale, composée d'Allemands, mais aussi de Tchèques et de Polonais, comme l'atteste le chroniqueur byzantin Jean Cinnamus, désirant traverser l'Anatolie le plus rapidement possible, part vers Édesse sans attendre les Français, qui atteignent Constantinople le Modèle:Date-.
Manuel Comnène craint que les croisés renforcent la principauté d'Antioche où il veut rétablir sa souveraineté, et qu’elles affaiblissent l’alliance germano-byzantine contre Roger II de Sicile.
Effectivement, Modèle:Pas clair, Roger II s’empare de Corfou et de Céphalonie, puis pille Corinthe et Thèbes. Modèle:Pas clair
Les relations de l'empereur byzantin avec l’armée française sont meilleures qu’avec l’armée impériale, mais il refuse néanmoins de lui fournir des renforts et fait même promettre de rendre à l'Empire byzantin tout territoire pris à l'ennemi.
Défaites des croisés en Anatolie face aux Seldjoukides
Conrad III divise son armée en deux unités. L'une d'elles est annihilée par les Seldjoukides lors de la bataille de Dorylée, le Modèle:Date-.
L'autre division est également vaincue au début de l'année 1148, et les survivants repartent à la rencontre de la croisade française. La rencontre a lieu à Nicée.
Pour éviter d’avoir à traverser les déserts d’Anatolie comme l’armée impériale, le roi de France choisit un itinéraire plus long. Mais, le 6 janvier 1148, , l’avant-garde est séparée du gros de l'armée dans les défilés de Pisidie, où les Turcs lui infligent une défaite.
Les survivants des deux armées réussissent finalement à arriver en Syrie. Louis VII suit le littoral, mais, harcelé dans la vallée du Méandre, doit abandonner les non-combattants à Antalya, et s’embarque pour Antioche avec ses chevaliers. Conrad III, Modèle:Pas clair, gagne Saint-Jean-d'Acre sur des navires byzantins.
Ces péripéties ont réduit des trois quarts les forces initiales de la croisade.
La croisade française à Antioche (mars 1148)
Louis arrive à Antioche le Modèle:Date-. Modèle:Pas clair, Louis est accueilli par Raymond de Poitiers, oncle d’Aliénor, qui attend de lui qu’il l’accompagne dans une expédition contre Alep, ville musulmane contrôlant la route vers Édesse.
Mais Louis refuse, voulant d'abord achever son pèlerinage à Jérusalem<ref name="brund"/>. Aliénor prend le parti de son oncle, selon certains chroniqueurs, et les relations entre les époux s'enveniment. Aliénor annonce alors son intention de demeurer à Antioche et va même jusqu'à évoquer une possible nullité de leur mariage en raison d'une consanguinité. Louis prend aussi ombrage des longues conversations et de l'affection qu'il juge trop tendre entre Aliénor et son oncle<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Louis quitte rapidement la principauté d’Antioche, de nuit, emmenant Aliénor de force, sur les conseils du templier eunuque, Thierry Galeran<ref>Régine Pernoud, Aliénor d'Aquitaine, Albin Michel, Paris, 313 p, p. 79.</ref>. Ils se dirigent vers le comté de Tripoli.
Il tient aussi à entrer à Jérusalem en même temps que Conrad III, arrivé par mer.
Les croisés à Jérusalem
Début avril, Otton de Freising et ce qui reste de ses troupes arrivent à Jérusalem, et Conrad peu de temps après<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Foucher d'Angoulême, patriarche latin de Jérusalem, est envoyé à Tripoli pour inviter Louis à se joindre à eux. La flotte anglaise arrive à ce moment, ainsi que les Provençaux qui ont quitté l'Europe sous le commandement d'Alphonse Jourdain, comte de Toulouse, qui meurt à Césarée peu après. Une supposition voudrait qu’il ait été empoisonné par Raymond II de Tripoli, son neveu, craignant ses aspirations politiques dans le comté.
Bien que le but originel de la croisade ait été Édesse, le roi Baudouin III de Jérusalem et les chevaliers de l'ordre du Temple vont la détourner vers Damas<ref name="brund"/>.
Baudouin III s'est entendu avec Conrad III pour attaquer d'abord Damas, plus proche. Les rivalités entre croisés vont donc rediriger l'expédition contre Damas, malgré la trêve qui existe entre cette ville et les Francs.
Le concile d’Acre (juin 1148)
Modèle:Loupe La noblesse de Jérusalem s'est félicitée de l'arrivée des troupes venues d'Europe, et une annonce informe qu’un concile devrait se réunir pour décider de la meilleure cible pour les croisés. Ce concile se réunit le Modèle:Date-, lorsque la haute cour de Jérusalem rencontre les croisés récemment arrivés d'Europe à Palmarea, près de Saint-Jean-d'Acre, une ville importante du royaume croisé de Jérusalem. C'est la plus spectaculaire assemblée de la cour dans toute son existence<ref name="res50">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp : Modèle:Citation</ref>.
En fin de compte, la décision d'attaquer la ville de Damas est prise. Damas était une ancienne alliée du royaume de Jérusalem, qui avait changé d'allégeance en faveur des Zengîdes et avait attaqué, en 1147, le royaume allié de la cité de Bosra. En juillet, les armées croisées réunies à Tibériade marchèrent contre Damas, près de la mer de Galilée par le biais de Baniyas. Il y avait peut-être Modèle:Nb au total<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Échec de l'attaque contre Damas (24-28 juillet 1148)
Modèle:Loupe Le siège de Damas commence le Modèle:Date- et est levé quatre jours plus tard<ref>Georges Bordonove, Les croisades et le Royaume de Jérusalem, Pygmalion - G. Watelet, 1992, Modèle:P.201.</ref>.
Les croisés décident d’attaquer Damas par l’ouest, où les nombreux verger pourraient leur fournir un approvisionnement alimentaire constant<ref name="res50"/>. Le Modèle:Date-, ils atteignent à Daraya. Le lendemain, les musulmans attaquent sans cesse l’armée croisée dans les vergers de Damas. Ils ont demandé l’aide de Saif ad-Din Ghazi de Mossoul et de Nur ad-Din d’Alep qui mène personnellement une attaque contre le camp des croisés. Ceux-ci sont repoussés contre les murs entourant les vergers où ils tombent victimes d’embuscades et d'attaques ponctuelles<ref name="brund">Modèle:Harvsp.</ref>.
D’après Guillaume de Tyr, les croisés décidèrent le Modèle:Date- de bouger sur les plaines à l’est de la cité qui possédaient moins de fortification mais également d’eau et de vivres<ref name="res50"/>. Il a été rapporté que Mu'in ad-Din Unur promit de rompre son alliance avec Nur ad-Din si les croisés rentraient chez eux<ref name="brund"/>. Cependant, Nur ad-Din et Saif ad-Din arrivèrent et avec Nur ad-Din, il était impossible d’obtenir de meilleures positions<ref name="brund" />.
Les seigneurs croisés locaux, installés sur une plaine sans point d'eau en plein soleil, refusèrent de poursuivre le siège et les trois rois abandonnent l'attaque<ref name="res50"/>. D’abord, Conrad, puis le reste de l’armée décidèrent de se retirer sur Jérusalem le Modèle:Date- pendant que des archers turcs ne cessaient de les harceler<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Fin de la croisade (1148-1149)
Modèle:... Aliénor et le roi apprennent, à leur arrivée à Potenza, la mort de Raymond d'Antioche, tué le Modèle:Date-, lors de la bataille d'Inab contre Nur ad-Din. Sa tête a été envoyée par le vainqueur au calife de Bagdad<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Baudouin III lance une attaque contre Ascalon, mais c'est un échec.
Les retours
Modèle:... Après avoir quitté Ascalon, Conrad retourne à Constantinople pour maintenir son alliance avec Manuel.
Louis VII prend la mer jusqu'à Bari, tandis qu'Aliénor navigue sur un autre navire. Ils se retrouvent à Bari, et se réconcilient (provisoirement) après avoir rencontré le pape.
Bilan
Croisade slave
Bien que les Saxons aient affirmé leur possession de Wagria et Modèle:Lien, les païens conservent le contrôle de la terre d'Abodrite et de Lübeck. Les Saxons reçoivent également un tribut du chef Niklot, en autorisant la colonisation de l'Modèle:Lien, et libérant quelques prisonniers danois. Toutefois, les chefs chrétiens se soupçonnent et s'accusent mutuellement de saboter leur campagne.
Reconquista
Dans la péninsule Ibérique, les campagnes en Espagne, ainsi que le siège de Lisbonne, ont été parmi les quelques victoires chrétiennes de la deuxième croisade. Elles sont considérées comme des batailles décisives de la Reconquista<ref name="rs126">Modèle:Harvsp.</ref>, qui ne s'achève qu'en 1492.
Terre sainte
Les croisés ont subi des pertes considérables et ne sont arrivés à rien.
De retour en Europe, Bernard de Clairvaux est humilié par l'échec de la croisade. Il envoie des excuses au pape, tout en rejetant la faute sur les péchés des croisés. Il prêche sans succès une nouvelle croisade et meurt en 1153<ref name="Runciman pp. 232–234 et 277.">Modèle:Harvsp.</ref>.
La couronne de France a aussi beaucoup perdu aux points de vue financier, politique, militaire et stratégique.
De la deuxième croisade à la chute de Jérusalem (1187)
Modèle:Loupe Chacune des forces chrétiennes se sent trahie par l'autre<ref name="res50"/>.
L'émirat de Damas sort épuisé de cette épreuve. Nur ad-Din en profite pour en prendre le contrôle en 1154.
Baudouin III réussit à prendre Ascalon en 1153, mais cela le met en conflit avec l'Égypte, une grave erreur stratégique. Le royaume de Jérusalem occupe brièvement Le Caire dans les années 1160<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le roi [[Amaury Ier de Jérusalem|Amaury {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} de Jérusalem]] s'allie avec les Byzantins et participe à une invasion combinée de l'Égypte en 1169, mais finalement l'expédition échoue.
En 1171, Saladin, neveu d'un des généraux de Nur ad-Din, est proclamé sultan d'Égypte, réunissant l'Égypte et la Syrie et prenant le royaume de Jérusalem en tenaille. Jérusalem capitule en devant Saladin, dont les forces prennent toutes les grandes villes des États croisés, ce qui amène la troisième croisade<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Mémoire de la croisade : l'expression « travailler pour des prunes »
On raconte, et ce n'est pas une boutade<ref>Azza Heikal, Il était une fois une sultane, Chagarat al-Durr, 2004, Modèle:P.115.</ref>, que les croisés revenant défaits de Damas en Syrie, en rapportèrent une variété de prunier à pruneaux, nommée de ce fait prunier de Damas. On les critiqua alors, en disant qu'ils étaient allés là-bas « pour des prunes », expression actuelle signifiant : pour « pas grand-chose », voire « pour rien ».
Musique
Notes et références
Modèle:Traduction/Référence Modèle:Références
Voir aussi
Bibliographie
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- Pierre Aubé, Saint Bernard de Clairvaux, Fayard 2003.
- Pierre Aubé : Roger II de Sicile. Un Normand en Méditerranée, 2001, rééd. Perrin, coll. Tempus 2016.
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- Modèle:Ref-Grousset-Croisades.
Articles connexes
- Chronologie synoptique des croisades
- Liste des batailles des Croisades
- Liste des principaux chefs croisés
- Chefs musulmans face aux croisades
- Croisades de secours
- Salles des Croisades