Suger

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Modèle:Infobox Aristocrate

Suger (prononciation Modèle:IPA-fr), né selon Charles Higounet à Chennevières-lès-Louvres<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref name="grosse-11">Modèle:Article.</ref> en 1080 ou 1081 et mort à Saint-Denis le Modèle:Date de décès, est un abbé et homme d'État français<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Principal ministre des rois Modèle:Noble et Modèle:Noble, il est connu surtout par ses ambitions théologiques et artistiques qui le conduisirent à reconstruire la basilique de Saint-Denis, première construction d'architecture ogivale, et à donner naissance à l'art gothique<ref>Élie Berger, Les aventures de la reine Aliénor. Histoire et légende, Académie des inscriptions et belles-lettres, 1906, Modèle:P.708.</ref>,<ref>Alain Gilles Minella, Aliénor d'Aquitaine, Perrin, 2004, Modèle:P.33.</ref>.

Fichier:Suger Denis.jpg
Suger aux pieds de la Vierge ; partie basse de l'Annonciation du vitrail de l'Enfance du Christ après restauration par Alfred Gérente<ref>On retrouve cette représentation de Suger dans le livre de Dom Bernard de Montfaucon, Monumens de la monarchie françoise, chez Julien-Michel Gandouin, Paris, 1729, tome 1, planche XXIV (voir)</ref>.

Biographie

Années d'apprentissage

L'origine de Suger est disputée parmi les historiens : selon les médiévistes Régine Pernoud<ref>Régine Pernoud, Lumière du Moyen Âge, Grasset.</ref> et Jacques Heers<ref>Jacques Heers, Le Moyen Âge, une imposture, Perrin Malesherbes, 2001.</ref>, c'était un fils de serf, famille de paysans attachés à une terre.
Selon l'hypothèse d'un autre historien médiéviste qui s'est penché sur cette question, Jean Dufour (historien), Suger serait au contraire issu d'une famille assez aisée<ref name="grosse-11" />, probablement des minores milites possédant des terres à Chennevières-lès-Louvres situé à Modèle:Unité de Saint-Denis, sans en dépendre (peut-être y est-il né). Selon un autre historien, Rolf Grosse, la famille de Suger était probablement liée à la famille chevaleresque des « Orphelin » d'Annet-sur-Marne<ref>qui dépendait du prieuré de Saint-Martin-des-Champs</ref>. L'obituaire de l'abbaye de Saint-Denis donne le nom de son père, Hélinand (Helinandus), un frère, Raoul (Radulphus), et une belle-sœur, Émeline (Emmelina). Ses recherches montrent que l'oncle de Suger, dont il porte probablement le nom, faisait partie des ministériaux de l'entourage de l'abbé de Saint-Denis Modèle:Noble (1072-1093/1094). La femme de cet oncle aurait été la maîtresse de l'abbé Modèle:Noble- et la marraine de Suger. Cet abbé aurait été le parrain de Suger<ref>Rolf Grosse, La famille de l'abbé Suger, Bibliothèque de l'École des Chartes, 2004, Modèle:P.497-500 Google Livres.</ref>. Cela expliquerait le choix qu'aurait fait le père de Suger, après la mort de sa femme, vers 1091, de placer son fils, vers neuf ans, comme oblat voué à saint Denis, plutôt que comme novice d'après l'historien Erwin Panofsky<ref>Éric Bournazel, Modèle:Noble- le Gros, Modèle:P.226, Fayard, Paris, 2007 Modèle:ISBN.</ref>. C'est pendant cette première période qu'il rencontre le prince Louis, le futur roi Modèle:Noble, à l'abbaye de Saint-Denis pendant quelques mois vers 1091/1092 avant que ce dernier soit confié au pedagogus Hellouin de Paris<ref>Éric Bournazel, Modèle:Op. cit., Modèle:P.34-35.</ref>.

Il a étudié pendant dix ans au prieuré d'Estrées pour devenir moine<ref name="grosse-11" />. En 1106, il assiste au concile de Poitiers, puis l'année suivante, il se trouve à l'abbaye de La Charité-sur-Loire, où il défend devant le pape Modèle:Noble l'abbaye de Saint-Denis contre les prétentions de l'évêque de Paris. En 1107, il assiste à la conférence de Châlons. Il administre à cette date la prévôté de Berneval, en Normandie.

En 1109, Suger, alors âgé de 28 ans, est nommé par l'abbé Adam prévôt de Toury. Cette prévôté de l'abbaye de Saint-Denis gouvernait ses possessions dans la Beauce. Face aux agressions de Modèle:Noble dont le château se trouve à proximité de Toury, Suger demande l'intervention du roi Modèle:Noble- lors de l'assemblée tenue à Melun à partir du Modèle:Date. À cette réunion sont présents l'archevêque de Sens Daimbert, l'évêque Yves et le chapitre de la cathédrale Notre-Dame de Chartres, les abbés de Saint-Père et de Saint-Jean-en-Vallée, l'évêque d'Orléans Modèle:Noble- (1096-1135), Étienne de Garlande en tant que prieur de l'église Saint-Aignan d'Orléans, l'abbé de Saint-Denis, Adam, et Suger. Hugues du Puiset ne s'est pas rendu à l'assemblée pour répondre, aussi aucune décision n'est prise. Modèle:Noble- demande à Suger d'assurer la mise en défense de Toury<ref>Éric Bournazel, Modèle:Op. cit., Modèle:P.112-113.</ref>. C'est à Compiègne, en Modèle:Date-, qu'une assemblée formée en cour judiciaire Modèle:Incise prononce la confiscation des fiefs d'Hugues du Puiset. L'ost du roi prend le château de Toury. Par un acte fait en 1118, le roi demande à l'abbé de Saint-Denis d'organiser la défense de la place<ref>Rolf Grosse, Modèle:Op. cit., Modèle:P.41.</ref>. Cet acte permet de montrer que le roi s'appuie sur l'abbaye pour assurer la défense de son domaine en garantissant les droits de l'abbaye de Saint-Denis. En 1112, il est le témoin de la convention passée à Moissy-Cramayel entre le roi et Hugues du Puiset. Ce dernier se révolte de nouveau contre le roi et Suger réussit à résister à ses attaques contre Toury. Le roi réussit à reprendre le château avec l'aide des troupes réunies par Suger dans l'été 1112. Il fait alors détruire le château et remet Hugues du Puiset en prison. Il est présent au concile du Latran de 1112 convoqué par le pape Modèle:Noble qui annule les droits d'investiture de l'empereur<ref>Éric Bournazel, Modèle:Op. cit., Modèle:P.127.</ref>.

On retrouve Suger, signataire d'un acte de l'abbé Adam en 1114 comme sous-diacre et religieux à Saint-Denis. C'est à partir de 1118 que Suger devient un familier de l'entourage royal. Il semble que cette présence soit probablement due aux liens que sa famille devait avoir avec les Orphelins liés aux Garlande qui sont des proches du souverain<ref>Éric Bournazel, Modèle:Op. cit., Modèle:P.160 et 227.</ref>.

Il rejoint, à la demande du roi Modèle:Noble, l'ambassade conduite par l'abbé de Saint-Germain-des-Prés Modèle:Noble (1116-1146) auprès du pape Modèle:Noble à l'hiver 1121. Ils retrouvent le pape à Bitonto le Modèle:Date<ref>Albert Lecoy de la Marche, Œuvres complètes de Suger, pp. 481, Paris, 1867.</ref>,<ref>Éric Bournazel, Modèle:Op. cit., Modèle:P.160.</ref>.

Élection de Suger comme abbé de Saint-Denis

Fichier:Justus van Egmont - Suger is made abbot of Saint-Denis.jpg
Suger est fait abbé de Saint-Denis, tableau de Juste d'Egmont, musée d'Arts de Nantes, Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

C'est sur le chemin de retour qu'un moine de Saint-Denis retrouve Suger et lui annonce la mort de l'abbé Adam, le Modèle:Date et sa propre élection comme abbé de Saint-Denis. Cette élection avait été faite sans demander l'avis du roi. Modèle:Noble aurait d'abord mal pris cette élection quand les principaux dignitaires et les « plus nobles vassaux » ont soumis ce choix à son assentiment<ref>Éric Bournazel, Modèle:Op. cit., Modèle:P.161.</ref>, mais il le choisit peu après comme principal conseiller et ministre, le chargeant de conduire le dauphin, futur Modèle:Noble pour épouser Éléonore d'Aquitaine.

Cette élection sans l'accord préalable du roi ne faisait que reprendre les obligations de la réforme grégorienne d'où a résulté la querelle des Investitures entre la papauté et l'empereur, mais aussi avec les autres puissants.

Pour le roi, dont les évêchés et les abbayes sont des éléments importants de la stabilité de son pouvoir, il ne peut être question de laisser à des clercs la liberté de choix sans prendre un risque politique dans une période d'affrontements féodaux.

En France, Yves de Chartres avait proposé une solution pour essayer de régler les conflits que cette réforme avait entraînés entre les rois de France et l'Église catholique en séparant la part spirituelle des fonctions religieuses réservée aux hommes d'Église et la part matérielle concernant les biens et droits seigneuriaux pouvant être laissée à l'investiture laïque.

Suger cherche alors à concilier cette opposition entre le respect du droit canonique de l'Église en envoyant un clerc romain auprès du pape, et l'accord nécessaire avec le roi en dépêchant deux émissaires vers lui. Ceux qui l'ont élu connaissaient ses relations avec le roi et son entourage. À son arrivée, ses émissaires lui apprennent que le roi lui a accordé sa paix, que les prisonniers sont libres et que son élection a été acceptée. Le roi l'accueille avec d'autres dignitaires ecclésiastiques. Le lendemain de son arrivée, le Modèle:Date, Suger est ordonné prêtre et le dimanche suivant consacré abbé de Saint-Denis dans l'abbatiale. À la mi-mars, le roi accorda la confirmation des biens et privilèges de l'abbaye octroyée pendant l'abbatiat d'Adam.

Réformateur de l'abbaye de Saint-Denis

Il en devient l'abbé de 1122 à 1151. Esprit pondéré, répugnant aux excès d'ascétisme, il s'oppose à Bernard de Clairvaux. On sait par une lettre LXXVIII de Bernard de Clairvaux (1090-1153) à Suger (1081-1151) qu'une réforme de l'abbaye a eu lieu en 1127. Le goût des ornements dont Suger veut doter son église s'oppose à l'exigence de dépouillement, le refus de tout ornement et de tout luxe ou de sujets figuratifs détournant les moines de la prière que prône saint Bernard dans ses écrits et dans l’Exordium Magnum Ordinis Cisterciensis. Bernard de Clairvaux écrit dans l'Apologie à Guillaume de Saint-Thierry<ref>Voir, dans une autre traduction, l'[[s:Apologie à Guillaume de Saint-Thierry/Chapitre XII|Apologie à Guillaume de Saint-Thierry, Modèle:Nobr rom]] sur Wikisource.</ref> :

Modèle:Citation.
Modèle:Citation

et dans sa critique de l'ordre de Cluny :

Fichier:Vase d'Aliénor (Louvre, MR 340).jpg
Vase de cristal d'Aliénor offert par le roi comme un simple vase de cristal de roche et enrichi par l'abbé Suger par une monture d'orfèvrerie avant d'être déposé au Trésor de Saint-Denis.
Modèle:Citation.

Suger répond à cet appel à la simplicité dans le livre De la consécration :

Modèle:Citation.

Dès sa nomination comme abbé, Suger va entreprendre de faire respecter les droits de l'abbaye, puis commencer à rassembler les fonds nécessaires pour la reconstruction de l'abbatiale. On ne sait pas en quoi a consisté cette réforme. On peut citer le jugement d'Abélard, sur l'abbé Adam, prédécesseur de Suger :

Modèle:Citation.

Suger parle de fissures qui s'ouvrent dans les murs, de tours qui menacent de s'effondrer, de vases d'autel perdus, de possessions de l'abbaye laissées en friche…

Dans sa lettre, saint Bernard félicite Suger pour sa réforme après avoir critiqué les relations particulières entre l'abbaye et la monarchie en se faisant l'écho d'Abélard :

Modèle:Citation

mais il continue en critiquant l'entourage du roi Modèle:Noble-, et en particulier du rôle particulier d'Étienne de Garlande qui était un ami Modèle:Incise de Suger et qui avait le tort à ses yeux d'être sénéchal du roi et clerc. La conjonction de la volonté du roi d'avoir le contrôle de ses affaires et la condamnation de saint Bernard va amener en 1128 la disgrâce d'Étienne de Garlande. Cette disgrâce va permettre à saint Bernard d'entrer en relation directe avec le roi le Modèle:Date. Cet accord entre Suger et saint Bernard, le conseiller du roi de France et celui du pape, le riche abbé et le pauvre abbé, va durer jusqu'à la mort de Suger<ref>Erwin Panofsky, Modèle:Op. cit., pp. 25-26.</ref>.

Conseiller du roi

Fichier:Accord passé entre Suger, abbé de Saint-Denis, et le comte de Roucy - Archives Nationales - AE-II-155.jpg
Accord passé entre Suger, abbé de Saint-Denis, et le comte de Roucy en présence des évêques délégués du Saint-Siège au sujet des exactions exercées par les gens du comte sur les terres de Saint-Denis à Concevreux. Soissons, 1145. Archives nationales.

Ayant toute la confiance de Modèle:Noble-, il joue un rôle proche de celui, aujourd'hui, d'un Premier ministre. Chargé de missions diplomatiques à l'étranger, conseiller, notamment pour les opérations militaires, c’est lui qui conduit Louis, fils du roi et futur roi lui-même, à sa future épouse, Aliénor d'Aquitaine, en 1137.

Il devient régent de la France de 1147 à 1149 lors du départ de Modèle:Noble pour la deuxième croisade. À son retour, le roi le proclame « Père de la Patrie »<ref>Marcel Aubert, Suger, 1950, Modèle:P.105.</ref>. Lorsque Modèle:Noble- évoque l'idée de faire annuler son mariage avec Aliénor, Suger comprend le danger et la portée d'un tel acte. Il tente d'en dissuader le roi. Ce n'est qu'après la mort de Suger que Modèle:Noble- met son idée à exécution.

Pensée politique

Suger œuvre pour renforcer l'autorité du roi de France et aide le roi à donner des droits aux bourgeois. Le Capétien doit en effet toujours combattre des sires rebelles à l'intérieur de son domaine et a encore du mal à faire reconnaître son pouvoir direct en dehors de ses fiefs. Suger formule la théorie de la pyramide vassalique au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, le roi est au sommet de celle-ci et est qualifié de « primus inter pares », le « premier entre ses pairs ». Suger a déjà une « certaine idée de l'État » puisqu’il écrit : Modèle:Citation Il est également à l'origine des Grandes chroniques de France qui constitue l'histoire officielle de la monarchie et dont il rédige le premier volume consacré à Modèle:Noble.

Le constructeur de la basilique gothique

Modèle:Article détaillé

Fichier:Aigle de Suger.jpg
L'aigle de Suger venu enrichir le Trésor de Saint-Denis.

Abbé de Saint-Denis, Suger décida de remplacer l'ancienne abbatiale carolingienne construite par l'abbé Fulrad entre 768 et 775. Elle avait été agrandie aux {{#switch: X

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}}. Elle avait été édifiée autour de celle de Modèle:Noble. Suger se plaint dans ses écrits de la petitesse de l'église carolingienne ne permettant pas à tous les fidèles d'y entrer pendant les grandes fêtes.

Il va choisir de commencer par la reconstruction de la façade occidentale vers 1135 en reprenant le dessin des façades harmoniques qui avait été adopté pour les abbatiales normandes de Caen Modèle:Incise mais en ajoutant la première rose pour éclairer la nef. La façade est consacrée le Modèle:Date.

Suger a donné une description de son œuvre dans De Administratione. Il y a rappelé le texte qu'il a fait placer sur la façade : Modèle:Citation bloc

Les sculptures du portail royal ont été réalisées autour de 1160 suivant les choix de Suger. Le thème principal du portail central est le Jugement dernier qui est sculpté sur le tympan. La Trinité est représentée sur les voussures extérieures. La sculpture du portail s'inspire de la vie de saint Denis. Le portail sud reprend la vie de saint Denis racontée dans la Passion de Hiduin. Le portail nord est d'une interprétation plus complexe parce qu'il ne reste du portail d'origine que les signes du zodiaque des piédroits. Les portes de bronze racontent la Passion du Christ. Suger y a fait graver, reprenant les thèmes exposés par Hilduin sur les écrits de Denys l'Aréopagite : Modèle:Citation bloc

Peut-être par respect pour ses bâtisseurs, Carloman et Charlemagne, Suger ne va pas toucher à la nef carolingienne. Il va conserver l'agrandissement de la crypte exécuté par Hilduin.

Il réunit, peu après la consécration de la façade occidentale, le chapitre en présence du roi Modèle:Noble et leur a exposé son programme pour reconstruire le chevet de l'abbatiale. Il décrit brièvement son projet présenté au chapitre dans le De consecratione:

  • il s'engage à traiter les pierres de l'ancienne église comme des reliques de pierre puisqu'elles ont reçu la consécration divine,
  • l'ancienne abside sera remplacée par une construction nouvelle, plus haute, pour que les châsses des martyrs soient mieux visibles,
  • de solides fondations seront faites dans la crypte pour les colonnes et les arcs du chevet,
  • à l'aide de calculs arithmétiques et géométriques, le milieu de l'ancienne nef devra être aligné avec le milieu du nouveau chevet,
  • l'extrémité de l'église sera ornée de chapelles avec des vitraux magnifiques et resplendissants, dont la Modèle:Citation viendra Modèle:Citation.

Il a donc commencé par le chevet de l'abbatiale. Il posa la première pierre le Modèle:Date. Il a une idée précise de ce qu'il veut obtenir et la volonté de le réaliser : faire entrer la lumière dans l'église. Mettre dans l'architecture la déclaration du Pseudo-Denys l'Aréopagite : Dieu est lumière.

Au sein de l'abbaye de Saint-Denis s'était développée l'étude d'un manuscrit grec des œuvres de Denys l'Aréopagite, appelé le pseudo-Denys. Ce manuscrit a été donné à l'abbaye vers 827 par l'empereur Louis le Pieux qui l'a reçu de l'empereur d'Orient Modèle:Noble. C'est ce texte et son interprétation par Jean Scot Érigène qui est à l'origine de tout un courant mystique de la théologie médiévale. Cette interprétation a influencé fortement Suger d'autant qu'exact contemporain du maître le plus écouté de Paris, Hugues de Saint-Victor, il fut vraisemblablement conforté par sa vision du monde, écrite en 1125 dans ses commentaires de la Hiérarchie Céleste du Pseudo-Denys.

Le Modèle:Date-, consécration du chevet. Il peut alors écrire fièrement (La geste de Modèle:Noble- par Suger. Traduction Michel Bur ; Imprimerie nationale 1994) : Modèle:Citation bloc

Entre 1140 et 1151, le chevet s'est élevé avec sa parure des vitraux du déambulatoire (il ne subsiste que des fragments dans six fenêtres). Le prix de ses vitraux prévu par Suger était de 700 livres.

Suger peut écrire dans le Liber de rebus in administratione sua gestis : Modèle:Citation

Suger ne donne pas dans ses écrits les noms du maître d'œuvre, des maîtres maçons et des ouvriers qui ont participé à la reconstruction de l'abbatiale.

La basilique actuelle est le résultat de plusieurs siècles de travaux.

La mort de Suger va arrêter les travaux qui ne seront repris qu'en 1231 par un architecte nommé par les historiens de l'art, le Maître de 1231, peut-être Jean de Chelles. On sait que Pierre de Montreuil<ref>Ville de Saint-Denis : Pierre, Eudes et Raoul de Montreuil.</ref> a travaillé sur l'abbatiale car on le trouve cité comme cementarius (maçon) de Saint-Denis en 1247 dans un acte de vente d'une carrière à Conflans.

L'église a bénéficié des techniques de construction les plus modernes du {{#switch: e

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}}.

La publicité que Suger a donné à la reconstruction de l'abbatiale par ses actes et ses écrits la concernant a fait que les historiens de l'art l'ont considéré comme le point de départ de ce que les contemporains appelèrent l'art de France, francigenum opus jusqu'à ce que ce style soit dédaigné à partir de la Renaissance et qu'il soit appelé style gothique. On doit cependant remarquer qu'à partir de 1135 est entreprise la reconstruction de la cathédrale Saint-Étienne de Sens par l'archevêque Henri Sanglier, mais dont le prévôt du chapitre était Étienne de Garlande<ref>Jacques Henriet, À l'aube de l'architecture gothique, Modèle:P.188, Presses Universitaires de Franch-Comté, Besançon, 2005 Modèle:ISBN (Google Livres : extraits).</ref>. De même à Paris, une première tentative de reconstruction de la cathédrale était entreprise, avant celle de l'évêque Maurice de Sully, dont il subsiste le portail Sainte-Anne intégré dans la cathédrale actuelle.

Suger, l'abbaye de Saint-Denis et la monarchie française

Cette basilique qui est le premier édifice de style gothique, longtemps appelé le style français, reste un des symboles de la royauté française et la nécropole des rois de France. Le plus ancien tombeau royal est celui de Modèle:Noble-. Le plus ancien tombeau de reine est celui d'Arégonde, morte vers 573/579, épouse de Modèle:Noble.

En 1120, le prédécesseur de Suger, l'abbé Adam (1094-1122), avait obtenu du roi Modèle:Noble une charte rappelant que, pour se faire pardonner la faute de ne pas avoir donné les regalia du roi défunt, il donne à l'abbaye la couronne de son père Modèle:Noble, l'église et les dîmes de Cergy et d'autres droits. Suger donne dans ses écrits le texte de cette charte rappelant la relation particulière qui existe entre le roi de la Francie occidentale (qui devient roi de France avec Modèle:Noble) et l'abbaye.

Tombeau de Suger

Fichier:Testament de Suger, abbé de Saint-Denis 1 - Archives Nationales - AE-II-145.jpg
Testament de Suger, abbé de Saint-Denis. Acte en latin daté du 17 juin 1137. Archives nationales AE/II/145.

Mort le Modèle:Date- pendant l'office de Prime, Suger fut inhumé selon son désir, en signe d'humilité, à l'entrée du cloître pour que les moines se rendant à l'office ou regagnant leurs cellules passent sur son corps. En 1259, sa tombe fut déplacée de quelques mètres dans le bras sud du transept, à droite, en entrant par le portail du cloître. On y créa un petit tombeau dans un enfeu.

Il était composé de deux dalles, l'une perpendiculaire représentant des moines et un abbé, l'autre horizontale étant la plaque funéraire représentant Suger avec mitre et crosse d'abbé.

On peut aujourd'hui se faire une idée de ce à quoi ressemblait cette tombe grâce à la restitution de celle de l'abbé Adam qui a été réalisée en 959 de l'autre côté du portail sud, à gauche en entrant — près du tombeau monumental de Modèle:Noble.

Le lundi Modèle:Date- au matin, les ouvriers exhumant les corps reposant dans l'abbaye arrachèrent la plaque perpendiculaire. Ils ne trouvèrent que des ossements dont certains tombaient en poussières. Après avoir fait subir le même sort à la tombe voisine de l'abbé Troon, ils jetèrent les restes humains dans la fosse commune dite « des Valois » qu'ils avaient creusée dans le cimetière au nord de l'église. La dalle funéraire de Suger n'a pas été retrouvée.

La famille de Suger

Des recherches récentes ont montré que Suger faisait partie d'une famille de minores milites possédant des terres à Chennevières-lès-Louvres. Ils ont des liens avec la famille Orphelin d'Annet-sur-Marne, et par eux probablement avec les Garlande.

On connaît le nom de son père, Hélinand, de deux frères, Raoul, marié à Émeline, et Pierre<ref>Éric Bournazel, op. cit, Modèle:P.226.</ref>.

Il a un oncle qui devait se prénommer Suger, faisant partie des ministériaux de l'abbaye de Saint-Denis, marié à Frédesinde qu'on suppose être la maîtresse de l'abbé de Saint-Denis, Modèle:Noble-. Frédesinde et Modèle:Noble- auraient été les marraine et parrain de Suger.

On connaît le nom de certains neveux. Jean a été envoyé à Rome pour s'occuper des intérêts de l'abbaye et est mort en 1140 au cours d'un de ses voyages. Un deuxième, Simon, a été chancelier de Modèle:Noble entre 1150 et 1152. Un troisième a été chanoine de Notre-Dame de Paris<ref>Éric Bournazel, op. cit., Modèle:P.431.</ref>.

Œuvres

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Bibliographie

Publications modernes des œuvres

Fichier:Abbé Suger gravure 1690 Heince et Bignon.jpg
Vue d'artiste de Suger, gravure de 1690.

Bande-dessinée

Études

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   Modèle:S mini-{{#ifeq: -|-| – | - }}Modèle:S mini- siècles

}}). Recueil d'articles, Paris, AIBL, 2020, 444 p. (présentation sur le site de l'AIBL), p. 253-304.

Articles connexes

Liens externes

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