Au nord-ouest, au sud de la plaine de Campotenese s'élèvent les monts d'Orsomarso dont le point culminant est le cozzo del Pellegrino (Modèle:Unité). Au sud du col du Scalone, la Catena Costiera (chaîne côtière), qui s'étend du littoral tyrrhénien aux vallées profondes et encaissées des fleuves Crati et Savuto, culmine à Modèle:Unité au mont Cocuzzo ;
Au centre-nord, la Sila, vaste plateau boisé de feuillus et de conifères, culmine à Modèle:Unité d'altitude au mont Botte Donato. Au sud-ouest du plateau, la vallée du Corace relie la Sila au massif du Reventino (Modèle:Unité), qui surplombe la côte tyrrhénienne du cap Suvero et de la plaine de Sainte-Euphémie ;
Entre les plaines de Sainte-Euphémie (ou de Lamezia Terme) et de Gioia Tauro s'élève le mont Poro (Modèle:Unité). La plaine la plus étendue de Calabre est celle de Sibari, au nord-est de la région.
Les fleuves de Calabre ne sont guère bien longs du fait de la topographie des lieux : premièrement en raison de la forme étroite et allongée de la péninsule, et deuxièmement en raison de la disposition particulière des massifs montagneux. Par conséquent, la plupart des rivières et fleuves calabrais sont de nature torrentielle, à l'exception du Crati et du Neto - les deux plus longs fleuves de la région - qui se jettent dans la mer Ionienne. Le Coscile (qui naît dans le massif du Pollino, dans lequel il conflue avec son principal affluent, l'Esaro), le Trionto, le Tacina et le Corace, beaucoup plus courts que les deux fleuves susnommés, se déversent également du côté ionien ; ces derniers fleuves, à l'instar du Neto, prennent leur source dans la Sila. L'Amato et le Savuto sont également originaires du massif de la Sila et, de même que le Lao, qui descend du Pollino, sont les principaux fleuves calabrais du versant tyrrhénien. D'autres fleuves, encore plus courts, sont de régime torrentiel et réunissent les caractéristiques typiques d'une fiumara : ils s'écoulent dans des pentes étroites avant de se déverser dans les plaines alluviales en de larges lits caillouteux, à sec la majeure partie de l'année mais qui peuvent se remplir brusquement par temps de fortes pluies ou d'orages. Enfin, la création de multiples barrages hydro-électriques au cours du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle a mené à la formation d'un certain nombre de lacs artificiels, en particulier sur le plateau de la Sila, dont les principaux sont les lacs Ampollino, Arvo, Cecita, Angitola et Passante.
Géologie
Fichier:CentralMediterranean-GeotectonicMap.jpgCarte géotectonique de la Méditerranée centrale et de l'Arc calabrien. Le tracé bleu indique la position de la Section géotectonique. D'après van Dijk (1992)<ref name="Ref-1">van Dijk, J.P. (1992); Late Neogene fore-arc basin evolution in the Calabrian Arc (Central Mediterranean). Tectonic sequence stratigraphy and dynamic geohistory. With special reference to the geology of Central Calabria. Geologica Ultrajectina, 92, 288 pp.; On voit les références la continue, et aussi: van Dijk, J.P., Bello, M., Brancaleoni, G.P., Cantarella, G., Costa, V., Frixa, A., Golfetto, F., Merlini, S., Riva, M., Toricelli, S., Toscano, C., and Zerilli, A. (2000); A new structural model for the northern sector of the Calabrian Arc. Tectonophysics, 324, 267-320.</ref>.
En géologie, la mention de Calabre se réfère généralement à « l’arc calabrien », aussi appelé « l’arc calabro-lucanien » ou « arc tyrrhénien ». Il s'agit d'un domaine de forme semi-circulaire qui s'étend depuis la partie sud de la Basilicate jusqu'au secteur nord-est de la Sicile, dit le « Peloritano ». Le sous-sol de la Calabre est principalement constitué de roches cristallines et métamorphiques de l'âge paléozoïque, recouvertes de sédiments successifs principalement néo-géniques. Les roches du substrat sont constituées de différentes unités tectoniques superposées les unes aux autres et aux unités de l'Apennin méridional et du Maghreb sicilien<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
L'évolution du système néogène géotectonique Méditerranée centrale est caractérisée par un déplacement de l'Arc calabrien vers le sud-est, se plaçant sur le promontoire de la plaque africaine (Argand, 1916, et Guazzone Boccaletti, 1972). L'avant-pays de ce système est formé par les promontoires de la plaque africaine : la plate-forme Apula, une partie de la plaque Adria, et la plate-forme Ibleo, séparée par le bassin de la mer Ionienne. La mer Tyrrhénienne, « Bassin Tyrrhénienne », est considérée comme un bassin arrière-arc de ce dernier système de subduction, où des « microplaques » liées à la plaque africaine rentrent au-dessous des microplaques d'affinités européenne (Arco Calabro).
La géologie de la Calabre a été étudiée depuis plus d'un siècle dans le détail. Pour la littérature scientifique antérieure à 1973, se référer à Ognibene (1973). Ippolito (1959) présente une bibliographie complète des travaux avant cette date. Cortese (1895), Limanowski (1913), Quitzow (1935), Caire et al. (1960), Caire (1961), Grand-Jacquet et al. (1961), Ognibene (1969, 1973), Caire (1970, 1975, 1978), Burton (1971), Amodio-Morelli et al. (1976), Dubois (1976), Grand-Jacquet et Mascle (1978), Moussat (1983), van Dijk (1992), et van Dijk et al. (2000) proposent aussi d'intéressants ouvrages, monographies et jalons.
La Calabre est située dans une zone à sismicité élevée<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Le climat de la Calabre est méditerranéen. La côte ionienne est plus aride et plus sèche que le versant tyrrhénien, au climat plus doux. Le climat du littoral, plus tempéré que dans l'intérieur des terres, ne descend généralement pas sous la barre des Modèle:Tmp et n'excède que rarement les Modèle:Tmp, bien que des températures plus élevées y ont déjà été relevées à de multiples reprises durant les saisons estivales. Dans les massifs intérieurs, le long des Apennins du Pollino jusqu'à l'Aspromonte, le climat, bien qu'influencé par la proximité de la Méditerranée, est montagnard et se caractérise par des étés chauds avec quelques orages et des hivers parfois neigeux et surtout beaucoup plus froids que sur le littoral en raison de l'altitude. Il convient également de noter l'existence d'amplitudes thermiques quotidiennes anormalement élevées pour la région dans la vallée du Crati où, l'hiver, d'abondantes chutes de neige peuvent survenir alors même qu'étant située en basse altitude.
Données climatiques de la ville de Reggio de Calabre (2009-2022)<ref name="
La diversité climatique au sein de la Calabre confère à la région une végétation diversifiée. Du littoral jusqu'à Modèle:Unité d'altitude, le maquis méditerranéen, planté principalement de chênes verts et d'oliviers, domine le paysage. De Modèle:Unité à Modèle:Unité d'altitude, en basse montagne, une végétation plus transitionnelle entre Méditerranée et montagne se développe : le chêne vert et l'olivier cohabitent avec d'autres types de chênes ainsi qu'avec des châtaigniers. Au-delà de Modèle:Unité d'altitude prédominent les essences typiques du climat montagnard : hêtres, sapins et pins de Corse caractérisent le paysage. Dans les Serres calabraises, la végétation montagnarde se développe, en certains points, sur des plateaux de Modèle:Unité d'altitude. Le pin de Bosnie (Pinus heldreichii), emblème du parc national du Pollino, ne pousse nulle part ailleurs que dans les Balkans.
Toponymie
À l'époque augustéenne, la Calabre actuelle était nommée Bruttium, du nom du peuple qui l'habitait (les Bruttiens). Plus tôt encore, au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècleModèle:Av JCModèle:Vérification siècle, ces terres étaient connues des Grecs sous la dénomination d'Italia, du nom des Italói, descendants des Œnôtres. Ce nom proviendrait de Ouitoulía, terme par lequel les colons Achéens arrivés en actuelle Calabre désignaient les Vituli, peuplade qui vivait au sud de l'isthme de Catanzaro et dont l'ethnonyme est étymologiquement lié au mot grec désignant le taureau, animal sacré de ce peuple. Le grec italós, d'origine italique, provient de l'osco-ombrienuitlus, taureau (mot suivi d'un suffixe diminutif, de même que le latinuitellus puis l'italienvitello, qui signifient veau). Ouitoulía en vint ainsi à signifier « terre des Vitules » ou « terre des taureaux », le nom du peuple se confondant avec celui de son animal fétiche. Dans la partie méridionale de la péninsule calabraise, où s'est développée la plus importante civilisation de l'Italie préromaine, celle de la Grande-Grèce, on retrouve de multiples toponymes d'origine magno-grecs (retranscrits en latin par les Normands) relevant probablement des plus anciens toponymes évoquant taureaux et bœufs : Bova, Bovalino, Taurianova, Gioia Tauro…
Le nom Calabria désignait à l'origine la péninsule du Salento, qui était incluse dans la Regio II Apulia et Calabria, tandis que la Calabre actuelle (Bruttium à l'époque) faisait partie de la Regio III Lucania et Bruttii. Des siècles plus tard, lorsque les deux péninsules (Salento et Calabre) ont été réunies sous la domination byzantine, le nom Calabria a été employé pour désigner les deux régions sans distinction ; par la suite, consécutivement à la perte des possessions byzantines du Salento au profit des Lombards, le toponyme n'a plus été utilisé que pour désigner l'actuelle péninsule calabraise, qui a conservé ce nom. À la fin du Moyen Âge et à l'époque moderne, le terme Calabria est transformé en Calabrie (le -e est marqueur de pluriel en italien) avec la division du territoire en deux provinces napolitaines : Calabria Ulteriore et Calabria Citeriore.
Le toponyme Calabria vient de Calabrī, à mettre en relation avec les Γαλάβριοι (Galábrioi) qui ont peuplé la péninsule balkanique. Ce terme semble être apparenté à une racine préromaine *cal-/cala-<ref>Modèle:Ouvrage</ref> ou *calabra-/galabra- qui signifierait « roche », « concrétion calcaire ou glacée ». Afin d'appuyer cette thèse, Latham (1859)<ref>Modèle:Ouvrage</ref> rapporte que des tribus dénommées Galabri ou Calabri ont peuplé l'est de l'actuel Kosovo<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Une autre hypothèse veut que le terme Calabria dérive plutôt du grec ancienkalón-bryōn ([terre] d'où surgit le bien/la beauté), pour indiquer la fertilité et l'abondance de ce territoire. Par exemple, le poète et historien du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle Francesco Grano da Cropani y fait référence dans son court poème De situ laudibusque Calabriae<ref>Modèle:Ouvrage</ref> , dans lequel, tout en louant les beautés naturelles de la Calabre, il mentionne l'existence présumée de l'origine étymologique susmentionnée (« […] s'il est vrai qu'en grec le terme kalon signifie beau, et brion indique jaillissement […] »<ref>Modèle:Ouvrage</ref>).
D'après la Bible, Aschenez, arrière-petit-fils de Noé, marchand sémite et inventeur de la barque à rames, débarqua, trois générations après le Déluge universel, sur les rives où fut fondée la ville de Reggio.
Les populations précitées (Ausones, Œnôtres, Italòi, d'origine indo-européenne, italique appartenant au groupe latino-falisque) habitaient principalement les zones littorales. Les Lucaniens (indo-européens italiques appartenant au groupe osco-ombrien) vivaient dans la région qui a hérité de leur nom, la Lucanie, au nord de la Calabre. L'arrière-pays calabrais (plus tard appelé Bruttium par les Romains) était essentiellement peuplé par les Bruttiens (alliés des Lucaniens et réputés pour leur tempérament guerrier) ainsi que par des populations d'origine ibérique. Le centre névralgique des Bruttiens était Cosentia, l'actuelle Cosenza. Leurs terres sont conquises par la République romaine, de même que le reste de la Grande-Grèce, en l'an 265 avant notre ère, mais ne seront définitivement pacifiées qu'à la suite de la deuxième guerre punique, au cours de laquelle ses habitants se rebellent contre Rome et concluent une alliance avec Hannibal, à l'issue de laquelle Bruttiens et Carthaginois sont défaits.
Les poleis de la Grande-Grèce ont vu Rhêgion rayonner politiquement et économiquement en tant que maîtresse du détroit de Messine et du sud de la Calabre, Locri Epizefiri exercer son influence dans le centre de la région et Crotone au nord. Les trois cités entretenaient des relations ambiguës entre elles, alternant successivement entre alliances et conflits militaires.
Par la suite, la pression exercée sur elles par les populations italiques que sont les Bruttiens et les Lucaniens (qui finirent par conquérir la plupart des poleis), les nombreuses dissensions entre les cités, puis l'arrivée des Romains auront raison de la stabilité des cités de la Grande-Grèce et cette civilisation entama son déclin.
Après la conquête romaine, au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècleModèle:Av JCModèle:Vérification siècle, la Calabre prit le nom de Bruttium et fut intégrée à l'Italie romaine mais, à l'exception de quelques cités alliées ayant soutenu Rome dans son expansion territoriale donc récompensées par la République par une plus large autonomie, la région n'a pas retrouvé son niveau de prospérité d'antan. Les poleis magno-grecques ont donc cédé leur puissance régionale au profit de Rome par le biais d'une alliance (dans le cas de Rhêgion) ou d'une colonisation par celle-ci (dans celui de Locri Epizefiri, de Crotone et des autres cités de moindre importance). Deux colonies de droit latin ont été fondées : Copia, en 194 av. J.-C., et Vibo Valentia, en 192 av. J.-C. Cette dernière connut une grande croissance tant économique que démographique et prit beaucoup d'importance à partir du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, quand elle accueillit les armées et marines de Jules César puis d'Auguste, Appien la décrit comme l'une des plus illustres cités italiennes de son temps. De fait, le seul bastion de la langue et de la culture grecque demeurait Rhêgion (siège du Corrector, gouverneur de la province de Lucania et Bruttii), dont le port était relié à celui de Rome par la Via Popilia ; tandis que les Bruttiens habitaient les colonies de Cosentia, Vibo Valentia, Locri, Crotone et Sibari. Scolacium (près de l'actuelle Catanzaro) avait une importance considérable durant l'Antiquité tardive, elle était, en l'an 507 apr. J.-C., le siège du Corrector, gouverneur de la province de Lucania et Bruttii.
Modèle:Article détaillé
À la suite de la chute de l'Empire romain d'Occident, la Calabre a été dévastée par les guerres gothiques ayant opposé les Goths aux Byzantins, sortis victorieux du conflit. Plus tard, en raison de l'invasion lombarde, les Byzantins, qui contrôlaient la plus grande partie de l'Italie, perdirent de nombreux territoires dont le nord de la Calabre et le reste des terres détenues par les Byzantins en Bruttium furent réunies au Salento pour former le duché de Calabre, dans le thème de Sicile. Le thème de Sicile, soit l'ensemble des possessions byzantines du sud de l'Italie, connut une première scission lorsque fut créé le thème de Longobardie, avec Bari pour capitale, avant de disparaître définitivement lors de la création du thème de Calabre, avec pour capitale Reggio, lorsque la Sicile est tombée aux mains des Arabes. C'est donc le second thème qui a hérité du nom de Calabria, utilisé autrefois pour désigner le Salento ; avec l'expansion des conquêtes byzantines en Italie fut organisé un nouveau thème, celui de Lucanie, englobant une partie du nord de la Calabre actuelle.
Durant le haut Moyen Âge, de nombreux habitants des côtes se replient vers l'intérieur des terres afin de mieux se protéger face aux raids de pirates, véritable fléau des villes littorales qui se poursuivra jusqu'à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Ainsi, de nombreuses places fortes furent édifiées à cette époque dans les collines et les montagnes de l'arrière-pays calabrais, composées de villages perchés en des positions suffisamment reculées et inaccessibles afin de repérer à temps les navires ennemis et de pouvoir bloquer rapidement les voies d'accès aux centres habités.
Aux Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, la Calabre fut le théâtre de rudes affrontements entre les Arabes, qui détenaient la Sicile et souhaitaient étendre leurs possessions vers le nord, et les Byzantins, qui repoussaient les assauts des Sarrasins dans la péninsule, où la culture byzantine connaissait un nouvel essor religieux avec la création de nombreux monastères et la naissance de plusieurs saints moines (saint Nil de Rossano, saint Grégoire de Cerchiara…).
C'est également sous la domination byzantine que la Calabre fut l'une des premières régions d'Europe à pratiquer la sériciculture<ref>Modèle:Lien web</ref>. Selon André Guillou<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, ce sont les Byzantins qui ont introduit le mûrier en Calabre vers la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, permettant de nourrir les vers à soie. Aux alentours de 1050, le thème de Calabre comptait 24 000 mûriers destinés à l'industrie de la soie et leur nombre tendait à augmenter<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Alors que l'art de tisser la soie faisait ses tous premiers pas dans le reste de l'Italie, 50 % de la soie européenne était déjà produite en Calabre. La culture du mûrier étant rendue difficile en Europe du Nord et centrale à cause du climat moins favorable, des commerçants achetaient les matières premières en Calabre et revendaient leurs produits à meilleur prix dans ces régions. Les artisans génois utilisaient la soie calabraise pour produire leur velours<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Le célèbre aventurier normand Robert Guiscard, arrivé en Italie en 1047, installe son repaire à San Marco Argentano (1048), sur les hauteurs du Crati. De là, il sème la terreur dans la région, pillant les monastères, rançonnant la population et harcelant les troupes byzantines. Les Normands expulsent peu à peu les Byzantins de Calabre et érigent la région en duché (1059), Robert devenant, en plus de duc d'Apulie, duc de Calabre et de Sicile. La prise de Reggio en 1061 achève la conquête normande de la Calabre. Cette dernière sert alors de base pour attaquer et conquérir la Sicile musulmane.
Roger de Hauteville, surnommé (le) « Bosse » ou « Bosso » pour sa robustesse, et son frère cadet de « Guiscard » s'installent à Mileto vers 1061. De là, ils entament la longue conquête de la Sicile, achevée en 1091 avec la prise de Noto. En 1130, le duché normand de Calabre est rattaché au royaume normand de Sicile du roi Roger II de Sicile. Sous la période normande, après une période de troubles et de guerres succède, à partir du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, une période de prospérité. De nombreux édifices religieux sont construits ou rebâtis.
En 1147, tandis que l’empereur [[Manuel Ier Comnène|Manuel {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} Comnène]] est accaparé par la deuxième croisade, le roi normand Roger II de Sicile attaque Corinthe et Thèbes, deux importants centres byzantins de production de la soie, les met à sac et déporte leurs ouvriers en Calabre<ref name="AM">Muthesius, Anna, "Silk in the Medieval World". In Jenkins (2003), p. 331.</ref>, donnant essor à l’industrie normande de la soie.
En 1266, le royaume de Sicile est conquis par [[Charles Ier d'Anjou|Charles {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} d'Anjou]], la capitale du royaume est transférée de Palerme à Naples et ainsi s'ouvre le règne de la dynastie des Angevins. C'est durant cette période que le système féodal atteint son apogée. En réaction à la révolte des Vêpres siciliennes (1282), le royaume sicilien est divisé en deux : l'île de Sicile passe aux mains des Aragonais et la partie continentale demeure sous le contrôle des Angevins. Le début effectif de cette division est officialisé par la paix de Caltabellotta, en 1302, lorsque la Calabre devient une province du Regnum Siciliae citra Pharum (soit « royaume sicilien situé avant le phare », sous-entendu avant le détroit de Messine, continental, ou royaume de Naples).
La dynastie d'Anjou tient Naples jusqu'en 1442, quand Alphonse V d'Aragon, conquérant les territoires des Angevins, attribue à Catanzaro le titre de capitale calabraise en réaction à l'attitude de Reggio, qui avait soutenu son adversaire René d'Anjou (20 ans plus tard, en 1465, [[Ferdinand Ier (roi d'Aragon)|Ferdinand {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} d'Aragon]] rend à Reggio son titre de capitale). S'il y a toutefois une ville calabraise qui a le plus bénéficié de la domination aragonaise sur la Calabre, c'est Cosenza, capitale judiciaire du royaume de 1494 à 1557. Elle est la deuxième ville, après Naples, à avoir été cartographiée et, en 1511, y a été fondée, par Aulo Giano Parrasio, l'Accademia Cosentina dont le membre le plus illustre, notamment loué par Francis Bacon, fut Bernardino Telesio.
C'est au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, durant la période aragonaise, que Catanzaro vécut d'importantes transformations socio-économiques, triomphant tant dans la soie que les tisserands français de Tours et de Lyon demandèrent aux maîtres tisserands de Catanzaro de se rendre en France afin de créer une école spécialisée dans l'art de la soie tout en instruisant les tisserands locaux. Les maîtres de la soie de Catanzaro acceptèrent l'invitation, en exportant dans d'autres pays leurs techniques de la soie pure, des velours et des tissus composés. Pour remarquer cette grande attitude des « catanzariti », il y a encore à Catanzaro un quartier appelé Filanda, lieu autrefois des laboratoires et des écoles de la soie qui prit de l'importance, avec le développement de l'industrie de la soie<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, la Calabre bénéficie d'un fort développement économique et démographique dû, essentiellement, à la croissance simultanée des tarifs et de la demande de produits à base de soie, et devient l'un des principaux centres marchands de la Méditerranée<ref>Modèle:Article</ref>.
La Calabre est divisée en deux provinces, la Calabria Citeriore (ou Citra) et la Calabria Ulteriore (ou Ultra), initialement gouvernée par un seul magistrat jusqu'en 1582, lorsque les deux provinces commencèrent à être administrées par deux gouvernements distincts :
Celui de Calabre Citérieure, installé à Cosenza, cité qui connaît alors un impressionnant épanouissement humaniste ainsi qu'une renaissance intellectuelle à un point tel qu'elle est surnommée « l'Athènes de la Calabre »<ref>Modèle:Article</ref> ;
En 1445, la ville de Rende, avec quatre autres villages voisins, fut donné a la famille des Adorno, doges de Gênes. La famille dogale des Adorni tint Rende jusqu'en 1529, à l'extinction de sa lignée mâle. En 1532, Rende fut donné à Hernando de Alarcón, général de Ferdinand le Catholique puis de Charles Quint, dont les descendants gardèrent la ville jusqu'à la chute du féodalisme en 1806, provoquée par l'invasion des troupes napoléoniennes commandées par Masséna.
La Calabre est alors pendant un an le théâtre d'un conflit sanglant entre les insurgés calabrais, soutenus par l'armée anglaise, et l'armée française. De nombreuses exactions sont commises par les deux camps (massacre de Lauria, en Basilicate) ; l'armée française, notamment, brûle églises et couvents où se réfugient les civils, conformément aux ordres du général Duhesme<ref name="Zancarini">Modèle:Ouvrage</ref>. De nombreux viols sont commis par les soldats, ceux-ci relatant (en usant d'euphémismes) les exactions commises dans les lettres qu'ils écrivent à leurs proches<ref name="Zancarini" />. Malgré la défaite française à la bataille de Maida, la Calabre est pacifiée en 1807 au prix de lourdes pertes : dix mille soldats français (soit un cinquième des effectifs engagés dans la campagne) meurent du fait des épidémies ou des combats<ref name="Zancarini" />. La région reste cependant par la suite un foyer insurrectionnel.
Le royaume de Naples subit donc diverses dominations : dynasties des Habsourg, d'Espagne et d'Autriche, et des Bourbons, ainsi que, pendant une courte période, un frère et un général de Napoléon, respectivement Joseph Bonaparte et Joachim Murat, ce-dernier finissant par ailleurs exécuté dans la ville de Pizzo.
L'Aspromonte, région montagneuse du sud de la Calabre, dans la province de Reggio, fut le théâtre de l'une des plus célèbres batailles du Risorgimento, au cours de laquelle Giuseppe Garibaldi fut blessé. Il est toujours possible d'apercevoir l'arbre creux dans lequel, d'après la tradition, Garibaldi s'assit pour se faire soigner, à Gambarie, près de Reggio. Dans la même période, des mouvements libéraux et patriotiques se manifestent à Cosenza, le plus connu étant celui du 15 mars 1844, qui se termine par un échange de tirs entre soldats Bourbons et 21 patriotes qui seront condamnés à mort (seuls six d'entre eux seront effectivement exécutés)<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Les frères Bandiera, vénitiens, inspirés par cette révolte, voleront au secours de leurs « frères calabrais » et seront fusillés avec sept autres manifestants au vallon de Rovito, le 25 juillet 1844<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. De nombreux citoyens volontaires de Cosenza s'engageront dans la lutte pour la réunification italienne et prendront part à l'expédition des Mille. Garibaldi entre dans Cosenza le 31 août 1860 ; deux mois plus tard, un plébiscite confirme l'annexion des Deux-Siciles à l'Italie.
Sous le royaume d'Italie, la Calabre a été divisée administrativement en trois entités reprenant la forme des provinces siciliennes préexistantes, celles de Catanzaro, de Cosenza et de Reggio. En 1947, la Calabre faisait partie des 19 régions créées par l'article 131 de la Constitution de la République italienne. Cette création devient effective en 1970 et la région prend Catanzaro pour chef-lieu.
Gerhard Rohlfs, Dizionario dialettale della Calabria
La population calabraise présente aujourd'hui encore une variété d'identités culturelles qui se reflète dans l'ensemble des dialectes qui y sont parlées, dont les colorations locales et les caractéristiques singulières sont courantes. À l'instar des autres dialectes italiens, la langue calabraise (ou plutôt les langues calabraises, celles du nord étant très distinctes de celles du reste de la région), ne dispose pas du moindre caractère d'officialité.
Dans le nord est parlé un dialecte dérivé de la langue napolitaine (italo-roman méridional) tandis que dans le centre et le sud de la Calabre, la multitude de dialectes locaux présente plus de similitudes avec le sicilien (italo-roman méridional extrême). En dépit de l'absence d'une unité réelle, l'ensemble des parlers vernaculaires de la région est tout de même souvent identifié comme étant du « calabrais ».
En raison des multiples racines historiques de la région, il est des zones en Calabre où l'on parle d'anciennes langues étrangères à l'origine qui se sont maintenues au fil des siècles. Il existe ainsi trois minorités linguistiques reconnues et protégées par l'État italien en Calabre : le gardiol, le griko et l'arberèche (arbërisht). Dans certains des villages où vivent ces minorités linguistiques, notamment les albanophones, où l'arberèche est encore très usité, la signalisation des noms de rues bilingues italien-gardiol/griko/arberèche est très répandue.
La langue arberèche de Calabre est une variété linguistique de l'albanais tel qu'il est parlé dans le sud de l'Albanie. La communauté arberèche est la plus importante minorité de la région (leur langue est officielle dans 33 villages répandus entre les provinces de Cosenza, Crotone et Catanzaro). À noter que ce dialecte albanais est à l'origine d'une riche production littéraire moderne et contemporaine reconnue et étudiée en Albanie même.
L'organisation mafieuse de la 'Ndrangheta, active sur de larges portions du territoire de la Calabre, affaiblit considérablement l'économie régionale et réunit au moins 3 % du PIB italien en pratiquant trafic de drogue, extorsion d'argent et pizzo. Son chiffre d'affaires global est d'environ 60 milliards d'euros (soit le double du PIB de la Calabre) et elle détient quasiment le monopole sur l'importation de drogues en Europe via le port de Gioia Tauro grâce à ses relations privilégiées avec les organisations criminelles latino-américaines<ref>Modèle:Lien web</ref>.
La Calabre est confrontée de longue date à un manque de soignants, en particulier de spécialistes, et est contrainte de faire venir des médecins cubains<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Les armoiries de Calabre (approuvées et adaptées dans leur version définitive par décret du 15 juin 1992) sont ornées de quatre symboles représentant la région :
La Calabre est l'une des régions italiennes les plus pauvres malgré les revenus élevés de son économie souterraine, qui ne sont pas quantifiables. L'omniprésence de l'une des principales organisations criminelles du pays, l'éloignement relatif des grands centres marchands du nord et le manque d'infrastructures dû à la faible implémentation locale des institutions étatiques fragilisent en effet considérablement le tissu économique calabrais, inconstant car trop dépendant des variations économiques conjecturales.
Diverses parties de la région tirent une large part de leurs revenus du tourisme estival, en plein essor le long des côtes calabraises, particulièrement dans la province de Vibo Valentia. Plus discret, le tourisme d'hiver se développe peu à peu dans la Sila.
Le secteur primaire, et plus particulièrement l'agriculture, représente la première source de revenus de la région. Les principales cultures observées en Calabre sont l'olivier (184 529 ha d'oliveraies, deuxième région oléicole d'Italie derrière les Pouilles et troisième région européenne), la vigne (introduite à l'époque de la Grande-Grèce, 302 hl de vins par an) et les agrumes.
En Calabre, il existe trois types d'olivesDOP : « Bruzio » dans la province de Cosenza, « Lametia » dans les environs de Lamezia Terme et « Alto Crotonese », à Crotone. La zone de production d’huile d’olive extra vierge IGP (label européen d'indication géographique protégée) « Olio di Calabria » couvre l’ensemble du territoire calabrais ; la production est exclusivement obtenue à partir d’olives provenant de variétés indigènes<ref> Modèle:Lien web</ref>.
La Calabre occupe la troisième place parmi les régions de l'UE qui ont plus de terres cultivées avec la méthode biologique (23 % de la surface agricole)<ref>Modèle:Lien web</ref>.
La Cipolla rossa di Tropea (oignon rouge de Tropea), qui bénéficie depuis 2008 d'un label IGP, est cultivée sur le littoral tyrrhénien des provinces de Vibo Valentia, Catanzaro et Cosenza<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Différentes variétés de figues sont également cultivées en Calabre, dont la figue Dottato de Cosenza, qui est DOP<ref>Modèle:Lien web</ref>. Les Dottato sont traditionnellement séchées et entrent dans la composition de nombreuses pâtisseries locales. Le 30 avril 2019, la Gazzetta ufficiale del DDG classe la figue blanche Dottato de Cosenza produit d'excellence<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Y sont également cultivées les pêches et les nectarines, exportées vers l'Europe du Nord (Allemagne et Scandinavie)<ref>Modèle:Lien web</ref> ou revendues dans les marchés locaux. La principale variété de pêche nectarine cultivée en Calabre est la merendella<ref>Modèle:Lien web</ref>. 60 ha de champs sont consacrés à sa culture, dont plus de 50 sont situés dans la plaine de Lamezia Terme, le reste étant dispersé sur la côte ionienne de Catanzaro<ref>Modèle:Lien web</ref>.
À Acconia, plus de 20 000 tonnes de fraises sont produites chaque année. 70 % de la production est exportée vers les marchés du Nord, où le produit est très demandé, tandis qu'environ un cinquième traverse également les frontières étrangères<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Longobardi est, quant à elle, renommée pour sa culture d'une variété locale de l'aubergine, la Melanzana Violetta (aubergine violette), qui a reçu l'appellation De.C.O<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Étant une région à prédominance montagneuse avec de vastes étendues forestières, la Calabre est la première région italienne exportatrice de cèpes<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Sur les hauts plateaux de la Sila est cultivée la patata della Sila<ref>Modèle:Lien web</ref>, IGP, aux origines anciennes et ayant de longue date joué un rôle crucial dans la vie locale. Les montagnes boisées de Calabre sont également propices à la production de châtaignes<ref>Modèle:Lien web</ref>.
La culture de noisettes est répandue dans les communes de Cardinale, Simbario et Torre di Ruggiero<ref>Modèle:Lien web</ref>. Le cultivar dominant dans la région est la Tonda Calabrese bien que de faibles proportions de Tonda Romana et de Tonda di Giffoni y soient également cultivées.
La Calabre possède une tradition séculaire de production de réglisse, dont elle est la plus grande productrice en Italie. La réglisse de Calabre est même protégée par un label DOP depuis 2011.
La culture du safran est largement répandue dans la province de Cosenza.
Dans les communes de San Floro et de Cortale<ref>Modèle:Lien web</ref>, province de Catanzaro, la tradition de la sériciculture qui a fait la richesse de la région par le passé s'est perpétuée et requiert une culture massive de mûriers, dont les feuilles servent à nourrir les vers à soie.
Le principal marché agricole de la région se trouve à Catanzaro. L'élevage d'ovins et de caprins est pratiqué dans l'intérieur des terres. Il existe aussi de nombreuses races bovines parmi lesquelles se distingue la podolica. Le pâturage du bétail a lieu toute l'année et une fois l'été venu survient la transhumance vers les montagnes de la Sila et du Pollino, qui conservent leur fraîcheur grâce à l'altitude élevée. En octobre commence la démontication vers les terres côtières vallonnées. La pêche est modérément développée.
Catanzaro est principalement renommée dans les domaines du tissage et de la broderie en soie. Depuis quelques années, cette activité connaît un regain d'essor ainsi qu'un engouement auprès des jeunes habitants de la région<ref>Modèle:Lien web</ref>. Les villages de Tiriolo et Badolato sont spécialisés dans la fabrication de "vancale", châles en laine ou en soie traditionnellement porté par les femmes pour danser la tarentelle. La fabrication de dentelles aux fuseaux finement travaillées est également pratiquée de longue date à Tiriolo.
Crotone connaît une traditionnelle activité du travail de l'or. De nombreux maîtres orfèvres tels que Gerardo Sacco et Michele Affidato produisent de précieux artefacts en or ou en argent. L'activité d'orfèvrerie à Crotone est également un héritage de la colonisation grecque. L'orfèvrerie artisanale est resté ancré dans les traditions locales comme témoigne le travail du filigrane qui suit le style et les formes de bijoux traditionnels<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Le village de Stilo, dans la ville métropolitaine de Reggio de Calabre, est renommé dans la région pour sa concentrations de nombreux maîtres artisans tels que des brodeurs, des tisserands et des métallurgistes, qui prospèrent grâce à l'abondance des gisements locaux. Ainsi, des mines de cuivre ont été exploitées jusqu'à la Seconde Guerre mondiale à Bivongi. Des témoignages de cette activité sont exposés à l'Écomusée de la Vallée du Stilaro<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Jusqu'à l’expédition des Mille (Risorgimento, 1860), la Calabre était réputée pour sa sidérurgie et ses fabriques d’armes. Le complexe industriel de Mongiana et Ferdinandea a été construit par les Bourbons et il est, à l’époque, le fleuron de l’industrie du royaume des Deux-Siciles. À Ferdinandea, il y a trois hauts-fourneaux : le « Santa Barbara », le « Santo Ferdinando » et le « San Francesco ». Ils produisent une fonte de qualité identique à celle produite par la sidérurgie anglaise. Les hauts-fourneaux sont alimentés en charbon de bois produit à partir des forêts du massif des Serre et en minerai de fer par la mine de Stilo. Ce complexe employait plus de 2 000 personnes. C’est autour de cette usine que s’est développé ce « pays » des Serre. Les salariés furent les premiers au monde dans cette industrie à bénéficier, avec une participation de l’employeur, d’une mutuelle pour l’assistance médicale et la pension<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le déclin et la disparition de cette industrie sont l'une des conséquences néfastes du marché monétaire unique imposé par le royaume d'Italie nouvellement unifié.
Callipo, entreprise internationale spécialisée dans la production de thon, a son siège social à Maierato. Dans le même secteur, Intertonno Sardanelli siège à Pizzo.
La Distilleria Caffo, spécialisée dans la production et la distribution d'alcools depuis 1915, est basée à Limbadi. Elle est surtout renommée pour son Vecchio Amaro del Capo.
Créée en 1929 à Pianopoli, la Fornace Dipodi produit toutes sortes de briques et de matériaux de construction traditionnels.
La grande usine de production graphique et de services logistiques du Gruppo Abramo est située à Caraffa, elle totalise près de 3 000 employés.
Le centre d'embouteillage pour l'eau peu minéralisée d'Acqua Calabria est situé à Girifalco en raison de l'abondance de sources aquatiques du mont Covello. La boisson caféinée Brasilena y est produite<ref>Modèle:Lien web</ref>.
L'IOM, leader de l'industrie optique et productrice de lentilles ophtalmiques, opère à Rogliano.
La Calabre est la région italienne avec la plus forte concentration d'avocats, avec une moyenne régionale de 6,8 avocats pour mille habitants<ref>Modèle:Lien web</ref>.
La principale ressource touristique de la Calabre est son front de mer, elle dispose en effet d'un littoral de 780 kilomètres de long à cheval sur les mers Tyrrhénienne, Ionienne et le détroit de Messine. Le faible développement industriel de la région ainsi que l'absence d'urbanisation massive sur la majeure partie de son littoral ont permis la préservation d'un environnement maritime naturel voire sauvage en de nombreux endroits. L'attrait touristique de la région, qui a reçu la visite de 1 325 825 vacanciers italiens et 242 694 étrangers en 2007, est également renforcé par la présence de nombreuses zones archéologiques aux vestiges la plupart du temps bien conservés, notamment à Reggio de Calabre, Locri, Palmi, Crotone, Sibari et Roccelletta di Borgia.
Elle est également desservie par deux strade statali (SS ou routes nationales) qui joignent les grandes villes de la région aux principaux centres urbains alentours :
La SS 18 Tirrena Inferiore relie Reggio à Naples en suivant l'itinéraire tyrrhénien de la Calabre, de la Basilicate et de la Campanie ;
La SS 280 dei Due Mari, qui débouche sur la SS 18 Tirrena Inferiore entre Lamezia Terme et Catanzaro ;
La SS 182 delle Serre Calabre relie les deux mers de Vibo Marina et Vibo Valentia à Soverato en traversant les zones montagneuses des Serres. Actuellement en cours de restructuration, elle doit être jointe par la nouvelle SS 713 Trasversale delle Serre ;
Le port de Gioia Tauro a été construit pour permettre l'approvisionnement en minerai et en charbon du Modèle:5e sidérurgique qui devait être construit en Calabre dans les années 1970. À la suite de la crise mondiale de la sidérurgie, ce projet a été abandonné et le port a été considéré pendant de longues années comme une « friche industrielle » inutilisée. Il est, en 2011, le premier port italien et le cinquième port méditerranéen quant au trafic de conteneurs<ref>Modèle:Lien web.</ref> ;
Le port de Reggio de Calabre : siège de la gestion maritime de la région, il est essentiellement dédié au trafic de marchandises et à l'industrie ainsi qu'à la navigation de plaisance, qui le relie à Messine, aux îles Éoliennes et à Malte. Il s'agit du premier port de la région et du deuxième port italien quant au trafic de passagers, au nombre de 10 millions par an ;
Le port de Villa San Giovanni : exclusivement tourné vers le transport de passagers entre la Calabre et la Sicile ;
Le port de Vibo Marina : fonctions touristique, commerciale et industrielle ;
Le port de Crotone : transports de marchandise, pêche, plaisance ;
Le port de Corigliano : grand port d'escales et de pêche ;
Le port de Palmi : port de pêche et de plaisance, sur la Costa Viola ;
Le port de Catanzaro : essentiellement touristique ;
Le port de Cirò Marina : pêche, tourisme et plaisance ;
La région est dotée de trois aéroports civils, un aéroport militaire et six aérodromes.
Aéroports civils
L'aéroport de Lamezia Terme (SUF) : premier aéroport de Calabre et l'un des premiers du Mezzogiorno pour le trafic de passagers. Il effectue des liaisons régulières, tant avec le reste de l'Italie qu'avec l'étranger, et a l'avantage, grâce à sa localisation au centre de la région, d'être facilement accessible et de desservir toute la Calabre, voire les parties limitrophes des régions voisines ;
Dans un registre plus contemporain, de multiples artistes calabrais tels que Mino Reitano, Mia Martini et sa sœur Loredana Bertè, Rino Gaetano, Sergio Cammariere, Eman et Brunori Sas ont lié leur nom au monde de la musique tandis que les groupes de renommée internationale JetLag (jazz rock progressiste) et Il Parto delle Nuvole Pesanti (créateur d'un genre que l'on peut définir comme du "rock calabrais") se sont illustrés dans le genre de la musique rock.
La Calabre possède en outre une ancienne tradition musicale populaire aux multiples facettes, influencée par les nombreuses cultures qui ont laissé des traces dans cette région comme les grécophones de Gallicianò avec Attilio Nucera, qui se vante d'être le plus ancien ménestrel à diffuser la langue et les traditions gréco-calabraises en Italie et à l'étranger, à commencer par la Suisse et les pays anglo-saxons. Parmi les divers chanteurs et groupe folks de Calabre : Re Niliu, dans les années 1980, QuartAumentata, Mattanza, Kalamu, Totarella, Mimmo Cavallaro, TaranProject, Cosimo Papandrea et Marinella Rodà.
La musique folklorique calabraise a connu un nouvel essor dans les années 1970, avec l'émergence d'artistes et de groupes tels que Otello Profazio et les Calabruzi, portés par le label discographique calabrais Elca Sound.
Le Carnaval de Castrovillari - officiellement créé en 1959 sous le nom de Carnaval du Pollino (classé parmi les dix plus beaux carnavals d'Italie)<ref>Modèle:Lien web</ref>, il s'agit de l'un des événements majeurs de la région qui se déroule chaque année à Castrovillari durant la période du carnaval, en février/mars ;
La Calabre était, lors des débuts du christianisme, une terre d'accueil pour de nombreux clercs, moines et ascètes en provenance d'Orient. Ainsi, un grand nombre de moines Basiliens de rite grec orthodoxe y vivent reclus en des lieux isolés, d'abord dans des grottes et des cavernes, puis dans les premiers lieux de culte qu'ils firent bâtir, les laures<ref name=":1">Modèle:Lien web</ref>.
Sous la domination byzantine, de nombreux exemples d'architecture chrétienne orientale apparurent : par exemple, la cathédrale de Stilo (construite aux Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle), l'oratoire San Marco et l'abbaye Santa Maria del Patire (Pathirion) à Rossano, le monastère grec-orthodoxe San Giovanni Theristis à Bivongi (toujours occupé par une communauté de moines orthodoxes), ou encore l'église Santa Filomena (dite "chiesa del Pozzoleo") à Santa Severina. Ces influences orientales ont perduré après la conquête normande de la Calabre, comme l'atteste la cathédrale de Gerace, l'un des plus vastes édifices religieux de la région<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Parmi les nombreux châteaux et forteresses présents en Calabre se distingue celui de Corigliano, considéré comme « l'un des mieux conservés et des plus beaux châteaux du sud de l'Italie ». Construit dans la seconde moitié du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle à la demande du roi normand Robert Guiscard, il s'inscrit dans un réseau de fortifications conçu par les Normands afin de mieux contrôler le territoire ; bien qu'il ait conservé son allure de forteresse médiévale à l'extérieur, il a été largement remanié au fil des siècles à l'intérieur afin d'être transformé en somptueuse résidence de nobles<ref>Modèle:Lien web</ref>.
La forteresse aragonaise de Le Castella est située sur un îlot relié au continent par un banc de sable.
Parmi les autres bâtisses notables figurent le château normanno-souabe de Cosenza, le château de Charles Quint à Crotone, le château de Vibo Valentia, le château aragonais de Reggio de Calabre, le château de Santa Severina, le château de Pizzo (dit également château Murat, en hommage à Joachim Murat, qui y fut emprisonné et fusillé), le Castrum Petrae Roseti (d'époque normande mais reconstruit par l'empereur Frédéric II de Souabe) sur le littoral de Roseto Capo Spulico, et le château Ruffo de Scilla.
De nombreuses tours de guet côtières sont disséminées sur les côtes de la région, telles que la Tour Talao de Scalea et la Tour Aragonaise de Melissa.
La région fut dès lors surnommée « Magna Graecia » (Megàle Hellàs), seule région éloignée de la Grèce à avoir connu un développement similaire à l'époque ; ce nom serait en fait d'abord apparu dans les colonies elles-mêmes, soucieuses de démontrer leur puissance.
Les peuples de civilisation grecque débarquèrent en Calabre dans le cadre d'un flux migratoire motivé par l'intérêt du développement commercial du bassin méditerranéen ainsi que par une surpopulation de leur patrie d'origine : ainsi, entre 743 et 730 av. J.-C., des habitants originaires de Chalcis ont fondé les cités de Rêgion (Reggio) et de Zancle (Messine) sur le détroit séparant la Calabre et la Sicile afin de contrôler la principale voie commerciale entre la Grèce et l'Italie tyrrhénienne. Dans les années qui suivirent, ce sont les Achéens, motivés par la nécessité d'échapper à une famine engendrée par la surpopulation, qui ont donné naissance aux cités de Sybaris (Sibari, 720 av. J.-C.) et de Crotone (710 av. J.-C.). Entre 710 et 690 av. J.-C., un peuple grec appelé les Locrides fonda Locri Epizefiri.
Pour de nouvelles raisons de surpopulation ainsi que dans une volonté d'affirmer leur emprise commerciale sur ces territoires, ces cités nouvellement fondées créèrent à leur tour des "sous-colonies", ce qui eut pour effet d'élargir considérablement l'influence grecque, déjà prépondérante, sur la région : Medma (Rosarno), Metauros (Gioia Tauro), Taurianum (Taureana di Palmi), Hipponion (Vibo Valentia), Laos, Skydros, Terina, Skylletion et Kaulonia (près de Monasterace Marina).
Liste des sites archéologiques (toutes les époques) de la région par province :
Grotte della Monaca, à Sant'Agata di Esaro, l'un des sites miniers préhistoriques les mieux conservés d'Europe ;
Blanda, antique cité rupestre dont subsistent quelques vestiges près de Tortora ;
Temesa, chantier archéologique situé entre Serra d'Aiello et Campora San Giovanni livrant des traces d'occupation de la protohistoire au Moyen Âge. Sur la commune de Serra d'Aiello se trouvent un Antiquarium archéologique communal ainsi que le parc archéologique de Cozzo Piano Grande, où a été mise au jour une habitation d'origine bruttienne.
Crotone : musée archéologique national de Crotone, où sont notamment conservés le Trésor de Héra avec son diadème en or, deux vases en bronze aux motifs représentant des Sirènes ainsi qu'une sculpture en marbre de Héra ;
Aire archéologique du Cap Colonna : temple de Héra Lacinia, musée et parc archéologique ;
Vestiges du temple d'Apollon Alaios, à Punta Alice, près de Cirò Marina.
Rhêgion, aujourd'hui Reggio : parc archéologique Griso-La Boccetta avec restes de temples archaïques, murs grecs sur le Lungomare Falcomatà et les collines des Anges et du Trabocchetto, agora sur la piazza Italia, nécropoles d'époque hellénistique à Santa Caterina et San Giorgio Extra, vestiges de l'odéon de Reggio sur la via XXIV Maggio, sépulture hellénistique sur la via Tripepi, vestiges d'un athenaion sous un bar du Lungomare Falcomatà, vestiges de thermes romains sous le Lungomare ;
Locri Epizefiri, au sud de l'actuelle Locri : temple ionique à contrada Marasà, habitations antiques à Centocamere, temple de Zeus, sanctuaire de Perséphone à contrada Mannella, nécropoles à contrada Lucifero, contrada Parapezza ainsi qu'à contrada Faraone, théâtre grec à contrada Pirettina ;
Hipponion, aujourd'hui Vibo Valentia : restes de remparts grecs éparpillés autour de la ville, vestiges de temples doriques sur la colline del Telegrafo ainsi que près de la Cava Cordopatri, et d'un temple ionique sur les hauteurs du Confino, restes d'habitations romaines sur la via XXV Aprile et d'un établissement thermal dans le hameau de Sant'Aloe ; derrière l'église du Rosaire furent mis au jour les vestiges d'un théâtre gréco-romain ; nécropole grecque (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècleModèle:Av JCModèle:Vérification siècle-Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècleModèle:Av JCModèle:Vérification siècle) ; sur le viale Kennedy, palazzo Muschella (nécropole grecque et fourneaux antiques) ;
Autres sites archéologiques de la province : vestiges d'un sanctuaire périurbain sur l'aéroport militaire de Vibo Valentia, restes d'une villa romaine à Trainiti, près de Briatico ; sanctuaire rural dans le hameau de Passo Murato sul Poro ; d'innombrables autres établissements des âges protohistorique et classique ont été localisés mais doivent encore être fouillés ;
Tropea : traces d'occupations préhistoriques et protohistoriques ; lieu de culte paléochrétien sous la cathédrale ; nombreux vestiges antiques et préhistoriques dans la ville et ses hameaux de Torre Lunga, Tondo et Cuntura ;
Nicotera : témoignages d'occupations grecque, romaine et de l'Antiquité tardive dans les hameaux de Colle Diale, San Faustina, Comerconi, piano dei Greci, San Francesco, Pugliesa, Sovereto, Casino Mortelletto.
A. Miceli di Serrapideleo, « I conti di Rende in Calabria durante il regno di Alfonso I e di Ferrante d'Aragona (1422-1494) » in Historica, Reggio Calabria, no 2, 1974
A. Miceli di Serrapideleo, « San Francesco di Paola ed i miracoli dei pesci resuscitati » in Rivista Storica Calabrese, Reggio Calabria, 2007