Famine

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Voir homonyme Modèle:Multiple image La famine est une situation dans laquelle la population d'une zone géographique donnée, ou seulement une partie de cette population, manque de nourriture. L'état de sous-alimentation est atteint à moins de Modèle:Unité par jour et par personne, la moyenne normale est de Modèle:Nobr à Modèle:Unité (adolescent). Cet état peut provoquer la mort.

Étymologie

Le mot famine est attesté en 1170 et est un dérivé de « faim ». Le terme de disette est employé pour une situation de pénurie moins grave (manque ou cherté des vivres), et aussi pour désigner une personne souffrant d'anorexie qui s'impose une disette alors que les aliments sont disponibles. Les véritables famines sont ainsi plus rares que de simples pénuries<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Causes

Les causes de la faim dans le monde sont multiples et interdépendantes. De façon pragmatique, elles peuvent être regroupées en deux types d’inaccessibilité à l’alimentation : l’inaccessibilité économique, quand la nourriture est disponible mais trop chère pour que la population puisse l’acheter et l’inaccessibilité physique ou géographique, quand la nourriture n’est simplement pas disponible<ref name="allwewish" >Modèle:Lien brisé, consulté le 22/09/2011</ref>.

Ces deux types d’inaccessibilité trouvent leurs causes dans différents facteurs.

Inaccessibilité économique

Dans un système de libre marché, les prix sont définis par l’offre et la demande. Quand les prix des denrées alimentaires flambent, les populations des pays les plus pauvres, qui dépensent près de 70 % de leur budget dans l'alimentation<ref>"Price Volatility in agricultural Markets", Policy Brief, FAO, december 2010, disponible en ligne</ref>, perdent l'accès à la nourriture.

La croissance démographique et la croissance des niveaux de vie dans les pays en développement font inéluctablement pression sur la « demande alimentaire ». La croissance des niveaux de vie en Chine ou en Inde permet à ceux qui la vivent d’abord de manger à leur faim puis de passer à un régime plus carnivore et l’élevage est une activité très consommatrice de céréales<ref>"Perspectives du marché de la viande en Chine 2011-2015", Ministère canadien de l'agriculture, Service d'exportation agroalimentaire, juillet 2010</ref>. Selon les sources, il faudrait jusqu’à Modèle:Unité de céréales pour produire un kilogramme de viande de bœuf<ref>"Frères humains, devenez végétariens", Doan Bui, Le Nouvel Observateur, 05/2008</ref>. Deux facteurs supplémentaires participent à la pression sur la demande alimentaire: la demande en biocarburants et la spéculation. Avec l’augmentation des prix du pétrole, la production de biocarburants gagne en rentabilité et devient plus attractive pour les investisseurs. Pour se développer, elle a besoin de matières premières végétales qu’elle trouve également sur le marché alimentaire<ref>"Production de biocarburants", Agricultural Outlook, OCDE, consulté le 01/09/2011</ref>. D’après Nicolas Sarkozy<ref>"Présentation de la présidence française du G20 et du G8" (Conférence de presse), Nicolas Sarkozy, 24 janvier 2011</ref> mais aussi Jean Ziegler<ref>Jean Ziegler et Cathy Ceïbe, « Ne parler que du climat est une hypocrisie totale » l’Humanité, 26 juillet 2011</ref>, la spéculation sur le marché des denrées alimentaires est la raison pouvant justifier la flambée des prix connue en 2008<ref name="allwewish"/>. Un dernier facteur doit sans doute être pris en considération lorsque la demande alimentaire est évoquée. Il s’agit du gaspillage. En effet, s’il n’entraîne pas une augmentation de la demande dans le temps, il vient néanmoins gonfler celle-ci et fait donc pression sur les prix. D'après le Programme des Nations unies pour l'environnement<ref>Programme des Nations Unies pour l'Environnement « Une révolution verte pour nourrir le monde », 17 février 2009</ref>, la moitié de la production alimentaire mondiale n'est pas consommée<ref name="allwewish"/>.

L’évolution du prix du pétrole influence l’offre alimentaire. En effet, dans un système d’agriculture industrielle, cette augmentation entraîne celle les coûts de production à travers le coût des engrais et des pesticides. Enfin, dans un système mondialisé, elle a également un impact sur le coût du transport<ref>"La Hausse des Prix Alimentaires, Causes et conséquences", OCDE</ref>. L’offre alimentaire, et le libre marché, sont également faussés par la concurrence déloyale que se livrent les différents États<ref>« Les causes de la faim: Examen des crises alimentaires qui secouent l’Afrique », Document d’information Oxfam, juillet 2006</ref> : les subventions, comme celles octroyées dans le cadre de la Politique agricole commune, en sont un exemple, elles permettent aux agriculteurs qui en profitent de pratiquer le dumping sur les marchés extérieurs. D’autres moyens existent pour fausser la concurrence : quotas, droits de douane ou règles sanitaires.

Inaccessibilité physique

Modèle:Article connexe L’inaccessibilité physique (ou géographique) est due en partie au phénomène d’urbanisation vécu par les pays du Sud depuis quelques décennies. La FAO note d’ailleurs que les populations rurales souffrent globalement moins de la faim car elles ont encore accès à un terrain pour produire l’essentiel de leur alimentation<ref>Site de la FAO, consulté le 01/09/2011</ref>. Cette urbanisation est due à la pauvreté des campagnes mais elle est aussi parfois entraînée par les politiques d’expropriation menées par certains États dans le but de revendre les terres à de grands groupes industriels ou à des fonds spéculatifs (Hedge funds)<ref>« En pleine famine, l’Éthiopie vend ses terres fertiles à des multinationales » PIAB, RTBF, 31 juillet 2011</ref>. L’inaccessibilité physique est également due au manque de rendement agricole et aux mauvaises infrastructures du Sud. Des capacités de stockage défaillantes entraînent une détérioration des récoltes. Les voies de transports insuffisantes rendent difficiles l’approvisionnement et le déploiement de l’aide d’urgence en cas de famine. En outre, les retards d’irrigation dans les pays pauvres gardent leurs productions agricoles dépendante à 95 % des pluies<ref>Modèle:Lang « L’eau pour l’alimentation. L’eau pour la vie », traduit par le Bureau Régional de la FAO pour l’Afrique.</ref>. L’outillage rudimentaire des populations rurales pèse sur leurs récoltes au niveau local mais a aussi un impact sur l’offre agricole mondiale<ref name="allwewish"/>.

Problèmes climatiques

Les problèmes climatiques (sécheresses, inondations…) ont une influence sur la sous-alimentation à de nombreux niveaux. Ils peuvent détruire les récoltes, ou rendre des infrastructures inaccessibles<ref name="allwewish"/>.

Causes politiques

Les guerres entraînent souvent la déportation des populations. Elles empêchent donc la culture des champs mais aussi les récoltes. Si elles ne détruisent pas les infrastructures, elles empêchent ou en rendent dangereuse leur utilisation<ref name="allwewish"/>.

Amartya Sen a travaillé sur les causes des famines, et en a déduit que le manque de démocratie est la cause de nombreuses famines : un gouvernement qui aurait à rendre compte de son action devant les citoyens, même dans un pays pauvre, ne laisserait pas se produire une famine<ref>Does Democracy Avert Famine?</ref>. C'est un des facteurs à prendre en compte dans les famines qui se sont déclenchées au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, notamment dans les pays communistes.

Histoire

Fichier:Victims of the 1921 famine in Russia.jpg
Victimes de la famine russe de 1921

La famine est un problème ancien. La Bible y fait référence comme un des Quatre cavaliers de l'Apocalypse. Dans le passé, l'arme de la famine est souvent utilisée dans le siège des villes pour obtenir la reddition sans combat (comme lors du siège d'Alésia). La politique dite de la terre brûlée utilise de la même manière la famine dans un but défensif.

Antiquité

Dans l'Antiquité en Égypte les famines sont principalement provoquées par la trop faible ou par la trop forte crue du Nil.

Moyen Âge

Les famines au Moyen Âge interviennent lorsque les récoltes sont mauvaises, en particulier pendant la soudure. Le facteur météorologique est aggravé par la guerre et le passage dévastateur des soldats dans les champs (comme durant la guerre de Cent Ans). Les pauvres sont toujours les plus touchés. Les villes organisent le ravitaillement en blé, venu parfois de loin et à fort coût. La famine rend les corps plus faibles face aux épidémies. Le lettré Raoul Glaber a laissé un témoignage écrit de la famine qui a sévi en Bourgogne vers 1033. Dès lors la famine est un problème récurrent. Les Occidentaux vivent dans la « hantise de la faim » selon l'expression de Jacques Le Goff<ref>La civilisation de l'Occident médiéval, Modèle:P.</ref>. Pourtant aux {{#switch: e

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}}, les grandes famines sont plus rares<ref>p 213</ref>.

Époque moderne

La grande famine de 1693-1694 est due à un printemps et un été trop pluvieux en 1692, suivis en 1693 d'une récolte très médiocre, causant une sous-alimentation qui favorise les épidémies comme le typhus. Elle se produit sur fond de guerre de la Ligue d'Augsbourg, de relèvement de la taille et de création, en 1695, d'un nouvel impôt, la capitation. La France, qui avait alors 20 millions d’habitants, eut 1 300 000 morts en plus de la mortalité normale. L'historien François Lebrun, professeur à Rennes II estime même que la population française est passée de 22,25 à 20,75 millions d’habitants en deux ans, entre 1692 et 1694, soit un total d’un million et demi de morts. Dans la même période on peut citer les disettes et famines de 1660 à 1664 durant 5 années de suite, 1698-1699-1700<ref>Encyclopédie méthodique: Agriculture, Volume 3,Partie 1 Par Alexandre Henri Tessier</ref>, 1709-1710.

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La famine irlandaise de la pomme de terre entre 1845 et 1851 fait entre 750 000 et un million de morts, soit le huitième de la population et pousse deux millions d'Irlandais à émigrer en Grande-Bretagne, aux États-Unis, au Canada, en Australie et en Nouvelle-Zélande.

En 1856-1857, la prophétesse Nongqawuse pousse les Xhosas à détruire leurs moyens de subsistance dans l'espoir d'amener un Âge d'or, causant une famine et des luttes internes qui tueront peut-être 80% de ses compatriotes.

De 1876 à 1878, le monde connaît une grande sécheresse, appelée famine de 1876 à 1878. Elle fut provoquée par la combinaison de trois événements naturels exceptionnels, ainsi que par des paramètres humains (colonisation, tensions géopolitiques et commerciales). Elle toucha tous les continents, mais en particulier l'Est australien, la Chine, l'Inde, le Brésil et le pourtour méditerranéen.

Entre 1888-1892, l'Éthiopie est touché par une famine<ref name="Hugon85">Philippe Hugon, Géopolitique de l’Afrique, Armand Colin, Paris, 2007, Modèle:ISBN, p.85</ref>.

La famine russe de 1891-1892 fait 2 millions de morts le long de la Volga, dans l'Oural, et jusqu'à la mer Noire. Elle fut imputée à un hiver et un été secs mais aussi à la forte natalité et à la stratégie économique de l'Empire russe dont les exportations de blé, qui pouvaient alimenter suffisamment ces régions, n'ont pas été détournées au profit des affamés.

La famine de 1899 au Kenya central a tué selon les estimations, très difficiles, entre 50 % et 90 % de la population de cette région.

Première Guerre mondiale

La famine de 1915 à 1918 au Liban fait de 150 000 morts en raison d'un double blocus durant la Première Guerre mondiale : le blocus maritime en Méditerranée imposé par les flottes des Alliés en guerre contre l'Empire ottoman ; le blocus terrestre imposé par l’Empire ottoman qui privilégie le ravitaillement de ses troupes et sacrifie les populations civiles<ref name=France>Graham Auman Pitts, «« Les rendre odieux dans tous les pays arabes » : La France et la famine au Liban 1914-1918», traduit de l’anglais par Marie-José Sfeir, Raphaële Balu, Centre d'études et de recherches sur le Proche-Orient, Les Cahiers de l'Orient, 2015/3 N° 119 | pages 33 à 47, ISSN 0767-6468, DOI 10.3917/lcdlo.119.0033, lire en ligne</ref> ; les armées allemandes et autrichiennes qui soutiennent les Ottomans aggravent la pénurie alimentaire en détournant les vivres vers le front occidental<ref name=Courbage>Youssef Courbage, Modèle:Lien web</ref>.

Steckrübenwinter, famine qui a frappé l'Empire allemand durant l'hiver 1916-1917 au cours de la Première Guerre mondiale, déclenchée par les mauvaises récoltes et le blocus maritime britannique en mer du Nord

Entre-deux guerres

La famine russe de 1921 a fait entre 3 et 5 millions de morts, essentiellement dans la région Volga-Oural<ref>Modèle:Article</ref>.

La famine soviétique de 1932-33 a fait entre 2 et 8 millions de morts à travers toute l'URSS. La partie de cette famine qui a eu lieu en Ukraine est aussi appelée Holodomor (« extermination par la faim ») depuis la fin des années 1980. De manière controversée<ref>« Comment les nationalistes ukrainiens réécrivent l’histoire », Le Monde diplomatique, août 2007.</ref>, le Parlement ukrainien a voté la qualification de génocide pour le Holodomor le Modèle:Date<ref>Hélène Despic-Popovic, « Kiev reconnaît la grande famine comme génocide » dans Libération du 29/11/2006, Modèle:Lire en ligne</ref>. Joseph Staline, Viatcheslav Molotov, Lazare Kaganovitch, Pavel Postychev, Stanislav Kossior, Vlas Tchoubar et Mendel Khataïevitch furent déclarés coupables, à titre posthume, de cette famine par un jugement de la Cour d'appel de Kiev<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Le Régime nazi avait réservé aux territoires d'Ukraine et de Russie Blanche une politique de famine planifiée par le ministre de l'alimentation du Reich, Herbert Backe ; la défaite avorta ce plan. lire Generalplan Ost.

Le siège de Leningrad (Union soviétique) par les armées de l'Allemagne nazie, du Modèle:Date- au Modèle:Date-, a fait environ 1 million de victimes (sur les 2.9 millions d'habitants de la ville), l'écrasante majorité (97 %) étant mortes de faim<ref>Les 900 terribles jours de la vie de Leningrad, infographie de Ria Novosti.</ref>.

La famine au Bengale de 1943, selon les estimations, a causé de un million et demi à trois millions de morts<ref>Paul Greenough. Prosperity and misery in modern Bengal : the famine of 1943-44, Bayly & Harper, 1982.</ref>.

Époque contemporaine

Fichier:Somali children waiting.JPEG
Famine de 1992 en Somalie, une crise sanitaire aux impacts tant économiques que sur la santé des habitants.

Dans la colonie portugaise du Cap-Vert, une famine tue un tiers de la population totale entre 1941 et 1948<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

La famine de 1945 en Indochine française fait 3,4 millions de morts<ref>Modèle:Article</ref>.

La famine soviétique de 1946-1947 fit entre plusieurs centaines de milliers et deux millions de morts après la Seconde Guerre mondiale<ref>Ó Gráda, Cormac, The famines of WWII, 2019, https://voxeu.org/article/famines-wwii, Centre for Economic Policy Research</ref>,<ref>Güllü Karanfil, Parlons Gagaouze : Une langue de Moldavie, "Introduction". L'Harmattan, 2010.</ref>.

La famine de 1949 au Nyassaland (actuel Malawi) fit officiellement 200 morts.

Au Tibet la mise en place de la réforme agraire et de la collectivisation des terres, à partir de 1954 n'ont pas l'effet positif escompté par les communistes, mais au contraire entraînent une baisse importante de la production, aussi bien pour la culture que pour l'élevage, ce qui conduira à des famines chez les paysans et les nomades tibétains ; c'est la première famine au Tibet (cf. Pétition en 70 000 caractères)<ref>Histoire du Tibet, Laurent Deshayes, Fayard, 1997 Modèle:ISBN pp. 330-331</ref>.

De 1959 à 1961, en Chine, le Grand Bond en avant provoqua une grande famine qui fit, selon les estimations, entre 20 et 45 millions de victimes<ref>Yang Jisheng, Stèles. La Grande famine en Chine, 1958-1961, Seuil, 660 p., 2012</ref>. Ce serait la plus grande famine de l'époque contemporaine<ref>Frédéric Koller, « Quand Mao disait : « Il est juste de se rebeller » », Le Temps, lundi 4 juillet 2016 (page consultée le 4 juillet 2016).</ref>.

Une famine touche de 1967 à 1970, les populations du Biafra au Nigeria, avec plus d'un million de morts.

En 1984, une grande famine en Éthiopie tue plus d'un million de personnes. Une autre famine touche le Lesotho entre 1983 et 1985<ref name="Hugon85"/>.

En Corée du Nord dans les années 1990, la famine fait plus d'1,5 million de morts<ref>Jean-François Revel, L’obsession anti-américaine, Paris, Plon, 2002, Modèle:ISBN, page 234</ref>.

En 2004, le Darfour, au Soudan, est touché par une famine<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. En 2005, au Niger, la malnutrition a touché plus de 3,5 millions de personnes dont 800 000 enfants. Plus de 100 000 personnes sont décédées<ref>Article du Monde du Modèle:1er aout 2005 intitulé L'aide internationale arrive lentement)</ref>. En 2005 selon la FAO environ 16 000 enfants dans le monde meurent par jour de maladies liées à la faim et à la malnutrition.

La crise alimentaire mondiale de 2007-2008, ayant eu pour origine une forte hausse du prix des denrées alimentaires de base, plongeant dans un état de crise quelques-unes des régions les plus pauvres du monde et causant une instabilité politique et des émeutes dans plusieurs pays.

À partir de 2011, une importante famine touche la Corne de l'Afrique avec des centaines de morts par jour.

En Modèle:Date-, une situation de famine au Soudan du Sud est officiellement déclarée par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture<ref>Modèle:Lien web</ref>.

En novembre 2021, le Programme alimentaire mondial évalue à plus de 45 millions le nombre d'individus à travers le monde souffrant d'insécurité alimentaire aiguë, répartis dans 43 pays. La Syrie, en proie à une guerre civile depuis dix ans, compte 12,4 millions de personnes qui ne savent pas comment elles se procureront leur prochain repas. Le Yémen, plongé dans la guerre, est également durement frappé par la famine. Mais c'est en Afghanistan que la situation est la plus préoccupante : trois millions de personnes sont désormais confrontées à la famine. Les personnes menacées de famine se trouvent aussi en Éthiopie, en Haïti, en Somalie, en Angola, au Kenya et au Burundi<ref>Brutale aggravation de la famine dans le monde, Les Échos, 8 novembre 2021.</ref>.

En 2022, le Réseau de prévention des crises alimentaires estime que la production de céréales en 2021 au Sahel a baissé de 12 % par rapport à 2020 ; la baisse la plus prononcée s'observe au Niger (-36 %). Selon le Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (Cills), 88,7 millions de personnes sont aujourd'hui en situation de stress alimentaire et 40,7 millions en situation de crise alimentaire ou pire. Ces estimations ne prennent pas totalement en compte les conséquences de la guerre en Ukraine qui affecte les importations de blé et d'engrais dans la région<ref>Afrique : l'aide alimentaire ne suffira pas à conjurer la crise qui s'annonce, Les Échos, 7 avril 2022.</ref>.

En mai 2022, le secrétaire général de l'ONU António Guterres déclare : Modèle:Citation, la guerre en Ukraine exacerbant les conséquences de la pandémie de Covid-19 et du réchauffement climatique<ref>Course d'obstacles pour éviter une vague de famine mondiale, Les Échos, 19 mai 2022.</ref>.

L'ONU met en garde, le 30 mai 2022, contre un « ouragan de famines » dû au conflit en Ukraine, conjugué à la sécheresse qui frappe durement l'Éthiopie, le Kenya et la Somalie mais aussi l'Europe et la « ceinture du grain » aux États-Unis. Plusieurs agences de l'ONU anticipent une nouvelle mauvaise saison des pluies en Afrique et en Asie, la cinquième d'affilée. Elles estiment que 200 millions de personnes sont en très grande précarité alimentaire, un nombre qui a doublé en deux ans<ref>La guerre en Ukraine aggrave la crise alimentaire en cours, Les Échos, 2 juin 2022.</ref>.

Histoire régionale

Modèle:…

En France

Modèle:Citation

Organisations de lutte contre la famine

Réchauffement climatique

  • 2009 : selon les dernières estimations de David Battisti (Université de Washington, Seattle) et Rosamond Naylor (Université Stanford), la sécurité alimentaire de 3 milliards d'hommes serait menacée d'ici à 2100. En se basant sur 23 modèles climatiques, la grande majorité du globe connaîtra des températures estivales caniculaires dépassant les précédents records (1900, 2006). En climat tempéré, les températures connues en 2003 pourraient devenir la norme. Ainsi, en 2003, un excès de température de Modèle:Unité par rapport aux températures moyennes de saisons avait fait diminuer les rendements agricoles de 30 % pour le maïs, 21 % pour le blé et 25 % pour les fruits.
  • 2019 : selon une étude publiée dans ScienceAdvances le 27 novembre 2019, d’ici 2100, autour du globe, environ 7,2 milliards de personnes devraient connaître des pertes de productivité des cultures en même temps qu’une baisse des captures de pêche. C’est donc la sécurité alimentaire de près de 90 % de la population mondiale qui risque d’être malmenée par les changements climatiques à la fin du siècle. Dans ce dernier domaine, la baisse inéluctable des quantités de poissons débarqués devrait même concerner 97 % de la population mondiale. L’Amérique latine, le sud et le centre de l’Afrique, l’Asie du Sud-Est, et globalement les habitants de la zone intertropicale, devraient être particulièrement touchés. Les auteurs ont basé leur recherche sur les évolutions de productivité du maïs, riz, soja et blé – les quatre cultures les plus répandues dans le monde –, dans 240 Etats ou territoires, ainsi que sur les statistiques des captures mondiales de l’Institut pour les océans et les pêcheries de l’université de la Colombie-Britannique (Canada). Les auteurs de l'étude ont basé leurs calculs sur un scénario du GIEC tenant compte d'une augmentation des températures de 4,3 °C en moyenne d’ici la fin du siècle - tendance actuelle du "business as usual". À noter qu'un scénario à +1,5 °C (Accords de Paris) exposerait néanmoins encore 60 % de la population mondiale à l'insécurité alimentaire.

Notes et références

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Annexes

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Articles connexes

Bibliographie

Liens externes

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