Perséphone

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Divinité

Dans la religion grecque antique, Perséphone (en grec ancien Modèle:Grec ancien, chez Homère et Pamphos d'Athènes Modèle:Grec ancien) est une des principales divinités chthoniennes, fille de Zeus et de Déméter et épouse d'Hadès. Elle est d'abord connue sous le simple nom de Coré (Modèle:Grec ancien, Modèle:Cita<ref>Modèle:Lien web.</ref>), ou encore Modèle:Cita, par opposition à Déméter, Modèle:Cita (Modèle:Grec ancien).

Déesse du monde souterrain (les Enfers), elle est également associée au retour de la végétation lors du printemps dans la mesure où chaque année, elle passe huit mois sur Terre puis quatre<ref>Selon certains auteurs tardifs, dont Ovide et Hyginus, c'est six mois et six mois.</ref> (l'hiver, sans végétation) dans le royaume souterrain avec Hadès. Son mythe était enseigné à tous les Grecs lors des cérémonies liées aux mystères d'Éleusis. La mythologie grecque détaille son enlèvement par Hadès et la quête entreprise par sa mère pour la retrouver. Perséphone est assimilée à Proserpine (en latin Proserpina) dans la mythologie romaine et possède comme domaine les fameux Champs Élysées.

Étymologie

Modèle:Grec ancien est son nom dans le grec ionien de la littérature épique. La forme homérique de son nom est Modèle:Grec ancien. Dans d'autres dialectes, elle était connue sous des noms différents : Modèle:Grec ancien, Modèle:Grec ancien, « batteuse de grain », ou simplement Modèle:Grec ancien, « fille, jeune fille »). Platon la nomme Modèle:Grec ancien dans son Cratyle, « parce qu'elle est sage et touche ce qui est en mouvement ». Il existe aussi les formes Modèle:Grec ancien et Modèle:Grec ancien. L'existence de tant de formes différentes suggère qu'il était difficile pour les Grecs de prononcer le mot dans leur propre langue et suggère que le nom peut avoir une origine pré-grecque<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Martin P. Nilsson, Die Geschichte der Griechische Religion, Volume I, C.F. Beck Verlag, 1967, p. 474.</ref>.

Mythe

Fichier:Persephone Hades BM Vase E82.jpg
Perséphone chez Hadès, médaillon d'un kylix attique, vers 440-430 av. J.-C., British Museum.

Perséphone est une des principales divinités chthoniennes des Grecs. Son histoire est contée notamment dans l’Hymne homérique à Déméter. Perséphone est une très belle femme, et sa mère Déméter l'élève en secret en Sicile, son île favorite, où la jeune fille est en sécurité. Dans les bois d'Enna (ou dans les bois de Mysa selon certains), Perséphone se divertit en compagnie de nymphes, des Océanides. Un jour, alors qu'elles sont occupées à cueillir des fleurs, Perséphone s'écarte du groupe, pour cueillir un narcisse. Là, elle est remarquée par le puissant Hadès, son oncle, qui souhaite en faire sa reine. Il enlève la jeune fille qui d'un cri alerte sa mère mais celle-ci arrive trop tard. La scène se serait déroulée près du lac de Pergusa, en Sicile. Personne n'ayant rien vu, Déméter partira à la recherche de sa fille unique pendant neuf jours et neuf nuits avant de déclarer : Modèle:Citation. Hélios, le Soleil, décidera alors de révéler à Déméter qu'Hadès a enlevé sa fille. La déesse ira jusqu'aux Enfers afin d'aller la chercher, mais Hadès refusera de la rendre. L'affaire est portée devant Zeus.

Zeus n'est pas capable de prendre une décision car il ne veut froisser ni Déméter, ni Hadès. Zeus pense que Perséphone doit rester aux Enfers. Cependant il décide de faire un compromis. La jeune fille passera six mois (les périodes automnale et hivernale) aux côtés de son époux en tant que reine des Enfers. Les six autres mois de l'année, elle retournera sur Terre et dans l'Olympe en tant que Coré, pour redonner la joie à sa mère, ce qui provoque le printemps et l'été. Déméter, elle, souhaitait profiter de sa fille plus que 6 mois par an. Elle prit donc comme argument que Perséphone était sa fille et aurait voulu que celle-ci restât huit mois sur terre et 4 mois aux Enfers. Zeus et Hadès acceptèrent.

Perséphone semble avoir accepté son rôle de reine des Morts, puisque dans les légendes, elle agit toujours en accord avec son époux. Elle se montre même dure et inflexible. Toutefois, certains auteurs ne la reconnaissent pas comme la fille de Déméter, mais comme celle du Styx, et selon eux, Perséphone est depuis toujours la déesse des Enfers<ref>Modèle:Méta-modèle source, I, 13.</ref>.

Perséphone intervient peu dans les légendes (voir cependant Orphée,Adonis et Pirithoos).

Culte

Fichier:Hades abducting Persephone.jpg
Enlèvement de Perséphone par Hadès, fresque de la tombe de Vergina, Grèce, 340 av. J.-C.

Perséphone occupe une place importante dans les cultes de nombreuses villes, en particulier ceux d'Éleusis, de Thèbes et de Mégare, ainsi qu'en Calabre, en Sicile et en Arcadie. Le culte éleusinien (culte à mystères) ainsi que le culte des thesmophories (fêtes en l'honneur de la déesse Déméter)<ref>Modèle:Lien web.</ref> sont les deux axes du culte de la déesse Coré Perséphone en Attique. Perséphone, associée à Déméter, est vénérée tout particulièrement dans le cadre de fêtes féminines promouvant la fertilité de la terre ainsi que la fécondité des femmes. L'image de la déesse Perséphone dans les cultes, n'est donc pas effrayante, puisque c'est sous cet aspect de Coré qu'elle est honorée et non en tant que souveraine des morts.Le mythe de Perséphone est également célébré aux mystères de Samothrace où celle-ci est identifiée à la déesse Axiokersa, ainsi qu'à Pella en relation avec des mystères dionysiaques<ref>M. W. Dickie, «The Dionysiac mysteries in Pella», ZPE 109 (1995), p. 81-86.</ref>.

En Calabre, en particulier, Perséphone jouait un rôle prédominant, avec son célèbre sanctuaire de la Mannella situé sur la partie collinaire de la ville de Locres. La position hors les murs était propice à un culte, qui était réservé aux femmes et lié à l'initiation des jeunes filles, lors du passage à l'âge adulte.

L’importance régionale de la Perséphone de Locres a contribué à la représentation de la déesse en Grande-Grèce. Des représentations mythiques et cultuelles sur les tablettes en terre cuite (pinakes<ref>Modèle:Lien web.</ref>, conservés au Musée national de la Grande-Grèce, à Reggio de Calabre) dédiées à cette déesse révèlent non seulement une « reine chtonienne », mais aussi une divinité concernée par les sphères du mariage et de la naissance<ref>Modèle:Article.</ref>.

Les pinakes de Locres constituent depuis bientôt un siècle le socle emblématique de l'imagerie de la Grande Grèce<ref>Modèle:Article.</ref>.

Interprétations du mythe

Fichier:NAMA Triade éleusinienne.jpg
La triade éleusinienne : Déméter, Perséphone et Triptolème, relief votif, v. 440-430 av. J.-C., musée national archéologique d'Athènes.

Divinité infernale, Perséphone est aussi à l'origine une déesse de l'agriculture tout comme sa mère, Déméter. Chez les Grecs, la fertilité du sol est étroitement liée à la mort, et les grains de semence sont conservés dans l'obscurité pendant les mois d'été, avant les semailles de l'automne. Ce retour de la vie après l'ensevelissement est symbolisé par le mythe de Perséphone autrefois enlevée, puis restituée grâce aux rites des mystères d'Éleusis se caractérisant comme des cultes à mystères dont on ignore le contenu<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Cependant, selon le philosophe Michaël Maier (début Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle), cet allégorisme agraire n'a rien de mystérieux : il est parfaitement clair que pour devenir épi, le grain doit être enseveli dans la terre. La signification agraire ne justifie donc pas à elle seule une initiation religieuse permettant au myste de participer aux mystères d'Éleusis : Modèle:Citation

Une intéressante interprétation psychologique et morale du mythe a été donnée par Paul Diel : Modèle:Citation, écrit-il<ref>Paul Diel, Le symbolisme dans la mythologie grecque, Petite Bibliothèque Payot, 1966, Modèle:P. et La divinité, Petite Bibliothèque Payot, 1971, Modèle:P..</ref>. C'est-à-dire, qu'en langage mythique, la région souterraine, dont Hadès est le souverain, est toujours le symbole du subconscient : c'est-à-dire dans l’ambiguïté, l'obscurité. Or, tout refoulement d'un désir exalté et coupable subit inexorablement son châtiment. Précisément, dans la tradition orphique, les filles du couple infernal (Perséphone-Hadès) sont des Érinyes, en d'autres termes, des divinités chargées du châtiment des coupables : D'un point de vue symbolique, la culpabilité est la conséquence (c'est-à-dire la fille) du désir refoulé (Perséphone) est tombée sous l'emprise de la loi souveraine du subconscient (Hadès). Mais le désir refoulé peut être libéré de la poursuite par les Érinyes, grâce à l'intervention de l'esprit qui permet la prise de conscience de l'erreur et de la coulpe : c'est cette solution que symbolise l'intervention de Zeus (l'esprit illuminant) sur l'ordre duquel Perséphone quitte pour une partie de l'année la région souterraine, et renaît (le grain devient épi), pour rejoindre Déméter parmi les divinités olympiennes : cette aventure rend également compte du symbolisme profond du pain, nourriture terrestre fondamentale qui se trouve être, dans tous les mythes, le symbole de la nourriture de l'âme et de l'esprit.

Une autre interprétation, de nature métaphysique et religieuse, a été donnée par la philosophe Simone Weil, pour qui Modèle:Citation Perséphone serait le symbole de l'âme séduite par la beauté du monde, l'Hymne homérique à Déméter décrit en effet une très belle prairie dans une nature riante : Modèle:Citation<ref>Simone Weil, Attente de Dieu, Fayard, 1977, Modèle:P.152-153.</ref>. Le monde souterrain où Perséphone a été entraînée et a dû séjourner symbolise la souffrance expiatrice, la « Nuit des Sens » et le grain de grenade est la semence de la grâce dans l'âme.

Dans sa portée métaphysique, inhérente au mythe avec le mystère de la mort (le grain enseveli meurt), le mythe du retour sur terre de la déesse offre aussi aux fidèles une promesse formelle de leur propre résurrection. Or, cette signification métaphysique est inséparable de la signification morale, dans la mesure où Hadès, frère de Zeus, est le juge des morts : un jugement des morts n'aurait aucun sens si la vie humaine se résumait uniquement à se nourrir de pain terrestre ; il en prend un au contraire si la vie humaine consiste à Modèle:Citation<ref>Paul Diel, La divinité, Petite Bibliothèque Payot, 1971, Modèle:P.97.</ref>.

Représentations artistiques

Peinture

  • Rapt de Proserpine de Rembrandt (vers 1631) ;
  • L'enlèvement de Proserpine de Simone Pignoni (vers 1650) ;
  • Orpheus and Eurydice de Jean Raoux (1709) où elle est représentée aux côtés de son époux Hadès ;
  • Proserpine de Dante Gabriel Rossetti (1874) ;
  • Le retour de Perséphone de Leigthon (1891) ;
  • The return of Persephone d'Alfred Kingsley Lawrence (1893-1975).

Sculpture

L'enlèvement de Perséphone est un sujet fréquent dans l'art :

Littérature

Fichier:Rape of Prosepina September 2015-3a.jpg
Enlèvement de Proserpine, Gian Lorenzo Bernini (1621–1622), Galleria Borghese à Rome.

Art contemporain

  • Perséphone est une des [[Liste des femmes mentionnées sur The Dinner Party|Modèle:Unité femmes]] représentées dans l'œuvre contemporaine de Judy Chicago, The Dinner Party, aujourd'hui exposée au Brooklyn Museum. Cette œuvre se présente sous la forme d'une table triangulaire de 39 convives (13 par côté). Chaque convive étant une femme, figure historique ou mythique. Les noms des 999 autres femmes figurent sur le socle de l'œuvre. Le nom de Perséphone figure sur le socle, elle y est associée à la déesse serpent, cinquième convive de l'aile de la table<ref>Musée de Brooklyn - Perséphone.</ref>.

Orchestres et chants lyriques

Perséphone a inspiré plusieurs tragédies et opéra :

Musiques modernes

  • Perséphone est le titre d'une chanson de Dead Can Dance.
  • Persefone est un groupe de métal progressif. Leur album Core sorti en 2006 raconte l'histoire du mythe.
  • Persephone est le titre d'une chanson du groupe britannique Wishbone Ash issue de leur sixième album There's The Rub.
  • Persephone est le titre d'une chanson du groupe Cocteau Twins, issue de leur album Treasure.
  • Persephone dreams est le titre d'une chanson de l'artiste britannique NZCA Lines, issu de son album Infinite Summer de 2016.
  • Perséphone est le titre d'une musique en deux parties (Enna et Coré) du groupe Year Of No Light issue de leur second album Ausserwelt.
  • Persephone est le titre de la première et de la dernière piste de l'album Sorceress (2016) du groupe de rock progressif Opeth.
  • Persephone est le titre d’une chanson de Tamino dans l’album Amir.
  • O Efiáltis Tis Persephónis (Le Cauchemar de Perséphone) est le titre d’une chanson de Níkos Gátsos et Mános Hadjidákis dans l’album Ta Paráloga.
  • Perséphone est le nom d'une artiste rock française.
  • Persephone est le titre d’une chanson issue du premier album du duo Not My God (Tim Sköld/Nero Bellum de Psyclon Nine).
  • Persefone est le titre d'une pièce musicale de l'artiste suédoise Anna Von Hausswolff issue de son album All Thoughts Fly.

Cinéma

Fichier:Rosario Dawson Cannes 2013 2.jpg
Rosario Dawson incarne Perséphone dans le film Percy Jackson : Le Voleur de foudre en 2010.

En 2010, Perséphone apparaît dans le film Percy Jackson : Le Voleur de foudre, adaptation du premier volet de la série écrite par Rick Riordan. Alors qu’Hadès refuse d’aider Percy et ses compagnons, Perséphone les aide à s’échapper des Enfers et à rejoindre l’Olympe pour éviter qu’une guerre éclate entre les dieux. Dans celui-ci, Perséphone est incarnée par l’actrice américaine Rosario Dawson<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Perséphone apparaît également dans la série télévisée fantastique The Magicians, diffusée entre 2015 et 2020. Connue également sous le nom The Lady of the Underground, elle apparaît dans le rêve de la magicienne Julia Wicker. Dans la série, la reine des Enfers est incarnée par l’actrice américano-haïtienne Garcelle Beauvais<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Le nom de Perséphone inspire également le nom de personnages de plusieurs films. En 1956, le grec Grigóris Grigoríou réalise ainsi L'Enlèvement de Perséphone, un film mettant en scène les amours de Ploutona et de Perséphone, deux amants issus de deux villages de montage se battant pour le contrôle d'une source. Dans celui-ci, la mère de la jeune fille se nomme également Madame Déméter<ref>Modèle:Lien web.</ref>, allusion à la mère de Perséphone dans la mythologie grecque.

Le nom de Perséphone inspire également un personnage de la trilogie de science-fiction Matrix. Dans les films Matrix Reloaded et Matrix Revolutions sortis en 2003, Monica Bellucci incarne une femme nommée Perséphone, qui est l’épouse d’un trafiquant d'informations nommé Le Mérovingien<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Télévision

Jeux vidéo

  • Perséphone est un Jeu puzzle sorti en 2018 sur mobile et prévu sur différents support vidéo ludique dès 2020. Dans ce jeu, la mort n'est pas une défaite, bien au contraire, il est nécessaire d'utiliser la mort comme mécanique de jeu. L'histoire est simple et met en relation Perséphone, Déméter et Hadès dans un triangle d'amour et de vengeance. On y aperçoit également Charon et Cerbère.
  • Perséphone est présente dans le DLC « Le sort de l'Atlantide » du jeu Assassin's Creed Odyssey, où elle régit les Champs-Élysées et est captive d'Hadès.
  • Perséphone est un personnage jouable dans le MOBA Smite.
  • Perséphone est la mère de Zagreus, dans le jeu vidéo Hades, où son mythe a été ré-interprété.
  • Perséphone est le nom d'une colonie pénitentiaire basée sous la ville sous-marine de Rapture, dans le jeu Bioshock.

Annexes

Modèle:Autres projets

Sources antiques

Bibliographie

  • Delphine Ackermann, La déesse Koré Perséphone : mythe, culte et magie en Attique Koreas, 2017
  • Neil Philip, Encyclopédie de la mythologie, Dieux, héros et croyances du monde entier, 2010
  • Silvia S.M. De Carvalho, Les Mystères d'Eleusis, 1992
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Günter Zuntz, Persephone : Three Essays on Religion and Thought in Magna Graecia, 1973.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Karl Kerenyi, Eleusis : Archetypal Image of Mother and Daughter, 1967.
  • Rachel Smythe, Lore Olympus, 2018-aujourd'hui.

Sources radiophoniques

Articles connexes

Liens externes

Modèle:Liens

Notes et références

Modèle:Références

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