Hadès

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Semi-protection longue Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Divinité Dans la religion grecque antique et la mythologie grecque, Hadès (en grec ancien Modèle:Grec ancien ou Modèle:Grec ancien) est une divinité chthonienne. Il est un Cronide, frère de Zeus et de Poséidon. Comme Zeus gouverne le Ciel et Poséidon la Mer, Hadès règne sous la terre et pour cette raison il est souvent considéré comme le Modèle:Cita. Il est marié à Perséphone. Il correspond au Sarapis ptolémaïque et au Pluton romain.

Modèle:Sommaire

Étymologie

Une explication étymologique souvent donnée pour le mot « Hadès » le décompose en un Modèle:Grec ancien (du verbe Modèle:Grec ancien, « voir »), qui signifierait « que l'on ne voit pas ». Or, d'un point de vue linguistique, l'hypothèse est contestable. En effet, le préfixe privatif, issu de la vocalisation d'un *n, est nécessairement bref, alors que Modèle:Grec ancien comporte un Modèle:Grec ancien (alpha long) initial. L'aspiration est également gênante. Il se pourrait donc qu'il ne s'agisse que d'une étymologie populaire, existant déjà dans l'Antiquité. Cependant, si les hypothèses concernant le nom du dieu demeurent très discutées, les recherches récentes tendent à réhabiliter cette étymologie en expliquant la double particularité du nom par la crase du nominatif<ref>Pierre Chantraine, Dictionnaire étymologique de la langue grecque, avec, en supplément, les Chroniques d’étymologie grecque (1-10), Paris, Klincksieck, 2009, CEG, p. 1266</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Robert S. P. Beekes et Lucien van Beek, Etymological Dictionary of Greek, Leiden, 2010, s. v. Ἀΐδης, Modèle:Lire en ligne</ref>.

Pour sa part, l'indologue Paul Thieme a expliqué son nom selon l'indo-européen *sm̩-vid- « rassemblement (des morts) »<ref>Jean Haudry, Aspects de la tradition indo-européenne en Grèce : panthéon, mythologie, philosophie, Bulletin de l'Association Guillaume Budé, Année 1989, 1, pp. 42-55</ref>.

En grec homérique et ionique, il était connu sous le nom d'Áïdēs. Le nom tel qu'il fut connu à l'époque classique était Háidēs (Ἅιδης). Plus tard, l'iota est devenu silencieux, puis un marquage en indice (ᾍδης) et a finalement été complètement omis (Άδης).

Légendes

Il est le premier fils de Cronos (Saturne pour les Romains) et de Rhéa<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, et le frère d'Hestia, Déméter, Héra, Zeus et Poséidon<ref>Modèle:Méta-modèle source (453-458).</ref>. Comme eux, il est avalé par son père et n'est libéré que lorsque Zeus, sauvé par Rhéa, tue Cronos et ouvre son ventre pour faire sortir ses frères et sœurs qui avaient tous grandi dans l'estomac de leur père.

Il prend part à la titanomachie et reçoit des Cyclopes la kunée, un casque merveilleux qui rend invisible, alors que Zeus reçoit le foudre et Poséidon le trident<ref>Modèle:Méta-modèle source (I, 2, 1). La kunée est mentionnée pour la première fois dans l'Modèle:Méta-modèle source (V, 844-845)</ref>. Ce casque merveilleux, peut le rendre même invisible aux yeux des dieux, ce qui est impossible pour les autres dieux, qui ne peuvent se rendre invisibles qu'aux mortels.

Souverain des Enfers

Fichier:Amphora Hades Louvre G209.jpg
Hadès tenant la corne d'abondance, détail d'une amphore attique à figures rouges du peintre d'Oionoclès, vers 470 av. J.-C., musée du Louvre.

Au terme de la guerre contre les Titans, Hadès reçoit en partage les « ombres brumeuses » et réside avec elles dans les Enfers<ref>Modèle:Méta-modèle source (XV, 187-189 et 191) ; voir aussi Modèle:Méta-modèle source (à Déméter, 84-87).</ref>. Roi des morts<ref name="EscPer">Modèle:EscPer (628).</ref>, sa principale mission est d'empêcher ceux-ci de quitter les Enfers, car leur vue remplirait d'horreur les hommes comme les dieux<ref>Modèle:Méta-modèle source (XX, 61-65).</ref>. Pindare lui donne pour attribut un sceptre grâce auquel il conduit les morts<ref>Modèle:Ouvrage (Olympiques, IX, 33-35).</ref>, un rôle qui relève normalement d'Hermès psychopompe<ref>Voir par exemple Modèle:SopŒC (1548).</ref>. Dans Les Perses, le nom d'Hadès est invoqué en même temps que celui d'Hermès et Gaïa pour faire revenir sur terre l'âme de Darius<ref name="EscPer" />.

Eschyle le présente par deux fois comme le juge des morts. Dans Les Suppliantes, Danaos clame que Modèle:Citation<ref>Modèle:EurSup (228-231) ; extrait de la traduction de Victor-Henry Debidour pour De Fallois, 1999.</ref>. Dans Les Euménides, le chœur déclare de même qu'Modèle:Citation.

On peut rapprocher ces mentions des propos d'Agamemnon prenant à témoin de son serment Zeus, Hélios et Modèle:Citation, c'est-à-dire Hadès et Perséphone<ref>Modèle:Méta-modèle source (III, 278-279) ; extrait de la traduction de Frédéric Mugler.</ref>. Ailleurs, Althée, mère de Méléagre, demande à Hadès et Perséphone la mort de celui qui a tué ses frères<ref>Modèle:Méta-modèle source (IX, 566-571).</ref>. Malgré tout, Hadès est rarement présenté comme juge<ref>Modèle:Gantz MGA, p. 132.</ref> et le jugement de l'âme se rattache plus aux traditions égyptiennes qu'à celles des Grecs.

Il est parfois compté parmi les douze Olympiens, bien que cela soit contraire à la tradition dominante : il ne sort que rarement de son royaume, l'exception la plus notable étant l'enlèvement de Perséphone<ref>Voire d'autres jeunes filles, voir Modèle:Méta-modèle source (VIII, 3, 14).</ref>. Hadès est par ailleurs assez discret dans la mythologie, étant essentiellement lié à des légendes impliquant des héros : Orphée, Thésée et Héraclès sont parmi les rares mortels à le rencontrer lors de leur catabase. Inversement, il donne à Sisyphe, Protésilas et Eurydice l'autorisation de quitter les Enfers.

Dioné raconte dans l’Iliade comment Héraclès blesse Hadès d'une flèche à l'entrée des Enfers et « le laisse au milieu des morts » ; Hadès doit monter dans l'Olympe pour se faire soigner par Péan<ref>Modèle:Méta-modèle source (V, 395-402).</ref>. Les commentateurs antiques ont fourni plusieurs explications à ce passage curieux : l'épisode peut prendre place lors de la descente aux Enfers du héros pour capturer Cerbère<ref>Scholie bT aux vers V, 398-397 de l'Iliade.</ref>. Ce pourrait également être une allusion à l'attaque d'Héraclès contre les Pyliens, qui ont apporté leur soutien à Orchomène contre Thèbes<ref>Scholie T au vers XI, 690 de l'Iliade.</ref>, ou encore au massacre des fils de Nélée à Pylos par le héros<ref>Scholie bT aux vers V, 392-394, Modèle:Méta-modèle source{{#if: |Modèle:Espace« {{{référence}}} »|}} (VI, 25, 2) et Modèle:Méta-modèle source (II, 7, 3) ; voir sur le massacre Modèle:Méta-modèle source (XI, 690-693).</ref>.

C'est en tout cas au cours de la descente aux Enfers qu'Héraclès tue l'une des vaches qu'Hadès possède sur Érythie, l'île rouge, pour offrir un sacrifice de sang aux âmes des morts. Le berger, Ménétès, fils de Ceutonymos, défie le héros à la lutte pour l'en empêcher, mais doit se retirer du combat, les côtes cassées<ref>Modèle:Méta-modèle source (II, 5, 12).</ref>.

Enlèvement de Perséphone

Fichier:Parc de Versailles, Bosquet de la colonnade, Enlèvement de Proserpine par Pluton, François Girardon 05.jpg
François Girardon, Enlèvement de Proserpine par Pluton, 1694, château de Versailles.

L'enlèvement de Perséphone par Hadès est le mythe le plus populaire rattaché au dieu ; on le trouve déjà chez Hésiode sous une forme très résumée : Modèle:Citation<ref>Modèle:Méta-modèle source(913-914). Extrait de la traduction de Paul Mazon pour la Collection des Universités de France.</ref>. Dans sa forme plus complète, narrée par l’Hymne homérique à Déméter, Hadès enlève Perséphone avec l'autorisation de Zeus<ref>Hymne à Déméter (3, 9-10, 30-31 et 415-416) ; dans le Rapt de Proserpine (II, 204-231) de Claudien, Zeus envoie même un éclair pour décourager la poursuite.</ref>, alors que la jeune fille est occupée à cueillir des fleurs en compagnie des Océanides<ref>Hymne à Déméter (5-8).</ref>, d'Athéna et d'Artémis<ref>Hymne à Déméter (425).</ref> dans la plaine de Nysie<ref>Hymne à Déméter (16-17) ; Modèle:Méta-modèle source (V, 3, 1-4) place la scène dans la plaine d'Enna, en Sicile.</ref>. Sa mère Déméter la cherche partout sur Terre ; Hélios, dieu du soleil, lui apprend finalement que sa fille se trouve dans le royaume des morts<ref>Hymne à Déméter (74-87).</ref>. En colère, Déméter quitte le séjour des dieux pour se réfugier sur la terre et, pour se venger, elle empêche les semences de germer<ref>Hymne à Déméter (306-311).</ref>.

Zeus doit alors tenter une réconciliation et, par l'intermédiaire d'Hermès, ordonne à son frère de rendre Perséphone à sa mère avant que la Terre entière ne meure de faim. Hadès accepte de la laisser partir, mais lui donne un grain de grenade à manger. Quand Déméter revoit de nouveau sa fille, elle comprend immédiatement le problème et prévient cette dernière que si elle a mangé la nourriture des morts, elle devra rester aux Enfers un tiers de l'année (l'hiver), ne pouvant remonter dans l'Olympe que les deux tiers restants, « quand la terre est verdoyante de toutes sortes de fleurs »<ref>Hymne à Déméter (399-404). Extrait de la traduction de Renée Jacquin pour Ophrys.</ref> Modèle:Incise. Perséphone avoue qu'elle a mangé un grain de grenade Modèle:Incise.

Dans une autre version c'est Hécate, déesse de la lune et des morts qui, une torche à la main, accompagne Déméter jusqu'à Hélios le dénonciateur, puis, à travers les enfers, jusqu'au trône d'Hadès. Avec le soutien de Zeus, elle persuada le dieu infernal de libérer Perséphone les six premiers mois de l'année (durant le printemps et l'été). En échange, Déméter devra abandonner sa fille aux enfers les six mois de l'année restants (c'est-à-dire l'automne et l'hiver.)

Amours

Fichier:Persephone Hades BM Vase E82.jpg
Hadès et Perséphone, médaillon d'un kylix attique à figures rouges, vers 440-430 av. J.-C., British Museum.

On prête à Hadès, avant qu'il n'épouse Perséphone, une aventure avec Menthé, fille du fleuve Cocyte<ref name="Opp">Modèle:OppHal (III, 485 et suiv.)</ref>. Après avoir été délaissée, Menthé se venge en dénigrant sans cesse sa rivale. Elle est transformée en plante, la menthe, par Perséphone elle-même<ref>Modèle:Méta-modèle source (X, 728-731).</ref> ou sa mère<ref name="Opp" />. Dans une autre version, Perséphone piétine la malheureuse avant d'opérer la métamorphose<ref>Modèle:Méta-modèle source (VIII, 3, 14).</ref>.

Leucé, une autre nymphe fille d'Océan, est enlevée par Hadès et changée par Perséphone (ou Hadès) en peuplier blanc<ref>Modèle:Méta-modèle source{{#if: |Modèle:Espace« {{{référence}}} »|}} (V, 14, 2).</ref>. Elle est jalouse de Perséphone.

Selon la Souda, un lexique byzantin tardif (Modèle:S mini-Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle), il aurait une fille du nom de Macaria, déesse de la mort « heureuse ».

L'Hymne à Déméter suggère des liens cultuels antérieurs entre la déesse Hécate et Perséphone et/ou les Enfers, et une tradition orphique<ref>Fr. 41 Kern.</ref> ainsi qu'un fragment de Callimaque<ref>Callimaque, fr. 466 Pf.</ref> semblent en faire une sorte de doublet de Perséphone<ref>Modèle:Gantz MGA, p. 57-58.</ref>. Cette assimilation des deux déesses pourrait suggérer une relation entre Hadès et Hécate. Mais c'est davantage en tant que suivante de Perséphone<ref>Hymne à Déméter (438-440).</ref>, et à ce titre protégée d'Hadès, qu'elle se trouve liée au souverain des Enfers.

Culte

Fichier:Hades Persephone Tomb of Orcus II.jpg
Fresque d'Hadès et Perséphone de Tarquinia, Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle Modèle:Av JCModèle:Vérification siècle

Très peu de lieux de culte lui sont destinés, au point qu'un scholiaste de l’Iliade déclare qu'il n'en existe aucun<ref>Scholie à l'Iliade IX, 158.</ref>. En réalité, la cité d'Élis, dans le nord ouest du Péloponnèse, possède bien un temple d'Hadès, ouvert une seule fois par an et seulement pour le prêtre du dieu<ref>Modèle:Méta-modèle source{{#if: |Modèle:Espace« {{{référence}}} »|}} (VI, 25, 1).</ref>. Pausanias note que Modèle:Cita, mais donne par ailleurs des indications sur un culte à Coroné<ref>Modèle:Méta-modèle source{{#if: |Modèle:Espace« {{{référence}}} »|}} (II, 35, 9).</ref> ; Strabon évoque également un culte à Hermioné<ref>Modèle:Méta-modèle source (IX, 411).</ref>.

Hadès est Modèle:Cita<ref>Modèle:Cita : Modèle:Méta-modèle source (IX, 457).</ref>, à rapprocher du Modèle:Cita qu'Hésiode recommande au laboureur d'invoquer avant de mettre la main à la charrue<ref>Modèle:Cita ; Modèle:Méta-modèle source (465).</ref>. Il est plus couramment vénéré sous des épiclèses qui ont une valeur d'euphémisme. Il est ainsi nommé Modèle:Grec ancien, Modèle:Cita, car il est maître des richesses du sol, qu'elles soient minérales ou végétales ; un temple lui est consacré sous ce nom à Éleusis et il reçoit des honneurs à Athènes<ref>Modèle:Méta-modèle source{{#if: |Modèle:Espace« {{{référence}}} »|}} (I, 28, 6).</ref>.

On lui sacrifie des brebis ou des taureaux noirs durant la nuit. Euripide indique qu'Hadès ne fait pas l'objet de libations rituelles.

Iconographie

Fichier:Hades and Persephone, Vergina.jpg
Hadès et Perséphone, fresque de la tombe de Vergina, Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle av.
Fichier:Hades abducting Persephone.jpg
Enlèvement de Perséphone par Hadès, fresque de la tombe de Vergina, Grèce. 340 Modèle:Av JC

Dieu des enfers, craint, il est représenté comme un homme mûr, barbu, tenant la corne d'abondance, symbole des richesses du sol dont il est le maître. Il arrive que les vases le nomment explicitement Plutôn<ref>Modèle:CarMyt, Modèle:P.77.</ref>. Pour autant, il ne doit pas être confondu avec Ploutos, personnification de la richesse.

L'enlèvement de Perséphone est le sujet d'une fresque du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle avant notre ère, dans le tombeau dit « de Perséphone » à Vergina ; peut-être est-elle une œuvre du Nicomaque dont, selon Pline l'Ancien, une composition sur le même sujet se trouve sur le Capitole, à Rome<ref>Modèle:PliHN (XXXV, 108).</ref>. Le mythe est également représenté sur des vases attiques, lucaniens et campaniens, des plaques de terre cuite de Locres, des bas-reliefs de sarcophage ou encore des monnaies<ref>Voir Ruth Lindner, Modèle:Langue, Modèle:Langue 16, Konrad Triltsch Verlag, Würzburg, 1984.</ref>.

Au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, il est représenté au pied du Christ crucifié dans une icône byzantine en ivoire conservée au Metropolitan Museum de New York<ref>Modèle:Lien web</ref>. La Croix du Christ, au bas de la composition, perce le ventre d'une figure masculine barbue et allongée représentant Hadès, ce que confirme l'inscription complémentaire "La Croix implantée dans l'estomac d'Hadès". C'est un détail unique qui proclame visuellement le triomphe du Christ sur la mort<ref>Modèle:Ouvrage </ref>.

Épiclèses, attributs et sanctuaires

Fichier:Locri Pinax Of Persephone And Hades.jpg
Pinax (tablette votive) de Perséphone et Hadès, sanctuaire de Perséphone à Locri.

Développements ultérieurs

Littérature

Cinéma

Télévision

Jeu vidéo

Musique

Annexes

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Articles connexes

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Liens externes

Notes et références

Notes

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Références

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