Padre Pio

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Modèle:Infobox Saint Padre Pio, né Francesco Forgione le Modèle:Date à Pietrelcina (province de Bénévent, Campanie, Italie) et mort le Modèle:Date à San Giovanni Rotondo (province de Foggia, Pouilles, Italie), est un prêtre capucin italien. Déclaré saint par l'Église catholique sous le nom de saint Pio de Pietrelcina, il est fêté le 23 septembre. Il est un des saints les plus célèbres du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, connu pour avoir été marqué de stigmates et d'autres phénomènes mystiques.

Né dans une famille pieuse, Francesco Forgione entre chez les frères mineurs capucins à Morcone et prend le nom de Pio. En 1910, il est ordonné prêtre et envoyé au couvent de Pietrelcina, puis en 1916 au couvent de San Giovanni Rotondo, où il passera le reste de sa vie. À partir de 1918, son corps est marqué par des stigmates qui seraient apparus lors d'un phénomène de transverbération, faisant l'objet de plusieurs enquêtes médicales à l'initiative du Saint-Siège. Celui-ci lui impose de limiter ses apparitions publiques de 1931 à 1933, afin d'éviter une publicité excessive. À partir de 1940, il œuvre pour la construction de la Casa Sollievo della Sofferenza, hôpital inauguré en 1956 à côté du couvent de San Giovanni Rotondo. Il décède le 23 septembre 1968 après avoir célébré la messe du cinquantenaire de ses stigmates.

Depuis l'apparition de ses stigmates et jusqu'à sa mort, Pio de Pietrelcina a été l'objet d'une ferveur populaire grandissante, attirant de nombreux fidèles à San Giovanni Rotondo. Sa notoriété s'est accompagnée de multiples récits de phénomènes surnaturels rapportés par des fidèles, tels que des guérisons miraculeuses et le don de bilocation, ou par lui-même, comme des visions. Après sa mort, sa dévotion s'est diffusée dans le monde, encouragée par sa béatification en 1999 puis sa canonisation le Modèle:Date par le pape Jean-Paul II. Ses reliques reposent dans un sanctuaire construit à côté du couvent de San Giovanni Rotondo, où viennent de nombreux pèlerins. La vie de Padre Pio et l'origine de ses stigmates continuent aujourd'hui de faire l'objet de publications.

Biographie

Enfance

Fichier:Pietrelcina - Centro Storico - Veduta del "Morgione".jpg
Vue de Pietrelcina, en Italie, la ville natale de Padre Pio.

Né de Grazio « Orazio » Maria Forgione (1860–1946), agriculteur et de Maria Giuseppa « Peppa » Di Nunzio Forgione (1859–1929)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, Francesco Forgione est baptisé le lendemain à l'église Santa Maria degli Angeli (Sainte-Marie-des-Anges) de Pietrelcina près de Bénévent. Sa mère, fervente catholique, lui donne le nom de Francesco en hommage à François d'Assise<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Il a un frère aîné, Michele (1882)<ref group="Note">Entre 1882 et 1887, ses parents donnent naissance à Francesco (1884) et Amalia (1885) morts en bas âge.</ref>, et trois sœurs, Felicita (1889), Pellegrina (1892) et Grazia (1894)<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Il mène une jeunesse pieuse, durant laquelle il aurait eu des visions mystiques ; dès cinq ans, Jésus-Christ lui serait ainsi apparu<ref name="Il grande libro">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Aa.vv, Il grande libro di Padre Pio, Edizioni San Paolo, cité in Les stigmates de la foi.</ref>. Enfant, il ne veut pas jouer avec les enfants de son âge, car selon lui ils blasphémaient<ref>Modèle:Lien web.</ref>. À quinze ans, il connaît ses premières extases spirituelles<ref name="Il grande libro"/>.

Entrée en vie religieuse

Trop maladif pour être cultivateur comme son père, sa mère voit en lui un futur prêtre. Francesco rejoint l'Ordre des frères mineurs capucins le Modèle:Date à Morcone. En raison de sa santé fragile, il retourne dans sa famille, puis est envoyé dans divers couvents. Le novice capucin prononce ses vœux solennels le Modèle:Date. Au mois de décembre 1908, il reçoit la tonsure, les ordres mineurs et le sous-diaconat dans la cathédrale de Bénévent. Le 18 juillet 1909, il est ordonné diacre dans le couvent de Morcone et prend alors le nom de frère Pio, en hommage au pape Pie V<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Fichier:PIC 023.jpg
Église de Sainte Marie des Grâces, attenante au couvent des frères capucins de San Giovanni Rotondo.
Fichier:S.Giovanni Rotondo (3)-2.jpg
Autel de l'église de Sainte Marie des Grâces, en San Giovanni Rotondo.
Fichier:Chiesa di Santa Maria delle Grazie, interno (San Giovanni Rotondo).JPG
Intérieur de l'église de Sainte Marie des Grâces, attenante au couvent des frères capucins de San Giovanni Rotondo.

Il est ordonné prêtre à la cathédrale de Bénévent le Modèle:Date et nommé à Santa Maria degli Angeli de Pietrelcina<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Dès 1911, il signale à son confesseur l'apparition depuis un an de signes rouges et de douleurs vives aux mains et aux pieds<ref>Padre Pio, Lettre du 8 septembre 1911 au père Benedetto, cité in Padre Pio da Pietrelcina,les stigmates de la foi, Médiaspaul, 2000 (anthologie posthume).</ref>. Cinq stigmates visibles, qui ont fait l'objet de plusieurs rapports médicaux, lui sont apparus le 20 septembre 1918. Il est à partir du Modèle:Date au couvent de San Giovanni Rotondo<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Le Padre Pio se réveillait à l'aube pour lire le bréviaire.

Pendant la Première Guerre mondiale, il sert comme infirmier à la compagnie militaire de l'hôpital Sainte-Trinité de Naples (1915–1917). Souffrant d'une bronchite alvéolaire chronique, les médecins lui diagnostiquent une tuberculose et, par peur qu'il ne contamine sa compagnie, le réforment en août 1917<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Transverbération et stigmates

Le Modèle:Date, tandis qu'il confessait les jeunes scolastiques de son couvent, le Padre Pio manifeste des symptômes ou des signes de transverbération : son cœur est transpercé par un dard spirituel avec saignement réel. Sa stigmatisation est complète dès le Modèle:Date, avec les stigmates identiques aux plaies sanguinolentes du Christ aux mains, aux pieds et au thorax ; il cherche à les cacher avec des mitaines<ref name="Guitton Antier"/>,<ref group="A" name="p.75">Modèle:P..</ref>.

Il donne le témoignage suivant des événements :

Modèle:Citation<ref name="Guitton Antier">J. Guitton / J-J. Antier, Les mystérieux pouvoirs de la foi, Paris, Perrin, 1993.</ref>. La description qu'il fait de ses propres transports mystiques ressemble en grande partie à ce qu'a écrit Gemma Galgani<ref name="Luzzatto">Modèle:Ouvrage</ref>.

Dans les premiers jours Padre Pio cherche à dissimuler les plaies, mais les femmes qui suivent sa direction spirituelle voient les plaies et ébruitent la nouvelle<ref group="A" name="p.71">Modèle:P..</ref>. De même les jeunes auxquels il prodigue son enseignement perçoivent aussi des cicatrices sur les mains de Padre Pio<ref group="A" name="p.75"/>. Le Modèle:Date-, le premier journal Modèle:Langue parle de Modèle:Citation du Padre Pio<ref group="A" name="p.79">Modèle:P..</ref>. Le 25 mai 1919, une revue locale publie la nouvelle en l'intitulant : Modèle:Citation<ref group="A" name="p.79"/>. Au mois de juin 1919, trois journaux dont Il Mattino, principal journal de Naples, reprennent l'information en parlant des miracles qu'opère le thaumaturge Padre Pio<ref group="A" name="p.80">Modèle:P..</ref>. La notoriété, non voulue par Padre Pio et encore moins par ses supérieurs qui avaient imposé toute discrétion aux frères du couvent, contribue à faire venir de plus en plus de monde auprès du monastère<ref group="A" name="p.78">Modèle:P..</ref>. Les premières interprétations médicales se font autour du cas de Padre Pio : le professeur Enrico Morrica, qui n'a pas vu Padre Pio, interprète les miracles de Padre Pio comme du Modèle:Citation issu de Modèle:Citation<ref group="A" name="p.82">Modèle:P..</ref>.

Face aux nouveaux événements, le supérieur des capucins ainsi que le Saint-Siège décident de faire examiner Padre Pio afin de savoir l'origine naturelle ou surnaturelle des stigmates<ref group="Note">Le Livre de Joachim Bouflet cite la quasi-intégralité des rapports médicaux des examens des trois médecins, décrivant les plaies et les différentes analyses des pages 85 à 100 Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref group="A" name="p.85">Modèle:P..</ref>. Les théories naissantes sur l'hystérie et l'école de l'idéoplastie sont alors mises en avant par les sceptiques pour nier le caractère surnaturel des stigmates. Plus de trois médecins examineront les plaies de Padre Pio, dont le docteur Luigi Romanelli, chef de l'hôpital de Barletta, et le docteur Angelo Maria Merla, maire de la commune, socialiste et agnostique. Les examens conduisent à lever toute idée d'automutilation et arrivent à Modèle:Citation<ref group="A" name="p.90">p. 90.</ref>. Le Saint-Siège fait envoyer les 12 et 13 juillet 1919 le professeur Amico Bignami, positiviste qui examine à son tour Padre Pio. Très sceptique, les conclusions qu'il donne sont différentes des deux autres médecins. Même s'il constate que les plaies de Padre Pio ont des caractéristiques Modèle:Citation, il conclut à la possibilité que les plaies soient Modèle:Citation<ref group="A" name="p.93">Modèle:P..</ref>.

Les soupçons d'imposture sont tels que le Saint-Siège tient Padre Pio pour un Modèle:Citation dont profiteraient ses frères capucins, par le biais d'une crédulité publique, pour attirer des pèlerins et recueillir des fonds considérables<ref>Gerald Messadié, Modèle:Op. cit. Modèle:P..</ref>. Outre les supposées malversations financières dont sont suspectés les capucins, Padre Pio est accusé d'être l'allié des fascistes qu'il bénit alors que les affrontements entre communistes, socialistes et fascistes lors des élections municipales à San Giovanni Rotondo le Modèle:Date provoquent la mort de onze « rouges » par un commando proto-fasciste<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. À la suite de ces événements, le dirigeant fasciste local Modèle:Lien apporte son soutien à Padre Pio et les éditions de son parti éditent les premiers ouvrages sur le saint<ref name="Luzzatto"/>.

Le Saint-Siège, considérant parfois comme de véritables charlatans les saints vivants stigmatisés (ces superstitions pouvant se retourner contre la foi), rend publique sa méfiance théologique : le 31 mai 1923, il émet un décret exhortant les fidèles à ne pas croire aux faits surnaturels liés à la vie de Padre Pio et à ne pas aller à San Giovanni Rotondo ; le Modèle:Date-, les Acta Apostolicae Sedis écrivent :Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage</ref> et L'Osservatore Romano déclare Padre Pio imposteur de mauvaise foi<ref>Renzo Allegri, Modèle:Op. cit., 249.</ref>.

Enquêtes apostoliques et interdiction d'activité publique

De 1924 à 1928, trois visiteurs apostoliques viendront enquêter auprès du Padre Pio. Des médecins et des psychiatres l'examinent, craignant des manifestations hystériques. Il est pourtant déclaré sain et sincère<ref name="Guitton Antier"/>.

Fichier:KOS O PIO.jpg
Cellule de saint Pio de Pietrelcina, qu'il occupa de 1943 à sa mort, survenue le 23 septembre 1968.

Il est dès lors très critiqué, non du fait de son état, mais à cause des débordements des fidèles<ref>Christopher McKevitt, Contestation et fabrication d'un culte. Le cas de Padre Pio de Pietrelcina, Terrain Modèle:N°, 1995.</ref>; il est aussi mis en cause par sa hiérarchie qui voit dans sa popularité une menace et une dérive, et l'oblige le 23 mai 1931 à cesser toute activité publique, devant désormais célébrer la messe dans la chapelle intérieure du couvent<ref name="Il grande libro"/>. Des témoignages<ref name="Boniface">E. Boniface, Padre Pio de Pietrelcina, Paris, La Table Ronde, 1966.</ref> persistent cependant concernant des phénomènes surnaturels ; notamment des fragrances insolites seraient projetées à distance, en plus de l'odeur de sainteté qui l'accompagnait habituellement : Modèle:Citation<ref name="Boniface"/>

Souvent, dans des confessions, il rappelait lui-même aux pénitents des fautes qu'ils auraient oubliées<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>http://www.ewtn.com/padrepio/priest/Confessor.htm</ref>.

Durant toute sa vie, il aurait subi presque quotidiennement les attaques physiques et morales de Satan, qu'il surnomme « Barbe-bleue » ainsi que des « cosaques », les démons. Ceux-ci seraient venus le rouer de coups à la nuit tombée, faisant tant de bruit dans le monastère que certains moines, terrifiés, auraient demandé leur mutation<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Fichier:Padre Pio Stigmata.jpg
Le Padre Pio avec des stigmates.

Dès cette époque, le Padre Pio est considéré par la ferveur populaire comme un grand saint thaumaturge<ref name="Time">A Padre's Patience, Article de Time, 24 avril 1964.</ref>,<ref>Article de l'Express et Don Francesco Saverio Bazzoffi</ref> du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, ayant accompli une multitude de miracles de guérison instantanée en présence de nombreux témoins<ref name="Guitton Antier"/>. On lui prête également le don de bilocation (apparition simultanée en deux endroits)<ref name="Guitton Antier"/>, en plus de phénomènes particuliers tels que l'hyperthermie (température très élevée du corps, au-delà de 48°)<ref>E. Boniface, Padre Pio le crucifié, Paris N.E.L., 1971.</ref> ou l'inédie (abstention prolongée de nourriture ou de boisson au-delà de deux mois)<ref>J. Bouflet, Encyclopédie des phénomènes extraordinaires dans la vie mystique, Paris, le Jardin des Livres, 2004.</ref>, ou bien la connaissance de langues qui lui étaient étrangères<ref>Padre Pio, Epistolario I, San giovanni Rotondo, 2000.</ref>. La lévitation, bien que relayée par la rumeur, ne reçoit que le seul témoignage du Padre lui-même<ref name="Lesourd">P. Lesourd, Les mystères de Padre Pio, France-Empire, 1969.</ref>.

Des amis de Padre Pio tentent dès lors de lever l'interdiction du Saint-Siège en dénonçant ses calomniateurs et les ecclésiastiques corrompus<ref>Renzo Allegri, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>. Ainsi son ami Emanuele Brunatto menace le Saint-Siège de publier Les Antéchrists dans l'Église du Christ mettant en cause ces ecclésiastiques, menace qu'il met à exécution en 1933. Puis il construit les archétypes de la sainteté de Padre Pio dans différents ouvrages. Il s'installe en France en 1931. Tout en multipliant les dons aux plus démunis et aux œuvres caritatives (en particulier création de « la boisson chaude », une soupe populaire), il s'enrichit suffisamment pour financer la Casa Sollievo della Sofferenza, hôpital privé de San Giovanni Rotondo fondé par Padre Pio<ref name="Luzzatto"/> à hauteur de Modèle:Unité (cours de 1941). Suspecté de s'être enrichi grâce au marché noir durant l'Occupation, Brunatto sera condamné à mort par contumace en 1948 avant d'être entièrement blanchi par un nouveau procès en 1951.

Le Modèle:Date le Saint-Siège autorise de nouveau le Padre Pio à célébrer des messes publiques et à entendre des confessions.

La Casa Sollievo della Sofferenza

Fichier:Chiesa San Pio da Pietrelcina.JPG
Le sanctuaire de Saint Pio de Pietrelcina en San Giovanni Rotondo.
Fichier:Casa Alivio del sufrimiento, en San Giovanni Rotondo.jpg
L'hôpital-maison pour soulager la souffrance (La Casa Sollievo della Sofferenza), San Giovanni Rotondo.
Fichier:SGRotondo 04.jpg
Autour de la « maison pour soulager la souffrance » du sanctuaire en San Giovanni Rotondo.

Modèle:Référence nécessaire

À partir des années 1950 un immense scandale financier secoue le monde catholique italien. Des fonds ont été détournés à des profits personnels et d'autres ont été placés à perte dans les magouilles du banquier Giuffré <ref>Jean Derobert, Padre Pio, transparent de Dieu, Éd. Hovine 1987.</ref>: les Capucins, comme beaucoup d'autres, sont en faillite. Padre Pio n'est pas mis en cause personnellement dans cette affaire et même il est relevé de ses vœux de pauvreté, afin d'avoir toute liberté de gérer les fonds de ses fidèles pour la Casa Sollievo della Sofferenza. Il devait alors subir maintes brimades et persécutions de ses pairs qui tentaient de s'approprier son « trésor ».

Nouvelle enquête et réhabilitation

En avril 1960, le pape Jean XXIII apprend que des microphones ont été installés autour du stigmatisé dans le couvent et dans son confessionnal<ref>Luigi Peroni, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>. Le souverain pontife ordonne une enquête plus approfondie sur Padre Pio, en envoyant Modèle:Mgr Modèle:Lien, chef du second bureau du vicariat de Rome. Du 30 juillet au 2 octobre 1960, ce visiteur apostolique examine les troubles et constate une dévotion excessive amenant un commerce d'objets touchant Padre Pio, tels que des morceaux de tissus prétendument imbibés du sang des stigmates<ref name="Time"/>. À la suite de cette visite, le Saint-Siège entreprend de limiter les apparitions publiques du Padre Pio qui a acquis une renommée en tant qu'ouvrier de miracles, œuvrant jusqu'à 19 heures par jour au sein de son église. En novembre 1961, le supérieur de l'ordre demande à Padre Pio de restituer les fonds des fidèles afin de renflouer les caisses, ce qu'il fait<ref>Luigi Peroni, Modèle:Op. cit. Modèle:P..</ref>.

En 1962, l'archevêque de Cracovie, Modèle:Mgr Karol Wojtyła, le futur pape Jean-Paul II, écrit une lettre en latin au Padre Pio, lui demandant de prier pour une mère de quatre enfants atteinte d'un cancer, Wanda Poltawska. Le Padre Pio répond qu'il ne peut refuser : quatre jours plus tard, on l'aurait considérée comme guérie<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Ce n'est qu'à la demande expresse du pape Paul VI qu'il est à nouveau pleinement autorisé à effectuer son office sans restriction, à partir du Modèle:Date.

Mort et enterrement

Le Modèle:Date, le Padre Pio célèbre la messe solennelle du cinquantenaire de ses stigmates qu'il exprime ainsi <ref name="Il grande libro"/>:

Modèle:Citation bloc

Le soir même il reçoit l'extrême onction et s'éteint quelques heures plus tard, à 2h30 le matin du Modèle:Date.

Son corps est exposé pendant trois jours dans l'église Sainte-Marie-des-Grâces, où passe un flux continu de fidèles. Il est enterré le 27 septembre lors d'une cérémonie solennelle, après une procession de sa dépouille à travers la ville<ref>Modèle:Article.</ref>. Selon certains auteurs, lors de son enterrement une odeur agréable aurait été présente, considérée comme étant « l'odeur de sainteté »<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Postérité

L'apogée du culte de Padre Pio a lieu sous la démocratie chrétienne italienne dont le dirigeant Giulio Andreotti déclare : Modèle:Citation<ref name="Luzzatto"/>.

Vingt millions de personnes ont assisté à ses messes, et cinq millions s'y sont confessées<ref>F. Contessa, Padre Pio, Edizioni San Paolo, cité in Les stigmates de la foi, Modèle:Op. cit.</ref>. On lui prête des guérisons miraculeuses de paralysies, tuberculoses, fractures, broncho-pneumonies, méningites, cécités et cancers, dont il attribue toujours humblement l'action à Jésus ou Marie<ref name="Lesourd"/>. Par ailleurs, de nombreuses personnes déclarent s'être converties à la suite d'une rencontre avec lui<ref name="Guitton Antier"/>.

En 2000, le réalisateur Carlo Carlei lui consacre une mini-série télévisée, Modèle:Lien. Sergio Castellitto incarne Padre Pio. SAJE Distribution adapte ce téléfilm en 2015 en une version francophone.

Plusieurs papes ont manifesté leur dévotion à Padre Pio en se rendant à San Giovanni Rotondo : Jean-Paul II le Modèle:Date, Benoît XVI le Modèle:Date, le pape François le Modèle:Date, pour le centenaire de l'apparition des stigmates et le cinquantième anniversaire de la mort du saint<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Enfants spirituels

Sur les vingt millions de personnes ayant assisté à ses messes ou sur les cinq millions qui se sont confessés à lui, selon des estimations, Padre Pio n'aura choisi que vingt-cinq enfants spirituels, treize fils spirituels et douze filles spirituelles<ref>Modèle:Lien web.</ref>, en tout cas connus de l'entourage de celui-ci. Le choix de ces personnes reste assez mystérieux. Comme en témoignera le prêtre français Jean Derobert, lorsque Padre Pio le reçut pour se confesser, il l'embrassa et sentit comme une décharge électrique à son contact. Il vécut une expérience quasi mystique et c'est alors que le capucin lui déclara qu'il l'attendait et le désigna comme son fils. Par ce privilège, il lui promit sa prière et sa protection continue. Il lui déclara aussi qu'ils communiqueraient par leurs anges gardiens. Quelque peu troublé, Jean Derobert suivit cependant les recommandations de Padre Pio et il témoignera de faits bien exceptionnels. Alors qu'il était en France, Jean Derobert confiera plusieurs intentions à son ange gardien pour Padre Pio. Et lors de ses visites à San Giovanni Rotondo, Jean Derobert ne put que constater avec étonnement que Padre Pio était bien au courant de ses intentions, sans l'intervention d’une correspondance humaine. Tous ces éléments se retrouvent dans les témoignages qu'effectueront une grande partie des fils et filles spirituels du Padre Pio. En parallèle de ces évènements mystiques, le capucin entretient une intimité et une correspondance riche avec ses "fils" et ses "filles".

Autre fait troublant, lors du service militaire de Jean Derobert en Algérie en 1958, celui-ci fut capturé par le FLN et exécuté sommairement avec ses compagnons. Dans son expérience de mort imminente, il voit le Padre Pio, s’élève vers un paysage merveilleux baigné d’une lumière bleutée et douce, puis se retrouve au sol, la poitrine et le dos maculés de sang, mais intact ; il ressortira de là vivant, contre toute attente<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Liste des fils spirituels

  • Giorgio Festa (1860-1940), physicien italien. Il fut le médecin envoyé par la commission ecclésiastique pour enquêter sur les stigmates du Padre Pio. Cette rencontre bouleversa sa vie et fut à l'origine d'un ouvrage sur le capucin<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
  • Francesco Morcaldi (1889-1965), maire de San Giovanni Rotondo à trois reprises.
  • Cesare Festa (1880-1943), militaire, avocat et écrivain italien. Franc-maçon, il alla voir Padre Pio par curiosité, mais leur rencontre le bouleversa et rentré à Gênes, il se convertit et entra dans le Tiers-Ordre franciscain<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
  • Emmanuele Brunatto (1892-1965), comédien et écrivain italien. C'est après une vie de débauche qu'il rencontra le Padre Pio et devint l'un de ses premiers fidèles, restant à ses côtés jusqu'à sa mort. Personnage controversé, il est cependant le plus connu de ses fils spirituels<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
  • Carlo Campanini (1906-1984), acteur italien. Converti par Padre Pio lors de sa visite en 1939, il se rendra de nombreuses fois à San Giovanni Rotondo et tiendra de nombreuses conférences sur son expérience.
  • Enrico Medi (1911-1974), physicien et député italien. Devenu son fils spirituel en 1941.
  • Guglielmo Sanguinetti (1894-1954), médecin italien. Converti en 1935 par Padre Pio, il se mit à son service et fut l'un de ses plus proches collaborateurs pour son œuvre de la Casa Sollievo della Sofferenza.
  • Angelo Battisti (1906-?). Italien, fonctionnaire du Saint-Siège. Il rencontra Padre Pio en 1941 et devint le directeur de la Casa Sollievo della Sofferenza.
  • Giuseppe Sala (1925-1996), médecin chirurgien et cardiologue italien. Connaît Padre Pio en 1955 ; celui-ci guérira miraculeusement l'un de ses fils. G. Sala deviendra le médecin traitant de Padre Pio et publiera de précieux documents cliniques sur les événements surnaturels du capucin, notamment sur les stigmates.
  • Jean Derobert (mort en 2013), prêtre français. Séminariste, il rencontra le Padre Pio en 1955. Il lui annonça la date de son ordination et vint à son secours de nombreuses fois, comme le P. Derobert en témoignera.
  • Gerardo De Caro (1909-1993), italien, docteur en histoire et en philosophie. Connaît Padre Pio en 1943 qui lui annoncera sa prochaine élection au Parlement. Il sera en effet élu député en 1948.
  • Beniamino Gigli (1890-1957), ténor italien de réputation internationale. Se convertira auprès de Padre Pio en 1946 et se rendra très régulièrement à San Giovanni Rotondo jusqu'à sa mort.
  • Giacomo Gaglione (1896-1962), laïc et fondateur d'œuvres apostoliques. S'étant rendu à San Giovanni Rotondo pour être guéri par le Padre Pio, celui-ci le prit comme fils spirituel et lui déclara que sa mission devait passer par la souffrance<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il a été déclaré vénérable.

Liste des filles spirituelles

  • Maria Pyle (1888-1968), américaine. Convertie au catholicisme, elle rencontra Padre Pio en 1923. Elle devint tertiaire franciscaine, organisait les groupes de prières et prit soin des pèlerins venant à San Giovanni Rotondo. Elle fut la principale collaboratrice des œuvres du Padre Pio. Elle est la plus connue de ses filles spirituelles. La cause pour sa béatification est en cours.
  • Maria Gargani (1892-1973), italienne. C'est par les encouragements et les prières de Padre Pio qu'elle devint religieuse et fonda sa congrégation : les Sœurs apôtres du Sacré-Cœur. Elle a été déclarée vénérable.
  • Cleonice Morcaldi (1904-1987), italienne. Née le jour de la profession religieuse de Padre Pio, elle le connaîtra dans les années 1920. Bouleversée par cette rencontre, elle se mit à son école et s'occupait des groupes de prières et de l'afflux des pèlerins. Jusqu'à sa mort elle reçut des centaines de personnes désireuses de connaître son expérience avec le saint capucin.

Béatification et canonisation

Fichier:71013 San Giovanni Rotondo, Province of Foggia, Italy - panoramio (6).jpg
Les reliques de Padre Pio.
Fichier:Sanpioriesumato-2.JPG
Les reliques de Padre Pio dans la châsse de cristal<ref group="Note">La châsse est constituée d'un socle en calcaire dur de Beauce constitué de quatre piliers qui représentent les quatre Évangélistes ; d'un réceptacle en calcaire de Pontijou qui représente la Jérusalem céleste avec ses douze portes ; d'un ciborium composé de dix colonnes avec leurs chapiteaux en argent et leurs dix colombes, allusion à Saint François d'Assise. Source : La châsse de cristal de Padre Pio créée et réalisée par Goudji, sur goudji.com.</ref> réalisée en 2008 par Goudji.

Le Padre Pio a fait l'objet de deux investigations officielles conduites par les autorités du Saint-Siège dès le Modèle:Date, qui conclurent à l'authenticité de certains miracles en 1990, après avoir rassemblé Modèle:Unité en Modèle:Unité<ref name="Paroles">Padre Pio, Paroles de lumières, Salvator, 2000.</ref>. L'un des miracles les plus étonnants du dossier de canonisation est celui du Père Jean Derobert qui en a témoigné lui-même<ref>Modèle:Lien web</ref>. En août 1958, Jean Derobert, fils spirituel de Padre Pio qui le protégeait, se trouve en Algérie comme aumônier militaire lorsqu'un commando du FLN attaque le village. Le Père Derobert est fusillé en même temps que cinq soldats français. Il connaît alors une expérience de décorporation, pendant laquelle il voit son corps ensanglanté couché au sol parmi les soldats tués. Puis commence pour lui une ascension vers un lieu céleste baigné d’une douce lumière bleutée où il reconnaît des visages familiers et la figure du Christ et de la Vierge. Jean Derobert finit par se relever, indemne, alors que les balles ont troué ses vêtements et traversé son corps.

À la suite de l'avis favorable donné le Modèle:Date par la Congrégation pour la cause des saints, le Padre Pio est déclaré bienheureux par le pape Jean-Paul II, le Modèle:Date au Vatican, en présence de plus de Modèle:Nombre<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Le Modèle:Date, Jean-Paul II le canonise sous le nom de sanctus Pius de Pietrelcina (saint Pio da Pietrelcina) tout en ouvrant une procédure de reconnaissance officielle des stigmates par l'Église, des escarres détachés de ses stigmates lorsqu'il était en vie étant utilisées comme reliques à cet effet. Sa tombe est ainsi devenue un haut lieu de pèlerinage.

Reliques

Le 3 mars 2008, pour le Modèle:40e de sa mort, le Vatican fait procéder à l'exhumation du corps du Padre Pio. Des scientifiques effectuent alors une reconstruction post-mortem pour l'exposer aux fidèles pendant un an, l'ostension du corps attirant finalement près de neuf millions de personnes<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web.</ref>. Bien que son corps soit recouvert de vêtements et son visage trop décomposé recouvert d'un masque de silicone peint à la main, de nombreux pèlerins proclament avoir vu un corps incorrompu<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>. Le 19 avril 2010, la Congrégation pour les causes des saints autorise la translation de son corps dans l’Modèle:Lien.

Le 21 juin 2010, ayant ouvert l'année du sacerdoce deux jours auparavant auprès des reliques du curé d'Ars, le pape Benoît XVI se rend en pèlerinage à San Giovanni Rotondo pour rendre également hommage au Padre Pio. Il dresse alors un parallèle entre ces deux figures de sainteté, dont la vie fut centrée sur la prière, l'eucharistie et la confession, et les donne comme modèles aux prêtres catholiques, insistant fortement pour que le sacrement de pénitence et de réconciliation soit remis à l'honneur<ref>Sandro Magister, Le quatrième sacrement en cours de restauration. Le Curé d'Ars et Padre Pio y pourvoient, sur Chiesa, l'Espresso.</ref>.

Depuis le Modèle:Date est renouvelée de manière permanente l'ostension du corps du saint dans une nouvelle châsse en verre dans la crypte qui accueillait son cercueil<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Du 5 au Modèle:Date, dans le cadre du Jubilé de la Miséricorde, sur volonté du pape François qui a choisi Padre Pio comme l'un des patrons de l'Année sainte, la dépouille du saint dans sa châsse est transférée à Rome et exposée à la vénération des fidèles dans la basilique Saint-Laurent-hors-les-murs puis dans la basilique Saint-Pierre<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Cœur du Padre Pio à Notre-Dame de Paris le 19 mai 2018
Cœur du Padre Pio à Notre-Dame de Paris le 19 mai 2018.

Du 19 au Modèle:Date, à l'occasion de la fête de la Pentecôte et dans l'année du centième anniversaire des stigmates du Padre Pio, une ostension de son cœur a eu lieu à Paris et à Chartres : le samedi 19 en la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 19 au soir et le 20, en l'église Saint-Eugène - Sainte-Cécile et le 21 en la cathédrale de Chartres<ref>Modèle:Article</ref>.

Question des stigmates et examens

Les stigmates du Padre Pio ont été examinés par des médecins à plusieurs reprises, en particulier à la demande officielle de sa hiérarchie. Dès 1919, le Saint-Office mande le Modèle:Dr L. Romanelli, de l'hôpital de Barletta, qui l'examine cinq fois entre 1919 et 1920 :

Fichier:Padre-Pio-young.jpg
Les stigmates visibles.

Modèle:Citation<ref name="Guitton Antier"/>

Modèle:Citation<ref>M. Wnowska, il vero volto di Padre Pio, Edizioini San Paolo, cité in Padre Pio da Pietrelcina,Les stigmates de la foi, Médiaspaul, 2000 (anthologie posthume).</ref>

Certains témoins disent avoir pu voir au travers des trous de ses mains, plaies qui n'auraient donc pas été superficielles<ref name="Guitton Antier"/>.

En 1919, un médecin athée, le Modèle:Pr Bignami, fait poser des scellés sur les bandages, pour écarter l'hypothèse de l'utilisation volontaire d'acide sur les plaies<ref name="Guitton Antier"/>. En 1920 et 1925, le Modèle:Dr Festa réexamine le Padre et conclut à Modèle:Citation<ref name="Guitton Antier" />.

En 1921, l'évêque de Volterra, Raffaele Rossi, enquête auprès de l'entourage de Padre Pio et examine le stigmatisé. Il donne dans son rapport une impression favorable : selon lui, le prêtre est un bon religieux et le couvent San Giovanni Rotondo est une bonne communauté ; les stigmates ne peuvent pas être expliqués mais ne sont ni l'œuvre du diable, ni une grossière tromperie, ni une fraude ou l'astuce d'une personne sournoise et malveillante ; il s'agit d'un « fait réel »<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Francesco Castelli, Padre Pio Under Investigation - The secret Vatican files, Ignatius Press, 2011, pp. 20, 21, 28, 67.</ref>. Par ailleurs, Rossi n'a pu prouver aucune guérison miraculeuse par l'intercession de Padre Pio<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Lucia Ceci : The Vatican and Mussolini's Italy, Brill, 2016, p. 114.</ref> : Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Francesco Castelli, Padre Pio Under Investigation - The secret Vatican files, Ignatius Press, 2011 p. 20, pp. 100ff., p. 139ff.</ref>.

En 1920, Padre Pio avait refusé l'examen clinique du père Agostino Gemelli, médecin et psychiatre<ref>Luzzatto (2011), Modèle:Op. cit., p. 59.</ref> puis l'accepte en 1925. Gemelli conclut dans son rapport que ses plaies sont des blessures d'érosion causée par l'utilisation d'une « substance caustique », semblables à certaines blessures de guerre, et confirme que les capacités mentales de Padre Pio sont limitées, ce dernier n'étant qu'un « pauvre homme malade » ayant appris sa leçon de son directeur spirituel et maître à San Marco in Lamis, le père Benedetto<ref>Sergio Luzzatto (2011): Padre Pio : Miracles and Politics in a Secular Age, p. 140-141.</ref>.

En 1960, le pape Jean XXIII, sceptique à l'égard du cas Padre Pio à la suite de rapports d’écoute, ordonne une autre visite apostolique en 1960 en la personne du père Modèle:Lien, qui rencontre Pio neuf fois en tout<ref>Luzzatto (2011), Modèle:Op. cit., p. 272.</ref>. Maccari indique dans son journal que Padre Pio, qui se méfiait de lui, montre sa réticence, son étroitesse d'esprit et ment pour échapper aux questions du prélat ; l'impression qu'il lui donne est « pitoyable »<ref>Luzzatto (2011), Modèle:Op. cit., p. 273.</ref>. Il note dans son rapport que Pio n'est pas un ascète, qu'il a de nombreux contacts avec l'extérieur, qu'il travaille beaucoup pour son âge, qu'il a une éducation religieuse inadéquate mélangeant le sacré au « trop humain »<ref name=":0">Luzzatto (2011), Modèle:Op. cit., p. 274.</ref>, qu'il baigne également dans un entourage partisan qu'il dénonce comme « une organisation vaste et dangereuse »<ref>Luzzatto (2011), Modèle:Op. cit., p. 276.</ref> aux « conceptions religieuses qui oscillent entre la superstition et la magie »<ref>Luzzatto (2011), Modèle:Op. cit., p. 275.</ref>, ne l'incitant pas à la modération. Maccari indique en outre qu'il a reçu des déclarations de femmes affirmant avoir été les maîtresses de Pio, sans évaluer clairement si elles disaient vrai<ref name=":0" />, mais a exigé que le père Pio ne donne plus de baiser après la confession de sœurs laïques. Maccari se demande finalement comment Dieu peut permettre « tant de tromperie »<ref name=":1">Luzzatto (2011), Modèle:Op. cit., p. 277.</ref>. Le visiteur apostolique termine son rapport critique avec une liste de recommandations : délocalisation des frères de Santa Maria delle Grazie, nomination d'un nouvel abbé extérieur à la région, limitation des confessions au père Pio, nouveaux statuts pour l'hôpital<ref name=":1" />... À la suite de la visite de Maccari, Jean XXIII note dans son journal qu'il voit le Père Pio comme une « idole de paille » (idolo di stoppa)<ref>Luzzatto (2011), Modèle:Op. cit., p. 278.</ref>.

Les récits de ceux qui sont restés avec Padre Pio jusqu'à la fin de sa vie, en 1968, indiquent que les stigmates ont complètement disparu sans cicatrice. Seule une marque rouge « comme dessinée par un crayon rouge » est restée de son côté mais elle a fini par disparaître<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Selon Guitton et Antier, le corps de Padre Pio ne comportait aucune trace de stigmates ou de cicatrices lors de l'examen post-mortem<ref name="Guitton Antier" />.

En 2007, l'historien Sergio Luzzatto a défendu la thèse de la supercherie des stigmates de Padre Pio et de ses miracles (voir supra). La nouveauté de son argumentation est de prendre notamment appui sur un document jusqu'ici peu connu et présent aux archives du Vatican. Il s'agit d'une lettre en 1919 dans laquelle Padre Pio demande à l’une de ses premières fidèles de passer commande auprès d'une pharmacie, de quatre grammes d'acide carbolique et de vératrine, indiquant qu'il en avait besoin pour désinfecter les seringues utilisées par lui et un autre frère pour vacciner, en l'absence de médecins, les membres du couvent contre la grippe espagnole. Sur cette base et celle des autres dénonciations mentionnées, l'auteur prétend à un truquage des plaies par Padre Pio<ref>« Padre Pio fait sa réapparition », in Le Monde, 24 avril 2008, page 21.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Padre Pio, un immenso inganno », Corriere della Sera</ref>.

La prétendue « odeur de sainteté » qui émanait de ses stigmates, selon les accusateurs de Pio, « était le résultat d’une eau de Cologne auto-administrée » <ref>Modèle:Lien web.</ref>. Un pathologiste envoyé par le Saint-Siège a noté qu'au-delà des croûtes, il y avait une absence de « tout signe d'œdème, de pénétration ou de rougeur, même après examen avec une bonne loupe ». Un autre a conclu que la plaie latérale n'avait pas du tout pénétré dans la peau<ref>Modèle:Article</ref>.

Une autre critique est celle de l'emplacement des blessures latérales de la lance : la blessure de saint François était sur la droite, tandis que celle de Padre Pio était sur la gauche. En outre, sa blessure latérale était en forme de croix ; en d'autres termes, elle avait une forme stylisée plutôt que réaliste<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. De plus, ses blessures étaient dans les mains plutôt que dans les poignets et donc non conformes à l'anatomie des crucifiés d'époque - mais conformes aux représentations iconographiques de la crucifixion.

Les stigmates de Padre Pio étaient-ils authentiques ? De nombreux autres stigmatisés - comme Modèle:Lien (1487–1560), en 1543 - ont avoué avoir simulé des stigmates. Le pape Pie IX lui-même a qualifié de fraudeuse Palma Maria Matarelli (1825-1888)<ref>Modèle:Article</ref>. Aussi récemment qu'en 1984, la stigmatisée Gigliola Ebe Giorgini (1933-2021) a été condamnée pour fraude par un tribunal italien<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Même un défenseur des stigmates de Padre Pio, Modèle:Lien, admet : Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Notes et références

Notes

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Principales sources utilisées

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Autres références

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Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • Emanuele Brunatto, Padre Pio mon père spirituel, Paris, L'Orme Rond, 2011 Modèle:ISBN.
  • Yves Chiron, Padre Pio. Le stigmatisé, Paris, Perrin, Collection Tempus, 2004.
  • Yves Chiron, Padre Pio. Vérités, mystères, controverses, Tallandier, 2019.
  • Jean Derobert, Padre Pio, transparent de Dieu. Portrait spirituel de Padre Pio au travers de ses lettres, Marquain, Jules Hovine, 1987 (Modèle:2e, 2010).
  • Sergio Luzzatto, Padre Pio. Miracles et politique à l'âge laïc, Gallimard, 2013.
  • Modèle:Ouvrage
  • Patrick Sbalchiero, Petite vie du Padre Pio, Paris, DDB, 2005.
  • Patrick Sbalchiero, Lumières de saint Padre Pio, Paris, Salvator, 2015.
  • Giovanni Siena, Padre Pio mon ami, Paris, L'Orme Rond, 2014 Modèle:ISBN.
  • Antonio Socci, Le secret de Padre Pio, Paris, Téqui, 2013 Modèle:ISBN.
  • Maria Winowska, Le vrai visage du Padre Pio Paris, Le livre de poche Chrétien, 1961, 251Modèle:Nb p.. Réédition, Paris, Arthème Fayard, 1955.
  • Yohan Picquart, Padre Pio : un miracle permanent, Saint-Léger, 2021.

Liens externes

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