Stigmates
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Dans le domaine religieux<ref group=alpha>Dans l'acception religieuse, « stigmates » est toujours un nom masculin pluriel, à la différence des significations médicale (plaie, cicatrice), judiciaire (marque d'infamie), militaire (marque faite sur les recrues dans l'Empire romain), botanique et autres.</ref> on appelle stigmates les marques des plaies du corps de Jésus de Nazareth crucifié qu'ont portées certaines personnes au cours de leur vie. Le phénomène, signalé à partir du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, est d'ordre mystique en religion. Pour la médecine moderne, il serait d'ordre psychosomatique, sans toutefois de certitude pour ou contre la véracité des différentes hypothèses proposées.
Histoire
Dans l'histoire du christianisme, aucun stigmatisé n'est signalé avant le début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, c'est-à-dire après la mort de saint François d'Assise, qui est donc le premier des stigmatisés connus. Plusieurs peintres le montrent séjournant sur l'Alverne en 1224, voyant un séraphin à six ailes flottant dans les airs, dont le corps est fixé à une croix, comme le Christ. Selon la tradition franciscaine, une fois la vision disparue, François portait sur son propre corps les marques semblables à celles du corps de Jésus, marques qui seraient restées meurtrissant sa chair tout au long de sa vie ; mais qu'il n'a jamais révélées de son vivant qu'aux plus proches de ses frères desquels il ne pouvait se cacher en permanence. Son corps fut ainsi porteur des cinq stigmates qui n'ont été découverts publiquement qu'à sa mort.
Les stigmates se manifestent de diverses manières, les plaies pouvant apparaître simultanément ou successivement, lentement ou instantanément, épisodiquement ou définitivement. Les plaies peuvent être profondes et saigner abondamment, d'autres à peine<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Selon les témoignages, le processus s'accompagne généralement d'une vision des scènes de la Passion du Christ, vision qui déclencherait probablement le mécanisme producteur des plaiesModèle:Sfn.
Localisation anatomique des stigmates
Diverses personnes, dites « stigmatisées », auraient présenté, à partir du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, des marques semblables à celles du Christ sur diverses parties de leur corps :
- sur les mains ou les poignets, rappelant les plaies causées par les clous lors de la crucifixion ;
- sur les pieds ou les chevilles, rappelant les plaies causées par les clous ;
- sur la tête, rappelant les plaies causées par la couronne d'épines ;
- sur le dos, rappelant les coups de fouet ;
- sur le côté droit du thorax, rappelant la plaie causée par le coup de lance ;
- sur les épaules, rappelant les blessures causées par le poids de la croix que le Christ a portée en cheminant vers le Golgotha.
Stigmatisés actuellement reconnus par l'Église catholique
L'Église catholique n'a reconnu officiellement que deux stigmatisés : saint François d'Assise et sainte Catherine de Sienne<ref>Dictionnaire de spiritualité, article « Stigmates ».</ref>. De nombreux tableaux et sculptures les représentent recevant dans leur chair les stigmates des plaies du Christ durant sa Passion.
Les autres « stigmatisés » ne font pas encore l'objet d'une déclaration ecclésiastique spécifique quant à l'authenticité de leurs stigmates, ni dans le sens positif ni dans le sens négatif, quand bien même il s'agit de personnes canonisées<ref group=alpha>En ce qui concerne saint Padre Pio, une procédure de reconnaissance officielle a été ouverte lors de sa canonisation mais elle n'a pas encore été formalisée.</ref>. Ainsi, les personnes suivantes ont été béatifiées ou canonisées sans que l'Église, pour autant, se prononce encore sur le phénomène des stigmates les concernant (liste non exhaustive) :
- Rita de Cascia (1381-1457) augustine italienne reconnue sainte.
- Lucie de Narni (1476-1544) tertiaire dominicaine reconnue bienheureuse.
- Catherine de Racconigi (1486-1547) tertiaire dominicaine italienne reconnue bienheureuse.
- Marie de l'Incarnation (1566-1618) carmélite française reconnue bienheureuse.
- Marie-Amice Picard (1599-1652) laïque française.
- Jeanne-Marie de la Croix (1603-1673) clarisse italienne reconnue vénérable.
- Jeanne-Marie Bonomo (1606-1670) bénédictine italienne reconnue bienheureuse.
- Armelle Nicolas (1606-1671) laïque française.
- Maria de León Bello y Delgado (1643-1731) dominicaine italienne.
- Véronique Giuliani (1660-1727) capucine italienne reconnue sainte.
- Florida Cevoli (1685-1767) capucine italienne reconnue bienheureuse.
- Marie-Françoise des Cinq-Plaies (1715-1791) tertiaire franciscaine italienne reconnue sainte.
- Anne Catherine Emmerich (1774-1824) augustine allemande reconnue bienheureuse.
- Thérèse Hélène Higginson (1844-1905) laïque britannique.
- Mariam Baouardy (1846-1878) carmélite libanaise reconnue sainte.
- Louise Lateau (1850-1883) laïque belge.
- Antoine Crozier (1850-1916) prêtre français.
- Marie-Julie Jahenny (1850-1941) laïque française.
- Gemma Galgani (1878-1903) laïque italienne reconnue sainte.
- Edvige Carboni (1880-1952) laïque italienne reconnue bienheureuse.
- Padre Pio (1887-1968) capucin italien reconnu saint.
- Marie-Thérèse Noblet (1889-1930) laïque française.
- Hélène Aiello (1895-1961) fondatrice italienne des sœurs de la Passion reconnue bienheureuse.
- Thérèse Neumann (1898-1962) laïque allemande.
- Yvonne-Aimée de Malestroit (1901-1951) augustine française.
- Marthe Robin (1902-1981) laïque française.
- Wanda Boniszewska (1907-2003) sœur des Anges de Vilnius polonaise.
- Catherine Daniélou
- Marie-Françoise Hellegouarc'h<ref>Elle vécut à Inzinzac-Lochrist voir sur books.google.fr.</ref>.
Le docteur Antoine Imbert-Gourbeyre a présenté plus de Modèle:Nobr semblables avec des commentaires critiques de Joachim Bouflet<ref>Modèle:Ouvrage - Modèle:Lien web.</ref>. Ce dernier a répertorié Modèle:Nobr au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, appartenant à Modèle:Nobr différents, plusieurs d'entre eux ayant fait l'objet d'observations médicales<ref>Joachim Bouflet, Les Stigmatisés, éd. du Cerf, Modèle:P..</ref>.
Différentes hypothèses psychiatriques
Du côté de ceux qui nient l'origine divine des stigmates, l'hypothèse la plus communément admise est que ce phénomène est une manifestation d'hystérie. Cependant, en cas d'authentification du phénomène des stigmates par l'autorité de l'Église catholique, l'hypothèse de l'hystérie n'est pas admis par celle-ci.
Bien que plusieurs médecins de son époque aient également écarté cette hypothèse en ce qui concerne Marthe Robin<ref>Blanche, Marthe, Camille : notes sur trois mystiques par Jean Vuilleumier, L'Âge d'homme, 1996, Modèle:P. :Modèle:Citation bloc</ref>, d’autres ont posé un diagnostic « d'hystérie », notamment en 1938, concernant une autre stigmatisée célèbre, Thérèse Neumann<ref>Théo livre 1 - Les Saints par Michel Dubost, Stanislas Lalanne, Mame, 2011.</ref>.
- Gonzague Mottet, parlant de Marthe Robin, retient l'hypothèse de l'hystérie : Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>
- Pour Jean Lhermitte, ces phénomènes sont Modèle:Citation
- Pour Pierre Janet, Modèle:Citation
- Le prêtre catholique Herbert Thurston, pour sa part, affirme qu'il n'a Modèle:Citation.
- Pour Jean-Martin Charcot, toutes « les manifestations extraordinaires » : l’inédie, les miraculés de Lourdes ou d'ailleurs, les apparitions mariales en Égypte (devant des milliers de témoins chrétiens et musulmans) et toute autre apparition, le prétendu cœur de sainte Jeanne d'Arc<ref group=alpha>Le prétendu cœur de sainte Jeanne d'Arc fut retrouvé intact, par ses bourreaux, dans les cendres du bûcher, puis jeté par eux dans la Seine.</ref>, les possessions diaboliques, la lévitation..., s'expliqueraient par le diagnostic d'hystérie<ref>Stigmatisés, hystériques : des « symptômes » similaires ?</ref>.
Certains auteurs ont été portés à voir dans une certaine attitude vis-à-vis des menstruations une cause possible au phénomène des stigmates. Analysant le livre de Jean-Pierre Albert, Le Sang et le Ciel. Les saintes mystiques dans le monde chrétien, Claudine Leduc écrit : Modèle:Citation bloc
Jean-Pierre Albert cite les propos de Jean Lhermitte qui aurait établi Modèle:Citation Les stigmates sont eux aussi soumis à des rythmes cycliques : Modèle:Citation blocDivers hagiographes précisent souvent que le sang des stigmates serait parfumé et que les saintes n'ont plus leurs règles<ref>C. Bynum, 1987, Modèle:P..</ref>. Certains sceptiques sont ainsi portés à penser que la stigmatisation serait une conversion opérée par la conscience religieuse du sang menstruel : à un sang impur se substitue un sang dont le parfum signale la pureté<ref>« La femme dans le christianisme » sur helsinki.fi.</ref>.
Le phénomène des stigmates chez des hommes ne peut toutefois s'expliquer par cette hypothèse. C'est pourquoi certains médecins ont voulu s'en tenir à celle d'une maladie connue sous le nom d'hématidrose<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Bibliographie
- Jean-Pierre Albert, Le Sang et le Ciel. Les saintes mystiques dans le monde chrétien, Paris, Aubier, Collection historique. 1997, 458 p.
- Dominique de Courcelles (dir.), Stigmates, Paris, éditions de l'Herne, 2001, 272 p.
- Lucien Daly, Dieu , les miracles et la science, Paris, éditions Tatamis, 2012, 342 p.
- Modèle:Ouvrage.
Autres rééditions : - Patrick Sbalchiero (dir.), Dictionnaire des miracles et de l'extraordinaire chrétiens, Paris, Fayard, 2002, p. 752-755.
- André Vauchez, « Les stigmates de saint François et leurs détracteurs dans les derniers siècles du Moyen Âge », dans Mélanges de l'École française de Rome, t. 80 (1968), p. 595-625
- Olivier Legendre, « Bulle de canonisation de François d'Assise (Mira circa nos) », dans François d'Assise : Écrits, Vies, témoignages, dir. Jacques Dalarun, Paris, 2010, t. 1, p. 411-427
- Imbert-Gourbeyre, Les stigmatisées, volume 1 - volume 2.